Petit entretien autour des Imaginales et du prix des Lycéens

imaginalesQue voilà une chouette idée de TPE. Pas mon humble – enfin pas humble – ça dépend – vous voyez – personne, le festival des Imaginales en soi, hein. Du coup, voici le petit entretien réalisé par Victoria Gehin, Coraline Demaret et Loreleï Lerognon, élèves à Épinal, dans le cadre du projet de lycée qu’elles réalisent autour de l’événement en soi, du prix Imaginales des lycéens et de Port d’Âmes (qui en était finaliste).

Pourriez vous nous en dire un peu plus sur votre livre préféré ?

Difficile de désigner un seul livre préféré, j’ai deux inspirations principales qui m’ont fait dire à l’adolescence : « c’est ce métier que je souhaite faire, raconter des histoires ». Il s’agit de L’Écume des Jours de Boris Vian et des « Chroniques d’Ambre » de Roger Zelazny. Le premier est une histoire d’amour dans un monde surréaliste, les secondes parlent du trajet et des aventures solitaires de héros hors du commun dans un univers où tout les mondes sont possibles. Les deux m’ont ouvert les yeux sur la réelle liberté qu’offre la littérature, sur ses possibilités d’évasion, sur les cent façons différentes dont elle peut faire vibrer. J’espère arriver à transmettre un peu de cela à mon tour !

Que pensez vous des Imaginales et des prix lycéens ?

J’adore les Imaginales, j’ai une relation personnelle très forte et de longue date avec ce festival – il a été fondé à peu près au moment où je commençais à travailler dans le milieu littéraire, et j’ai un peu l’impression d’avoir grandi dans son sillage ! C’est une grande fête de l’imaginaire que j’attends avec impatience chaque année, l’occasion de retrouver auteurs et lecteurs et simplement de célébrer notre passion commune, l’imaginaire. Je trouve que le prix lycéens est une excellente et même émouvante initiative car elle donne aux jeunes lecteurs l’occasion de s’exprimer eux-mêmes sur leurs goûts et envies, loin des conventions et des obligations. Le plaisir, c’est le cœur de la littérature : bravo au prix, à ses organisateurs et jurés de replacer cette dimension au centre des considérations.

Qu’avez vous ressenti lorsque vous avez su que vous étiez nominé pour le prix lycéens ?

Très honoré et surtout ému. Quand j’étais lycéen, j’étais un lecteur très exigeant, voire difficile. Il était (il reste un peu) ardu de m’accrocher sincèrement sur une histoire et de me faire tourner avidement les pages. Depuis, quand j’écris, j’essaie toujours de penser à cette exigence, et il y a une voix en moi qui aimerait bien pouvoir plaire au jeune lecteur que j’étais. Voir Port d’Âmes ainsi finaliste m’a bien sûr enchanté, mais surtout touché, parce que cela signifiait que j’avais peut-être atteint en partie ce but personnel.

Pouvez vous nous dire l’évolution qu’il y a au cours des années aux Imaginales sachant que vous y êtes depuis 2002 ?

Une manifestation qui a du succès, comme c’est le cas pour les Imaginales, est appelée à grandir : les lieux de rencontres se sont agrandis comme la Bulle du livre, multipliés comme les Magic Mirrors, le festival s’est élargi au fil des ans vers d’autres médias stimulant l’imaginaire comme le jeu, le cinéma, la science. Il faut noter qu’avec cette croissance, les Imaginales ont toujours su garder cette proximité et cette convivialité qui ont toujours été sa force, que les festivaliers saluent fréquemment et que nous ressentons tout autant en coulisses !

Comment vous êtes vous inspiré pour vos écrits ?

Tout est inspiration : avant d’être des recherches, des lectures (ce qui est bien entendu nécessaire, mais pas suffisant), les idées viennent de l’attention au monde et des questions que l’on se pose. Tous mes récits sont nourris par une ou plusieurs interrogations dont je n’ai pas la réponse, et que je ne compte d’ailleurs pas trouver au cours de la rédaction, mais que j’ai envie d’explorer pour élargir ma compréhension de l’existence, et vivre ainsi une aventure que j’espère ensuite faire partager.

(Et du coup, merci à elles, en leur souhaitant une super note, hé.)

2016-10-12T09:59:26+02:00jeudi 13 octobre 2016|Entretiens|Commentaires fermés sur Petit entretien autour des Imaginales et du prix des Lycéens

Rendez-vous misérable

D’où l’importance de la virgule : la phrase n’est pas “rendez-vous, misérable”.

Juste parce que du pain sur la planche trop de choses à faire toussa, un très court passage ici pour aujourd’hui. Il y a quelques jours, j’ai partagé cette petite image – qui n’est pas de moi – et elle a suscité beaucoup d’approbation, donc profitons-en ici aussi. (Si quelqu’un a la source, je serais preneur et ravi de l’intégrer.)

feel-miserable-artist

Sinon, pour mémoire, le prochain épisode de Procrastination sort samedi, et il traitera des trois grands genres de l’imaginaire. En quinze minutes. Oui madame. Nous n’avons peur de rien.

Tizeure, avec Laurent Genefort :

https://www.instagram.com/p/BLavYR2gviE/

2016-10-11T15:08:38+02:00mercredi 12 octobre 2016|Technique d'écriture|3 Commentaires

Faites vos courses avec un auteur

… Enfin, sa trombine sur votre sac.

La chouette boutique Pattes à Plumes qui propose déjà des T-shirts à l’effigie d’auteurs vient de décliner la gamme en totebags (sacs réutilisables en coton) :

pattes-a-plules-totebags-sacs

pattes-a-plumes-sac-ldEt ton humble serviteur, auguste lectorat, ne fait joyeusement pas exception : tu peux m’avoir sur ton sac pendant que tu fais tes courses. Je te murmurerai des mots doux, comme de ne pas acheter de fruits mais de préférer du saucisson, que le chocolat c’est bon pour le moral après tout, que ces livres que tu as en main, autant que tu les achètes et que oui, je sais, cette paire de chaussures est un peu chère mais quand même, elles te vont super bien, et puis tant que tu es là, tu ne vas pas repartir sans, hein ? Ce serait gâcher du temps et un ticket de métro.

Voilààààà. C’est ce qu’on appelle l’optimisation.

Et puis hé, hé ! On me souffle à l’oreille qu’avec le code SAVE10, tu as 10% de remise sur la boutique jusqu’à demain (12 octobre). Alors, hein, franchement, pourquoi hésiter ? Tu vois ? Tu n’as pas encore acheté de sac que je te pousse déjà au crime. Alors, à ce rythme, tu peux y aller, hein, tu ne risques plus rien.

(Et merci à Agathe Gastaldi pour son excellent travail !)

 

2016-10-10T11:13:16+02:00mardi 11 octobre 2016|À ne pas manquer|7 Commentaires

Question : Comment faire des textes longs ?

GIFSec.com

Une excellente question reçue par mail, qui me parle d’autant plus qu’elle me ramène à un problème que je rencontrais il y a une petite dizaine d’années quand je cherchais à allonger mes récits au-delà de la nouvelle pour aborder le roman :

Concernant ton statut sur ton prochain livre qui va dépasser le million de signes… Je me demandais s’il y avait un truc pour parvenir à faire long ? Je constate depuis longtemps que mes romans ont une certaine tendance à la brièveté ce qui a une légère tendance à me frustrer. Atteindre péniblement les 400.000 signes pour constater que le fichu machin est lu en deux jours, c’est une scène familière. Alors est-ce que c’est une question d’affinité naturelle ? Est-ce que certains sont plutôt prédisposés au court et d’autres au long ? Ou bien est-ce simplement une question de méthode de travail ? D’expérience ?

Ma première réponse immédiate est : une histoire fait la taille qu’elle doit faire. Il n’y a pas de mérite à la longueur ; même si les gros bouquins sont prisés aujourd’hui, de Game of Thrones à Harry Potter, c’est en fait une tendance assez récente (que certains attribuent au changement des outils d’écriture, au passage à l’informatique). Les grands classiques de l’imaginaire sont dans l’ensemble des livres plutôt courts ; même Le Seigneur des Anneaux en entier fait à peu près la taille d’un volume en VO de Game of Thrones.

Donc, si l’histoire est réglée en 400 000 signes et qu’il n’y manque rien, c’est qu’elle a la bonne taille. La vitesse de lecture n’est pas fonction de l’impact laissé sur le lecteur. Des Fleurs pour Algernon ou 1984 sont de petits bouquins (par rapport aux standards actuels), pourtant ils ne laissent personne indifférent. La qualité, l’inventivité, la richesse, la profondeur priment évidemment de très, très loin sur la longueur – sinon les auteurs de nouvelles ne marqueraient jamais leurs lecteurs. Et je dirais même que voir son bouquin dévoré est un excellent signe ! C’est voir le lecteur ramer et mettre des mois à le finir qui devrait plutôt susciter l’angoisse…

Mais, pour ne pas esquiver la question – de façon purement mécanique, qu’est-ce qui fait la longueur d’un texte ? L’affinité de l’auteur, oui : sa tendance à décrire plus ou moins en détail, à imprimer un rythme plus ou moins soutenu, va jouer – et, tout simplement, son goût pour une forme ou une autre ; certains auteurs sont plus nouvellistes ou romanciers, certains sont les deux, certains se plaisent davantage dans certains formats ou d’autres. Sortir de cette zone de confort va nécessiter donc du travail (et une réelle envie ainsi qu’un peu d’introspection : pourquoi cette exploration ? Y a-t-il une réelle volonté créatrice ou bien s’agit-il juste de suivre la mode ?). Il n’y a aucun mal à faire court ou long. Personne ne reproche à Amélie Nothomb la brièveté de ses livres, cela fait partie de sa patte.

Après, si “faire plus long” cache en fait le désir de “faire plus complexe, plus ambitieux, plus épique” – alors la question est toute autre. Quand je souhaitais passer de la nouvelle au roman, et à la série (parce que j’aime les séries qui me plongent dans un univers qui m’accroche, et aussi parce que j’aime avoir la plus grande palette d’outils possible à ma disposition), la question m’est réellement apparue en ces termes : il ne s’agissait pas d’une question de longueur pure, mais d’un désir de complexité et d’ampleur, ce qui n’est pas du tout la même chose. Et n’entraîne pas du tout la même approche. Davantage de points de vue, davantage de complexité, un trajet plus long et difficile pour les personnages (qu’on parle de cheminement interne et/ou externe) entraînent mécaniquement davantage de longueur pour rendre le récit crédible. Il y a un échange constant entre longueur et complexité, entre densité et ampleur. En gardant bien à l’esprit, encore une fois, que plus complexe ou plus dense ne signifie pas nécessairement meilleur (pour le lecteur ou l’auteur). Il y a une force dans certains haïku que ne contiennent pas d’épais volumes contemporains.

La complexité entraîne aussi un risque très réel : celui de voir le projet s’effondrer sous son propre poids. De lancer trop d’assiettes en l’air et de ne pas les rattraper. De perdre des fils narratifs, d’oublier de payer des promesses narratives, et, tout simplement, de se noyer dans le projet avant de le mener à terme – sur La Messagère du Ciel, le premier tome des “Dieux sauvages”, certes, j’ai dépassé le million de signes à l’heure actuelle mais il faut considérer que j’écris 20 000 signes par jour en moyenne depuis environ quatre mois (je triche, j’y travaille à plein temps) et que j’avais une trame assez aboutie avant de commencer. Plus le projet est long, plus les risques de perdre l’élan (voire, carrément, la foi) sont importants. Et un projet inachevé, personne ne le lit jamais.

Quand j’ai attaqué La Messagère du Ciel, j’avais aussi, déjà, une trilogie complète à mon actif. Par son envergure et sa complexité, je n’aurais jamais pu attaquer un projet tel que « Les Dieux sauvages » à mes débuts1. Quand j’ai voulu passer de la nouvelle au roman il y a une petite dizaine d’années, j’ai procédé par étapes – des novellas, des projets progressivement plus vastes (sachant, encore une fois, que la qualité n’a rien à voir avec la longueur, ni même avec la complexité) – pour être capable de voir de plus en plus loin et, surtout, de me faire confiance. Les créateurs réapprennent et réinventent sans cesse leur métier : que ce soient les outils en soi (plan ou non ? notes détaillées ou pas ?), mais surtout la maturation de la personne quant à son rapport à l’écriture, à sa façon de travailler, à ce qu’elle désire explorer et comment ; trajet qui évolue toute une vie.

Tout cela pour dire quoi ? Qu’encore une fois, il n’y a pas de prime à la longueur – la seule prime concerne la satisfaction du lecteur – un lecteur hypothétique qui peut correspondre à l’œuvre en cours, qui plus est. Rallonger pour la simple satisfaction d’avoir de gros livres a toutes les chances de conduire à un projet impubliable. La longueur émerge mécaniquement du nombre d’enjeux, de l’envergure du récit, du trajet à parcourir. Ce qui nécessite un peu d’expérience et/ou bien du temps et de la motivation pour être mené à terme, mais qui, encore une fois, n’est pas forcément corrélé à la qualité. Le Vieil homme et la mer est un livre court, à la narration simple (en apparence), mais ô combien profond. Il faut parfois beaucoup d’expérience pour arriver à écrire simplement et avec concision… Mais c’est un autre débat.

Pour prolonger la question, notre podcast, Procrastination, consacre son 4e épisode à la longueur des récits et à l’importance (ou pas) de celle-ci.

  1. Et encore, rien n’est publié pour l’instant. J’en parle, mais je suis dans cet état curieux, avant la toute première lecture par qui que ce soit, où je n’ai aucune idée de la réelle valeur de mon projet – qui est peut-être nulle. On verra.
2019-06-07T22:42:10+02:00lundi 10 octobre 2016|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

Apple, six mois plus tard

goinfre_for_a__productive_day_of__writing___brainstorming_for_the_new_series-__amwriting__fantasyOu presque. En avril, je faisais un coming-out entamé secrètement un peu plus tôt, après vingt-cinq ans de travail et d’optimisation sous Windows allant jusqu’à l’adoption de la tablette Surface : je retournais chez Apple. Après avoir mis le petit doigt dans l’engrenage, j’ai recyclé tout mon vieux matériel informatique, téléphones etc. et suis passé entièrement sous Mac et iOS (iPhone, iPad). C’est une discussion qui apparaît parfois au détour d’un salon, donc, six mois plus tard : que donne la transition ?

Je ne reviendrais pour rien au monde en arrière. 

J’ai encore un unique PC Windows à la maison (une machine de jeu vieillissante) et la prendre en main me provoque à chaque fois des bouffées d’hostilité. Cette interface atroce, mal pensée, hideuse, qui plante une fois par semaine sans raison, me paraît sortir tout droit des années 80. Sérieusement : j’éprouve le même fossé entre Windows 10 et mon Mac qu’entre Windows et le DOS.

Pourquoi, me diras-tu, auguste lectorat ? Après tout, les Mac c’est cher, après tout, Apple fait une marge de dingue, après tout, Apple c’est verrouillé. Je le sais, j’ai tenu moi-même ces arguments.

Eh bien, c’est peut-être idiot, mais travailler sur un Mac est à la fois productif et extrêmement agréable. C’est bien simple : en prenant en main mon iMac, je me suis aperçu que je pouvais prendre un plaisir sincère à travailler sur un outil informatique, quand je me “contentais” de travailler depuis vingt-cinq ans sous Windows. Et mine de rien, la plupart d’entre nous passent à présent 80% de leur temps de travail devant des écrans (encore plus vrai pour les indépendants) : ce facteur n’est clairement pas à négliger. Les écrans Retina (tout en n’étant qu’une appellation commerciale, je sais) sont d’une précision ahurissante qui donne aux caractères une réelle finesse et une lisibilité incomparable. Même l’Arial est beau avec, c’est dire. (Après, c’est peut-être le cas sur tous les écrans haute résolution, mais je n’ai pas eu la même expérience sur la Surface Pro par rapport à l’iPad, par exemple.)

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Mais surtout, comme le dit l’adage, sans maîtrise, la puissance n’est rien. Que m’importe une machine prodigieusement puissante si le système d’exploitation rame à s’en servir et s’il faut un refroidissement de centrale nucléaire pour le faire tourner sans risque ? J’ai un Macbook Air tout pourri (vraiment, 4 Go de RAM, c’est la misère de nos jours) qui fait pourtant tourner sans sourciller une machine virtuelle Windows avec des dictionnaires à côté des applications Mac habituelles. Mon iMac rigole quand je lance Ableton Live avec synthés virtuels lourds et instances multiples de Kontakt.

La seule fois où j’ai réussi à approcher du plantage, c’est quand j’ai voulu mettre la machine en veille alors qu’il ne restait plus de place sur le disque système. Quand Windows aurait gelé voir craché un écran bleu, le Mac a figé les applications, mais m’a conservé parfaitement la main sur le système, me laissant libre de quitter de force ce que je souhaitais, et de redémarrer proprement. Ma machine virtuelle Windows se met à jour à chaque démarrage ou presque. Le Mac, jamais, et, le cas échéant, il me demande poliment mon avis, sans jamais rien m’imposer.

Je reste pantois de jour en jour devant la quantité d’optimisations et de raccourcis qu’on mettre en place sous un Mac. On reproche à Apple ses systèmes fermés, mais, dans la pratique, c’est tout le contraire. MacOS et iOS se scriptent aujourd’hui avec une profondeur et une puissance que je n’imaginais possible que sous Linux (et avec une bonne maîtrise de la ligne de commande1). J’ai personnalisé mes outils d’une façon que je n’imaginais même pas possible de nos jours. D’un ensemble de raccourcis clavier, je lance en une fraction de seconde des opérations qui m’auraient nécessité une dizaine de clics de souris sous Windows ; et bien d’autres choses se font toutes seules, juste parce que j’ai pris le temps de les configurer (et de me renseigner, aussi).

Hazel surveille mes dossiers et automatise tout un tas d’actions répétitives. Par exemple : je reçois un justificatif SNCF à me faire rembourser. Il me suffit de le télécharger : Hazel entre alors dans le fichier PDF, reconnaît le trajet et la somme, me lance l’impression et me renomme ensuite le fichier classé dans un dossier à date. Sans intervention de ma part. 

Alfred lance mes applications, recherches Google, sert de calculette, va fouiller mes sites web favoris (dictionnaires en ligne, etc.), conserve l’historique de mon presse-papiers et effectue même mes opérations système (mise en veille, etc.) sans que j’aie besoin de toucher la souris.

Deux minutes passées à construire la requête pour une opération que j'effectue 50 fois par jour.

Deux minutes passées à construire la requête pour une opération que j’effectue 50 fois par jour. (Pas précisément sur ce mot-là, hein.)

BetterTouchTool me permet de programmer sur ma souris des dizaines de gestes tactiles qui en rendent l’utilisation plus rapide que jamais.

Keyboard Maestro automatise tout et même le reste : si on peut interagir avec le système, Keyboard Maestro s’en souvient et le refait à la place de l’utilisateur.

TextExpander (Mac, iOS) a augmenté de moitié ma vitesse de frappe et éliminé les casse-têtes relatifs aux liens, messages, noms qu’il me faut taper régulièrement (à commencer par mes propres titres, et quand on a eu la bonne idée d’intituler une nouvelle « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », je vous jure que ce n’est pas du luxe).

Omnifocus (Mac, iOS) est la Rolls des applications de productivité, avec laquelle personne ne peut rivaliser. C’est la solution GTD ultime (et je les ai à peu près toutes testées).

Airmail (Mac, iOS) (en conjonction avec Omnifocus) m’a permis, pour la première fois de ma vie, d’être durablement à jour sur ma correspondance.

Scrivener a été conçu sous Mac et comporte des dizaines de raffinements sous cette plate-forme.

DEVONthink a éjecté bien fort Evernote et OneNote et leurs modèles commerciaux douteux.

Autant d’applications qui sont devenues littéralement indispensables à mon travail aujourd’hui, et qui ont surtout augmenté de moitié ma productivité globale en retirant simplement les petites frictions que Microsoft nous a éduqués, depuis Windows 95, à considérer comme normales au quotidien. Je pourrais encore parler du clavier Mac dix fois plus rationnel concernant les caractères spéciaux comme les majuscules accentuées, de la continuité entre appareils, Mac / iPad / iPhone, et de leur synchronisation, de la tranquillité d’esprit que m’offre Time Machine (finies les réinstallations du système et les personnalisations perdues), de l’ubiquité de Photos…

Alors oui, c’est cher. Oui, Apple fait de la marge, mais peut-on discuter de la correction des pratiques commerciales un instant ? Entre une entreprise qui me force la main pour adopter ses changements (Windows 10 qui s’installe presque de lui-même, par exemple), qui surveille mes données sur son cloud, qui s’en sert pour construire un profil commercial et me placer des publicités – Microsoft – et une autre qui réaffirme régulièrement son attachement à la vie privée de ses utilisateurs au point d’en faire un argument de vente2, et qui se concentre sur l’expérience utilisateur au lieu de son profilage – Apple – mon choix est fait. Il faut bien que l’argent vienne de quelque part : l’adage moderne dit “si c’est gratuit, c’est vous le produit“. Avec Apple, je sais ce que je paie : la recherche et développement, l’expérience utilisateur, la tranquillité d’esprit, la productivité, la vie privée (et, okay, le cours d’action de l’entreprise, mais coucou, c’est le monde dans lequel nous vivons – croyez-vous que Microsoft vous offre Windows 10 par bonté d’âme ?).

L’équation est simple, je suis prêt à payer 30% de plus pour 50% de productivité en plus et 100% de crises de nerfs en moins.

On peut, aussi et bien sûr, vivre totalement dans le monde libre avec Linux, LibreOffice etc. Mais le monde du libre conserve, quoi qu’on en dise, quantité de ces petites aspérités qui impliquent de vouloir / savoir mettre les mains dans cambouis. Pour ma part, je préfère mettre les mains dans le cambouis pour automatiser des tâches supplémentaires, que pour obtenir de la machine qu’elle fasse la base que je lui demande : fonctionner vite et proprement avec les applications nécessaires à mon travail (et la MAO sérieuse sous Linux, on oublie).

Je l’ai dit et je l’affirme plus fermement encore après six mois : travailler vingt-cinq ans sous Windows a probablement représenté pour moi une perte sèche de temps. J’ai lancé la boîte à outils de l’écrivain alors que j’étais sous mon ancien système et, pour cette raison, quelques applications sont encore multi plate-formes, mais je t’annonce, auguste lectorat, que je suis navré : ayant pris l’engagement de ne recommander que des outils que j’utilise au quotidien, les applications risquent de dévier fortement vers les sphères Mac et iOS.

Mais si tu travailles en indépendant, sérieusement, arrête de te tirer une balle dans le pied comme je l’ai fait pendant vingt-cinq ans. Mets tes préjugés de côté. Tente réellement et honnêtement, et fais l’effort d’apprendre comment cela fonctionne de l’autre côté de la barrière. Tu vas voir que tu peux travailler comme tu ne l’as jamais fait. Et c’est un anti-Apple de longue date qui te dit ça. Come to the d… erm, to the brushed aluminium side.

  1. Sachant que macOS est un Unix à la base, ceci explique quand même cela.
  2. Apple a d’ailleurs annoncé le démantèlement de sa régie publicitaire, iAd
2016-10-04T15:35:44+02:00jeudi 6 octobre 2016|Humeurs aqueuses|14 Commentaires

Respecter la typographie française sous Scrivener pour Mac

Le Mac c’est le bien, je le dis depuis que j’ai reçu la Révélation après 25 ans de tristitude Windows, mais cela implique forcément de nouveaux réflexes. Scrivener, le studio d’écriture professionnel par excellence, est l’une des meilleures applications pour la construction d’œuvres narratives, mais elle présente un petit manquement : elle ne gère pas facilement la typographie française, notamment les espaces insécables avant les signes de ponctuation doubles. Cela se réglait sous Windows avec une astuce présentée ici (l’autocorrection) mais sous Mac, l’application gère différemment son autocorrection, ce qui rend la même manipulation impossible.

Alors, nous sommes sous Mac, dont les choses sont, de base, bien plus faciles : option-espace insère une espace insécable dans n’importe quelle application qui les reconnaît, ce qui réduit pour ainsi dire à néant le problème, mais on peut avoir envie d’optimiser encore plus sa frappe. Pour ma part, dans le feu de l’action, je n’ai pas envie de me contorsionner les doigts pour insérer ce caractère dès que c’est nécessaire.

La solution ? Là encore, l’autocorrection, pour se fixer une chaîne de caractères facile à taper qui va insérer toute seule l’espace requise. Mais on va faire ça au niveau du système :

Dans les Préférences Systèmes de macOS, allons dans “Clavier”, puis “Texte” :

pref-texte
Cliquez pour agrandir

Il est ici très facile de remplacer une chaîne de caractères brève par une autre (cela ne remplace pas TextExpander, mais ça suffit pour les besoins présents). Pour ma part, je tape simplement deux fois le caractère associé, ce qui est remplacé par le même signe de ponctuation précédé par une espace insécable. Mais n’importe quelle autre combinaison (sauf quelque chose qui débute par une espace) conviendra.

Le plus beau, c’est que ces réglages :

  • Fonctionnent dans n’importe quelle application acceptant du texte enrichi (comme TextEdit, Ulysses, les navigateurs web etc.)
  • Sont synchronisés par iCloud, ce qui signifie que vous conserverez les mêmes réflexes de frappe, si nécessaire, sur vos appareils iOS et donc sur les éventuels traitements de texte que vous utilisez dessus (comme la version iOS de Scrivener).
2019-06-07T22:42:37+02:00mercredi 5 octobre 2016|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

Procrastination podcast ép. 2 : “Où allez-vous chercher tout ça ?”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Où allez-vous chercher tout ça ?

« Comment trouver des idées ? » est l’une des questions les plus fréquentes qu’on pose aux auteurs. Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort explorent le fonctionnement de l’imagination et de l’inconscient, la recherche de l’étincelle qui donnera un récit, l’aspect profondément personnel de ce trajet – et comment, éventuellement, le travailler au quotidien.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:48:42+02:00lundi 3 octobre 2016|À ne pas manquer, Procrastination podcast, Technique d'écriture|1 Commentaire

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