Haaaave you met Victor

Sous les yeux du Shadok marin, Victor, à droite, soit plus grand, plus chevelu et plus jeune que moi. Le salopiaud.

J’en ai parlé épisodiquement, et puis je voulais vous présenter [mon mignon personnel dans mon plan de conquête du monde] euh, le stagiaire très gentil et un peu fou qui a accepté de plonger deux gros mois dans le monde du bouquin qui raconte des mots et de l’Internet qui propage des trucs, mais nous n’avons pas été foutus de faire des photos correctes avant ce matin (c’est qu’il y a du soleil en Bretagne, messieurs-dames, et toutes les tentatives de photos prises sur le balcon se sont soldées par des images horribles, genre on a les yeux qui saignent et un sourire atrocement coincé). Sur celle-là, au moins, en bons geeks, nous sommes à l’ombre, et j’ai même pas trop l’air d’avoir besoin de quinze cafés  pour fonctionner convenablement ce matin (alors que si).

Accueille donc, ô auguste lectorat, Victor, qui me prête une main précieuse et forte pour faire de cet endroit un truc encore mieux conçu, plus léché, plus clair, qui rende à la fois la discussion plus facile pour le versant blog et plus facile pour ceux qui viennent avant tout chercher ici des infos sur les bouquins. Victor est grand, beau, élève ingénieur agro comme je l’ai été aussi, il adore la littérature et l’imaginaire, et il a refusé ma vodka à 10h du matin, ce qui prouve qu’il n’est pas encore tout à fait prêt pour certains cercles littéraires.

Commentaires améliorés

Une des premières choses qu’on a voulu faire quand on s’est posé pour discuter, c’est évidemment garder l’esprit de l’endroit mais surtout faciliter la discussion pour tout le monde. Vous pourrez donc remarquer, dans les commentaires (qui s’appellent dorénavant “Réactions” parce que bon, on est pas sur Skyblog), qu’il est possible de répondre individuellement à chaque contributeur pour faciliter la discussion, en fils séparés, comme sur un vrai blog moderne. Nous espérons que cela rendra les échanges plus faciles et dynamiques.

D’ailleurs, un petit aparté : vous êtes parfois nombreux à réagir sur Facebook, ce qui est vraiment très sympa, et des débats souvent très intéressants s’engagent ; je suis ravi que les articles puissent parfois servir d’amorce (c’est un peu le but du jeu). Je trouve en revanche parfois un peu dommage que ces répliques soient condamnées à disparaître dans les archives de Facebook, surtout quand elles apportent la contradiction à un billet, parce qu’un lecteur arrivant après la bataille ne pourra lire vos avis contraires, alors que c’est bien sûr le cas ici. Je ne veux absolument pas vous dire de réagir plus d’un côté ou de l’autre, mais je signale juste la chose : pensez que vous pouvez aussi commenter ici, votre réponse restera archivée et lisible pour les autres, ce qui est d’autant plus intéressant quand les avis divergent.

À propos de bugs

N’hésitez évidemment pas non plus à signaler d’éventuels bugs que vous repéreriez ! (Nous savons actuellement que le carrousel en première page ne fonctionne pas, Victor y travaille.)

Silent service

Par ailleurs, je suis en ce moment engagé dans une lutte à mort avec mon manuscrit ; tels le gladiateur et son lion, nous avons les pattes l’un à la gorge de l’autre, luttant pour écraser notre résistance mutuelle. (Comprendre : j’ai une date-butoir et je dois la tenir.) Je serai donc particulièrement absent de mon courrier électronique, mais je garde un oeil sur FB et le blog, parce que je vais mourir si je ne prends aucune pause. Banzai !

2011-01-31T15:49:40+01:00lundi 31 janvier 2011|Actu|22 Commentaires

Nancy Kress, Characters, Emotion & Viewpoint

« Story is character », dit Elizanbeth George dans Write Away1. On peut disconvenir de la formulation, mais une évidence subsiste : aucune histoire, aussi passionnante soit-elle, ne peut subsister sans personnages forts, intéressants, qui vivent et qui souffrent, alors qu’une histoire un peu faible peut être sauvée par des personnages inoubliables (que serait How I Met your Mother sans Barney ?). La création d’individus fictifs crédibles, originaux et surtout vivants est un des grands défis de l’écriture, et c’est ce à quoi ce livre cherche à répondre.

Le nom de Nancy Kress est un gage de qualité : gagnantes de plusieurs prix Hugo, Nebula, Asimov’s, on la connaît en France entre autres pour le cycle de La Probabilité, très chouette trilogie de space opera un peu hard science sur les bords avec des idées originales et une civilisation (Monde) attachante. Et l’on ressent dans ce volume la même clarté qui préside à sa plume de romancière : elle domine son sujet et parvient à le communiquer avec une érudition qui ne sacrifie jamais à la pédagogie.

Au cours de ces 200 pages, Kress aborde tous les sujets relatifs à la création et à la mise en scène des personnages : historique, présentation, changements, point de vue (un bon quart dévolu à ce seul aspect). Comme souvent dans ce genre de manuel, elle mélange théorie et techniques ; si la première mérite d’être disséquée et méditée en détail par le lecteur, les secondes ne devront pas être prises comme un inventaire exhaustif, mais simplement comme des exemples qu’il faudra s’approprier, puis détourner. De nombreux exercices en fin de chapitre, bien pensés, enseigneront un certain nombre d’astuces à celui qui les fera avec assiduité.

On résume souvent la création de personnages à une fiche détaillée et à un environnement, alors que le plus important, pour l’écriture d’une histoire, est leur motivation, leurs objectifs, leur vision de monde (lesquels découlent de ce fameux passé, mais il est une charpente qui étaye l’identité et non l’essence totale du personnage). Kress accorde une place non négligeable aux détails biographiques, mais laisse justement cette motivation émerger et appuie son importance dans l’histoire. On peut regretter qu’elle n’insiste pas davantage sur le lien que nourrissent personnages et intrigue – la motivation doit venir justement servir l’histoire que l’on souhaite raconter – mais il faut supposer que cela dépassait le cadre de ce volume et que la pratique se charge de l’enseigner.

Toutes les techniques que présente ce volume sont relativement fondamentales, ce qui en fera une lecture extrêmement profitable pour le jeune auteur, qui sera bien inspiré de faire les exercices proposés. L’écrivain expérimenté n’y apprendra probablement rien de très nouveau, à part un fondement théorique poussé à ce qu’il fait peut-être intuitivement, ce qui est toujours bon à prendre, et justifie pleinement la lecture.

Une épiphanie peut cependant toucher : Kress conclut son livre sur une leçon profonde et simple, comme le sont toutes les bonnes leçons ; un piège dans lequel, à mon humble avis, tous peuvent tomber. Le meilleur service qu’un auteur peut rendre à son récit, dit-elle, c’est de comprendre que c’est l’histoire de ses personnages, et non la sienne propre. Un agréable précepte à encadrer au-dessus de son bureau qui allège les enjeux : en libérant l’esprit et la narration, il encourage la prise de risques et pousse à aller chercher au fond de soi cette vérité qui fera le sang d’un beau récit.

  1. “L’histoire, c’est les personnages”, dans Mes Secrets d’écrivain
2014-08-05T15:23:05+02:00mercredi 26 janvier 2011|Best Of, Technique d'écriture|5 Commentaires

Bande originale : “Quelques grammes d’oubli sur la neige”

Fin de ce petit cycle de “bandes originales” (cf les deux épisodes précédents) avec les deux morceaux qui ont veillé sur la rédaction de “Quelques grammes d’oubli sur la neige », parue l’année dernière dans l’anthologie Magiciennes et Sorciers dirigée par Stéphanie Nicot aux éd. Mnémos.

Eluveitie est un groupe de folk metal suisse qui allie, comme presque tous les groupes du genre, instruments anciens (cornemuse, vielle) et modernes (guitare saturée notamment), ce qui restitue une sorte d’atmosphère païenne contemporaine. Si le groupe tombe parfois dans la facilité en ne donnant aux composantes traditionnelles qu’un aspect décoratif dont la musique pourrait se passer sans souffrir, leurs compositions plus acoustiques (notamment sur l’album Evocation I – The Arcane Dominion) sont obsédantes et superbes. Ce sont celles-ci que je me suis retrouvé à écouter en boucle, sachant que « Quelques grammes d’oubli sur la neige » fait fortement référence à la sorcellerie ainsi qu’aux réactions d’incompréhension et d’oppression (souvent masculines…) devant les archétypes féminins et lunaires.

Tout d’abord Brictom. D’après Chrigel Lanzmann, fondateur du groupe, le texte est un traditionnel âgé de 1600 à 2100 ans. En rapport avec la magie féminine, ce serait une forme de malédiction ou de mystère (voir ici).

Ensuite, Omnos. Conceptuellement bien plus éloigné de la nouvelle elle-même (car il s’agit d’une réécriture du Petit Chaperon Rouge), le clip a quelque chose de pacifique et de nostalgique qui m’a touché pendant l’écriture en me rappelant le Connemara (le vrai, pas celui de Sardou).

(Sinon, sur un sujet sans rapport, Victor et moi-même travaillons sur les améliorations du site – enfin, surtout lui, bien évidemment. Pas de grosse refonte en vue mais des tas de petites améliorations bien sympa et bien pensées. Oui, j’embauche des stagiaires pour penser à ma place. La trentaine passée, j’ai mieux à faire que réfléchir, comme m’entraîner à lever le petit doigt en buvant ma coupe de champagne pour le jour où je serai invité dans des cocktails. Il faut savoir prévoir l’avenir.)

2011-01-24T12:35:40+01:00lundi 24 janvier 2011|Décibels|2 Commentaires

Bande originale : « Regarde vers l’ouest »

Plus violent qu’avant-hier cette fois, puisque, pour “Regarde vers l’ouest », initialement parue dans (Pro)Créations, anthologie dirigée par Lucie Chenu aux éd. Glyphe et reprise dans L’Importance de ton regard, on part chez Dark Tranquillity, un des groupes phares du death mélodique.

Ni le groupe ni le genre ne sont mes vraies tasses de thé (je préfère des trucs un peu plus gothiques comme Therion ou Trail of Tears – bon sang, j’ai utilisé la première personne du singulier deux fois dans la même phrase, c’est foutu, ce blog est devenu un vrai blog) mais Hours Passed in Exile, tirée de l’album Damage Done, m’a carrément tapé dans l’oreille. Probablement à cause de son texte qui résonnait curieusement avec la nouvelle, que je n’ai pu citer en exergue à cause d’une dédicace plus importante qui prenait cette place, mais que je regrette de ne pas avoir pu faire apparaître :

And you brought me fires

That you put out

I brought you fires

For I cannot be without

Soit, approximativement : Je t’ai apporté des feux / Que tu as éteins / Je t’ai apporté des feux / Car je ne saurais m’en passer.

Ouais, c’est mieux en anglais. Le texte complet est lisible par exemple ici.

Friendly warningue pour les oreilles délicates qui traînent ici : si AC/DC incarne pour vous le summum de la musique extrême, vous trouverez sans aucun doute que c’est du bruit inécoutable. C’est normal. Le métal, comme le jazz ou le classique, nécessite une certaine éducation de l’oreille avant de pouvoir être apprécié.

2011-01-21T12:40:12+01:00vendredi 21 janvier 2011|Décibels|2 Commentaires

L’Importance de ton regard sélectionné au premier tour du Grand Prix de l’Imaginaire !

Couv. Anne-Claire Payet

Il y a une loi cosmique qui stipule que chaque fois que j’annonce un emploi du temps de publication sur ce blog, l’information ou l’actualité vient le chambouler, mais je ne vais certainement pas m’en plaindre, puisque une excellente nouvelle vient de tomber : L’Importance de ton regard a été sélectionné au premier tour du Grand Prix de l’Imaginaire ! Merci au jury !

Attention, il ne s’agit pas de la liste des finalistes (“nominés”) mais bien d’un premier tour, une liste que le jury communique pour la première fois cette année, comme l’explique Sandrine Brugot-Maillard sur son blog. Les oeuvres sélectionnées ont donc une chance de passer véritablement finalistes (liste communiquée en mars), et les lauréats seront annoncés en juin pour le festival Étonnants Voyageurs.

Qu’importe, je suis déjà très heureux que le livre soit remarqué ! Voici la liste complète de ce premier tour (source). Bravo à tous !

Roman francophone

  • Le Souffle de l’ogre de Brigitte Aubert (Fayard)
  • Les Mystères du temps de Jean-Pierre Bonnefoy (Buchet-Chastel)
  • Les Démons de Paris de Jean-Philippe Depotte (Denoël)
  • L’Enfant sorcier de Ssinahan de Georges Foveau (Folio SF)
  • Cygnis de Vincent Gessler (L’Atalante)
  • May le monde de Michel Jeury (Robert Laffont)
  • CLEER de L.L. Kloetzer (Denoël)
  • Vegas Mytho de Christophe Lambert (Fleuve Noir)
  • Le Vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite (Denoël)
  • L’Ange blond de Laurent Poujois (Mnémos)

Roman étranger

  • Le Filet d’Indra de Juan Miguel Aguilera (L’Atalante)
  • La Lance du désert de Peter V. Brett (Milady)
  • Artères souterraines de Warren Ellis (Au Diable Vauvert)
  • Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist (Télémaque)
  • La Guerre tranquille de Paul J. McAuley (Bragelonne)
  • Le Fleuve des dieux de Ian McDonald (Denoël)
  • Le Don de Patrick O’Leary (Mnémos)
  • Boneshaker de Cherie Priest (Eclipse)
  • Ceci n’est pas un jeu de Walter Jon Williams (L’Atalante)
  • A travers temps de Robert Charles Wilson (Denoël)

Nouvelle francophone

  • “Effondrement des colonies” de David Calvo (Le Jardin schizologique, La Volte)
  • “Desmodus Draculae” de Leni Cèdre (Bifrost n°60)
  • L’Importance de ton regard (Recueil) de Lionel Davoust (Black Coat Press)
  • “Ethologie du tigre” de Thomas Day (L’O10ssée, Gallimard)
  • Stratégies du réenchantement (Recueil) de Jeanne-A Debats (Griffe d’Encre)
  • “Rempart” de Laurent Genefort (Bifrost n°58)
  • Bara Yogoï (Recueil) de Léo Henry et Jacques Mucchielli (Dystopia)

Nouvelle étrangère

  • L’Essence de l’art (Recueil) de Ian M. Banks (Le Bélial’)
  • “Un Précis” de Ian R. MacLeod (Bifrost n°60)
  • “Récif” de Paul J. McAuley (Galaxies n°10)
  • “Voyage avec mes chats” de Mike Resnick (Galaxies n°10)
  • Sous des cieux étrangers (Recueil) de Lucius Shepard (Le Bélial’)
  • Les Vestiges de l’automne de Robert Silverberg (ActuSF)

Roman jeunesse francophone

  • Ailleurs de Pauline Alphen (Hachette jeunesse)
  • La Guerre des mondes n’aura pas lieu ! de Johan Heliot (Mango jeunesse)
  • La Roue des vents de Vincent Joubert (Ankama)
  • La Dernière flèche de Jérôme Noirez (Mango jeunesse)
  • La Douane volante de François Place (Gallimard jeunesse)
  • Les Yeux d’Opale de Bénédicte Taffin (Gallimard jeunesse)
  • Deux secondes avant la fin du monde de Freddy Woets (Oskar)

Roman jeunesse étranger

  • Les Portes de John Connolly (L’Archipel)
  • Le Sortilège de pierre de Cornelia Funke (Gallimard jeunesse)
  • Entremonde de Neil Gaiman et Michael Reaves(Au Diable Vauvert)
  • Voraces de Oisin McGann (Mango jeunesse)
  • Un endroit où se cacher de Joyce Carol Oates (Albin Michel jeunesse)
  • Jenna Fox, pour toujours de Mary E. Pearson (Des Grandes Personnes)
  • Alcatraz (Série) de Brandon Sanderson (Mango jeunesse)
  • La Confrérie de l’horloge de Arthur Slade (Le Masque)
  • Léviathan de Scott Westerfeld (Pocket jeunesse)

Prix Jacques Chambon de la traduction

  • Mikael Cabon pour Chroniques des rivages de l’Ouest (Série) de Ursula K. Le Guin (L’Atalante)
  • Sara Doke pour Lila Black (Série) de Justina Robson (Milady)
  • Gilles Goullet pour Le Fleuve des dieux de Ian McDonald (Denoël)
  • Brigitte Mariot pour L’Âge du chaos (Série) de Mark Chadbourn (Orbit) et La Première loi (Série) de Joe Abercrombie (Pygmalion)
  • Nathalie Mège pour Le Don de Patrick O’Leary (Mnémos)
  • Michel Pagel pour Entremonde de Neil Gaiman et Michael Reaves (Au Diable Vauvert)

Prix Wojtek Siudmak du graphisme

  • Aleksi Briclot pour Worlds & Wonders (CFSL Ink)
  • Philipe Gady pour La Maison qui glissait de Jean-Pierre Andrevon (Le Bélial’), H2G2 de Douglas Adams et H2G2 : Encore une chose… de Eoin Colfer (Denoël)
  • Grégory Fromenteau pour Solaris n°174 et Solaris n°176
  • Manchu pour Starship(s) (Delcourt)
  • Frédéric Perrin pour Ceci n’est pas un jeu de Walter Jon Williams (L’Atalante)
  • Diego Tripodi pour Jack Barron et l’éternité et Il est parmi nous de Norman Spinrad (J’ai lu)
  • Jason Van Hollander pour La Ville et le tableau de Robert Freeman Wexler (Zanzibar)
  • Damien Venzi pour Péninsule de Michael G. Coney (Folio SF)

BD / Comics

  • La Brigade chimérique (tomes 1 à 6) de Fabrice Colin, Serge Lehman et Stéphane Gess (L’Atalante)
  • Les Derniers jours d’un immortel de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval (Futuropolis)
  • Le Diable amoureux et autres films jamais tournés par Méliès de Fabien Vehlmann et Frantz Duchazeau (Dargaud)
  • Hercule (tome 1) de Steve Moore et Admira Wijaya (Milady Graphics)
  • Nico (tomes 1 à 2) de Fred Duval et Philippe Berthet (Dargaud)
  • Omni-Visibilis de Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme (Dupuis)
  • Orbital (tomes 1 à 4) de Sylvain Runberg et Serge Pellé (Dupuis)
  • Rex Mundi (tomes 1 à 2) de Arvid Nelson et Ericj (Milady Graphics)
  • Sorcellerie et Dépendances de Sandrine Revel(Dupuis)
  • Tortuga (tome 1) de Sébastien Viozat et Antoine Brivet (Ankama)
  • Uchronie[s] (tomes 1 à 3 des 3 séries) de Eric Corbeyran, Eric Chabbert, Djillali Defali et Tibéry (Glénat)
  • Zombillénium (tome 1) de Arthur De Pins (Dupuis)

Manga

  • 7 milliards d’aiguilles (tomes 1 à 4) de Nobuaki Tadano (Doki-Doki)
  • Baptist (tomes 1 à 4) de Gyung-Won Yu et Sung-Ho Mun (Ki-Oon)
  • Broken Blade (tomes 1 à 6) de Yûnosuke Yoshinaga (Doki-Doki)
  • Freesia (tomes 1 à 4) de Jirô Matsumoto (Kazé)
  • L’Île Panorama de Maruo Suehiro (Casterman)
  • Pluto (tomes 1 à 5) de Naoki Urasawa (Kana)
  • Rohan au Louvre de Hirohiko Araki (Futuropolis / Le Louvre)
  • Ultra Heaven (tomes 1 à 3) de Keiichi Koike (Glénat)

Essai

  • A.E. Van Vogt, passeur cosmique sous la direction de Joseph Altairac (L’Oeil du Sphinx)
  • Steampunk ! L’esthétique rétro-futur de Etienne Barillier (Les Moutons électriques)
  • Jean Ray, l’alchimie du mystère de Arnaud Huftier (Encrage)
  • Le Panthéon des savants fous de Anna C. Long et Daniel H. Wilson (Calmann-Lévy)
  • Encyclopédie du fantastique sous la direction de Valérie Tritter (Ellipses)

Prix spécial

  • 75 Years of DC Comics de Paul Levitz (Taschen)
  • L’Art fantastique de Werner Hoffman (Actes sud)
  • DC Comics, les super-héros s’affichent, commentaires de Robert Schnakenberg (Huginn & Muninn)
  • Hugo Gernsback. An amazing story, catalogue d’exposition de Luc Henrig, Paul Lesch et Ralph Letsch (CNL de Mersch)
  • Kadath, le guide de la cité inconnue de David Camus, Mélanie Fazi, Raphaël Granier de Cassagnac, Laurent Poujois et Nicolas Fructus (Mnémos)
  • Les Mers perdues de Jacques Abeille et François Schuiten (Attila)
  • Poètes de l’Imaginaire, anthologie de Sylvain Fontaine (Terre de Brume)
  • The Sunday Books de Michael Moorcock et Mervyn Lawrence Peake (Denoël)
2011-01-20T10:48:30+01:00jeudi 20 janvier 2011|Actu|5 Commentaires

Bande originale : « Le Sang du large »

Couv. Eric Scala

Rien de très original : je suis très, très loin d’être le seul à écrire parfois en musique, voire à trouver au détour de réflexions sur certains morceaux la base d’une histoire, que des accords, une voix, amènent des images. Il m’arrive de tourner en boucle sur un ou deux lors de l’écriture d’une nouvelle, parce que c’est la chanson ou le passage qui m’obsède à ce moment-là ; cela m’aide parfois à asseoir une atmosphère ou une ambiance, parce qu’elle m’évoque quelque chose que seule une psychanalyse poussée et quelques révélations induites par des hallucinogènes pourrait expliciter, dans une grammaire faite d’arcs-en-ciel et de petits insectes multicolores. À la manière d’une bande originale de film, le lien est caché ; c’est une question de ressenti, de synesthésie, comme si une glace à la framboise vous évoquait une feuille d’impôts, parce que vous avez longtemps aimé une femme reconvertie dans l’administration après un échec tragique dans le commerce des sucreries.

Quand il y a lieu (et un rapport direct), je cite donc souvent le texte en exergue, en hommage à cette inspiration involontaire, avec le passage qui est, personnellement du moins, le plus évocateur. Le problème, c’est que ça ne dit jamais rien à personne ou presque parce que j’écoute des trucs, heu, obscurs pour le commun des mortels, dont les noms contiennent souvent du grec, du latin ou du vieil anglais (classe, le vieil anglais).

Ô auguste lectorat, hélas, je suis très accaparé en ce moment et dispose d’un peu moins de temps pour de longs articles à haute teneur en lolz ou en grr, aussi te proposé-je, si tu l’acceptes, de découvrir dans les jours qui viennent les quelques morceaux qui auraient pu, si l’on veut, servir donc ainsi de bande originale à quelques textes. Au programme :

Aujourd’hui, donc, concernant “Le Sang du large” : Scars, de Elegeion, groupe australien parfaitement inconnu du grand public mais dont le second opus, The Last Moment, comporte de très belles compositions. C’est un groupe de doom – black atmosphérique mais qui n’excelle jamais autant, à mon humble avis, que dans des compositions semi-acoustiques et magnifiques telles que Scars, dont il est question (ci-dessous), ou Taste, leur musique plus agressive étant largement plus anecdotique.

Le texte, cité en exergue de la nouvelle (« Ma douleur ne suffit-elle pas à avoir foi en toi ? ») est lisible en entier ici (en anglais bien sûr).

Sinon, ouais, je sais, c’est à se pendre. Mais, sérieux, c’est pas trop beau ?

2011-01-19T15:11:41+01:00mercredi 19 janvier 2011|Décibels|2 Commentaires

En parlant et en lisant

Couv. Paul Kidby

J’ai diablement du pain sur la planche en ce début d’année, ce qui explique ces quelques entrées un peu courtes, mais je ne t’oublie pas, auguste lectorat, je suis là, regarde. Je peux te proposer des mots, ceux des autres et les miens, suscités par les autres. Si, si, cette phrase veut dire quelque chose, je t’assure.

Entretiens

L’équipe de l’excellent Vade-Mecum du Disque-Monde, consacré à l’univers pratchettien, a eu l’extrême gentillesse de me proposer un entretien aux dernières Utopiales : un moment bien rigolo, chaleureux et déconnant comme il se doit, retranscrit ici, où l’on parle de la co-traduction de la série La Science du Disque-Monde, mais aussi d’écriture.

Ils ont également réalisé une traduction en français de l’entretien proposé par The Portal, qui peut se lire ici. Merci à eux !

Revue de presse

Sélections

Le blog Imaginelf retient La Volonté du Dragon parmi ses coups de coeur de l’année 2010, tandis que Sci-Fi Universe retient L’Importance de ton regard dans sa sélection. Merci !

L’Importance de ton regard

L’avis de IfIsDead (lire l’article complet) :

LD nous livre ici un excellent recueil qu’il serait dommage de rater. On se sent transporté dans ses histoires, on s’inquiète pour ses personnages. On n’a plus qu’une hâte, c’est de lire le reste de ses oeuvres.

La Volonté du Dragon

L’avis de Heat27 (lire l’article complet) :

La Volonté du Dragon fut d’une lecture très agréable. J’ai passé un bon moment. Le format “court” ne nuit en rien à son intérêt, et puisque l’auteur annonce qu’il reviendra prochainement foulé les terres d’Evanégyre, j’espère que ce sera sur un roman plus “trapu” afin de mieux découvrir cet univers.

L’avis de Zordar (lire l’article complet) :

[…] style très vivant […] La bataille navale est très bien rendue grâce à l’immersion du lecteur à bord de La Volonté du Dragon, le vaisseau amiral de la flotte de l’Empire […] Le suspense dure jusqu’au bout.

Merci à tous les chroniqueurs !

2011-01-18T16:00:26+01:00mardi 18 janvier 2011|Actu|Commentaires fermés sur En parlant et en lisant

Des licornes et du LSD

J’aime cette nouvelle rubrique parce que, de façon très modérée, ça va me permettre de partager et de conserver une poignée des trucs les plus intrigants et énormes que le Net, dans son joyeux chaos, propose parfois.

Charlie the Unicorn fait à mon sens partie de ces chefs d’oeuvre, à la fois flippant, absurde et surréaliste ; ces trois animations ont été réalisées par Jason Steele, l’homme derrière FilmCow, qui propose par ailleurs pléthore de petits films en accès libre (mais qui sont très loin d’arriver, à mon humble avis, à la cheville de Charlie).

Soit on devient fan instantanément, soit on hausse un sourcil dubitatif et l’on regarde avec commisération la personne qui vous a proposé cette… chose.

À vous de voir comment vos sourcils réagissent. (Les sous-titres réalisés par un amateur sont imparfaits et comportent quelques contresens, mais ils ont le mérite d’exister pour les non-anglophones.)

2011-01-17T13:19:22+01:00lundi 17 janvier 2011|Juste parce que c'est cool|4 Commentaires

Thèse antithèse synthèse

Fiction

Nolwenn Leroy dans son clip reprenant la jument de Michao

Réalité

Je suis sûr que c’est en réplique à ce qui précède, pour faire peur aux Parisiens qui imaginent que la Bretagne donc est un méga camp hippie resté figé dans les années 60.

Ceci est un message : ne venez pas à Morlaix, on a des tyrannosaures. True story.

(Et puis arrêtez d’acheter des cirés Guy Cotten jaunes, bordel. Personne ne porte des cirés Guy Cotten jaunes en Bretagne à part éventuellement les pêcheurs qui, genre, ont besoin d’être repérés s’ils tombent en mer, histoire d’être visibles. En Bretagne comme ailleurs, aucune personne saine d’esprit et jouissant de son plein libre arbitre ne met volontairement du jaune.)

2011-01-13T11:55:26+01:00jeudi 13 janvier 2011|Humeurs aqueuses|13 Commentaires

Black lotus Channel Fireball

J’étais clean. Pendant quinze ans, j’ai été clean. Et puis, de jolies illustrations, des coffrets brillants, des mentions aguicheuses comme “deck préconstruit” ou la résurrection de cartes abusées mais pas trop mentionnant les mots magiques Mox ou Lotus ont imprimé à ma trajectoire une inflexion dangereuse qui devait se transformer en orbite destinée, à plus ou moins long terme, à une collision fatale.

J’ai repris Magic.

Magic, c’est le père de tous les jeux de cartes à collectionner (celui qui a connu le plus grand succès, en tout cas), un mélange terriblement addictif de stratégie dans la construction de son propre paquet, et dans l’affrontement de l’adversaire, un pan entier de la culture geek, mais aussi un bouffe-thunes invraisemblable dont les cartes les plus abusées des toutes premières éditions, à jamais épuisées (les célèbres power nine), s’échangent maintenant aux alentours de 500 $ sur eBay. J’ai passé tout mon argent de poche là-dedans, j’ai possédé les Mox, Time Walk, Black Lotus, j’ai fait des tournois cotés, j’ai vaincu mes adversaires en deux tours, j’ai joué cinq tours d’affilée sans que mon adversaire puisse réagir (tour normal – Time Walk – Fork – Regrowth – Time Walk – Timetwister – Time Walk), j’ai infligé en un tour assez de dégâts pour tuer deux joueurs et demi, j’ai gagné contre trois joueurs en même temps qui possédaient des jeux “normaux”, j’avais immobilisé assez de carbone dans le carton de mes cartes pour construire une petite autoroute.

Et puis, j’ai dit, en emménageant à Rennes, fini. C’est du passé tout ça, faut que tu raccroches les gants, man, où tu peux aller ensuite après tout ça, hein ? J’ai tout vendu, j’ai remisé mes valises de cartes en envisageant “un jour” de vendre tout le stock, qui dort depuis toutes ces années sans que je m’y sois jamais penché.

Et là, c’est le drame (en fait non)

Vous savez comme les plus grandes catastrophes naissent d’une phrase anodine, genre : “mais si, c’est solide, monte dessus”, “tiens, je me demande ce que fait ce gros bouton ?”, “allons, si la liche a laissé cet objet magique en vue, c’est qu’on doit s’en servir” ou “bonsoir monsieur John Lennon, je peux avoir un autographe ?” Ben là, pareil.

“Tiens, y a un tournoi à la boutique de jeux de rôles (Trollune pour ne pas la nommer), ça pourrait être fun ?” En fait, je ne sais plus qui d’elle ou de moi a prononcé cette phrase, et je crois bien que c’était moi, d’ailleurs. Ô pauvre condition humaine, que tu es l’architecte de ta propre chute !

Parce que oui, effectivement, c’était fun. Diablement fun.

Devant le nombre astronomique de cartes publiées au cours des ans, le jeu s’est reporté sur des tournois scellés (le vieux Type III), où l’on doit constituer son deck à partir d’un petit nombre de cartes tirées de paquets scellés et distribuées selon diverses règles qui font déjà entrer une part de stratégie. Paradoxalement, cela rend le jeu beaucoup plus accessible aux joueurs occasionnels (voir qui débarquent du XXe siècle comme ton serviteur, auguste lectorat), qui peuvent s’amuser – même en tournoi – sans connaître sur le bout des doigts toutes les combos mortelles ni le listing de chaque couleur depuis 1993. Grâce au Net, le marché de l’occasion est bien plus développé et clairement établi (finies les heures passées à gueuler devant l’Oeuf Cube : “quelqu’un aurait un quatrième Juzam Djinn ?”) : des sites d’enchères aux vendeurs spécialisés, il est quasiment possible de construire son jeu à l’unité sans passer le PIB du Ghana dans une boîte de boosters.

Bref, la communauté a mûri, comme on pouvait s’y attendre depuis tout ce temps, au même titre que, mettons, celle de WoW a mûri en théorisant les stratégies courantes, en apprenant le méta-jeu, en structurant les échanges.

En plus, c’est devenu bien

J’ai attaqué Magic juste avant Legends (troisème extension) et vraiment arrêté vers Tempest. Le jeu que j’avais connu – fortement fondé sur la rapidité et la combo-qui-tue étayée par tous les accélérateurs possibles (Mox et alii) – tournait sévèrement en rond alors que les parties dépendaient en définitive grandement de la première main et du premier tour – et donc de la chance. Après The Dark, le jeu s’était mis à errer, n’offrant guère de renouvellement ni, tout simplement, de cartes réellement compétitives face aux stratégies les plus efficaces remontant aux premières éditions. Magic n’avait tout simplement pas été conçu pour durer aussi longtemps ni avec un tel succès. Les vieux joueurs comme moi voyaient les tournois Type II (n’utilisant que les dernières extensions) comme une catégorie artificielle destinée à pousser les blocs récents, mais qui ne présentaient pas de réel intérêt dans la recherche de la puissance pure qui nous animait à l’époque. Je veux dire, pourquoi s’ennuyer à changer de stratégie quand on peut coller 72 points de dégâts en un tour ?

Eh bien, le Magic d’aujourd’hui n’a plus rien à voir, et tant mieux. Le jeu me fait l’effet d’avoir connu une seconde jeunesse au tournant des années 2000 avec une reprise du design et un resserrage des mécanismes avec, cette fois, la perennité comme objectif. L’introduction d’une foule de nouvelles capacités a clairement rééquilibré les stratégies en faveur des créatures – un des aspects les plus intéressants de l’affrontement – au détriment des sorts directs (qui dominaient au début). Et c’est tant mieux. Je me suis surpris à gagner des parties avec des créatures minuscules que je n’avais pas eu le choix de prendre et que j’avais décidé comme étant pourries.

Pas de crainte, donc. Magic est, avec le temps, devenu ce qu’il aurait toujours dû être : un jeu bien conçu, addictif mais raisonnable, amusant et avec assez de stratégies viables – et de possibilités en cours de partie – pour faire fondre le cerveau de plaisir. Ajoutons à cela que Wizards autorise les imitations pour les power nine en tournoi “Vintage” (pour les nostalgiques de la vieille époque), que le format “Legacy” les interdit purement et simplement, que chaque bloc paraît enfin bien pensé, avec une puissance réelle mais équilibrée, et tous les aspects délétères du jeu s’envolent. Magic nécessite évidemment une communauté, mais on peut enfin s’y amuser sans que ce loisir mange votre temps, votre chat et vos enfants.

Cela, ou alors c’est moi qui ai mûri. C’est possible aussi.

En tout cas, ça va être enfin l’occasion de vendre mes cartes une fois pour toutes, et de penser, enfin, des années plus tard, en termes de jeu… et non en termes de stock.

Superbe photo de lotus par David Greenwell.

2011-01-12T15:08:20+01:00mercredi 12 janvier 2011|Geekeries|13 Commentaires

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