Guide de survie à l’usage du futur spécialiste des baleines (ou de tout naturaliste en herbe)

Comme c’est une question qui revient périodiquement, je pensais développer une bonne fois pour toutes ce que je pourrais éventuellement avoir à contribuer sur les perspectives de carrière dans le milieu de l’étude des mammifères marins… Ou de toute autre “mégafaune charismatique” comme on dit. Comment devient-on éthologue / naturaliste au XXIe siècle, et quelle est la place de ces professions ? Des tuyaux, des contacts ?

Précaution habituelle : ceci ne reflète que mon expérience. Soit : mes années d’études (qui remontent à plus de quinze ans), mon contact plus ou moins proche et continu avec le milieu de la recherche, mes expériences de volontariat et d’animalier, ainsi que mes discussions avec des collègues et camarades. Ne prenez pas ça pour la vérité absolue, mais simplement comme un regard qui aspire malgré tout à une certaine synthèse.

Cruising black in white

Caveats

Salut, camarade. Alors comme ça, tu es comme moi une pouf à dauphin – heu, tu te sens l’âme d’un commandant Cousteau – pardon, tu aspires à une carrière scientifique dans la conservation ? Alors il me faut commencer par te mettre en garde sur un certain nombre de choses que tu ignores, ou sous-estimes peut-être. Les places dans le milieu sont chères ; si un seul de ces points est un dealbreaker, sache que tu vas te compliquer encore davantage la vie dans un plan de carrière qui, disons-le franchement, ne te garantit déjà pas une place. Cela nécessite une forte réflexion de ta part avant même d’envisager le “comment”. Toujours là ? Allons-y.

Les places sont CHÈRES. Non, sérieusement, vraiment, vraiment très chères. Je crois que tu ne te doutes pas à quel point. Les budgets de recherche fondent, on le sait (et ce à travers le monde), les aspirants naturalistes sont toujours plus nombreux, résultat, la compétition pour trouver un poste est simplement hallucinante. Dans les autres domaines de recherche, les postes de post-doc sont en général réservés à de jeunes docteurs le temps de trouver une titularisation ; ils en font un, trois au maximum, puis trouvent une place. Dans le domaine de l’éthologie / naturalisme, on trouve des docteurs de quarante ans qui enchaînent les post-docs depuis quinze ans – avec qui lesdits jeunes docteurs se trouvent donc en compétition pour obtenir ces places qui devraient étoffer leur CV. Cela revient à lutter contre un cadre supérieur pour décrocher un stage de collège. Le séminaire annuel de l’European Cetacean Society, c’est, je dirais, trois à cinq cents inscrits dont probablement deux tiers d’étudiants. Donc : si tu as besoin de stabilité financière et/ou morale, si tu redoutes de galérer pendant des années, interroge-toi. 

La recherche, c’est compétitif. La plupart des postes (qui sont déjà très peu nombreux) dans le domaine naturaliste se trouvent dans le domaine de la recherche, et la recherche est un milieu ultra-compétitif. L’adage américain dit “publish or perish” (et pas “persil”, foutue autocorrection) : c’est le corollaire de la rareté des places. Si tu n’es pas une bête de travail et que tu gères mal la pression, interroge-toi. (Ah, et puis parle anglais, hein, ça va sans dire.)

Symphony of life

Oublie l’idée d’aller faire gouzi-gouzi aux baleines un jour sur deux. Déjà, parce que ce sont des animaux évasifs, mais surtout parce que le travail de scientifique ne consiste pas, absolument pas, à sortir régulièrement sur le terrain au contact des animaux. La science se réalise beaucoup de nos jours devant un ordinateur à traiter des données. Il existe des périodes de collecte, c’est vrai, mais l’organisation nécessite des budgets (à trouver), et cela se réalise pendant une campagne qui durera, en raison des conditions, deux mois dans l’année en moyenne. Le reste du temps, ce sera toi, un ordinateur âgé et le logiciel R. Si tu rêves d’aller au contact des animaux avant toute chose, interroge-toi. D’autres carrières sont peut-être mieux adaptées, comme guide touristique, animalier ou écrivain d’imaginaire qui profite des vacances pour faire du volontariat écologique (ahem).

Va falloir que tu kiffes les maths et les statistiques. Comme je le disais dans le point précédent, le gros de la science se fait aujourd’hui sur ordinateur avec des modèles, ce qui nécessite d’être très à l’aise avec les maths, les statistiques et l’informatique. Cet accent mis sur les stats / maths est dû à deux choses : d’une part, c’est la mode, admettons-le ; mais surtout, dans un domaine de recherche où aller sur le terrain est coûteux et les données rares, être une brute de modélisation permet d’essorer au maximum les informations parcellaires dont on dispose pour en tirer quelque chose. Alors oui, toute la science ne se limite quand même pas à ça (et tu peux éventuellement t’en tirer autrement en étant très créatif – il existe par exemple des photographes naturalistes, mais là on parle plutôt, au final, de carrières artistiques spécialisées dans un domaine particulier, et une carrière artistique pose tout son lot de problèmes propres), mais il faut savoir, en résumé, que l’image romantique de Darwin ou même du commandant Cousteau n’est clairement plus d’actualité dans le milieu scientifique. Télécharge R, fais un ou deux didacticiels et si tu as envie de te pendre au bout de deux heures, cela devrait te servir de signal d’alarme. 

Tu n’auras pas de vie personnelle. En tout cas, attends-toi à de grosses embûches. Un chercheur en construction de carrière (ce qui peut durer, comme dit précédemment, dix ou vingt ans) est amené à bouger de par le monde tous les six mois ou deux ans, à changer de vie du tout au tout (et j’entends par là passer d’un bout à l’autre de la planète), à accepter les occasions qui se présentent au dernier moment (“Chéri, tu peux poser les enfants à l’école tous les matins pour l’année et demi à venir, je pars en Antarctique ?” Et non, je ne plaisante même pas, ça peut arriver.). Gérer une relation de couple promet d’être ardu (ou alors, il faut un conjoint drôlement flexible et compréhensif, et l’être soi-même), sans parler de fonder une famille. Ce n’est pas impossible, j’en connais qui le font, mais cela nécessite une situation en titane de carbone. En plus, cette période de construction professionnelle concerne surtout des personnes âgées entre 20 et 30 ans, soit la période où l’on apprend beaucoup, en plus, ce qu’est une relation adulte. Gérer l’instabilité d’une vie de naturaliste et cet apprentissage personnel peut être particulièrement compliqué. Si ton rêve est de te marier, de t’établir quelque part avec une maison et des enfants, interroge-toi très sérieusement. 

Ironic_bowrider

Tu ne me fais pas peur, Davoust. Dis-moi juste comment faire.

Toujours là ? Okay. Eh bien, à ce stade, tu devrais du coup (si tu es malin, et il faut que tu le sois) commencer à entrevoir une vague idée de la façon de procéder : rien ne te servira davantage que d’inventer ta carrière toi-même. Dans tout milieu étrange et aléatoire (la culture, l’éthologie), celui qui réussit est celui qui sait le mieux examiner ledit milieu et voir la contribution unique qu’il peut y apporter (par son bagage, ses talents, ses passions) et que personne d’autre ne maîtrise. Il y a plus de quinze ans, ce milieu-là était à la traîne avec les outils maths / stats / informatiques ; étant geek, j’avais trouvé mon créneau notamment à travers les systèmes d’information géographique. J’étais ce type qui faisait des trucs magiques avec des ordinateurs que personne ne pigeait. (Depuis, ça a bien changé, le retard a été rattrapé, hein, trop tard, désolé.) La bonne nouvelle, c’est que, potentiellement, toute carrière et tout talent peut peut-être trouver à s’insérer pourvu que la personne soit assez passionnée et futée pour apporter une réelle contribution. J’ai une amie qui a obliqué vers une carrière dans l’observation touristique et l’étude des baleines à travers une formation en droit (la preuve, soit dit en passant, qu’on peut quand même s’affranchir des maths – mais ça reste la voie la plus indiquée). Une autre amie finance ses projets de recherche par financement participatif (et c’est une bête en communication). Voilà le genre d’intelligence dont je parle. Donc :

L’expérience prime sur tout le reste. C’est sûr, sans thèse ni diplôme scientifique, si tu veux faire de la recherche, tu vas ramer et peut-être atteindre un plafond de verre, donc le diplôme sert, mais ton but premier devrait être d’accumuler les expériences tous azimuts, dans n’importe quel domaine, à tout prix ou presque. (Voir le caveat précédent sur la mobilité, du coup.) C’est ton CV, comme toujours dans ce genre de domaine, qui va t’ouvrir les portes. Ce qui veut dire ramer au début, on l’a dit. Chaque instant d’éveil devrait être consacré à trouver ta prochaine expérience, ton prochain stage, volontariat, projet d’été. Ou petit boulot pour financer tout ça, parce que tu vas commencer bénévole, et le rester un moment, donc si tu aimes les pâtes Eco+, c’est clairement un plus.

Réfléchis de très près à ton profil. C’est injuste, en un sens, car le degré d’introspection nécessaire à cela nécessite un mûrissement qu’on a rarement à vingt ans, mais c’est la vie : creuse en toi-même, loin, pour trouver quelle est la contribution que tu veux / peux apporter, et observe le domaine pour voir comment les manques que tu y détectes pourraient recouvrir ce que tu as à offrir. (C’est la base d’une lettre de motivation, soit dit en passant.) C’est en cela que tu peux “inventer” ta carrière, même dans le domaine universitaire. Creuse ce qui t’intéresse, ce à quoi tu es bon, et que personne d’autre ne sait faire. Si tu es doué et que tu apportes une réelle contribution, tu as une chance qu’on s’intéresse à toi et que tu rencontres les bons projets. Si tu es juste un candidat de plus à avoir fait “une licence de bio parce que j’aime les dauphins”, sache que vous êtes à peu près un millier tous les ans dans le même cas rien qu’en France et que donc, on s’en fout.

Hauling out

Sois dégourdi-e. Corollaire de ce qui précède. Si tu m’écris juste pour que je t’indique des adresses, en toute amitié, tu t’y prends mal. En cette époque d’Internet et de Google, des adresses, tu en trouves une pelletée en un clic de souris. Oui, ça veut dire que si tu cherches un stage, un volontariat, tu vas devoir envoyer cinquante lettres personnalisées en candidature spontanée tous les mois, et il n’y a pas de raccourci (tant que tu n’as pas toi-même tissé tes propres liens). Ça veut dire que tu devras te renseigner, lire tout ce qui passe à ta portée, te déplacer dans les séminaires, les conférences (et donc payer l’inscription et le voyage) dans l’espoir de nouer des contacts, de rencontrer du monde, cela dans le but de rencontrer la ou les personnes dont tu veux t’inspirer, peut-être travailler avec elles à moyen terme, et surtout, j’y reviens, prendre la température du milieu, regarder comment ça fonctionne, décider si ta vocation est assez forte pour y vouer ta vie avec tous les caveats exposés plus haut et réfléchir à ta contribution (tout en restant flexible).

Travaille en bonne entente. Je me sens obligé de le mettre parce que, dans l’esprit de beaucoup, “la recherche est un milieu compétitif” se traduit par “la recherche, c’est un milieu de requins”. Non, tu n’arriveras à rien en marchant sur la gueule du voisin (je crois fermement qu’on n’arrive jamais à rien en marchant sur la gueule du voisin, tout le contraire) – ta correction et ta droiture seront la preuve de ton professionnalisme, et ton professionnalisme sera la meilleure assurance que tu trouves une place qui t’épanouisse.

Bon, des ressources ? Parce que j’ai, comme tout le monde, une dette karmique envers tous ceux qui m’ont mis le pied à l’étrier, deux points de départ centraux pour commencer à creuser : l’European Cetacean Society rassemble à peu près tous les chercheurs du secteur en Europe (duh), et toutes les annonces de volontariat, de publications et de postes passent sur la liste de diffusion MARMAM (bien que je ne fasse plus de recherche dans le domaine depuis belle lurette, je lis encore tous les abstracts qui y passent). Maintenant, à toi de jouer.

Bursting_breath

Je n’essaie pas de te faire peur, j’aimerais juste que tu saches dans quoi tu mets les pieds et que seul le plus grand dévouement, seule une authentique vocation qui durera te permettront de réaliser ce rêve. En est-ce bien un, d’ailleurs ? Si tu peux dire sincèrement oui en considérant qu’aucun des caveats susnommés ne te gêne, c’est bien parti, mais sache autre chose : tu vas vieillir. (Désolé.) Tu me lis peut-être à vingt ou vingt-cinq ans, tombé sur cet article par hasard, et tu réponds peut-être un fier et fort “oui !”, mais un jour, tu auras trente, puis quarante balais. Si tu es une fille (et la probabilité est forte, vu que ce milieu est principalement féminin), réfléchis bien à, mettons, ton envie de fonder une famille un jour (la probabilité est là aussi plus forte que la question soit une pressante chez une femme) (on parle de probabilités, hein, pas d’absolu, venez pas m’embêter) – sache que, si tu attaques sincèrement cette carrière, tu risques d’avoir des problèmes à tout concilier (ne serait-ce que parce que, biologiquement, il y aura quelques mois d’indisposition au moins).

Encore une fois, rien n’est impossible. Tu es peut-être particulièrement malin (j’ai un couple d’amis naturalistes, donc ils cumulent, mais ils y arrivent, c’est bien que c’est possible ; mais il faut clairement un tempérament aventurier, détendu et pas trop casanier de part et d’autre) et puis ton profil, ton intelligence peuvent démentir tout ce qui précède. Mais j’ai envie de dire, dans ce cas, tu n’avais pas besoin que je te dise tout ça parce que tu le pressentais déjà plus ou moins, non ?

À titre personnel, cela me fait toujours réfléchir qu’avec mes activités d’écriture de fiction (je répète, de fiction) où intervient quand même beaucoup la mer (ben, Léviathan porte ce nom pour une raison), je me retrouve à parler davantage de science, de biologie marine, d’halieutique et de conservation (d’un point de vue de vulgarisation) que je ne l’aurais probablement jamais fait si j’étais chercheur (et j’en suis ravi !). J’ai aussi fait mon choix : j’étais davantage un rêveur qu’un matheux, plus un raconteur d’histoires qu’un chercheur, et c’est pourquoi j’ai délibérément obliqué vers le fait d’observer et de raconter la poésie du monde plutôt que de l’étudier.

Quoi qu’il en soit, c’est un des plus beaux métiers du monde, et je te souhaite de réaliser le rêve qui est le plus fort en toi (mesure bien toutes les implications de cette phrase). Et peut-être, qui sait, je travaillerai un jour pour toi comme volontaire. Le cas échéant, dis-le moi, s’il te plaît, qu’on trinque à ta réussite !

Pour aller plus loin, un dossier “Travailler avec les mammifères marins” – certaines adresses sont périmées mais le fond reste valide. 

2019-06-07T22:41:02+02:00jeudi 8 décembre 2016|Best Of, Carnets de voyage|5 Commentaires

Imaginablues

Photo © Imaginales

Photo © Imaginales

Et voilà, on est rentrés, T’ENTENDS, et même le ciel a PLEURÉ de voir que c’était FINI, et qu’on PARTAIT, parce que c’était TROP BIEN, et qu’on est TRISTES, voilà. Oh, mec, just one year of love is better than a lifetime alone, juste quatre jours de festival c’est déjà bien, tu comprends, il y en a qui n’ont pas pu venir, alors sois content et arrête de nous faire baver. Mais BOUH, c’était une édition fantastique, alors on a le BLUES que ça soit fini, okay ? Même si nous sommes sur les rotules, mais c’est de la belle et bonne fatigue, genre t’as gravi les Andes à pied et là, BAM ! Le Machu Picchu dans ta face ! Tu peux COMPRENDRE ? Hein ?

Non, mais vraiment, sérieusement. Un temps splendide, plein de nouvelles additions (un village plus étendu et un nouveau dôme de la science, notamment), l’ambiance Imaginales chaleureuse qu’on retrouve à tous les niveaux, dans l’équipe, parmi les auteurs, avec les festivaliers, cette édition, des dires de beaucoup, était particulièrement belle. Si vous aimez l’imaginaire et que vous n’êtes pas venu-e parce que c’était “trop compliqué” ou “trop loin”, vous avez raté un truc…

Si je ne fais presque jamais de comptes rendus de festivals, c’est parce que j’ai toujours peur d’oublier quelqu’un, de ne pas citer tous les beaux moments partagés, dans la fatigue du retour. Mais il y a eu chaque jour des moments spéciaux, réellement humains, de superbes moments drôles, fins ou juste gentils, que ce soit en débat, au détour d’un livre et surtout avec vous tous qui êtes venus en si grand nombre. Un immense MERCI, aux stagiaires de la Masterclass et à Jean-Claude Dunyach avec qui nous l’animons, à Damien Didier Laurent et au personnel de la bibliothèque, à l’organisation (Stéphanie Nicot, Stéphane Wieser, Elisabeth Del Genini, Arnaud Gentit, Flavie Najean, Marion Bailly, tous les animateurs – avec un salut particulier à Christophe de Jerphanion autour de la magie des bocaux à poisson -, traducteurs, tous les bénévoles, chauffeurs, employés de la buvette, de l’entretien, j’en oublie hélas sûrement), à tous les camarades en débat et au sommaire de l’anthologie, à son directeur et à son illustratrice (Jean-Claude Vantroyen et Hélène Larbaigt), à tous les autres croisés au hasard de la bulle, un grand bravo à Stéphane Platteau (coup de cœur cette année), merci aux JM (et évidemment à ma préférée d’entre eux), des bises à Sara Doke, Nabil Ouali, Estelle Faye, Sylvie Miller, Philippe Ward, aux Deep Ones, tous les autres encore, mes humbles salutations à James Morrow et Chris Priest que j’ai eu l’immense honneur d’accompagner cette année, aux éditeurs, aux libraires qui ont couru partout, à Simon Pinel de Critic qui m’a dirigé de jour en jour…

Et à vous tous, bien sûr, que j’ai eu le plaisir de rencontrer ou revoir, auguste lectorat de longue ou de brève date. Merci, d’être venus, de tenter un nouveau bouquin, de revenir prendre le suivant. C’est splendide de pouvoir partager des histoires, des frissons, des réflexions, des rires (et des horreurs) avec vous tou.tes.

J’en ressors avec des étoiles plein les yeux, une motivation remontée comme un coucou suisse et de nouveaux projets abordés lors de ce festival qui promettent de déboucher sur de très jolies choses. Dans les jours qui viennent, je vais répercuter sur Facebook quelques comptes rendus écrits par des gens meilleurs que moi pour ça, mais, pour commencer, je ne peux que vous recommander le très chouette vlog de Samantha Bailly qui retrace l’ambiance au jour le jour, entre autres le débat que nous avons partagé sur la professionnalisation de l’écriture :

Allez voir le reste et sa chaîne, c’est très sympa et très drôle sur la vie d’auteur !

Les présentations à jour de la Masterclass arriveront sous peu sur la page dédiée, et je vais répercuter aussi les tables rondes auxquelles j’ai eu le plaisir de participer. Les Imaginales sont terminées, mais on va rester un peu dans l’ambiance en attendant l’année prochaine !

MERCI !

vagabond-abientot

2016-05-31T19:13:45+02:00mercredi 1 juin 2016|Carnets de voyage|17 Commentaires

Juste en rentrant de Paris

… Un petit mot rapide pour remercier tous les copains, lecteurs, collègues vus ce week-end au Salon du Livre. Pour moi, c’était une première (j’avoue, c’est la première fois que j’y mets les pieds depuis 15 ans de littérature !) et c’était vraiment très sympa ! Merci à la team Critic pour son accueil et pour avoir pris soin de nous sans compter son énergie, grosses bises à tous les camarades du coin de l’imaginaire (L’Atalante, les Indés et tous les autres) et merci à tous les visiteurs !

team_critic_paris_2016

De gauche à droite : LD, Clément Bouhélier, Simon Pinel, Christian Léourier, Laurent Whale (assis), Éric Marcelin, Florence Bury, Sylvie Miller

2016-03-22T10:54:58+01:00mercredi 23 mars 2016|Carnets de voyage|Commentaires fermés sur Juste en rentrant de Paris

Dans le giron du château

lesenchanteurs-chateaugiron-2015jpg
Un bref mot pour saluer très, très bas l’équipe d’organisation et tout le salon, les bénévoles du salon les Enchanteurs, qui porte bien son nom, puisqu’il a réellement enchanté : entre le cadre sublime du château de Châteaugiron, les nombreux costumes, stands, activités, le public sincèrement intéressé par les livres et toute l’équipe d’une prévenance et d’un rigueur rares, c’était un vrai succès et un plaisir. Merci à Bernard pour la modération de la table ronde, tous les bénévoles, bibliothécaires, animateurs, et à toi, auguste lectorat, pour être venu si nombreux (et parfois de loin : chapeau, Marine !)

Auguste lectorat, si tu étais en région rennaise ce week-end et que tu n’es pas du tout venu faire un petit tour, tu as raté quelque chose ! La prochaine édition, si je ne me trompe pas, aura lieu en 2017.

2015-11-23T17:52:40+01:00mercredi 25 novembre 2015|Carnets de voyage|Commentaires fermés sur Dans le giron du château

Ne me cherchez pas

travelcatJe n’y suis pas, ou du moins, plus.

Je rentre en métropole.

Have phear.

(Et si tu te demandes, auguste lectorat, pourquoi je n’ai quasiment pas fait d’article sur mon séjour à la Réunion, c’est que cette période ne s’est pas déroulée sous les meilleurs auspices, avec des tas de petits soucis de logistique et d’organisation qui m’ont un peu ôté l’envie de raconter quoi que ce soit. Rien de grave, mais du saoulant. Heureusement, ça sera bon pour quand j’y retournerai – fin novembre.)

2015-09-08T15:31:13+02:00mercredi 9 septembre 2015|Carnets de voyage|2 Commentaires

Les Instagrams de la semaine à la Réunion

… ouep, parce que je suis un peu pouilleux. Pas d’Internet fiable, d’accès à mes archives, ni de nouvelles photos (pas trop eu le temps). Du coup, pas de composition un peu arty avec des titres ésotériques, juste du bru(i)t de téléphone portable, histoire d’achever de me rendre globalement antipathique :

https://instagram.com/p/5PPoupR_rz/

https://instagram.com/p/5RZroTR_tP/

https://instagram.com/p/5XJUaXR_oI/

https://instagram.com/p/5XJfPPx_oq/

https://instagram.com/p/5cyuudR_uS/

2015-07-23T13:26:05+02:00vendredi 24 juillet 2015|Carnets de voyage, Photo|Commentaires fermés sur Les Instagrams de la semaine à la Réunion

974 représente, malgré toi

Howdy, auguste lectorat, me voici donc bien arrivé, à peu près remis de la courte nuit, l’ordre soigneux de ma valise n’est plus qu’un souvenir, mes souvenirs de démarrage en côte avec une bagnole manuelle ont intérêt à redevenir un ordre soigneux, j’ai rencontré mes premiers bugs imprévus sur le PC, mangé des samoussas sur le front de mer de Saint-Pierre, constaté qu’il fait super bon et que déjà, presque, je pourrais trouver qu’il fait un brin frisquet quand le soleil se cache, hein, à force qu’il me tape sur le crâne toute la journée.

Problèmes de riche. Tu peux me haïr. Tu as raison.

https://instagram.com/p/5PPoupR_rz/

L’installation se déroule donc tranquillement et nous prenons doucement nos marques. L’île est aussi belle que dans mes souvenirs, et cette fois je vais pouvoir la découvrir un peu plus posément, au quotidien, m’arrêter sur les petits détails, ce qu’on ne voit que sur la durée.

En revanche, je constate déjà avec consternation et un agacement croissant à quel point l’île est tranquillement oubliée, ou ignorée, par la métropole, à une foule de petits détails. Tu veux t’équiper en menus bidules, tu as le réflexe du XXIe siècle : tu te renseignes sur Internet avec tes habitudes. Tu découvres vite que, ah, tu veux être livré – mettons par Amazon pour du petit matériel – mais mon pote, tu habites où, là ? La quoi ? Connais pas. Bon, admettons, les frais d’envoi sont plus élevés, etc.

Là où ça devient carrément du foutage de gueule :

Salut, Conforama, je voudrais une info sur une dispon... euh...

Salut, Conforama, je voudrais une info sur une dispon… euh…

… OH WAIT

... dis-donc, Conforama, tu te foutrais pas de ma gueule ?

… dis-donc, Conforama, tu te foutrais pas de ma gueule ?

Les imbéciles sont tous nés quelque part, disait Brassens, et si un truc m’horripile, c’est l’aveuglement borné, la supériorité prétendue de ceux qui se croient au centre du monde – une certaine vision parisienne par rapport à la province ; une certaine vision métropolitaine par rapport aux îles. La psychologie sociale appelle cela le biais intra-spécifique ; dès lors qu’on appartient à un groupe, quel qu’il soit, on le considère intrinsèquement supérieur et une rivalité s’installe avec l’extérieur. L’expression la plus simple se retrouve dans (ne rigolez pas) ce grand succès des réfectoires étudiants – c’est à bâbord qu’on gueule le plus fort, etc.

Sans rire, tentez l’expérience la prochaine fois que vous vous trouvez artificiellement séparé.e dans un groupe arbitrairement constitué : lâchez un innocent “ouais, on est mieux à gauche / en bas / sous le panneau vert” (sous-entendu : que les autres à droite / en haut / sous le panneau bleu) et voyez sous vos yeux ébahis éclore une rivalité aussi instinctive que stupide avec ceux d’en face tandis que la cohésion se renforce au sein du groupe même (s’il y a ici des joueurs de MMORPG qui ont fait des raids nécessitant une division arbitraire en groupes, vous devez bien voir ce dont je parle : mon groupe à moi il est forcément trop mieux que celui de l’autre).

Bref, 1) tout ça n’a peut-être (probablement ?) aucun rapport avec la choucroute, 2) je suis assurément le plus mal placé de l’univers entier pour parler de ça mais il n’empêche : hey, la métropole, les îles existent, et ça serait bien que tu fasses un tout petit peu genre que tu es au courant, surtout si tu es une entreprise qui aime avoir des clients qui dépensent des sous chez toi. Et au minimum pour respecter les gens qui vivent ailleurs que chez toi. Sérieux, ce genre d’ignorance paternaliste charrie implictement tant de choses désagréables, moi, ça me fait honte.

Mais ça, c’est parce que tu es jalouse du beau temps et de la mer. Je sais. Chut. Viens faire un câlin.

2015-07-20T16:03:46+02:00mardi 21 juillet 2015|Carnets de voyage|6 Commentaires

Vers l’autre bout du monde

Suddenly, the sea

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Grande nouvelle, auguste lectorat : je m’en vais.

Naaaan, pas pour de vrai. Mais quand même un peu.

Une annonce qui tient de l’annonce de service mais surtout du partage : ma compagne a trouvé un volontariat à l’île de la Réunion ; nous en avons discuté et décidé conjointement que c’était une occasion en or pour elle comme pour moi.

Je pars donc là-bas la suivre, pour une bonne partie de cette période. Dans les faits : je serai là-bas (dans le cadre à droite, enfin pas trop loin, parce que le PC ne fonctionne pas dans l’eau de mer, kids, don’t try this at home) cet été. Je reviens spécifiquement à l’automne pour le lancement de Port d’Âmes, tenir mes engagements divers, assister aux salons et festivals de la rentrée et découvrir mes arriérés de quittances empilés dans la boîte aux lettres.

Bien entendu, rien ne change à mon travail pendant les déplacements. À présent que j’ai quasiment parfait mon bureau mobile, je me suffis d’un portable, d’une connexion à Internet et de ma tablette / bloc-notes pour travailler. (Plus un contrôleur ou deux pour la musique, mais ça reste transportable.)

J’espère partager un peu ici de la vie là-bas, auguste lectorat, en particulier, vu que les saisons sont inversées, je pourrai t’envoyer du soleil de loin dans l’espoir d’alléger la déprime saisonnière. Et je sais qu’il y a quantité de dauphins et baleines qui croisent dans ces eaux ; avec un peu de chance, je pourrai peut-être proposer mes services comme volontaire. On verra ; c’est un peu la panique l’aventure, vu que le logement et quantité d’autres choses vont se décider sur place. Mais hey ! C’est justement le côté plaisant de la chose : vivre dans le flux, et voir ce qui va se passer, ouvert et disponible à l’univers, sans se projeter.

(Et s’il y a des salons ou festivals réunionnais qui aiment la SF, la fantasy ou les ateliers d’écriture, je suis évidemment plus que disposé à profiter de cette occasion pour venir vous voir !)

 

2015-10-13T19:07:05+02:00jeudi 11 juin 2015|Carnets de voyage|33 Commentaires

Des photos d’Épinal valent mieux qu’un long discours

Et voilà, les Imaginales 2015 sont terminées. Encore un tourbillon d’images, de rencontres, de moments forts et surtout le plaisir de revoir les habitués, de rencontrer les nouveaux visiteurs. C’est très bizarre de repartir tout seul dans le silence après ces jours si intenses. Tu me connais, auguste lectorat, je ne ferai pas de compte-rendu parce que je ne m’en sens pas capable (et, honnêtement, pas l’énergie en rentrant) mais cette fois j’ai pensé à prendre quelques photos pour partager un peu l’ambiance.

Cette année a été particulièrement riche en échanges qui m’ont spécialement touché et ému. Merci à vous tou-te-s, vraiment, pour votre dynamisme, votre enthousiasme et votre gentillesse ! C’est un peu plat dit comme ça sur une page web, mais vraiment, c’est la réalité. Je repars avec des dizaines de sourires et ces instants, ces paroles qui remuent vraiment le coeur du gros chauve barbu que je suis.

Merci à vous – et merci à toute l’équipe organisatrice, de la direction aux bénévoles en passant par les libraires, bien sûr.

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2015-06-01T23:14:20+02:00mardi 2 juin 2015|Carnets de voyage|9 Commentaires

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