Léviathan : Le Pouvoir, teaser 3
« Moi, toute petite créature insignifiante d’une planète perdue parmi des milliards de milliards d’autres, j’ai regardé l’univers en face, et je lui ai dit : je t’emmerde. » – Masha Turgueniev
« Moi, toute petite créature insignifiante d’une planète perdue parmi des milliards de milliards d’autres, j’ai regardé l’univers en face, et je lui ai dit : je t’emmerde. » – Masha Turgueniev
Bats-toi, Samantha Metzger. Déploie ton ardence et ris au nez des chiens de la mort qui t’appellent au repos.
(… si ça vous intéresse de voir un peu ce qu’il m’arrive d’écouter en boucle pendant l’écriture.)
Voilà. 2013 est tout neuf, on l’étrenne, on se plante encore en écrivant les dates et on doit tous changer des 2 en 3, mais on s’ y met. Après le bilan blog, celui, un peu plus sérieux, de ce qui se passe au niveau projets.
2012 a été une excellente année à ce titre ; la sortie de Léviathan : La Nuit, qui a été très favorablement accueilli et a transformé l’essai de La Chute ; la sortie de l’anthologie Reines et Dragons, co-dirigée avec ma camarade Sylvie Miller ; j’ai eu l’honneur d’être nommé coup de coeur des Imaginales ; j’ai eu le grand plaisir de participer à un certain nombre d’événements un peu différents des salons habituels, comme le colloque sur l’Antiquité à la Sorbonne ou Econo’mer à Brest. Et puis, lors de mon volontariat à Mull, j’ai vu des orques, et ça vous fait une année. (Ce serait bien que je retrouve et poste mon journal d’expédition avant l’été prochain…)
Ce que je vais faire en 2013 :
Le reste… se décidera au fur et à mesure ; si je disais tout ce que j’ai envie de faire, cet article ferait dix pages.
Je compte également, pour la première fois depuis une petite dizaine d’années, réarchitecturer ma routine de travail. J’ai tendance à trop me laisser accaparer par le Monde Réel (TM), tout particulièrement si je pars en débat enflammé sur un réseau social quelconque. Or, mon travail consiste à écrire des livres. (Ou traduire, ou anthologiser, etc.) Pas à me laisser accaparer par le Monde Réel (enfin, toutes proportions gardées, il vient en second). Auparavant, je laissais le Monde Réel m’accaparer le matin pour satisfaire ma tendance obsessionnelle-compulsive et j’écrivais l’après-midi ; dorénavant, afin de bien remettre au coeur de mon système ce qui, à terme, est ma seule véritable obligation (au sens d’avoir un contrat signé avec un chèque derrière et des lecteurs qui – gloire leur soit rendue – m’attendent avec des barres à mines si je ne rends pas les livres à temps) je commencerai par écrire, puis, si mon quota est rempli, alors je m’occuperai du Monde Réel – seulement en second lieu. Le raisonnement étant : si je rate un jour de blog, si je mets une semaine à répondre à un mail, ça n’est pas très grave. En revanche, si je ne remplis pas mon quota d’écriture, ça l’est – et en premier lieu pour moi, parce que ça me déprime totalement.
Mais cela ne devrait pas changer beaucoup de choses ici ni sur les réseaux, puisque je prépare de plus en plus mes articles avec un peu d’avance pour éviter la panique du dernier moment ; et ça me permet de fournir plus régulièrement aussi.
… et Dwayne de Heldadt marche avec lui.
« Si votre grand projet est si noble, parlez-m’en ; qui sait ? je prendrai peut-être ma carte du parti. » – Andrew Leon à Felix Mandylion.
Et sur le terrain des mots, il n’a même pas besoin de l’accommodat : discuter est tout de suite beaucoup plus simple quand vous savez que vous pouvez à tout moment écraser votre interlocuteur comme un insecte.
– Samantha Metzger parlant d’Alukar d’Harranmen, Léviathan : Le Pouvoir.
Auguste lectorat,
C’est aujourd’hui que je me lance pour de bon dans la rédaction de Léviathan : Le Pouvoir, suite et conclusion de la trilogie Léviathan, entamée avec La Chute et La Nuit.
Je dis bien la rédaction ; car, comme j’ai eu plusieurs fois l’occasion de le dire, cette histoire était planifiée en trois actes dès le début et, avant même d’écrire la première ligne de Léviathan : La Chute, je savais comment elle se termine. J’architecture très à l’avance mes livres ; j’ai besoin de connaître ma destination finale avant d’entamer le voyage proprement dit. J’avais, dès le début, au chaud dans mon OneNote, le plan phase par phase des trois volumes.
Après, « aucun plan de bataille ne survit à sa rencontre avec l’ennemi », disait Sun Tzu, et l’écriture révèle souvent des chemins de traverse, des scènes ou des péripéties imprévues qui ajoutent au sel de l’histoire. Parfois, l’évolution des personnages suggère de légères altérations du cap, et c’est bien normal ; cela fait partie du plaisir de la découverte. (Pour l’anecdote, par exemple, dans La Volonté du Dragon, le retour en arrière entre le généralissime Vasteth et le Dragon n’était pas prévu à l’origine.)
Depuis la fin de La Nuit, je me prépare et raffine donc mon plan de bataille en fonction de ce qui s’est réellement passé dans les deux premiers volumes, et je constate que je n’ai pas trop dévié de la direction d’origine. Je retourne avec grand plaisir à l’univers de la Voie de la Main Gauche, vers ces personnages avec qui je cohabite au long cours, Michael, Masha et Andrew, mais aussi les moins fréquentables, Julius, Alukar, Eldred Kyne, et les élements instables, Puck, Felix Mandylion, l’Ombre de Dwayne de Heldadt. Un peu d’appréhension, aussi : vais-je leur faire honneur comme le le voudrais ? Ne vais-je pas tomber sur des difficultés imprévues au fil de l’écriture ? Et surtout, la conclusion de la série – qui, je l’espère et pense pouvoir le dire, devrait comporter une certaine part d’inattendu – remplira-t-elle ses promesses narratives ?
ll n’y a qu’une seule façon de le savoir, se retrousser les manches, écrire, persister même dans les difficultés, puis relire, retravailler, jusqu’à satisfaction.
D’ici la parution – au printemps prochain si tout va bien -, une nouvelle inédite se déroulant dans l’univers de Léviathan sortira très bientôt. Comme les autres (« Regarde vers l’ouest », « La Terre comme témoin » et « La Voie du Serpent »), elle n’aura pas de lien direct avec les livres, mais offrira un point de vue complémentaire, une histoire ponctuelle tempérant la séparation binaire entre Main Gauche et Main Droite.
Et pour les lecteurs de la série qui attendent le volume 3 (merci pour votre enthousiasme et votre impatience, cela fait vraiment chaud au coeur, je n’imaginais pas que cette série pourrait susciter une telle passion !), un petit teaser… Les citations qui se trouveront en exergue dans le livre (deux, comme pour les précédents) :
« La liberté coûte cher, mais on peut en payer le prix. » – Carlos Castaneda, Histoires de pouvoir
« L’oiseau se bat contre l’œuf. L’œuf est le monde, qui veut naître doit d’abord détruire un monde. » – Hermann Hesse, Demian
Veillez sur les ténèbres.
J’ai pour ainsi dire terminé la correction des épreuves de Léviathan : La Chute, le gros projet sur lequel je travaille depuis un an et demi (et auquel je réfléchis depuis une bonne dizaine d’années). Vu que c’est une grande aventure au sens éditorial comme narratif, et que le livre est pour ainsi dire sur des rails à présent, il est grand temps de lever le voile au-delà des petits avant-goûts que j’ai pu donner ici et là.
1984, aux larges des côtes canadiennes. Surpris par une redoutable tempête hivernale, le ferry Queen of Alberta fait naufrage. Parmi les rares rescapés de cette catastrophe, le petit Michael Petersen, sept ans, a assisté à la disparition de ses parents.
2011, Los Angeles. Michael, désormais adulte et père d’un petit garçon, nourrit à l’égard de cette mer qui lui a tout pris une fascination mêlée de peur. Devenu chercheur en biologie marine, il se porte volontaire, malgré l’appréhension et la culpabilité d’abandonner les siens, pour une mission dans les glaces de l’Antarctique.
Or, il est loin de se douter que cette expédition suscite l’inquiétude au sein d’une mystérieuse organisation séculaire, le Comité, dont les membres ont développé au fil du temps des pouvoirs infiniment supérieurs aux capacités humaines. Un de leurs agents, Masha, est personnellement chargé de veiller à la bonne marche d’une machination que le chercheur risquerait de mettre en péril. Ses directives sont claires : Michael ne doit jamais atteindre l Antarctique.
Mais Masha refuse d accomplir aveuglément sa mission : elle est bien déterminée à percer le secret qui entoure Michael. Car ce dernier représente pour elle plus qu une simple cible…
D’Amérique en Antarctique, de complots en trahisons, Michael et Masha, alliés qui s’ignorent, devront combattre un ennemi bien plus terrifiant que la mort. Il leur faudra plonger en eux-mêmes et affronter leur propre part d ombre, au risque se s’y perdre.
Léviathan : La Chute est un thriller, ainsi que l’annonce la couverture, mais c’est également une histoire de voyage, d’aventure et de trajet personnel, avec en filigrane une composante ésotérique et initiatique forte, fondée sur la « Voie de la Main Gauche » (ce qui également le nom de l’univers où s’inscrit ce projet). En toute première approche, on peut avancer que cette voie regroupe les spiritualités, mysticismes et ésotérismes qualifiés de « ténébreux », c’est-à-dire qui ne redoutent pas de plonger dans des savoir interdits et bannis par les voies de la lumière (Main Droite) dans le but de servir les fins de l’individu. Wikipédia explique par exemple :
L’usage le plus moderne reconnait les religions qui se concentrent sur le culte d’une ou plusieurs divinités et l’observance de codes moraux stricts comme appartenant à la Voie de la Main Droite ; alors que les religions qui valorisent les buts personnels appartiennent à la Voie de la Main Gauche.
Nous ne sommes pas que dans le prêche de l’harmonie et de l’amour universel ; il est aussi question de mysticismes qui reconnaissent l’existence pour ce qu’elle est, sans complexe : un combat.
De la même façon que l’univers d’Évanégyre est en partie construit par des récits indépendants seulement reliés par une histoire sous-jacente qui n’apparaît pas au premier regard, l’univers de La Voie de la Main Gauche – qui est le nôtre – est déjà apparu dans des textes antérieurs, mais sans que je le signale. Ainsi, si vous avez déjà lu :
Alors vous avez déjà un eu avant-goût de l’ambiance et du discours, car ces deux textes se déroulent dans l’univers de La Voie de la Main Gauche (en version allégée et jeunesse pour « La Terre comme témoin »). Léviathan : La Chute présente en revanche l’histoire principale, faisant paraître les grandes figures et les événements bouleversant cet univers occulte, qui n’est ni plus ni moins que le nôtre où des puissances ténébreuses rôdent sous la surface – et où certains savent en tirer parti. Rien que de très authentique là-dedans, donc, n’est-ce pas… ?
Léviathan est une trilogie à suivre. Heureusement, il n’y aura pas trop de temps à attendre pour lire la suite ; en effet
L’ensemble sera publié aux éditions Don Quichotte, qui est une marque du Seuil, en rayon littérature générale ou thriller. Pensez donc à surveiller vos rayonnages hors imaginaire.
La Chute est un bon pavé de 400 pages, d’ailleurs déjà disponible en précommande sur Amazon. Je suis particulièrement enthousiaste de voir ce projet enfin éclore depuis les années que je le mûris et que j’attends d’avoir assez d’expérience pour m’y atteler. J’espère très sincèrement que vous apprécierez cette aventure à la jonction entre le thriller et le roman initiatique, et que vous vibrerez dans cette aventure aux côtés de Michael et de Masha.