Flammagories finaliste du prix Masterton ! (+ prix Bob Morane)

Couv. Alain Valet

EDIT mardi 12 11:30 : Ajout des noms des traducteurs consécutivement à leur mention faite par les membres du jury.

Les finalistes des prix Masterton et Bob Morane ont été annoncés ; le premier concerne le fantastique, le second la littérature d’aventure. Et Flammagories, le collectif hommage à Nicholas Lens (où était parue « Tegite Specula »), paru aux éditions Argemmios, a été nommé par le jury du premier !

Félicitations à tous les finalistes (et en particulier aux copains, parce que bon) !

Prix Masterton

Romans francophones

  • Serge Brussolo : Ceux d’en bas (Fleuve Noir)
  • Jean-Christophe Chaumette : Le Dieu Vampire (L’Editeur)
  • Céline Guillaume : Le Ballet des âmes (Editions du Riez)
  • Franck Thilliez : Le syndrome « E » (Fleuve Noir)

Romans traduits

  • Gary A. Braunbeck : Mais c’est à toi que je pense (Bragelonne, traduction de Jean-Claude Mallé)
  • Mike Carey : Cercle vicieux (Bragelonne, traduction de Christophe Cuq)
  • Hal Duncan : Evadés de l’enfer ! (Folio SF, traduction de Florence Dolisi)
  • Lillith Saintcrow : Le baiser du démon (Orbit, traduction de Célia Chazel)

Nouvelles

  • Nathalie Dau : « Notre-Dame des algues » – Contes myalgiques 2 (Griffe d’encre)
  • Jeanne-A Debats : Stratégies du réenchantement (Griffe d’encre)
  • Flammagories : Hommage à Nicholas Lens (Argemmios)
  • Richard D. Nolane : Séparation de corps (Rivière Blanche)

Prix Bob Morane

Romans francophones

  • Jeanne A Debats : Plaguers (L’Atalante)
  • Vincent Gessler : Cygnis (L’Atalante)
  • Johan Héliot : Ordre Noir (Fleuve Noir)
  • Frédéric Jaccaud : Monstre (une enfance) (Calmann-Lévy)
  • Laurent Kloetzer : Cleer (Denoël)
  • Christophe Lambert : Vegas Mytho (Fleuve Noir)
  • Jean-Claude Marguerite : Le Vaisseau ardent (Denoël)
  • Laurent Poujois : L’Ange Blond (Mnémos)

Romans traduits

  • Jedediah Berry : Manuel à l’usage des apprentis détectives (Denoël, traduction de Philippe Rouard)
  • Dimitri Glukhovsky : Métro 2033 (L’Atalante, traduction de Denis E. Savine)
  • John Lindqvist : Laisse-moi entrer (Télémaque, traduction de Carine Bruy)
  • Ian McDonald : Le Fleuve des dieux (Denoël, traduction de Gilles Goullet)
  • Terry Pratchett : Nation (L’Atalante, traduction de Patrick Couton)
  • David Self : Le livre de Dave (Editions de l’Olivier, traduction de Robert Davreu)
  • Peter Watts : Starfish (Fleuve Noir, traduction de Gilles Goullet)

Nouvelles

  • Lucie Chenu : Les enfants de Svetambre (Rivière Blanche)
  • Sylvie Denis : « Les danseurs de la lune double » (Galaxies n°9)
  • Jean-Claude Dunyach : « 3h pour Lady Evangeline » (Bifrost n°58)
  • Laurent Genefort : « Rempart » (Bifrost n°58)
  • Michel Jeury : « Ceux d’après » (Galaxies n°9)
  • Lucius Shepard : Sous des cieux étranges (Le Bélial)

Coup de coeur

  • David Wellington : Zombie Story (Milady)
  • Charlaine Harris : La communauté du sud (J’ai Lu)
  • The Walking Dead (série TV et BD)
  • H.P. Lovecraft : Les contrées du rêve (Mnémos)
  • Delestré & Desanti : Dictionnaire des personnages populaires de la littérature (Seuil)
, traduction de Jean-Claude Mallé
2011-01-12T12:22:05+01:00mardi 11 janvier 2011|Actu|1 Commentaire

Twitter advanced : des applications

Twitter est un peu aride et crypté au premier abord, le décoder était le but de ce premier article. Cependant, Gilles G avait remarqué très justement en commentaire certains manquements du réseau, notamment la possibilité de suivre commodément une conversation. On peut aussi reprocher à ces médias leur multiplication, le fait que tous répondent à des besoins différents, ce qui multiplie le temps qu’on a tendance à passer dessus.

C’est là qu’on entre dans le mode avancé extra bonus stage turbo II prime.

Utiliser un client unifié

Vous passez beaucoup de temps sur Facebook et Twitter à la fois ? Vous gérez, en plus de votre profil personnel, une page pour une association ou une institution ? La multiplication des canaux peut vous rendre cinglé en plus de vampiriser votre temps en moins de temps qu’il n’en faut pour RT une vidéo de lolcat.

L’idéal est donc d’utiliser une seule application pour tout : un seul « social hub« , comme on dit chez les experts communicants (rien à voir avec Miami ou Las Vegas) où tous vos flux arriveront, et d’où vous pourrez informer tous vos canaux. (En ce qui me concerne, je n’en ai que deux, Facebook et Twitter, mais le temps gagné n’est déjà pas négligeable, ce qui est autant que je peux consacrer à réellement communiquer avec des gens, c’est-à-dire, bien entendu, faire circuler des vidéos de lolcats.)

Il y en a une bonne demi-douzaine sur le marché, mais je n’en ai testé que deux, qui ont l’avantage d’être (à peu près) gratuits et plutôt complets.

Hootsuite

Hootsuite est une application web, c’est-à-dire qu’elle tourne dans n’importe quel navigateur pas trop ancien sur n’importe quelle machine pas trop vieillote. Cela veut également dire qu’il n’y a rien à installer et qu’une fois votre compte créé, il sera instantanément accessible de n’importe quelle machine. L’interface de Hootsuite est vraiment bien pensée et très complexe, notamment pour ce qui est de l’intégration avec Facebook : poster des vidéos, des liens, se fait très simplement avec les mêmes fonctionnalités que sur le site de FB (personnalisation de l’image d’aperçu, du texte, etc.).

Pour ce qui est de Twitter, on trouve tout ce qu’on est en droit d’exiger d’un client évolué : RT personnalisables, accès à l’historique d’une conversation, aperçu des profils en cliquant sur une simple mention « @ », etc. Rien à redire sur les fonctionnalités (il y en a même certaines que vous n’utiliserez jamais).

Le désavantage de Hootsuite est sa fausse gratuité. L’accès aux fonctionnalités de base est financé par la publicité : régulièrement, des tweets publicitaires feront leur apparition dans votre timeline, ce qui, personnellement, m’insupporte. Pour s’en débarrasser et avoir accès à davantage de fonctionnalités (orientées vers le travail d’entreprise), il faudra payer un abonnement.

Hootsuite est très certainement l’un des clients les plus complets du marché, ce qui explique ce modèle économique et, disons-le franchement, orienté communication coroporate. Mais, si vous n’êtes pas allergique à un peu de pub intrusive, c’est assurément la Rolls. C’est ici.

TweetDeck

TweetDeck est une application à part, c’est-à-dire qu’il vous faudra l’installer sur toutes les machines où vous voudrez l’utiliser (une version intégrée au navigateur vient cependant d’être publiée pour Chrome ; des versions existent aussi pour plate-formes mobiles). Ce client était originellement dévolu à Twitter, ce qui rend son intégration à Facebook un peu cafouillante et pas aussi puissante que celle de Hootsuite (la publication de liens ou vidéos ne peut se faire directement). Cependant, le site de Facebook n’a tout de même pas les manquements de l’interface de base de Twitter ; le but reste de rendre l’expérience Twitter plus agréable et facile.

Et, sur ce point, TweetDeck remplit parfaitement son contrat : réponses, RT personnalisés, suivi des conversations et classement des contacts en listes personnelles. De plus, TweetDeck permet la publication directe de contenu comme des photos ou vidéos avec une intégration transparente à des services comme Twitpic.

Pour utiliser l’environnement sur plusieurs machines, il est possible d’ouvrir un compte TweetDeck de manière à conserver préférences et classements d’un terminal à l’autre, mais cela reste entièrement facultatif.

Pour un usage prioritairement réservé à Twitter (et une réelle gratuité), TweetDeck me semble le meilleur choix. C’est là.

D’autres ?

Il existe d’autres applicatifs liés à Twitter, principalement sous la forme de plug-ins qui viennent se greffer au navigateur : le plus célèbre est probablement Echofon, prévu pour les plate-formes MacOS et Firefox. Au-delà, il en existe probablement des centaines, plus ou moins bien fichus, plus ou moins buggés, mais il se peut que l’un d’eux ait cette fonctionnalité que vous cherchez désespérément partout. Jetez un oeil à chaque tweet : il mentionne le client utilisé. À vous, peut-être, de l’essayer à votre tour si les deux ténors précités ne satisfont pas à vos exigences.

Ces applications permettent en tout cas de se libérer vraiment des contraintes de manipulation intrinsèques aux réseaux et de leurs lenteurs. Extrêmement transparents et ludiques, je ne saurais trop recommander leur usage pour gagner du temps et le passer à véritablement faire des choses sur les réseaux… au lieu de se battre avec leur interface.

Bonne chasse !

2011-01-06T13:01:15+01:00jeudi 6 janvier 2011|Geekeries|4 Commentaires

Traduction littéraire, FAQ

Je reçois ces temps-ci pas mal d’interrogations (souvent d’étudiants) relatives au métier de la traduction, littéraire en particulier, et parfois un peu floues, si bien que je ne sais pas très bien quoi répondre exactement. Or, il y a deux ou trois ans, une étudiante (qu’elle en soit remerciée, puissent ses corrections d’épreuves se faire toujours dans la tranquillité avec de longs et confortables délais) m’avait posé des questions très précises par mail sur le domaine, ce qui a plus ou moins pris la forme d’un entretien ; hé, dis-donc, me suis-je dit sous ma douche, pourquoi ne pas poster ce texte sur le blog pour servir de Foire Aux Questions, et les consoeurs et -frères pourraient ensuite réagir, et les gens que ça intéresse poser d’autres questions, et ça pourrait, genre, servir de ressource ? Mode collaboratif web 2.0, tout ça ?

Pour compléter la question, je vous invite instamment à jeter un oeil à l’Association des Traducteurs Littéraires de France, au dossier Traduction réalisé par ActuSF et aux questions aux traducteurs de Lucie Chenu (avec la réserve qu’en ce qui me concerne, certaines réponses commencent à être très datées, surtout sur le lien entre traduction et écriture : l’entretien a sept ans).

Here we go.

J’ai cru comprendre que vous étiez ingénieur avant de vous lancer dans ce que vous faites maintenant, aussi comment avez-vous fait la transition entre les deux ? De quelle manière avez-vous débuté en traduction ? Quelles démarches avez-vous effectuées ?

J’ai commencé par traduire pour des revues littéraires de qualité, mais qui paient peu (ou pas), faute de moyens, car ce sont des très petites structures souvent associatives. Mais ce sont des passionnés ou amateurs très éclairés qui gèrent ces structures, ce qui en fait une excellente école (j’ai par exemple eu la chance immense de faire mes premières armes sous l’égide de traducteurs professionnels reconnus). D’autre part, cela permet de se constituer une première bibliographie (ce qui, en édition, tient lieu de CV) pour aller frapper chez des structures de plus en plus grandes et donc de plus en plus rémunératices. Cela fait donc boule de neige, mais ce processus peut être long (plusieurs années). J’ai tiré le diable par la queue un petit moment avant d’arriver à en vivre correctement. Ce genre de parcours est relativement courant en SF&F, mais il comporte évidemment une part de risque importante – sans parler du besoin d’arriver à se former par soi-même.

Pour les démarches, je me suis simplement investi dans ces revues, rencontrant les équipes en festival, me construisant mon carnet d’adresses, ouvrant les yeux et les oreilles en quête d’une occasion.

Que demandent les éditeurs de la part d’un traducteur littéraire (en matière de qualifications, de compétences) ?

Un éditeur veut du bon boulot, il se fiche d’où vous sortez : votre qualification première, c’est votre bibliographie, derrière laquelle passent les diplômes. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils sont superflus (il y a par exemple un master de trad littéraire à Paris et j’enseigne un bref module à celui d’Angers) : ils vous donnent un certain nombre de réflexes qu’il faut autrement acquérir par beaucoup de travail personnel et une formation sur le tas (ce qui peut se faire dans la douleur et dans l’erreur…), en plus de vous aider à décrocher une première place plus facilement. Néanmoins, bien des traducteurs pros n’ont pas un tel diplôme et ont suivi plus ou moins le genre de voie que je décrivais plus haut. En résumé, les diplômes de trad vous faciliteront la vie, mais qu’ils ne sont pas indispensables comme dans la quasi-totalité des autres professions. Pour ma part, mon seul diplôme un tant soit peu relié au domaine est un Cambridge Certificate of Proficiency in English, qui sert juste à montrer que je pige un tant soit peu ce que je lis !

Est-il possible de se cantonner à un genre précis en traduction littéraire (je pense notamment à la SF et la Fantasy) ?

Tout à fait, c’est mon cas comme celui de nombreux traducteurs du domaine (Mélanie Fazi, Jean-Daniel Brèque, Gilles Goullet, Arnaud Mousnier-Lompré, etc.)

Est-il possible/conseillé d’exercer une autre activité professionnelle en parallèle ?

A « terme », la traduction littéraire est normalement un métier suffisamment rémunérateur pour être une activité à plein temps (et même davantage). Après, tout est toujours possible si vous avez le temps et la motivation. Disons que cela dépend des attentes de votre éditeur (s’il vous fournit contrat après contrat, il vous faudra finir par faire un choix) et de votre vitesse de travail. Certains confrères sont par exemple professeurs, musiciens, etc. et ont une entente particulière avec leur éditeur pour avoir des délais de remise « réalistes ». C’est possible avec de l’organisation et de la discipline, et c’est aussi un choix dans une certaine mesure.

Il faut quand même savoir que la traduction d’un ouvrage est un chantier au long cours dont il ne faut pas sous-estimer le volume de travail. Si vous travaillez pour un éditeur qui vous fournit régulièrement des contrats, vous aurez de quoi vous occuper à plein temps tout en en vivant convenablement. Dans les débuts, c’est peut-être plus compliqué, et vous devrez éventuellement fournir un volume de travail important le soir et les week-ends pour coupler ça à un job alimentaire, le temps de décrocher des contrats rémunérateurs, de vous constituer vos contacts – et de ne pas mourir de faim quand même dans l’intervalle.

Quelles sont les difficultés inhérentes à ce métier ?

D’abord celles de toute professon libérale : on marche au contrat donc, en cas de faillite d’un gros client, on peut se retrouver sans rien et devoir recommencer presque de zéro. Vous n’avez pas non plus trop le droit d’être malade ou d’avoir des accidents (ou bien il faut être prescient pour les prévoir…) : les contrats ont des dates de rendu gravées dans le marbre et si les éditeurs peuvent être compréhensifs en cas de coup très dur, être fiable est un qualité essentielle. A vous de vous organiser.

D’autre part, on travaille seul, souvent à domicile. Il faut aimer la solitude, ne pas tourner en rond comme un lion en cage quand on reste enfermé, savoir se motiver et de discipliner. Il faut aussi savoir rester en compagnie d’un même livre pendant des mois entiers, parfois jusqu’à l’écoeurement, et rester rigoureux quand même.

Enfin, comme dans tout milieu artistique, il peut parfois arriver que les mesquineries volent bas. Il faut en faire abstraction et continuer à faire son travail avec coeur, au mieux de ses capacités, sans prêter attention aux voix jalouses.

Enfin, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la traduction littéraire en général, et de SF et Fantasy en particulier ?

Du courage et de l’opiniâtreté, parce qu’avoir le statut d’indépendant, se construire un carnet de contacts, apprendre le métier en permanence n’est pas forcément facile ni de tout repos (mais c’est aussi ce qui en fait l’exaltation).

Un véritable amour de la langue et de la littérature, parce qu’il faut chercher sans cesse la justesse du vocabulaire et des expressions, travailler son style, rester parfois très longtemps dans la même oeuvre (des années si on suit une série), avoir un côté perfectionniste parfois obsessionnel pour chercher le mot juste. De l’humilité aussi, parce qu’il ne s’agit pas d’une réécriture mais d’une transmission d’une oeuvre, ce qui implique une certaine plasticité d’expression pour passer d’un auteur à l’autre, d’un genre à l’autre, pour se couler dans le style. Egalement de l’humilité face aux corrections, surtout dans les débuts : toujours chercher le perfectionnement, l’apprentissage, la minutie.

Enfin, j’ai lu que vous suiviez des études de traduction technique : je dois tout de suite vous avertir que la traduction technique et la traduction littéraire sont deux domaines complètement à part et même, pour certains aspects, diamétralement opposés l’un à l’autre. Vous avez certainement acquis un certain nombre de réflexes en trad technique qui seront non seulement inutiles, mais contre-productifs en trad littéraire. Par exemple, vous pouvez (que dis-je, vous devez) jeter Trados et autres mémoires de trad à la poubelle et les proscrire définitivement. La trad littéraire met beaucoup plus en valeur le propos, le message, l’atmosphère, le style (ce qui en fait un véritable exercice de création par certains moments) que la lettre de l’oeuvre, par rapport à la trad technique pour qui la précision passe avant toute autre considération.

2019-08-21T18:26:34+02:00mardi 4 janvier 2011|Best Of, Le monde du livre|5 Commentaires
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