La Freewrite Traveler est une machine à écrire connectée mobile aussi plaisante que la grande

Je me déplace à nouveau beaucoup en ce moment et comme je suis tombé amoureux de la Freewrite, je souhaitais pouvoir retrouver ce plaisir (et la productivité qui avec) en voyage. Hop hop, on ne regarde pas l’étiquette du prix (ce sont pour moi des outils professionnels, je suis prêt à investir), et on se penche sur la Freewrite Traveler, déclinaison transportable de la machine à écrire. Je l’avais abordée dans la question du choix, mais après un mois à travailler dessus, voici un retour rapide… 

… parce que je n’ai rien de spécial à en dire. Et c’est une bonne chose. C’est la même expérience que la Freewrite Gen3, donc avec le gestionnaire de documents, la possibilité de déplacer le curseur dans le texte, et évidemment la connexion wifi et l’écran à encre électronique volontairement petit. Hormis le format plus réduit (la machine s’ouvre comme un ordi portable), les différences se comptent sur les doigts d’une moufle :

  • Pas de rétroéclairage de l’écran (ne comptez donc pas écrire au lit près d’un conjoint qui dort)
  • Clavier à ciseaux (type ordi portable) au lieu d’un clavier mécanique

Et c’est tout. Les commutateurs A/B/C et wifi On/Off/New sont remplacés par des boutons, mais elle fonctionne littéralement pareil.

La différence de clavier implique, pour nous pouilleux non-anglophones, que l’on ne peut changer les touches physiques pour les adapter à l’AZERTY. Cependant, on trouve des autocollants pour cinq balles qui font parfaitement le boulot (taille : 11 x 13 mm, préférez une matière type vinyle pour la durabilité). La mienne ressemble à présent à ça :

Et ça n’est absolument pas gênant à l’usage. Question clavier, je n’ai jamais réussi à comprendre l’attrait pour les claviers mécaniques (c’est bruyant, volumineux, faut appuyer davantage, on a progressé des décennies en informatique pour s’en éloigner, POURQUOI ?), donc je préfère même celui de la Traveler à la Freewrite tout court. Il est vraiment d’excellente tenue (comparable aux claviers des nouveaux MacBook, meilleur que les Magic Keyboard fixes d’Apple).

Gear porn

Question portabilité, la machine est légère, mais quand même volumineuse. Oui, ça se balade dans un sac sans problème, mais ne comptez pas la mettre dans une sacoche même de bonne taille : la machine est aussi grande que la partie alphabétique d’un clavier de taille normale (parce que, eh bien, il s’y trouve un clavier de taille normale, ce qui est appréciable pour une machine à, vous savez, écrire). Ça se balade sans aucun problème, mais pas au point de ne pas avoir à penser à l’emporter. Néanmoins, se promener pour écrire au milieu de la nature, et pouvoir retrouver très vite ensuite ses documents dans le cloud, c’est quand même assez réjouissant.

Et comme il est question d’emport : les housses en feutre d’Astrohaus sont bien sympa, mais elle ne protègent pas de grand-chose. Heureusement, la Traveler fait à peu près la taille des Magic Keyboard d’Apple réduits (sans pavé numérique) donc il y a de bonnes chances que les coques prévues pour les transporter conviennent à la Traveler. Personnellement, j’utilise une coque Hermitshell rigide modèle MC184LL/B (attention, c’est précis) et ça colle parfaitement.

2024-03-19T05:37:39+01:00lundi 6 juin 2022|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La Freewrite Traveler est une machine à écrire connectée mobile aussi plaisante que la grande

Un mot sur la tablette ReMarkable (… et les machines à écrire)

Le travail en mobilité, c’est génial, quand on en a la possibilité : raconter des trucs avec des mots, par exemple, fait partie des professions qui ne sont dorénavant plus liées à un emplacement. Comme, grosso modo, tout ce qui entre dans la catégorie que ta grand-mère appelle “travailler sur un ordinateur”. L’ordinateur a muté, aussi : tablette, même sur smartphone, on peut faire plein de trucs (salut aux community managers).

J’ai très tôt voulu acquérir cette indépendance : pouvoir faire 100% de mes activités (que ce soit en écriture ou production sonore) avec un matériel capable de rentrer au maximum dans un sac à dos d’avion. Soit : ordinateur portable, smartphone, tablette, éventuellement un contrôleur musical, une connexion Internet à l’arrivée. Si ça ne rentre pas là-dedans, il faut trouver un contournement. Et il faut une sacrée bonne raison pour qu’une application ne fonctionne pas tant sous Mac qu’iOS (typiquement, la production sonore – c’est pour ça que Scrivener, je te regarde). Auguste lectorat, si tu es là depuis un moment, tu as certainement senti, tel l’upwelling des côtes chiliennes, cette tendance de fond qui sous-tend tous les articles sur la productivité (ou l’invitation de la semaine dernière à refaire le voyage de la prise de notes) : la liberté de bouger.

N’aie crainte, I have a point. Comme je clame à tue-tête tout le bien que je pense de l’iPad pour la prise de notes manuscrites, une lectrice du blog m’a resignalé la semaine dernière l’existence d’un appareil sur lequel on m’interroge souvent, et dont je me suis dit, à force, que je devrais en dire un mot : la tablette ReMarkable.

Image ReMarkable

La promesse de ReMarkable consiste à proposer un appareil imitant la sensation du papier (utilisant la technologie de l’encre électronique, comme sur les liseuses), avec les avantages du numérique (portabilité, sauvegarde) sans les inconvénients (distractions). Et j’avoue que l’appareil et les vidéos de démonstration sont plutôt sexy, et la promesse est alléchante.

Je serais curieux d’essayer l’engin un jour en démonstration, mais je ne suis pas client de ReMarkable, comme je ne suis pas client des machines à écrire “modernes” qui proposent une expérience dépouillée d’écriture.

J’ai pu tester de nombreuses fois la multiplication des appareils destinés à servir différentes finalités et pour moi, le minimalisme numérique ne consiste pas à avoir des appareils à une seule fonction, mais un minimum d’appareils (comme d’applications, etc.). Moins d’appareils : moins de choses à mettre à jour, à maintenir, à faire communiquer entre elles, à recharger, etc. Moins d’encombrement, aussi, dans le cadre de la mobilité.

Mais quid de la promesse d’une expérience dépouillée, dépourvue de distractions ?

J’ai un point de vue très tranché là-dessus. Si je me laisse distraire par mon appareil, le problème ne vient pas de l’appareil mais de moi. À titre personnel, je trouve plus productif et utile à mon existence de travailler ma volonté et ma concentration de façon générale, de réfléchir aux bonnes manières de la canaliser (ne serait-ce que – étape de base qui me semble indispensable à l’usage de tout appareil numérique – désactiver 99% des notifications). Je préfère avoir un seul appareil surpuissant qui me permette de faire 80% de mes activités et 100% de mon métier d’auteur (un iPad Pro) en mobilité (avec une connexion 4G intégrée au machin) et prendre soin de m’en servir en pleine conscience plutôt que chercher des contournements (et si je travaille sur mon Mac, c’est autant que possible par plaisir ou par préférence de la plate-forme plutôt que par contrainte technique). Je sais très bien ce qui se passera si j’achète une ReMarkable : je jouerai avec deux jours, puis elle rejoindra ma liseuse dans un tiroir (quand je lis en numérique à présent, je lis sur mon téléphone avec le mode Ne pas déranger activé, car mon téléphone est l’engin que j’ai le réflexe de sortir).

Ça n’est évidemment que mon avis aujourd’hui, et si vous avez du plaisir et que vous êtes efficace avec un ReMarkable ou une machine à écrire, more power to you.

2022-04-20T09:16:25+02:00lundi 20 janvier 2020|Lifehacking|Commentaires fermés sur Un mot sur la tablette ReMarkable (… et les machines à écrire)

La synchro cloud de Scrivener un peu cassée sous iOS

Après en avoir chanté les louanges pendant plusieurs années, je vais devoir pour la première fois râler – et te mettre en garde, auguste lectorat : la synchronisation de la version iOS de l’application avec Dropbox est quelque peu dysfonctionnelle en ce moment, pour les machines passées sous iOS 13. Seul un petit nombre d’utilisateurs est touché mais j’en fais partie, et je ne vais pas risquer mon presque-gigaoctet-et-années-de-travail que représente le projet entier de « Les Dieux sauvages » dans les méandres d’un cloud un peu bancal, du coup je fais actuellement sans les versions mobiles de l’application, ce à quoi je peux survivre, mais ça peut être gênant pour certain.es.

Ce qui est décevant en revanche est l’attitude peu concernée du support technique (malgré un fil de forum de 24 pages), qui blâme Apple et/ou Dropbox (ce qui est fort possible) mais, surtout, reconnaît à peine le problème et propose des solutions de contournement hyper alambiquées sans admettre que, eh bien, l’approche historique de Scrivener commence probablement à empêcher l’existence d’une synchronisation moderne (soit : transparente) sur terminaux mobiles. Refondre l’application pour se conformer à ce standard serait un chantier gigantesque, une réécriture de fond qui bloquerait le développement pendant peut-être six mois, c’est une réalité, cependant je doute que les utilisateurs acceptent encore bien longtemps de devoir sauter dans des cerceaux pour bénéficier de l’ubiquité des données que l’on considère aujourd’hui pour acquise. Surtout quand la concurrence principale le fait très bien.

Bref, pour la première fois, ma confiance dans ce vénérable logiciel est entachée. Je continuerai à m’en servir au moins jusqu’à la fin de L’Héritage de l’Empire, voire de « Les Dieux sauvages », mais je lorgne de plus en plus vers Ulysses, son concurrent direct. Lequel propose une approche radicalement différente et épurée (voir le comparatif ici).

Si jamais j’effectue la transition, je risque d’être un peu embêté pour proposer une recommandation d’outil : je continue à penser que Scrivener reste la meilleure application (et la plus simple d’emploi parmi les vrais studios d’écriture puissants…). On peut recréer presque toutes ses fonctions avec Ulysses, mais cela nécessite l’apprentissage d’une syntaxe qui fera fuir le monde entier, si j’en juge déjà par la résistance à Scrivener, pourtant très graphique et pas si dur à prendre en main. Que faire ? Eh bien, je risque de me retrouver, en une rare situation de Normand, à recommander les deux.

Bref, encore une raison de plus d’attendre, même dans le monde Apple, pour les mises à jour. Il semble que la compagnie se soit rendue compte de ses récents errements logiciels et ait réorganisé son processus de test pour mieux peaufiner les versions 2020 de ses OS. Y a intérêt.

2020-01-08T07:57:41+01:00mardi 14 janvier 2020|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La synchro cloud de Scrivener un peu cassée sous iOS

Quelle est la meilleure application de notes ? (Spoiler : aucune n’est parfaite)

Photo by Julia Joppien on Unsplash

Knowledge worker! (ça sonne beaucoup comme une harangue d’Arlette Laguiller.) Knowledge workers, knowledge workeuses, ou bien travailleur.ses du savoir, selon la définition popularisée par Getting Things Done, l’application de notes est le cœur, le nœud de notre système de productivité digital numérique (bordel).

À la fois base de données de connaissances, rappel d’informations nécessaires à garder sous la main, petit calepin Moleskine cossu et boîte à idées, l’application de notes, devenue ubiquitaire grâce au smartphone, est la clé de voûte de la gestion de son travail personnel. C’est d’autant plus vrai pour les créatifs, évidemment, et les auteurs en particulier, qui, après tout, gèrent et produisent en premier lieu du texte. Il y a véritablement une avalanche de séminaires / formations / chaînes YouTube vous expliquant en long en large et en travers comment organiser Evernote / Notion / pourquoi en fait vive le minimalisme et SimpleNote ça suffit.

Auguste lectorat, je suis parti dans une quête spirituelle à la recherche de l’application ultime et parfaite. Celle-ci, idéalement, offrirait toutes les fonctionnalités dont on rêve de manière à n’utiliser plus qu’un seul outil, une seule approche, merci beaucoup, prenez mon argent et laissez-moi travailler – mais je peux te l’annoncer tout de suite : elle n’existe pas. Cependant, mon polygone de contraintes est probablement différent du tien, alors histoire que tout ce temps passer à procrastiner rechercher le système de productivité parfait ne soit pas perdu, viens : tel le père Castor, je vais te parler d’applications de référence, et si avec ça tu t’endors pas, ben zut.

Qu’est-ce qu’on cherche au juste ?

Commençons par définir à mon sens ce qui constitue(rait) l’application de notes parfaite.

Réellement ubiquitaire. Soit : fonctionne sur toutes les plate-formes (pour moi : iOS et macOS). Mais aussi : propose les mêmes fonctionnalités sur chacune (ou peu s’en faut) ; et aussi, permet de stocker les données en local sur l’appareil (histoire d’avoir accès à ton billet d’avion dans la zone internationale de Plan-de-Cuques). Et avec une synchronisation au poil, cela va sans dire.

Gère tous les types de données. On peut lui envoyer ce qu’on veut, quelle que soit la taille, quelle que soit la donnée, l’application la reçoit, la digère, la synchronise, et dit merci.

Permet de formater correctement ses notes. “Correctement” est subjectif, mais l’idée est quand même d’avoir quelques styles de texte à se mettre sous la dent pour ne pas réduire chaque note à un mur de texte monotone et déprimant.

Facilite la capture. L’idée d’une application de prise de notes consiste à pouvoir saisir une information au vol : si la capturer est ne serait-ce qu’un peu compliqué, on laissera vite tomber.

Permet d’organiser les données avec simplicité et fluidité. Parce que je veux pouvoir retrouver et comprendre mes notes en 2035.

Respecte la vie privée. Parce que mes notes personnelles, c’est… heu… oui, voilà.

Agréable d’emploi. C’est subjectif, mais c’est important : c’est l’équivalent d’avoir un joli stylo et un carnet sympa. Ça donne envie de s’en servir.

Permet de lier les notes les unes aux autres. Ça a l’air très facultatif mais à mon sens, c’est indispensable. Pouvoir lier les notes ouvre deux possibilités : 1. Réaliser un wiki personnel autour de n’importe quoi, et 2. Référencer les notes depuis l’extérieur (comme depuis son gestionnaire de tâches).

Possède un vrai web clipper. La majorité des informations viennent du Net aujourd’hui. Il me paraît indispensable de pouvoir facilement piocher une information sur une page et la mettre de côté, avec son formatage respecté, dans ses notes pour référence ultérieure.

Automatisable. Prolongement de ce qui précède : une tâche répétitive doit pouvoir être automatisée dans son application de notes. C’est le rôle même d’un ordinateur, à la base.

Le verdict

Attention attention, j’utilise pour la première fois un tableau sur ce site, merci WordPress 5, je décline toute responsabilité en cas de fracture du CSS, mais pour tout compiler, ça sera plus simple. Et je n’entre pas dans les détails, parce que sinon j’en aurais pour quinze pages (… maiiiis si tu le souhaites, auguste lectorat, je pourrais, dans des articles dédiés).

Comment lire ce chose :

On va faire simple, chaque application est évaluée selon quatre emojis (parce que c’est bientôt 2020) :

  • ✅ : oui, très bien, parfait, même mieux que ça, j’en demandais pas tant.
  • ❌ : non, ne le fait pas, ou pas bien, ou prétend le faire mais c’est insuffisant.
  • 🆗 : fait le minimum syndical, n’en demandez pas trop mais c’est là et ça passe, okay.
  • 🤷‍♂️ : désolé, j’ai pas testé jusque là, parce que je suis tombé sur un dealbreaker avant.

Les applications en lice sont :

Evernote (indépendant)
http://evernote.com/
Mac, iOS, Android, Windows, Web, Linux
OneNote (Microsoft)
http://onenote.com/
Mac, iOS, Android, Windows, Web
Bear (indépendant)
https://bear.app
Mac, iOS
Simplenote (indépendant et open source)
https://simplenote.com
Mac, iOS, Android, Windows, Web, Linux
Notes (Apple)
https://support.apple.com/en-us/HT205773
Mac, iOS
DEVONthink (indépendant)
https://www.devontechnologies.com
Mac, iOS
Notion (indépendant)
https://www.notion.so
Mac, iOS, Android, Windows, Web
Roam (indépendant)
https://roamresearch.com
Web
Keep (Google)
https://keep.google.com/
Android, iOS, Web
Parité, ubiquité, offline🆗🆗🆗🆗🆗
Gère tout🆗🆗🆗🆗
Formatage🆗🆗🆗🆗🆗
Capture🆗🆗🤷‍♂️🆗🆗🤷‍♂️
Orga🆗🆗🆗🆗
Vie privée🆗🆗🆗🆗🆗🆗🆗🆗
Agréable🆗🆗🆗🆗🆗
Liens🆗🆗🆗🤷‍♂️
Web clipper🤷‍♂️🆗
Automa-
tisable
🆗🤷‍♂️🤷‍♂️🆗🤷‍♂️🤷‍♂️

Quelques explications sur ce qui précède :

  • De manière générale, un ✅ pour la vie privée signifie que les données sont chiffrées avec une clé personnelle inconnue du service en question (zero knowledge). La plupart de ces applications utilisant leur cloud personnel ou bien ceux de Google ou Apple, les données restent théoriquement lisibles par des tiers. Il est bien possible de chiffrer ponctuellement du texte (Bear, OneNote et Evernote) mais on voudrait voir la capacité de chiffrer des fichiers entiers et/ou des portions entières de l’arborescence. Voire, que tout soit illisible par défaut. Donc, 🆗 signifie l’usage d’un service de cloud classique – avec les mises en garde dont on a maintenant l’habitude aujourd’hui.
  • OneNote obtient un ❌ pour la parité parce que la synchronisation reste lourdingue sur mobile.
  • Bear et Notion prétendent posséder un web clipper mais ils se contentent de récupérer le texte brut et/ou l’adresse du site d’origine. À ce stade, autant copier-coller. Celui de OneNote ne vaut pas beaucoup mieux (il propose en sus… un screenshot du site). Celui d’Appel Notes colle juste un signet. Donc, pour tous : ❌
  • DEVONthink possède bien une application iOS (DEVONthink To Go) mais elle est très limitée par rapport à la version Mac et surtout, il est quasiment impossible d’y formater correctement du texte. La force de DEVONthink est sa capacité à se soustraire au système de fichiers et à employer l’intelligence artificielle pour rapprocher des éléments entre notes ou même, carrément, des documents entiers. On est, pour être honnête, à l’extrême limite de la définition d’une application de notes.
  • Roam est un cas particulier qui mise sur l’hypertexte, et l’application est encore très jeune. Elle est exclusivement web. Mais si vous aimez son paradigme réellement fascinant, vous vous ficherez de toutes ses limitations.
  • Je n’ai pas mentionné Keep It (Mac et iOS) parce que l’application n’a pas arrêté de buguer et planter tout le temps où j’ai voulu m’en servir.

Un choix : Evernote

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs au-feux. La seule qui n’écope pas d’un ❌ quelque part à mon sens reste Evernote. L’application conserve encore une interface d’un autre âge, certaines parts en sont désagréablement lourdes, on voudrait la capacité de mieux chiffrer ses données, mais si l’on cherche un couteau suisse où il demeure possible de coller à peu près toutes ses idées et de les organiser simplement (ce qui est quand même le but à la base), avec en plus le meilleur web clipper du marché, cette application reste le ténor incontesté. Surtout que la nouvelle direction a travaillé dur sur un réel rajeunissement du service dont on devrait voir les fruits d’ici quelques mois. Pour vous (re)familiariser avec le service, passez par exemple par ici. Tout ce que j’aimerais d’Evernote, en 2020, ce serait un réel chiffrement zero knowledge pour y coller tout mon administratif personnel (comme la santé) et un rafraichissement de son API pour une meilleure automatisation, mais en-dehors de ça, moyenne partout, excellente nulle part (sauf pour le web clipper), cette application est comme la vieille 2CV de tatie Plectrude : elle a vécu, elle n’a aucun des gadgets modernes à la mode, mais bon dieu, elle fait le taf qu’on lui demande et elle est indestructible. (La 2CV, pas tatie Plectrude. Quoique.)

Et sinon ?

Vos goûts et vos besoins ne sont pas forcément les miens, alors voici quelques autres recommandations d’applications de qualité (à mon sens) pour des usages légèrement différents. Si vous… 

  • Êtes sous Apple et n’avez pas besoin d’un web clipper : Apple Notes.
  • Êtes sous Apple et cherchez avant tout une belle expérience textuelle : Bear.
  • Cherchez à organiser clairement un grand nombre d’informations (wiki), pour un usage éventuellement collaboratif : Notion.
  • Mettez avant tout l’accent sur la vie privée : DEVONthink (j’avais initialement placé Simplenote, mais on me signale que les notes ne sont pas chiffrées sur les serveurs d’Automattic).
  • Cherchez un outil de réflexion et d’organisation puissant avant tout : Roam.
  • Cherchez un outil de gestion et de classement d’une vraie bibliothèque dématérialisée : DEVONthink.

Et voilà. Pfiou. Comme disait l’autre, je ferais pas ça tous les jours, mais j’espère que ça vous servira.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2024-01-20T01:03:25+01:00jeudi 12 décembre 2019|Lifehacking|6 Commentaires

Focus, une meilleure application pour faire des pomodoros (mais chère) [la boîte à outils de l’écrivain]

Quand j’ai ouvert la boîte à outils de l’écrivain, auguste lectorat, j’avais promis-juré de ne promouvoir que des applications que j’utilise réellement, entre autres parce que parfois, je touche une commission si vous achetez lesdits outils en passant par mes liens (ce qui m’aide à payer l’hébergement et m’encourage à continuer à proposer ce genre d’article, ce qui me prend du temps). Le moment est venu ! (insérer ici musique funeste)

Alors c’est pas mal de bruit pour finalement pas grand-chose. J’ai parlé amplement de la méthode pomodoro et de l’aide qu’elle m’apporte pour écrire, surtout dans ces moments où ton roman veut te manger et que tu irais bien mettre la tête dans le sable (ou une baignoire remplie de piranhas, fonction de la gravité de la situation). Jusqu’ici, j’utilisais et recommandais BeFocused Pro, pratique et fonctionnel, et franchement, pour 99% des gens, cette application reste un excellent outil.

Seulement voilà : je travaille beaucoup en déplacement, et j’écris, donc, aussi, notamment sur iPad. Pour employer le même système, c’est-à-dire faire mes pomodoros, il me faut un outil qui fonctionne parfaitement sous iOS, et notamment – parce que j’en ai une depuis plus de deux ans, je proposais d’ailleurs un retour d’expérience iciil me faut quelque chose qui fonctionne sur Apple Watch.

Or doncques voilà, BeFocused Pro ne propose pas la rigueur qu’on est en droit d’attendre sur montre connectée : fréquemment, le chronomètre se perd, oublie de sonner, etc. Après quelques recherches, je suis donc passé sur l’application Focus. Et là, c’est parfait : la montre vibre bien à l’échéance du pomodoro grâce à une synchronisation sans faille entre le Mac (ou l’iPad) et celle-ci, du moins tant que l’on a Internet. C’est très pratique même devant un ordinateur de bureau : on peut couper les notifications sur celui-ci, mais autoriser la montre à vibrer seulement à échéance du pomodoro, ce qui permet de minimiser les distractions. Et au pire, on peut simplement lancer les périodes de travail directement sur la montre.

Super, hein ? D’accord, tu veux le côté ridicule, auguste lectorat ? Focus est payant (ça, d’accord)… sur abonnement. Soyons clairs : est-ce que c’est complètement con de payer un abonnement pour un chronomètre glorifié ? Assurément, surtout à quarante balles par an (presque autant qu’Ulysses, bordel !). C’est pour ça que je suis bien embêté pour le recommander sans ambages. Alors oui, c’est la meilleure application de sa catégorie, on est d’accord, mais bon, ça reste un fucking chronomètre, quoi.

C’est beau mais c’est cher.

Donc, difficile de recommander Focus sans se prendre un peu la tête dans les mains en se disant “mon dieu, mon dieu, tant de sous pour ça, c’est absolument grotesque” – mais si :

  • Tu vis pomodoro, tu respires pomodoro, ta vie est le pomodoro et sans lui, ta productivité s’effondre en 48 heures
  • Tu as une Apple Watch dont tu te sers pour de vrai

Alors, selon l’adage qu’il ne faut pas lésiner sur les réels professionnels qui nous rendent réellement productifs, Focus vaut le prix qu’il demande, comme on paiera pour une licence d’Antidote dès lors qu’on en fera un réel usage.

Mais si l’un des deux points précédents ne s’applique pas, franchement, non. BeFocused Pro fait très bien le job (lire le test ici).

Maintenant, laissez-moi vivre dans la honte, s’il vous plaît.

2019-06-01T14:36:04+02:00mercredi 5 décembre 2018|Best Of, Lifehacking|1 Commentaire

Un an avec une montre connectée

OK, auguste lectorat, j’assume, j’ai un seul vrai luxe dans la vie (au sens où j’achète des trucs parfois pas trop nécessaires, mais qui me font plaisir et dont je me sers et qui au final me rendent toujours un peu plus efficace), c’est la technologie. Est-ce que j’avais besoin d’une Apple Watch il y a un an et demi ? Pas vraiment (à part que je n’avais plus de montre et que, tout bien considéré, ça coûte vachement moins cher qu’une montre “bijou”, un achat bizarrement bien plus accepté socialement). Mais ça fait maintenant un an et demi que je l’ai, je me rends compte que je m’en sers régulièrement, et je me disais : hé, essayons de faire le bilan et de voir si l’on peut répondre à la question :

Ça sert vraiment, ces trucs-là ? 

Poils de bras fournis en option.

Le matériel

Étant passé totalement dans l’écosystème Apple il y a près de trois ans, la logique voulait donc que je finisse de vendre en âme en achetant une Apple Watch : série 2 (donc sans connectivité cellulaire), en 42mm (la grande, parce que je suis grand, enfin presque), liée à mon iPhone. Les goûts et les couleurs jugeront de l’engin, mais au quotidien, je la trouve jolie et plutôt élégante : elle se remarque (ça reste une tocante, c’est censé être un peu sympa), mais pas trop. La qualité de fabrication est sans reproche – la mienne a voyagé en Islande, Australie et j’en passe (elle repart avec moi en fin de semaine) et ne montre aucun signe d’usage supérieur à une tocante classique.

Au début, je la portais résolument au quotidien pour en prendre l’habitude, et force est de constater que l’habitude a pris sans aucun effort. Même si je la recharge tous les soirs (quoique elle tiendrait deux jours sans problème), ça n’est pas plus compliqué que de recharger son téléphone, ce qu’on fait déjà de toute façon, et le geste supplémentaire ne coûte rien.

Ce que ça fait

À l’usage, l’Apple Watch (qui est leader du marché) fait principalement trois choses :

Déporter les notifications du téléphone au poignet. Ça paraît ultra gadget comme ça mais en fait, c’est drôlement utile, à condition évidemment d’être un peu un ninja de la notification. C’est-à-dire de trier drastiquement ce qui remonte au poignet pour ne pas être submergé dès le moindre spam qui débarque. C’est mon cas, et je sais donc que quand mon poignet vibre (elle peut sonner, mais je n’en vois absolument pas l’intérêt), c’est quelque chose dont je veux être au courant : messagerie instantanée (SMS ou autres), un appel (je ne perds plus d’appels importants parce que je n’ai pas entendu mon téléphone alors que je suis en vadrouille), le quai d’où partira mon train avec le rappel de ma place, etc. Cela rend un nombre étonnant de services au bon moment.

Tracker de santé. C’est le gros argument mis en avant par Apple, et en tant que sédentaire qui bouge (si, si, ça existe – j’écris assis sur mon steak – comme on dit au Québec – dans des endroits très variés), je pensais la chose parfaitement superflue, et, aaaah, ils m’ont eu ces enfoirés. Oui, j’ai envie de fermer mes trois anneaux tous les jours : dépenser des calories, faire 30′ d’exercice, me lever au moins une fois par heure (utile pour un sédentaire qui bouge). Je me rends compte à l’usage que ça ne coûte finalement pas si cher de remuer un peu et si ça ne fait pas de moi un athlète de haut niveau, ça pourrait peut-être me permettre de, pour reprendre l’expression de ma chère maman il y a des années, “mourir en bonne santé”. C’est rigolo, ça donne bonne conscience, et pour la marche rapide, le capteur d’activité cardiaque est bien pratique pour rester dans la bonne zone qui fait travailler le cardio au bon niveau. Bref, même pour quelqu’un qui n’est pas un foudre de guerre du sport, l’Apple Watch m’a sensibilisé à faire un peu attention à moi parce que c’est marrant à utiliser, et là, c’est quand même une grosse victoire.

Déporter des informations importantes au poignet (applications). Une montre connectée, c’est comme un petit smartphone, évidemment, donc il y a des applications, forcément simplifiées et encore très inféodées au téléphone (mais ça évoluera forcément). Utiliser une application sur un écran de 42 mm n’est pas la joie, donc beaucoup de choses passent par des commandes vocales et je me surprends à utiliser Siri de plus en plus, et, truc de dingue, ça marche globalement bien. Faire ma valise pour partir en salon (ou à l’autre bout de la Terre) et demander à Siri le temps qu’il fait là-bas ; penser à un truc et demander à Siri de me le rappeler ; consulter ma liste de courses les mains libres chez Carouf ; dire à Siri d’envoyer un SMS prévenant que j’aurai cinq minutes de retard à ma destination ; présenter le QR code de mon billet de train au contrôle alors que j’ai les mains chargées de bagages et que mon téléphone est rangé ; consulter mon OmniFocus ; minuter un pomodoro ; être guidé vers ma destination à l’étranger sans loucher sur mon téléphone comme un gros touriste, etc.

Et l’usage le plus génial qui soit, payer.

Payer sans contact avec sa montre, en toute sécurité, est un vrai geste de science-fiction qui est aussi drôlement pratique (plus de monnaie à se trimballer) – et, get that, ça marche à l’étranger de manière totalement transparente. Tellement de science-fiction que ça fait un an et demi que je l’ai, donc, et ça ne loupe encore jamais, à chaque fois, les commerçants me regardent d’un air halluciné comme si je venais de leur révéler le secret de la fusion froide. (Soit dit en passant, quand je constate le nombre de Watches à l’étranger, je me dis que notre pays est parfois un peu en retard sur le présent.)

Bon, et c’est indispensable, alors ?

Franchement ? Ça dépend du mode de vie. Le mien est celui d’un indépendant qui passe plus de la moitié de son temps hors de chez soi, en salon littéraire, en conférence, en volontariat et j’en passe. Le travail mobile permis par la technologie a été une vraie bouée de sauvetage pour moi, me permettant de bosser à peu près normalement à peu près n’importe où (et étant à peu près n’importe où à peu près n’importe quand, c’était bienvenu). Dans ces conditions, la Watch me rend quantité de petits services extrêmement appréciables, et me pousse en plus à prendre soin de moi, ce qui est toujours une bonne chose. Avoir mes billets de train, ma carte bancaire, les informations importantes du moment accessibles rien qu’en levant le poignet est extrêmement agréable. Si vous êtes du même genre, un peu technophile et/ou vaguement sportif (quelqu’un de très sportif possédant déjà sans doute une montre connectée dédiée à la performance et plus précise), eh bien, la Watch, c’est chouette. Je ne vois pas comment dire autrement : c’est chouette, vachement chouette.

Maintenant, soyons clairs : je ne trouve pas ça transformatif comme l’est un smartphone. Sans smartphone, je suis vraiment embêté : je peux évidemment fonctionner, mais des tas de frictions qui avaient disparu refont surface et me compliquent drôlement la vie. L’absence de la Watch ne génère pas ce niveau de complication1, mais je m’y suis suffisamment attaché pour maintenant regretter son absence quand le cas échée. Tout en considérant que c’est juste “vachement pratique” et non “quand même pas mal nécessaire” comme l’est le téléphone.

Mais n’en doutons pas, l’avenir est aux wearables – la technologie qui se porte sur soi. La Watch me montre tous les jours ce que ce produit est appelé à devenir et tout le potentiel qu’il représente. On n’en est qu’aux balbutiements, mais aussi, on est actuellement en train de sortir du public d’early adopters comme l’est ton humble serviteur, auguste lectorat, pour arriver au grand public. Ça tombe bien, la technologie commence à être mature (la Watch série 4 devrait sortir cette année avec la cinquième itération du système d’exploitation, watchOS) et je crois que l’informatique personnelle (informatique, quel mot étrangement daté dans ce contexte) en passera, lentement mais sûrement, par là, et qu’un jour, le smartphone semblera aussi curieusement daté que le moniteur cathodique.

Mais on n’y pas encore, et dans l’intervalle, c’est chouette.

  1. Si vous en avez une, vous apprécierez ce jeu de mot puissamment rigolo.
2018-04-05T07:58:10+02:00jeudi 5 avril 2018|Geekeries|17 Commentaires

Scrivener sur iOS : on vit quand même une époque chouette

Scrivener, c’est le pape des logiciels d’écriture, le (Lionel) messie systématiquement recommandé outre-Atlantique qui a changé la vie de plus d’un auteur, y compris ton humble serviteur, auguste lectorat ; si j’arrive à écrire « Les Dieux sauvages » à la vitesse où je le fais, c’est en grande partie parce que Scrivener me donne une vision de haut niveau sur mon travail et mes intentions, ce que je n’aurais pas en déroulant mon récit dans les tranchées de Microsoft Word. Si tu traînes depuis longtemps dans ce lieu de perdition, tu sais le bien que j’en pense, mais je n’ai pas parlé d’une de ses déclinaisons encore plus magique : son existence mobile, sur iOS (iPhone et iPad).

Pour faire simple, si, des années plus tôt, l’existence de Scrivener sur Mac uniquement valait pour beaucoup d’auteurs une fidélité inconditionnelle à la plate-forme d’Apple, à nouveau, son exclusivité actuelle au système mobile de celle-ci1 représente à mon sens pour un auteur un fort argument pour l’adoption de l’écosystème (et pas seulement pour aller frimer au Starbucks).

Scrivener sur iOS est, pour le dire simplement, un tour de force. J’avais quelques méfiances au début car la synchronisation avec le nuage ne me semblait pas fonctionner correctement mais les bugs ont été lissés depuis longtemps et je m’en sers aujourd’hui sans méfiance aucune sur l’ensemble de « Les Dieux sauvages » – soit un projet pesant un demi-Go à vue de nez. Et ce, sur mon téléphone et mon iPad, de manière transparente dès lors que j’ai eu une goutte de réseau à un moment pour faire une synchronisation (laquelle prend une ou deux minutes au maximum). Il y a quelque chose de vraiment magique, je trouve, à pouvoir sortir son terminal ultra-léger et retrouver l’ensemble de son épaisse série, sans avoir besoin de démarrer un ordinateur (même un petit MacBook léger) et d’avoir la place de le poser.

Scrivener sur iOS est un portage quasiment identique de la version bureau – et c’est ça qui est vraiment fort. L’interface a vraiment été pensée pour un terminal mobile et il est étonnamment facile de se déplacer dans un projet complexe, de naviguer dans ses notes, et bien sûr d’écrire – le cloisonnement entre apps sous iOS se prête particulièrement bien à l’écriture sans distraction. Ajoutez à cela l’existence d’Antidote sous iOS également et un iPad, même un iPhone, devient un véritable studio d’écriture professionnel disponible à tout moment. J’ai expliqué que je touche mon manuscrit tous les jours – il m’est arrivé, lors d’un festival particulièrement intense, de le faire dans un trajet d’ascenseur, qui m’a suffi à noter une phrase : l’objectif que je m’étais fixé était rempli. Pour ce qui est des outils, je trouve que c’est quand même une époque de rêve pour être auteur.

C’est simple, la seule fonctionnalité que j’emploie beaucoup de la version de bureau qui me manque est les instantanés (snapshots) – je n’ai rien vu d’autre qui manque réellement à l’appel. Bien sûr, le support de TextExpander me manque aussi, et le Smart Keyboard de l’iPad Pro ne vaut pas un bon clavier de bureau (ni même celui des nouveaux MacBook Pro, faisant partie des rares cinglés à adorer ce clavier), on ne peut pas avoir deux documents côte à côte mais Literature and Latte – les éditeurs – ont pris beaucoup de temps pour sortir cette version et on peut être certain qu’ils suivront l’application et continueront à la développer. Surtout avec la sortie récente de Scrivener 3, que je n’ai honnêtement pas encore eu le temps de fouiller en profondeur.

Bref, si vous avez un mode de vie un peu mobile (et par là, j’entends plus de 30 minutes de transports quotidiens ou des déplacements réguliers), un terminal iOS et la volonté de rentabiliser ce temps potentiellement perdu, je pense que cette version peut déverrouiller la créativité et des fenêtres d’écriture au moment où l’envie frappe. Et si vous êtes un auteur assidu qui passez votre temps en déplacement ou entre plusieurs sites, cela peut totalement valoir le coup de s’acheter un iPad (on peut synchroniser les projets entre iOS, Windows et macOS) pour écrire avec un maximum de liberté.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

  1. Il existe toutefois des moyens de synchroniser Scrivener avec Android.
2019-06-04T20:21:15+02:00mardi 30 janvier 2018|Best Of, Technique d'écriture|1 Commentaire

Comment synchroniser (et utiliser) Scrivener sous Android

Grand jour, auguste lectorat, pour tous les auteurs aficionados du petit robot vert et qui aimeraient, comme nous chanceux sous iOS, travailler en mobilité sur leurs projets Scrivener (dont on parle ici régulièrement). Sabine Sur, autrice et traductrice (ça arrive à des gens très bien), a pris du temps pour tester en conditions réelles les bonnes applications à utiliser et les bonnes pratiques à appliquer pour synchroniser ses projets Scrivener sur son appareil Android et donc, dans les faits, pouvoir y travailler en déplacement. Elle propose quantité de captures d’écran dans un article simple et pas technique du tout, et je suis honoré qu’elle m’ait proposé de l’héberger ici pour bénéficier à toute la communauté.

Alors on dit un grand merci à Sabine, et on va jeter un œil à ses deux blogs : le premier sur l’écriture, l’autre sur la traduction. Bien sûr, ce qui suit est valide à l’heure de sa rédaction, et est fourni sans garantie d’aucune sorte – ni Sabine ni moi ne serons tenus de quelconques dégâts si les manipulations ci-après proposées devaient entraîner une perte de données, faire rancir votre beurre ou déclencher une guerre thermonucléaire avec la Corée du Nord.

Sans plus tarder, je laisse la parole à Sabine. (N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir en cas de besoin.)


Pouvoir écrire partout aide à écrire plus souvent. Scrivener, un logiciel très pratique pour l’organisation et la productivité, est disponible sur Mac et PC, mais seulement sur iOS pour ce qui est des appareils mobiles. Or, comme l’a expliqué Lionel, rédiger sur un smartphone ou une tablette, c’est le bien.

Comment faire pour utiliser Scrivener quand on ne fait pas partie du royaume des élus n’a pas d’iPhone, mais un appareil avec Android ?

Je voulais prendre un texte de base pour servir d’exemple à cette démonstration, mais l’inspiration a été la plus forte et j’ai fini par laisser s’exprimer librement mon cœur d’écrivaine.

Voici le résultat :

C’est vrai, en plus.

L’objectif est d’arriver à ce résultat :

En revanche quand je commence une blague je ne sais pas m’arrêter, on m’a déjà dit que c’était un problème.

En dehors de l’aspect blagounette, ce texte est pratique pour deux raisons :

  1. les modifications sont bien visibles, donc toute erreur sera facile à repérer ;
  2. il va falloir ajouter des chapitres, ce qui permettra de mettre en lumière les limites du dispositif.

Pour pouvoir travailler sur un projet Scrivener depuis son téléphone, il faut que le système d’exploitation du téléphone puisse accéder aux fichiers et les lire. J’ai utilisé mon compte Dropbox pour créer un fichier dénommé « Test ». Ensuite, dans Scrivener, j’ai choisi dans le menu « Fichier » la fonction « Synchroniser » puis « avec un dossier externe ». Il devrait être possible de transférer aussi les fichiers avec un câble micro-USB pour ceux qui n’ont pas Dropbox ou refusent de l’avoir pour une raison quelconque, mais je n’ai pas essayé.

D’abord, préparer la synchronisation des fichiers :

Ne pas oublier de cocher « synchroniser tous les autres documents texte du projet » pour pouvoir aussi modifier les fichiers de préparation (dans le dossier Recherche) !

Il est possible de choisir le format des fichiers : .rtf, .txt et Final Draft pour les scénaristes. J’ai choisi .txt par préférence personnelle : il est plus léger, je peux l’ouvrir et le modifier directement depuis Dropbox, et quand j’écris sur mon portable je n’ai pas la moindre envie de me soucier du formatage, je sais que je pourrai rattraper ça ultérieurement.

Sinon, il est possible d’éditer les documents sur Google Drive ou avec un autre logiciel de traitement de texte gratuit (à voir sur le Google Play Store).

Une fois qu’on a fini d’écrire sur son téléphone, il faut enregistrer en s’assurant d’avoir activé le Wi-Fi ou la connexion des données (ne faites pas comme moi, qui ai perdu des modifications en oubliant de le faire), puis synchroniser le projet sur ordinateur si on a oublié de quitter Scrivener en partant. Dans le cas contraire, Scrivener se synchronise immédiatement à l’ouverture et à la fermeture. Le nom des fichiers modifiés est indiqué sur la barre de gauche.

1. Fonctionnement par défaut

Quand j’ouvre le projet dans Dropbox sur mon téléphone, je vois deux fichiers : Ébauche et Notes.

Le dossier Ébauche ne comporte que des fichiers texte, normal vu mes paramètres. Les dossiers sont affichés en tant que fichier texte vide.

Tout ce qui se trouve dans le dossier Recherche sera dans le dossier Notes, y compris toutes sortes de fichiers-type (formatage d’ebook, fiche de personnage, etc.). Je finis par tomber sur mon fichier Idées, en 15ème position.

Sur mon ordinateur, le contenu du document Idées, c’est ça :

J’ajoute une phrase sur mon téléphone, j’enregistre et je synchronise sur l’ordinateur. J’obtiens ça :

Jusque-là, tout est normal.

Je crée aussi une fiche personnage et une fiche décor sur mon ordinateur, d’après les modèles de Scrivener. J’arrive à les modifier sur mon téléphone selon le même principe.

2. Création de fichiers sur smartphone

Sur mon téléphone, je crée à partir de Dropbox un nouveau fichier nommé « miscellanées » dans les notes : la synchro se passe bien.

En revanche,  quand je veux créer le dossier « Fin » dans le dossier Ébauche de mon téléphone, ça ne marche pas. Le message d’erreur suivant apparaît :

Pour contourner, je crée un document texte et une fois revenue devant mon ordinateur, je crée le dossier lui-même.

Au passage, je n’ai pas accès aux notes ni à l’inspecteur de document sur le mobile.

Je peux aussi créer un fichier texte dans les Notes, mais sans bénéficier des modèles « personnages » ou « endroits ».

3. Perdre son travail

Pour finir, je teste une manipulation qui m’a posé problème lors de la rédaction de mon roman : la suppression et l’ajout de scènes côté ordinateur. Je supprime donc le fichier « Conclusion » pour le remplacer par un « Épilogue ».

Oui, je sais, mais après c’est fini. C’est la dernière capture d’écran, là.

Je synchronise et regarde mon téléphone : entre « Ébauche » et « Notes » s’est glissé un nouveau dossier, « Fichiers supprimés », qui contient le fichier « Conclusion ». Bien pratique pour ceux qui n’ont pas utilisé la fonction « Snapshot » de Scrivener pour avoir un instantané de leur texte et qui regrettent après coup leurs modifications.

Conclusion

Vers la fin de la rédaction de mon roman, je n’ai plus écrit sur mon téléphone, d’abord parce que j’en avais assez peu l’occasion, ensuite parce que je ne voulais vraiment pas risquer de perdre mon travail et que je préférais pécher par excès de prudence. En fait, après avoir fait ce test, je me dis que j’aurais probablement dû commencer par là pour voir les possibilités et les limites du procédé. J’y invite tous les écrivains détenteurs de Scrivener et d’un appareil tournant sous Android.

2019-06-04T20:18:54+02:00jeudi 9 novembre 2017|Best Of, Technique d'écriture|5 Commentaires

Evernote contre OneNote : le grand duel

Par Kupo707 (source)
Par Kupo707 (source)

Dans la boîte à outils de l’écrivain, nous avons mentionné Evernote et OneNote séparément, avec leurs forces et leurs faiblesses. Le test d’Evernote le recommandait davantage comme un outil de capture, celui de OneNote comme un outil d’organisation. Maintenant, il peut être inutilement complexe de conserver deux outils différents quand tant de points les rapprochent. Mais sur quoi fonder son choix en fonction de ses besoins ?

Mettons-les donc face à face, comme dans un bon vieux match de Street Fighter, et voyons qui est le plus fort.

Ergonomie

Sur ordinateur, Evernote conserve depuis des années la même interface qui a, il faut le dire, un peu vieilli, quand OneNote se rafraîchit à chaque nouvelle version de Windows, suivant les paradigmes des langages graphiques. L’attrait des formes représente un aspect probablement un peu secondaire, mais Evernote paraît plutôt rigide, surtout avec le format de ses notes qui se rapproche du traitement de texte ou de l’HTML – on a parfois l’impression de manipuler un bloc-notes évolué. En revanche, OneNote offre une toile sans limite où organiser ses idées, et c’est un net avantage quand on réfléchit et qu’on cherche à structurer sa pensée (comme votre futur roman lauréat du Goncourt).

onenote-for-mac-2016-main
C’est choupinet.
C'est un peu soviétique.
C’est un peu soviétique.

Vainqueur : OneNote, de loin. 

Organisation des idées

Evernote et OneNote proposent sur ce plan des paradigmes à la limite du diamétralement opposé : OneNote veut émuler le comportement d’un classeur à anneaux, Evernote est une machine à capturer où l’on peut ensuite effectuer des recherches. Du coup, les forces et les faiblesses sont mutuellement exclusives (c’est pourquoi on peut recommander leur usage conjoint). Là encore, OneNote mise sur la structure et l’émulation d’un paradigme tiré du réel, avec des feuilles que l’on manipule et ordonne. Evernote n’est pas vraiment fait pour organiser, mais pour chercher. Donc, la réponse est un peu contenue dans la question.

Vainqueur : OneNote. 

Capture (dont web)

Ces outils visent également, avec la généralisation des terminaux mobiles, à remplacer le petit carnet de notes en veau de Kobe que l’auteur (et toute personne soucieuse de ses idées) transporte en permanence afin de s’assurer qu’aucune idée géniale ne lui échappe. Là, c’est clairement Evernote qui prend l’avantage, en raison de sa conception nettement tournée vers la capture constante et quasi-instantanée. Envoyer une idée, une citation, une vidéo à Evernote se fait en quelques clics sans même nécessiter de réflexion de classement poussée (dès lors qu’on a bien pensé son système). OneNote impose de classer le contenu et n’offre pas de fonctions immédiatement intuitives pour étendre les possibilités de rangement (comme créer un nouveau bloc-notes, quand Evernote crée des tags à la volée). Oui, on peut stocker les notes dans une zone “non classée” mais il faudra y revenir, ce qui est un peu contreproductif.

Pour la capture de sites web, nul ne rivalise avec Evernote, qui sait conserver, de manière éditable, une page web avec sa mise en page. OneNote fera, au mieux, une capture d’écran ou une capture du texte sans la mise en page. À fins d’archivage, c’est vraiment mal fichu.

Vainqueur : Evernote. 

Mobilité

Sacré bon dieu, que fume Microsoft avec ses applications mobiles, notamment Android, mais aussi Windows ?

Pourquoi l’appli desktop de OneNote n’autorise-t-elle pas l’emploi de l’appareil photo d’une tablette Surface – imposant pour ce faire  de passer par la version ModernUI qui est, comme toutes les applis ModernUI, moche à crever et évidemment limitée en fonctionnalités ? Pourquoi les applis Android ne proposent-elles qu’un support tellement basique du copier-coller qu’on se croirait revenu à Windows 3.1 ? Et je ne parle même pas de sélectionner et déplacer des annotations faites au stylet – c’est un peu la base, mais non, OneNote ne le permet pas, malgré toutes ses gargarisations sur le support de l’écriture manuscrite. Manque flagrant de cohérence et de vision de la part de la compagnie, qui propose bien toutes les fonctionnalités attendues, mais saupoudrées sur plusieurs systèmes, voire plusieurs applis sur le même système.

Avec Evernote, c’est simple : les applications mobiles offrent les mêmes fonctionnalités que les versions de bureau, quel que soit le système (à l’exception de la version ModernUI – mais, franchement, y a-t-il des gens qui emploient ModernUI) ?

Vainqueur : Evernote, de tellement loin que OneNote ne semble pas avoir compris que la course avait commencé. 

Synchronisation et cloud

Là aussi, on se demande ce que Microsoft a bu. À l’époque où OneDrive s’appelait SkyDrive, c’était encore pire, mais même à l’heure actuelle, cela reste guère utilisable. Capturer une note est quasiment impossible sans accès Internet mobile – la faute au paradigme d’organisation des notes cité plus haut. Pour placer une note dans un carnet, il faut que ce carnet soit ouvert sur le terminal en question depuis le cloud (ce qui prend des plombes dès qu’il est un peu lourd, sans parler de la mémoire du terminal qui se retrouve occupée) – vous avez trouvé une recette de cuisine mais, par malheur, vous n’avez pas synchronisé votre carnet “recettes” sur votre mobile ? Impossible de l’y mettre.

Evernote, en revanche, agit avec une grâce parfaite même hors-ligne. Il connaît vos carnets et vos tags sans avoir besoin de les ouvrir, il conserve vos nouvelles données gentiment en local et les synchronise en silence dès qu’il en a l’occasion – ce qui devrait être la base de toute application mobile en 2016. Le modèle de OneNote est absolument archaïque et d’une lourdeur horripilante.

Vainqueur : Evernote, qui tire la langue à Microsoft, qui réplique d’un air abruti : “s’est passé quoi, là ?”

En conclusion

Utiliser une appli particulièrement puissante quant à ses fonctionnalités de mise en page et d’organisation mais tellement mal organisée et si peu harmonisée qu’elle n’est quasiment pas utilisable en mobilité et que des fonctionnalités critiques risquent de se révéler manquantes au moment crucial ? => OneNote.

Ou bien une appli pensée dès le début pour la mobilité et aux fonctionnalités identiques sur toutes les plate-formes, mais dont l’usage se révèle peu adapté à l’organisation des idées ? => Evernote.

Personnellement… j’emploie les deux, dans leurs forces respectives. Mais qu’Evernote prenne garde : si Microsoft se met en devoir de corriger les biais absurdes de ses applications, OneNote a le potentiel pour devenir la nouvelle référence…

… mais comme c’est Microsoft, je ne retiendrais pas mon souffle avec trop d’angoisse non plus. D’ici à ce qu’ils réagissent…

2019-08-28T21:28:35+02:00mardi 22 mars 2016|Best Of, Technique d'écriture|19 Commentaires

En route

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Plus de photos trop lol sur Instagram

Bon.

Ça y est, 30 kilos de bagage avec une surtaxe à prévoir, le portable est synchronisé avec le cloud, j’ai un contrôleur Ableton et un mini-clavier pour composer en déplacement, ma tablette qui sert de bloc-notes, tous les logiciels sont mis à jour, j’ai un Lightroom tout frais sur le portable pour traiter les photos faites là-bas.

Il n’y a plus qu’à décoller : le prochain article, si tout va bien, sera posté depuis l’île de la Réunion !

2015-07-14T23:25:52+02:00mercredi 15 juillet 2015|Journal|6 Commentaires

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