Les outils informatiques de l’écrivain : diaporama en version anglaise

Voilà. J’avais promis la version française de cette conférence proposée dans les cours du soir des Utopiales l’année dernière, la Worldcon m’a proposé cette année de la refaire en anglais, et les deux diaporamas sont à présent disponibles au téléchargement libre dans la section idoine du site. Avec plein de petits liens clickety-click qui sont des liens affiliés, car il faut bien faire tourner la boutique, mais ça ne vous enlève rien, et moi ça m’aide à payer les factures du site et ça m’encourage à publier des tests en profondeur sur les outils – la vie n’est-elle pas totalement win-win ?

Or doncques, en espérant cela puisse être utile :

Computer Tools for the Writer – PDF slides

2019-06-04T20:33:39+02:00jeudi 31 août 2017|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Les outils informatiques de l’écrivain : diaporama en version anglaise

Ce week-end, rendez-vous à Cherbourg !

Eh oui, ce week-end, je franchis la frontière de la Bretagne pour aller en territoire hostile, j’ai nommé… la NORMANDIE OH MON DIEU le pays auquel, bien sûr, nous Bretons avons appris à faire des crêpes et du cidre et OH LÀ LÀ ÇA VA QUOI si je ne peux même plus provoquer pour attirer des visiteurs désireux de venir m’insulter pour me taper avec La Messagère du Ciel (700 pages, ça s’appelle donner le bâton pour se faire battre), aussi… On leur a laissé le Mont-Saint-Michel, que voulez-vous qu’on fasse, ça vous rend des gens aigris, ça, madame…

Bon, plus sérieusement. Ce week-end, à Cherbourg, se déroulent les rencontres de la pop culture, autour des choses qu’on aime1. J’y serai tout le week-end avec grand plaisir, et pour avoir toutes les informations, le mieux est probablement de noter l’événement Facebook sur vos tablettes (amusant comme cette expression est finalement à nouveau d’actualité).

Je suis très content de reprendre un peu la route et d’aller à votre rencontre à tous, surtout que je viens assez peu en Normandie. (Et que j’aime le coin, hein, je RIGOLAIS.)

À ce week-end ! 

  1. Ça montre que les Normands sont finalement civilisés. OH ÇA VA QUOI JE PLAISANTE.
2017-09-04T16:28:30+02:00mardi 29 août 2017|À ne pas manquer|5 Commentaires

Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (7) : un épilogue

Snif, c’est fini, l’été s’en va, bientôt les feuilles d’automne à bicyclette. Cette semaine, nous allons varier un peu. Les règles sont ici, mais je les rappelle rapidement : un pomodoro d’écriture non stop sur le ou les déclencheurs qui t’inspirent, t’intriguent, auguste lectorat, ou même te font partir sur une tangente sans rapport – peu importe, il faut juste écrire.

On parle souvent des débuts (parce qu’il faut bien commencer quelque part, et que, techniquement, où que l’on commence, c’est forcément un début – ça va, tout le monde suit ?), mais quid des dénouements, des épilogues, des conclusions ? Forcément, il est plus facile d’écrire une fin avec un début qui précède, mais l’expérience prouve que les auteurs structurels ont tendance, finalement, à cerner leur dénouement, leur gros bouquet final, avant de décider de la trajectoire qui y conduit.

Or, ça tombe bien, plein d’éléments ont été construits chaque semaine cet été si tu as été bien discipliné (pour retrouver le fil entier, rendez-vous ici – les exercices sont évidemment faisables après coup, genre si tu découvres ce fil dans l’Internet quantique de 2125). Donc, on peut éventuellement penser à une conclusion. Pas envie ? Envie de faire un truc dingue qui change, d’écrire une fin pour voir ce que ça fait, avant de n’avoir strictement aucun élément ? Ça marche aussi, car c’est la liberté, baby. Donc, voici dix déclencheurs de fins / dénouements / conclusions. Prends-en un, douze, aucun, tant que tu écris. Go ! 

Un dénouement

  • Ils fuirent cette vallée de larmes pour refaire leur vie ailleurs.
  • Nous pleurons le sacrifice d’un ou plusieurs de nos héros.
  • Les méchants ont gagné, c’est la catastrophe.
  • Les méchants gagnent toujours et tout cela n’était qu’une manipulation. (pensez Le Prisonnier1984)
  • Happy end ! Tout le monde s’en tire au mieux ! Même le méchant devient gentil. (probablement bien plus difficile à écrire qu’il n’y paraît)
  • Le monde a fondamentalement changé. Nul ne peut prédire ce qu’il arrivera.
  • Tous les gens à qui nous tenions dans l’histoire sont morts, mais le monde est sauvé.
  • Tous les méchants ont été massacrés sans remords ni pitié. Qu’est-ce que ça nous donne, en fait ?
  • C’est une fin diplomatique, qui ne promet pas que des lendemains heureux, mais nous avons évité le pire.
  • On est… argh… en vie. C’est… déjà… pas mal.
2017-08-26T18:08:19+02:00lundi 28 août 2017|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (7) : un épilogue

Vous voulez créer un logiciel d’aide à la création (écriture) ? Ayez conscience de ce qui suit

C’est intéressant : à chaque saison, à chaque année, viennent ses idées. L’année dernière, je recevais presque simultanément trois invitations ou présentations de projets de plate-formes sociales liées à la création, et j’écrivais ces recommandations. Il semble que cette année, avec deux propositions coup sur coup plus une troisième, la synchronicité soit à la création de logiciels d’aide à la création, notamment à l’écriture. Et comme je vois là aussi un certain nombre de points récurrents, peut-être est-il pertinent de balancer quelques idées dans la nature. Dont chacun fait évidemment ce qu’il veut, hein.

(Peut-être s’agit-il juste d’un biais d’observation puisque j’ai enfin – avec retard – publié le diaporama sur les logiciels d’écriture la semaine dernière.)

Déjà, un mot en passant, je suis très honoré de recevoir des invitations et des comptes gratuits, mais si vous saviez le nombre de projets en développement, ça vous ferait frémir ; je ne peux hélas pas tester tous les projets qui se montent et faire un retour détaillé – c’est un travail de consultant. Mais peut-être puis-je donner ici un avis pour servir et valoir ce que de droit, ou pas.

Bref. Super. Vous avez votre idée, votre plate-forme de développement, la passion et l’envie et plein de temps devant vous pour construire quelque chose, mettre enfin l’informatique au service du créateur et de la littérature. Discours doux à mes oreilles. Qu’est-ce que je peux dire pour éventuellement vous aiguiller ? 

Un grand classique dont je ne connais hélas pas la source.

Probablement un seul truc, mais majeur :

Ayez conscience de la concurrence existante

Il existe deux ténors sur le marché : Scrivener (pour la puissance) et Ulysses (pour la légèreté1). Ces deux logiciels – surtout le premier, je l’ai vu à la Worldcon cette année – sont appréciés et utilisés quotidiennement par des milliers d’écrivains de par le monde (ainsi que par des universitaires, essayistes, avocats, journalistes)… Ils bénéficient d’années de développement, de retours de professionnels, avec parfois plusieurs programmeurs à plein temps toute l’année dessus… Bref, ils ont de la bouteille.

Pouvez-vous rivaliser avec ces gens-là ? 

Ah, je ne dis pas du tout non. Peut-être. Mais dans ce cas, c’est comme partout : il faut une vache de bonne idée (voire plusieurs), ou alors avoir identifié un manque gravissime chez la concurrence et proposer une solution tellement élégante que nul ne pourra se passer de votre logiciel au détriment de l’existant. C’est ainsi que Scrivener a balayé Word pour les auteurs, que Facebook a détrôné MySpace, Google a remplacé AltaVista, etc. Ce n’est absolument pas impossible, bien entendu ; les trois exemples précédents sont (à l’époque de leur réussite) la preuve d’une victoire de David contre Goliath.

Mais si c’est pour refaire ce qui existe déjà, ou pour proposer juste une variation trop mineure, je crains que vous n’alliez au-devant de déconvenues. Pour deux raisons :

  • Si vous débutez, vous risquez (au début) de faire moins bien ;
  • Même si vous faites aussi bien, vous n’attirerez pas les auteurs habitués à leurs outils qui marchent déjà très bien et en lesquels ils ont confiance.

Ouch, il est décourageant, le panorama. Mais pas forcément. D’une part parce que si, en vous disant ça, je vous évite de casser votre PEL dans une start-up condamnée d’avance, je crois que ça n’est pas inutile. D’autre part, se poser la question de la, ou les, grandes idées fortes de votre projet n’est absolument pas vain. Ce qui nous entraîne à la question suivante :

À qui vous adressez-vous ?

Prenons une analogie bien connue : Picasa ou Photoshop ? Ou encore : Audacity ou Ableton Live ?

Il y a tout à fait un public pour des outils simples et légers qui font très bien ce qu’ils font, sans nécessité de puissance. Pour retoucher ses images rapidement, Picasa convient très bien à beaucoup de monde. Pour retailler rapidement un fichier son, Audacity convient dans bien des cas.

Après, un pro de l’image a besoin de l’artillerie lourde (Photoshop), un pro du son a besoin de puissance (Ableton Live).

Posez la question à une salle remplie d’illustrateurs professionnels. Demandez-leur combien d’entre eux utilisent Photoshop (au moins un peu). Je pense que 3/4 des mains se lèveront. Même chose pour les musiciens concernant Ableton Live (ou Logic, ou Cubase, la concurrence est plus riche dans ce domaine).

Scrivener, c’est le Photoshop de l’écriture. Vous voulez séduire les pros, vous vous trouvez en concurrence avec Photoshop. (Du moins, ceux qui utilisent Photoshop : dans l’épisode de Procrastination sur les logiciels d’écriture, Laurent Genefort et Mélanie Fazi ont professé utiliser Word et s’en tirer, de toute évidence, très bien avec ! Tout comme Rodin se passait très bien de 3DS Max… Mais nous parlons ici de logiciels résolument spécialisés et nous nous plaçons dans le cas de leurs potentiels utilisateurs intéressés.)

Cela ne signifie pas que c’est le seul public (c’est peut-être même le public le moins intéressant : restreint, exigeant, difficile à séduire). Il y a toutes sortes d’auteurs, il y en a qui sont intimidés ou pas intéressés par la puissance de Scrivener / Photoshop.

Du coup, si vous souhaitez vous lancer dans un tel projet, la seconde question à se poser après la Grande Idée, c’est… à qui m’adressé-je ? Quel est mon public ? Comment vais-je construire mon outil pour lui parler ?

(Une part de moi peine à se dire que j’écris ça, ça me semble un peu les bases fondamentales de la gestion de projet, mais l’expérience prouve que ça reste assez mal enseigné en France, donc bon, si ça peut servir…)

Florilège de fausses bonnes idées

Vous la tenez, votre killer feature ? Le truc qui fera de votre logiciel un best-seller de l’industrie et qui vous vaudra les honneurs d’Emmanuel Macron ? Super ! Après vous avoir pété le moral avec des considérations comme le marché et le développement, je vais maintenant vous expliquer pourquoi votre idée est pourrie. Il est pas trop bien, le moment que vous passez avec moi, là ?

Plus sérieusement, tout cela est dit du point de vue, là encore, de celui ou celle qui passe la journée sur ce genre d’outil ; cf supra sur le public visé. Si je ne suis pas votre public, ce qui suit ne vous concerne évidemment pas.

Une composante sociale (réseau, discussion, échange, compétition). Personnellement, non. Déjà, voir l’article de l’année dernière sur la pertinence de créer un réseau social, mais en gros, quand j’écris, j’écris, je ne discute pas. Ça me paraît une idée terriblement mauvaise d’intégrer toutes les distractions propres à Facebook dans l’outil d’écriture. D’autre part, même si je communique parfois sur le nombre de signes que j’effectue, je ne fais pas de concours avec mes camarades sur l’instant. Ce qui compte, au final, c’est la qualité du résultat, pas le nombre de pages (dit le mec dont l’éditeur a dit un jour en rigolant : « même pour faire un retour sur une couverture, il écrit une trilogie »). Je sais cependant qu’il y en a que ça motive, que cela atténue la solitude du métier : donc, votre kilométrage peut varier. (Your mileage may vary.)

Outil en ligne, uniquement dans le nuage. Celle-là, je la vois partout. Oui, je sais que c’est vachement plus simple pour coder, ça fait une plate-forme unique dans le cloud, c’est interopérable dès qu’il y a un navigateur Internet, je fais tout ça en responsive et youpi, je travaille une fois et je touche tous les systèmes de la Terre, je le vends en disant que ça offre la sécurité des données et une sauvegarde permanente. Sauf que non, non, non. NON. Pour ma part, je passe bien deux à trois mois hors de chez moi dans l’année, dans des trains, des avions, où la connectivité Internet est aléatoire voire inexistante. Hors de question que je perde du temps précieux d’écriture à ne pas pouvoir utiliser mon outil même au fin fond de la fosse des Mariannes (où ne se trouvent pas encore de relais 4G aux dernières nouvelles) : écrire, c’est quand je veux, pas quand le réseau m’y autorise. Non. Jamais. Niet.

Intégration d’outils tiers (dictionnaire, recherche)… Je pose une question simple : qui utilise sérieusement et uniquement les dictionnaires intégrés à… Word ? Personne. Pourquoi ? Parce qu’ils sont pourris et qu’il existe des outils cent fois meilleurs sur le marché. Quand on travaille sérieusement, on utilise les meilleurs outils disponibles. J’ai une licence d’Antidote parce que j’ai l’impression d’entendre dans mon oreille un petit diablotin m’insulter en allemand chaque fois que je voudrais presser le bouton « Vérification » dans Word. À moins de proposer quelque chose de quasiment aussi bon que les références du domaine considéré, l’outil ne sera pas utilisé. Ce qui équivaut à du temps de développement perdu. Et ça coûte cher, le temps de développement, on est d’accord, hein ?

Guider la création (avec des questions sur les personnages, la proposition de modèles de narration etc.). Du type : qui est ton héros ? Comment s’appelle-t-il ? Quelle est la couleur de ses yeux ? Non, non NOOOON cent fois non. Déjà, aucun modèle ne correspond à tout le monde. Mais surtout, la création fonctionne de manière analogique. Je pense à mon protagoniste, je pense à son histoire. Penser à son histoire me fait penser au pays d’où il vient ; à la culture où il a baigné ; à la religion qu’on y observe ; comment cela a façonné la langue ; ce qui, en retour, me donne peut-être son nom pour préciser qui il est. Je veux que l’outil capture tout ça sans broncher, saute tel un cabri ayant fait le conservatoire de danse classique d’un document à l’autre pour ne rien perdre de mon Immortel Génie™. Les logiciels qui posent ce genre de questions comme un inventaire à remplir sont aussi excitants pour la créativité qu’un premier rendez-vous romantique où la personne en face vous demande un inventaire de vos tares génétiques dans l’optique d’une compatibilité reproductive.

La marque d’un bon outil d’aide à la création est la liberté qu’il laisse à l’esprit, tout en fournissant, cachée jusqu’au moment où le besoin s’en fait sentir, toute sa puissance pour l’étayer. En le laissant nager quand il en est capable, en un sens, mais en sachant le rattraper ou le soutenir quand il part à la dérive. C’est pourquoi le crayon et la feuille blanche restent imbattables pour planifier, réfléchir, créer. Et cette même liberté, c’est ce que donnent les Photoshop et les Ableton Live de notre domaine. C’est pourquoi tant d’auteurs travaillent très bien, aussi, avec un document texte tous simple, avec Word ou encore moins puissant que ça. Parce que cela réduit les obstacles.

Voilà ce à quoi il vous faut réfléchir, ce avec quoi il vous faut rivaliser.

Tout cela étant dit, maintenant, j’ai hâte de découvrir votre Next Big Thing !

Kudos à SporadicFoobar pour les échanges qui ont permis de préciser certaines idées ici.

  1. Quoique Ulysses passant à l’abonnement, il y a peut-être un créneau à occuper, j’dis ça, j’dis rien.
2017-08-20T11:43:47+02:00mercredi 23 août 2017|Le monde du livre|3 Commentaires

Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (6) : un coup de théâtre

Cliquez pour agrandir. Vraiment.

Les règles sont ici, mais je les rappelle rapidement : un pomodoro d’écriture non stop sur le ou les déclencheurs qui t’inspirent, t’intriguent, ou même te font partir sur une tangente sans rapport – peu importe, il faut juste écrire. (Pour le fil entier des déclencheurs de cet été, rendez-vous ici.)

Cette semaine, nous allons ! Parler ! De ! Surprise ! Coup de théâtre ! Twist ! Quelque chose d’inattendu, qui peut se relier ou pas à ce qui précède (car il y a une logique, auguste lectorat, tu as bien dû voir que tout cela était un peu organisé), pour se tirer d’affaire ou résoudre de manière étonnante et surprenante une situation tendue. Alors, bien sûr, c’est mieux d’éviter le deus ex machina, et d’avoir une solution qui puisse découler logiquement des prémisses de ce qui est venu avant. Mais ! L’objectif, ici, reste de s’amuser. Donc, pas grave si la solution tombe du ciel. Si jamais l’on souhaite retravailler, il devient possible de dissimuler les germes de cette solution parachutée dans les scènes précédentes. L’écriture n’est pas une représentation ; on peut retailler, corriger, reprendre à l’envi jusqu’à ce que toutes les pièces s’emboîtent parfaitement.

Un coup de théâtre

  • En fait, je suis ton père ! (mère / frère / cousin etc.)
  • J’ai fait tout ça parce que je t’aime !
  • Trahison parfaitement inattendue !
  • En fait, nous avons un problème beaucoup plus grave que tout ça.
  • L’ennemi rend les armes / abandonne etc.
  • Le protagoniste rend les armes. (Ce n’est pas de la flemme, les raisons peuvent être très, très différentes.)
  • L’ennemi se battait pour le bien depuis le début !
  • Révélation surprise sur le passé du protagoniste !
  • La révélation d’un talent inattendu sauve la mise ! (pouvoir magique / gadget techno etc.)
  • Proposition d’un marché pour résoudre la situation !

(Et non, il n’y a pas le tristement célèbre « car tout cela était un rêve ».)

2017-08-15T22:00:21+02:00lundi 21 août 2017|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (6) : un coup de théâtre

La photo de la semaine : Crépuscule enflammé

Aucun traitement ni correction de couleurs sur le ciel. Promis juré craché pfeuh.

Fiery sunset

Cliquez pour agrandir

2017-08-15T21:11:49+02:00vendredi 18 août 2017|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Crépuscule enflammé

« Les outils informatiques de l’écrivain » : diaporama disponible

À Helsinki, j’ai proposé en anglais la conférence inaugurée aux Utopiales 2016 sur les outils informatiques de l’écrivain, et j’ai promis de mettre le diaporama – en anglais – sur le site. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que je n’avais pas mis la version en français ! Scandale.

Je répare donc cet oubli pour commencer. En une petite heure, ce cours du soir visait à répondre à la question : peut-on écrire « mieux », avec plus de plaisir, d’efficacité, de justesse, en basculant tout ou partie de son processus de travail sur l’informatique ? Comment l’informatique peut-elle aider, soutenir, voire débloquer la créativité ? (Divulgâchage : en réfléchissant d’abord à sa manière de travailler.)

Le diaporama est disponible au format PDF et inclut, pour plus de commodité, des liens vers les logiciels traités sur le site quand cela s’applique, pour davantage d’articles de fond sur les outils. (Et des liens affiliés quand ça s’applique, car il faut bien faire tourner la boutique.)

Télécharger le diaporama « Écrire avec des logiciels »

(Ou sur la page dédiée, avec les autres présentations, notamment celles de Jean-Claude Dunyach)

2019-06-04T20:33:33+02:00jeudi 17 août 2017|Best Of, Technique d'écriture|1 Commentaire

Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (5) : un cheminement

Les règles sont ici, mais je les rappelle rapidement : un pomodoro d’écriture non stop sur le ou les déclencheurs qui t’inspirent, t’intriguent, ou même te font partir sur une tangente sans rapport – peu importe, il faut juste écrire.

Dans les épisodes précédents, nous avons commencé à esquisser un ou plusieurs personnages, et peut-être un univers ; en tout cas, on peut raisonnablement parier que des directions se sont dégagées, peut-être des conflits, des problèmes à résoudre – les germes d’une histoire ou de plusieurs. Eh bien, cette semaine, nous allons donner une direction à cette histoire : nous allons envisager un cheminement d’ensemble. Alors évidemment, il ne s’agit pas en un seul pomodoro d’écrire une décalogie (j’achète le secret si vous savez faire. J’achète CHER.) mais de faire les premiers pas, ou de planifier un bout d’intrigue, si vous êtes du genre structurel-le ? À voir. Il s’agit d’écrire et de s’amuser avant tout.

Un cheminement

  • L’adversaire avance caché, il faut le démasquer
  • L’adversaire n’est pas localisable, il faut le trouver
  • Le protagoniste doit rassembler assez de forces extérieures pour vaincre
  • Idem, avec des ressources intérieures (initiation, entraînement…)
  • Il faut affaiblir l’antagoniste avant de pouvoir le vaincre (vaincre est à prendre au sens de neutralisation – pas nécessairement tuer, ça peut être neutraliser, raisonner…)
  • Il faut comprendre l’antagoniste pour pouvoir le vaincre
  • Il faut devenir pire que l’antagoniste pour pouvoir le vaincre
  • Il faut faire semblant de s’allier à l’antagoniste pour le vaincre
  • Il faut un long voyage pour vaincre l’antagoniste (quête)
  • Il faut dépasser ses démons (voir du côté du drame de la semaine dernière ?) pour vaincre l’antagoniste

 

2017-08-15T21:53:35+02:00mardi 15 août 2017|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Lundi, c’est déclencheurs, édition 2017 (5) : un cheminement

Worldcon 2017, jours 3, 4 & 5

Et wala, auguste lectorat, me voici dans ma chambre d’hôtel avec du Master Boot Record en fond à m’efforcer de récapituler ce que je pourrais bien raconter et partager d’intense tant il y a de chose…

https://www.instagram.com/p/BXn1kQmDaE6/?taken-by=wildphinn

De manière générale, je pense qu’il faut vraiment saluer l’organisation. Organiser une Worldcon est un défi, le faire dans un pays européen peu connu des Américains multipliait les difficultés. J’avoue que le premier jour, devant les nombreuses difficultés d’accés aux tables rondes et un espace de vente assez dépeuplé, j’ai eu un peu peur. Mais en une seule journée, l’organisation a réagi avec une efficacité exemplaire et cette Worldcon, il me semble, se termine sur un succès qui n’aurait à envier à Londres et Montréal que davantage d’affluence étrangère – mais ce n’est certainement pas la faute de l’organisation ici qui a fait, en tout cas vu de l’extérieur, tout le nécessaire pour rassembler les conditions du succès.

https://www.instagram.com/p/BXsxPjrDCcx/?taken-by=wildphinn

J’ai résolument placé l’accent, pour moi, sur trois dimensions : le plaisir, l’écriture et (un peu) de « boulot » quand même (c’est-à-dire, le versant plus éditorial et économique) pour me tenir au courant de ce qui se fait hors de nos frontières géographiques et linguistiques.

Côté plaisir, c’était très chouette d’assister par exemple à une présentation sur la demoscene – avec laquelle j’ai grandi à l’époque de l’Amiga, mais quel meilleur endroit que le pays de l’Assembly pour entendre parler de prouesses artistiques et technologiques ? Je garde le souhait lointain de m’investir un jour davantage dans le milieu, côté musique évidemment, parce que niveau codage, je suis un tout petit peu largué. J’ai été bluffé par une démo réalisée sur… une console de mixage, où les faders eux-mêmes étaient animés par le programme.

https://www.instagram.com/p/BXpq3Lijgqt/?taken-by=wildphinn

Le plaisir, dans les Worldcons, c’est aussi et surtout les rencontres et les retrouvailles, des contacts que l’on voit parfois une fois tous les trois ans ou plus, avec qui l’on continue à échanger tout au long de l’année grâce à Internet, mais avec qui on se retrouve avec la même chaleur ; et puis les nouveaux amis qu’on se fait après une table ronde ou en discutant dans les couloirs. Pas de name-dropping, auguste lectorat, tu sais que ce n’est pas mon genre (ça me donne l’impression de me la raconter), mais voilà, c’était chouette, et je veux juste dire un grand kiitos à Sini pour avoir merveilleusement brisé les glaces et comblé les distances géographiques.

https://www.instagram.com/p/BXr5tizDvPT/?taken-by=wildphinn

Un autre côté agréable des Worldcons est l’accent sur la technique de l’écriture et la disposition des intervenants à entrer dans le détail de leurs processus de travail. Ainsi que l’existence de présentations parfois très techniques pour transmettre des connaissances aux auteurs présents (on a beaucoup ri – heureusement – à la conférence sur la mécanique des blessures plus ou moins mortelles et les manières de les représenter de façon réaliste). La Worldcon proposait aussi beaucoup d’interventions sur l’écriture pour les fictions interactives (textuelles ou jeux vidéo) et j’en ressors avec quelques applications supplémentaires sur mon iPhone ainsi que des idées bien consolidées sur ce qu’il est intéressant ou pas de faire dans ce contexte. Ça m’a aussi parfaitement expliqué pourquoi la série de jeux Lifeline, bien qu’intéressante en surface, m’a rapidement lassé.

https://www.instagram.com/p/BXvCEQ_DRrR/?taken-by=wildphinn

Niveau éditorial, il semble que la traduction de fictions étrangères en anglais connaisse un frémissement. Alors attention, ce n’est pas la porte ouverte à toutes les fenêtres, c’est juste un frémissement, mais la reconnaissance d’une nécessité d’ouverture des marchés (principalement de langue anglaise) est, en tout cas, exprimée. Ça ne change pas grand-chose à ce que je disais il y a trois ans (pour être traduit, la voie royale reste de faire un best-seller ou de la payer soi-même), mais au moins, le sujet est évoqué, et aussi de la part d’intervenants des maisons américaines majeures. Une statistique pour mettre les choses en contexte : 3% de la littérature publiée aux USA provient de traductions – dont probablement moins d’1% de littérature de genre.

https://www.instagram.com/p/BXs7iRGD3UF/?taken-by=wildphinn

Il reste à ce que ces intentions soient suivies d’effet, bien entendu ; un de ces quatre, dans un futur billet, je serai assez remonté pour parler de déséquilibres linguistiques mondiaux et de la nécessité de sauvegarder les langues, mais là, je comate un peu trop.

https://www.instagram.com/p/BXvJM9xDRgb/?taken-by=wildphinn

Comme toujours, une Worldcon est épuisante, mais une telle fête de l’imaginaire, totalement décomplexée, sous toutes ces formes, est toujours une célébration pleine de positivité, d’énergie et de frat/sororité. La prochaine est en Californie, mais 2019, ce sera à Dublin, et j’ai déjà mon accréditation (surtout que l’Eurocon suivra juste après). 2020 promet d’être la Nouvelle-Zélande… mais là, c’est un peu plus compliqué. Et rappelons que la France, avec Nice, propose sa candidature pour 2023.

Maintenant, retour au boulot, j’ai des signes à écrire (beaucoup…), mais cela fait vraiment du bien de sortir un peu la tête du guidon !

2017-08-13T20:03:31+02:00lundi 14 août 2017|Carnets de voyage|4 Commentaires
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