Pétition des syndicats d’auteurs français pour les conditions de travail du secteur à l’échelon européen

La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et la Ligue des auteurs professionnels, les deux organisations parmi les plus proches des réalités de nos métiers, ont mis en place une pétition à l’attention de l’Europe pour surveiller, améliorer et régulariser les conditions de travail des créateurs et créatrices de la culture, dont les artistes auteurs :

Ce combat est vital alors qu’une résolution pour créer un cadre sur ces questions a été signée en novembre dernier, et les risques que les avancées technologiques comme les algorithmes génératifs font peser sur le secteur doivent être urgemment pris en compte. Si vous êtes soucieux·se de l’avenir des métiers de la culture, votre voix serait la bienvenue :

➡️ Lire et signer la pétition

2024-02-16T07:07:04+01:00mardi 6 février 2024|À ne pas manquer, Le monde du livre|Commentaires fermés sur Pétition des syndicats d’auteurs français pour les conditions de travail du secteur à l’échelon européen

Triple vacciné

Sachant que nous résidons dans un pays où nous avons la chance d’avoir des doses, et gratuites en plus ; que se vacciner soi-même protège des formes graves et réduit les chances de contamination autour de soi ; que les effets secondaires sont absolument minimes, il n’y a strictement aucune, mais aucune raison de ne pas aller se faire vacciner – ou plus exactement, les raisons données contre la campagne en Europe n’ont souvent strictement rien à voir avec la pandémie, voire avec la réalité.

Mon rappel est donc fait pour ma part avec enthousiasme ; et il n’y a rien d’étrange à ce que des rappels rapprochés soient nécessaires – c’est très fréquent pour les vaccinations infantiles et personne ne le relève. On entend aussi parfois dire que le vaccin contre le Covid ne sert à rien parce qu’il n’empêche pas la transmission du virus ; on rappellera à toutes fins utiles que le vaccin contre la poliomyélite ne l’empêche pas non plus, mais qu’il a pourtant constitué une arme majeure dans l’éradication de la maladie.

Donc, faut arrêter un petit peu les conneries.

J’entends parfois les antivax dire “ha ! nous verrons où vous en serez dans cinq ans avec vos trucs à ARN alors que nous, nous conservons la pureté de nos organismes !” Eh bien, donnons-nous rendez-vous dans cinq ans, oui, avec plaisir. J’ai hâte d’entendre ce que seront devenus ces arguments quand le temps aura démontré leur ineptie.

Enfin. C’est-à-dire que moi, je sais que je serai toujours là pour en parler, hein.

Vaccinez-vous, bordel.

2021-12-11T17:11:28+01:00mardi 14 décembre 2021|Humeurs aqueuses|Commentaires fermés sur Triple vacciné

RGPD et confidentialité : une meilleure version (et quelques changements)

Suite à l’annonce de ma tentative de mise en conformité avec le Règlement Général pour la Protection des Données (RGPD) en Europe, j’ai reçu quelques commentaires fort bien vus et j’ai depuis trouvé ce guide extrêmement utile décrivant les procédures pas à pas.

Le site a été (re)mis à jour pour refléter exactement la collecte des données (en gros, adresses courriel, noms et adresses IP), l’accessibilité et la rectification (en gros, envoyez un message) et plein de rappels partout quant à cette politique de confidentialité avec des cases à cocher ajoutées pour vous rappeler que HEY, VOUS CONSENTEZ À CES USAGES. Qui ne sont pas bien méchants et même plutôt standard, et je suis de toute façon, comme on dit en bon français, a one-man operation. Mais je ne peux pas critiquer Facebook d’un côté et ne pas m’efforcer de respecter un tant soit peu ces lois qui visent à protéger, justement, notre vie privée, et tant mieux, bordel.

 

2018-04-23T22:48:29+02:00mardi 24 avril 2018|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur RGPD et confidentialité : une meilleure version (et quelques changements)

L’Europe considère le registre ReLIRE (livres indisponibles) comme illégal

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Le ministère de la Culture après les décisions de l’avocat général (allégorie)

Okay, on est lundi et normalement c’était la suite du commentaire des règles de Robert Heinlein, mais la nouvelle n’attend pas (l’article d’aujourd’hui passera demain). Le registre ReLIRE, une monstruosité soviétique telle que seul l’État français sait encore en inventer, a été déclaré illégal par l’avocat général à l’échelon européen. Il reste que la Cour de Justice de l’Union Européenne doit encore rendre son jugement, mais elle suit très souvent les conclusions de son avocat.

Rappel : qu’est-ce que ReLIRE ? Un pillage en règle organisé par l’État et lancé avec l’argent du contribuable malgré les avertissements lancés par quelques collectifs, dont le Syndicat des Écrivains de Langue Française, ce qui a conduit à une initiative principalement lancée par Ayerdhal et Sara Doke. Avec le dispositif ReLIRE, les livres épuisés au XXe siècle pouvaient être réédités sans l’accord de leur auteur, lequel devait, pour s’y opposer, surveiller un registre tous les ans et signifier son refus (système d’opt-out). Ce qui va bafouer les droits des auteurs les plus élémentaires, à savoir : leur travail leur appartient et eux seuls peuvent décider ce qu’on en fait. (Voir cet article pour plus de détails.)

Le dispositif ReLIRE n’est donc pas mort et enterré, mais il a subi une blessure mortelle, et, si ce n’est pas encore fini, je danse sauvagement sur son corps. (Le verdict final de la Cour sera connu cet automne, et ensuite notre Conseil d’État devra statuer.)

Il est terrible et exaspérant qu’il ait fallu tant de procédures pour qu’une notion simple et inscrite dans la loi, le droit de l’auteur sur son propre travail, soit reconnue. Et prodigieusement scandaleux que des millions d’euros aient déjà été engagés, avec une incompétence proprement ahurissante (livres étrangers ou du XXIe siècle entrés dans la base, erreurs de couvertures, formalités humiliantes pour se retirer du dispositif, etc.).

Merci à tou.te.s les combattant.e.s (SELF, ADA(LR), Nitchevo Factory et Léa Silhol, Christian Vilá, Franck Macrez, j’en oublie tant…), à M. l’avocat général Melchior Watelet pour son intelligence et sa raison, avec une pensée émue et toute particulière pour Ayerdhal et ses combats continuels pour défendre les droits des auteurs.

Pour aller plus loin : deux articles d’Actualitté, l’excellent (et bien plus détaillé) debriefing de Léa Silhol, et les conclusions de l’avocat général, dans le texte.

2016-07-11T10:14:52+02:00lundi 11 juillet 2016|Le monde du livre|7 Commentaires

Il faut cesser d’amalgamer droit d’auteur et copyright

Tandis que les anciens modèles économiques de distribution et de production de la culture se fissurent avec la dématérialisation et le téléchargement, un certain nombre de nouvelles théories émergent, des réflexions se forment, sur l’évolution de l’art et la rémunération de ses acteurs, du créateur au distributeur.

Parmi ces discussions, et puisque la plupart des initiatives viennent des États-Unis, on voit régulièrement la traduction, maladroite et erronée, de “copyright” par “droit d’auteur” en français.

Cet article vise à démontrer, de façon claire et définitive, pourquoi cet amalgame, en plus d’être une ânerie, représente un danger pour la création, et pourquoi, au lieu de considérer la question comme accessoire, les tenant du libre devraient au contraire s’en soucier au plus haut point.

Par ailleurs, cet article a été relu et validé par un spécialiste du droit d’auteur, qui étudie sur le plan juridique son application et les différences de régime entre US et France. Caveat : merci de ne pas venir protester en commentaires pour dire que les choses ne fonctionnent pas comme ça : mon métier me fait pratiquer cela au quotidien, ces questions font la profession de mon relecteur, ce qui, pardonnez-moi d’être abrupt, ne fait pas le poids face aux oui-dire, aux rumeurs et aux conceptions erronées.

Maintenant, avanti.

Quels sont les droits sur une oeuvre de l’esprit ?

Les droits relatifs à une oeuvre de l’esprit s’articulent selon deux axes.

Le respect de l’oeuvre : le droit moral

Le droit moral concerne la reconnaissance de la souveraineté du créateur sur sa création. Puisqu’il en est le créateur, sans qui rien n’existerait, il a tout pouvoir sur son oeuvre. Il peut notamment exiger que soit respectée l’intégrité de son oeuvre, et qu’elle ne soit pas exploitée d’une façon qui lui déplaise. Par exemple, le droit moral signifie, mais ne se limite pas aux points suivants :

  • L’oeuvre ne doit pas être altérée. (Le galleriste ne peut pas rajouter un Mickey sur mon tableau ; l’éditeur ne peut pas me sucrer un chapitre sans mon consentement.)
  • Elle doit être exploitée conformément à mes voeux. (Je peux refuser que Marine Le Pen utilise ma chanson pour introduire un de ses meetings si je déteste ses idées ; si un éditeur charcute une de mes traductions, je peux refuser que mon nom apparaisse pour ne pas être associé à ça.)
  • J’en suis le créateur et c’est inaliénable1. C’est le droit de paternité.

L’exploitation de l’oeuvre : les droits patrimoniaux

Avec les droits patrimoniaux, nous quittons le monde pur de l’idée. Quand une création est disséminée, elle est exploitée, et cela relève classiquement de la logique économique : le public va jouir de l’oeuvre, en retirer un plaisir (ou un avantage, si, par exemple, une entreprise veut illustrer sa publicité avec ma chanson), et va donner de l’argent en échange de ce travail. Sachant que dans la logique de marché2, la jouissance d’un produit se rapporte à l’achat de celui-ci, l’exploitation de la création se fonde, en première approche, sur la production d’exemplaires et leur commercialisation.

C’est ce que recouvrent les droits patrimoniaux : une oeuvre fait partie du patrimoine d’un créateur, droits qui sont exploités contre, espérons-le, rémunération. Notons que ces droits appartiennent à la base, eux aussi, au créateur ; mais que, la plupart du temps, il n’est pas armé pour les exploiter (on est rarement auteur, éditeur, distributeur et libraire à la fois), aussi va-t-il les céder, contre rémunération, à un acteur qui va, lui, les exploiter, et dont c’est le métier.

C’est pourquoi les contrats d’édition etc. s’appellent techniquement des “contrats de cession de droits d’exploitation ».

Maintenant, abordons les particularités des deux régimes : copyright et droit d’auteur.

Copyright Vs. Droit d’auteur

Même Wikipédia, en préambule de la page copyright, fait un distinguo clair :

Le copyright relève plus d’une logique économique et accorde un droit moral restreint, là où le droit d’auteur assure un droit moral fort en s’appuyant sur le lien entre l’auteur et son œuvre.

Entrons dans les détails.

Qu’est-ce que le copyright ?

Le copyright est une marchandise.

Le copyright, étymologiquement, concerne the right of the copy, ce qui n’est pas, contrairement à ce qu’on lit partout (autre ânerie), le droit de copie, mais le droit relatif à l’exemplaire, soit, en réalité, avant toute chose, le droit relatif à l’exploitation des oeuvres, soit les droits patrimoniaux. Le copyright, reconnu à l’échelle mondiale, mentionne un droit moral, mais celui-ci – et c’est toute l’importance du distinguo – est secondaire aux droits patrimoniaux. En d’autres termes, pour simplifier, pour qu’il existe une exploitation d’une oeuvre, il faut quelqu’un à qui l’attribuer, donc cela implique la nécessité d’un droit moral, mais celui-ci est réduit. Le droit moral, dans ce régime, peut être cédé de manière irréversible. Dans le régime du copyright, tout droit est achetable, et son acquéreur en fait ce qu’il veut. Je n’aime pas l’expression, mais le copyright est, pour simplifier, la loi de l’argent.

Par extension, le copyright peut s’appliquer à toute oeuvre de l’esprit originale – un logo, comme celui des Jeux Olympiques – et peut être déposé par un producteur, un éditeur, une entreprise, sur une oeuvre, collective ou non. C’est une première évidence qui fait de la traduction de “copyright” par “droit d’auteur” une absurdité : comment peut-il y avoir un droit d’auteur quand on a affaire à la création d’une entreprise américaine qui a acheté le droit de paternité d’une oeuvre, au point qu’il n’y a donc plus d’auteur ?

Pour résumer : Copyright = Droits patrimoniaux > Droit moral

Qu’est-ce que le droit d’auteur ?

Le droit d’auteur protège l’Homme.

Il protège avant toute chose, non pas l’oeuvre, mais les droits du créateur sur sa création. Ils sont inaliénables, et seuls les droits patrimoniaux sont cessibles.

Hérité du droit romain et repris en 1789 avec la Révolution, le droit d’auteur, en vigueur en France et dans certains pays européens, emploie la logique inverse du copyright. Il place le droit moral – donc le créateur, souverain sur son oeuvre, celui sans qui, rappelons-le, rien n’existerait – au centre du dispositif, et les droits patrimoniaux découlent de son désir d’exploitation. Seul un créateur dispose de droits d’auteur. Pas une compagnie, une entreprise, un acteur économique3, seulement un créateur (ou un groupe de créateurs), ce qui place l’art au centre du dispositif économique, et subordonne, autant qu’il est possible et contrairement au copyright, l’importance de la création aux impératifs de marché, et non l’inverse.

Selon le droit d’auteur, le droit moral est souverain, non pécuniaire, incessible et inaliénable.

Pour résumer : Droit d’auteur = Droit moral > Droits patrimoniaux

Pourquoi il faut faire la différence

Même si les deux régimes s’efforcent de répondre aux mêmes impératifs, ils le font de manière opposée, répondant à deux conceptions différentes de l’économie, l’une anglo-américaine et libérale, l’autre européenne et d’ascendance romaine. Dans le droit d’auteur, le droit moral prime, ce qui place la création avant la logique économique, alors que dans le copyright, les droits patrimoniaux priment, ce qui place l’économie avant la création.

Répétons-le :

Le copyright est une marchandise.

Le droit d’auteur protège le créateur.

Or, droit moral, par exemple, il ne pourrait exister les licences Creative Commons chères aux libristes. En effet, dans une licence CC-By, par exemple, un artiste abandonne ses droits patrimoniaux, MAIS – et c’est le pilier de la licence, une des façons par lesquelles bien des créateurs se sont faits connaître, comme Cory Doctorow – il exige que l’oeuvre lui soit attribuée. C’est encore plus prégnant dans le cas de la licence CC-By-SA, où l’auteur autorise à ce que son travail soit “remixé”, adapté, édité, MAIS uniquement si la nouvelle oeuvre résultante est distribuée selon le même mode libre. C’est une expression très forte du droit moral.

Quelle équivalence ?

Il n’y en a pas, même si une certaine partie des régimes se calquent l’un sur l’autre. Mais, en défintive, c’est très simple.

Le “copyright” en anglais, c’est le “copyright” aussi en français, car, on l’a vu, cela fait appel à une conception et un régime anglo-américains des choses.

Le “droit d’auteur », c’est “author’s rights” en anglais. Car cela fait appel à quelque chose de différent de leur conception des choses.

Il est capital de faire la distinction car, quand nombre d’activistes veulent torpiller le copyright et qu’ils traduisent par droit d’auteur, ils s’attaquent justement au pilier qu’ils souhaitent valoriser et défendre le plus souvent : le droit moral. La loi est un domaine rigoureux, où le vocabulaire a un poids, un sens précis, et qui ne tolère par l’à-peu-près.

Si l’on veut parler de ces sujets, il convient de savoir exactement de quoi l’on parle et d’employer les mots justes, en sachant ce qui se place derrière, si l’on veut commencer à être écouté.

EDIT : Franck Macrez, juriste et spécialiste du droit d’auteur, apporte ces précisions à l’article : 

Dans le droit moral, il n’y a pas que le droit au respect, dommage de le réduire à cela (le droit de divulgation c’est fondamental). Dans les droits patrimoniaux, il y a reproduction et représentation (important car le copyright ne connaît que la copie, d’où les textes absurdes qui nous viennent de Bruxelles, p. ex. sur les copies provisoires).

  1. Pas aux USA – ou le droit de paternité est cessible.
  2. On peut vouloir changer de logique. On conviendra qu’avant de réformer le copyright, il va d’abord falloir une révolution bolchevique pour changer la société, et ce n’est pas le thème de cet article.
  3. Hormis dans le cas d’ayant-droits après décès du créateur, mais il s’agit d’un transfert de droits.
2014-08-30T18:32:02+02:00vendredi 19 octobre 2012|Best Of, Le monde du livre|27 Commentaires

Mille ans de frontières européennes en dix minutes

Avec en plus la BO d’Inception. Regarder ces frontières se faire et se défaire au gré de poignées de secondes colle le vertige ; tant de souffrances et de sang versé pour de pauvres traits sur des cartes, des idées qu’on souhaite imposer à l’autre, la vanité de quelques dirigeants.

[http://www.youtube.com/watch?v=kBK9yncmps8&w=500]

2012-05-16T16:54:10+02:00jeudi 17 mai 2012|Juste parce que c'est cool|4 Commentaires

Si l’Europe m’était taggée

Youpi, me revoilà taggé dans une chaîne, cette fois dans le blog Fabrice Chotin, auquel tout fan du Japon se devrait de jeter un oeil: son regard
insolite sur les détails de la vie quotidienne est un régal pour mesurer les petites et grandes différences entre cultures. Et pour finir la pub, il est au sommaire de l’anthologie Alice au pays des morts.

Le jeu, maintenant!

Or donc, il s’agit dans une sorte de questionnaire à la manière de Proust, de dire ce que nous évoque l’Europe telle que nous la souhaiterions.

Ouais nan mais attends, c’est vachement dur. Comment je la souhaiterais? Ben, chouette, tiens, égalitaire, bisounoursisante, l’utopie de l’entente et des droits de l’homme, je ne voudrais pas en
faire l’équivalent politique d’un Arcatraz. Et comme nous sommes en principe entre gens de bonne compagnie, d’un blog à l’autre, on se doute bien qu’aucun de nous ne va répondre “alors, moi,
l’Europe, je voudrais que ce soit un requin avec plein de dents, une plante carnivore, Lepers Among Us de Dimmu Borgir, et puis Jack l’Eventreur”. (Quoique ça pourrait être marrant.
Francis en serait bien capable.)

Alors je change les règles du jeu pour que ce soit plus marrant.

Or donc, il va s’agir dans une sorte de questionnaire à la manière de Proust, de dire ce que nous évoque l’Europe en rapport à nos souhaits.

C’est subtliment différent.

Bien.


Un animal

Une seiche. Bah ouais, parce qu’une seiche, d’abord, c’est vachement intelligent – énormes capacités de mémoire, et il faut au moins tout ça pour se rappeler de tout le droit européen. Ensuite, ça
a une bonne tête, c’est plutôt mignon. Regardez-la, la petite bébête, on dirait pas un Casimir des océans? OK, un casimir croisé avec un triffide, mais bref.

Cela dit, malgré cet air mignon, ça a plein de tentacules. Pas sur tout le corps, remarquez: juste sur la tête. C’est le côté un peu flippant du bestiau – comme de l’Europe. Ça remue, ça bouge, on
ne pige jamais très bien ce que ça va faire, ce que ça va bouffer, si même le cerveau – pourtant très intelligent – a lui-même bien pigé ce qu’il bouffe et pourquoi. D’ailleurs, “céphalopode”,
étymologiquement, signifie “pied sur la tête”; tout cela est très logique, expliquant parfaitement comment, au regard de certaines décisions, l’Europe fait pour marcher au plafond. Et puis, quand
elle a peur, elle écrit des lois, comme la seiche qui crache de l’encre.

Enfin, c’est un mollusque, et les portraits chinois de toutes sortes citent toujours des vertébrés, en général des ours ou des chats, dans une manoeuvre sournoise de préférence taxonomique, et je
dis non, je m’oppose, je m’inscris en faux; je me dresse et je bombe le torse; c’est indigne de nous, penseurs modernes; fidèle aux idéaux de tolérance de l’Europe, adressant un salut à Voltaire et
un autre à Montesquieu, je me tourne donc vers le fond des mers, tendant la main à mes soeurs visqueuses.

Francis (je sais, tu m’as taggé aussi: ça vient)
Lucie Chenu
Anankè
Sayyadina
Et tous ceux qui veulent jouer, bien sûr. J’ai juste cité les plus crypto-révolutionnaires. 😉

2011-01-28T15:50:39+01:00jeudi 9 avril 2009|Expériences en temps réel|2 Commentaires

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