C’était beau, céliande

Je le dis souvent, je ne suis vraiment pas doué pour les compte-rendus de festival ; d’une part, y étant souvent pour bosser, je n’en vois pas la majorité ; d’autre part, il s’y passe souvent foule de moments off difficiles à retranscrire et à raconter, à moins de faire un roman. (Mais certains moments surréalistes de festival trouveront peut-être leur chemin, maquillés et déformés, dans un bouquin. Un jour. Peut-être.) Cependant, je veux quand même dire un mot sur les Imaginaires de Brocéliande, parce que c’était une première édition avec beaucoup d’ambitions qui ont été intelligemment concrétisées dans une atmosphère extrêmement chaleureuse, que c’est tout près de la maison (à Ploërmel, 60 km de Rennes), que c’est dans une terre de légendes – Brocéliande – propice à la fantasy, et tout simplement, hé, parce que c’était merveilleusement chouette, avec une équipe qui aime ce qu’elle fait, qui sait ce qu’elle fait et qu’elle le fait bien, avec de beaux moments d’émotion pour le public, mais aussi les invités. Pour voir ce que vous avez raté (littérature, mais aussi musique, cinéma, spectacles), rendez-vous sur le site – et l’année prochaine, surtout.

Je n’ai pas pris de photos sur le site, mais Laurent Miny a eu la bonne idée de rassembler les métalleux du festival pour nous faire un souvenir un peu personnel… Ça ne vous montre pas les alentours, mais ça vous montrera combien l’ambiance était amicale !

Sébastien Grenier, ma pomme, Justine Niogret, Laurent Miny, Antoine Crampé, Jérôme Lereculey.

Et merci à vous, comme toujours, d’être venus ! Rock on ! \m/

2012-11-05T23:29:11+01:00mardi 6 novembre 2012|Journal|3 Commentaires

Ce week-end, c’est les Utopiales !

Affiche Nicolas Fructus

Hey ! Dernière semaine avant les Utopiales, l’un des rendez-vous majeurs de l’imaginaire. Avec un programme cinéma, exposition, littéraire à ne pas rater ; avec des pointures comme Neil Gaiman ou Michael Moorcock. C’est à Nantes, ça se tient à la Cité des Congrès et ça commence mercredi soir, jusqu’à lundi (journée des scolaires).

Le site officiel a tout ce que vous pouvez désirer comme renseignements, notamment :

Pour ma part, j’y serai de vendredi à dimanche, pour des tables-rondes, dédicaces, et sinon, heu, au bar, peut-être. (Comme tout le monde, hein. Le bar des Utopiales est connu comme étant the place to be. Non mais.) J’espère vous y croiser ! Mon programme est le suivant.

[ai1ec view=”weekly”]

2012-11-06T19:02:02+01:00lundi 5 novembre 2012|À ne pas manquer|12 Commentaires

Le racket de Facebook (suite) : j’ai payé pour un article et multiplié mon trafic par… 100

 

Moi aussi, je peux être démago et utiliser des bébés pour faire passer mon message.

Lundi, je parlais du racket de Facebook, comment le premier réseau social mondial prenait en otage ses utilisateurs en les forçant à payer pour récupérer le trafic auquel ils avaient légitimement droit – qu’il s’agisse des utilisateurs individuels, simplement désireux de communiquer avec leur famille, mais aussi des blogs, écrivains, groupes informant leur communauté de leur actualité et  créant aussi des discussions sans rapport, ou même des entreprises travaillant leur image. En résumé : les administrateurs de pages, mais aussi les utilisateurs simples (comme votre humble serviteur) voyaient décroître depuis un moment les interactions de leurs amis (et/ou fans) avec leur contenu. Le chiffre de 15% a été annoncé. Pour donner aux posts davantage de vie, Facebook a sorti comme par magie la “parade” : pour toucher les 85% restants, payer. C’est là que le bât blesse : c’est un public qui doit légitimement entendre ce que l’on a à dire, puisqu’il s’agit d’amis, ou de “fans” qui ont “liké” une page, ce qui est une expression d’intérêt, et donc un assentiment à recevoir de la communication de l’entité correspondante. De nombreux animateurs, webmestres et entrepreneurs, découvrant l’article, ont confirmé par leur expérience en commentaires.

Lundi, pour faire passer le message, j’ai payé les 5.80$ demandés par FB pour promouvoir l’article dénonçant cette manigance. Cinq jours plus tard, je vous propose de partager les résultats. C’est éloquent. J’ai multiplié mon trafic habituel par 100 (oui, CENT), mais je vous donne les chiffres en détail. Il convient aussi, parce que l’article, de fait, est devenu presque viral (à ma totale surprise) de répondre aux critiques idiotes comme de relayer les remarques fondées qui ont circulé un peu partout en réaction.

Petite présentation pour ceux (et ils sont nombreux vu les stats, salut, bonjour, hola que tal) qui débarquent et se demandant qui est le type qui leur parle : salut, moi, c’est Lionel Davoust. Mon métier, à la base, c’est ingénieur halieute reconverti en écrivain. Je ne suis pas un communicant, un expert SEO, mais un auteur de fiction (fantasy et thriller, ma série Léviathan, qui mélange aventure et occultisme documenté, a eu les honneurs de la télévision, de la radio et de la presse nationale comme Le Point, ou Le Nouvel Obs et de blogs un peu partout sur la toile) doublé d’un geek. J’aime le Net, et j’aime le fait de pouvoir créer une communauté autour de mon boulot et de nos goûts communs : c’est pour ça que je tiens un blog, un site, que je suis sur les réseaux sociaux. Je parle de SF & fantasy, d’édition, de technique d’écriture et de voyages. Si ces articles et ce blog vous ont intéressé, peut-être voudrez-vous en découvrir plus sur mon “vrai” travail par les liens de ce site, chez votre libraire préféré ou en ligne. Fin de l’encart pub.

Non, cela ne concerne pas que les pages, mais tous les utilisateurs

“Ouaiiiis, je peux pas y croire, ça ne concerne que les fan pages de toute façon.” Ben non, les gens. Je suis un utilisateur lambda comme vous, parce que je n’aime pas l’idée d’une fan page, et que je me refuse donc à en créer tant que je n’aurai pas atteint les 5000 amis maximum permis par Facebook sur un profil personnel. Donc, si, cela concerne les fan pages, mais aussi les profils personnels. Vous, oncle Hugues, tata Simone.

La promotion n’est pas l’Edgerank

Je l’avais déjà cité à demi-mot dans l’article d’origine en note de bas de page, mais revenons-y : la promotion (payer) n’est pas l’Edgerank. L’Edgerank c’est l’algorithme de FB qui vous montre, dans le flux d’actu, les nouvelles qui sont censées être les plus pertinentes pour vous ; en particulier, cela représente les posts qui génèrent le plus d’interaction. Cela semblait une façon raisonnable de trier le contenu, et beaucoup de community managers ont investi là-dessus pour créer des interactions saines et constructives avec leur communauté (valeur ajoutée pour tout le monde, yeah !). La promotion n’a rien à voir, et passe allégrement au-dessus de l’Edgerank pour vous proposer, eh bien, de la “pub” payée.

Tu as vraiment multiplié ton trafic par 100 ?

Oui. Je suis très transparent sur mes stats de visite, parce que ce blog s’appelle (ça doit encore être écrit quelque part) Expériences en temps réel et que je me suis toujours promis, si je me lançais dans l’entreprise égocentrique de l’autofiction, d’en faire une zone de risque et de non-prise au sérieux. Donc, je ne me la joue pas personal-branding-ouais-j’ai-500000-visites-uniques. On ne confond pas les hits et les visites uniques, mec. Bref.

Quand vous promouvez un article sur FB (5.80$, on le rappelle, pour un utlisateur lambda avec – dans mon cas – environ 1100 amis), celui-ci vous fournit obligeamment le graphique suivant (capture d’écran prise mercredi soir, la proportion ne bouge plus énormément) :

« Paid views. » Vous mordez l’esprit ? “Paid views.” Alors qu’en principe, les abonnés à mes mises à jour, mes amis, sont plutôt intéressés parce que j’ai à raconter. Pourquoi dois-je payer pour les atteindre ? On remarque que je n’ai pas le ratio annoncé par l’étude de Dangerous Minds qui m’a servi de source, mais que j’ai presque une proportion de 2/3 contre 1/3, ce qui reste énorme.

Maintenant, accrochez-vous au siège. Voici les stats de lecture relevées ici par WordPress (toutes les images s’agrandiront si vous cliquez dessus).

Pas de stats sur les jours précédents ? Je n’ai rien fait le reste du temps ? Non. C’est juste que mes stats habituelles sont tellement faibles en comparaison que cet article promu éclipse le reste. Je ne me plains évidemment pas que la nouvelle ait circulé à ce point (même si j’en suis presque effrayé) ni que l’article soit devenu, pour ainsi dire, viral (il est arrivé jusqu’à Doctissimo et c’est ma fierté) ; par contre, payer pour, je ne suis pas d’accord. Alors, je pourrais attribuer le succès de cet article à son sujet brûlant, à sa qualité de rédaction, à mon charisme naturel, bien sûr, ce dont personne ne doute ici, c’est l’évidence, n’est-ce pas, mais je suis un peu plus cynique (ça me perdra). Sur trois jours, l’article a généré 3998 + 15961 + 7139 lectures, soit un peu plus de 27 000. En 2011, mon article le plus populaire (hors circonstance particulière) a généré 500 lectures sur un an ; en moyenne, je reçois dans les 300 lectures à l’année sur un article (300 x 100 = 30 000). Et là, nous parlons de trois jours. Par curiosité, j’ai regardé les stats de visite dans la demi-heure suivant la publication de l’article – cela ne pouvait pas déjà être encore viral – et j’étais à 600 lectures. Contre une vingtaine habituellement.

D’où vient ce trafic ?

Je repose la question : prise d’otage, quelqu’un ?

La parade ?

Merci à Ayerdhal, qui a fort intelligemment et le premier souligné une parade intégrée dans FB, mais très peu documentée : les listes d’intérêt. Pour parer à ce filtrage automatique de votre flux d’actu, vous pouvez créer des listes d’intérêt pour classer vos amis et pages suivies en groupes où, normalement, vous recevrez toutes les mises à jour. Pour ce faire, cliquez sur la roue crantée en haut à droite du profil suivi et cliquez “Ajouter à une liste d’intérêt” (on vous proposera d’en créer une si vous n’en avez pas). Vous avez intérêt à faire ça au plus vite avant que Nike, MacDo et Coca n’inondent votre flux d’actu d’images toutes lol à faire tourner pour lutter contre l’infarctus de l’auriculaire. Néanmoins, cela reste une manoeuvre bien compliquée pour ce qui était à l’origine simple et naturel ; et qu’est-ce qui empêchera FB, si l’envie lui prend de changer la donne à nouveau, d’appliquer le même système qu’au flux d’actu sur les listes ? Choisissant à votre place ce que vous verrez ?

N’oubliez pas que la solution la plus élégante, gratuite et libre pour suivre une actualité reste le flux RSS : on ne vous cache rien, vous choisissez l’information que vous voulez suivre, et sauter d’un article qui ne vous intéresse pas au suivant qui vous intéresse plus est immédiat. Sans compter que les flux ne mentionnent rien de Farmville.

Merci à Pierre, qui propose les liens suivants pour commencer à découvrir le RSS :

FIREFOX : http://www.francoismagnan.info/node/15

CHROME (pas testé) : https://chrome.google.com/extensions/detail/nlbjncdgjeocebhnmkbbbdekmmmcbfjd?itemlang=fr

AUTRES Le RSS est standardisé et de nombreuses solutions existent pour le lire. La plus populaire est probablement google reader, mais de nombreux autres logiciels existent pour s’en servir (une recherche d’agregateur RSS dans google vous aidera à trouver votre bonheur). https://www.google.com/reader/view/

Pour mémoire, le flux RSS de ce site habite ici, et il y a toujours la newsletter.

N’hésitez pas à continuer à partager votre expérience, vos parades en commentaires. Une seule directive ; je ne veux plus de pub à peine dissimulée pour TheChangeBook. Vous pouvez en parler, mais soyez constructifs et argumentés. Je supprimerai également sans préavis toute réaction qui emploiera l’expression “alternatif et engagé », parce que j’ai toujours regardé les dreadlocks comme un danger pour la santé publique.

Note de bas de page visant à la transparence : pour voir si le phénomène peut être réédité, je vais payer à nouveau pour cet article sur FB. Oui, c’est nourrir la main qui vous mord et le serpent qui se mange la queue, mais le scientifique en moi ne résiste pas à une expérience.

2012-11-02T12:06:40+01:00vendredi 2 novembre 2012|Le monde du livre|26 Commentaires

Le mois de l’écriture commence aujourd’hui

Tous les ans, en novembre, c’est le National Novel Writing Month :

Tous les ans, je me dis que je vais faire un article dessus en avance, parce que le NaNoWriMo est une initiative très intéressante. Tous les ans, je suis en retard. Tant pis, je le dirai quand même.

Le principe du Nano consiste à écrire, sur le mois de novembre, un roman de 50 000 mots minimum (300 000 signes espaces comprises, plus ou moins). Pas de procrastination, pas de prétexte, pas de vie sociale non plus : on se lance dans le marathon de l’écriture, et on se fixe comme objectif 300 ks1 pour le 30 novembre à minuit. C’est beaucoup (surtout quand on travaille à côté), c’est long, c’est dur. Mais c’est un excellent exercice.

Le Nano vous donne un objectif. Plus de projets vaporeux qu’on ne sait pas par quel bout prendre ; il faut avancer. Cela a la salutaire conséquence de vous obliger à donner à votre écriture la place qu’elle mérite : de l’importance. Plus de “Bah, je vais boire un coup avec des copains, je travaillerai demain ». Non, vous travaillez ce soir, parce que vous n’avez pas fini votre quota de signes, et que si vous voulez écrire de façon sérieuse, il faut faire un choix, qui implique parfois de rester face à son manuscrit le temps qu’il faut pour qu’une situation se débloque.

Le Nano vous force également à produire. Un des plus gros obstacles sur le chemin de l’écriture, c’est vous-même : cette petite voix qui vous sussure que “ce n’est pas assez bon », “ce personnage est tarte », “c’est quoi ce dialogue ?” Il faut l’écraser sans pitié, cette petite voix ; elle retient la créativité. Nous en avons parlé cet été avec les déclencheurs, on s’en moque que le premier jet ne soit pas bon ; le rôle du premier jet, c’est d’être présent sur la page afin de disposer d’une matière à retravailler. Le Nano vous force à produire, produire, et ainsi, espérons-le, à zigouiller la petite voix pour vous offrir l’opportunité de vous lâcher. Et c’est quand on se lâche, quand le loa de l’écriture vous chevauche pour établir des connexions inconscientes entre thèmes et intrigue, entre personnages et péripétie, qu’il se passe ce qui doit vraiment se passer. Cela ne peut arriver qu’en s’ouvrant à l’histoire, en restant concentré dessus pour une longue période (et en évitant la procrastination, aussi). Alors, ensuite, il y aura du retravail bien sûr. Peut-être beaucoup. Mais les choses doivent se produire dans l’ordre : écrire en premier, retravailler en deuxième. Vouloir faire les deux ensemble conduit en général à se scier les bras sur lequels on est assis qu’on met avant les boeufs en laissant le frein à main serré. Ça ne veut rien dire. Mais c’est bigrement visuel.

Motivé(e) ? C’est le moment ! Inscrivez-vous sur le site et lancez-vous dans l’aventure.

On m’a demandé plusieurs fois si je le faisais aussi, et, maintenant que j’ai dit tout le bien que j’en pensais, je suis forcé de répondre : heu, non. En fait, mon rythme d’écriture de base est déjà égal à celui du Nano en temps normal (mais il n’y a pas de mérite : d’une, c’est mon métier ; de deux, je le fais à plein temps – le Nano est prévu pour des gens qui travaillent). Cependant, vu que j’ai un volume 3 à rendre et à vous faire partager – Léviathan : Le Pouvoir – je vais faire mon propre Nano dans mon coin avec un quota journalier supérieur à ce que je fais d’habitude, ne serait-ce que par solidarité. Et pour ça, j’ai la meilleure carotte du monde (idée soufflée par ma douce et tendre, Nanoteuse acharnée) – si j’ai rempli l’objectif de la journée…

… j’ai droit à un chocolat. Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la régression.

  1. Oui. Kilo-signes. J’ai quelques restes de technocrate, je le crains.
2012-11-01T10:43:29+01:00jeudi 1 novembre 2012|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Le mois de l’écriture commence aujourd’hui
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