Procrastination podcast s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4« .

Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une ! Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !

À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2025-04-11T14:45:26+02:00mardi 15 avril 2025|Procrastination podcast|0 commentaire

J’ai ENFIN choisi mon app de notes, mais il a fallu tout un voyage (Obsidian FTW)

Mais bon, je ne vais peut-être PAS vous parler du voyage, parce que sinon ça va finir comme cet article qui n’a jamais vu le jour quand on m’a demandé de récapituler un peu ma carrière et que ça s’est terminé en cinq parties autobiographiques que je n’ai jamais fini parce que

Tout le monde s’en fout

Et si je remonte à Evernote on n’est pas couchés.

Les notes posent un enjeu fondamental : le savoir, les idées, la base de connaissances, c’est le fonds de commerce d’un auteur, et de tout « travailleur du savoir » (knowledge worker). Avoir un outil puissant mais aussi adapté est crucial, et une fois Evernote quitté, j’ai eu une longue, longue traversée du désert. Et l’année dernière, je finissais par capituler en recommandant deux poids lourds du domaine, chacun adaptés à des approches différentes : Bear pour le minimalisme, Obsidian pour la puissance. J’ai utilisé les deux en parallèle pendant des années, mais ce stade, et finalement, j’ai définitivement élu résidence chez le second.

Mais pour cela, il a fallu deux prises de conscience :

  • Redémarrer un système de zéro directement dans Obsidian pour sortir du fatras ingérable de customisations contradictoires et d’idées inachevées qu’était devenu mon système principal (je vais vous saouler avec ça, mais c’est LE piège) ;
  • Architecturer la toute fin de La Succession des Âges pour me rendre compte que, effectivement, Obsidian est la seule application à allier l’agilité et la flexibilité nécessaires pour un tel travail de construction (que j’ai réalisé à une vitesse qui m’a surpris moi-même).

Ce qu’est Obsidian

Rappel rapide : Obsidian est une application entièrement gratuite de gestion de notes reliées (ils gagnent leur vie avec des add-ons payants, principalement synchro et publication publique).

À la base, Obsidian prend un gros dossier de fichiers texte (en Markdown, voir ce tuto rapide) – donc parfaitement transparents et lisibles même sans l’application – et va ajouter une surcouche de rendu, de visualisation et de présentation extrêmement puissante grâce à son balisage : mots-clés, liens wiki, graphe, dossiers, et surtout une architecture totalement (mais alors, totalement) ouverte. Obsidian compte plus de 2200 plugins à l’heure actuelle, et l’app est intégralement personnalisable, de son schéma de couleurs à l’emplacement des icônes en passant par la manière dont le moindre élément apparaît.

Et c’est là qu’est son énorme piège : Obsidian est tellement ouvert qu’on se perd très facilement à vouloir le personnaliser dans ses moindres détails.

Ne. Faites. Pas. Ça. Je suis tombé là-dedans pendant littéralement cinq ans (j’ai commencé à utiliser Obsidian aux alentours de juin 2020, à la 0.6), sentant que c’était l’outil que je devrais utiliser, mais incapable de l’apprivoiser avant de comprendre que j’essayais de faire trop de trucs à la fois dedans.

Pourquoi choisir Obsidian

Obsidian a, pour moi, quantité d’atouts qui en font l’outil parfait, avec l’équilibre juste de fonctionnalités, d’extensibilité et d’une fondation solide pour construire une base de connaissance censée accompagner un·e créatif·ve pour sa vie entière.

Même si Obsidian disparaît, les fichiers resteront lisibles. Vous avez déjà tenté de migrer depuis Evernote ? Voilà. Obsidian s’appuie le plus possible sur le Markdown, mais un certain nombre d’additions nécessitent forcément une syntaxe maison dans le texte ; celle-ci demeure compréhensible et utilisable même sans le support d’Obsidian. C’est sûr, c’est moins joli, un peu plus rebutant à utiliser, mais si j’ouvre mon fichier et que je vois [[Note bidule^45yhjp]], je sais que c’est un lien vers la Note bidule, paragraphe 45yhjp, et je peux simplement utiliser une recherche dans le texte pour trouver la chose. C’est trivial (testé sous Bear, qui ne comprend pas cette syntaxe) : Obsidian ne tient pas vos données prisonnières.

Obsidian a la meilleure expérience utilisateur qui soit. Oui, Obsidian est basé sur Electron, et oui, ça m’ennuie, mais les développeurs ont fait un travail prodigieux pour cacher la chose : menus natifs, optimisations de performance, réglages subtils d’apparence, on peut rendre Obsidian presque crédible comme app native. Mais surtout, l’expérience a été pensée au millimètre pour la rapidité d’exécution : ouvrir un fichier dans un onglet séparé, les comparer, en ouvrir un troisième, noter un truc dans un quatrième, tout se pilote au clavier avec une rapidité folle (et bien entendu configurable). Obsidian s’inspire ouvertement des environnements de développement logiciel, ou des navigateurs (avec des onglets) si ça ne vous dit rien, et le mode « onglets empilés » (le vieil Andy mode pour ceux qui savent) réplique de façon virtuelle l’idée de travailler sur plusieurs fiches étalées devant soi.

Ceci est mon Obsidian, que vous ne verrez quasiment jamais, car il m’est beaucoup trop personnel.

Obsidian ne vous impose pas de manière de travailler. C’est ce qui fait peur à la plupart des gens, et en effet, c’est là qu’on trouve des trillons de tutos YouTube vous expliquant comment organiser votre vault. Liens ? Tags ? Dossiers ? Recherche ? Vous faites ce que vous voulez. Ce sont vos données. C’est pourquoi il faut absolument commencer simple.

Obsidian est confidentiel par défaut. Obsidian utilise des fichiers texte et média à la base, en local sur votre disque. Leur service de synchronisation est chiffré de bout en bout. Pas envie de l’utiliser ? Les développeurs ne vous empêchent absolument pas d’utiliser une solution tierce. Débrouillez-vous. D’ailleurs :

Les développeurs ont une approche vertueuse. Les développeurs, puis le CEO qu’il se sont choisi, Steph Ango (Kepano) ont pour but de créer un outil vertueux et respectueux des utilisateurs. Jetez un œil à sa philosophie : Files over app, In good hands, 100% user-supported. J’ai longtemps échangé avec les développeurs au temps des débuts et quand j’ai demandé si leur service de sync serait chiffré de bout en bout, la réponse a été « bien entendu ».

Et enfin, donc Obsidian est intégralement personnalisable. Je le mets en dernier car, comme dit plus haut, c’est une bénédiction et un piège. J’utilise à l’heure actuelle une cinquantaine de plugins (donc beaucoup sont des petits, en mode « qualité de vie ») et une vingtaine d’extraits de code (presque exclusivement cosmétiques pour transformer Obsidian en Bear, cf ci-dessus). Vous n’avez aucunement besoin de faire tout ça. Moi, j’ai un OCD. Vous pas. Enfin, j’espère.

Comment bien commencer avec Obsidian

Apprenez les bases du Markdown en trois minutes. C’est indispensable et vraiment pas bien difficile. Je vous le dis tout net, avec cette fermeté rude mais aimante qui fait de moi un rude habitant du bush, mais chaleureux si on apprend à me connaître : si vous ne voulez pas faire cet effort, Obsidian n’est pas pour vous. Restez-en là.

Obsidian propose une doc technique détaillée, claire et fournie. Référez-vous ici pour l’installer et le configurer. Ça n’est pas spécialement difficile, il faut juste créer un « coffre » (vault) soit un dossier qui contiendra vos données.

Ne vous perdez pas. Quasiment toutes les fonctionnalités d’Obsidian sont optionnelles et apparaissent comme plugins (modules). N’installez rien de nouveau. Je le mets en rouge parce que c’est la base pour ne pas se perdre dans l’application : n’installez. Rien. De. Nouveau. Même si ça a l’air trop génial. Le bon réflexe avec cette app, c’est : ne rien installer qu’on n’ait pas l’intention d’apprendre et utiliser. (Vous pouvez par contre vous faire une deuxième vault de test pour y mettre tous les trucs rigolos qui vous amusent – c’est même recommandé pour apprivoiser une fonctionnalité. Prenez le bon réflexe du développement : un environnement de production, un de test.) Configurez l’app avec ces notions de bon sens :

  • Passez l’app en français dès maintenant (il restera des tas de trucs en anglais, notamment avec les plugins, mais ça vous simplifiera la vie pour des tas de trucs de formatage)
  • Dans les préférences, vérifiez que l’éditeur est bien configuré en « Aperçu en direct » (rendu de la syntaxe Markdown comme dans un traitement de texte classique)
  • Toujours dedans, dans Fichiers : vérifiez bien :
    • Toujours mettre à jour les liens internes est activé
    • Emplacement par défaut de la nouvelle note : Même dossier que le fichier
    • Utiliser les [[Wikilinks]] est activé
  • Modules principaux : n’activez QUE Explorateur de fichiers, Liens sortants, Rechercher, Récupération de fichiers, Rétroliens, Sélecteur rapide, Volets de mots-clés. Découvrez les fonctionnalités au fur et à mesure en lisant la doc et en vous demandant : « je vais vraiment utiliser ça ? » et surtout pas « wahou, ça a l’air trop cool »
  • Créez un dossier qui contiendra vos médias. (Le mien est dans Ressources/Media). En effet, les fichiers Markdown sont du texte, donc ils ne peuvent contenir de médias, mais Obsidian peut les stocker et les rendre en direct avec une simple référence du type ![[Image.png]] (voir la syntaxe Markdown). Configurez-le dans les préférences Fichiers et liens > Emplacement par défaut des nouvelles pièces jointes.

Réfléchissez ce que vous attendez d’Obsidian, en fonction de vos besoins et de votre manière actuelle de travailler. Obsidian permet à peu près de tout faire moyennant un peu de recherche ou de bidouille. Définissez votre produit viable minimal pour votre système de notes. De quoi avez-vous besoin pour commencer à écrire là, tout de suite ? Selon toute logique, avec la configuration ci-dessus, vous avez déjà quantité d’outils hyper puissants (liens wiki, liens aux blocs, transclusion). Apprivoisez la chose. Mais, pour vous donner une idée, mon Obsidian remplit tous les rôles suivants :

  • Capture rapide de mes idées, médias, en mobilité, incluant audio et image
  • Journal personnel, avec géolocalisation (important quand on vit sur un continent et travaille sur un autre)
  • Organisation et émergence créative, romans, sagas, idées diverses
  • Base de connaissance personnelle (Zettelkasten)
  • Base de données d’outils musique (synthés, matériel, équipement virtuel) (en cours de construction avec Dataview) (ouais, JE SAIS)
  • Il est BEAU (à mes yeux) (en gros, j’ai piqué l’apparence de Bear, hein)

Tous ces rôles ne lui ont pas été échus dès le début : je le répète, mais ne tombez pas dans ce piège ! On peut gérer sa vie entière dans Obsidian, mais n’essayez surtout pas de le faire dès le début, quoi que vous dise Jean-Michel de la Win sur YouTube. Conservez vos outils actuels, concentrez-vous sans doute sur le cœur de cible de l’outil – notes et émergence créative – et, une fois que ça marche bien, envisagez peut-être d’ajouter une brique en plus (la capture rapide ? Le journal ?). Je vous le dis, j’arrive à Obsidian après cinq ans de voyage.

Et enfin, lisez et relisez la doc. Vous savez ce qu’on disait autrefois ? RTFM – Read The Fucking Manual. La doc liée ci-dessus vous donnera la base de l’approche, et ensuite, petit à petit, ajoutez des choses (une bonne habitude consiste à avoir une fiche compilant toutes les choses qu’on pourrait ou avoir envie de faire).

Et vous savez quoi ? On va donc maintenant parler d’Obsidian. Oh ouiiii.

2025-02-24T01:15:56+01:00mercredi 26 février 2025|Technique d'écriture|12 Commentaires

Organiques corrections

Juste parce que c’est rigolo (ou bien peut-être névrotique) : ce n’est pas parce qu’on a des vélos pour l’esprit (des ordinateurs) que cela nous affranchit de manipuler, de toucher, de spatialiser l’information et en particulier nos notes avec ce bon vieux papier. Voire, en fonction des besoins, avec douze post-its, du scotch, des impressions de notes, des couleurs, le tout dans une espèce d’ardoise frankensteinesque qui pousse dans toutes les directions en fonction de là où il faut de la place :

Toutes mes notes de correction finissent à peu près sous cette forme, et ce pour chaque scène : ce qu’il faut faire, ce que je dois vraiment faire à la prochaine session, ce que je me rends compte que je dois faire en rentrant dedans en profondeur, et ce que j’ai fait. Parfois, la même idée se trouve notée sous trois formes différentes, mais ça la précise, la malaxe, la rumine, comme dit John Gardner. Ces notes sont de toute façon destinées à la déchiqueteuse au bout des quelques jours (au maximum) qu’il me faut pour retravailler la scène ; ensuite, elle est fixée, et on bâtit dessus pour avancer. Ça semble une manière de procrastiner de faire des découpages, mais j’ai découvert un réel bénéfice à manipuler de la matière, c’est rassurant, ça permet de tout avoir sous les yeux (ou presque, quand ce genre de planches se multiplie…) dans un ordre bizarre mais qui fait sens, et pour le peu de temps que ça prend, c’est hautement bénéfique. Et puis, fichtre, c’est fun.

En prime, vous pouvez apercevoir mon tapis de bureau PlayStation, mon Stream Deck avec sa coque bleue chopée sur Etsy, mon minuteur de pomodoros avec le D4 qui l’accompagne, et mon Gros Minet en Lego (lequel constitue, je dois me rendre à l’évidence, un de mes animaux totems).

2024-12-04T01:03:00+01:00lundi 9 décembre 2024|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Organiques corrections

Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Je suis hyper hypé (c’est vous dire) à la perspective de proposer une toute nouvelle retraite créative / stage intensif sur une semaine en 2025, sur un sujet que je ne crois pas avoir beaucoup vu enseigné en France, et pas du tout dans la sphère littéraire : organiser de A à Z son système créatif, mêlant idées, savoir, construction et production.

« Comment organiser mes idées ? Par quel bout prendre mon histoire ? Comment capturer tous les projets que je voudrais faire sans me noyer ? »

Ces questions animent quantité d’auteur·ices à tous niveaux d’expérience. L’esprit est une formidable machine à imaginer, mais mettre en ordre ses idées pour les concrétiser est beaucoup plus anxiogène. Heureusement, il existe des outils et des méthodes pour cela : le découvrir, les apprivoiser et, surtout, se les approprier forment l’objet de cette retraite, et ce sur la base des projets de chacun·e.

En gros, c’est la mise en pratique de tout ce que j’accumule sur ce sujet depuis cinq ans, partant de méthodes anciennes et analogiques comme le Zettelkasten, transformées et appliquées aux besoins de la création, et confiant aux outils modernes la plupart de la maintenance. L’idée, c’est de proposer des approches pratiques et simples pour, en un mot comme en cent, vaincre l’angoisse de la page blanche, gérer des projets de toute taille, et donner à ses envies créatives le maximum de liberté d’expression. On peut tout porter avec ces méthodes, de la courte nouvelle à la saga de la complexité de « Les Dieux sauvages » et d’Évanégyre au sens large. (Testé et raffiné au quotidien.)

Mais, contrairement à l’énorme complexité qu’on peut porter avec ces approches, la retraite et les méthodes proposées sont extrêmement simples : pas d’angoisse là-dessus. Je ne vous donnerai pas « la » parole et « la » façon de faire pendant cette retraite, mais les raisons pour lesquelles on peut se noyer dans sa création, au point de la fuir avec angoisse (been here, done that) et comment on peut y remédier avec des approches simples à la puissance décuplée par l’ère numérique. C’est leur application systématique et la mise en commun de toute idée ou notion dans le même environnement qui en débloque la force. Et si je vous proposerai des outils pour commencer, le but est que vous partiez de la retraire avec des principes, personnalisables pour vous, avec les outils que vous souhaitez.

Pour le dire autrement :

  • Je ne vais ❗️PAS❗️ vous vendre une vault Obsidian compliquée reposant sur cinquante requêtes Dataview et la nécessité d’apprendre le CSS et MySQL. Faut arrêter avec ça.
  • Je vais vous exposer un tas d’idées simples, qu’on va mettre en pratique certes à l’ordinateur parce que c’est plus pratique, mais que vous pouvez appliquer avec des carnets et un crayon sans jamais toucher un clavier1.

Et cela se déroulera dans un cadre fantastique, chez Parenthèse Tiny House, en forêt d’Orléans, au vert et au calme, pour une semaine à consacrer exclusivement à son art (bon, et à aller donner à manger aux moutons aussi parfois, si on veut) dans une tiny house rien que pour soi. Les journées se dérouleront de la façon suivante :

  • Un matin avec présentations des notions et méthodes et/ou travaux pratiques en commun
  • Une après-midi avec un exercice long de mise en pratique et de réflexion
  • Un temps de débriefing le soir sur les leçons de la journée.

Et plus en détail :

Attention, la retraite est strictement limitée à dix places. Ne tardez pas pour vous inscrire : il nous a fallu refuser du monde sur toutes les retraites précédentes…

➡️ Le programme détaillé avec les infos logistiques

➡️ En savoir plus sur Parenthèse Tiny House

  1. Alors oui, on utilisera Obsidian, mais pas tous les jours et uniquement dans sa version de base, pour deux raisons pratiques qui n’ont rien à avoir avec l’app : pour que tout le monde utilise le même environnement pendant la retraite, et parce que c’est gratuit.
2025-04-07T11:56:17+02:00mercredi 20 novembre 2024|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2« .

Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une ! 

Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre ! 

À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-12-02T01:54:45+01:00vendredi 15 novembre 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Le meme est connu.

Mais a-t-il une quelconque valeur ? Toujours à la recherche de l’organisation magique qui, évidemment, réglera tout problème de concentration, m’octroiera la clairvoyance ultime façon fin de 2001, et accessoirement rendra plus claires la myriade d’idées et de trucs que je garde en tête pour « Les Dieux sauvages », j’ai fini par me dire : eh ! Et si j’essayais Apple Notes ? On peut faire des liens entre notes façon wiki / Zettelkasten, maintenant…

Pourquoi c’est bien

En effet, Apple Notes offre des tas de trucs grands et petits qui rendent vraiment la vie plus facile, grâce à l’intégration profonde au système. Déjà, c’est la seule app à offrir une réelle intégration poussée entre écriture manuscrite et texte tapé. Il est facile et réellement agréable de prendre des notes à la main sur son iPad grâce à un très bon jeu d’outils d’écriture manuscrite, puis de passer sur son Mac pour les mettre en forme au clavier, et les deux types de contenu se mélangent proprement dans la majeure partie des cas. Évidemment, la reconnaissance de caractères est présente.

Je n’avais jamais vraiment essayé de mélanger les deux modes de travail, mais c’est extrêmement alléchant. La liberté offerte par la réflexion manuscrite s’allie à la tranquillité de tout retrouver au même endroit, au lieu de se trouver séparé entre apps, ce qui nuit à la distillation des idées dans leur forme définitive. Imaginez : vous griffonnez des trucs sans suite dans le même environnement où ces trucs vont peut-être donner une structure, une histoire, une saga. C’est difficile d’en revenir.

Comme mentionné plus haut, on peut aussi faire des liens entre notes (ce n’est pas nouveau, mais ça reste obscur pour pas mal de monde) : il suffit de taper >> dans le texte et l’app suggère une liste de notes récentes, ou bien l’on peut en créer une nouvelle. Les liens sont également renommés partout automatiquement si l’on renomme la note d’origine.

Notes propose d’organiser ses données par dossier et/ou par tag, et permet même de faire des requêtes simples pour créer des vues dynamiques de ses informations (« Montre-moi toutes les notes modifiées le mois dernier dans ce dossier avec ce tag »), dites « dossiers intelligents » (comme dans Mail ou le Finder).

La capture d’idées au vol dans Notes est extrêmement rapide, intégration au système oblige, avec la fonction des « notes rapides » accessible partout dans macOS et iOS, et inclut même à présent le dictaphone ! Pour meumeumer des idées de morceaux, c’est très pratique. Et sur iPad, on peut même configurer sa tablette pour ouvrir une note manuscrite depuis l’écran verrouillé rien qu’en tapotant l’écran avec son stylet, comme un bon vieux bloc-notes analogique (ou une tablette reMarkable). Toutes ces petites fonctionnalités réduisent la friction et permettent de faire chanter l’app sous ses doigts. La la la.

Enfin, si l’on a activé la protection avancée des données, toutes les notes sont chiffrées de bout en bout.

Mais c’est encore un peu branlant

Dans ce test, je me suis dit rapidement : « yeah, mais en fait, le meme a raison : les grandes personnes utilisent Apple Notes ». Et puis… argh. La friction qu’on enlève d’un côté, d’une façon très Apple, on la retrouve de l’autre, d’une façon hélas… très Apple aussi, en tout cas l’Apple des dix dernières années qui laisse des bugs ou des oublis incompréhensibles en place pendant des années.

Déjà, et c’est l’énorme point noir, la synchro fait un peu peur. C’est iCloud, on en a parlé, et dans mes tests sous iOS 18.à et macOS 15.0, j’ai eu des notes complexes (mélangeant donc plusieurs pages d’écriture manuscrite et du texte) qui, oh ben comme c’est surprenant, refusaient de se synchroniser. Depuis les versions .1, ça semble s’être débloqué dans mes tests ultérieurs, mais j’ai toujours un peu l’impression de conduire ma vieille bagnole avec iCloud : des jours elle démarre, des jours non. Or moi, j’ai besoin d’aller quelque part.

Ensuite, la performance de l’app fait peur aussi. Mon iPad Pro M4 flambant neuf chauffe comme ma vieille Surface Pro quand j’écrivais à la main dessus il y a dix ans, ce qui est complètement inacceptable, et l’app iPadOS lag aléatoirement (probablement en raison de la chauffe). Quand ça marche, c’est génial. Mais des fois, comme avec iCloud, ça tousse, et si j’accepte les compromis d’une app simple, j’attends une performance impeccable (c’est ce qui me ramène toujours à Bear).

Le formatage du texte est… bizarre ? Il semble que ça soit du texte riche, l’app propose des styles par défaut, donc ça ressemble de loin à un formatage standard, mais en fait non, on se rend compte qu’on peut changer absolument tout, comme la police et la taille du texte, mais seulement sur Mac, donc il y a des styles, mais ça n’est pas aussi propre que du Markdown… Bref : c’est bizarre.

Y a des tas de petits bugs ou de petites limitations. En vrac, les trucs rencontrés dans mon usage : les notes rapides permettent d’ajouter un lien au contexte où l’on se trouve (app, page web, mail) pour y revenir ensuite mais ils sont régulièrement inexacts entre plate-formes (le lien iOS ne marche pas correctement sous Mac) ; les tags ne sont pas hiérarchiques ; commande-clic sur un lien de note ne l’ouvre pas dans une nouvelle fenêtre, ce qui est vachement important pour manipuler rapidement ses notes ; on ne peut pas mettre les dossiers intelligents dans des dossiers normaux ; l’historique Annuler / Rétablir est vidé à chaque changement de note, ce qui augmente le risque de mauvaise manipulation irrécupérable ; on ne peut pas imprimer sur Mac plus que la page 1 d’une note contenant de l’écriture manuscrite… Rien de bien rédhibitoire individuellement, mais à force, ça fait beaucoup, et c’est agaçant de trouver des portions tellement propres et léchées de l’app, des moments où l’on se dit « wahou, c’est trop bien pensé » et d’autres qui arrêtent avec un « quoi ? on peut pas faire ça ? mais what the otarie ? »

Enfin, et c’est le point le plus ennuyeux à l’heure actuelle pour une base de connaissance : Apple Notes ne propose pas de backlinks (de lien retour), c’est-à-dire une section montrant toutes les notes dont les liens pointent vers celle sur laquelle on travaille (ce qui n’est pas rigoureusement indispensable, mais tellement pratique). Il existe cependant à ma connaissance trois façons d’importer cette fonctionnalité :

  • Avec les apps ProNotes ou Alto.computer (uniquement sur Mac) qui ajoutent des boutons discrets à l’interface pour proposer une liste de liens retour,
  • Ou avec un Raccourci malin qui fait une recherche dans la base sur le titre de la note (je l’ai vu faire, je n’ai pas d’exemple tout fait à proposer)

Mais ça veut dire dépendre d’un outil tiers pour une fonction considérée incontournable par beaucoup… Et c’est fâcheux.

On fait quoi ?

Évidemment, les projets de développement pour cette app étant encore plus opaques que la volonté de Zeus, vous avez la totale liberté de sacrifier une biche pour lire ses entrailles et voir si Apple projette un jour de remédier à tout ça, ou bien si ça va rester en l’état pendant les douze prochaines années. 

Sur le papier (électronique), Apple Notes offre ce qui s’approche le plus du Graal : une app qui fait tout suffisamment bien pour proposer un jeu de fonctionnalités cohérent, certes moins puissant que pour d’autres outils spécialisés (pas de vue graphe à la Obsidian, mais ça n’est pas l’idée), mais dont l’intégration produit plus que la somme des parties. Hélas, l’érosion de l’assurance qualité d’Apple se fait sentir assez fort ici, et le verrouillage des données sous un format propriétaire (on peut toujours exporter, mais ça n’est pas aussi portable qu’un bon vieux fichier Markdown) me rend vachement frileux.

L’année prochaine, peut-être. S’ils ajoutent les backlinks, par exemple… va falloir discuter.

2024-11-06T00:12:34+01:00mercredi 6 novembre 2024|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Combien de vaults Obsidian peuvent-elles danser sur une tête d’épingle ?

Une question assez fréquente sur les apps de notes, les PKM, la gestion de la connaissance, les knowledge graphs, les Zettelkasten, tous ces machins :

Vaut-il mieux avoir un seul environnement de notes, ou plusieurs ? Une seule ou plusieurs bases de connaissances ?

Plus prosaïquement : t’as une seule vault Obsidian ou plusieurs ?

Avant de répondre à ça, considérons que nous affrontons déjà, par la force des choses, une fragmentation de nos environnements de pensée, ne serait-ce que par les applications utilisées. Une personne un brin intéressée par l’organisation de ses notes aura en général trois ou quatre environnements distincts :

  • Une base de connaissances proprement dite (Obsidian et al.) ;
  • Un environnement de réflexion libre (notes manuscrites / carnets / app de notes à la main type Notability) ;
  • Un journal (potentiellement le carnet sus-cité, ou bien une app spécialisée type Day One) ;
  • Un environnement de capture (encore le carnet, ou bien une app spécialisée type Drafts).

Voire une base bibliographique (Zotero, DEVONthink, etc.)

Dans les faits, donc, on est déjà forcé de séparer les environnements dans une certaine mesure, pas forcément selon les projets, mais leur étape de réflexion ; en gros, on part de la capture pour développer dans un journal et/ou réfléchir librement pour distiller les idées dans sa base de connaissances (et produire un résultat, évidemment).

Et je pense que ça n’est pas génial pour la création. En effet, on veut pouvoir passer librement d’une étape à l’autre afin de développer ses idées ; dans l’absolu, il n’y a pas de frontière claire établissant « à partir de maintenant, cette idée floue est un projet à développer assidûment » – même si on peut parvenir à une telle décision, et qu’on le fait. Mais dans les étapes d’élaboration, il n’est pas rare, je crois, de paumer ses idées : « dans quel carnet se trouve cette fantastique idée de roman que je veux faire maintenant tout de suite ? »

Ce serait chouette de pouvoir conserver le continuum intact.

La création, l’émergence et le développement des idées, en particulier dans le domaine artistique, se nourrissent d’absolument tout. D’une photo prise sur le vif dans la rue lors d’un voyage, d’un échange à cœur ouvert avec un ami, d’une réflexion dans son journal, de notes griffonnées sur un coin de table. J’ai mis au point une de mes plus importantes prises de conscience créatives récentes dans un moment de désœuvrement entre deux portes parce que je cherchais à démontrer la nocivité du système PARA pour la création artistique. On ne réfléchit jamais aussi bien que quand on se laisse vagabonder ; c’est pourquoi tant de bonnes idées viennent sous la douche.

Donc : combien de vaults Obsidian ? Combien, au sens large, d’environnements de pensée ?

Un.

Un seul, qui compilera au maximum tous les éléments formant la réflexion conduisant à la création : captures à la volée, notes manuscrites, Zettelkasten, et bouts et constructions relatifs aux projets en cours, notés parce que c’est chouette, sans nécessairement viser d’objectif dans un premier temps – dans un tel environnement, il vient un moment où l’objectif se décante et où une idée est devenue suffisamment mûre pour engendrer une production assidue.

C’est une distillation continue.

Deux caveats à ça; quand même :

Si vous avez une activité purement externe sans rapport aucun avec la création (un boulot alimentaire nécessitant des notes), vous pouvez décider de la séparer de votre environnement de réflexion mais, même là, je trouve cela dommage. Cette activité, même si vous la détestez, fait partie de vous. Il y a sans doute des éléments créatifs à en tirer. Ne serait-ce, le cas échéant, que votre détestation qui peut devenir une satire, une parodie, ou juste une catharsis.

Et, comme dit plus haut, les outils impliquent en général une séparation des étapes de réflexion. Aucune app ne fait tout bien : Obsidian fonctionne mal pour les notes manuscrites, la capture de photos avec Drafts est puissamment compliquée, Notability ne sait pas faire de liens entre notes.

C’était jadis la belle promesse d’Evernote qui demeure, encore aujourd’hui, peut-être l’app qui arrive à recouvrir un maximum de domaines d’activité. Hélas, en 2024, il est impensable d’employer un service qui ne soit pas chiffré de bout en bout, et Evernote fait franchement tout de plus en plus mal.

Mais c’est en train de devenir mon nouveau Graal : l’application qui me permettra de tout combiner (et les pratiques que je peux lâcher pour y parvenir).

Knowledge graph, un exemple
2024-10-21T06:16:43+02:00mardi 22 octobre 2024|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Combien de vaults Obsidian peuvent-elles danser sur une tête d’épingle ?

Quelle app pour ses notes (PKM) en 2024 ? Bear notes ou Obsidian.

Okay, ça fait une éternité absolue (par opposition à l’éternité relative) que je promets de parler d’applications de notes, pour construire sa base de connaissances, son journal, ses illuminations sur la vie, l’univers et le reste, j’ai longtemps été un utilisateur acharné d’Evernote mais l’application s’est perdue (en plus de ne pas offrir de chiffrement de bout en bout, ce qui me semble impensable en 2024), j’ai exploré le sujet de long en large, ouvert des comptes d’essai et de bêta-test chez absolument tout le monde (Notion, Onenote, Roam, Tana, Standard Notes, Craft, The Archive, Capacities, Reflect, Logseq, Anytype, Amplenote et j’en passe, j’ai tout, je dis bien tout essayé) et il est venu, le temps des cathédrales.

Qu’est-ce qu’on utilise comme app pour noter ses idées, les construire et les conserver ?

Avec un pareil sujet, j’ai fini par me faire une raison : il est impossible de recommander une application ultime qui convienne à tout le monde, à la fois en raison des différences de mode de travail et des plate-formes. Il va donc être question de deux, les meilleures dans leurs genres respectifs, couvrant le meilleur des fonctionnalités que l’on recherche.

Les fonctionnalités nécessaires

À mon sens, une application de gestion de la connaissance (PKM, comme on dit dans les cercles initiés, pour Personal Knowledge Management) doit présenter a minima les fonctionnalités suivantes :

Une expérience utilisateur (UX) réfléchie et fluide pour permettre de penser rapidement et efficacement. Cela inclut entre autres : des raccourcis clavier nombreux, une interface minimisant le nombre d’interactions pour arriver à la commande désirée, la possibilité de travailler simplement sur plusieurs documents en parallèle. Pouvoir automatiser des tâches est un bonus.

Une application « local first« . On veut pouvoir travailler dans n’importe quelle condition avec l’Internet qu’on a (ou qu’on n’a pas), que ce soit sur ses notes ou ses attachements. (Cela exclut notoirement Notion et Craft.)

Une application soucieuse de la vie privée. Une solution de synchronisation chiffrée de bout en bout est idéale.

La possibilité de relier ses notes entre elles. Les liens entre fiches et documents sont indispensables pour construire une base de connaissances puissante (voir la série Geekriture) et l’on veut pouvoir inventorier les liens pointant vers un document donné (backlinks).

Des options de formatage avancées, notamment les tableaux.

Un format de document ouvert ou au moins une facilité d’export de ses données, on rédigera idéalement en Markdown, ou au moins, il sera possible d’extraire ses données sous ce format. Les applications vont et viennent ; on parle de gérer une base de savoir censée durer sa vie entière, ce qui dépasse la longévité moyenne des outils informatiques.

Une application fonctionnelle sur mobile. Les idées frappent à tout moment et généralement quand on n’a que son téléphone avec soi : il faut pouvoir au minimum capturer ses idées sur mobile.

Ne pas casser le compte en banque.

Bear et Obsidian

Bear et Obsidian sont les deux applications qui recoupent au maximum ces fonctions de façon la mieux fichue avec le moins de désagréments dans les autres domaines, mais elles s’inscrivent dans deux philosophies relativement opposées, en plus de ne pas forcément être disponible partout.

Bear est l’application des minimalistes (ou des personnes faciles à distraire) dans l’écosystème Apple

Si vous êtes sous Windows et/ou Android, arrêtez-vous là, prenez Obsidian.

Bear est une application puissante mais avec une idée très claire de ce qu’elle est, et n’est pas. Vous obtenez un jeu de fonctionnalités abouti, mais rien de plus. N’espérez pas avoir de dossiers, tout fonctionne par tags ; ne cherchez pas de représentation visible de vos liens ou de géolocalisation de vos notes, ça ne sera jamais dedans. Dans Bear, on note vite (une des meilleurs UX du marché), joliment (l’app est une joie à utiliser) et on se réjouit de la myriade de petits détails bien pensés qui en font un bonheur à l’emploi, mais on accepte que c’est une app volontairement limitée pour réduire l’éventail des fonctionnalités et empêcher le bricolage à l’infini. Dans Bear, on choisit un thème, une poignée d’options typographiques, et puis on bosse. Point.

Ce que Bear fait très bien :

  • UX fantastique (c’est beau, rapide, efficace).
  • App mobile avancée, réactive et agréable.
  • Système de classement par tags ultra rapide pour organiser ses notes.
  • Grande simplicité dans la gestion des pièces jointes (images, PDF etc.)
  • La recherche fouille aussi dans vos pièces jointes.

Ce que Bear fait moins bien :

  • Pas de fonctions avancées (graphe, géolocalisation). Si vous avez tendance à tout paramétrer aux petits oignons pendant des heures, croyez-moi, c’est un atout… vous n’avez pas l’excuse de travailler sur votre outil au lieu de dans votre outil. (Voir les risques d’Obsidian.)
  • Pas de lien à des paragraphes ou blocs de texte (seulement à des titres, ce qui peut suffire) ni de transclusion. (Si vous ne savez pas ce que c’est, vous n’en avez pas besoin.)
  • La synchro se fait sur votre propre espace iCloud sans être chiffrée de bout en bout, mais pour moi, c’est suffisant.
  • Système de multifenêtrage un peu bizarre, nécessitant un petit temps d’apprentissage.

Obsidian est un environnement numérique pour la pensée

Par contraste, Obsidian fait tout, mais alors, absolument tout. Et c’est son plus gros piège : on peut le transformer en quasiment n’importe quoi, ce qui est intimidant, et égare le ou la novice.

À la base, Obsidian est un éditeur de fichiers Markdown gérant des liens et un graphe de connaissances. Point. Mais Obsidian est personnalisable dans ses moindres aspects (jusqu’à la position des commandes de l’interface), et présente un écosystème de près de 2000 plugins allant du petit truc pratique (ajouter un raccourci clavier) à la transformation complète de l’application (intégrer une solution de gestion de projets). Beaucoup imitée, Obsidian bénéficie aujourd’hui d’une communauté ultra dédiée, de développeurs assez géniaux et d’une éthique assez unique à notre époque.

Ce qu’Obsidian fait très bien :

  • Obsidian est de loin la meilleure app pour faire incuber ses idées. Tout est reliable, visualisable sous forme de graphe, il est possible d’intégrer des bouts de notes à d’autres (transclusion), ou des requêtes dynamiques, rien que son jeu de fonctionnalités de base est ultra puissant.
  • Obsidian est bâti sur des formats entièrement ouverts (un paquet de fichiers sur votre disque) et se synchronise avec chiffrement de bout en bout.
  • L’écosystème de plugins permet d’ajouter à peu près n’importe quelle fonction. Si vous vous demandez : « Obsidian peut-il faire ça ? », la réponse est oui1. La vraie question sera comment (et c’est là que les ennuis peuvent commencer, voir ci-dessous).

Ce qu’Obsidian fait moins bien :

  • L’app mobile est utilisable, mais un peu lourdingue. C’est pas idéal pour la capture rapide (même si l’équipe travaille dessus).
  • L’app est basée sur le framework Electron : cela signifie que quasiment aucun outil système ne fonctionne dedans (agaçant notamment sous macOS).
  • Plus vous personnalisez Obsidian, plus vous courez le risque que vos ajouts ou plugins cassent avec une mise à jour future, ce qui peut vous pousser à une maintenance malvenue et agaçante (et à éplucher les forums / Discord officiels).

Rapides conseils de survie pour vivre Obsidian sainement

  • Préférez un thème d’interface extrêmement bien suivi et développé pour éviter les migraines (acceptez d’utiliser le thème de base ou bien Minimal, développé par le CEO de la boîte).
  • N’ajoutez un plugin que si vous avez un réel besoin de la fonctionnalité associée, et prenez le temps de le maîtriser avant d’ajouter le suivant. (Limite leur prolifération extrêmement néfaste.)
  • Tenez-vous à distance des vidéos YouTube qui vous expliquent comment le transformer en tableau de bord intégré de votre existence. Vous y viendrez plus tard si nécessaire.

Comment choisir ?

Au final, si vous avez suivi ce qui précède, vous verrez clairement deux écoles.

Déjà, de base, si vous êtes sous Windows et/ou Android, c’est Obsidian. On l’a dit.

Ensuite. Si vous avez une forte tendance à la distraction et à l’obsession pour tout paramétrer au poil, préférez Bear. Vraiment. Vous allez passer des heures à bricoler Obsidian pour voir vos modifications casser progressivement au fil des mois. Faites tout de suite le deuil dudit bricolage et prenez l’outil qui vous empêche de faire ça. Oui, c’est absolument du vécu. (Après quatre ans d’oscillations constantes et d’allers-retours entre les deux, j’ai fini par me fixer sur Bear précisément pour cette raison.)

Si vous n’avez pas de tendance obsessionnelle au paramétrage, que vous voulez juste prendre des notes puissantes en Markdown avec peut-être une poignée de fonctionnalités choisies et que vous n’avez pas besoin d’une app mobile parfaite, Obsidian vous réjouira. On ne fait pas mieux dans cette catégorie.

À vous les studios : Bear | Obsidian

  1. On y trouve entre autres un lecteur de podcasts et un moteur de bases de données.
2024-07-28T02:31:05+02:00mercredi 31 juillet 2024|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

Où qu’il est mon tuto Obsidian ?

Je me rappelle la délicieuse définition de CRIMP – « trouble d’achat compulsif-réactif de logiciels de gestion de l’information » : la promesse du « second cerveau » cher à Tiago Forte et de l’application tout-en-un qui libérera ta pensée, ta créativité, te permettra de faire ton meilleur travail sans jamais rien oublier, et dont Evernote était indiscutablement le pionnier (après s’être égaré). Les apps de gestion de notes et de Zettelkasten fleurissent dans tous les sens, à une époque c’était un nouveau projet littéralement tous les mois, au point qu’une excellent âme a (dû) fondé(r) le génial site Noteapps.info, qui compare toutes les fonctionnalités des apps de gestion de la connaissance pour te permettre de trouver la tienne.

Et j’agonise, auguste lectorat, depuis plusieurs années, parce qu’en gros, il y a l’app que je sais devoir utiliser. L’app je recommande à tout le monde, la plus puissante, la mieux pensée, la plus complète, qui est Obsidian.

Et il y a l’app que j’ai envie d’utiliser, native sur Mac et iOS, élégante, rapide, simple, qui est Bear.

Obsidian est indubitablement l’app à adopter pour découvrir la joie des notes liées, tremper l’orteil dans le grand bain du Zettelkasten, en raison de sa forme ouverte, de sa synchro chiffrée de bout en bout, de sa concentration obsessionnelle sur l’expérience utilisateur malgré sa présence sur toutes les plate-formes, de son milliard de plugins qui permettent de le transformer en à peu près n’importe quoi.

Et Bear est exactement l’inverse : une app avec une opinion très précise de ce qu’elle doit être, un ensemble de fonctionnalités résolument minimal (sans être simpliste, on y trouve tout ce qu’on est en droit d’attendre en 2024 comme les liens entre notes, les backlinks), on ne peut pas passer cent ans à la personnaliser dans les moindres détails : un thème, quelques options de texte, zou.

Chaque fois que je veux aborder un truc complexe, mon cerveau veut prendre Obsidian. Chaque fois que je pense à la perfection de mon système de notes idéal, rassemblant création, encyclopédie de mes univers, journal personnel, notes fonctionnelles, je vois les possibilités sans fin d’Obsidian, je place les briques, je commence à m’en servir, et tout tombe en place à merveille, génial, incroyable, quand soudain, une mise à jour, et

Et… raaaaaah. J’ai pas que ça à foutre à debug du Dataview et du Templater, je suis censé écrire des trucs et des machins, pas me mettre la tronche dans les tokens de Moment.js juste pour que les liens datés de mon journal fonctionnent toujours après la mise à jour douze point huit bêta quatre.

Des tags Journal sous Bear, ça marche aussi et ça va super vite, non ?

… et en même temps, personne ne m’y oblige, hein ? Personne ne m’oblige à installer 166 plugins (je ne plaisante même pas). Mais si ça n’est pas pour employer toute la puissance de l’app, à quoi bon m’accommoder de ses légers manquements comme le fait que l’app ne soit pas native malgré ses meilleurs efforts, ce qui rend toute intégration avec les outils système Apple incroyablement compliquée ? Si c’est pour m’en servir au final comme un éditeur Markdown évolué, est-ce que je ne ferais pas mieux d’utiliser un éditeur Markdown simple comme… 

Bear ?

Je voudrais géolocaliser mon journal avec précision pour voir mes entrées sur une carte, mais est-ce qu’un simple tag Journal/Où/Australie/Melbourne ne fait pas le café ? J’aimerais pouvoir baptiser mes notes de plusieurs façons avec des alias de manière à pouvoir me référer indifféremment à Mériane ou à la Messagère du Ciel pour désigner la même personne et que mes notes repèrent les mentions non liées dans leurs backlinks, mais est-ce qu’on ne s’en fout pas au final ? Est-ce que ça m’aide à mieux créer ?

Est-ce qu’au quotidien, ce qui n’importe pas, c’est d’avoir immédiatement un endroit où écrire, puis classer vite fait l’idée pour pouvoir la retrouver plus tard et passer à autre chose ?

C’était ce que j’aimais tant avec Evernote : capturer n’importe quoi, organiser à la volée, boum, fini. J’avais un super système et j’en reste nostalgique neuf ans plus tard ; mais en 2024, il me semble totalement impensable d’utiliser pour quelque chose d’aussi personnel et précieux que ses pensées intimes un système qui ne soit pas chiffré de bout en bout1.

Obsidian est à présent une app bien installée et, passée la frénésie initiale de la transformer en tout et n’importe quoi (gestion de de notes mais aussi de tâches, de listes de lecture, de films à voir, lecteur de podcast et même client mail – ?!?), la sagesse populaire commence à dire : on en revient, on commence à voir ce dont l’on a vraiment besoin, et l’on simplifie son app de notes pour n’en conserver que les fonctionnalités vraiment importantes. Je pense toujours qu’il faut découvrir cet univers avec Obsidian, pour en mesurer les possibilités, les tester, pour voir tout ce qu’elles ouvrent, avant de ramener son approche à quelque chose de personnalisé car pensé. Et puis Obsidian fonctionne sur à peu près tout.

Je crois que je vais un cran plus loin en appréciant la simplicité de Bear, vers laquelle je reviens toujours graviter malgré moi, à présent que j’ai fait mon deuil de toutes ces fonctionnalités incroyables mais… qui reposent sur des plugins qui peuvent casser n’importe quand. Et là, forcément, cela m’évoque un mème célèbre… 

… mais je ne vois pas utiliser Notes, parce qu’il n’y a pas de tags hiérarchiques… 

Ah, une seconde… 

Bon, OK, mais il n’y a pas non plus de backlinks dans Apple Notes, et ça… 

… aaaah merde.

Okay, mais il n’y a pas de notes de bas de page, pas de syntax highlighting pour le code, hein ? (Hein ?)

Ouf.

  1. Bear ne l’est pas, mais il utilise iCloud, auquel je fais presque autant confiance.
2024-07-10T02:38:30+02:00jeudi 11 juillet 2024|Geekeries|4 Commentaires

Procrastination podcast s07e02 – Organiser ses notes d’écriture

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e02 – Organiser ses notes d’écriture« .

La création est un processus de défrichage, où se mêlent des inspirations, des recherches et des fragments ; l’écriture consiste à évaluer, développer et ordonnancer ces éléments dans l’exécution du récit. Quelles techniques et astuces pour prendre et organiser ses notes dans la construction d’un projet romanesque ? L’approche de Mélanie : ne pas en avoir ! Ou éventuellement seulement des fragments chaotiques qui évoquent atmosphères et ambiances. Estelle adore les notes, et dévoile sa méthode de construction à base de carnets de notes, d’inspirations photographiques, d’annotations dans des livres pour développer ses projets parfois sur plusieurs années. Lionel explique quant à lui la méthode dite du Zettelkasten, la meilleure qu’il ait trouvée pour épouser l’émergence organique présidant aux projets artistiques.

Références cités

– Stellarium, https://stellarium.org/fr/

– Niklas Luhmann et le Zettelkasten, https://zettelkasten.de

– Obsidian, https://obsidian.md

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-10-14T22:06:45+02:00lundi 3 octobre 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e02 – Organiser ses notes d’écriture
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