Worldcon 2019, jour 1
… soit compte-rendu de la journée d’hier.
Observation 1 : j’ai visiblement choisi le seul hôtel de tout Dublin qui ne fait pas d’oeufs bacon au petit-déj.
Observation 2 : ne pas prendre de sac pour la journée en se disant « boaaaah ils en fourniront bien à l’accueil » est une réflexion idiote.
Observation 3 : 30’ à pied pour aller à la convention, c’est « ça se fait » quand tu réserves, « ça passe » quand tu y vas, « ah bon un peu pfouh quand même » quand tu dois rentrer d’une longue journée.
Observation 4 : la Worldcon, c’est toujours génial.
C’est ma quatrième et je commence à avoir mes marques : l’immense programme de tables rondes, animations et conventions (il n’est pas rare d’avoir 10 éléments en parallèle sur le programme), la grande dealers’ room avec tout le merchandising de tes rêves et des bouquins splendides et pas chers, les animations pour enfants qui ont l’air trop chouettes que tu les jalouses intérieurement de pas avoir leur âge, et puis surtout l’ambiance amicale, les gens de tous horizons et de toutes nationalités qui engagent la discussion dans la rue ou les couloirs en voyant ton badge, les cosplays prodigieux (love aux deux personnes en combinaison de la Beratnas Gas), les thèmes de discussions allant du très sérieux social, économique, scientifique au réjouissant loufoque.
J’avoue que je termine cette journée passablement rincé (trois tables rondes quasiment à suivre, évidemment toutes en anglais), mais avec que du bonheur : j’ai pu dire ce qui me tenait à coeur en faisant des blagues auxquelles les gens ont ri, ce qui, au bout du compte, couvre à peu près tout ce que j’espère accomplir dans cet exercice. (Il n’y a aussi qu’à la Worldcon que tu peux faire éclater de rire une salle entière avec une vielle référence en te présentant comme suit : « I’m French, as you might guess from my outrrrrrrageous accent. »)
Pas de captations hélas, mais nous avons parlé de communication et de langage dans le monde animal, ainsi que de séries télé hors de la sphère américaine, et… j’avoue que l’intervention qui m’inquiétait le plus était le « Fantastical Travel Guide », où nous étions censés roleplay un personnage de nos mondes imaginaires pour donner envie à de potentiels lecteurs / touristes de venir visiter. Sachant que je suis en plein dans « Les Dieux sauvages » et que la Rhovelle n’est clairement pas une destination de vacances super recommandable, je frémissais un peu, mais j’ai résolu de jouer une Mériane complètement blasée (un peu hybridée avec Chunsène pour les besoins de l’exercice, je l’admets) en mode humour noir. Et malgré quelques difficultés (pas facile de sortir des vannes dans une autre langue après avoir arrêté l’improvisation théâtrale depuis bientôt trois ans), j’ai eu quelques jolies rencontres avec des personnes qui ont eu envie de lire le livre – ce qui dépassait amplement mes espérances ! (Lesquelles se définissaient très précisément comme suit : « ne pas se vautrer horriblement en endossant en public un rôle féminin ».) J’ai également beaucoup ri en écoutant mes camarades (fantastique roleplay d’un dieu assez pragmatique par Karolina Fedyk !)
Par la suite, visiblement incapable de lire correctement un programme passé trois heures de discussion publique, j’ai raté toutes les tables rondes que je voulais suivre, mais ça a été bien, car l’occasion de discuter avec les Français (nous sommes 86 de la délégation cette année – sur 6918 participants, dont 206 Allemands ou 359 Finlandais… allez, faisons un effort !), notamment les très motivés organisateurs du projet Worldcon française en 2023.
Le site semblait en sommeil, mais le projet est plus que jamais d’actualité, le temps d’amener beaucoup plus de précisions et une nouvelle identité graphique qui devraient tomber très bientôt. Pour voir ce qui a déjà été fait, et suivre l’action, c’est ici. Le centre de congrès de Nice paraît idéalement placé avec des lignes de tram directement reliées à l’aéroport, et une logistique solide constitue la fondation de toute proposition de Worldcon. Avec en prime les atouts de la Côte d’Azur, le projet a beaucoup d’atouts pour séduire le public international, mais majoritairement américain, de l’événement.
Demain, je me suis prévu un programme beaucoup plus riche en tables rondes, comme des propositions de sociétés sortant de la féodalité et de la colonie spatiale chères à la fantasy et la SF, l’appropriation culturelle, ou encore le rôle magique de la beauté dans le conte et donc, par filiation, nos genres.
Et puis j’ai prévu d’emporter un sac.