Table ronde « Thriller et science-fiction » aux Utopiales 2012

Affiche Nicolas Fructus

Le site de référence ActuSF a filmé des extraits des tables rondes des Utopiales 2012 et tout compilé sur ce site.

Les croisements entre les genres du thriller et de la SF ont été fréquents depuis la naissance des littératures concernées. Depuis Les cavernes d’acier d’Isaac Asimov jusqu’aux thrillers d’Ayerdhal, peuton aujourd’hui faire le point sur ces épousailles ? S’agit-il d’un mariage heureux, ouvert, ou d’une union à présent obsolète ?

Avec Ayerdhal, Pierre Bordage, Lionel Davoust, Georges Panchard. Animé par Lauric Guillaud.

2012-11-12T18:13:10+01:00mercredi 14 novembre 2012|Entretiens|1 Commentaire

En vidéo : interview et débats

D’après le bilan officiel, ces Utopiales ont été une superbe réussite : 46 000 visiteurs et une hausse du 20 % du chiffre d’affaires de la librairie ! C’était clairement visible avec une file d’attente impressionante à l’entrée et beaucoup de public dans les allées. De quoi se réjouir si l’on souhaite le prendre – et c’est mon cas – comme un signe de la vitalité des genres !

Le site de référence ActuSF a, comme souvent, fixé l’événement en filmant nombre de cafés littéraires (voir ce fil du forum pour l’intégralité des archives). J’ai également eu le plaisir d’être interviewé par Chloé Chamouton pour le site. Voici les vidéos me concernant.

Interview pour ActuSF

Table ronde : SF Vs. Histoire

Avec (de gauche à droite sur l’image) Thierry di Rollo, votre humble serviteur, Vincent Gessler (modérateur), Anne Larue, Jean-Claude Dunyach et Stéphane Poulin.

Table ronde : la fantasy face à l’histoire

Avec (de gauche à droite sur l’image) votre très humble serviteur, Pierre Pevel, Mathieu Gaborit, Laurent Kloetzer, Stéphane Manfrédo (modérateur).

2011-11-15T20:13:15+01:00mardi 15 novembre 2011|Actu|Commentaires fermés sur En vidéo : interview et débats

Speed expo

Le week-end, c’est merveilleux, on peut aller dans des musées et faire ensuite des articles de blog dessus, comme ça on a l’air cultivé. Quelques avis rapides, donc :

Vu l’exposition de photographies La Dérivée Mexicaine au Musée des Beaux-Arts de Rennes. Très intrigant, des images sombres à fort contraste, qui mêlent vie et déchéance, donc le sens global n’apparaît qu’au fur et à mesure, créant une curieuse atmosphère de lutte pour l’existence opposée à une décrépitude constante. Très fort une fois qu’on situe l’ensemble dans le contexte mexicain actuel. À essayer de voir. Par contre, question collections permanentes, ce musée arbore toujours les légendes parmi les plus inutiles qu’il m’ait été donné de voir : le département antique nécessite de se trimbaler avec Wikipédia sur un smartphone pour comprendre ce qu’on voit (où sont les repères chronologiques, l’explication des termes ?) et les légendes de l’art moderne sont carrément ineptes (« un carré rouge est entouré d’un carré noir lui-même entouré de deux autres carrés », sérieux, tu crois que je ne suis pas capable de le voir ?).

KillerWhale to CnC, ready to scramble.

Enfin vu – sur le fil et après tout le monde – l’exposition Science et Fiction à la Villette. Les excellentes critiques que j’en avais entendu ne sont aucunement usurpées : les espaces sont passionnants, avec le juste dosage de pédagogie et de divertissement, replacent la SF dans le contexte du développement scientifique et montrent en quoi les deux se nourrissent mutuellement. Une expo dont l’ensemble fait bien plus que la somme de ses parties, en éveillant le rêve propre au genre, en avertissant le visiteur sur les dangers encourus par nos sociétés, en familiarisant le novice avec les forces et l’importance du genre. Et puis le fan ne peut que pousser de petits couinements de bonheur en découvrant les costumes authentiques des Star Trek, de L’Âge de Cristal, un superbe Viper de Battlestar Galactica taille réelle, une salle reproduisant le code de la matrice de Matrix… Pour le fan, l’expo vaut un déplacement sur la capitale, mais dépêchez-vous, elle ne durera que jusqu’en juillet.

Vu à la Villette également l’expo Océan, Climat et nous. Petite déception sur ce créneau qui est pourtant l’une de mes passions, l’océan. Voilà une exposition qui ne sait pas choisir son public, soit extrêmement pointue (qui se passionne pour la population de foraminifères dans une carotte de fond marin, à part un spécialiste ?) soit vraiment très (trop) basique, avec des installations souvent hors service, Océan, Climat et nous est une exposition riche en faits scientifiques mais qui manque tristement de fun et de rêve pour un espace destiné au grand public. J’en suis sorti en me disant que Science et Fiction en faisait davantage, en définitive, pour sensibiliser le visiteur à l’avenir de la planète.

2012-04-27T22:28:11+02:00lundi 20 juin 2011|Journal|3 Commentaires

Earthling : trop, ou pas assez

De nos jours : une espèce de sphère organique dérive vers la Station Spatiale Internationale ; le cosmonaute qui la récupère se trouve pris d’une folie meurtrière et assassine ses deux camarades. Une impulsion électromagnétique en haute orbite entraîne alors d’étranges conséquences sur Terre, et notamment sur Judith, professeur de lycée sans histoire, qui percute alors un arbre en voiture et perd le bébé qu’elle portait. Sa vie commence alors à glisser dans une déprime qui ouvre la porte à toutes sortes d’événements improbables, comme cette jeune élève marginale qui lui témoigne un intérêt curieux. Mais surtout, Jude ne peut nier l’existence des excroissances qui lui poussent sur le sommet du front, comme de ces rêves étranges qui semblent venus d’une autre vie.

Malgré ce synopsis qui laisse apparaître les mécanismes du fantastique, Earthling est bel un bien un film de SF : les réponses viennent de l’espace ainsi que le préfigure la première scène. Cependant, il s’agit avant tout d’un voyage psychologique, celui de Judith qui devra découvrir sa véritable identité, et surtout l’accepter au sein d’une communauté qui s’est, en vertu de sa différence, entièrement détachée d’une morale humaine à laquelle Jude reste pourtant attachée.

Earthling a reçu un triomphant accueil critique, comme en témoigne le prix Utopia des Pays de Loire qui est venu le récompenser aux dernières Utopiales. En effet, produit du cinéma indépendant, ce film a, sur le papier, tout pour plaire dans un milieu (le cinéma de science-fiction) où les habituelles grosses productions ne  laissent souvent guère de marge de manoeuvre aux scénarios profonds, aux intrigues psychologiques, même, dirait-on, aux histoires contemporaines. Malheureusement, il semble qu’à vouloir trop plonger dans la problématique de l’identité, le film finit par s’égarer dans un inventaire un peu laborieux de toutes ses facettes, de l’image de soi à l’orientation sexuelle, en passant par la mémoire, l’éthique, la rédemption et ainsi de suite. L’intrigue, relativement simple et centrée sur le trajet de Judith entre rejet et acceptation d’une vérité différente, peine à porter convenablement ce foisonnement de thèmes et Earthling s’égare dans la confusion et, plus grave, dans la démonstration.

Confusion d’abord parce que le film, en cherchant à surprendre le spectateur, prend des détours parfois un peu laborieux pour se faire passer pour ce qu’il n’est pas : une histoire d’invasion d’extraterrestres façon Profanateurs de sépultures ou The Thing ? Lorgne-t-on vers La Malédiction avec des personnes révélant des traits diaboliques ? Si le jeu est amusant dans un premier temps, il devient forcé à partir du moment où les pièces ont été véritablement mises en place : les révélations sur la nature de la sphère organique se font attendre, puis se contredisent en une espèce d’enchaînement de coups de théâtre qui finit par sonner artificiel. Le dernier tiers du film est par ailleurs assez pédestre ; alors que toutes les informations sont disponibles, on attend enfin que Judith choisisse un camp, passe du rôle de découvreuse réticente à celui d’actrice de son propre destin, ne serait-ce qu’en opposant une résistance silencieuse à ceux dont elle désapprouve les projets. Mais elle tourne en rond trop longtemps, exige davantage de preuves, entraînant un retour sur elle-même de l’intrigue fastidieux et dispensable.

Démonstration ensuite parce que, comme on l’a dit, Clay Liford, auteur et réalisateur d’Earthling, semble vouloir aborder trop de thèmes à la fois, ce qui réduit chacun à une portion congrue et schématique, lançant quelques pistes rarement traitées à satisfaction, ce qui laisse au spectateur peu d’os à ronger et une sensation d’incomplétude. La question de l’identité sexuelle, par exemple, offrait énormément de potentiel par rapport à l’identité biologique apparente, et ce thème à lui seul aurait pu porter efficacement les questionnements principaux de l’héroïne, mais il semble à peine effleuré. On peut également critiquer quelques soucis de cohérence (ou de clarté) sur les relations entre personnages, qui ignorent l’amour mais connaissent tout de même le mariage, et l’argument servant de toile de fond à toute la conspiration, beau, inspirant et dont on ne révèlera évidemment rien, mais qui arrive à un moment où la crédibilité du spectateur commence à être un peu mise à l’épreuve.

Les deux paragraphes précédents pourraient laisser croire à un assassinat en règle d’Earthling, mais il n’en est rien : il faut louer l’initiative et le courage d’avoir osé faire un film de véritable SF humaniste, intelligente et profonde avec un budget aussi étroit, dans un contexte pas franchement ouvert au genre. Les acteurs sonnent particulièrement juste ; l’image oscille à bon escient entre des atmosphères oniriques et des scènes choquantes et crasseuses ; la musique porte les ambiances ; le voyage de l’héroïne est présent, la richesse de thèmes aussi, on l’a vu, quand l’inverse, merci Hollywood, est trop souvent vrai.

En résumé, il y a là un potentiel énorme, mais Earthling paraît curieusement inabouti en l’état, et, lors de la session questions – réponses qui a suivi, le producteur, Adam Donaghey, pourrait bien avoir donné par inadvertance une réponse à cet état de fait : le montage original de Clay Liford durait trois heures, ce qu’il a bien fallu réduire (à 114 minutes) pour pouvoir proposer le film aux festivals. On sent effectivement que les idées sont là, l’écriture aussi, et c’est cette amputation, peut-être réalisée à mauvais escient – ou impossible à réaliser – qui a peut-être donné à Earthling ce regrettable petit goût d’esquisse.

Le film tourne actuellement dans les festivals indépendants et cherche une distribution ; s’il doit sortir en DVD, j’appelle de tous mes voeux la production à faire apparaître le director’s cut sur la galette. Ce qui, en soit, doit prouver l’intérêt de ce film malgré ses défauts : car, après avoir vu ce montage, j’aimerais énormément revoir toute cette histoire telle que le réalisateur l’avait envisagée afin – je suppose – qu’elle donne sa pleine mesure. Clay Liford, et Well Tailored Films, sont assurément des créateurs à suivre, car ils démontrent assurément qu’ils ont des choses à dire et savent se montrer extrêmement créatifs pour pallier leur manque de budget. Ne manque peut-être, maintenant, qu’une forme de concision, ce qui est toujours difficile en création, car choisir, c’est abandonner.

(Site officiel du film)

2010-11-22T02:00:40+01:00dimanche 21 novembre 2010|Fiction|1 Commentaire

Worldcon : jour 4

Service d'ordre au taquet

Dawaaaaaaaaa

Et voilà, c’est fini… Et j’ai donc la sensation frustrante de n’avoir vu qu’un quart de tout ce que la convention avait à offrir. Forcément, mais n’empêche : j’aurais voulu m’initier à la filk, mieux voir les costumes, traîner un peu plus du côté des panels éditoriaux américains… Impossible de tout faire.

La fatigue s’accumulant, j’ai observé un rythme plus réduit ces deux derniers jours, mais encore une fois riche en rencontres ; j’ai eu le plaisir de discuter longuement avec Sheryl Curtis, la brillante et charmante traductrice des nouvelles de Jean-Claude Dunyach, chez qui j’avais eu le plaisir la veille au soir d’assister aux feux d’artifice donnés par la ville de Montréal pendant tout l’été, soirée qui s’était poursuivie en longs échanges sur la technique littéraire avec Laurent Genefort et Lucas Moreno.

(suite…)

2010-02-01T18:26:48+01:00mardi 11 août 2009|Le monde du livre|1 Commentaire
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