Live report : Spiritbox
J’ai vu Ghost à Rennes il y a trois semaines, et si je suis là aujourd’hui dans vos esprits par le truchement du langage et des autoroutes de l’information, ce n’est pas pour vous parler d’eux, mais de la deuxième partie, Spiritbox, qui était la sacrément bonne surprise de la soirée (même si Ghost était évidemment super).
À vue de nez, Spiritbox ferait partie du métal indus, mais offre un mélange subtilement et délicieusement malaisant sur scène entre boucles à la limite du bruitiste, une section rythmique d’une lourdeur de plomb, et un chant féminin très mélodique qui plane haut au-dessus de cette noirceur – pour basculer sans prévenir dans growls et screams torturés. Personnellement, j’ai eu l’impression de me retrouver dans une ambiance à la Twin Peaks passée à la moulinette du boucan, et cela est juste et bon.
Comme souvent, les versions studio des morceaux ne parviennent hélas pas à capturer toute l’énergie et la violence de la formation sur scène, mais ça tient quand même bigrement la route, et ça vaut, à défaut d’un concert live, une écoute très attentive si c’est votre truc. On retrouve dans le timbre de Courtney LaPlante des échos du Garbage du tournant des années 2000, mais poussé jusqu’à onze, tout comme pour les riffs qui décoiffent, et je vous prie de croire que dans mon cas, c’est pas facile. Après plusieurs EP, leur album Eternal Blue est sort en 2021.
(Pour un clip plus malaisant, allez ici.)