Meta est un cancer pour l’humanité et la société, une entreprise malfaisante dont les pratiques et la culture sont irrécupérables. Récemment, Mark Zuckerberg a annoncé la fin de son programme de fact-checking et l’autorisation de formules et contenus déshumanisantes en droite ligne avec le gouvernement trumpiste, ouvrant grand les vannes à la désinformation. Rappelons aussi certains faits d’arme de cette merveilleuse entreprise au fil des ans parmi les plus notables (parce que la liste est interminable) :

Et dans un genre plus mineur, rien que la semaine dernière, il a été révélé que Meta a téléchargé illégalement environ 90 To d’œuvres littéraires pour nourrir son modèle de langage ; plus rien n’étonne, nous sommes totalement désensibilisés.

C’est une entreprise criminelle et pourrie jusqu’à l’os qui a confisqué, monétise et manipule l’une des activités les plus fondamentales de l’humanité : le lien social.

Je ne crois pas à l’argument fréquemment asséné comme quoi il faudrait rester sur ces réseaux pour y combattre les notions (je refuse de parler d’idées) qui s’y propagent. C’est une entreprise sans fin, qui fait le jeu des adeptes du sealioning, et l’exode en masse de X (laissant globalement l’extrême-droite dans une chambre d’écho) a montré que priver les notions néfastes d’oxygène, les empêcher de se propager, de réagir, ne pas les débattre mais les refuser en bloc, peut fonctionner.

Mais, Davoust, les gens ont bien le droit de s’exprimer comme ils veulent, non ? Tu vas rester dans ta bulle de filtrage ? Et la liberté d’expression, alors ?

La liberté d’expression doit impérativement s’accompagner d’un autre droit : la liberté d’information, et l’un ne peut pas fonctionner sans l’autre (merci Heather Marsh). Or, en arrêtant le fact-checking, Meta s’assure bien qu’il soit impossible d’accéder au second. L’algorithme de Meta a toujours été opaque, et l’entreprise peut donc vous présenter (comme depuis toujours) ce qui l’arrange sans que vous ne sachiez pourquoi ni comment. Cette opacité est évidemment en droite ligne avec des intérêts privés, qui ne sont pas les vôtres, ni ceux d’une population éclairée en possession de son destin.

C’est inacceptable, surtout vu l’état du monde et ce qui se passe depuis l’investiture de Donald Trump. (Cf la menace du dark enlightenment)

Notez bien que ça n’est pas, comme mon départ mal articulé en 2020, d’un refus total de toute forme de réseau social. Les réseaux restent un salon littéraire permanent, mais face à ce qui se passe, le confort de la chose est totalement négligeable face à la destruction collective opérée par Meta et l’impunité quasi-totale dans laquelle l’entreprise opère.

Le problème n’est pas le concept de réseau, la mise en contact de toutes les expressions possibles, mais l’opacité de leur fonctionnement, la conception d’algorithmes visant à retenir l’attention et promouvoir la dissension, et l’absence totale de contrôle de l’utilisateur·ice sur ce qui lui est présenté.

Je refuse de continuer à faire partie de ce système, et refuse dorénavant tout système algorithmique sur lequel je n’ai pas une information et/ou un contrôle suffisants. Pour cette raison, Bluesky – avec sa vue chronologique par défaut et ses outils de filtrage très puissants – ou Mastodon sont des alternatives tout à fait convenables, et j’ai même beaucoup de plaisir à utiliser Bluesky (où une grande partie de la profession a déjà migré).

Je ne quitte pas les réseaux, je quitte les algorithmes. Et plus rien d’estampillé Meta n’approchera ma vie publique1.

Comment suivre à partir de maintenant ?

Si vous voulez me faire l’honneur de continuer à me suivre, merci ! Cela recentre simplement les canaux (ce qui n’est pas un mal non plus) :

  1. C’est plus compliqué de faire migrer les contacts de WhatsApp à Signal, mais je m’y emploie.