Blogueurs, twittos, fans de réseaux sociaux : Parler des livres autrement ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Ainsi que j’en ai parlé quant à la petite réorganisation du blog, j’ai déporté les chroniques sur les réseaux sociaux seuls et cela me laisse donc le loisir de rattraper des choses que je dois poster depuis des mois… et parmi celles-ci, il y a quelques entretiens et cafés littéraires captés en festival. Notamment celui-ci où, ça tombe bien, on parle de réseaux sociaux dans le cadre des livres aux Imaginales 2017, avec Samantha Bailly, animé par Christophe de Jerphanion.

La captation est réalisée par ActuSF, et le débat peut être écouté ou téléchargé librement sur cette page.

2018-01-28T15:18:57+01:00mardi 6 février 2018|Entretiens|1 Commentaire

Un défi de lecture autour de Reines et Dragons

Reines et Dragons était la première anthologie officielle du festival Imaginales que ma camarade Sylvie Miller et moi avions dirigée en 2012. Un livre magnifiquement servi par les splendides textes des auteurs, qui avaient su proposer des dragons majestueux et des reines charismatiques. (Oui, je n’ai pas de mal à dire du bien d’un ouvrage que j’ai dirigé : la qualité repose quand même principalement sur les épaules des écrivains !)

Un petit mot pour signaler donc que le blog Les Découvertes de Dawn propose sur l’année 2015 une lecture commune autour de l’anthologie pour les blogs qui le souhaitent. Pour en savoir plus, c’est ici.

2015-02-11T02:52:24+01:00jeudi 15 janvier 2015|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Un défi de lecture autour de Reines et Dragons

Autour de La Route de la Conquête : long entretien sur Elbakin

elbakinLes thématiques que vous explorez dans le cadre de cette histoire sont limpides et en même temps exprimées sans manichéisme ou autre. Avez-vous particulièrement soigné cet aspect ?

Oui et non… C’est un aspect qui me tient beaucoup à cœur, car je suis moi-même un lecteur difficile à passionner. Je tiens donc à ce que le récit soit le plus clair possible, mais aussi à ne jamais prêcher. Je ne suis surtout pas là pour cela; je suis éventuellement là pour poser des questions, mais surtout pour raconter une bonne histoire. Je ne construis pas ni n’architecture spécialement l’équilibre entre les thèses des différents peuples ou personnages; je ne me dis pas “Ici, il faut que A contredise B, sinon j’ai donné trop de temps de parole à B.” Je laisse les choses émerger, organiquement, des situations. Je construis simplement personnages et civilisations de la manière qui m’intéresse, et j’essaie de comprendre ce qui les anime afin de pouvoir le représenter fidèlement. Ensuite, je les fais se rencontrer. Et si je suis fidèle aux uns comme aux autres, des événements surgissent naturellement de la vérité de chacun. Je ne fais que les suivre.

Merci à Emmanuel Chastellière et au site de référence Elbakin pour ce copieux entretien sur La Route d la Conquête, où l’on parle du retour à l’écriture d’Évanégyre, de fantasy, de crise du livre, et même de jeu vidéo avec le futur Psycho Starship Rampage !

2014-09-29T21:15:29+02:00mercredi 1 octobre 2014|Entretiens|4 Commentaires

Revue de presse : clarifications

Suite à un accrochage en commentaires et sur Facebook né d’un malentendu, il me semble important de définir clairement l’esprit de cette fameuse revue de presse.

Tout d’abord, un rappel de base : avant de réagir à quelque chose, il convient de lire, puis d’appliquer, la charte des commentaires. Toute agression envers le taulier est sanctionnée par la loi des actions réciproques : une force d’intensité égale, mais de direction opposée, exercée par celui-ci.

Sachant que j’ai, en six ans de blogging, fermé pour la première fois un fil de commentaires, quelques mises au point me semblent nécessaires.

  • Le relai d’un article n’est pas un dû, c’est un plaisir. Je le fais parce que je souhaite rendre hommage aux chroniqueurs, blogueurs, qui m’ont fait la joie d’apprécier un livre, une nouvelle, ce qui est toujours pour moi un grand plaisir (matiné de surprise). Quand on a apprécié de me lire et qu’on fait l’effort d’en parler autour de soi, je le vois toujours comme une chance et un honneur. Alors j’ai envie de renvoyer l’ascenseur, d’en parler, d’envoyer des lecteurs sur l’article, simplement parce qu’on est entre gens de bonne compagnie, on forme une communauté d’esprit, et puis zut, c’est chouette, voilà, point. Mais nulle part, il n’est écrit dans mon contrat d’édition que c’est une obligation. C’est d’ailleurs ce qui assure la sincérité de ma démarche : je le fais parce que ça me fait plaisir, parce que je crois que ça a un sens – pas parce que j’y suis forcé. Comme de bloguer, de partir en volontariat écologique, ou même d’écrire1.
  • Corollaire : je choisis ce que je relaie. Je n’ai pas à m’expliquer là-dessus. Mais si je n’ai pas relayé, voir le point suivant :
  • Soyez patients + je ne suis pas omniscient. Mon travail, à la base, c’est écrivain, pas community manager. Si je ne vous ai pas relayé, j’ai peut-être oublié, ou je n’ai peut-être pas vu l’article (je ne passe pas mes journées tapi derrière mon alerte Google à traquer mon nom sur Internet). Envoyez un mail ou un message perso Facebook avant de le prendre comme une agression personnelle, et ce sera réglé en trois minutes, avec des excuses et un smiley en prime. Simple !

Et si ces directives semblent péremptoires, je précise qu’elles m’ont été précisément soufflées sur Twitter par des blogueurs littéraires pour qui j’ai beaucoup d’estime (pour une fois, j’évite les liens, mais ils se reconnaîtront). J’aime les chroniqueurs et les blogs littéraires ; je ne rate pas une occasion de signaler l’ampleur du phénomène. Je disais déjà en septembre 2010 aux excellents chroniqueurs d’If Is Dead :

J’aime beaucoup les blogs de chroniques par l’honnêteté de leur approche. En général, un blogueur est surtout un lecteur passionné – comme l’est tout bon critique ; il dit « j’aime, ou je n’aime pas », et il s’explique, souvent, d’ailleurs, avec une grande érudition. On apprend alors à connaître les blogueurs avec qui l’on se sent des affinités, et on les suit. Le débat peut même s’ouvrir et tout le monde en sort enrichi.

En un an et demi, avec la croissance du phénomène, mon sentiment n’a fait que s’approfondir, et mon respect croître. Et si on en doute, qu’on fasse une recherche sur “Revue de presse” pour s’en rendre compte2.

En résumé : Lionel Davoust aime les blogs. Lionel Davoust est ton ami. Mais ne pousse pas Lionel Davoust dans les orties.

Cela étant dit, passons vite fait à autre chose et reprenons tous une activité Internet normale (poster des lolcats, liker du Facebook et télécharger le client de Diablo 3, bien sûr !).

  1. Pour information, de tous les articles publiés sur le blog, la revue de presse n’intéresse hélas personne, à en croire les stats de lecture. Je tiens néanmoins à poursuivre, parce que si je faisais ce blog pour les stats de lecture, je parlerais de gels douche au monoï et d’eyeliners. Ce qui serait bizarre, de me voir tester des eyeliners.
  2. Attention, la revue de presse au nouveau format est loin d’être finalisée. Si vous n’y êtes pas, c’est peut-être aussi parce que je n’ai pas fini les conversions pour le nouveau site. Patience encore, s’il vous plaît.
2012-05-04T14:58:19+02:00vendredi 4 mai 2012|Dernières nouvelles|14 Commentaires

Les usages du livre électronique d’après les sociétés littéraires

La SOFIA (qui perçoit et répartit le droit en prêt en bibliothèque et la rémunération pour copie privée) le SNE (qui rassemble les éditeurs) et la SGDL (qui défend le droit d’auteur) ont instauré un baromètre semestriel visant à observer les évolutions des usages du livre électronique, licites ou non, en regard du papier, et en ont publié la première édition au Salon du Livre de Paris. Et les conclusions sont fort instructives (graissage de mon fait) :

1. Si 5% de la population française âgée de 18 ans et plus déclarent avoir déjà lu, en partie ou en totalité, un livre numérique et si 5% envisagent de le faire, 90% des personnes interrogées n’envisagent pas de lire des livres numériques.
2. La majorité des lecteurs de livres numériques sont déjà de gros lecteurs de livres imprimés, l’émergence du livre numérique semblant à ce stade induire de nouvelles pratiques plutôt que de nouveaux lecteurs.
3. Depuis qu’elles lisent des livres numériques, les personnes interrogées déclarent globalement lire plus de livres qu’avant mais dépenser moins qu’avant pour leur acquisition.
4. Les principaux supports de lecture de livres numériques sont la liseuse et la tablette numérique. La possession de ces équipements est un facteur déterminant pour l’usage de livres numériques.
5. 74% de lecteurs de livres numériques ont déjà acheté au moins un livre numérique. Toutefois, près de la moitié des lecteurs de livres numériques les acquièrent principalement à titre gratuit.
6. 1 lecteur de livres numériques sur 5 déclare avoir déjà eu recours à une offre illégale de livres numériques, soit 1% de la population française.
7. Le paiement à l’acte est le mode d’acquisition plébiscité par les lecteurs de livres numériques (67%), devançant nettement le prêt numérique ou l’abonnement.
8. Pour les lecteurs de livres numériques, la facilité de stockage, la mobilité et le prix sont les trois principaux arguments avancés en faveur du livre numérique, tandis que le confort de lecture, la variété du choix et le plaisir d’offrir constituent les atouts majeurs du livre imprimé.
9. A l’avenir, 44% des lecteurs de livres numériques prévoient d’accroître leurs usages légaux de livres numériques et 43% de les maintenir au même niveau.
10. Les trois quarts des lecteurs de livres numériques envisagent une stabilité ou une augmentation de leur usage du livre imprimé dans les années à venir.

En conclusion de ce premier baromètre, dont les résultats devront être confirmés au fil des prochaines éditions, la SOFIA, le SNE et la SGDL constatent un usage encore timide du livre numérique, majoritairement licite. Ces résultats traduisent également un fort attachement des lecteurs au livre imprimé, sans intention marquée de basculer massivement vers le numérique. Il apparaît, cependant, que la lecture de livres numériques constitue plutôt une pratique de lecture additionnelle à celle du livre imprimé, même si des indices de substitution se font jour en termes de pratiques d’achat.

Ce que je traduis poliment par : le livre numérique, c’est grave de la balle, mec, mais ça reste un putain de marché de niche, malgré tous les hauts cris révolutionnaires qu’on veut. Je suis tombé amoureux du principe de la liseuse depuis mon premier achat, j’emporte la mienne partout, réflexe que je n’avais pas avec un livre imprimé par crainte de l’abîmer. Mais je suis un gros lecteur par définition, doublé d’un geek, et je ne suis pas représentatif du marché. On en a déjà parlé ici : avec le retour et l’engagement d’une communauté fidèle sur le Net, ce qui constitue par ailleurs un grand bonheur et un avantage sans précédent dans le monde artistique, il est très aisé d’oublier que cette communauté n’est pas l’ensemble du public réel, ni potentiel. Et qu’il y a une vaste masse de gens, là-dehors, qui n’ont jamais entendu parler de livre électronique, qui ne s’y intéresse pas, et qui ne s’y intéressera vraisemblablement pas avant dix ans au bas mot. On sous-estime énormément, quand on est sur le Net, le niveau d’information moyen des gens. Ça fait parfois un peu mal de l’admettre, mais il faut s’en rendre compte : ce qu’on fait ne les intéresse pas. Point. Barre. Il faut s’en rendre compte et composer avec au lieu de faire comme si tout le monde podcastait des webradios indés et brassait 75 flux RSS par jour.

Les mentalités n’évoluent pas du jour au lendemain, les habitudes non plus, et j’ajouterais qu’à mon sens, on se tourne à tort vers l’exemple des États-Unis, où le livre électronique est fortement implanté, pour imaginer l’avenir de notre propre marché. Je ne vois tout simplement pas ce modèle-là et ces habitudes arriver dans les années à venir.

D’après mon humble expérience, le public français n’a tout simplement pas le même rapport au numérique que les Américains. J’en veux ce site pour exemple. Il y a un moment, en quête d’une meilleure organisation, j’avais pris exemple sur le rythme de publication des grands blogueurs américains, en partant du principe que plus un blog vit, plus il est lu. C’est vrai aux US, à ce que j’en vois du moins, mais, toujours à ce que j’en vois, c’est faux ici. Parce que notre rapport au Net, aux blogs, à la technique, est différent. En France, il faut principalement utiliser Facebook. Aux US, c’est Twitter et les blogs qui sont préférés. Là-bas, les gens sont engagés, ils suivent, ils commentent. Ici, beaucoup moins. Ce n’est qu’une constatation et non un regret évidemment (je fais ce blog parce que ça m’amuse, qu’il soit lu ou pas) : les gens, et les cultures, sont différents. Mais donc, imaginer que, parce que le livre électronique décolle aux US, il en sera de même ici, me paraît hasardeux. Bien sûr, ce marché décolle chez nous. Mais on n’en est pas au raz-de-marée prophétisé depuis des années. Et je gage humblement que ça n’arrivera pas encore demain, même s’il faut penser à cet avenir intelligemment dès aujourd’hui (et que, mine de rien, le temps presse quand même à l’échelon décisionnaire).

Je constate trois autres détails, un avec tristesse, un avec fatalisme, un avec satisfaction :

  • [Triste] Les lecteurs dépensent moins, mais lisent plus : on peut espérer que ce soit dû au prix inférieur des livres électronique et à la lecture du domaine public, mais je crains que ce soit dû au piratage. Je défends l’idée qu’un éditeur ou un auteur sont souverains pour fixer le prix de la création, mais force est de constater qu’un livre électronique trop cher représente malgré tout une perte sèche, parce qu’il sera piraté, alors qu’il aurait pu être vendu à un prix plus raisonnable. C’est la (triste) réalité du marché.
  • [Ben oui] C’est la tablette qui fait le lecteur numérique. On s’en doute, mais c’est évidemment un pain béni pour ceux, tels Amazon et Apple, qui ont compris qu’on ne vend plus seulement du livre, mais un écosystème marchand associé à un style de vie. C’est pour cela que les intégrateurs et les fournisseurs de solutions ont une longueur d’avance sur tout le monde, notamment, hélas, sur le monde de l’édition traditionnelle, et que les plate-formes d’éditeurs qu’on a vu émerger ces dernières années, lourdes à l’utilisation, mal fichues, hors de prix et conçues par des développeurs soviétiques bourrés à l’antigel sont mortes-nées (un retard qu’on ne rattrapera probablement jamais). Un utilisateur achète en ligne parce qu’il veut que ce soit facile (et c’est la condition première pour commencer à concurrencer le piratage).
  • [Yeah] Je n’aime pas l’idée d’un paiement à l’accès, d’un modèle d’abonnement. Je pense qu’il est important pour chaque personne de se construire son propre patrimoine culturel, une bibliothèque d’oeuvres, musicales ou littéraires, construisant une identité et à laquelle il soit possible de se référer. Je suis donc ravi que les lecteurs préfèrent l’achat.
2014-08-30T16:42:49+02:00vendredi 6 avril 2012|Best Of, Le monde du livre|7 Commentaires

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