Ayez toujours de quoi capturer les idées vagabondes quand vous écrivez

OK, une astuce vraiment toute simple mais qui peut faire une énorme différence au cours de la rédaction. Vous savez comment, quand vous écrivez, des tas d’idées relatives à la suite de votre histoire (ou même aux scènes précédentes, tandis que votre narration s’affine) peuvent venir vous parasiter et vous tirailler dans toutes les directions alors que, sacré bon dieu, vous voulez juste arriver à écrire ce moment-là de l’histoire pourrais-je rester concentré sur un truc à la fois s’il vous plaît merci ?

Truc tout simple, donc : adoptez le mode de capture immédiat hérité de GTDayez toujours sous la main une manière ultra rapide de capturer ces idées vagabondes, sans les juger, pour les savoir archivées au chaud. Vous y reviendrez plus tard pour les évaluer, et les intégrer à votre manuscrit si elles sont pertinentes ou non.

Parmi les manières toutes simples de procéder :

  • Gardez une feuille et un crayon réservés à cet effet à côté de l’ordinateur / machine à écrire / vélin et plume d’oie ;
  • Associez à un raccourci clavier à votre app de notes préférée (on mentionnera notamment Drafts, dont le seul but est de capturer du texte aussi vite que possible, ou bien Bear, qui fait ça très bien aussi) ;
  • Ou même une entrée rapide dans votre app de tâches (je crois quand même que ça n’est pas idéal, puisque ça n’est pas une tâche, c’est une idée – cela a davantage sa place dans des notes, mais ça marche aussi).

Évidemment, ça ne fonctionne que si vous revenez réellement traiter ces notes par la suite. Mais si vous en faites une routine, peut-être pour entamer votre session d’écriture et reprendre corps avec votre projet, cela permet d’économiser beaucoup de distractions tout en satisfaisant votre inconscient, qui continuera à vous envoyer des idées chouettes pour étoffer votre histoire au lieu de se sentir contraint, de vous faire la gueule, et de couper le robinet à idées.

Exemple d’une idée ainsi capturée avec Drafts pour « Les Dieux sauvages ».
2022-07-31T04:01:28+02:00mercredi 3 août 2022|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Approche systématique et productivité dans l’écriture de fiction (podcast « Assez parlé ! »)

Si vous ne le saviez pas, ajoutez-le à votre liste : l’école d’écriture Les Mots a un podcast, intitulé Assez parlé ! et où les auteurs reviennent sur leur parcours et, surtout, leur approche et ce qui leur tient à cœur dans celle-ci.

J’ai eu le grand plaisir de me soumettre à la question pour l’épisode 16, autour notamment des approches du flow, des liens entre productivité et créativité, de l’organisation personnelle, le tout lié évidemment à l’écriture de textes de fiction dont on soit content avec le moins de douleur possible. C’est aussi l’occasion de lever un peu le voile sur Comment écrire de la fiction ? ! (Ce titre est rigolo, il me permet d’écrire en toute impunité des phrases avec des ponctuations improbables.)

Un immense merci à Lauren Malka qui crée et réalise l’émission pour son travail proprement colossal de production et pour avoir extrait d’un entretien de plus d’une heure une substantifique moelle. (Et je mesure l’envergure de la tâche, je sais combien je peux divaguer. Vous ne savez pas dans Procrastination combien je m’auto-insulte parfois quand je produis ma voix en me priant d’arriver au fait, par pitié.)

Lionel Davoust raconte la première fois qu’il a été fasciné par le pouvoir magique de l’écriture. Il revient sur toutes les embûches et surtout, il partage avec nous quelques uns des outils, découverts au fil de ses recherches et rencontres, qui lui ont permis de renouer avec cette passion et d’en faire son métier. 

Comment un biologiste marin, spécialiste des cétacés, devient-il écrivain à temps (archi-)plein ? Par quel virage à 180 degrés un jeune homme d’une vingtaine d’années décide-t-il d’abandonner une prometteuse carrière de chercheur scientifique pour se consacrer entièrement à l’invention de mondes futuristes dans le genre littéraire qu’on appelle “l’imaginaire” ? Lionel Davoust, auteur d’une trentaine de nouvelles, de près de dix livres de science fiction (dont trois sagas !) et lauréat du prix Imaginales en 2009 (avec “L’Île close”) n’est pas devenu écrivain du jour au lendemain. En bon biologiste, il a calculé sa trajectoire, étudié les plans, mesuré les risques avant de “plonger”.

Dans cet épisode, il raconte la première fois qu’il a été fasciné par le pouvoir magique de l’écriture. Il revient sur toutes les embûches qui, adolescent, l’ont empêché de retrouver ce super-pouvoir auquel il avait goûté dans l’enfance. Et surtout, il partage avec nous quelques uns des outils, découverts au fil de ses recherches et rencontres, qui lui ont permis de renouer avec cette passion et d’en faire son métier. Grand lecteur d’essais théoriques signés par des écrivains, chercheurs, psychiatres américains, hongrois, canadiens… sur la productivité, le développement de la créativité et sur l’apprentissage technique de l’écriture, Lionel Davoust livre ici des conseils précis pour s’organiser, mener à terme ses projets mais aussi pour libérer la partie du cerveau qui doit se consacrer au “flow” de l’écriture.

Quelques références à noter :

– “Flow” (En anglais : “Flow : The Psychology of Optimal Experience”.dans lequel Mihaly Csikszentmihalyi, psychologue hongrois (dont nous écorchons le nom dans l’épisode !) décrit l’état psychologique de grand bonheur dans lequel on se trouve lorsque l’on plonge entièrement dans une activité (Editions Harper and Row, New York)

– «S’organiser pour réussir” (“Getting things done”) sous titré “L’art de l’efficacité sans stress” de David Allen (théoricien américain de la productivité) qui délivre des conseils pour accomplir ses missions, s’acquitter de sa charge de travail sans se laisser déborder par elle (Leduc S. éditions)

– “Ecriture. Mémoire d’un métier”, livre incontournable de Stephen King sur l’art d’écrire

Les mois qui viennent, Lionel Davoust publiera deux livres auxquels il tient beaucoup : le cinquième et dernier tome de sa série de fantasy épique intitulée “Les Dieux sauvages” (éditions Critic). Et un essai réunissant ses conseils d’écriture : “Comment écrire de la fiction ?”, à paraître aux éditions Argyll en mai 2021.

A la fin de l’épisode, Lionel Davoust vous lance un défi et vous propose un rendez-vous (à ne pas louper) !

2021-04-15T11:15:06+02:00lundi 19 avril 2021|Entretiens, Technique d'écriture|2 Commentaires

Procrastination podcast s05e09 – L’organisation d’une journée de travail

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e09 – L’organisation d’une journée de travail“.

L’écriture, la création et, de manière générale, le travail des indépendants nécessitent temps, concentration et discipline. À travers leurs expériences, personnalités et habitudes, Mélanie, Estelle et Lionel dévoilent leur organisation et leurs « trucs » pour gérer au long cours leurs projets. Mélanie rappelle d’abord que l’indépendance est souvent un peu fantasmée, et qu’elle laisse en réalité peu de temps et d’énergie en dehors du travail… Il est important de connaître ses limites. Estelle dévoile son absence d’horaires réguliers, et sa méthode de fonctionnement « à la tâche », quand Lionel parle de la difficulté à se mettre à l’écriture et des bienfaits du time-blocking.

Références citées
– John Gardner, The Art of Fiction (et non Elements, comme cité dans le podcast)
– David Allen, S’organiser pour réussir, la méthode Getting Things Done

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2021-01-29T17:42:13+01:00vendredi 15 janvier 2021|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s05e09 – L’organisation d’une journée de travail

Vendredi : conférence sur l’organisation en solitaire pour les créateurs et créatrices

Oyez, oyez : si vous voulez tout savoir de ce que j’ai pu apprendre ces dix dernières années dans le domaine de la productivité appliquée à la créativité en l’espace de deux heures, venez à :

« J’écrirai… demain. » Qui n’a jamais connu ce découragement, cet épuisement intellectuel face à l’envergue parfois intimidante que représente l’écriture ? Surtout que nos vies modernes nous bombardent d’informations, d’impératifs et d’injonctions. La charge mentale de nos existences est sans précédent dans l’histoire humaine et ce tumulte est hélas bien peu compatible avec le silence et la persévérance dont se nourrissent la création littéraire. Atteindre la détente et la clarté d’esprit qui permettent de créer sereinement est difficile ; le faire seul.e, sans pression extérieure, l’est encore davantage. Dès lors, comment progresser sur un roman l’esprit libre ?

La clé réside dans une rigueur suffisante pour progresser régulièrement, mais qui conserve la liberté et la joie d’écrire. À travers la psychologie de la création, les principes de productivité personnelle et même les outils technologiques, cette conférence expose des méthodes simples et ancrées dans la pratique pour organiser son art au quotidien :

– Gérer tous ses projets ;

– Clarifier et organiser ses connaissances et ses idées pour construire son livre

– (… et prévoir les suivants).

Si vous suivez ce lieu, en résumé, je causerai de :

  • L’intérêt des cadres et des systèmes dans la vie artistique
  • La méthode Getting Things Done et ce qu’elle apporte à l’écriture
  • Le paradigme Zettelkasten de prise de notes et gestion de la connaissance (heh, je n’en ai encore jamais parlé ici, pas eu le temps de développer, faut venir !).

J’ai donné cette conférence pour la première fois aux Aventuriales il y a deux semaines et je peux vous dire que c’est dense, on n’est pas là pour manipuler de grandes idées vaines sur l’organisation : c’est précis, c’est technique, et c’est immédiatement applicable.

Bref, si ça vous branche, les inscriptions se déroulent ici. Vendredi 9 octobre, 19h, à l’école Les Mots, 4 rue Dante, 75005 Paris.

(L’atelier sur la scène d’action qui se déroule ce week-end est par ailleurs complet)

2020-10-12T18:32:58+02:00mardi 6 octobre 2020|À ne pas manquer|4 Commentaires

Rendez-vous ce week-end aux Aventuriales, près de Clermont-Ferrand !

Et bravo et merci à toutes les équipes d’organisation qui, de manière générale, travaillent d’arrache-pied pour maintenir des rendez-vous littéraires par les temps qui courent.

Les Aventuriales, donc, c’est ce week-end à Ménétrol (près de Clermont-Ferrand) ! Avec des auteurs, illustrateurs, rencontres, dédicaces, animations contes, jeux… 

J’ai le très grand honneur cette année de parrainer le salon, avec mon excellente et très estimée camarade Carina Rozenfeld !

J’y serai présent tout le week-end en dédicace, et j’y inaugurerai une nouvelle conférence que je donnerai dimanche à 10h (et dont le sujet ne devrait pas surprendre grand-monde ici…) : S’organiser en solitaire et créer sereinement.

En gros, j’y parlerai techniques de productivité en lien avec la psychologie de création : comment les célèbres approches Getting Things Done et Zettelkasten peuvent nourrir une pratique artistique au long cours (je travaille seul, toute l’année, et c’est qui me donne une structure et une rigueur dans un métier parfois capricieux). Et si vous n’avez fichtre aucune idée de ce que recouvrent des deux termes barbares, c’est vraiment que vous devez venir :

« J’écrirai… demain. » Qui n’a jamais connu ce découragement, cet épuisement intellectuel face à l’envergue parfois intimidante que représente l’écriture ? 

Surtout que nos vies modernes nous bombardent d’informations, d’impératifs et d’injonctions. La charge mentale de nos existences est sans précédent dans l’histoire humaine et ce tumulte est hélas bien peu compatible avec le silence et la persévérance dont se nourrissent la création littéraire. Atteindre la détente et la clarté d’esprit qui permettent de créer sereinement est difficile ; le faire seul.e, sans pression extérieure, l’est encore davantage. Dès lors, comment progresser sur un roman l’esprit libre ? 

La clé réside dans une rigueur suffisante pour progresser régulièrement, mais qui conserve la liberté et la joie d’écrire. À travers la psychologie de la création, les principes de productivité personnelle et même les outils technologiques, cette conférence expose des méthodes simples et ancrées dans la pratique pour organiser son art au quotidien : 

– Gérer tous ses projets ; 

– Clarifier et organiser ses connaissances et ses idées pour construire son livre (… et prévoir les suivants). 

J’ai pu voir régulièrement en atelier que c’était un sujet pour lequel il y avait une vraie soif, et du coup, je suis vraiment content de pouvoir distiller ce que j’ai pu rassembler sur la base de l’expérience depuis bientôt vingt ans (ouch). Attention, les places sont limitées, l’inscription en ligne est fortement recommandée.

À ce week-end ! (et en cette période de crise sanitaire, n’oubliez pas de consulter spécialement le 🙂

➡️ Site officiel

2020-09-30T18:08:00+02:00lundi 21 septembre 2020|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Rendez-vous ce week-end aux Aventuriales, près de Clermont-Ferrand !

Mise à jour majeure du seul autre manuel de productivité nécessaire après GTD

Il y a deux, je n’hésitais carrément pas à me jeter les pieds dans l’eau du bain en qualifiant Creating Flow with OmniFocus, de Kourosh Dini, comme “le seul autre manuel de productivité nécessaire après Getting Things Done“. Cet épais volume de 1000 pages, abondamment fourni en captures d’écran, transformait les conseils parfois peu orientés sur la pratique de l’opus de David Allen en les appliquant à OmniFocus (le Photoshop de la productivité personnelle). Bien plus qu’une prise en main détaillée de l’application, non seulement Creating Flow jetait les bases d’un véritable système opérant de productivité fondé sur OmniFocus, mais Dini, psychiatre, couplait ses propositions à sa connaissance de l’esprit humain pour expliquer en quoi cela fonctionne, les pièges à éviter, et à des techniques pour déjouer l’anxiété et la procrastination liées aux tâches complexes.

Entre temps, OmniFocus a évolué vers une nouvelle version majeure (3), apportant une foule de nouveautés comme des tags multiples remplaçant les contextes (enfin !), des outils de création de perspective incroyablement raffinés, une version pour le web, et j’en passe.

Dini a donc sorti une troisième édition de son manuel, adaptée à OmniFocus 3 et développée sur la base de sa pratique et des commentaires reçus autour des éditions précédentes. Et cette édition 3, fichtre, vaut très, très amplement la dépense.

Il ne s’agit pas d’une simple version étoffée et remise au goût du jour avec les nouveautés d’OmniFocus : c’est carrément une refonte en profondeur, un nouveau livre repensé de bas en haut, conservant les forces de l’édition précédente, c’est-à-dire une prise en main douce de cette application extrêmement complexe à travers des cas précis, mais qui fait apparaître de manière sous-jacente une véritable méthodologie de productivité personnelle allant du plus simple vers le plus détaillé. (Ci-contre, un certain nombre de perspectives en cours de reconstruction dans mon propre système, fondées sur les propositions du livre.)

Je regrettais un peu dans l’édition précédente que certaines techniques, destinées aux vies les plus complexes aux rôles les plus divers (comme l’idée d’un projet de haut niveau, “Land & Sea”, servant de plate-forme de lancement vers des espaces de travail dédiés à certaines activités) ne soient pas plus développées (je me sentais un brin concerné). Dini a précisément répondu à ces commentaires en détaillant pas à pas un panorama de techniques entièrement fonctionnelles permettant :

  • De réduire chaque jour la charge de travail à une liste de taille humaine,
  • Capable de prendre en compte les projets de toute complexité (allant de “faire une lessive” à “progresser sur mon super roman”),
  • Sans rien perdre au passage.

Rien qu’en commençant à installer une poignée de ses idées, j’ai eu la sensation de déblayer des mois de vase accumulée dans les canaux de productivité de mon système et à sentir l’énergie couler à nouveau. Ces propositions étaient déjà présentes dans la v2 du livre ; mais ici, Dini y a accordé un soin presque maniaque pour s’assurer que déjà, l’on pouvait prendre et laisser des parties de ses propositions en fonction de la complexité requise, et surtout, que c’était parfaitement clair en pratique, sans oublier d’y apporter les raffinements acquis au fil des ans.

C’est clairement l’énorme bénéfice de cette mise à jour (qui démontre aussi, au passage, pourquoi OmniFocus reste inégalé malgré les sirènes des concurrents qui se prétendent tout aussi puissants – je vous regarde, Things et Todoist). Bien sûr, OmniFocus présente toujours la même exigence : une vie complexe et multiple nécessite une réflexion poussée sur la manière dont on veut la gérer sainement, et l’application ne fait que renvoyer l’utilisateur à ce besoin (au lieu de le leurrer dans un faux sentiment de clarté, comme les concurrents). Creating Flow with OmniFocus établit une passerelle tant dans les usages que dans la réflexion jusqu’à transformer l’application en véritable centre de contrôle personnel adapté à chacun.

J’ai trouvé un usage dorénavant indispensable à ma montre connectée : OmniFocus me tient compagnie tout au long d’une journée de travail, me rappelant gentiment au programme que j’ai décidé. (Si vous vous demandez ce qu’est un McKenzie, c’est un exercice pour le dos.)

On y retrouve évidemment, développés là aussi, les réflexions du psychiatre sur le flow, les causes du stress et de la procrastination, l’intérêt de la régularité et de la routine pour des projets de long terme, et comment GTD et OmniFocus aident à installer davantage de sérénité. En bon psy, Dini ne vous prend pas par la main, mais pointe précisément où sont les questions difficiles à se poser, et vous place devant vos responsabilités en mettant ces outils formidables à votre portée. À vous de voir, ensuite, ce que vous comptez en faire.

Bref, Creating Flow with OmniFocus maintient sans mal dans mon esprit son titre de meilleur manuel de productivité après GTD, et je remercie encore son auteur de l’avoir écrit : depuis que je l’ai fini, il y a seulement deux semaines, les subtils déblocages causés par sa lecture m’ont rendu déjà plus serein… et surtout plus créatif. Ce qui reste toujours, au bout du compte, ce que je demande à ces techniques : qu’elles gèrent à la place de mon cerveau ce dont il n’a pas besoin de se souvenir, afin de me laisser un maximum de bande passante mentale pour créer des trucs.

Creating Flow with OmniFocus est disponible directement auprès de son auteur ici.

(Full disclosure : Je suis un des affiliés de Dini, et j’en suis fier – c’est après avoir lu la qualité de son travail que je lui en ai fait la demande. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil, ou l’un des autres présentés sur ce site, vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !)

2019-11-15T00:05:56+01:00mardi 19 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|2 Commentaires

GTO (Getting Things in Order)

Aucun lien avec le manga du même titre. Juste pour partager un petit bout d’organisation que je me suis installé il y a plusieurs mois et dont, avec le recul, je suis assez satisfait : en début d’année, je m’étais fixé comme objectif de respecter à la lettre la méthode GTD, ne serait-ce que pour la tester en détail et regarder ce qui me convient ou non. D’ici la fin 2016, j’aurai un retour d’expérience à proposer, avec un détail des outils, mais, pour l’heure, le système qui semble le plus facultatif et le plus lourdingue à installer est aussi l’un de ceux qui s’avère le plus amusant à employer et qui offre le meilleur rapport temps passé / utilité : l’échéancier, ou tickler file. 

tickler-file

Le principe est tout bête : 43 dossiers, 12 pour les mois, 31 pour les jours. Le dossier le plus proche de soi correspond à la date du jour, et ainsi de suite jusqu’à la fin du mois, puis les mois eux-mêmes suivent. Chaque matin, on ouvre la chemise du jour et l’on traite ce qui s’y trouve. C’est un ingénieux système de “remise à plus tard” absolument sûr, tant que l’on prend l’habitude de le consulter chaque matin (et de prendre de l’avance en cas d’absence). Reçu des billets de train pour un trajet qui aura lieu dans deux mois ? Il suffit de les mettre dans la chemise correspondant à deux mois plus tard. Pas certain d’être disponible pour un événement, mais besoin d’un rappel pour vérifier un peu plus tard ? Un post-it déposé dans quinze jours permet de s’en libérer l’esprit, tout ayant l’assurance d’y revenir. J’ai passé trois heures à étiqueter tout ce machin et j’avoue qu’avec la disparition progressive du papier, il ne sert pas quotidiennement, mais il me rend régulièrement de fiers services : c’est le système le plus pratique pour se débarrasser d’un document jusqu’au moment où l’on en aura besoin.

2016-08-23T17:25:16+02:00mercredi 24 août 2016|Lifehacking|Commentaires fermés sur GTO (Getting Things in Order)

La boîte à outils de l’écrivain (mais pas que) : dompter son courrier électronique, les techniques (1/2)

help-emailBon. Très franchement, auguste lectorat, je ne pensais pas un jour me retrouver à proposer un article se proposant de donner un petit coup de main pour l’organisation du courrier électronique, parce que c’est, pour tout dire, un peu risible. Je suis en effet sujet depuis des années à une sorte de syndrome de Sisyphe – une boîte de réception qui se remplit sans cesse et ne se vide jamais, avec des retards parfois surréalistes (terme châtié pour dire : honteux) dans la correspondance. Je ne me plains pas, après tout, c’est le signe qu’on juge potentiellement sympa de m’envoyer des trucs, et que, même après ces années, on ne m’en veut pas (trop) de ma lenteur.

Mais je n’ai pas la fatuité de me croire seul sujet à ce mal qui est pour ainsi dire le nôtre à tous ; l’expression “email overload” (surcharge de courriels) génère quelque 120 000 résultats à l’heure où j’écris et des flopées de logiciels, livres, cours se targuent tous de vous aider à régler ce problème pour seulement 99,99 hors taxes. Une statistique récente annonce que l’Américain moyen passe 6,3 heures (6,3 heures, fichtrefoutre !) par jour dans sa boîte de réception. Remplacez “boîte de réception” par “au téléphone” : y aurait pas comme un truc qui coince ?

Que peut-on donc faire ? 

Je n’ai pas de réponse mais je lutte contre le problème depuis à peu près quinze ans et j’ai développé une sorte de système dont la qualification scientifique est “pas trop dégueu” – j’ai à présent rarement plus de trente mails dans ma boîte, et ce de façon stable. Je vois chez d’autres proches et amis 150, 500, voire plusieurs milliers… Et ces mêmes proches et amis, voyant mon fonctionnement, m’ont exhorté à rédiger cet article : “je voudrais lire ça !”. Tout ce long caveau pour dire : non, je ne suis pas parfait dans le traitement de mon courriel (mais qui l’est ?), cela dit, j’ai peut-être un ou deux trucs que je peux partager, et que voici. En toute humilité. Sans garantie de succès.

Bon.

De mon humble expérience, contrôler son courrier électronique relève de deux pans :

  • Les bonnes techniques
  • Les bons outils.

Aujourd’hui, nous parlerons de techniques. Lundi, j’aurai deux outils complémentaires à proposer.

Email-fu : quelques pistes pour des techniques

drowned-in-mailJe suis passé proche du burn-out fin 2014. Ce jour-là, j’ai pris une résolution : me déconnecter totalement pendant deux semaines, laisser les courriels tomber dans les abysses et ne les reprendre qu’à la rentrée. Cela m’a fait un bien fou, d’une part au moral, mais surtout, je me suis rendu compte d’une évidence : mon travail ne s’était pas écroulé bien que je n’aie pas consulté frénétiquement ma boîte de réception. Il en est venu une autre évidence encore plus… évidente, et qui, je gage, s’applique à 80% d’entre nous (ceux qui ne travaillent pas dans le support technique, en gros) :

Notre travail ne consiste pas à répondre à des courriers électroniques

Une grande part de la communication professionnelle passe par le courriel, oui, et il ne faut pas le laisser à la dérive, bien sûr, mais, dans une large mesure, répondre au courriel ne relève pas du travail de production. Soit, selon votre métier : écrire, composer, boucler un bilan, rédiger une proposition commerciale, rédiger un article scientifique, conduire une expérience, appeler un client, corriger des copies, moderniser un cours, etc. Dans le cadre professionnel, le courriel relève de la logistique et de l’organisation. Dans le cadre personnel, il relève de la correspondance

Lui donner davantage d’importance ouvre une porte dangereuse. Le courriel est un jeu immédiatement gratifiant : j’ai traité ce message, j’ai répondu, un de moins sur une liste immédiatement visible. J’ai donc la sensation d’être productif, de m’affairer – mais je ne le suis pas, c’est la brutale vérité ; je le serais si je produisais au lieu d’organiser. Bien entendu, il faut organiser son travail, mais si l’on reprend la statistique énoncée plus haut, doit-on réellement passer 6 heures sur 8 d’une journée de travail standard en organisation ? Ce serait plutôt l’inverse.

D’où la première technique : encadrer le courriel dans des plages horaires déterminées et claires. Il n’y a que 24 heures dans une journée et un nombre fini de choses faisables. Pour ma part, j’ai relégué le principal de cette activité à une demi-journée dans la semaine, et je m’affaire à ramener mon délai de réponse standard pour la correspondance à “quelques semaines” (au lieu, parfois, de “quelques mois”). Le reste du temps, se contraindre à un nombre de consultations raisonnable dans la journée (j’en suis à deux ou trois, et c’est une sacrée victoire sur moi-même, je peux vous dire).

La boîte de réception n’est pas un dossier d’archive

Mon humble expérience – et largement partagée, à ce que j’en sais – m’a également fait tomber dans un piège classique : laisser les messages dans la boîte de réception quand il faut en faire quelque chose. Voire, les y laisser pour ne pas les oublier. Voire, les y laisser parce que je ne sais pas quoi en faire / ne veux pas décider quoi en faire. Ils pourrissent là, une sensation de culpabilité croissante m’habite chaque fois que je les vois, je ne veux plus les ouvrir, mais je ne veux pas les jeter non plus – car ils sont utiles. Je n’ai juste pas clarifié en quoi. Du coup, je fredonne LALALALALA en regardant plutôt les nouveaux messages tout neufs qui viennent d’arriver avec plein de choses nouvelles dedans, comme un singe appuyant sur la pédale dispensant des récompenses. Je n’ose pas faire défiler ma boîte de peur de ce qui va m’exploser au visage. Honnêtement, je ne suis pas le seul, hein ? (Enfin, étais – comme je le disais plus haut, je n’ai plus qu’une trentaine de messages en souffrance de façon régulière.)

Maintenant, analogie largement répandue chez les auteurs de méthodes de productivité outre-Atlantique. Combien d’entre nous laissent leurs factures d’électricité impayées dans notre boîte aux lettres physique afin de “penser à les régler” ? Absurde, hein ? C’est pourtant ce que nous faisons avec nos courriers électroniques.

Bien des auteurs militent pour le principe du “touch it once” (n’y toucher qu’une fois). Cela ne veut pas dire qu’il faut répondre à chaque message immédiatement dès réception ; mais décider ce qu’est ce message dès ouverture, le diriger aussitôt vers un système fiable, et l’y parquer, avec les actions attenantes si nécessaire. Pour cela, la méthode Getting Things Done offre une aide précieuse. Ce message :

  • N’apporte-t-il rien ? L’effacer.
  • Peut-il être traité en moins de deux minutes ? Le faire tout de suite.
  • Contient-il des informations utiles pour référence ultérieure ? L’archiver.
  • Nécessite-t-il une action en retour ? La noter dans un système fiable et archiver.

Donc, seconde technique : se contraindre dès l’ouverture d’un message à décider clairement ce qu’il nécessite comme action à suivre. Archiver ces actions en sécurité. S’assurer d’y revenir. Et passer à autre chose.

Et maintenant ?

Quels sont les outils qui peuvent nous aider rapidement et facilement à étayer ce flux de travail ? La suite lundi.

2016-04-05T18:59:37+02:00jeudi 7 avril 2016|Lifehacking, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La boîte à outils de l’écrivain (mais pas que) : dompter son courrier électronique, les techniques (1/2)

GTD : j’ai vu la lumière (six erreurs idiotes à ne pas commettre)

gtd-fr-2015

Bon, il a déjà été question plusieurs fois de la méthode Getting Things Done – “S’organiser pour réussir” – en ces lieux de perdition, notamment pour le petit tour d’horizon sur la productivité de l’été 2013 et le court article sur la version 2015 du livre. Comme tous les aficionados des méthodes de productivité sans effort, j’ai tenté plusieurs fois d’installer un système GTD propre, d’observer son fonctionnement, pour tomber du train en marche à l’issue d’une durée plus ou moins variable, mais tenant chaque fois plus longtemps, et apprenant de ces échecs. Avec quantité de casquettes – écriture (plusieurs projets en cours), traduction (plus cours à la fac), conférences et ateliers, musique (ce qui entraîne une certaine maintenance), sans parler des aspects personnels – les chances d’oublier quelque chose augmentent exponentiellement et le besoin de rigueur se fait d’autant plus sentir.

Aujourd’hui, en vérité je te le dis, auguste lectorat, David Allen est descendu de son podcast éthéré pour me parler en vision chamanique, et j’ai vu Sa lumière.

J’ai compris1. J’ai installé un vrai système GTD comme il faut et je commence à en ressentir les effets comme jamais auparavant. Et je vais te parler, auguste lectorat, de ce qu’il faut faire, et ne pas faire, pour que ça marche, et enfin éviter de tomber du train. Si tu demandes de quoi je fichtreparle, l’article d’origine sur GTD se trouve ici. (C’est, en gros, la méthode de travail et d’organisation personnelle la plus universelle et la plus efficace, qui génère une sorte de culte outre-Atlantique.)

L’erreur principale, que tout le monde commet, consiste en général à croire que GTD se personnalise tout de suite. Qu’on peut en enlever ou en altérer des morceaux dès le début parce que certains volets semblent contre-intuitifs (“Quoi ? Une weekly review de deux heures ? J’ai autre chose à faire !”), stressants (“Mon dieu, inventorier tous mes engagements ?”) ou inutiles (“T’es mignon avec la recommandation d’acheter une étiqueteuse, mais un bic et des vieilles étiquettes jaunies feront l’affaire”).

Sauf que non. Tout, dans GTD, est à la fois nécessaire et suffisant. À la relecture du livre pour la troisième ou quatrième fois depuis quinze ans, pour avoir tenté plusieurs fois d’en tirer les bénéfices, je me rends compte combien David Allen a mûri sa réflexion et n’a rien incorporé dans son livre qui soit superflu. GTD fonctionne comme un tout, c’est ce qui le rend difficile à adopter, mais c’est aussi ce qui le rend particulièrement efficace et cohérent une fois le pas franchi. Mais on ne peut se passer de rien. Voici, auguste lectorat, les erreurs que j’ai testées et désapprouvées :

Ne pas se procurer un panier d’entrants (“in-basket“). Sous prétexte qu’on est “tout numérique”, on s’imagine pouvoir se passer de cette directive. Sauf que nul n’est encore tout numérique – on continue à recevoir du courrier papier, des colis, des tickets de carte bleue et des cartes de visite. Parquer ces informations dans un espace physique réservé à cet effet, où l’on sait qu’elles sont destinées à être traitées, procure une sérénité absolue, et c’est pourtant tout bête.

Ne pas inventorier tous les engagements en cours. En général, on l’évite parce que c’est anxiogène ; nous avons tous quantité d’engagements, dont une bonne partie est informe, ou non reconnue, ou non acceptée. Se forcer à les regarder en face, à décider qu’il faut faire quelque chose à leur sujet (ou laisser tomber) met à jour quantité de stress qu’on refuse d’affronter – la poussière sous le tapis est inoffensive, n’est-ce pas ? Faux. Ces engagements informes pèsent sur la psyché et, en plus, on tend à les ignorer dans l’estimation de la charge de travail, ce qui peut générer davantage de stress encore quand des obligations surgissent. Au minimum dans le domaine professionnel et pour toutes les obligations envers autrui, cet inventaire est capital.

Ne pas consacrer deux heures à sa récapitulation hebdomadaire (“weekly review »). On ne le dira jamais assez, la weekly review est un pilier fondamental de GTD, mais en plus, il faut la faire en profondeur. Deux heures paraissent interminables (“Je n’ai pas deux heures à y consacrer : j’y passerai déjà dix minutes et ce sera bien”) et perdues, mais c’est, absolument, tout le contraire. La weekly review m’a littéralement gonflé à chaque fois que j’ai tenté un processus GTD, jusqu’à tenter de le suivre à la lettre, et c’est là que son importance m’est apparue. Aujourd’hui, franchement, deux heures me semblent presque trop courtes pour le faire bien. Ces deux heures sont un investissement – réfléchir à son fonctionnement et à ses priorités pour la semaine à venir autorise à fonctionner en pilote semi-automatique, même quand on a peu d’énergie. On les récupère au double, voire au triple, par la paix mentale qu’elle procure ensuite.

Ne pas être un ayatollah du processus GTD. “Ouais, GTD c’est cool, mais franchement, c’est rigide.” Sauf qu’Allen le répète, quoique un peu trop discrètement : cette rigueur, cette assurance que les détails du quotidien sont gérés de façon systématique libèrent l’esprit pour une pensée de plus haut vol – générer des idées – et c’est absolument critique dans le cas d’un auteur ou d’un créateur de manière générale. Ce qui conduit à l’écueil suivant :

Croire que GTD vise à gagner du temps. Le mot productivité évoque souvent une vision tayloriste du travail, où il s’agit de produire davantage, plus vite. C’est la face émergée de l’iceberg : oui, GTD clarifie le travail et aide à mieux rentabiliser le temps (en fournissant à l’avance une liste de tâches possibles dans certaines circonstances limitées, par exemple), mais ce n’est pas là que réside son intérêt. Dans un de ses podcasts (car je suis converti au point d’écouter les podcasts, oui, j’en suis à ce stade de la religion), Allen explique que GTD ne vise pas à donner du temps en plus mais de l’espace mental. C’est-à-dire débarrasser l’esprit de toutes les tâches de gestion du quotidien et de rappels qu’il fait de toute façon très mal pour lui confier du mieux possible les tâches qu’il fait bien : réfléchir et créer – qu’il s’agisse d’un plan de roman ou d’une proposition industrielle. GTD ne rend pas tellement plus productif parce qu’il rend plus efficace – il rend plus productif parce qu’il libère l’esprit, et donc rend plus efficace.

Un seul amendement possible à mon sens consiste à collecter d’un seul coup tout ce qui traîne dès l’implémentation. Pour beaucoup – dont moi – c’est trop. Ma vie, mon appartement sont littéralement des in-baskets. Dans ce cas, je crois qu’on peut récupérer tout ce qui est en souffrance, mais n’est pas urgent, au fur et à mesure. Par défaut, tout ce qui a été repoussé sine die peut attendre encore. Là où il faut faire attention, c’est bien collecter ce qui est en cours, urgent ou limité dans le temps. Une fois qu’on a appris à gérer cela, on peut se rajouter de la complexité en ajoutant, en plus, les pièces qu’on a laissé traîner depuis parfois des années.

J’en suis là de mon parcours. Mais, depuis que je l’ai vraiment implémenté, et que je continue à raffiner mon implémentation, je commence à sentir cet “espace mental” promis – il y avait longtemps que je n’avais bouillonné d’idées à ce point, honnêtement – et surtout, je mesure combien il est indispensable de systématiser le travail au quotidien, pour cesser de penser à ce que l’on doit faire, pour penser, simplement à ce que l’on fait.

  1.  Jusqu’à ma prochaine chute du train, à vrai dire, mais, pour l’instant, je crois bien que c’est la bonne.
2019-08-28T21:28:48+02:00lundi 29 février 2016|Best Of, Technique d'écriture|3 Commentaires

Getting Things Done, version 2015 : ça vaut le coup ?

Je... Wow. (effectivement)
Je… Wow. (effectivement)

Toujours à la recherche de la solution ultime de productivité moderne du XXIe siècle et prêt à tester toutes les expérimentations de lifehacking et les applications qui me passent sous le nez (la série “Productivété” de l’été de 2013 restant encore pas mal d’actualité), j’ai levé l’oreille tel le labrador en apprenant que la baïbeulle de la productivité personnelle, Getting Things Done (S’organiser pour réussir), ressortait dans une version mise à jour pour l’année 2015 adaptée à l’ère digitale numérique nuage objets connectés. Cédant à ma compulsionnite aiguë, je me suis jeté dessus car – ça tombe bien – je compte / dois / veux réorganiser un peu tout mon système personnel à l’occasion de cette nouvelle année.

Alors, cette version 2015 : vaut-elle l’achat pour qui possède la version d’origine 2002, pour le vieux briscard qui a déjà loupé quinze fois ses weekly reviews et se jure que la prochaine fois, il sera rigoureux ?

Honnêtement : non. Tout le barouf autour de cette ressortie d’un (certes) classique est un peu surfait, et la promesse d’une mise à jour adaptée aux outils modernes un peu abusive. Les modifications sont subtiles, ici et là, et correspondent davantage à un “lifting” qu’à une réelle transformation en profondeur (même si son auteur prétend avoir grandement réécrit le manuel). Mais c’est à porter au crédit de la méthodologie de Getting Things Done, qui s’est toujours voulue indépendante des outils, et qui reste valide malgré les années. Cette nouvelle mouture bénéficie du recul de son auteur, certes, et quelques commentaires plus orientés sur le numérique sont bienvenus, mais on peut regretter leur trop grande discrétion. On verrait en fait plutôt dans cette mouture l’influence de Making it all Work, l’essai sorti en 2009 qui répondait en filigrane aux critiques adressées à Getting Things Done et qui proposait de prendre un peu de hauteur sur le système.

Certes, GTD 2015 propose deux chapitres supplémentaires entièrement nouveaux, un sur les “preuves” apportées entre temps par les sciences de la cognition sur le bien-fondé de la méthode et un sur l’apprentissage progressif de celle-ci (laquelle implique un changement d’envergure qui peut impressionner ou inquiéter de prime abord), mais ils ne valent pas à eux seuls l’achat de cette nouvelle version, surtout si l’on a déjà expérimenté copieusement avec la méthode et rencontré ses propres difficultés dans son implémentation au quotidien.

En revanche, le novice aura bien évidemment grandement intérêt à privilégier la version 2015 à la première mouture, même s’il la trouve à un prix réduit. Sinon, l’habitué fera mieux d’investir plutôt dans Making it all Work, qui lui offrira davantage de pistes de réflexion. Voire de ne rien dépenser du tout et de se relire GTD en profondeur avec le recul – lequel reste, plus que jamais, l’un des meilleurs manuels de survie pour nos vies de dingues modernes.

2019-08-28T21:29:00+02:00mercredi 13 janvier 2016|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

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