Faut se servir de ses mains

(clickbait clickbait clickbait, bande de dégoûtants)

Souvent, les logiciels d’aide à l’écriture font gagner un temps fou et je m’en fais l’avocat : ils offrent en plus l’avantage de la mobilité (plus facile de se balader avec un ordi que douze chemises de notes). Mais parfois, le cerveau, en tout cas le mien, a besoin de jouer aux Lego, de construire avec ses mains quelque chose de physique pour sentir la dynamique d’une idée.

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Ici la refonte et surtout la compression d’une part importante de Port d’Âmes, afin de dynamiser le récit et d’évacuer un bon tiers de superflu. Je crois fermement que, même dans un récit psychologique, le contrôle de la tension narrative prime sur toute autre considération. Je crois également qu’il n’existe pas de scènes d’atmosphère ou d’exposition : ce sont des excuses pour faire passer au lecteur des informations qu’on n’a pas trouvé comment glisser autrement et je m’emploie à les traquer sans relâche, n’en gardant au maximum qu’un couple dans un zoo pour l’étude de l’espèce.

2015-04-14T10:55:21+02:00mercredi 15 avril 2015|Technique d'écriture|66 Commentaires

Atmosphère musicale pour Port d’Âmes

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Mon retravail sur Port d’Âmes va bon train. Dans l’ensemble, c’est une étrange expérience, plaisante mais pas toujours facile, de replonger dans cette histoire en compagnie de ces personnages, de mesurer le chemin parcouru depuis les premières versions, à la fois en profondeur et en maîtrise narrative, et puis de réduire tout cela jusqu’à l’essence, de se débarrasser des fioritures pour ne laisser que la chair, l’émotion et la tension. Trente-six chapitres dans l’ancienne version ; la finale en comportera à vue de nez une demi-douzaine de moins, alors que tous les personnages gagneront en densité et en complexité.

La couverture a commencé à circuler auprès des libraires, mais je ne peux la dévoiler encore ici. Elle est toutefois superbe, et reflète magnifiquement bien l’ambiance du livre.

Et en parlant d’ambiance du livre, s’il est un morceau qui la reflète et qui a nourri son écriture, c’est celui-là, et c’est ce que je souhaite partager aujourd’hui : Selling Out, tiré de World of Glass par Tristania, probablement le plus bel et le plus abouti des albums de métal gothique (à l’époque où le genre avait le vent en poupe). Quelques vers du texte figurent d’ailleurs en bonne place en exergue du livre. Une chanson qui s’écoute en boucle, en tout cas pour moi, tandis que je me plonge dans les ruelles tortueuses d’Aniagrad, la Cité franche au bout du monde où l’on raconte que tout se monnaye, même l’usage des miroirs.

 

2015-04-01T18:53:56+02:00mardi 7 avril 2015|Journal|Commentaires fermés sur Atmosphère musicale pour Port d’Âmes

Work in progress

Alors qu’avril frappe à nos portes, nous enjoignant de ne pas nous découvrir d’un fil (mais qui s’habille de fils ?), je voyage vers le Port d’Âmes, autrefois nom de code supertanker, plongeant dans le manuscrit et l’amenant à mes exigences actuelles de qualité et de narration, car ce fut une longue écriture, sur plusieurs années.

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C’est un vache de gros bestiau, à peu près de la taille d’un volume de Léviathan. Trop gros, d’ailleurs, à mon goût, pour cette histoire-là, et mon travail va principalement consister à couper, couper, couper, sans pitié et même avec joie, car je crois toujours davantage à l’efficacité d’un récit par la concision. C’est amusant, on constate assez souvent une évolution classique chez les auteurs, mentionnée par Zelazny lui-même : quand on fait ses premières armes, on redoute avant tout de ne pas être clair ou compris, et l’on termine par donner mille précisions, souvent toutes inutiles, quand l’essentiel demeure passé sous silence. Avec l’expérience – c’est en tout cas humblement mon impression – on sabre toujours davantage pour ne donner que le vrai signifiant. En un mot comme en cent, on lâche prise sur son récit. Car on fait confiance au lecteur pour établir la connivence – on lui donne seulement les éléments vitaux, et on lâche prise, ayant compris que l’histoire qu’il recréera dans son esprit sera forcément différente de celle qu’on imagine, et que, dès lors, le travail de l’auteur ne consiste pas tant à prêter à voir, qu’à donner à rêver.

2015-03-27T17:32:01+01:00lundi 30 mars 2015|Technique d'écriture|5 Commentaires

Les projets pour 2015 : Port d’Âmes, du numérique, Psycho Starship Rampage

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Quel est ton bilan de 2014 ?

Excellent, et très motivant. Il y a eu la sortie de l’anthologie des Imaginales dirigée par Sylvie Miller et moi-même, Bardes et Sirènes ; la sortie de La Route de la Conquête, recueil de science-fantasy tournant autour des questions de la guerre et de l’histoire, qui a eu un retour critique unanimement enthousiaste, ce qui me conforte dans l’idée que j’approche le monde d’Évanégyre de la bonne manière. Et puis je me suis lancé dans le jeu vidéo en relançant une activité qui me tient à cœur depuis longtemps : la musique électronique, que je conduis sous l’alias Wildphinn.

Nouvelle année oblige, la tradition du site de référence ActuSF consiste à demander aux auteurs, éditeurs, etc. leur bilan de l’année passée et leurs projets pour 2015.

Et il va se passer des choses :

  • La sortie d’un nouveau roman indépendant dans l’univers d’Évanégyre, Port d’Âmes ;
  • La sortie de recueils de nouvelles (dont certaines difficiles à trouver) en numérique ;
  • Celle de Psycho Starship Rampage, pour le versant musical.

Envie d’en savoir plus ? Comme je vous comprends, oui oui oui. Eh bien, l’article est juste là. Hop.

2015-01-31T23:53:08+01:00mardi 3 février 2015|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Les projets pour 2015 : Port d’Âmes, du numérique, Psycho Starship Rampage

En route vers le Port d’Âmes

Et voilà, c’est parti, pour de vrai. Le contrat de Port d’Âmes, le nouvel opus d’Évanégyre – et comme toujours indépendant – a été signé avec les mirifiques éditions Critic, qui soutiennent l’univers depuis ses premières publications avec La Volonté du Dragon en 2010 et La Route de la Conquête, sorti l’été dernier. Port d’Âmes marquera une différence assez certaine avec les livres déjà publiés : loin des récits de guerre, et situé très tardivement dans la chronologie de l’univers, c’est avant tout une histoire d’ascension sociale et d’amour, ainsi que de confrontation à soi-même et à ses valeurs. Avec des complots dans tous les coins et une magie qui rappellera les guerriers-mémoire du Hiéral, pour ceux qui les connaissent…

Pour les lecteurs de longue date de ce blog, oui, il s’agit – enfin – dudit « supertanker« . Un manuscrit que je garde sous le coude depuis cinq ou six ans, achevé, donc, mais sur lequel je compte passer deux bons mois de corrections et de réécriture pures, de manière à l’amener aussi haut que possible. C’est un épais pavé d’un million de signes, mais j’y prévois des coupes – un cinquième, à vue de nez, afin de fluidifier le style, de dégager le superflu, bref, de ne laisser que le nerf de cette histoire.

Le livre sortira en août prochain, à une date équivalente à La Route de la Conquête en 2014. On en reparlera !

2015-02-11T02:50:55+01:00mardi 13 janvier 2015|À ne pas manquer|10 Commentaires

C’est la rentrée, qu’est-ce qu’on fait ?

Ô, grisaille funeste des matins humides de septembre, poids du cartable sur le dos ou à la main, irritation du col de chemise sur la nuque, léger étranglement de la cravate. Fichtre diantre ! Papa, je ne veux pas aller à l’école.

Fi donc, c’est aussi la reprise des activités et le retour chez soi, loin des mers estivales nappées de crème solaire. Pour moi aussi, c’est la rentrée ; et donc, ainsi qu’il se doit, il est déjà temps de faire le point sur ce qui va arriver dans les mois suivants – et il va s’en passer, des choses.

Bon, déjà

Jusqu’ici, la grande nouvelle, c’est évidemment la sortie de La Route de la Conquête, dont j’ai déjà amplement parlé, et je vais donc aller en festival ici ou là avec le livre sous le bras. (Quelques dates déjà présentes ici, d’autres à venir.) Il y a aussi l’anthologie Bardes et Sirènes, sortie en mai.

Et maintenant ?

Maintenant, il se passe plein d’autres choses. Dont je ne peux parler encore qu’à mots couverts, mais cela ne fait pas de mal de dresser un vague panorama des mois à venir afin que tu saches, auguste lectorat, dans quoi tu mets les pieds, toi qui entres ici oublie toute espérance, etc.

  • Dans les mois à venir, j’ai des nouvelles à faire, sur des sujets que je ne peux pas dire ;
  • Je travaille sur une traduction, sans pouvoir annoncer ce que c’est ;
  • Et surtout, le prochain livre est déjà annoncé. Il sortira en août 2015 aux éditions Critic, s’intitulera Port d’âmes, et portera à nouveau sur Évanégyre – quoique dans une époque et avec une atmosphère bien différentes de ce qui a été publié jusqu’ici. Ce sera une histoire plus intimiste que d’habitude : un récit d’ascension sociale, de revanche, de fourberies politiques, et surtout d’amour. Comme d’habitude, ce livre sera parfaitement indépendant du reste1.
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Studio. Machines. Boutons partout. Content.

L’autre grosse nouvelle, que j’annoncerai enfin officiellement lundi, c’est qu’à ma grande surprise, le versant musical décolle à très grande vitesse. C’est un vrai soulagement de pouvoir enfin sortir de ma tête tous ces morceaux qui m’obsèdent et tournent en boucle dans ma tête depuis des années, et je suis à chaque fois ravi de l’efficacité que la technique a acquis. Plus de prise de tête sur les entrées/sorties, le contrôle MIDI, la gestion des patches comme autrefois (ce qui avait conduit à une mise en retrait de ma part, la mort dans l’âme: pas assez de temps, pas la place chez moi pour quinze synthés modulaires). On travaille, on fait du son, et on ne perd pas de temps à se battre contre les machines. J’ai déjà produit en dix fois moins de temps bien mieux que ce que j’avais jamais réalisé jusqu’ici.

Il se prépare de chouettes choses dans ce domaine, et je dirai donc tout lundi. Pour des questions de lisibilité, cette activité se déroulera sous un alias : les noms de domaine, pages Facebook, comptes Twitter sont pris. Il n’y a plus qu’à.

  1. Et pour les plus vieux lecteurs de ce blog, ceux qui ont connu MySpace, Over-blog et toutes les tribulations… oui, il s’agit – enfin – du supertanker.
2014-09-06T11:14:15+02:00vendredi 5 septembre 2014|Journal|18 Commentaires
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