Procrastination podcast s07e12 – Faire monter la pression

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s07e12 – Faire monter la pression“.

Comment faire monter la pression sur les personnages ? Comment faire de leur vie un enfer, jusqu’à peut-être les pousser à dérailler – et ce faisant, stimuler la peur du lectorat pour elles et eux ?
Estelle dévoile deux volets cruciaux : d’une part une progression dramatique logique et cohérente, de l’autre des points de non-retour dans l’action avec leurs conséquences.
Mélanie renchérit sur la résonance dans le fantastique entre les événements et les éventuels traumatismes ou craintes du personnage. Toutes d’eux s’accordent sur l’empathie à placer au centre de la narration.
Lionel propose une grille de lecture recouvrant les mêmes notions mais avec une approche différente, selon la proximité avec le personnage et la difficulté de traitement des grandes catégories d’enjeux humains.

Références citées

  • Crazy Kung-Fu, film de Stephen Chow
  • Marcel Proust
  • Thelma et Louise, film de Ridley Scott
  • Dark Water, film de Hideo Nakata
  • Darkness, fim de Jaume Balagueró
  • Les Lions d’Al-Rassan, Guy Gavriel Kay
  • Elizabeth George, Mes secrets d’écrivain

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2023-03-15T00:10:16+01:00mercredi 1 mars 2023|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e12 – Faire monter la pression

Procrastination podcast S06e17 – Insuffler de l’incarnation

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “S06e17 – Insuffler de l’incarnation“.

Donner à son lectorat des personnages de chair et de sang prenant vie sur la page et dont l’on ressent viscéralement les aventures, joies et peines : c’est potentiellement le Saint Graal de la narration. Peut-on parvenir à travailler cet effet ? Comment nos trois auteurs y parviennent-il et elles ?
Estelle place effectivement l’incarnation comme valeur suprême d’un récit, peut-être même devant la cohérence ; et elle propose de travailler d’une part la matérialité physique, corporelle mais pas seulement, et de l’autre les intériorisations et constructions mentales qui en découlent. Pour Mélanie, les personnages arrivent formés avec une histoire à raconter ; parvenir à les concevoir est une impression très viscérale, qu’elle affine d’abord avec le visuel. Lionel, qui est un grand malade, conduit avec eux un travail d’interrogation quasi-psychanalytique – et c’est en cela que les célèbres fiches de personnage lui semblent utiles : comme axes de réflexion et de développement davantage que comme des formulaires à remplir.

Références citées

– Élisabeth Vonarburg

– Hellblade, Senua’s Sacrifice, jeu vidéo de Ninja Theory

– Clive Barker

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-06-02T18:41:07+02:00lundi 16 mai 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S06e17 – Insuffler de l’incarnation

Un jeu de personnages (merci à Rozenn Illiano)

Rozenn Illiano (Le Phare au corbeau chez Critic, et plein d’autres histoires et des bijoux splendides) a fait un beaucoup trop beau cadeau à la tweetsphère littéraire en ressortant ce mème, parce qu’on aime tous beaucoup trop parler de nos personnages, en effet. Donc, amusons-nous (fil Twitter d’origine).

1. On prenant les publiés, probablement Dwayne de Heldadt dans Léviathan. Qui… apparaît finalement assez peu. A la base, j’étais censé revenir dessus (un jour, peut-être !)

2. Bruz dans « Les Dieux sauvages » (L’Héritage de l’Empire). Un personnage d’arrière-plan, mais qui s’est un petit peu posé quand même. Quand c’est comme ça, faut laisser faire.

3. Dur, ça change souvent. Mais je pense que… Chunsène (« Les Dieux sauvages »). Sa façon de n’avoir failli jamais exister et de s’être imposée comme jamais un personnage auparavant me dit qu’il se passe quand même des trucs étranges dans l’écriture. (Et puis elle n’en a rien à foutre des conventions, est tragiquement sombre et solaire à la fois, elle est très futée et voit clair sur le monde, bref… et elle s’écrit toute seule.)

4. Hmmm difficile à dire aussi parce que je pense les personnages en mots plus qu’en images, mais Ganner, probablement.

5. Parce que y a une histoire derrière, ou parce qu’il y a une occasion narrative qui mérite quelqu’un pour la porter et lui donner de la chair et du sang (et s’en emparer et partir avec la caisse en courant)

6. “D’où viens-tu, et où veux-tu aller ?”

7. Pas du tout, j’avoue. Ce sont les personnages qui me disent qui les attire, et ça reste toujours dans leur propre environnement, nécessairement.

8. Peux pas dire. C’est dans le tome 4 de « Les Dieux sauvages ».

9. Darén, sans aucun doute.

10. Voui, plein. Même chez les gentils, des fois.

11. Absolument pas. Je les passe à l’essoreuse et parfois ils ne sont sauvés de la mort que pour pouvoir être essorés davantage et lâcher tout ce qu’ils ont à dire. (Je crains que Chunsène ne l’ait compris, d’ailleurs.)

12. Hu, j’en ai tué plein, surtout dans « Les Dieux sauvages ». Difficile d’en mentionner un sans spoil, mais l’assassinat sordide dans la ruelle de La Messagère du Ciel reste pour moi aussi vain que juste.

13. Yep, le personnage principal se mangeant le plus dans la face la difficulté de la chose étant Izara de Rhovelle.

14. Au premier jet, ça arrive toujours. Mais j’essaie de comprendre pourquoi, et si c’est parce que le personnage en question n’a finalement rien de spécial à faire ce moment-là, je l’intègre dans l’histoire. Ça arrive, dans la vie.

15. Guil Redel, j’en parlais récemment. C’est un véritable monstre et il faut que j’aille très, très loin pour aller puiser de quoi il est fait.

16. Alors, on enlève les exosquelettes, on est d’accord ? Le plus grand : peut-être bien Darén ? Le plus petit (adulte) : peut-être bien Andrew León dans Léviathan. Avec exosquelette : Jared Valne, mais il triche, il pilote une mekana grande comme un immeuble.

17. Le plus vieux : Mordranth (l’oracle-dragon de l’Empire d’Asreth/ia). Le plus jeune : la princesse Carila de Rhovelle dans « Les Dieux sauvages ».

18. Ça dépend de quelle manière : les limites de l’humanité me fascinent et c’est pour ça que j’écris des monstres, ils sont souvent douloureux à écrire (Guil Redel, aussi Ganner et Daphn).

19. Au sens classique du “self-insert / Mary Sue”, jamais, en tout cas pas que je sache. De façon plus vaste : toujours, parce que c’est moi qui écris, forcément.

20. Je regrette de ne pas avoir davantage montré les aventures de Chunsène et Nehyr dans Le Verrou du Fleuve. C’était un choix volontaire et assumé à l’époque, mais avec le recul, je pense que j’aurais dû.

21. Leopol. Je n’aurais jamais imaginé qu’il soit aussi populaire, et certainement pas auprès des lectrices.

22. Leopol. Je n’aurais jamais imaginé qu’il se révèle aussi tragiquement et humainement riche.

2020-05-17T20:22:18+02:00lundi 18 mai 2020|Entretiens, Journal|2 Commentaires

Du processus de construction de « Les Dieux sauvages »

Il m’arrive de recevoir des questions, tant sur l’écriture qu’en réaction à ce que je peux dire ici ou là, et c’est un plaisir, et je me dis souvent : “ah, ça nécessite une réponse un peu fouillée, pour rendre à la personne de la substance, afin de la remercier de l’attention qu’elle a prêté à ce que je peux écrire ou dire” – et puis, life happens, genre une main temporairement invalide, et je termine comme un gros naze à ne pas l’avoir fait.

Qu’il soit donc pris ici une résolution de nouvelle année en mai (ben quoi ? Si on n’avait pas introduit les années bissextiles, je suis sûr qu’on serait le 31 décembre quelque part, en tout cas ça l’est dans l’univers) : m’efforcer d’être bien meilleur là-dessus et donner à tes questions, auguste lectorat, la plus haute priorité ici. (Ceci ressemble dangereusement à une promesse électorale, mais comme vous n’avez pas à voter pour moi, on est en sécurité)

Couv. Alain Brion

Avanti. Pour commencer, un retour et des interrogations sur le processus de construction de « Les Dieux sauvages »1. Le tout garanti sans divulgâchage (donc en restant plutôt autour du tome 1).

Merci pour cette lecture et ces questions.

Dans quelle mesure tu avais prévu quels personnages seraient des personnages points de vue à l’avance et quels personnage le sont devenu au fil de l’écriture?

En gros, dans la manière dont j’approche les choses, il y a d’une part la trame de l’histoire (les événements) et de l’autre la manière de la raconter (le découpage scénique et les points de vue). La première concerne plutôt ce qui se passe, la seconde la façon de le faire vivre au lecteur de la façon la plus intéressante et efficace possible (et amusante à écrire, aussi !).

Du coup, il y a globalement dans « Les Dieux sauvages » deux types de personnages à la construction : ceux dont il était évident qu’ils ou elles seraient point de vue (Mériane, Erwel, Luhac, Ganner, plus tard Maragal…) parce qu’ils se trouvent au centre du maelström, et ceux qui se sont présentés sur la scène en disant “je figure dans cette histoire, et ça serait vachement plus intéressant que tu la racontes à travers moi” (Juhel, Izara, même Leopol…). C’est sans lien aucun avec la densité de chaque fil scénaristique, d’ailleurs. La preuve en est le cas de Chunsène, qui a failli ne jamais apparaître dans la série du tout. Mais elle m’a tiré la manche, tellement fort que j’ai dit “okay, on va faire un bout d’essai” et… elle s’est révélée l’un des personnages les plus importants et les plus intéressants de la saga.

La morale de ça ? La pensée consciente, c’est bien, mais toujours faire très, très attention à ses tripes et aux personnages qui s’imposent à vous.

Quand tu as écrit La Messagère du Ciel, dans quelle mesure ton histoire était proche des personnages, par rapport a une approche par événements ? En gros est ce que t’as travaillé l’histoire de Mériane, puis entremêlé celle de Juhel puis celle de Chunsène… ou alors tu as défini les événements majeurs de l’histoire (et l’implication des personnages dans ceux-ci) puis ajouté le liant pour que les personnages aient chacun des arcs intéressants ?

Un peu des deux. Comme je disais plus haut, il y a les grands événements, les grands temps de l’histoire (sachant que je sais très exactement où je vais et quel est le fin mot de tout ça). J’ai donc une vision “macro” de l’histoire, mais cela revient à préparer une rando pour un groupe en étudiant une carte. Tu te dis que tu vas passer par là, que tu vas t’arrêter pour la nuit ici, que tu vas montrer tel paysage à ton groupe, etc.

Et puis tu pars sur le terrain, et là y a un de tes touristes qui finalement n’a pas pu venir, remplacé par un autre ; le chemin que tu voulais prendre s’avère beaucoup plus escarpé parce que tu as mal lu les courbes de niveau ; tel camp a été ravagé par une inondation et tu ne peux pas t’arrêter là ; le paysage que tu voulais montrer à ton groupe (tes personnages) est finalement naze parce qu’il y a de la brume par contre tel autre champ de fleurs s’avère magnifique par total hasard et tu décides de rester plutôt là pour la journée… 

Il y a les intentions, la direction, le cap, l’impulsion, et il y a la réalité de ce que vivent les personnages et ce qu’ils vont vivre, désirer, accomplir dans la réalité de l’écriture, d’une phrase à l’autre. Et à un moment, quelle que soit ta préparation, tu dois descendre sur le terrain aux côtés des personnages et découvrir le voyage. Il est vital, à mon sens, de savoir les accompagner là dans ce qu’ils te servent, parce que c’est là que se trouve la vie, l’inconscient, le mystère créatif. (C’est comme ça qu’une trilogie devient une pentalogie, aussi…)

Donc : dans la grande trame, j’avais forcément l’histoire de Mériane autour de qui tout tourne, celle de Ganner, les coulisses politiques donc Juhel, Luhac, Izara, mais chacun.e m’a aussi apporté sa vision, en particulier Juhel. Chunsène a fait son truc, rencontré des gens intéressants (ahem), et m’a montré tout ce qu’elle était. Dans pas mal de cas, dans ma vision macro, j’ai le “quoi” (il se passe tel événement, par exemple le premier chapitre de La Fureur de la Terre a toujours été prévu de très longue date) mais pas forcément le “comment”. Mon boulot consiste beaucoup à voir ce que l’inconscient / la Muse / le mystère m’a “servi” comme images, comme visions, comme impulsions, et à comprendre consciemment comment les pièces sont déjà en place et comment elles s’emboîtent vraiment (Chunsène et tout ce qu’elle vit s’est avéré absolument fondamental à l’équilibre de la série – je ne sais pas comment j’aurais fait sans elle – mais il se serait peut-être passé autre chose). Tout Évanégyre est comme ça, d’ailleurs : une recherche archéologique pour révéler ce qui veut exister.

Alors parfois, effectivement, il faut creuser un peu plus un arc narratif pour comprendre comment le personnage se rattache individuellement à la grande histoire, et cela veut dire l’étudier, mais souvent, cela revient toujours à la question “okay, où en es-tu, et qu’est-ce que tu veux maintenant et comment vas-tu t’y prendre ?”

Et après, mais c’est plus une discussion qu’une question, je conseille souvent « Les Dieux sauvages » avec beaucoup d’entrain, et les gens sont heurtés par le premier chapitre de La Messagère du Ciel. Moi j’ai trouvé ça très cohérent avec ce qu’il s’y passe, mais ya des gens que ça rebute assez fortement et je les pousse à lire la suite parce que c’est génial. Moi dans ce premier chapitre j’ai vu un parlé divin, qui était du coup onirique et supérieur dans le ton, parce que c’est des dieux et que c’est normal, ça me parait opportun et juste comme style pour ce chapitre. Je suppose que des gens ont déjà dû te parler de ce premier chapitre, et je me demandais comment tu les a reçu, ce que tu a pu en tirer comme conclusions, et quelle avait été ton intention réelle sur ce départ.

Aha.

D’abord, merci beaucoup pour ta recommandation et ton enthousiasme pour la série. Et content que tu aies marché.

On a un peu discuté de ce premier chapitre (pour mémoire : deux pages et demi un peu ésotériques et conceptuelles de débat entre deux divinités) avec Critic, et la question m’a été posée : “tu es sûr que tu veux commencer comme ça ?” J’ai dit “oui” – et le débat s’est arrêté là, parce que chez Critic, ils sont super, ils me font confiance.

Sur le moment : je le sentais absolument comme ça. Parce que je voulais que dès la toute première page de cette saga, les réponses soient déjà présentes, dissimulées, mais capables de prendre tout leur sens quand tu as enfin trouvé les clés en faisant le voyage avec les personnages. C’est pour moi un plaisir de lecteur de voir tout ce qu’un auteur a semé sur son chemin et de voir la signification me sauter au visage quand je sais enfin, alors forcément, c’est une chose que j’aime faire aussi.

Après, oui, ce passage est un peu nébuleux – mais c’est le jeu. Je suis toujours le premier à dire que notre travail doit être accessible – qu’il doit emporter le lecteur dans l’histoire. Je suis aussi le premier à critiquer l’interminable prologue de Tolkien dans Le Seigneur des anneaux. Mais “le lecteur” n’est pas un absolu. « Les Dieux sauvages » est une saga complexe, avec beaucoup de personnages (six à huit points de vue par tome), de la stratégie militaire, de la politique, des alliances, dans un univers sombre et dur. (Et beaucoup de révolte contre celui-ci, du coup.) Il y a de l’humour, mais c’est un humour plutôt noir, celui avec lequel on se défend face à une opposition qui semble irrépressible à première vue.

Et donc ce que je vais dire est une analyse a posteriori, mais : ces premières pages forment aussi une sorte de promesse narrative, d’avertissement. En gros, ça dit : ça va être complexe, il va falloir faire un peu gaffe, et surtout, je vous invite à faire gaffe, justement, parce qu’il y a des miettes dans tous les coins, et si vous voulez jouer à essayer de piger le fin mot de l’histoire, ça promet d’être rigolo, parce que je vais quelque part. Voilà peut-être la promesse narrative importante des chapitres “Ailleurs” dans La Messagère du Ciel : accrochez-vous à votre siège, parce qu’on va quelque part. Il y a une vraie fin qui viendra justifier tout le voyage (et qui est, pour moi, la raison d’être de cette saga). Je pense que le pari était le bon, parce que par la suite, aucun lecteur n’a critiqué ces pages en me disant qu’elles étaient superfétatoires ; on les a trouvé parfois complexes, c’est vrai, mais toujours intrigantes, ce qui est le but.

Maintenant, note bien que quand on m’a proposé de publier le premier chapitre en ligne pour donner envie, j’ai expressément dit de ne pas commencer par les premières pages mais de démarrer directement sur le “vrai” chapitre 1, où l’on découvre Mériane dans la forêt relevant ses collets et se confrontant aux dangers de la zone instable – la narration plus classique. Les premières pages n’ont de sens que si tu as acheté le livre et donc décidé, au moins pour un temps, de faire l’effort de t’investir dans la saga. Donc, s’il s’agit de donner envie rapidement entre deux portes, ignorer ces premières pages n’est pas une mauvaise idée. Par contre, si l’on fait le choix de faire ce voyage, de s’y investir, alors elles prennent tout leur sens.

Et puis, franchement, ce n’est que deux pages et demie. Je sais que nous vivons dans une époque d’immédiateté absolue, mais justement, j’ai envie d’espérer qu’on peut encore survivre à seulement deux pages et demi un peu nébuleuses, qui suscitent le mystère, sans avoir la moindre réponse servie prémâchée tout de suite, surtout si elles servent une finalité narrative !

Merci pour tes questions et ta lecture !

  1. Par défaut, je conserve l’anonymat de ceux et celles qui s’interrogent, ce n’est pas un oubli
2020-05-08T10:56:19+02:00jeudi 7 mai 2020|Best Of, Entretiens, Technique d'écriture|2 Commentaires

Procrastination podcast S04E12 – Les arcs narratifs partie 2

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “S04E12 – Les fils narratifs partie 2“.

Suite et fin de l’exploration des trames narratives, avec un accent plus spécifique sur le roman choral. Lionel commence par récapituler les notions de progression évoquées dans l’épisode précédent, et aborde les questions de rythme et de complexité liées à la forme ; Estelle insiste sur le fait que l’auteur décide sur quoi il attire l’attention dans son récit, notamment par rapport à la temporalité de l’histoire. Mélanie aborde quant à elle l’ordonnancement et l’équilibre des éléments dans une trame donnée.

Références citées
– Tragédies, Racine
– Princess Bride, roman de William Goldman, adapté par Rob Reiner
– South Park, créé par Trey Parker et Matt Stone (pas Oliver !). Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=vGUNqq3jVLg

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:18+02:00jeudi 2 avril 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S04E12 – Les arcs narratifs partie 2

L’atelier sur le conflit est complet

Hop, juste un petit mot pour vous remercier de votre enthousiasme à venir souffrir… heu… écrire intensément aux Mots les 14 et 15 décembre prochains. L’atelier est complet, mais devant la constitution (déjà !) d’une liste d’attente, il est fort probable que l’on essaie de rééditer la chose l’année prochaine. De mon côté, c’est l’un des ateliers et des sujets qui me passionne le plus, car il me semble permettre de répondre à la question fréquente : “j’ai une idée, des personnages – et maintenant, qu’est-ce que je raconte ?” Au-delà de l’atelier, la notion de conflit, et l’intérêt qu’elle suscite dans la narration, peut aussi entraîner un certain nombre de songeries sur la psyché humaine.

À très vite aux Mots, donc !

2019-11-12T02:04:03+01:00mardi 12 novembre 2019|Dernières nouvelles|3 Commentaires

À l’écrit, un merde vaut dix enculés

Photo Jono

ALORS TU L’AS VU MON TITRE PUTÀCLIC

Non mais sérieusement. Si c’est formulé ainsi, c’est aussi pour s’en rappeler : je n’hésitais pas à le proférer de la sorte, dans les murs très saints et très blancs de la sacrée institution universitaire quand j’allais y faire des interventions autour de la traduction :

À l’écrit, un merde vaut dix enculés.

Quoi t’est-ce ?

Eh bien, tu veux faire un peu moderne, un peu hardboiled, genre moi j’ai pas peur de la provocation, de la vulgarité, avec mes personnages badass qui jurent comme des charretiers à chaque détour de page. J’écris comme ils parlent, et c’est des gros soudards qui boivent et décapitent, alors bon, ils causent grossier, hein ?

Eh bah, pas forcément.

Rappelons-nous que, comme tous les arts narratifs, la littérature n’est pas appelée à représenter le réel tel qu’il est (sauf si tu fais du Nouveau roman, et dans ce cas, je prie pour ton âme), mais à proposer des effets de réel. À le mimer / sublimer / représenter d’une manière intelligible ; c’est-à-dire (et cela me semble une école esthétique bien supérieure, mais ça n’engage que moi, mais je le pense fortement quand même) à en transmettre l’essence par la représentation évocatrice et signifiante, plutôt que par l’inventaire et l’exhaustivité. Mais c’est autrement plus dur.

Minute, je t’ai perdu ? Ah,

merde.

L’écrit n’est pas l’oral. (Duh ?) Ben oui : des mots écrits, dans la correspondance, n’ont pas du tout le même impact que les mêmes paroles prononcées de visu. L’écrit fait appel à un système différent de représentation, et comme la fiction vise à l’illusion de réalité, cela signifie qu’elle place, finalement, les curseurs de la tolérance à des niveaux différents que la vie quotidienne.

Si je fais tomber mon stylo et murmure “merde” comme un réflexe1, ça ne choquera pas forcément mon entourage même professionnel (mais faut dire aussi qu’on est cools).

En revanche, si j’écris la même chose dans un roman

Maladroit, Lionel fit tomber son stylo et murmura :

« Et merde. »

La différence n’est-elle pas visible ? Si c’est raconté, c’est signifiant ; si je dis “et merde”, cela laisse entendre que je suis énervé, tendu, qu’on m’a piqué mon pain. Cela influera certainement sur la suite. Si je pète un câble (fictivement, hein) dans la suite de la scène, ce ne sera pas surprenant : ces deux lignes peuvent former un début de promesse narrative.

Alors qu’au quotidien, bon, on s’en tape, quoi.

Donc, faire preuve d’économie dans le langage, bien choisir ses passages potentiellement vulgaires leur donne paradoxalement plus de force. Au contraire, les enchaîner leur ôte tout impact. Et pourquoi ?

Exactement. Parce que,

à l’écrit, un merde vaut dix enculés,

Putain cong.

  1. Mes parents déclinent toute responsabilité concernant ce regrettable incident : ils m’ont très bien élevé, et voient avec consternation cette déplorable évolution langagière.
2019-07-26T09:40:11+02:00mardi 30 juillet 2019|Best Of, Technique d'écriture|9 Commentaires

Procrastination podcast S02E09 : “Les personnages en groupe”

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Les personnages en groupe“.

Les personnages peuvent être complexes à manipuler au long cours, mais les dynamiques narratives se multiplient exponentiellement dès qu’on les réunit en groupes. Mélanie, Laurent et Lionel explorent ce mécanisme, reflet du monde et de la société, et leur écriture. Laurent rappelle d’abord le double rôle, simple individu et instance d’une vision du monde, d’un personnage dans une telle situation et met en garde contre leur multiplication pour conserver énergie et clarté à l’intrigue. Mélanie met en garde contre l’utilitarisme des personnages, et s’appuie en profondeur sur Buffy contre les Vampires pour explorer la thématique des interactions. Lionel met l’accent sur le conflit, dramatisation des tensions et exemplification des personnages, mode de narration très efficace permis par le groupe.

Références citées :
– L’Arme Fatale
– Buffy contre les Vampires
– Kelley Armstrong, « Femmes de l’Autremonde » (série)

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:47:10+02:00lundi 15 janvier 2018|Procrastination podcast, Technique d'écriture|2 Commentaires

Rencontre de podcasts sur la narration : jeu de rôle et écriture

Je turbine actuellement sur beaucoup de choses, mais ma priorité absolue est Le Verrou du Fleuve (il arrive, il arrive, et les barres de progrès sont redevenues fiables, pour info, mises à jour au moins une fois par semaine). Cela signifie que je suis en retard sur la répercussion d’un certain nombre de choses et notamment d’entretiens et de chouettes discussions : je me suis rendu compte que si j’avais annoncé notre podcast croisé avec l’excellente émission rôliste Les Voix d’Altaride, je n’avais pas posté ce que ça avait donné.

Dont acte (et j’avoue que vous proposer ça aujourd’hui me permet de continuer à carburer sur le roman…). Plein de choses sur l’écriture, la narration, et les approches croisées avec le jeu de rôle ! Merci à Julien Pouard, Eugénie et à la librairie Charybde pour l’organisation et l’accueil.

2019-06-04T20:21:01+02:00mardi 19 décembre 2017|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Rencontre de podcasts sur la narration : jeu de rôle et écriture

Titre

Aller en haut