La photo de la semaine : Les murs de lumière
(Temple de Singang, Taiwan).
(Temple de Singang, Taiwan).
Si près, bordel. Si près.
Bon, ben voilà, hélas, vous vous en doutez après les annonces d’hier, hélas on ne se verra pas ce week-end à Nantes. À littéralement trois jours près.
J’ai une immense pensée pour toute l’organisation qui a tout, mais alors TOUT fait pour que cela se tienne contre vents et marées. Merci à eux et elles d’avoir eu la foi jusqu’au dernier moment, alors que les installations commençaient déjà… Bref, je n’insiste pas dans le mélo, c’est déjà assez douloureux comme ça. Vous m’avez compris.
Je vous avoue que du coup c’est un peu la panique temporaire sur la passerelle par rapport à ce qui était prévu ce mois-ci, d’où un message un peu décousu, je suis désolé, je fais au plus vite :
L’atelier aux Mots sur le conflit (28-29 novembre) a toute les chances d’être maintenu en virtuel à distance ; on l’avait déjà fait au printemps pour celui sur la scène d’action. Confirmation à venir certainement très vite.
L’Héritage de l’Empire était prévu pour le 20 novembre. Qu’arrive-t-il ? Je ne sais pas, mais cela va décider rapidement. En gros : si les circuits de distribution de la chaîne du livre fonctionnent, la sortie du livre devrait pouvoir se maintenir, mais cela va dépendre des capacités de commercialisation et de promotion. Un si gros machin (et très attendu – merci à vous) jeté dans l’arène sans chance de se faire sa place sur les rayons, ça va un peu nous fendre le cœur à tous (moi le premier, hein). Et économiquement, on ne va pas se mentir, c’est pas idéal non plus, on ne fait pas des métiers très solides par les temps qui courent. Il n’est pas exclu qu’on décale de quelques semaines. Ou pas. Plus d’infos dès que j’en ai.
D’ici là, prenez soin de vous, et pensez à votre santé mentale aussi, en plus de la physique. Vous avez le droit de lâcher des trucs qui vous pèsent. Courage, on sortira de cette histoire.
EDIT 2020-11-02 : L’atelier est maintenu. Il se fera en virtuel, et c’est même une occasion unique d’y participer si vous n’êtes pas à Paris (il faut bien essayer trouver des avantages à la situation actuelle).
C’est ma notion favorite, celle dont la compréhension m’a ôté à jamais le questionnement de ce qui allait se passer ensuite dans une histoire, et qui m’a donné une grille de lecture pour dynamiser des histoires plus complexes, plus psychologiques (le retravail et la publication finale de Port d’Âmes vient directement de cela ; un hiatus de huit ans entre le premier jet et la totale réécriture qui a permis au roman de sortir sous sa forme aboutie). Le conflit en narration n’a rien à voir avec le conflit binaire entre un méchant et un gentil, mais parle de volontés, d’impulsions, de résistances et de dynamiques narratives de manière organique.
Alors que la session à distance sur la notion se terminera fin novembre, pour répondre à la demande de plus en plus nette sur le sujet, je suis ravi de reproposer un stage intensif à l’école Les Mots (Paris) sur le sujet :
Bien des écoles de création littéraire américaine résument la notion d’histoire à celle de conflit. Où est l’adversaire ? Qui les personnages doivent-ils vaincre ? Mais cette notion est souvent mal comprise, résumée à une opposition binaire entre deux camps et à une confrontation souvent fondée sur la violence. Or, dans le contexte de la création narrative, elle est bien plus vaste : elle représente l’énergie fondamentale de tout récit, tandis qu’elle exprime, de façon globale, la notion de difficulté et de tension, qui sous-tend toute intrigue romanesque.
À la fois question préparatoire féconde et boussole pour s’extirper d’une impasse littéraire, la notion de conflit en narration forme un socle dont la compréhension profonde aide l’auteur à rendre ses récits plus efficaces, plus prenants, tout en simplifiant son travail en lui fournissant les questions cruciales qui l’aideront à progresser dans son histoire. Et, loin d’un affrontement binaire de film à grand spectacle hollywoodien, elle lui permettra au contraire, s’il le désire, de complexifier ses intrigues et ses personnages sans jamais sacrifier le suspense et l’intérêt du lecteur.
Attention, le stage est limité à 12 places.
On ne dirai jamais assez de bien (et on ne répercutera jamais assez) le travail titanesque accompli par la Bibliothèque nationale de France autour de la fantasy –
– exposition virtuelle qui est maintenant disponible en anglais, pour mémoire.
À l’occasion d’Halloween, l’exposition enrichit son contenu autour des sorcières, des monstres, des sorciers : tous les albums sont disponibles ici, et pour tout visiter, une seule adresse :
EDIT : Malheureusement…
Je salue à chaque fois les organisations d’événements, petits et grands, qui se tiennent par le temps qui courent (ainsi que celles d’événements annulés au dernier moment contre leurs précautions et leur volonté – c’est un véritable crève-cœur) : il doit falloir donner véritablement des garanties signées de son propre sang et engager une responsabilité monstrueuse.
Bravo et merci, donc, à toutes les équipes des Utopiales qui se tiendront ce week-end à Nantes. Une édition forcément un peu particulière, placée sous le signe d’une jauge et d’une programmation réduites, mais totalement gratuite. Merci au festival et à la ville de Nantes de proposer cette initiative dans ce cadre pour soutenir la chaîne du livre. Bien entendu, le cadre sanitaire est renforcé et les modalités sont adaptées à la situation : voir toutes les informations pratiques (attention, toutes les réservations doivent être faites à l’avance, il n’y a pas de billetterie sur place).
J’aurai pour ma part le plaisir d’y être présent sur toute la durée publique, de jeudi à dimanche (29 octobre – 1e novembre). Bien sûr, la réédition de La Messagère du Ciel en poche sera là, et j’ai l’honneur d’apparaître dans l’anthologie de l’année (pour mémoire, vous avez jusqu’à mercredi pour commander vos livres dédicacés chez ActuSF, dont l’anthologie).
La programmation est disponible en ligne et PDF. J’interviendrai sur les débats suivants (les numéros servent à les référencer pour les inscriptions à l’avance) :
Pour ce qui est des dédicaces, trois créneaux prévus dans l’espace librairie :
À ce week-end, donc, avec gestes barrières et masques, mais sourires dessous et livres à la main.
J’avais dit que ça ferait une semaine riche d’informations, hein ?
On ne s’arrête plus : comme tous les ans, les éditions ActuSF vous proposent de commander vos ouvrages et de les recevoir chez vous dédicacés par les auteurs.
C’est-à-dire tous les auteurs présents aux Utopiales ayant des livres publiés aux éditions ActuSF (parce qu’on sera là-bas pour les signer, HEY, c’est bien FICHU). Pour ma part, cela concerne : Les Questions dangereuses, mais aussi l’anthologie officielle du festival où se trouve reprise « Une Forme de démence » (voir article d’hier).
Je ne peux évidemment que vous encourager vivement à aller voir la page des éditions détaillant l’opération, il y a vraiment de quoi se faire plaisir (je ne peux citer tout le monde – allez-y voir ! – mais mentionnons Morgan of Glencoe, Jean-Laurent Del Soccorro et surtout le classique Mermère, par Hugo Verlomme !). Attention, les commandes doivent impérativement être réalisées au plus tard le 28 octobre.
➡️ Commander l’intégralité des ouvrages (ou juste une sélection, si vous y tenez, c’est possible aussi mais laissez-moi vous dire que pfff)
Je sais, je sais, beaucoup d’informations d’un coup cette semaine, que voulez-vous, l’écriture est semblable au lent mûrissement des arbres fruitiers : un jour, on prend tout d’un coup sur la tronche (demandez donc à Isaac Newton).
Or doncques, je suis vraiment très heureux d’annoncer que « Une Forme de démence », un texte pour lequel j’ai beaucoup de tendresse personnelle (j’en ai pour tous, évidemment, mais celui-là me tient spécialement à cœur) va être repris dans l’anthologie officielle des Utopiales 2020 (auxquelles j’ai l’honneur d’être invité, j’en reparle la semaine prochaine !).
Le thème de cette année est « Traces » et le livre sort aux éditions ActuSF.
Une trace, un indice, une marque… Nous laissons tous une trace de nos passages, de ce que nous sommes, de ce que nous vivons. Nous sommes le fruit d’autres traces avant les nôtres. Autour de cette thématique, 13 auteurs et autrices nous proposent textes et récits sur les traces de l’histoire, des sciences, de nos sociétés, et des traces que nous portons en nous…
Ce livre est l’anthologie officielle des Utopiales 2020.
Un vieux professeur d’université, créateur d’un monde fantastique novateur et unique, embauche une étudiante, Edda, pour l’aider à mettre ses notes en ordre. Mais la création, et son créateur, cachent un secret qui risque de renverser à jamais la vision qu’Edda a du monde… et peut-être celle du lecteur également.
Je disais qu’il me tient à cœur parce que, malgré toute la vision critique que j’en ai, j’ai puissamment conscience d’être en grande partie ici justement grâce à « un vieux professeur d’université créateur d’un monde fantastique novateur et unique ».
Ce texte est ma façon de lui rendre hommage, ainsi qu’à l’imaginaire qui nous fait rêver et nous unit tous, dans la lecture, l’écriture, l’édition, la librairie, l’étude et la chronique, nous tous, « peuple de la science-fiction » (selon l’expression de Roland C. Wagner) et de l’imaginaire.
Le site a changé de couleur, vous avez vu ? Ne tergiversons pas.
BAAAAAAM
Cela fait un moment que je l’ai vue et que je trépignais qu’elle sorte : c’est chose faite ! Vous pensez que ça ne rigolait pas dans La Fureur de la Terre ? Ahaha. Cette couverture est parfaite à plus d’un titre (et merci, encore, à Alain Brion). Pour savoir pourquoi…
… il faudra attendre le 20 novembre, date de sortie dans l’univers entier du roman, tome 4 de la saga « Les Dieux sauvages » et avant-dernier, donc !
J’ai l’impression de dire cela à chaque fois, mais : c’est le livre le plus ambitieux que j’aie jamais écrit. (Ce qui était une merveilleuse idée pendant une pandémie mondiale, un accident à la main et des projets personnels d’envergure, bien sûr.) Il dépasse les 900 pages (1,7 millions de signes, sachant que j’en ai bien écrit 2 millions au premier jet). Il passe la Rhovelle et les personnages au presse-purée de la guerre et des manipulations divines. Le dernier tiers est littéralement un roman dans le roman. Et la vraie nature du conflit entre les dieux sauvages, ainsi que celle de certains alliés, éclate au grand jour.
Bref, j’en suis content comme rarement, et je trépigne de l’avoir entre les mains, et que vous aussi.
Pour information, les précommandes sont d’ores et déjà possibles. N’hésitez pas à le demander à votre libraire (aux seules et uniques éditions Critic !), sinon toutes les plate-formes de livres électroniques (sauf Google) offrent déjà la possibilité du pré-achat, voir par exemple ici.
La guerre entre les dieux sauvages fait rage. La forteresse de Rhovelle, Loered, est isolée ; Mériane, la Messagère du Ciel, l’espoir du peuple, dispose d’une armée qu’elle ne peut déployer. Ganner fait route librement vers Ker Vasthrion, où gît un pouvoir qui offrira à Aska la domination totale. Wer est en train de perdre, et dans les hautes sphères du pouvoir, les hommes se raccrochent à l’espoir insensé que la vertu les sauvera.
L’union des provinces et l’ultime résistance contre l’envahisseur démoniaque doit venir d’un symbole fort. Face à la main-mise du clergé sur le pouvoir, il faut un nouveau roi à la Rhovelle. Parallèlement, l’étau se resserre autour de Mériane : quitte à tout perdre, l’Eglise de Wer ne saurait accepter qu’une femme la sauve. Trahie par ses alliés, rongée par l’usage prolongé de son armure de l’Ancien Temps, la Messagère du Ciel se voit glisser inexorablement dans les ténèbres.
Mais au fond de l’abysse l’attend la clé pour mettre un terme définitif à la guerre. La vraie nature de Dieu.