« Créer un monde imaginaire » : atelier à distance avec Les Mots
J’ai eu le plaisir de proposer plusieurs conférences et des stages (intensifs) d’écriture à l’école parisienne Les Mots, principalement autour de la création de monde imaginaire et ma marotte personnelle, le conflit. Mais, dites-moi, comment on fait si on n’habite pas à Paris ? Ou que c’est loin ? Ou que c’est pas les bonnes dates ?
Ma foi, tu as amplement raison, internaute fictif rhétoriquement commode. C’est ainsi que Les Mots pensa à toi, et inventa les ateliers d’écriture à distance.
J’ai ainsi le plaisir de vous proposer un atelier d’écriture à distance fondé sur la création de monde imaginaire.
De la Terre du Milieu du Seigneur des Anneaux à la luxuriance de la planète Pandora dans le film Avatar, la création de nouveaux espaces géographiques, de nouvelles règles du monde, constitue depuis toujours une des caractéristiques définissant les littératures de l’imaginaire (fantasy, science-fiction, fantastique).
À la fois terrain de jeu sans bornes et exercice intellectuel où la rigueur doit organiser et cadrer ce foisonnement, la création de mondes imaginaires constitue peut-être la forme suprême de créativité littéraire, où toutes les libertés sont accessibles, et dont l’héritage remonte aux grandes mythologies. Ces mondes différents entraînent le lecteur dans une évasion sans précédent, tout en l’invitant à s’interroger sur sa propre humanité, sa vision du monde. Véritables paraboles modernes, ils permettent de s’affranchir des a priori culturels et historiques pour aborder d’un œil neuf des problématiques potentiellement graves comme la guerre, l’écologie, le pouvoir, tout en préservant la dimension épique d’une aventure romanesque.
Créer de nouvelles règles du monde selon ses envies profondes ; en dérouler les conséquences naturelles, sociales, technologiques ; ménager l’équilibre entre cohérence et étonnement ; introduire ce contexte puis, enfin, le mettre au service d’une bonne histoire, tels sont les outils auxquels cet atelier se propose de sensibiliser ses stagiaires.
Car, comme le dit G. R. R. Martin, l’auteur célèbre de Game of Thrones : « ce qui m’intéresse dans l’Histoire, ce sont les histoires » ; si le monde représente l’outil central de l’imaginaire, il ne saurait être le seul, et surtout, il ne saurait prendre l’ascendant sur l’impératif de narration indispensable à une lecture agréable.Les participants de cet atelier seront invités à approcher ces problématiques par une conjonction d’éclairages et de techniques afin de construire les premières briques d’un canevas narratif unique qu’ils pourront par la suite explorer à l’envi, que ce soit en approfondissant ses mécanismes, ou bien en y situant une, ou plusieurs histoires originales. Et, même s’ils choisissent de ne pas poursuivre ce voyage, ils se confronteront à une technique fondamentale de l’écriture : la maîtrise et la mise en scène du temps et de l’espace fictionnels.
Comment cela fonctionne :
Chaque vendredi, vous recevez dans votre boite email un exercice d’écriture autour du thème. L’exercice est à faire de son côté ; il s’agit donc d’un atelier où l’on écrit quand on veut, dans le train, tard la nuit, tôt le matin… mais en solitaire.
Le vendredi suivant, vous envoyez votre texte et je vous propose un retour personnalisé sur les points forts et les points faibles du texte, en vous donnant des conseils pour la suite.
Par ailleurs, à travers une adresse dédiée, vous pourrez partager vos textes avec les autres participants de cet atelier à distance, et lire les leurs, rejoignant ainsi une petite communauté qui se formera autour de l’atelier. (Astuce : c’est un excellent moyen de rencontrer des bêta-lecteurs.)
L’atelier débutera le 23 août et durera deux mois (fin le 25 octobre). Le tarif est fixé à 450 € (payable en trois fois ; réduction de 10% pour les étudiants et personnes au chômage).
Toutes les infos et inscriptions sont disponibles via le site de Les Mots : à voir sur cette page.
Pourquoi je reviens vers Evernote
Ou bien « Evernote, le revenant », selon les affinités.
Or doncques, jadis, quand le monde était jeune et la 5G à peine un fantasme, je disais tout plein de bien d’Evernote pour prendre et compiler ses notes ; pas mal d’articles par ici pour appréhender la bête. Puis Evernote a pété un câble, la confiance a été rompue, on est tous partis ou presque, à la recherche d’une solution de rechange durable. De lapin.
Auguste lectorat, j’ai fait péleriné trois ans (ça ne veut pas dire que j’ai tenu le rôle d’une cape légère) à la recherche d’un outil semblable, aussi puissant et stable, et qui offrirait de meilleures garanties de vie privée. J’ai tout testé ou presque, j’ai misé un bon moment sur DEVONthink (dont je reparlerai cependant), j’ai tourné avec Apple Notes, j’ai espéré beaucoup de Keep It et de Notion, mais… trois ans plus tard, après le mea culpa de la compagnie et un épluchage pointilleux de sa nouvelle politique, je reviens à Evernote.
Pour faire simple, je désire
- Déjà, éviter de multiplier les applications dans tous les sens. Donc, un outil aussi puissant que possible pour ne pas en avoir douze (ce qui est le meilleur moyen de paumer une information).
- La capacité d’envoyer des informations à l’application depuis n’importe où avec une extrême simplicité (sur Mac et iOS). C’est le premier axiome de GTD : la capture.
- … dont une capture web à l’identique (je veux pouvoir sauver des bouts de page web ou des pages entières pour référence ultérieure et archivage).
- De classer ces informations selon plusieurs facettes (en gros, avec des tags).
- Une synchronisation cloud rapide et sans heurt.
- La possibilité de lier des notes à d’autres, ou même de référencer des notes dans d’autres applications (comme placer un lien vers une checklist externe depuis OmniFocus).
- Une garantie de vie privée.
Eh bah, à part pour le dernier point où la méfiance reste de mise, rien ne bat Evernote pour l’instant, et pourtant j’ai essayé, parce que j’étais vraiment, vraiment très colère contre lui. (Faut pas énerver un Scorpion. Faut pas.)
Notion est très joli mais son web clipper est à la ramasse. Idem pour Bear. Apple Notes ne sauvegarde que des liens, pas des extraits de pages (et n’a pas de tags). Keep It bugouille. DEVONthink est le concurrent le plus sérieux de tous mais l’application n’est quand même pas taillée pour les notes « légères » (c’est davantage une base de données bibliographique qu’un calepin où tu fourres un peu tout, tes idées comme tes listes de courses).
Evernote, bien qu’il ait à peu près le charisme d’Excel, me rendait de fiers services et a constitué ma base de données bibliographique, mon fourre-tout de trucs à ne pas oublier, mon service de capture de documents sur le terrain, et j’en passe. Son âge est à la fois un avantage comme un inconvénient : le développement est un peu rouillé, l’application est parfois rébarbative, mais elle s’interface avec à peu près tout, le service sous-jacent est solide, et j’y ai développé des habitudes que je n’ai jamais réussi à retrouver ailleurs.
Bref, Evernote, c’est Excel. C’est le même fun, mais aussi la même puissance.
Qu’est-ce que je fiche avec Evernote ? Eh bien, à peu près tout qui ne soit pas spécialement sensible (l’administratif, lequel finit dans DEVONthink, j’en reparlerai). La puissance de l’application a toujours été la facilité que l’on a à y fourrer des données (à tel point qu’on le lui reproche parfois : Evernote serait write only, soit, tu balances tout dans ce trou noir pour te donner bonne conscience et tu n’en ressors jamais rien).
Idée d’histoire, de personnage, de cadeau ? Code d’extension de garantie à présenter à un revendeur pour une réparation ? Justificatifs de déplacement à envoyer à qui de droit ? Recommandation de lecture, de film, de whisky ? Notes pour un entretien ? Tout ça finit dans Evernote. L’application est idéalement taillée pour pour rassembler tous les post-its épars et les informations disparates qu’on ne sait pas où classer – et, comme il est de plus en plus d’usage aujourd’hui, savoir où on les a mises compte moins que maîtriser le moteur de recherche pour les en ressortir au bon moment.
Bref, je réutilise Evernote, et mine de rien, j’y retrouve du plaisir et de l’efficacité, et c’est quand même bien tout le but de la manœuvre. Je vous recommande à nouveau, si vous ne l’avez pas fait, d’y jeter un œil (surtout si vous êtes du genre à perdre vos post-its ou que vous organisez des projets complexes – un roman, une thèse, une société d’import-export de bulots). Notamment : à travers le premier test, et pour aller plus loin : des conseils pour organiser ses informations.
Comme toujours, de manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !
Ce samedi, dédicace chez Critic à Rennes !
C’est à la maison – la maison d’Évanégyre !
Ce samedi, à Rennes, je serai en dédicace l’après-midi là où tous les chemins mènent, ce qui n’est pas Rome contrairement à l’idée reçue, mais à la librairie Critic, de 16h à 19h, 19 rue Hoche. Il s’agira bien sûr de fêter la sortie de La Fureur de la Terre, mais j’aurai également tous les autres livres bien sûr (et peut-être encore deux ou trois La Volonté du Dragon, s’il reste du fond de stock).
À samedi, et merci à Critic !
Game of Thrones, ses thèmes et son héritage [entretien dans 20 Minutes]
Le cycle des saisons de « Game of Thrones » ne serait-il pas la principale intrigue de la saga ?
C’est une menace générale, qui plane sur Westeros et contribue à mettre les rouages du pouvoir et du conflit en marche. Si l’on veut y voir une intrigue, c’est au sens où l’est Godot chez Beckett : c’est un moteur, un prétexte, et dans le cas de « Game of Thrones », un des éléments perturbateurs qui mettent en exergue les conflits du récit. Ici, il s’agit simplement du passage du temps qui se transforme, peu à peu, en urgence.
Le célèbre quotidien m’a fait le plaisir et l’honneur d’un entretien autour de la série : ses thèmes, son discours, ses influences et son retentissement à travers le genre. C’est aussi l’occasion pour moi de questionner quelques idées reçues sur GoT ainsi que sur la fantasy : merci à Benjamin Chapon !
Les Imaginales, c’est cette semaine !
Et si, auguste lectorat, tu ignores encore l’existence de cette grande fête de l’imaginaire, un des rendez-vous majeurs du genre en France dans l’année, eh bien – non, je ne vais pas te jeter des cailloux, car je suis paix et amour (ou du moins j’y travaille). Je vais te jeter des arcs-en-ciel, des pétales de rose, car hosanna sur terre et dans les cieux, tu es sur le point de découvrir une fête merveilleuse à laquelle tu auras grand plaisir à participer.
À condition que tu viennes, évidemment. Sinon, on reparlera des cailloux.
Les Imaginales, ce sont quatre jours de rencontres, dédicaces, expositions, débats, jeux, tous autour de l’imaginaire, avec un petit accent sur le conte, la fantasy et le roman historique. C’est à Épinal, les infos sont là, et Épinal, je tiens à le préciser, c’est très accessible en train. Donc pas d’excuse. Sinon, cailloux, toussa.
J’aurai le plaisir de participer à un certain nombre de rencontres et d’événements. Pour mémoire, j’aurai également La Fureur de la Terre, tome 3 de « Les Dieux sauvages », tout frais sorti la semaine dernière. Et ce sera pour moi la première fois que j’en parlerai, et ça me fait drôlement plaisir !
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La Fureur de la Terre est maintenant disponible !
Nous sommes le 16 mai, et c’est un jour que j’attendais, j’avoue, avec trépidation : le tome 3 de « Les Dieux sauvages », La Fureur de la Terre, est à présent disponible1. Cela représente un an d’écriture à rythme très soutenu pour un épais volume de 800 pages : j’avoue en être très satisfait, et j’espère (forcément !) que vous partagerez le sentiment !
« Qu’est-ce qu’un symbole si ce n’est du vide tellement recouvert de peinture que celle-ci se solidifie selon la forme qu’on veut lui donner ? »
La ville de Loered, Le Verrou du Fleuve, ploie sous la pression des armées démoniaques, mi-chair, mi-machine du dieu Aska. Affamée, malade, la population ne tient plus que par la foi que lui inspire Mériane, l’envoyée du dieu Wer.
Alors qu’aux plus hauts échelons du royaume, la reine régente Izara s’efforce de sauvegarder ce qu’elle peut encore, le prince Erwel lance un appel désespéré à l’union des provinces pour aider Loered. Quant à Mériane et les siens, ils n’ont pas d’autre choix pour survivre que de braver la colère divine. Car dans les vestiges maudits de l’Empire d’Asrethia repose peut-être une puissance capable de rivaliser avec celle d’Aska.
Tandis que le passé du monde émerge, la nature réelle du conflit qui oppose les dieux rivaux se dessine, et les Rhovelliens affrontent leurs plus terribles sacrifices. Quand la mort frappe tous les jours, il n’y a pas de héros, pas d’épopée – seulement la nécessité de survivre jusqu’au lendemain.
Mais qu’est-ce que « Les Dieux sauvages » ? Pour l’occasion, réalisée avec les éditions Critic, une petite vidéo qui retrace les origines de la série et ses intentions :
Le livre est disponible chez votre libraire préféré, ou via cette page pour vous proposer quelques distributeurs. Mais n’oubliez pas de faire travailler en priorité vos commerçants de proximité !
J’aurai le plaisir de venir en parler en vive voix et de le présenter en salons et festivals, à commencer par les Imaginales, bien sûr ! Tous les événements à venir :
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Merci de votre fidélité, à très vite et bonne lecture !
- Pour raisons techniques, la sortie en livre électronique doit être déplacée de quelques semaines, au 6 juin. Merci de votre patience ! ↩
Procrastination podcast S03E17 : « Conseils de survie pour la ponctuation »
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Conseils de survie pour la ponctuation« .
La ponctuation, sujet qui a peut-être traumatisé des générations d’écoliers et qui suscite souvent l’angoisse chez les jeunes auteurs : comment l’apprivoiser et la faire travailler, surtout, pour son texte ? Lionel sépare les intentions de l’auteur, l’usage qu’il ou elle en fait et les règles typographiques strictes ; Laurent modère un peu cette vue en insistant sur la liberté d’expression qu’elle offre – c’est presque l’empreinte digitale d’un écrivain. Mélanie (qu’on entendra davantage sur l’épisode suivant, qui portera plus précisément sur les dialogues) aborde des références anglophones pour situer les différences d’usage et les influences en français.
Références citées :
– Elisabeth Vonarburg
– Rabelais
– Marcel Proust
– Louis-Ferdinand Céline
– Emily Dickinson
– Vincent Ravalec
– La Horde du contrevent, Alain Damasio
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !