Procrastination podcast s08e17 – Du jeu de rôle à l’écriture (et inversement)

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e17 – Du jeu de rôle à l’écriture (et inversement)“.

Le jeu de rôle et l’écriture romanesque sont proches voisins, et ceux et celles qui pratiquent l’un viennent souvent à l’autre ! En quoi les deux activités se nourrissent-elles, mais aussi, quelles sont les différences de pratique à conserver en mémoire ?
Mélanie n’est pas rôliste, mais elle connaît et situe l’activité et son poids dans l’imaginaire, alors que pour Estelle, c’était sa première école d’écriture ; elle en propose les forces majeures pour le romanesque, en particulier la connaissance d’univers et la plasticité intellectuelle. Lionel liste davantage de différences (notamment la visée ludique du jeu n’est pas celle de la fiction), mais rappelle que l’esprit de cocréation peut être vu comme identique dans les deux activités.

Références citées

  • Fabrice Colin
  • Jean-Philippe Jaworski
  • Mathieu Gaborit
  • Laurent Genefort
  • trpuver le podcast (Altaride?) ou on était interview
  • World of Warcraft
  • Laurent Kloetzer
  • L’Œil noir, jeu de rôle créé par Ulrich Kiesow
  • JRTM (Le jeu de rôle des Terres du Milieu), crée par Coleman Charlton
  • Son lointain successeur, L’Anneau Unique, créé par Francesco Nepitello et Marco Maggi
  • Rolemaster, jeu de rôle créé par Peter Fenlon, Kurt Fischer et Coleman Charlton
  • JRFR (Le jeu de rôle de Fontenay-aux-Roses)

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-05-13T17:00:13+02:00mercredi 15 mai 2024|Procrastination podcast|0 commentaire

« Lettre à Dark Vador », nouvelle disponible dans l’anthologie Textes de l’art

Je suis ravi de participer à l’anthologie du festival ImaJn’ère (rappel, c’est ce week-end !) avec une nouvelle un essai une diatribe un… texte autour d’une des sagas populaires les plus célèbres et ce qu’on en fait, public comme créateurs : « Lettre à Dark Vador ».

Je ne peux pas vous dire ce que c’est, je ne sais pas moi-même, mais ça a plu à l’anthologiste, Manon Tardy, alors j’espère qu’à vous aussi.

Couv. Boris Beuzelin

Seigneur Vador, 

C’est coincé dans un congélateur à poissons que je vous écris cette lettre. J’espère qu’elle vous parviendra ou, du moins, que votre schizophrénie latente vous permettra de la lire. Certes, j’écris à un mort mais, d’une part, votre esprit survit, d’autre part, les contrées de l’imaginaire autorisent tous les sauts sémantiques et toutes les simultanéités. 

C’est une triste déchéance fictive que la mienne : jadis, je me plantais, hiératique, les abdominaux moulés par le néoprène, devant les krakens et autres monstres marins dentés que comptent les profondeurs de cette planète aquatique ; sans l’ombre d’un scrupule, je les dressais à sauter dans des cerceaux ou à danser en rond pour émerveiller les touristes du zoo. Mais vous, Seigneur, vous qui étiez le sang et le symbole de cet univers parallèle, a long time ago, far, far away, vous avez subi un terrible retour du sort, un odieux camouflet qui vous a fait dégringoler de votre piédestal aussi brutalement que le pendu chute de son tabouret. Vous n’êtes plus rien et, par résonance symbolique, moi non plus. Déçu de cette galaxie, ma résidence s’y est donc étriquée ; j’habite désormais dans un congélateur. Que vous ont-ils fait, ô mon Seigneur ? Qu’êtes-vous devenu ? 

L’anthologie sera disponible à l’occasion du festival, ou bien en ligne sur sa boutique (l’occasion de découvrir les éditions passées). Et elle propose un très beau sommaire, mêlant jeunes plumes (l’anthologie ouvrant ses pages à un appel à texte annuel) et… comment dit-on ? Vieilles ? Mon dieu.

Bref :

Au sommaire de l’anthologie :

  • Je maquille le charnier (Morgane Stankiewiez)
  • Dans la peau du mécène (Bruce Holland Rogers) (texte que j’ai aussi eu la joie de traduire, excellent aperçu de son recueil Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel)
  • Quelques gouttes de rouge et de bleu (Nadia Coste)
  • Toccatina forte (Vincent Dionisio)
  • Partitions (Audrey Pleynet)
  • Détails de l’exposition (Jean-Claude Dunyach)
  • Ô mon Ulyssea (Morgane Stankiewiez)
  • Rien qu’une larme (Wilfried Renaut)
  • Les Peintures d’ocre (Aude Constans)
  • Le Plan (Antoine Lencou)
  • Parfums d’un monde oublié (Aude Lapadu-Hargues)
  • Elle est un autre (Jérémy Bouquin)
  • Lettre à Dark Vador (Lionel Davoust)
  • La Nuit (Morgane Stankiewiez)
  • Le Dit des deux conteuses (Fabien Clavel)
  • La dernière oeuvre d’Art (David Coulon)
  • Bankable (Anne-Justine Jasinski)
  • La Catin de Babylone (Morgane Stankiewiez)
  • La Foudre pétrifiée (Oksana & Gil Prou)
  • Vénus de Manille (Eric Vial-Bonacci)
  • Béton, plâtre & parpaing (Xavier Lhomme)
  • Bed and Barbèque (Francis Carpentier)
  • La Chaîne et la Trame (Caza)
2024-05-13T16:59:18+02:00mardi 14 mai 2024|À ne pas manquer|0 commentaire

Ce week-end, rendez-vous à ImaJn’ère ! (Angers)

Ce week-end, c’est le très chaleureux et joli salon ImaJn’ère, à Angers !

Avec des rencontres, dédicaces, tables rondes et expositions, bien sûr, pendant tout le week-end ; cela se tiendra aux Salons Curnonsky et l’entrée est gratuite.

J’y serai pour ma part du samedi en fin de matinée jusqu’au dimanche fin d’après-midi, et j’aurai le plaisir de participer à une table ronde samedi à 11h30 sur l’intelligence artificielle par l’approche éthique et juridique avec Ronald Bousseau et Caroline Juguet, animée par Pierre-Marie Soncarrieu.

On s’y retrouve !

➡️ Le site d’ImaJn’ère

2024-05-13T16:53:26+02:00lundi 13 mai 2024|À ne pas manquer|0 commentaire

Deux places viennent de se libérer pour la retraite créative en forêt d’Orléans

Hop, hop, telex télématique newsflash télégraphe : suite à deux désistements, deux places sont à prendre pour la retraite créative sur le conflit narratif en forêt d’Orléans à la fin du mois (27-31 mai).

Vous pouvez découvrir le programme et réserver sur le site de Parenthèse Tiny House (si la retraite affiche encore complet au moment où je publie ça, c’est que le site n’a pas encore été mis à jour : n’hésitez pas).

2024-05-12T10:19:22+02:00dimanche 12 mai 2024|À ne pas manquer|0 commentaire

Annonce de service : le blog n’héberge pas d’articles tiers non sollicités

Un rapide mot parce que je reçois de plus en plus de mails en ce moment sur le sujet (étrangement avec la montée des LLMs…) : le blog n’héberge pas d’articles de tiers non sollicités.

Quand des articles écrits par des tiers sont apparus ici – et avec plaisir –, ils ont tous été sollicités au préalable (souvent la reprise d’une solution technique à laquelle je n’ai pas accès pour diffusion publique). Il peut arriver évidemment qu’au fil d’une conversation en ligne ou ailleurs, l’idée d’un article en commun ou hébergé émerge – mais une chose est sûre, elle n’émergera jamais d’une proposition random via le formulaire de contact ou par des mails qui arrivent en direct d’inconnus.

Ici, c’est mon bar, et on ne passe pas derrière le bar sans l’accord du barman, et on n’obtient pas l’accord du barman sans faire copain avec le barman. Ça semble assez logique.

2024-04-26T17:53:24+02:00mercredi 8 mai 2024|À ne pas manquer|0 commentaire

La combinatoire des “Intelligences Artificielles” et la création artistique humaine n’ont rien à voir (et il faut arrêter avec ça)

Les grands modèles de langage (LLMs), appelés communément Intelligences Artificielles, véhiculent évidemment un certain nombre de fantasmes (récemment, dans la série de télé-réalité The Circle, l’un des “candidats” était en fait une IA – et je trouve vertigineux d’être seulement en train d’écrire cette phrase tranquillou bilou), mais aussi de notions qu’on va poliment appeler des conneries, véhiculées par des techbros et reprises aveuglément par des nigauds, que désamorcer prendra(it) plusieurs articles, et si j’ai le courage j’irai, mais pour l’instant, aujourd’hui :

Cette idée répandue que, au bout du compte, la création artistique humaine n’aurait rien de spécial, car l’inspiration venue des œuvres rencontrées au cours de la vie et les entrants d’un modèle de langage sont finalement de même nature : la recombinatoire.

Fucking bullshit.

D’abord, un rappel extrêmement rapide de la manière dont fonctionne un LLM : après avoir été nourri d’une colossale quantité de textes, le modèle apprend statistiquement à enchaîner les mots selon des probabilités correspondant à ce qu’il a vu dans son dataset. Par exemple, après un sujet tend à venir un verbe, puis tend à venir un complément (je schématise). La question qu’on pose au modèle, plus le contexte éventuel qu’on lui donne (le prompt) va pondérer le modèle de manière à orienter sa réponse de façon cohérente avec la demande de l’utilisateur·ice. Il ne s’agit pas d’écrire quelque chose de vrai, mais quelque chose qui soit statistiquement vraisemblable dans le contexte donné (d’où les hallucinations et inventions).

De façon fondamentale, il fait de la combinatoire à partir de ce qu’il a reçu, un peu à la manière de « La bibliothèque de Babel » de Borges. Il ne peut rien sortir qu’il ne lui ait été entré.

De ce fonctionnement, les techbros assènent qu’au final, la création artistique est identique : un humain reçoit un certain nombre d’inspirations dans sa vie, il est exposé à des œuvres, et recompose la sienne à partir de ce qui est venu avant lui. C’est la vieille idée (tout aussi fallacieuse, tout cas dans son application étroite, mais un seul combat à la fois) que “tout est remix”. Donc, la création humaine n’a rien d’original, les LLMs feront aussi bien, et l’activité créatrice en soi n’est pas originale non plus. (Venez greffer par-dessus le discours ahurissant que les créateur·ices sont des “privilégiés” et vous avez le tableau complet de la bêtise technique tonneau 2024.)

Again, fucking bullshit, et voici pourquoi.

Les gens ne recrachent pas, ni ne recombinent les entrants, ils les métabolisent. Ils les évaluent en permanence et les digèrent à l’aune de leur propre vie, et c’est ce regard qui préside à la composition d’une création. Et c’est ça qui compte. Même si l’on prend l’approche la plus réductionniste du cerveau et de l’existence (un point de vue bien triste, mais admettons ici), en postulant que nous fonctionnons exactement comme des LLMs (notre vision se construit strictement sur des entrants, sans réflexion intrinsèque, ce qui est sans aucun doute faux), nous avons une vie entière où puiser. Les LLM n’ont rien de cela. Nous vivons constamment des expériences, à chaque instant, qui nous nourrissent consciemment et inconsciemment, qui interagissent avec nos ambitions, rêves, peines et traumas – avec notre chair même –, ce qui alimente notre point de vue et, au final, se retrouve injecté dans notre travail, en partie à notre insu, d’ailleurs – et diffracté, en outre, par le prisme d’un autre personnage dans le cas de la fiction.

Tout ça, ça s’appelle bêtement vivre.

Parce que, ce qui compte dans une œuvre, ce n’est pas l’idée, c’est l’exécution. Prenez l’intrigue la plus vieille du monde – “le garçon rencontre la fille, la fille meurt” – et vous faites Tristan et Yseult jusqu’à West Side Story ainsi que les variations inverses comme Titanic. Personne n’achète une idée. Les idées, tout le monde s’en fout. C’est l’exécution sincère et personnelle d’une idée qui compose une œuvre. Et elle est nécessairement unique car elle s’enracine dans la personnalité du créateur·ice1, et donc elle est nécessairement originale.

Comme on dit dans l’écriture : “peut-être que tout a déjà été écrit, mais pas par toi.” Dans la création, c’est la réelle chose qui compte. C’est cette personnalité du regard qui va toucher le public. Malgré les aspects fondamentaux communs de l’expérience humaine, personne n’a la même vie, personne n’a le même regard. (On en parle tout le temps dans Procrastination.)

Plus un film est japonais, plus il est universel.

Akira Kurosawa

Par contraste, les LLMs ne peuvent recomposer que ce qu’on leur donne, sans recul, sans introspection, sans expérience – sans cœur.

Donc, réveillez-moi quand on leur filera un corps faillible et qu’il traverseront deuils, ruptures, vieillissement, euphories, extases, plaisirs à l’échelle d’une existence entière, et que cela informe leur vision2. Mais dans l’intervalle, ça n’a bon dieu de rien à voir et faut arrêter avec ces conneries.

Bref. Si l’aspect technique vous intéresse, je pose au passage cette vidéo de Bertrand Serlet (ancien VP d’Apple), assez ardue mais qui entre dans le détail technique du fonctionnement des LLMs, et qui montre la fondamentale différence avec l’expérience humaine.

  1. Soit dit en passant, c’est l’un des piliers philosophiques du droit d’auteur à l’Européenne, qui remonte à Kant et sa théorie de la personnalité.
  2. Soit, au rythme où vont les choses, quelque part comme le 25 septembre prochain, j’imagine.
2024-04-26T18:08:28+02:00lundi 6 mai 2024|Best Of, Humeurs aqueuses, Technique d'écriture|0 commentaire

Procrastination podcast s08e16 – Écrire quand on est neurodivergent

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Binary contents unsupported.

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e16 – Écrire quand on est neurodivergent“.

Épisode intime cette quinzaine, sur proposition du poditoire : Mélanie (sur le spectre de l’autisme) et Lionel (trouble obsessionnel-compulsif) livrent ce que c’est d’être auteur·ice neurodivergents. Comment l’aborder, le gérer, et surtout, quels superpouvoirs cela donne pour créer ! (Bien évidemment, leurs histoires sont personnelles, et ne sont pas à prendre comme des généralités.)
Mélanie livre qu’elle découvre encore beaucoup d’aspects de sa création qu’elle peut relier à des traits autistiques ; et combien le diagnostic a été précieux pour comprendre son approche et l’accepter sereinement vis-à-vis du monde.
Lionel, à l’inverse, n’est jamais aussi tranquille que lorsqu’il peut passer inaperçu en la matière… Comme les impératifs de la création sont les mêmes pour tout le monde, et il faut apprendre à se connaître et se gérer.
Les deux s’accordent sur l’originalité du regard que donne la neurodivergence, et la personnalité qui peut apparaître dans les œuvres, ce qui est un superpouvoir !

Références citées

  • Bienvenue à Gattaca, film d’Andrew Niccol
  • Tim Burton
  • Helena Bonham Carter
  • Edward aux mains d’argent, film de Tim Burton

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-05-16T10:15:05+02:00mercredi 1 mai 2024|Procrastination podcast|0 commentaire

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