Joyeux affreux solstice

Chanté sur l’air de Carol of the Bells, bien entendu (paroles) ; petit film approuvé par l’inénarrable H.P. Lovecraft Historical Society, responsable de ces merveilleuses créations que sont ces chants de Nowel horrifiques.

(Éternels – et dans ce domaine le terme prend un sens bien particulier – remerciements à Mélanie Fazi pour m’avoir fait découvrir cette merveille.)

Peluche Cthulhu de Nowel trouvée chez Entertainment Earth.

2010-12-27T11:18:15+01:00lundi 27 décembre 2010|Expériences en temps réel|4 Commentaires

Keeper of the glyphs

J’ai récemment reçu dans le cadre des articles sur l’écriture la question « où allez-vous chercher tout ça ? » Avant de construire un billet bien ordonné, je pensais donner un premier élément de réponse personnel :

Faut que je traverse R’lyeh dès que je veux utiliser un caractère spécial.

Ça laisse des traces, j’avoue.

Depuis, il m’arrive de me réveiller la nuit trempé de sueur, emmêlé dans les draps, en hurlant des trucs sur les cédilles tombées du ciel, les créatures venues d’outrespace insécable et les chevrons noirs des bois.

(Cette carte de clavier signale toute une ribambelles de glyphes spéciaux enfin accessibles simplement sous Windows d’une seule combinaison de touches avec Alt-Gr. Il faut pour cela installer un pilote de clavier très léger conçu par Daniel Liégeois et téléchargeable gratuitement sur son site. Merci à Oliver Gechter d’avoir signalé cet outil génial !)

2010-12-23T12:12:28+01:00jeudi 23 décembre 2010|Expériences en temps réel|6 Commentaires

Utoffpiales

Oui, il y a donc des moments off dans tout festival, et voici deux petites images pour en témoigner :

De magnifiques chaussures zombie…

… mais j’ai surtout flashé sur la machine à café du hall du Novotel. Sérieux, elle ne vous fait pas penser à une vieille anglaise respectable qui occuperait ses longues journées d’oisiveté à veiller au bon respect des convenances dans le voisinage ?

2010-11-16T15:41:27+01:00mardi 16 novembre 2010|Expériences en temps réel|2 Commentaires

La lose

Comme je le disais hier, le salon fantasy de la Chapelle de Guinchay était vraiment très agréable. Mais sais-tu, ô auguste lectorat – je sais que tu t’en doutes -, que tout festival a sa part de moments off, d’improbable et de bizarre ? Certaines anecdotes sont aussitôt racontables, d’autres un peu plus tard, d’autres enfin ne peuvent être relatées que des années après les faits, en changeant les prénoms et en s’assurant qu’aucun représentant de tabloïde ne traîne dans le coin.

Bref. Ce qui s’est passé dimanche n’appartient en rien au festival, mais y est périphérique. D’autre part, c’est racontable (navré). Imagine-toi, auguste lectorat, Thomas Geha et moi-même, revenant de ce week-end de rencontres et de plaisir, encore portés par notre joie, investis par notre mission de popularisation des littératures de l’imaginaire, projetant de vastes initiatives comme la subvention d’une traduction de Tolkien en inuit ou la fondation d’un musée des boutons de manchette de la fantasy historique.

Sauf que :

Bon, ça arrive.

Okay, c’est le seul vol des trois écrans écrits en corps 6 à être ainsi affligé, mais bon, ça arrive.

Au moins, ça nous permet de repérer facilement la ligne correspondante sur les panneaux d’affichage.

(Une sombre histoire de pilote qui n’a pas pu revenir de Pologne à temps. J’espère que ce n’était pas à cause d’une petite fête locale. Il n’y a pas d’alcootests en altitude.)

Qu’à cela ne tienne ! Thomas et moi sommes allés vaillants dîner d’un roboratif sandwich Sodebo sous cellophane. Après tout, nous ne sommes pas que de purs esprits et nous savons apprécier la bonne chère, aussi haut planions-nous, le menton relevé, les cheveux dans le vent.

Nous sommes alors passés devant cette machine, gloussant à moitié de l’infortuné client qui nous avait précédés :

Ah ! Ah !

Quelle déception pour ce malheureux ! Nous imaginions sa frustration, les coups vains qu’il pouvait donner contre l’imperturbable plexi qui refusait de lui octroyer la boisson tant espérée !

Que diantre, nous sommes-nous dit, voilà notre chance : pour un investissement modique, nous pourrions profiter tous deux d’un peu de sucre à la vitamine.

C’est donc le coeur léger et fier de notre machination que j’ai inséré mon obole dans le tronc.

L’engin a desserré ses mâchoires, fait rouler ses boissons, projeté la première bouteille dans le vide, et puis la seconde…

Ouais. La lose.

On s’est retrouvé avec une bouteille dont on n’avait même pas envie.

Mais ce n’était pas grave ! Nous sommes repartis d’un pas vaillant vers l’embarquement. Je passerai pudiquement sur le pauvre steward qui donnait l’impression d’avoir eu un bubble gum pour professeur d’anglais – j’aurais voulu pouvoir l’enregistrer et vous le faire partager, c’est impossible à raconter – pour terminer par ne pas remercier les services bagagerie de l’aéroport Lyon Saint Exupéry qui, en trois passages chez eux, m’ont quand même cassé deux sacs à dos. Il y a peut-être chez eux une secte d’étrangleurs de Lafuma, jugeant que seule la valise est conforme à l’idée que Dieu se fait du voyage. Autant j’avais laissé passer la première fois, autant là, même s’il s’agissait seulement d’un pauvre sac acheté 20 $ CAD au Québec, j’étais décidé à jouer les procéduriers et à leur faire perdre temps et énergie pour obtenir réparation. De retour en terres bretonnes, je me dirige donc vers la guérite idoine.

J’explique à l’hôtesse d’accueil mon problème, que je vois alors pianoter sur son terminal, et je découvre avec stupéfaction qu’il existe une page entière de codes pour les bagages endommagés, afin de couvrir tous les cas de figure possibles, lesquels doivent aller, j’imagine, de LA pour « lanière arrachée » à EN pour « pris dans une explosion nucléaire » en passant par DP pour « déchiqueté par un pitbull ».  La dame fait alors glisser une enveloppe vers moi sur le comptoir.

« Voilà monsieur. Vous devez aller faire constater l’incident par un maroquinier agréé. Celui-ci établira un justificatif circonstancié et évaluera le montant de la réparation, qu’il effectuera donc, et nous vous la rembourserons sur présentation du justificatif, d’un RIB et sur cession de l’âme de votre premier né. Ou bien, si ce n’est pas réparable, il vous proposera un modèle équivalent que vous achéterez bien entendu, et vous serez indemnisé sur la valeur Argus du sac à dos pourrave à condition de nous joindre un constat d’huissier, un contrat d’assurance lors de votre prochain vol vers Lyon et trois gouttes de sang frais apposé au bas du contrat. Avez-vous des questions ?

— Ouais. Où est-ce qu’on trouve un maroquinier au XXIe siècle ?

— Heu. Chez des boutiques qui vendent des sacs ? »

Et voici comment, auguste lectorat, au détour d’un incident de voyage, on démontre, d’un doigt dans le nez et d’un coup de théorème de Gôdel, que le maroquinier et le vendeur de sacs sont indéfinissables en dehors de leur propre espace mutuel. Je crois maintenant qu’ils n’existent pas, en réalité. Apprends la vérité, auguste lectorat : les maroquiniers sont une création de notre esprit et une invention des bagagistes de Lyon Saint Exupéry.

J’ignore cependant encore dans quel funeste but. Mais, si je disparais, tu connaîtras au moins les coupables.

2010-11-09T11:47:58+01:00mardi 9 novembre 2010|Expériences en temps réel|4 Commentaires

Nouvelle scène de violence urbaine

Siloane, qui avait déjà exprimé son horreur face à la tragédie des lolcarts, vient de m’adresser un nouveau cliché d’une rare tristesse. Cela sort un peu du cadre de notre combat, mais ce n’est pas une raison pour rester impassible. Attention, comme toujours, aux âmes sensibles.

Voici le récit qu’elle nous livre :

Mes amis, l’heure est grave ! Non seulement la grande extinction se poursuit en silence au pied de nos immeubles malgré nos efforts pour alerter l’opinion publique, mais elle s’étend même à d’autres de nos amis à roulettes. Pourquoi une telle discrimination, doit on obligatoirement aller sur ses pattes ou ses jambes pour mériter la considération ? Non contents de l’avoir laissé mourir dans l’indifférence, ceux qui l’ont abandonné là ont exposé sa carcasse à l’humiliation publique. Sa souffrance est sans fin, il lui faudra encore pendant de longues années de décomposition supporter les outrages et les regards méprisants des passants en espérant qu’une bonne âme mette fin à ce calvaire et le jette dignement. Pouvons-nous encore tolérer cela ? Pour tous ceux qui restent dans nos placards, tremblants, espérant un meilleur sort, nous devons faire savoir ce qu’il se passe. Regardez bien cette photo, je ne peux pas croire que vous ne serez pas émus.

Photo Siloane

N’est-ce pas ? Pouvons-nous tolérer cela ? Hein ? La colère, que dis-je, la révolte monte en moi face cette image. Que faut-il pour au moins accorder à ces pauvres compagnons une fin décente ?

Je suis toujours disponible via le formulaire de contact pour recevoir vos photos et récits éthologiques originaux. Ensemble, nous ferons reculer la tragédie.

Mes amis, l’heure est grave ! Non seulement la grande extinction se poursuit en
silence au pied de nos immeubles malgré nos efforts pour alerter l’opinion
publique, mais elle s’étend même à d’autres de nos amis à roulettes. Pourquoi
une telle discrimination, doit on obligatoirement aller sur ses pattes ou ses
jambes pour mériter la considération ? Non contents de l’avoir laissé mourir
dans l’indifférence, ceux qui l’ont abandonné là ont exposé sa carcasse à
l’humiliation publique. Sa souffrance est sans fin, il lui faudra encore pendant
de longues années de décomposition supporter les outrages et les regards
méprisants des passants en espérant qu’une bonne âme mette fin à ce calvaire et
le jette dignement. Pouvons-nous encore tolérer cela ? Pour tous ceux qui
restent dans nos placards, tremblants, espérant un meilleur sort, nous devons
faire savoir ce qu’il se passe. Regardez bien cette photo, je ne peux pas croire
que vous ne serez pas émus.
2010-11-05T11:48:21+01:00vendredi 5 novembre 2010|Expériences en temps réel|1 Commentaire

Tactique de la grève absolue

Solidarité chez les électrons :

Pour la petite histoire, j’ai vu peu après le personnel brancher un clavier à l’écran en question pour le redémarrer. J’ai regardé l’outil de diagnostic système et figurez-vous que ces écrans sont des PC autonomes sous XP embarquant 1 Go de RAM. 1 giga, quoi, pour faire tourner un pauvre panneau d’affichage en couleurs qui clignotouille. C’est décidé, la prochaine fois je dois ouvrir un PowerPoint de petits chatons, je commande un Cray.

2010-10-26T14:54:46+02:00mardi 26 octobre 2010|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur Tactique de la grève absolue

Un quatrain crétin

Tiens, j’avais oublié une anecdote dans mon compte-rendu d’hier ; il s’est tenu samedi un petit concours de poésie auquel je n’ai pas participé, mais j’ai quand même fait mumuse avec les contraintes sur un coin de table :

Rédigez un quatrain dont les rimes sont en « el » et « eur ».

L’odieux résultat :

C’est un van Volkswagen qui fleure bon le diesel
Un mange-cassettes antique du côté du chauffeur
S’envolant vers l’arrière, filent deux arcs-en-ciel
Dommage qu’un connard m’ait fauché le moteur.

Désolé.

2010-10-05T09:54:03+02:00mardi 5 octobre 2010|Expériences en temps réel|22 Commentaires

Nouvel échouage d’un couple de lolcarts

C’est aujourd’hui Siloane qui nous envoie le récit tragique de deux chariots qu’elle a remarqués à la tombée de la nuit, esseulés dans la jungle urbaine. Merci de tes photos et de ton témoignage, sister. Le combat continue.

Quand les façades des bars ne sont plus que murs aveugles gagnés par les plantes, c’est signe que le temps de la migration pour rejoindre des étendues plus grises est venu.

Les individus se hâtent, attirés de loin par les lumières trompeuses de nos cités, cherchant en vain leur dernière demeure. Bientôt ils se séparent pour explorer ce milieu hostile. Tant de trottoirs et d’escaliers autour d’eux qui sont autant de pièges prêts à se refermer sur leurs roues vacillantes. Quand finalement, à bout de forces, deux égarés se rencontrent, ils se couchent l’un contre l’autre et attendent leur fin, apaisés par ce contact familier.

Combien encore devront périr sous nos yeux indifférents pour que l’on prenne enfin en compte leur détresse ? Ceux-là auront gardé l’espoir jusqu’au bout, serrant contre eux un ticket de bus qui aurait pu les emmener vers des contrées plus hospitalières. Mais faute d’une main tendue leur voyage s’est arrêté là, à quelques mètres seulement d’un abribus.

Envoyez vos photos et vos textes originaux par mail. Nous ne resterons pas silencieux pendant que le monde tient dans son indifférence nos précieux amis et auxiliaires de vie.

2010-09-13T09:07:46+02:00lundi 13 septembre 2010|Expériences en temps réel|1 Commentaire

Desktop lolcat

Alors, parfois, on dit des trucs sur Twitter, comme hier, à 12h14 :

Ai retrouvé une balle antistress. Depuis je joue avec comme un lolcat de bureau. C’est moche, la condition humaine.

Et voilà qu’en plus d’être floodé d’un seul coup par tous les sites de vidéos qui font du lolcat de près ou de loin (alors que les vrais aficionados savent qu’il n’existe qu’une seule adresse), je me suis retrouvé mis au défi de prouver mes allégations.

Ben tiens ! Croyez-vous que je galèje ? Il ne sera pas dit que je recule devant ma parole, le danger, ni, encore moins, le ridicule.

Voici, en exclusivité mondiale, un lolcat de bureau.

Bon, et vous, quand est-ce que vous m’envoyez vos récits et photos de caddies morts, hein ? La souffrance animale ne vous touche-t-elle pas ? Monstres.

2010-09-02T12:37:05+02:00jeudi 2 septembre 2010|Expériences en temps réel|2 Commentaires
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