Quelques souvenirs de la 47e convention française de science-fiction

Rentré hier soir un peu fatigué mais enchanté de cette 47ème convention : encore merci à toute l’organisation d’avoir tenu bon ce navire en ces eaux houleuses pour toutes et tous ! Et merci à tous les participants, camarades et intervenants pour ces quatre jours extrêmement agréables (c’est difficile de revenir au boulot après ça !) Je n’ai jamais été très doué pour les compte-rendus, donc je préfère vous laisser avec quelques photos souvenir.

Ugo Bellagamba (mod.), François Manson, Xavier Dollo et Laurianne Gourrier parlent des finalistes roman du prix Rosny-Aîné 2020
La salle des expositions
Laurianne Gourrier (mod.), Pierre Gévart, Jérôme Vincent et Simon Pinel débattent de l’exportation de l’imaginaire français à l’étranger
Sylvie Denis, conférence sur David Bowie et la SF
Claude Ecken, conférence sur l’écologie et la SF
Remise des prix
Jean-Daniel Brèque, lauréat du prix Cyrano pour tout son travail de passeur et de traducteur de l’imaginaire
2020-08-31T09:37:54+02:00lundi 24 août 2020|Carnets de voyage|2 Commentaires

Comment les métadonnées de vos photos vous trahissent en ligne (et comment y remédier)

Un petit truc aujourd’hui que j’ai envie de partager, avec surtout quelques informations sur les données privées, parfois sensibles, que l’on peut rendre publiques sans s’en rendre compte sur les réseaux sociaux, nos blogs, etc.

Vos photos contiennent votre emplacement géographique.

Tout le monde le sait à peu près de nos jours : quand l’on prend une photo avec un smartphone, celui-ci adjoint au fichier image tout un tas d’informations, notamment la position GPS de l’image (cela fait partie desdites “métadonnées”, comme le modèle de l’appareil, les réglages de la photo, etc.). C’est drôlement pratique quand l’on veut retrouver une série prise à un endroit donné, ou que l’on veut se remémorer un voyage en particulier. Ci-dessous, par exemple, un résumé des photos prises par mon iPhone dans la péninsule de la Snæfellsnes, qui retranscrit notamment mon volontariat de cette année auprès d’Orca Guardians :

Cependant, ces informations ne regardent pas nécessairement le monde entier. Tout particulièrement, si l’on prend chez soi un selfie pour se composer un avatar, la photographie d’une couverture de livre pour rédiger une chronique sur son blog, on oublie que l’on peut très probablement, par inadvertance, partager dans l’image sa position – et potentiellement son adresse personnelle. Ce qui, en cette époque de sécurité en ligne et de harcèlement potentiel, peut représenter un risque assez gênant.

Quand et comment la position se trouve-t-elle partagée ?

Depuis quelques années, par bonheur, les réseaux sociaux majeurs (Facebook, Twitter, Instagram) suppriment systématiquement l’emplacement d’une photo au téléchargement. Ils vous proposent au moment de la mise en ligne de rendre le lieu public (lu dans l’image), mais c’est volontaire ; si l’on ne précise rien, en principe, la métadonnée est supprimée du fichier final.

Le risque principal concerne aujourd’hui blogueurs et webmasters indépendants qui mettent ligne leur propre contenu. Fréquemment, ceux-ci et celles-ci récupèrent les photos qu’ils et elles ont pris en branchant directement leur téléphone à leur ordinateur, par exemple, ou en le récupérant via récupérant via un service de sauvegarde automatique dans le nuage type Dropbox. Le problème, c’est que dans ce cas-là, on obtient le fichier brut, avec toutes ses métadonnées, et donc ses emplacements géographiques… ce qui peut, ou pas, représenter un problème.

Tous leurs systèmes ont leurs idiotes syncrasies et je ne saurais les couvrir toutes (j’ai piscine à 65°15’04.7″N x 23°15’00.0″W), mais voyons comment régler cela de manière très simple avec la bibliothèque de photos iCloud. Dans les préférences, il suffit de décocher l’option de partage de la position quand l’on exporte un fichier pour en faire usage sur les autoroutes de la désinformation :

On ne veut pas de cette option.

Toutes les autres métadonnées seront sauvegardées à l’export, mais nul ne saura pour vos vacances à Plan-de-Cuques.

Rattraper le coup après le (coup)

Et si j’ai déjà mis en ligne quinze ans de photos depuis l’époque où je bloguais sur Mygale avec mon adresse Caramail ? Suis-je condamné à voir débarquer des hordes de témoins de Jéhovah à ma porte parce que j’aurais confondu un jour la Grande Babylone avec la station de métro Sèvres-Babylone ? Que puis-je faire ?

C’est un peu technique, mais pas tellement difficile. En gros, il faut rapatrier ses images (typiquement par FTP), leur appliquer un nettoyage de masse, puis renvoyer les versions purgées de ces fichiers à leur place. Quel outil ? Je suis bien content que vous me posiez la question, parce que l’outil fantastique du moment, à mon goût, est Retrobatch. Ce logiciel récemment sorti (sous Mac) est un extraordinaire couteau suisse de l’image : convertir, changer, mélanger, ajouter des bordures, altérer les métadonnées, il sait tout faire à l’aide d’une interface en briques Lego d’une merveilleuse simplicité :

On adjoint les modules de traitement comme une simple chaîne. Dans notre cas présent, il suffira de lire les images, appliquer l’action “Remove GPS”, sauvegarder le résultat, et presto. J’ai ainsi nettoyé toutes les images du présent site – presque 25 000, quand même – eh ouais, le temps passe, et puis on en poste en une année, des conneries – il y a quelques semaines en moins d’une demi-heure (le gros du travail ayant constitué à télécharger les fichiers et contrôler le résultat, parce que je suis comme ça).

Cela en vaut la peine ; c’est un peu barbant d’avoir à se taper cette tâche de maintenance, mais si vous êtes blogueur ou blogueuse, que vous divaguez gentiment sur Internet dans votre petit coin de paradis, alors faites-vous une faveur, nettoyez vos images. Et contrôlez vos prochains fichiers en paramétrant leur export. Ça permet d’avoir l’esprit libre, et puis ça vous évitera une énième discussion sur le bienfait des transfusions sanguines.

2019-06-01T14:41:09+02:00lundi 6 août 2018|Best Of, Geekeries|2 Commentaires

Me, myself and I

funny-pictures-white-part-not-eye-orca-whale-comicAdieu, narration mignonne mais un peu neuneu et surtout diablement peu pratique : tu avais dix ans et c’était largement assez, voire bien trop. Tu vieillissais très mal, en tout cas moins bien que celui que tu devais représenter (c’est certain – si, si), et surtout tu étais infernale à mettre à jour.

Exit donc l’ancienne biographie du site, remplacée par une nouvelle page en mode liste à puces qui contient uniquement des informations signifiantes et pas de bla-bla faussement modeste dû à la position impossible de devoir écrire sa propre bio tout en s’efforçant de se faire paraître au moins vaguement intéressant tout en n’ayant pas l’air de s’efforcer de se faire paraître au moins vaguement intéressant.

Ce sera aussi bien plus facile à actualiser pour moi : rajouter ou développer un point se fait en quelques secondes. C’est que ce genre d’informations, en fait, sert étonnamment souvent. (Aussi, il est enfin stipulé clairement que les photos intégrées peuvent servir à des fins promotionnelles – presse, festivals – tant que le crédit est respecté. Pas besoin de demander – tout le monde gagne du temps.)

Contemple donc, auguste lectorat, toute la puissance de ma calvitie.

2016-02-03T10:05:37+01:00mercredi 10 février 2016|Dernières nouvelles|3 Commentaires

Des photos d’Épinal valent mieux qu’un long discours

Et voilà, les Imaginales 2015 sont terminées. Encore un tourbillon d’images, de rencontres, de moments forts et surtout le plaisir de revoir les habitués, de rencontrer les nouveaux visiteurs. C’est très bizarre de repartir tout seul dans le silence après ces jours si intenses. Tu me connais, auguste lectorat, je ne ferai pas de compte-rendu parce que je ne m’en sens pas capable (et, honnêtement, pas l’énergie en rentrant) mais cette fois j’ai pensé à prendre quelques photos pour partager un peu l’ambiance.

Cette année a été particulièrement riche en échanges qui m’ont spécialement touché et ému. Merci à vous tou-te-s, vraiment, pour votre dynamisme, votre enthousiasme et votre gentillesse ! C’est un peu plat dit comme ça sur une page web, mais vraiment, c’est la réalité. Je repars avec des dizaines de sourires et ces instants, ces paroles qui remuent vraiment le coeur du gros chauve barbu que je suis.

Merci à vous – et merci à toute l’équipe organisatrice, de la direction aux bénévoles en passant par les libraires, bien sûr.

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2015-06-01T23:14:20+02:00mardi 2 juin 2015|Carnets de voyage|9 Commentaires

Worldcon 2014 Londres : jours 2, 3, 4

Le week-end se termine déjà, auguste lectorat, et quand tu liras ces mots, je serai déjà en train de me préparer à retraverser la Manche. Je risquerais grandement les redites par rapport à vendredi, aussi n’entrerai-je pas dans le détail ; il me suffira de dire pêle-mêle…

… qu’il existe un genre littéraire appelé lablit, où la découverte scientifique et la vie des chercheurs forment le coeur de l’intrigue ; au même titre qu’il existe des romans sur le milieu médical, ou les avocats.

… qu’on peut steampunker l’objet de son choix lors d’ateliers plutôt réservés aux enfants. Mais que les adultes sont admis. Et je ne l’ai appris qu’après coup.

… qu’une Worldcon, c’est un bon endroit pour discuter tranquillement avec les camarades de France. Parce que se voir en France, c’est trop facile.

… et c’est aussi celle de discuter avec tous les camarades d’ailleurs. Parce que se voir en France, c’est trop difficile.

… “Il me semble que faire appel à une catastrophe [dans les récits scientifiques] est trop facile. C’est comme un roman policier dont on ignore le meurtrier à la fin.” – Gregory Benford.

… que la Worldcon, c’est probablement le seul endroit où l’on peut entendre à la fois parler de littérature, et aussi de jeu vidéo sous l’aspect technique de la création et du financement, de musique de jeu comme une vraie forme artistique, de synthèse sonore et de musique électronique sous l’angle des liens avec la SF, des thèmes philosophiques et environnementaux abordés dans les anime de robots géants, de littératures de l’imaginaire arabes, et j’en passe beaucoup, beaucoup beaucoup.

… je proposerai dans quelques jours quelques idées sur notre débat de vendredi concernant la traduction de l’imaginaire étranger vers l’anglais.

Quelques photos (pourries, prises au portable) valent mieux qu’un long discours !

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2014-08-18T01:19:37+02:00lundi 18 août 2014|Carnets de voyage|13 Commentaires

La(es) photo(s) de la semaine : Alternine en concert

Des photos que j’ai mis trois ou quatre éternités à traiter, et auxquelles je me suis seulement attelé tardivement : inspiré par la très talentueuse Mélanie Fazi en la matière, je me suis risqué à la photo de concert dans le cadre du festival Agrock organisé par les étudiants d’AgroCampus Ouest. La première partie était assurée par Alternine, groupe de trip-hop aux influences métal (à moins que ce ne soit l’inverse), et que je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir. Beaucoup d’énergie, de présence, auxquelles j’ai essayé de rendre justice de mon mieux.

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Cliquez pour voir l’album (25 photos)

(Sinon, je suis à la fac d’Angers aujourd’hui, pour donner mon dernier cours de l’année. Et une brève conférence sur la traduction des littératures de l’imaginaire. « Si long, Carter ! »)

2014-05-28T18:17:40+02:00lundi 9 décembre 2013|Carnets de voyage, Photo|Commentaires fermés sur La(es) photo(s) de la semaine : Alternine en concert

Imaginales toujours fidèles

Et voilà, après un long périple, les douzièmes Imaginales sont terminées, avec une affluence encore supérieure aux années précédentes si je ne m’abuse, une convivialité toujours présente, d’innombrables rencontres, et une course à la fois incessante et exaltante, pour ma part, pendant cette semaine. Merci avant tout à vous, lecteurs, nouveaux et fidèles ; merci à l’organisation, aux traducteurs et aux modérateurs de compèt (Stéphanie et Bernard ; Marion notre maman à tous ; Sylvie, Hélène, Jocelyne, Nelly, Christophe, Valérie, Anne et j’en oublie hélas certainement) ; merci mes compagnons de signature qui ont supporté mon cerveau en surchauffe et mes blagues pourries (Mélanie Fazi, Sylvie Miller et Phillppe Ward) ; merci à mes compagnons des Deep Ones pour un premier concert particulièrement fort en émotions ; merci à Jean-Claude et aux étudiants de la masterclass ; merci à Fabrice Colin, Pierre Bordage, Rachel Tanner et Raphaël Albert pour s’être gentiment prêté au jeu de notre interrogatoire pour la table ronde sur Elfes et Assassins, y compris quant nous les chahutions avec Sylvie ; merci à Florian de la Fnac de Belfort pour l”accueil et le souvenir.

Vous le savez, les comptes-rendus de festival, ce n’est pas mon truc, donc je me contenterai de quelques photos, de répercuter tout ce qui a été capturé dans les jours qui viennent, et je prépare un Créer du lien sur le festival avec les excellents articles des autres. Personnellement, j’ai juste quelques photos pourries prises avec le portable.

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2013-06-11T09:42:25+02:00jeudi 30 mai 2013|Le monde du livre|8 Commentaires

Comptes-rendus des Imaginales 2012… par les autres

N’étant jamais très doué pour les comptes-rendus d’événements, en plus du fait qu’y participer pour des raisons plutôt professionnelles (même si le plaisir est là) implique de n’en voir qu’une partie, je vais honteusement vampiriser ceux des autres blogueurs pour vous proposer de voir ce que vous avez raté. Beaucoup de ces articles sont en plusieurs parties ; n’hésitez pas à lire les autres volets, bien sûr !

C’est parti pour la compilation (en m’efforçant de ne pas rougir des mots gentils disséminés ça et là et en remerciant à nouveau vous tous qui avez participé à la fête) :

  • Endea propose sur son blog Clair Obscur une série de trois articles : Avant-goût, partie 1, partie 2.
  • Le regard d’un auteur : Jess Kaan (plus doué que moi pour les comptes-rendus…)
  • Autre regard d’un auteur, en photos créatives : Mélanie Fazi.
  • L’article du journal régional Vosges Matin consacré à l’événement.
  • Fetish Cat propose quelques planches kawai en résumé.
  • Le site d’actualités ActuSF a évidemment suivi l’événement de près et compile sa moisson d’informations sur cette page.
  • Snow propose également sur son blog un retour en trois parties : One, two, conclusion.
  • Série très fournie (et drôle !) comme toujours sur le RSF Blog de Lhisbei : Prologue, 1, 2, 3, 4, 5.
  • Tigger Lilly du Dragon Galactique était présente également : Prélude, 2, 3, 4, 5, 6.
2012-06-23T23:18:19+02:00lundi 25 juin 2012|Carnets de voyage|2 Commentaires

Des cétacés en Irlande

Me voilà de retour, auguste lectorat, après une période de silence un peu longue ici et sur les réseaux due à deux choses : le bouclage des projets en cours (l’anthologie Reines et Dragons, les ultimes corrections de Léviathan : La Nuit), puis une escapade d’une semaine à Galway, en Irlande, pour la conférence annuelle de l’European Cetacean Society, la société scientifique et naturaliste qui rassemble chercheurs, étudiants et passionnés autour de la conservation des cétacés et même des mammifères marins en général. J’y ai retrouvé mes camarades de Sea Watch Foundation, où j’étais volontaire l’été dernier.

Je suis organisé au point de la maniaquerie.

Cela faisait dix ans que je n’étais pas retourné à un séminaire de l’ECS et je dois dire que c’était à la fois très agréable et très étrange de reprendre contact avec ce milieu. J’y ai retrouvé de vieux collègues et superviseurs que j’avais perdu de vue, ce qui m’a fait particulièrement plaisir, j’ai constaté en quoi la technique avait progressé en dix ans (et en quoi certains problèmes du milieu n’avaient pas évolué), mais cette fois sans aucune pression d’ordre professionnel, juste pour le plaisir d’être là, d’apprendre et de voir si je pourrais peut-être apporter une humble contribution ou deux dans les brefs moments de pause entre deux livres, et ce dans mon domaine de compétences, à savoir écriture et communication. Car la recherche expérimentale « pure », celle qui implique de longs traitements de données, n’a jamais été ma tasse de thé. L’analyse pure de longues séries de données, ce qui constitue le coeur des journées du scientifique, n’a pour moi pas le même attrait que partir sur le terrain, en rapporter des visions par la photo ou l’écriture (ou même résoudre des problèmes concrets et fournir des solutions techniques). Ce qui tombait bien, vu que le thème du séminaire portait sur la communication et l’échanges d’idées. Il commence à me tourner dans la tête des embryons de projets dans le domaine, toujours centrés sur l’écriture, qui est mon seul métier, mais qui permettrait de faire usage de mes “autres” compétences afin de me servir ces causes-là, qui me tiennent à coeur. Nous verrons.

J’en retire en tout cas une myriade de nouvelles connaissances et de faits ahurissants sur la cognition des dauphins et des orques, leur conservation, et surtout les dangers qui les menacent – à quel point leurs intérêts font figure de partie négligeable face aux exigences des industries. Mais c’est évidemment le cas de larges pans de l’environnement marin, et des activités humaines locales qui en dépendent. Cette semaine a offert un bouillonnement d’idées, comme seul en permet ce genre de rassemblement ; si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à faire un tour sur le site de la conférence, qui comporte une section de téléchargement.

Pour finir, quelques photos pourries, car prises avec mon téléphone portable dans les rues de Galway et sur la plage (bénie par un soleil à fendre les pierres, parfaitement inattendu) :

2012-04-02T17:13:27+02:00lundi 2 avril 2012|Carnets de voyage|6 Commentaires

La promesse des dauphins

La promesse des dauphins est double ; c’est justement celle qu’ils ne vous font pas quand ils sont en liberté, avec une baie entière à leur disposition, capables de changer de mers, de nationalités – ils se montrent seulement quand ils le souhaitent – ; et c’est aussi celle que je t’ai faite, ô auguste lectorat, en te taquinant à coups d’aperçus de dauphins… Non pas que je tenais à faire monter ta frustration, mais il me fallait réunir assez d’images correctes en premier lieu. Car les dauphins se laissent souvent approcher, mais ils viennent rarement à soi ; il faut aller les chercher.

Nous les cherchons de plusieurs façons. La Sea Watch Foundation, comme bien des centres de recherche sur le sujet, doit composer avec un certain nombre d’impératifs logistiques, dont ses moyens – on n’a pas le même budget pour étudier des dauphins que construire des armes nucléaires. Ce qui n’empêche pas, avec un peu d’inventivité, de soutien public et d’énergie, d’arriver à des résultats significatifs.

La SWF opère selon plusieurs canaux pour ce faire :

Land watches (observations depuis la terre)

Les dauphins viennent souvent dans l’anse à la sortie du port de New Quay et la digue qui la domine est un point de vue idéal pour ce faire. Cela permet aussi d’étudier les interactions des animaux avec les activités humaines. Il faut s’armer de patience – nous effectuons nos veilles par roulements de deux heures – et la visibilité doit être bonne – pas de houle, pas de pluie – mais on est souvent récompensé par la venue de quelques individus qui viennent s’alimenter sur les hauts-fonds. Une mère et son petit ont ainsi passé presque toute la semaine à une encâblure seulement de la plage – et, alors que j’étais de quart à l’aube, le juvénile m’a même gratifié d’un saut, juste devant moi, à dix mètres à peine…

Pendant notre formation à la "land watch" - photo (c) Katrin Lohrengel

Boat trips (observation indépendante en mer)

Le dolphin-watching est une des activités principales de New Quay ; des dizaines de touristes partent tous les jours sur de petits navires qui longent les côtes en quête de dauphins. La SWF a un partenariat avec les très sympathiques équipes de New Quay Boat Trips et SeaMôr (qui dépasse d’ailleurs l’échange de bons procédés : après les activités du jour, nous sommes nombreux à aller boire un verre avec eux jusqu’à des heures déraisonnables) ; ils nous accueillent en tant qu’observateurs, nous permettant d’approcher les animaux pour prendre divers relevés (notamment des photos pour l’identification des individus1), tandis que nous notons très précisément la route adoptée.

L'Ermol V, qui effectue des excursions de deux heures - photo LD

Surveys (relevés)

Quand les conditions sont propices, la SWF affrête régulièrement un navire de taille moyenne, le Dunbar Castle II, pour partir sillonner les Zones Spéciales de Conservation au nord et au sud de la baie de Cardigan. Nous partons alors la journée entière pour suivre un trajet bien précis et relevons toute la faune rencontrée, nous arrêtant ponctuellement pour prendre des photos qui serviront, là aussi à l’identification. Une extrapolation statistique permet par la suite d’estimer la quantité totale d’animaux présents dans la zone d’intérêt.

Briefing pendant un relevé - photo (c) SWF

Pour des moments rares…

Il faut être patient – et bien équipé : reflex haute résolution et zoom semi-pro (équipement qui coûte déjà deux bras et deux jambes)… constituent le minimum syndical. J’en suis à plus de trois cents images prises en relevé et pendant les observations touristiques, et, si beaucoup se sont avérées utiles pour la photo-identification des individus, leur valeur artistique est plutôt nulle (on se concentre sur la nageoire dorsale à l’exclusion du reste, et il y a plus “sexy »…). Ainsi, les quelques images animalières de la galerie ci-dessous sont très loin d’être parfaites, mais ce sont les plus “jolies” que j’aie prises jusqu’ici. J’espère qu’elles vous plairont néanmoins2 !

 

  1. Article à venir sur la question.
  2. Attention, en raison des accords passés par la SWF, les images animalières ne sont pas exceptionnellement pas en licence de diffusion libre, mais (c) Sea Watch Foundation / Lionel Davoust.
2012-08-01T19:55:13+02:00lundi 15 août 2011|Carnets de voyage|4 Commentaires

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