Trois saisons de Procrastination, trois fils de forum

Si tu l’ignorais, auguste lectorat, ne l’ignore plus : Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes à Mélanie Fazi et Laurent Genefort et moi, est hébergé par Elbakin.net, site de référence francophone sur la fantasy. Nous leur devons un fier chapeau, ou leur tirons une chandelle, car ils s’occupent de toute la diffusion et la promotion tandis que nous, tels des dandys 2.0, pouvons nous concentrer sur nos gaies discussions quant à l’art de dire des trucs avec des mots (ce qui est quand même la raison pour laquelle on les a inventés, c’est bien moins facile de dire des trucs avec des plantes, à part “je t’aime” si c’est des roses, mais les roses passent mal à la radio, et de toute façon, ça réduirait très sévèrement l’audience du podcast, même si on vous aime, mais bon vous voyez c’est pas pareil quoi, bref, aaah).

Si j’en parle, c’est parce que c’est important, je dis toujours des trucs importants, le paragraphe précédent en est l’exemple même, hein. Bon, en fait : si vous voulez transmettre des retours / questions / commentaires sur l’émission, le meilleur endroit pour ce faire est sur le forum d’Elbakin.net.

Or, les gentils administrateurs ont tout mis bien dans l’ordre et chaque saison dispose à présent de son propre fil de forum dédié :

Nous n’intervenons pas forcément beaucoup mais nous gardons un œil sur ces sujets ; si remarques et questions peuvent composer des sujets d’épisodes, nous les mettons au chaud, ou au frais, fonction de la saison ; s’il s’agit de questions ponctuelles ou de commentaires, nous en parlerons dans les épisodes feedback, qui sont, pour mémoire, la nouveauté de cette saison.

Donc n’hésitez pas à lâcher vos coms, wesh (et c’est là qu’on voit que je suis né à la fin des années 1970).

2018-10-25T17:42:45+02:00lundi 29 octobre 2018|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Trois saisons de Procrastination, trois fils de forum

Blogueurs, twittos, fans de réseaux sociaux : Parler des livres autrement ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Ainsi que j’en ai parlé quant à la petite réorganisation du blog, j’ai déporté les chroniques sur les réseaux sociaux seuls et cela me laisse donc le loisir de rattraper des choses que je dois poster depuis des mois… et parmi celles-ci, il y a quelques entretiens et cafés littéraires captés en festival. Notamment celui-ci où, ça tombe bien, on parle de réseaux sociaux dans le cadre des livres aux Imaginales 2017, avec Samantha Bailly, animé par Christophe de Jerphanion.

La captation est réalisée par ActuSF, et le débat peut être écouté ou téléchargé librement sur cette page.

2018-01-28T15:18:57+01:00mardi 6 février 2018|Entretiens|1 Commentaire

Promo flash : L’Importance de ton regard à 0,99 ce week-end uniquement

Couv. Anne-Claire Payet

Quoi ! Comment ! Dix-huit textes dont un court roman, un prix Imaginales de la nouvelle (« L’Île close »), des nominations, tout cela pour un prix ridicule, y a forcément baleine sous gravier, hein.

Bon, en fait, je ne sais pas tellement comment promouvoir ça sans avoir l’air de me la raconter dans les grandes largeurs, donc, beaucoup plus honnêtement et humblement, je suis très content de participer à ma toute première promo flash ever. L’Importance de ton regard reste un livre très cher à mon cœur parce qu’il récapitule tous mes premiers textes, les premières briques des univers (on y trouve « Bataille pour un souvenir » qui était le premier texte publié sur Évanégyre, et « Regarde vers l’ouest », le premier autour de l’univers qui deviendrait ensuite Léviathan), une novella (“L’Importance de ton regard”) que j’aime énormément, des trucs ambitieux et des trucs bizarres, des expérimentations dans toutes les directions… Il y a une folie dans ce bouquin qui le rend cher à mon cœur.

Donc, voilà, tout ça est en promo en numérique chez votre distributeur de livrels préféré, et j’espère que ça vous plaira !

2017-07-20T09:48:34+02:00vendredi 14 juillet 2017|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Promo flash : L’Importance de ton regard à 0,99 ce week-end uniquement

En complément à l’épisode 19 de Procrastination, un mot sur l’auto-édition

Pierre Gaulon a eu l’amabilité de nous laisser sur Facebook un commentaire sur l’auto-édition assez développé en réponse à l’épisode 19 de Procrastination, qui portait sur l’éditeur et ses rôles, et pour compléter l’exposé que nous avons proposé, je pense qu’il est intéressant de le reproduire ici pour un son de cloche un peu différent du nôtre (avec l’autorisation de l’auteur bien sûr ; source).

J’ai écouté ” Procrastination 19″, que j’ai beaucoup aimé comme toutes celles que vous faites. J’aurais cependant sur celle-ci un petit bémol à mettre sur l’auto-édition. Je pense qu’il aurait été intéressant d’avoir un avis de quelqu’un, peut-être même de plusieurs personnes publiant ” à leur compte “. En effet, parmi les trois intervenants, aucun n’a publié de livre ” par lui même ” et on sent donc, vous l’avouez d’ailleurs, que vous n’êtes pas vraiment aptes à en parler, car vous avez fait le choix de l’édition traditionnelle. Vous expliquez que les auteurs autoédités ne se rendent souvent pas compte de la promotion à effectuer. Je serais d’accord avec vous si les méthodes de promotion des auteurs autoédités étaient similaires à celles de l’édition traditionnelles, Le fait est que le circuit des livres auto-édités n’obéit pas aux mêmes règles que celles de l’édition classique grâce à, vous le dîtes à demi-mot dans l’émission, l’essor de l’e-book. Car il existe dans l’auto-édition comme une économie souterraine, disons plutôt ” virtuelle “, souvent complètement laissée de côté par les éditeurs classiques. J’ai moi-même demandé à récupérer les droits numériques de certains de mes textes, tout en laissant à l’éditeur le soin de promouvoir leur version grand format ou poche et je reste assez halluciné par le public demandeur de ce genre ( plus de ventes en 15 jours qu’un éditeur en 4 ans). J’ai croisé des auteurs autoédités qui avaient vendus plusieurs milliers de livres numériques ( quand je dis milliers je parle entre 5000 et 20 000 livres) et dont le rêve était pourtant d’étre publiés, eux-mêmes ne se rendant pas compte qu’ils avaient touché plus de public que s’ils avaient été publié dans une bonne maison d’édition traditionnelle. Et il ne s’agit pas de cas isolés, j’en connais bien une vingtaine dans ce cas. Voilà, c’était juste une petite parenthèse. Loin de moi l’idée de critiquer l’émission, hein, je souhaitais juste donner mon point de vue sur cette petite partie. Je suivrai avec grand plaisir le reste des émissions. Je la conseille d’ailleurs à tous les participants de mes ateliers d’écriture.

Soit dit en passant, nous ne sommes absolument pas fermés à l’idée d’inviter des interlocuteurs extérieurs dans le podcast pour parler de sujets précis ; nous en parlons entre nous de loin en loin. Nous ne le faisons pas pour l’instant car nous souhaitons installer davantage l’émission et le format dans la durée, mais nous n’y sommes absolument pas opposés dans l’absolu.

(Et grand merci pour le podcast !)

2017-06-22T22:36:29+02:00lundi 26 juin 2017|Le monde du livre|Commentaires fermés sur En complément à l’épisode 19 de Procrastination, un mot sur l’auto-édition

Faites vos courses avec un auteur

… Enfin, sa trombine sur votre sac.

La chouette boutique Pattes à Plumes qui propose déjà des T-shirts à l’effigie d’auteurs vient de décliner la gamme en totebags (sacs réutilisables en coton) :

pattes-a-plules-totebags-sacs

pattes-a-plumes-sac-ldEt ton humble serviteur, auguste lectorat, ne fait joyeusement pas exception : tu peux m’avoir sur ton sac pendant que tu fais tes courses. Je te murmurerai des mots doux, comme de ne pas acheter de fruits mais de préférer du saucisson, que le chocolat c’est bon pour le moral après tout, que ces livres que tu as en main, autant que tu les achètes et que oui, je sais, cette paire de chaussures est un peu chère mais quand même, elles te vont super bien, et puis tant que tu es là, tu ne vas pas repartir sans, hein ? Ce serait gâcher du temps et un ticket de métro.

Voilààààà. C’est ce qu’on appelle l’optimisation.

Et puis hé, hé ! On me souffle à l’oreille qu’avec le code SAVE10, tu as 10% de remise sur la boutique jusqu’à demain (12 octobre). Alors, hein, franchement, pourquoi hésiter ? Tu vois ? Tu n’as pas encore acheté de sac que je te pousse déjà au crime. Alors, à ce rythme, tu peux y aller, hein, tu ne risques plus rien.

(Et merci à Agathe Gastaldi pour son excellent travail !)

 

2016-10-10T11:13:16+02:00mardi 11 octobre 2016|À ne pas manquer|7 Commentaires

L’Importance de ton regard en promotion en numérique !

Couv. Anne-Claire Payet

Couv. Anne-Claire Payet

Hé, auguste lectorat ! Pour la rentrée, les éditions ActuSF ont eu l’excellente idée de mettre L’Importance de ton regard en promotion pour tous les lecteurs numériques : jusqu’au 3 octobre, le livre est à 2,99 € au lieu de 5,99 !

Ce que la presse dit de L’Importance de ton regard (et merci encore à Mythologica pour cet article fantastique) :

Avec L’Importance de ton regard, Lionel Davoust devient, à mon sens, la plume masculine la plus aboutie de l’imaginaire français et à mon sens il a parfaitement mérité son titre de meilleur titre de 2010 sur le site… – Mythologica.net

Le livre propose dix-sept nouvelles et un court roman (ce qui fonctionne bien pour de la lecture numérique), dont plusieurs ont été finalistes de prix, et dont « L’Île close » qui a obtenu le prix Imaginales de la nouvelle et fut traduite aux États-Unis.

C’est aussi une bonne porte d’entrée aux univers des romans, Léviathan et Évanégyre, puisqu’il comporte « Regarde vers l’ouest », qui se situe dans l’univers du premier, et « Bataille pour un souvenir », dans l’univers du second. C’est, à mon sens, l’une des meilleures portes d’entrée dans mon travail, à condition bien entendu d’apprécier les textes courts.

Vous pouvez acheter L’Importance de ton regard chez votre fournisseur de livrels préféré, ou bien par les liens de la page correspondante du présent site, qui vous en proposera un certain nombre, avec et sans DRM. J’espère que vous y prendrez plaisir !

2016-10-08T19:27:40+02:00mercredi 14 septembre 2016|À ne pas manquer|2 Commentaires

Me, myself and I

funny-pictures-white-part-not-eye-orca-whale-comicAdieu, narration mignonne mais un peu neuneu et surtout diablement peu pratique : tu avais dix ans et c’était largement assez, voire bien trop. Tu vieillissais très mal, en tout cas moins bien que celui que tu devais représenter (c’est certain – si, si), et surtout tu étais infernale à mettre à jour.

Exit donc l’ancienne biographie du site, remplacée par une nouvelle page en mode liste à puces qui contient uniquement des informations signifiantes et pas de bla-bla faussement modeste dû à la position impossible de devoir écrire sa propre bio tout en s’efforçant de se faire paraître au moins vaguement intéressant tout en n’ayant pas l’air de s’efforcer de se faire paraître au moins vaguement intéressant.

Ce sera aussi bien plus facile à actualiser pour moi : rajouter ou développer un point se fait en quelques secondes. C’est que ce genre d’informations, en fait, sert étonnamment souvent. (Aussi, il est enfin stipulé clairement que les photos intégrées peuvent servir à des fins promotionnelles – presse, festivals – tant que le crédit est respecté. Pas besoin de demander – tout le monde gagne du temps.)

Contemple donc, auguste lectorat, toute la puissance de ma calvitie.

2016-02-03T10:05:37+01:00mercredi 10 février 2016|Dernières nouvelles|3 Commentaires

Le racket de Facebook (suite) : j’ai payé pour un article et multiplié mon trafic par… 100

 

Moi aussi, je peux être démago et utiliser des bébés pour faire passer mon message.

Lundi, je parlais du racket de Facebook, comment le premier réseau social mondial prenait en otage ses utilisateurs en les forçant à payer pour récupérer le trafic auquel ils avaient légitimement droit – qu’il s’agisse des utilisateurs individuels, simplement désireux de communiquer avec leur famille, mais aussi des blogs, écrivains, groupes informant leur communauté de leur actualité et  créant aussi des discussions sans rapport, ou même des entreprises travaillant leur image. En résumé : les administrateurs de pages, mais aussi les utilisateurs simples (comme votre humble serviteur) voyaient décroître depuis un moment les interactions de leurs amis (et/ou fans) avec leur contenu. Le chiffre de 15% a été annoncé. Pour donner aux posts davantage de vie, Facebook a sorti comme par magie la “parade” : pour toucher les 85% restants, payer. C’est là que le bât blesse : c’est un public qui doit légitimement entendre ce que l’on a à dire, puisqu’il s’agit d’amis, ou de “fans” qui ont “liké” une page, ce qui est une expression d’intérêt, et donc un assentiment à recevoir de la communication de l’entité correspondante. De nombreux animateurs, webmestres et entrepreneurs, découvrant l’article, ont confirmé par leur expérience en commentaires.

Lundi, pour faire passer le message, j’ai payé les 5.80$ demandés par FB pour promouvoir l’article dénonçant cette manigance. Cinq jours plus tard, je vous propose de partager les résultats. C’est éloquent. J’ai multiplié mon trafic habituel par 100 (oui, CENT), mais je vous donne les chiffres en détail. Il convient aussi, parce que l’article, de fait, est devenu presque viral (à ma totale surprise) de répondre aux critiques idiotes comme de relayer les remarques fondées qui ont circulé un peu partout en réaction.

Petite présentation pour ceux (et ils sont nombreux vu les stats, salut, bonjour, hola que tal) qui débarquent et se demandant qui est le type qui leur parle : salut, moi, c’est Lionel Davoust. Mon métier, à la base, c’est ingénieur halieute reconverti en écrivain. Je ne suis pas un communicant, un expert SEO, mais un auteur de fiction (fantasy et thriller, ma série Léviathan, qui mélange aventure et occultisme documenté, a eu les honneurs de la télévision, de la radio et de la presse nationale comme Le Point, ou Le Nouvel Obs et de blogs un peu partout sur la toile) doublé d’un geek. J’aime le Net, et j’aime le fait de pouvoir créer une communauté autour de mon boulot et de nos goûts communs : c’est pour ça que je tiens un blog, un site, que je suis sur les réseaux sociaux. Je parle de SF & fantasy, d’édition, de technique d’écriture et de voyages. Si ces articles et ce blog vous ont intéressé, peut-être voudrez-vous en découvrir plus sur mon “vrai” travail par les liens de ce site, chez votre libraire préféré ou en ligne. Fin de l’encart pub.

Non, cela ne concerne pas que les pages, mais tous les utilisateurs

“Ouaiiiis, je peux pas y croire, ça ne concerne que les fan pages de toute façon.” Ben non, les gens. Je suis un utilisateur lambda comme vous, parce que je n’aime pas l’idée d’une fan page, et que je me refuse donc à en créer tant que je n’aurai pas atteint les 5000 amis maximum permis par Facebook sur un profil personnel. Donc, si, cela concerne les fan pages, mais aussi les profils personnels. Vous, oncle Hugues, tata Simone.

La promotion n’est pas l’Edgerank

Je l’avais déjà cité à demi-mot dans l’article d’origine en note de bas de page, mais revenons-y : la promotion (payer) n’est pas l’Edgerank. L’Edgerank c’est l’algorithme de FB qui vous montre, dans le flux d’actu, les nouvelles qui sont censées être les plus pertinentes pour vous ; en particulier, cela représente les posts qui génèrent le plus d’interaction. Cela semblait une façon raisonnable de trier le contenu, et beaucoup de community managers ont investi là-dessus pour créer des interactions saines et constructives avec leur communauté (valeur ajoutée pour tout le monde, yeah !). La promotion n’a rien à voir, et passe allégrement au-dessus de l’Edgerank pour vous proposer, eh bien, de la “pub” payée.

Tu as vraiment multiplié ton trafic par 100 ?

Oui. Je suis très transparent sur mes stats de visite, parce que ce blog s’appelle (ça doit encore être écrit quelque part) Expériences en temps réel et que je me suis toujours promis, si je me lançais dans l’entreprise égocentrique de l’autofiction, d’en faire une zone de risque et de non-prise au sérieux. Donc, je ne me la joue pas personal-branding-ouais-j’ai-500000-visites-uniques. On ne confond pas les hits et les visites uniques, mec. Bref.

Quand vous promouvez un article sur FB (5.80$, on le rappelle, pour un utlisateur lambda avec – dans mon cas – environ 1100 amis), celui-ci vous fournit obligeamment le graphique suivant (capture d’écran prise mercredi soir, la proportion ne bouge plus énormément) :

« Paid views. » Vous mordez l’esprit ? “Paid views.” Alors qu’en principe, les abonnés à mes mises à jour, mes amis, sont plutôt intéressés parce que j’ai à raconter. Pourquoi dois-je payer pour les atteindre ? On remarque que je n’ai pas le ratio annoncé par l’étude de Dangerous Minds qui m’a servi de source, mais que j’ai presque une proportion de 2/3 contre 1/3, ce qui reste énorme.

Maintenant, accrochez-vous au siège. Voici les stats de lecture relevées ici par WordPress (toutes les images s’agrandiront si vous cliquez dessus).

Pas de stats sur les jours précédents ? Je n’ai rien fait le reste du temps ? Non. C’est juste que mes stats habituelles sont tellement faibles en comparaison que cet article promu éclipse le reste. Je ne me plains évidemment pas que la nouvelle ait circulé à ce point (même si j’en suis presque effrayé) ni que l’article soit devenu, pour ainsi dire, viral (il est arrivé jusqu’à Doctissimo et c’est ma fierté) ; par contre, payer pour, je ne suis pas d’accord. Alors, je pourrais attribuer le succès de cet article à son sujet brûlant, à sa qualité de rédaction, à mon charisme naturel, bien sûr, ce dont personne ne doute ici, c’est l’évidence, n’est-ce pas, mais je suis un peu plus cynique (ça me perdra). Sur trois jours, l’article a généré 3998 + 15961 + 7139 lectures, soit un peu plus de 27 000. En 2011, mon article le plus populaire (hors circonstance particulière) a généré 500 lectures sur un an ; en moyenne, je reçois dans les 300 lectures à l’année sur un article (300 x 100 = 30 000). Et là, nous parlons de trois jours. Par curiosité, j’ai regardé les stats de visite dans la demi-heure suivant la publication de l’article – cela ne pouvait pas déjà être encore viral – et j’étais à 600 lectures. Contre une vingtaine habituellement.

D’où vient ce trafic ?

Je repose la question : prise d’otage, quelqu’un ?

La parade ?

Merci à Ayerdhal, qui a fort intelligemment et le premier souligné une parade intégrée dans FB, mais très peu documentée : les listes d’intérêt. Pour parer à ce filtrage automatique de votre flux d’actu, vous pouvez créer des listes d’intérêt pour classer vos amis et pages suivies en groupes où, normalement, vous recevrez toutes les mises à jour. Pour ce faire, cliquez sur la roue crantée en haut à droite du profil suivi et cliquez “Ajouter à une liste d’intérêt” (on vous proposera d’en créer une si vous n’en avez pas). Vous avez intérêt à faire ça au plus vite avant que Nike, MacDo et Coca n’inondent votre flux d’actu d’images toutes lol à faire tourner pour lutter contre l’infarctus de l’auriculaire. Néanmoins, cela reste une manoeuvre bien compliquée pour ce qui était à l’origine simple et naturel ; et qu’est-ce qui empêchera FB, si l’envie lui prend de changer la donne à nouveau, d’appliquer le même système qu’au flux d’actu sur les listes ? Choisissant à votre place ce que vous verrez ?

N’oubliez pas que la solution la plus élégante, gratuite et libre pour suivre une actualité reste le flux RSS : on ne vous cache rien, vous choisissez l’information que vous voulez suivre, et sauter d’un article qui ne vous intéresse pas au suivant qui vous intéresse plus est immédiat. Sans compter que les flux ne mentionnent rien de Farmville.

Merci à Pierre, qui propose les liens suivants pour commencer à découvrir le RSS :

FIREFOX : http://www.francoismagnan.info/node/15

CHROME (pas testé) : https://chrome.google.com/extensions/detail/nlbjncdgjeocebhnmkbbbdekmmmcbfjd?itemlang=fr

AUTRES Le RSS est standardisé et de nombreuses solutions existent pour le lire. La plus populaire est probablement google reader, mais de nombreux autres logiciels existent pour s’en servir (une recherche d’agregateur RSS dans google vous aidera à trouver votre bonheur). https://www.google.com/reader/view/

Pour mémoire, le flux RSS de ce site habite ici, et il y a toujours la newsletter.

N’hésitez pas à continuer à partager votre expérience, vos parades en commentaires. Une seule directive ; je ne veux plus de pub à peine dissimulée pour TheChangeBook. Vous pouvez en parler, mais soyez constructifs et argumentés. Je supprimerai également sans préavis toute réaction qui emploiera l’expression “alternatif et engagé », parce que j’ai toujours regardé les dreadlocks comme un danger pour la santé publique.

Note de bas de page visant à la transparence : pour voir si le phénomène peut être réédité, je vais payer à nouveau pour cet article sur FB. Oui, c’est nourrir la main qui vous mord et le serpent qui se mange la queue, mais le scientifique en moi ne résiste pas à une expérience.

2012-11-02T12:06:40+01:00vendredi 2 novembre 2012|Le monde du livre|26 Commentaires

Comment la libération de la diffusion fait le lit des publicitaires

Attention, article impopulaire.

L’édition électronique fait couler beaucoup d’e-ink en ce moment ; après la musique et le cinéma, c’est au tour de la littérature de se voir numérisée en masse, et d’affronter les défis posés par ce bouleversement. (Le but de cet article n’est certainement pas d’étudier la question en entier, mais mon petit orteil me dit qu’on n’a pas fini d’y revenir.) Face au changement, très schématiquement, on discerne trois attitudes :

  • L’édition classique, héritière de contraintes légèrement prosaïques comme des salaires, des loyers, des frais d’entreprise, s’efforce de transposer son modèle économique à ce nouveau monde sans y laisser des plumes.
  • Beaucoup d’internautes et “affiliés” (start-ups dans le domaine) scandent que “le vieux modèle est mort”, qu’il faut une révolution, qu’il faut tout faire péter, sans proposer grand-chose de réaliste qui dépasse l’échelle d’une relative confidentialité. (Même Benjamin Bayart, directeur de FDN, à qui j’avais posé la question, pataugeait un peu sur ce point bien qu’il présente une argumentation tout à fait raisonnable sur les limites du vieux modèle.)
  • Les auteurs et créateurs, assis entre deux chaises, qui aimeraient bien ne pas se faire bouffer par ce qui se prépare en grande partie sans eux, ont souvent de belles idées sur la circulation de la culture, ou bien sont terrifiés par ce qui se prépare mais n’osent rien dire de peur qu’une campagne de presse négative comme Internet sait si bien en lancer ne se déchaîne contre eux (les trois n’étant pas mutuellement exclusifs).

Or, je vois se promener depuis un bon moment maintenant sur la toile un angélisme branchouille, où l’on parle de “nouveaux métiers”, de “nouveaux horizons”, où le nouveau rebelle est le type qui pirate pour saper les méchantes forteresses du grand capital, où la liberté de création et de diffusion sera la garante absolue de la diversité de l’offre, et où tous les créateurs pourront vivre joyeusement, même les plus confidentiels. Youpi arcs-en-ciel.

Je n’y crois pas un seul instant. Et je m’en vais démontrer pourquoi, en distribuant deux ou trois flying high kicks, parce que ça commence à me courir depuis un moment, et puis qu’un article énervé c’est toujours plus marrant à lire, et je pense à ta marrade, ô auguste lectorat, alors lâchage.

Évacuons tout de suite un certain nombre de présupposés de l’argumentation.

  • Je postule que le créateur doit être rémunéré correctement pour son travail. Pour deux raisons :
    • D’une part par justice : le travail apprécié doit être rémunéré.
    • D’autre part par nécessité structurelle. Créer demande du temps, un investissement personnel, une pratique régulière, un état d’esprit ; ce peut être l’oeuvre d’une vie, et il faut que le créateur puisse s’y consacrer sans obstacles. La rémunération juste de son travail devrait idéalement être donc investie dans la suite de cette création. Par ailleurs, un créateur fauché, sans retour juste, finit par laisser tomber et faire quelque chose de plus productif et satisfaisant de sa vie. Oui, créer est une vocation, un besoin impérieux qui viendrait presque d’en-haut mais, au bout d’un moment, la lassitude finira – en moyenne – par s’installer, ne laissant que des apprentis en mal de reconnaissance. Rémunérer le créateur, c’est s’assurer de la santé de la culture – et donc le plaisir qu’on y prend.
  • Je rappelle que je suis fermement anti-DRM, anti-Hadopi et toutes les horreurs qui vont avec. À titre personnel, le piratage ne me dérangerait pas si j’avais l’assurance de gagner par ailleurs correctement ma vie. Je me suis très longuement exprimé sur la question l’année dernière.

Unicorns and rainbows

L’angélisme dont je parle plus haut appelle de ses voeux un monde en quelque sorte déréglementé, peut-être souhaitable dans une certaine mesure, mais dont les conséquences, je le prédis telle Cassandre, seront aux antipodes de ce qu’on imagine. Quelle est l’hypothèse principale de ce monde ? Avec la baisse des coûts de production, l’offre devient pléthorique (encore plus). Toutes les étrangetés peuvent théoriquement se retrouver publiées sur la toile ; chacun y va de l’ouverture de sa boutique, de sa micro-structure, etc. Les éditeurs reconnus poursuivent, voire augmentent leur imposant rythme de publication.

Les conclusions tirées sont triples :

  • La part de distribution et diffusion disparaît (ou se réduit grandement), ce qui se répercute sur la rémunération de l’auteur (qui augmente en proportion) et le prix du produit final (qui baisse).
  • Information universelle et immédiate grâce à la toile : choix informé de l’acheteur. “Tout le monde a sa chance.”
  • Conséquence : accès universel à la culture. Élargissement du marché. Plus de lecteurs, donc plus de rémunération pour plus de créateurs, croissance de la culture, mutation de la société qui sort de la médiocrité et ouvre une nouvelle ère d’éducation et d’échange qui met fin à la guerre et sauve le monde (quand je lis certaines aspirations, je vous jure que j’exagère à peine).

Et moi je dis : bullshit.

Le piège de l’économie classique

Bullshit pourquoi ?

Parce qu’aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette vision qui ne renieraient pas certains altermondialistes tombe dans un piège ultra classique de la doctrine économique. Elle postule que le lecteur est un agent économique parfait. C’est-à-dire qu’il constitue une entité prenant des choix rationnels fondés sur l’hypothèse suivante : il cherche à maximiser son utilité (= ici plaisir de lecture) sur la base d’une information exhaustive, anticipée et analysée.

Cela signifie qu’un lecteur théorique de ce monde futur, pour que ça marche, soit parfaitement informé sur ses domaines de prédilection et fasse un choix informé. Cela postule qu’il dispose donc d’une information fiable, mais surtout d’un temps potentiellement infini pour parvenir à sa décision, tout comme il dispose d’un temps potentiellement infini pour maximiser son utilité (= lire tout ce qui est susceptible de l’intéresser). On touche déjà du doigt les limites du modèle, puisqu’on les affronte déjà aujourd’hui avec l’édition papier. Sans compter que le livre se trouve aussi en concurrence avec la télé, les jeux vidéo, etc.

Conséquence : dans un monde où l’offre est pléthorique et peu coûteuse, mais où le temps d’information comme de consommation se limite toujours plus, comment va se faire le choix ?

Ma réponse est la suivante : à travers la promotion, la communication, en un sens la publicité.

Je pense que les “phénomènes Internet” actuels, de Cory Doctorow à Mikaël Vendetta en passant par Mozinor, se passent de commentaires : leurs initiatives ont créé du buzz (le mot magique qui fait rêver tous les marketeux). Ils ont trouvé le créneau différent, l’approche personnelle qui les a dégagés du lot. On ne parle pas d’eux parce qu’ils sont bons ; on parle d’eux parce que ce sont des phénomènes. Certains dépassent ce stade et s’avèrent des personnalités riches ayant un vrai discours (Doctorow) qui dépasse le buzz ; d’autres sont des flans qui tomberont à moyen terme dans les oubliettes de l’histoire (Vendetta).

Dans un monde où l’offre est pléthorique, dépassant largement les capacités d’information et de lecture de l’être humain moyen, lequel dispose d’un temps limité, c’est le matraquage médiatique qui va faire la différence. Qu’est-ce que je dois acheter ? À défaut, celui dont j’entends le plus souvent parler. Cela va aggraver la tendance “coup éditorial” qu’on subit déjà beaucoup, l’effet “Machin passe chez Fogiel et Ardisson”, la construction de pseudo-scandales éditoriaux, etc. Qu’on parle de vous, cela peut vous tomber plus ou moins par hasard, mais c’est aussi une technique, une véritable science, qui coûte de l’argent : c’est le métier du publicitaire.

Attention, le buzz ou la présence médiatique peuvent être parfaitement légitimes en raison, encore une fois, d’un regard différent, d’une oeuvre particulière (Doctorow). Mais qu’on m’explique la légitimité de Mikaël Vendetta, qui est une parfaite construction médiatique ?

De plus, ce matraquage va muter pour noyauter l’information publique (blogs, forums), afin de se dissimuler dans des recoins supposés indépendants. C’est déjà le cas et connu dans le monde du jeu vidéo où certains posteurs sont de suspects avocats indéfectibles d’une même marque… Les majors suivent l’exemple pour constituer de vraies forces de frappe répandant avis favorables et construisant des buzz de toutes pièces.

Je ne dis évidemment pas que tous les blogs se laisseront embarquer – j’en connais personnellement qui ont refusé toute forme d’affiliation et l’ont même publiquement dénoncé, s’attirant des inimitiés au passage. C’est courageux et nécessaire. Mais c’est aussi une affaire de spécialistes. Le visiteur moyen, qui travaille toute la journée, n’a aucune volonté d’exégète mais juste de consommer de la littérature pour son plaisir (et il a mille fois raison), n’a pas le temps, l’énergie, ni même l’envie d’aller démêler le vrai du faux. Et c’est normal.

Loin d’être l’Eldorado fantasmé qu’on nous promet, je regarde donc avec une extrême suspicion les discours idéalistes de dissémination culturelle parce qu’on le veuille ou non, réaliser un choix informé, à moins qu’on soit spécialiste, devient quasiment impossible. Il faut se convaincre une bonne fois pour toutes qu’il ne suffit pas d’être sur Internet pour exister. La conséquence logique est un glissement vers ceux dont c’est le métier de parler plus fort que les autres et d’être écoutés : les publicitaires.

En passant, je voudrais mentionner ce billet de Jean-François Gayrard de Numerik:)Livres, qui définit son métier comme celui d’un “propulseur littéraire”.

Dans des structures comme les nôtres, 100% numérique, quand on y réfléchit bien, l’édition pure occupe seulement 40% de notre temps. Tout le reste est consacré à la promotion dématérialisée sur les réseaux et les médias sociaux de nos auteurs et de nos titres. Nous propulsons plus qu’autre chose.

(Graissage de mon fait.) CQFD.

Sauf que ce métier existe : pour moi, quelqu’un qui passe 60 % de son temps sur la promotion d’une oeuvre, ça porte un nom classique et bien connu des métiers du livre : attaché de presse.

Avant que je ne me fasse sauter à la gorge, je voudrais quand même terminer en déclarant mon respect aux publicitaires et attachés de presse dont le travail est important et nécessaire. Comprenons-nous bien : je ne fustige nullement ces métiers (qui m’intéressent énormément, d’ailleurs). Je fustige l’angélisme qui constiute à imaginer un monde merveilleux, méritoire et bon marché où tout le monde aura sa place. Je répète : bullshit. La publicité sera plus nécessaire encore qu’aujourd’hui, et j’ai un scoop : elle n’est pas gratuite.

Maintenant, à votre avis, qui aura les moyens de la payer ?


Le Buzz ( Le Tutoriel #2 )
envoyé par mozinor. – Cliquez pour voir plus de vidéos marrantes.

2016-01-19T14:25:20+01:00mardi 7 septembre 2010|Best Of, Humeurs aqueuses|8 Commentaires

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