Quelques vues bizarres du Mont-Saint-Michel

Je reviens régulièrement au Mont-Saint-Michel, pour l’ambiance des pierres bien entendu, pour les souvenirs d’enfance aussi, mais surtout pour la marée. Non, contrairement à ce qu’affirme la légende, elle ne monte pas à la vitesse d’un cheval au galop, mais elle est assez rapide pour être parfaitement visible à l’oeil nu – et, pourvu que le terrain s’y prête, elle peut égaler l’allure de la marche. Et, en conjonction avec les sables mouvants et la possibilité bien réelle de se retrouver encerclé, la baie est réellement dangereuse. Peu importe, il suffit de me mettre une rivière, un mur d’eau, un courant sous les yeux pour me fasciner, et je jubile secrètement de voir les flots submerger les ridicules ouvrages de l’homme lors des équinoxes et chatouiller les voitures des imprudents qui s’enfuient bien vite.

Nous avions profité du passage de Mélanie Fazi il y a quelques semaines pour y refaire un tour ; elle a posté quelques photos sur son blog (je décline toute ressemblance avec un éventuel chevalier Sith, ce n’est évidemment pas mon genre de faire le con, ça se saurait). Pour ma part, je suis toujours aussi peu doué pour faire de vraies photos, surtout que mon seul appareil est mon téléphone portable, aussi, sans prétention aucune, voici quelques vues bizarres du monde… du Mont.

2010-08-28T15:06:02+02:00samedi 28 août 2010|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur Quelques vues bizarres du Mont-Saint-Michel

Un autre échouage (prudence âmes sensibles)

Je suis fier de toi, auguste lectorat, j’ai envie de te prendre dans mes bras et de te serrer avec émotion et camaraderie. Après la dénonciation de cette tragédie, la semaine dernière, tu t’es levé, tu t’es mobilisé, tu as brandi le poing et crié bien fort : « Non ! »

Ainsi, Laurent, cher ami et lecteur de longue date, m’a envoyé à son tour une photo insoutenable de tristesse, mais ô combien salutaire et nécessaire, et il est de mon devoir de la partager. En impeccable éthologue, il joint le court descriptif ci-dessous :

Tragique…

Un autre de ses congénères, échoué lui aussi. Son teint éclatant balayé par les vagues, il repose sur la grève, recouvert petit à petit de son linceul de sable. Dernière image avant de disparaître dans ce lit funèbre…

Il sera peut-être découvert dans quelques siècles par des archéologues, spécimen d’une espèce disparue, dinosaure de grandes surfaces. D’un animal isolé, abandonné par les siens, il deviendra représentant de ses congénères disparus, il y a bien longtemps.

Mais pour l’heure, le drame s’achève, la vie s’éteint, dans la solitude et la douleur. Sa volonté a pourtant repoussé la maladie pour quelques instants. Il a vaincu sa gangue de béton, fui le monde des homme, est retourné à la nature…

Il meurt, seul, mais libre !

Nos voix, seules, sont perdues ; ensemble, elles sont plus fortes. Comme Laurent, restez aux aguets avec vos appareils photos, vos téléphones portables. Envoyez-moi vos photos, accompagnées des circonstances de l’échouage (mon mail est ici) et je les publierai afin que ces tragédies qui fendent le coeur ne se reproduisent jamais plus et que nous retrouvions seulement nos amis dans le cadre qui leur est familier : gambadant gaiement sur les parkings des supermarchés.

Tragique…

Un autre de ses congénères, échoué lui aussi. Son teint éclatant balayé par les vagues, il repose sur la grève, recouvert petit à petit de son linceul de sable. Dernière image avant de disparaître dans ce lit funèbre…
Il sera peut-être découvert dans quelques siècles par des archéologues, spécimen d’une espèce disparue, dinosaure de grandes surfaces. D’un animal isolé, abandonné par les siens, il deviendra représentant de ses congénères disparus, il y a bien longtemps.

Mais pour l’heure, le drame s’achève, la vie s’éteint, dans la solitude et la douleur. Sa volonté a pourtant repoussé la maladie pour quelques instants. Il a vaincu sa gangue de béton, fui le monde des homme, est retourné à la nature…
Il meurt, seul, mais libre !

2010-10-17T23:51:15+02:00lundi 9 août 2010|Expériences en temps réel|3 Commentaires

Tragique échouage en milieu urbain (prudence âmes sensibles)

Après avoir parcouru jusqu’à des milliers de kilomètres dans des conditions allant du plus confortable au plus chaotique, accomplissant infatigablement leur rôle dans le cycle de la vie, les vieux spécimens se détachent parfois du troupeau. C’est fréquemment l’homme qui les attire ; inconscients des conséquences, touristes et familles les apprivoisent et, pendant un temps, les nourrissent, les conservent près d’eux, avant de les abandonner à la première maladie, ou même sans raison. L’animal, isolé de ses congénères, est alors incapable de regagner les siens et son milieu naturel ; il se laisse souvent aller à l’errance, oubliant de s’alimenter et même de s’abriter par gros temps.

On les retrouve ainsi échoués, oubliés, gisant tristement sur le flanc, seuls. On devine l’égarement tragique de l’animal, désorienté, souvent vieux et malade, qui n’a guère eu que la force de se traîner derrière un buisson pour mourir à l’abri des regards, appelant en vain de ses tristes couinements des maîtres qui se sont lassés de ses services.

Insoutenable.

2010-10-17T23:51:27+02:00lundi 2 août 2010|Expériences en temps réel|5 Commentaires

Carte bleh

Cher Monsieur,

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(suite…)

2010-04-26T12:09:10+02:00lundi 26 avril 2010|Expériences en temps réel|4 Commentaires

Le piratage nuit à l’économie : la preuve en chiffres

Ce début d’analyse nous vient du site d’enquête indépendant The Straight Dope, qui ne fait que reprendre des documents accessibles à tous (sur Wikimedia). The Straight Dope est connu pour l’acuité de ses recherches, notamment dans la réfutation de légendes urbaines ; cependant, on peut ici se demander pour quelle raison le personnel du site n’a pas osé pousser davantage les éléments prometteurs en sa possession.

Les lecteurs de longue date savent que le sujet du piratage et la survie de l’art indépendant à l’ère numérique sont des sujets qui me tiennent à coeur et que je recherche sans cesse des chiffres permettant de conduire à une conclusion ou une autre dans ce domaine. Eh bien, grâce à The Straight Dope, ma quête a touché à sa fin ; loin des analyses fallacieuses financées par des groupes de pression, des études optimistes réalisées par des jusqu’au-boutistes du libre, les chiffres ne mentent pas, et ceux-ci montrent une relation indiscutable entre le piratage et l’économie. La suite après la pause

2014-03-04T09:50:41+01:00jeudi 1 avril 2010|Expériences en temps réel|4 Commentaires

I phone dead people (phone freaks vol.4)

Cela fait déjà un certain temps qu’un démarcheur inconscient du danger a osé composer mon fatidique numéro de téléphone, entrant sans se douter dans l’antichambre capitonné des sédatifs. À présent que mon combat désespéré contre l’implacable mécanique de la concurrence libre et parfaite s’est plus ou moins soldé par une demi-victoire, dans le coût des réactivations et les services tombés au combat, je crois, ô auguste lectorat, le moment bien choisi pour relater cet entretien. (suite…)

2014-08-30T18:43:29+02:00mardi 27 octobre 2009|Best Of, Expériences en temps réel|2 Commentaires
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