Finalistes du prix Masterton 2010

Ha, et je voulais aussi me faire l’écho du prix Masterton 2010, lui aussi décerné par un jury de professionnels, mais préférant une orientation fantastique ou horreur. On peut noter avec intérêt la présence de Maxime Chattam parmi les finalistes ; qu’on apprécie son travail ou non, le fait qu’une signature aussi connue fasse des incursions univoques vers les littératures de l’imaginaire peut contribuer encore à leur désenclavement. Sire Cédric réussit un joli doublé avec un Enfant des cimetières qui a beaucoup fait parler de lui. Et je suis aussi très content pour Mélanie Fazi dont le texte est un bijou de sensibilité et d’ambiguïté.

Bravo à tous les finalistes ! (suite…)

2010-02-01T18:21:33+01:00jeudi 28 janvier 2010|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Finalistes du prix Masterton 2010

Imaginelf

Il est intéressant de constater combien l’appareil critique culturel s’est déplacé au fil des ans des supports papier établis vers le Net et notamment vers les blogs ; il s’y propose à présent tout un éventail d’études et de chroniques de qualité, avec à peu près tout le spectre de profondeur qu’on peut souhaiter, de la simple notice à la dissertation de fond. Les deux seuls reproches qu’on pourrait opposer à cette évolution sont, d’une part, la baisse ou l’absence de rémunération des chroniqueurs (mais ils n’ont jamais été vraiment bien payés, quand ils l’étaient), et, d’autre part, une perte d’une certaine systématisation (le blogueur indépendant critiquant principalement ce qu’il rencontre au fil de ses lectures et de ses goûts au lieu de suivre une actualité exhaustive). (suite…)

2010-02-01T18:22:05+01:00lundi 25 janvier 2010|Le monde du livre|2 Commentaires

Vouloir faire taire et manquer soi-même l’occasion de la fermer

C’était à propos de tout autre chose, mais Lelf a eu sur Facebook un cri du coeur qui résume très bien la situation :

Putain, j’en peux plus de toute cette connerie.
C’est moi ou ça s’accélère ce genre de connerie ?
Est-ce que j’ai dit que je trouvais que c’était une connerie ?

Le mot-clé étant ici « accélérer ». Les esprit tranquilles affirment que la multiplication des ratés, des scandales, des déclarations patentes d’imbécilité ne sont que la marque de la circulation accrue de l’information, et l’appréhensif souhaite y croire – dormez, braves gens, tout va bien.

Sauf que. Sauf que se produisent la même semaine deux bévues d’une bêtise tellement crasse, d’une ignorance tellement invraisemblable venant d’instances dirigeantes, supposément responsables, éclairées et réfléchies, qu’on ne peut s’empêcher d’y voir, au minimum, un signe des temps. Et de nourrir, à tout le moins, des pensées incendiaires. (suite…)

2010-02-01T18:24:13+01:00vendredi 13 novembre 2009|Le monde du livre|9 Commentaires

Quelques souvenirs des Utopiales 2009, quand soudain, un Shoggoth

Contrairement à mon habitude, en raison d’impératifs de travail et d’emploi du temps, je n’ai pas pu assister à l’intégralité des Utopiales cette année (mais qui se plaindrait de devoir rester chez soi pour écrire ?). Cependant, j’ai quand même eu le plaisir d’y passer le week-end, et j’y ai trouvé une atmosphère peut-être plus détendue que l’année précédente (constat apparemment partagé par beaucoup, comme Mélanie Fazi) mais aussi bouillonnante de projets en tout genre, notamment avec l’avènement de plus en plus marqué de l’e-book et des nouveaux modes de distribution par le Net. Je me suis aperçu que cela faisait deux ou trois ans que je n’avais pas senti ce genre d’effervescence en festival, cet esprit d’entreprendre. Je ne suis pas en train de dire qu’il ne passait rien depuis trois ans, bien sûr, mais j’ai senti une curiosité studieuse, une certaine envie de prise de risques assez peu conventionnelle.

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2010-02-01T18:24:18+01:00lundi 9 novembre 2009|Le monde du livre|8 Commentaires

Worldcon : jour 4

Service d'ordre au taquet

Dawaaaaaaaaa

Et voilà, c’est fini… Et j’ai donc la sensation frustrante de n’avoir vu qu’un quart de tout ce que la convention avait à offrir. Forcément, mais n’empêche : j’aurais voulu m’initier à la filk, mieux voir les costumes, traîner un peu plus du côté des panels éditoriaux américains… Impossible de tout faire.

La fatigue s’accumulant, j’ai observé un rythme plus réduit ces deux derniers jours, mais encore une fois riche en rencontres ; j’ai eu le plaisir de discuter longuement avec Sheryl Curtis, la brillante et charmante traductrice des nouvelles de Jean-Claude Dunyach, chez qui j’avais eu le plaisir la veille au soir d’assister aux feux d’artifice donnés par la ville de Montréal pendant tout l’été, soirée qui s’était poursuivie en longs échanges sur la technique littéraire avec Laurent Genefort et Lucas Moreno.

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2010-02-01T18:26:48+01:00mardi 11 août 2009|Le monde du livre|1 Commentaire

Worldcon: jour 3

La nuit devait être de courte durée car je tenais absolument à venir au business meeting de la convention. Ces réunions, auxquelles tout participant de la Worldcon peut assister et où il peut voter, décident de l’avenir d’un certain nombre de projets de la science-fiction américaine, dont le lieu des conventions suivantes et la forme des prix Hugo.

None shall pass.

None shall pass.

C’était pour cette raison que je souhaitais particulièrement assister à la réunion du matin. Cheryl Morgan a alerté l’opinion sur le projet de suppression de la catégorie semi prozine, réduisant les revues aux fanzines et aux revues professionnelles, sans moyen terme. Exit donc la reconnaissance de Locus ou de Clarkesworld.

La forme même de la réunion est assez impressionnante, avec une discipline ferme quant au temps de parole, à l’organisation des débats et aux propositions d’amendement, façon parlement, mais avec des geeks pour la plupart quinquagénaires proclamant sur leur T-shirt leur amour de Doctor Who et s’esclaffant à la moindre private joke. De quoi être encore plus consterné par notre Assemblée nationale.

La proposition d’abolition de la catégorie a été rejetée par environ deux voix contre une. Les défenseurs de la motion ont expliqué leurs raisons : mal définie et mal cernée, la catégorie nécessite une refonte entière, et comment mieux procéder qu’en la supprimant ?

Mouais.

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2010-02-01T18:26:53+01:00dimanche 9 août 2009|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Worldcon: jour 3

Worldcon : jour 2

Je suis faible, faillible, corruptible et parjure. Je m’étais promis de blogger tous les soirs sur la journée qui venait de s’écouler mais il n’a fallu qu »une ambiance chaleureuse et une compagnie intéressante pour me faire rester jusqu’à une heure indue aux room parties la veille au soir (donc le soir que je vais chroniquer maintenant – suivez un peu, enfin, quoi).

Mais comme cette introduction risque de suffire à me faire lyncher direct, je vais subrepticement reprendre du début avant qu’il ne soit trop tard. (Mais si, tout cela est très simple.)

Oui oui, l'effet est complètement raté, on est d'accord.

Oui oui, l'effet est complètement raté, on est d'accord.

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2010-02-01T18:26:57+01:00dimanche 9 août 2009|Le monde du livre|1 Commentaire

Worldcon : jour 1

Bon, mon horloge biologique indique 6h du matin mais je m’étais promis de chroniquer l’événement jour par jour, alors banzai.

Cette première journée qui se termine fut un grand moment de plaisir. Passée la première intimidation face à la taille proprement ahurissante de l’événement (la Worldcon occupe tout le palais des congrès de Montréal, propose des dizaines d’animations simultanées et une librairie qui ferait se pâmer tout bibliophile), on découvre un événement qui mêle à la fois interventions pointues sur le genre et atmosphère qui ne se prend pas au sérieux – l’enthousiasme du fandom tel qu’on l’aime. J’imagine bien qu’il ne doit pas être exempt de ses querelles de clocher, mais qu’importe : l’étranger que je suis ne les voit pas et profite.

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2010-02-01T18:27:01+01:00vendredi 7 août 2009|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Worldcon : jour 1

Worldcon : jour 0

… Ben oui, parce que ça commence en réalité que demain.

J’aime les aéroports. Pas seulement parce que ce sont des lieux riches de potentialités mais parce que tout le monde y a l’air factice, en plastique, disposé là, souriant, pour le bénéfice du vrai touriste. Je suis persuadé que c’est comme à Disneyland. De pauvres gars enfilent des peaux de voyageurs gais pour un salaire de misère et déambulent dans l’aérogare en prenant des vols qui n’existeront jamais. Les cravates en duty free sont perpétuellement recyclées. La moitié des gens assis sur les banquettes n’en décollent jamais, et personne ne s’en rend compte.

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2010-02-01T18:27:08+01:00jeudi 6 août 2009|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Worldcon : jour 0
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