L’histoire récente en un graphique
Petit jeu : sur le graphe suivant, résumant la force de l’euro contre le dollar australien (qui est assez volatile, car servant de monnaie relais sur les échanges mondiaux), pouvez-vous trouver le moment de l’investiture de Donald Trump, puis le moment où il a annoncé ses droits de douane absurdes ?

Évidemment, ça fait mes affaires (je fais le plein de ma bagnole pour une quarantaine d’euros Down Under…) mais je préférerais de loin que, vous savez, on ne détruise pas le monde, et en plus, par bêtise abyssale.
Au cas où vous l’auriez raté, la formule censément complexe et puissante avec des lettres grecques de partout pour calculer les droits de douane de l’administration américaine est un simple rapport de pourcentage de la balance commerciale avec un état donné, divisé par deux. Ce qui n’a aucun fondement dans la réalité, et pour ajouter à la connerie stellaire de la situation, ces tarriffs ne sont pas appliqués par état souverain, mais par domaine Internet (.fr, .au, .uk…) ce qui signifie que des îles inhabitées sont taxées, ainsi que… l’Antarctique. (Qui, au rythme où vont les choses, exportera peut-être de moins en moins d’icebergs)
Le clou dans le cercueil : cette brillante tactique aurait été suggérée… par une IA. Donc, quand on dit que cette « technologie » a le potentiel de détruire le monde, ça commence, mais juste parce que notre espèce a atteint un niveau de stupidité collective suffisamment prodigieux pour s’y fier aveuglément.
Le monde se rééquilibre souvent, cependant, après une crise. L’indécrottable optimiste en moi veut voir ici le potentiel pour l’entrée dans un âge nouveau, après, certes, une crise d’envergure, parce qu’il semble qu’on ne sache toujours pas faire autrement.
Et le monde ne se rééquilibre pas tout seul – il le fait grâce à l’action concertée et prolongée des peuples.
Appréhender les différentes manières de personnaliser Obsidian
Obsidian est pour ainsi dire personnalisable à l’infini, et c’est son principal danger : il est extrêmement facile de se perdre dans des heures de vidéos YouTube, de télécharger des centaines d’extraits de code et de plugins parce que ça a l’air méga cool, et de se retrouver avec un bazar inextricable où plusieurs ajouts font la même chose sans aucune cohérence, qui en plus va casser de façon mystérieuse au gré des mises à jour et incompatibilités.
Ne faites pas ça. Je sais que je radote, mais : si vous commencez à bricoler Obsidian (et il est merveilleusement puissant pour ça, c’est quand même aussi un de ses intérêts majeurs), faites-le avec discernement et parcimonie. Au pire, faites-vous un environnement de test, une vault à part où vous jouez avec tout ce qui vous intéresse, mais gardez votre système principal aussi propre que possible sur ce point. Le bazar doit se trouver dans vos notes à mesure que vous créez dans tous les sens, pas dans les préférences de l’application.
Ceci étant dit, et parce que ça va servir à mesure qu’on regarde ensemble des tas de cas d’usage et de petites modifications qui simplifient grandement la vue dans le cadre de l’écriture créative, regardons toutes les façons dont on peut casser personnaliser l’application pour :
- La rendre esthétiquement à notre goût
- Ajouter des fonctionnalités.
Les préférences (et thèmes communautaires)
Bon, c’est la base, mais les préférences d’Obsidian sont déjà bien puissantes. Les comportements de l’application se trouvent principalement dans Éditeur
et Fichiers et Liens
– je vous renvoie fortement sur la doc officielle, concise mais couvrant tous les aspects de l’app. Ce qui concerne l’interface réside dans Apparence
, et parmi les fonctions d’intérêt, mentionnons la capacité de personnaliser fortement la typographie (police de caractère, taille) et les composants majeurs de l’application comme un rappel du titre d’une note directement dans l’éditeur (inline title).

C’est aussi là que vous pourrez choisir un thème tierce partie – beaucoup offrent des fonctionnalités complémentaires qui en font presque des environnements préfabriqués à part entière, à la limite du plugin.
Ma recommandation si vous voulez quelque chose d’un peu plus musclé que le thème de base : utilisez Minimal (qui, contrairement à son nom, n’est pas minimal – il est épuré, ce qui n’est pas la même chose). Minimal est l’un des thèmes disponibles les plus puissants et personnalisables qui soit, mais il est aussi développé par le CEO d’Obsidian, ce qui assure une compatibilité quasi-immédiate avec toutes les mises à jour de l’app.
Minimal comporte deux niveaux de personnalisation, à travers deux plugins tiers : Minimal Theme Settings offre des options générales, mais pour aller dans le détail très poussé, il faut passer par Style Settings, qui est devenu par ailleurs une sorte de semi-standard pour les thèmes et les plugins dès qu’on peut personnaliser l’apparence de quelque chose (Pane Relief s’en sert, par exemple).
Les modules principaux et complémentaires (plugins)
Obsidian propose déjà, de base, un certains nombre de fonctionnalités sous forme de plugins « principaux » fournis avec l’application et dont l’activation ou la désactivation permet déjà de personnaliser grandement son environnement (si vous préférez utiliser un plugin tiers offrant une table de matières plus puissante que le Plan fourni de base, vous pouvez totalement désactiver ce dernier).
Bien sûr, c’est avec les modules complémentaires que l’on ouvre la boîte de Pandore. Certains fournissent juste une petite fonctionnalité pratique comme un raccourci clavier manquant, d’autres proposent une conversion quasi-totale de l’app vers autre chose. D’autres enfin sont devenus des semi-standards sur lesquels d’autres modules s’appuient (Dataview, Style Settings, Tasks, Templater…), c’est honnêtement un peu la jungle, mais trier la liste par le nombre de téléchargements vous indiquera les plus populaires, et regarder la date de la dernière mise à jour vous montrera s’ils sont activement maintenus.
Les extraits CSS
Là, on entre vraiment dans la personnalisation poussée : Obsidian s’appuie sur les technologies du web et accepte des extraits de code CSS (chargés de spécifier l’apparence d’une page web indépendamment de son contenu) pour changer la tête et la disposition d’à peu près n’importe quoi au-delà des préférences, du thème choisi et même de Style Settings. Certains changent juste un détail esthétique, d’autres sont presque des plugins à part entière.

Les installer est un peu plus complexe que les plugins, qui se téléchargent et s’activent simplement depuis l’application. Les extraits CSS doivent, eux, être placés manuellement : cliquez sur l’icône de dossier pour vous retrouver dans un dossier caché de votre vault (.obsidian/snippets
). Placez le fichier CSS désiré, rechargez la liste dans Obsidian, activez-le une fois que l’extrait est reconnu (et redémarrez peut-être l’application selon l’importance de la modification).
Le dossier .obsidian
Une vault Obsidian comporte donc un dossier caché, .obsidian
, contenant toutes les préférences et modifications de celle-ci. On peut y accéder via le bouton sus-nommé, qui existe aussi dans les options des plugins : et vous verrez des fichiers JSON (qui correspondent à toutes les configurations de l’app), mais surtout trois dossiers, snippets
, plugins
et themes
, où logent les contenus respectifs dans des dossiers. C’est une bonne astuce : si un plugin, un extrait ou autre pose un grave problème, il suffit de retirer le fautif de ce dossier pour recharger Obsidian sans. Globalement, puisque vos données sont présentes en clair sur le disque en fichiers média et Markdown, vos données ne risquent pas grand-chose si vous cassez l’application par ailleurs. File over app.
Mardi, dédicace à la Dimension Fantastique (Paris), 17h30
Auguste lectorat, je suis dans la place (de la République) et La Dimension Fantastique, géniale librairie d’imaginaire dans le 10e à Paris (69 rue de Chabrol), me fait le grand plaisir de me proposer une table tant que je suis dans les parages pour vous signer quelques bouquins, mardi 8 avril à partir de 17h30.

J’ai ouï dire que la librairie a réussi à obtenir quelques Léviathan, qui sont en voie d’extinction rapide : si vous en voulez, c’est une bonne occasion !
Procrastination podcast s09e14 – Gérer le doute

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e14 – Gérer le doute« .
Procrastination parle souvent de… procrastination, mais il s’agit ici de gérer plus spécialement le doute au long cours sur les années, que l’on essaie de publier ou même que l’on ait une carrière. Comment le gérer ? S’en va-t-il un jour ?
Pour Mélanie, non. Elle l’apprivoise en reconnaissant que son intensité n’est pas forcément ancrée dans la réalité ; elle a appris que l’impression de ne pas arriver à faire quelque chose ne signifie en rien qu’elle n’y arrivera pas.
Estelle confirme que c’est universel, même après des décennies de métier ; connaître son fonctionnement aide beaucoup à le naviguer. Elle parle aussi des coups durs d’une carrière.
Pour Lionel, il s’aggrave même avec le temps ! Mais il s’enracine dans un souci du travail bien fait qui est une bonne intention ; attention, en revanche, à ne pas introduire comparaison et enjeu dans la création artistique, qui sont puissamment délétères.
Références citées
- Dean Wesley Smith
- Yoda
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Lancement international de mon double numérique, LioGPT
Nous vivons déjà dans l’avenir, et puisqu’Internet répète sans cesse qu’il faut vivre avec son temps, c’est sans doute que c’est vrai. Vu que je bénéficie d’une minuscule réputation dans notre domaine (vous lisez ces mots, après tout), et que je travaille exclusivement pour la renommée et l’argent, j’ai décidé qu’après tout, je pouvais cumuler les deux sans aucune éthique et ne plus en foutre une en monnayant votre confiance, puisque c’est extrêmement 2025.
Je vous annonce donc, avec une fierté égocentrique venue de mon maître à penser Elon Musk, la naissance d’une produit révolutionnaire, un double numérique entraîné à parler et surtout écrire comme moi, pour ne plus avoir à écrire une seule ligne parce qu’au fond, c’est quand même un peu chiant tout ça : LioGPT ! (Abréviation de Language Interface Opportunistic Grift Product for Teams.)

Mais quel est l’usage de LioGPT, me direz-vous ? Mais quelle importance ? C’est une intelligence artificielle, cela ne vous donne-t-il pas tout de suite envie d’investir un ou douze millions de dollars dans ce produit ? Faut-il vraiment une fonctionnalité ? N’est-il pas suffisant de juste mettre un gros macaron « IA » sur une photo pour gagner cinquante points au NASDAQ ? Vous m’emmerdez.

Voilà, c’est bon, vous êtes contents ?
Allons, chers partenaires, car voyez-vous, je ne vous considère pas comme des clients, ni même des utilisateurs, mais comme des partenaires, c’est important pour nous, à Lionel Davoust Corporation Global Endeavours ®, chaque personne est unique, comme l’indique ses numéros de ticket de support technique, donc, chers partenaires, LioGPT permettra un unique éventail de fonctions révolutionnaires aptes à transformer le champ d’application du savoir dans l’entreprise, et tout cela pour seulement 299$ par an, early bird pricing avant la formule Absolute Pro™ à 4999$ par mois. Vous ne voulez pas rater cette opportunité unique d’avoir dans vos atouts de productivité professionnelle LioGPT, mon jumeau numérique, capable, entre autres, de répéter à intervalles réguliers les mêmes citations qu’il dit tout le temps sous forme de notification multimédia dans votre appareil de réalité augmentée, de confondre systématiquement la droite et la gauche, et d’inventer de A à Z des sources d’articles scientifiques qui n’existent pas.
Dans un souci de transparence absolue, et surtout parce que la règlementation européenne m’y contraint, ce qui me permet de me donner une apparence totalement vertueuse pour un truc que j’aurais pas fait sinon, il me paraît importante de détailler les sources de données entrant dans l’entraînement de cette application game changer. LioGPT est nourri sur la base d’une immense diversité de données, pour offrir le meilleur service à ses utilisateurs, suivant par là-même les pratiques établies par tous les grands ténors du domaine. Les sources incluent :
- L’intégralité de mon travail, romans, nouvelles, ce blog, mais aussi textes inédits, interventions en tables rondes et interviews, dessins de quand j’avais quatre ans car mon génie apparaissait déjà
- Des dizaines de téraoctets de livres et articles téléchargés illégalement, parce que tant qu’à me la raconter et piquer le boulot des autres, autant me faire passer pour Ursula Le Guin
- Trois cents heures de pleurs d’enfants travaillant dans les mines de terres rares servant à la confection des smartphones
- Un recueil extensif d’insultes tuvalaises face à la montée des eaux causée par la crise énergétique aggravée entre autres par l’intelligence artificielle
Le tout pour apprendre en vain à ce produit purement statistique une vague apparence d’empathie afin de vous installer dans un état de totale dépendance affective car vaut mieux encore ça qu’affronter le monde qui part en sucette, et plutôt que de vous proposer des solutions, ne vaut-il pas mieux empirer la chose pour vous siphonner un max de thune ? Ça sert à rien qu’on soit tous les deux malheureux, vous et moi. Tous ensemble, nous pouvons nous mobiliser pour que moi, au moins, je vive dans le confort.
Dispo dès aujourd’hui sur iOS, Android et OS/2 Warp.