Des victimes, des bourreaux, des dragons

Couv. Julien Delval

L’anthologie des Imaginales de cette année, Victimes et Bourreaux (Mnémos) étant maintenant parue depuis un mois et demi, les chroniques commencent à arriver :

Des blogs continuent à parler de La Volonté du Dragon plus d’un an après sa sortie, et ça me touche beaucoup. Merci à tous !

  • 4/5 pour Olya, que je suis très satisfait d’avoir réussi à faire aimer des personnages que, selon ses propres termes, elle devait détester !
  • 4/5 également pour Acro, qui a notamment apprécié l’artech employée par l’Empire d’Asreth.

Merci à tous les chroniqueurs !

2011-06-30T11:58:09+02:00jeudi 30 juin 2011|Actu|4 Commentaires

Sondage : que pensez-vous de l’intégration des commentaires blog – Facebook ?

Salut à toi, auguste lectorat,

Aujourd’hui j’aimerais te demander ton avis de manière un peu plus cadrée que d’habitude. Voilà un bon mois qu’avec la nouvelle version du site, le flux des commentaires sur le blog et sur Facebook ont été fusionnés (les réactions FB sont importées ici et les commentaires du blog sont exportés sur mon wall FB). Maintenant que nous avons un peu de recul sur la technique, j’aimerais savoir ce que vous en pensez et, pour cela, j’ai un joli petit sondage à vous soumettre :

[poll id=3]

Pour savoir si l’idée est bonne, si elle est améliorable et éventuellement comment. N’hésitez pas à poster vos critiques et desiderata, à argumenter en particulier si vous n’aimez pas le principe et/ou l’implémentation, et surtout pourquoi. Sachant que, de mon côté, le but est quand même très clairement de réussir à fédérer les deux sphères pour éviter un étiolement des discussions (et une dispersion de ma propre énergie).

Avanti !

2011-06-28T14:23:39+02:00mardi 28 juin 2011|Actu|16 Commentaires

Le tableau périodique de la narration

Alors ça, c’est drôlement cool :

Des frappadingues chez Graphjam ont construit un tableau périodique des éléments de la narration à partir des tropes recensés chez TVTropes.org, un wiki passionnant qui classe, définit et énumère un certain nombre de modèles et d’archétypes présents à l’origine dans la narration télévisée, mais aussi en littérature, au cinéma, au théâtre, dans les jeux vidéo… Une lecture instructive, drôle et passionnante où l’on peut engloutir des heures entières (prudence !) tout en apprenant beaucoup de choses sur les briques fondatrices de la narration, comment elles peuvent être intelligemment utilisées, prises à contrepied… ou atrocement employées au premier degré, auquel cas elles deviennent de gros clichés.

(Grand merci à Eric Carey pour m’avoir signalé cette véritable perle !)

2022-08-02T09:27:57+02:00mardi 28 juin 2011|Best Of, Technique d'écriture|8 Commentaires

Léviathan : La Chute, roman à paraître en septembre

J’ai pour ainsi dire terminé la correction des épreuves de Léviathan : La Chute, le gros projet sur lequel je travaille depuis un an et demi (et auquel je réfléchis depuis une bonne dizaine d’années). Vu que c’est une grande aventure au sens éditorial comme narratif, et que le livre est pour ainsi dire sur des rails à présent, il est grand temps de lever le voile au-delà des petits avant-goûts que j’ai pu donner ici et là.

Couv. Alexandre Fort

Quatrième de couverture

 

1984, aux larges des côtes canadiennes. Surpris par une redoutable tempête hivernale, le ferry Queen of Alberta fait naufrage. Parmi les rares rescapés de cette catastrophe, le petit Michael Petersen, sept ans, a assisté à la disparition de ses parents.

2011, Los Angeles. Michael, désormais adulte et père d’un petit garçon, nourrit à l’égard de cette mer qui lui a tout pris une fascination mêlée de peur. Devenu chercheur en biologie marine, il se porte volontaire, malgré l’appréhension et la culpabilité d’abandonner les siens, pour une mission dans les glaces de l’Antarctique.

Or, il est loin de se douter que cette expédition suscite l’inquiétude au sein d’une mystérieuse organisation séculaire, le Comité, dont les membres ont développé au fil du temps des pouvoirs infiniment supérieurs aux capacités humaines. Un de leurs agents, Masha, est personnellement chargé de veiller à la bonne marche d’une machination que le chercheur risquerait de mettre en péril. Ses directives sont claires : Michael ne doit jamais atteindre l Antarctique.

Mais Masha refuse d accomplir aveuglément sa mission : elle est bien déterminée à percer le secret qui entoure Michael. Car ce dernier représente pour elle plus qu une simple cible…

D’Amérique en Antarctique, de complots en trahisons, Michael et Masha, alliés qui s’ignorent, devront combattre un ennemi bien plus terrifiant que la mort. Il leur faudra plonger en eux-mêmes et affronter leur propre part d ombre, au risque se s’y perdre.

L’univers et le projet

Léviathan : La Chute est un thriller, ainsi que l’annonce la couverture, mais c’est également une histoire de voyage, d’aventure et de trajet personnel, avec en filigrane une composante ésotérique et initiatique forte, fondée sur la « Voie de la Main Gauche » (ce qui également le nom de l’univers où s’inscrit ce projet). En toute première approche, on peut avancer que cette voie regroupe les spiritualités, mysticismes et ésotérismes qualifiés de « ténébreux », c’est-à-dire qui ne redoutent pas de plonger dans des savoir interdits et bannis par les voies de la lumière (Main Droite) dans le but de servir les fins de l’individu. Wikipédia explique par exemple :

L’usage le plus moderne reconnait les religions qui se concentrent sur le culte d’une ou plusieurs divinités et l’observance de codes moraux stricts comme appartenant à la Voie de la Main Droite ; alors que les religions qui valorisent les buts personnels appartiennent à la Voie de la Main Gauche.

Nous ne sommes pas que dans le prêche de l’harmonie et de l’amour universel ; il est aussi question de mysticismes qui reconnaissent l’existence pour ce qu’elle est, sans complexe  : un combat.

De la même façon que l’univers d’Évanégyre est en partie construit par des récits indépendants seulement reliés par une histoire sous-jacente qui n’apparaît pas au premier regard, l’univers de La Voie de la Main Gauche – qui est le nôtre – est déjà apparu dans des textes antérieurs, mais sans que je le signale. Ainsi, si vous avez déjà lu :

Alors vous avez déjà un eu avant-goût de l’ambiance et du discours, car ces deux textes se déroulent dans l’univers de La Voie de la Main Gauche (en version allégée et jeunesse pour « La Terre comme témoin »). Léviathan : La Chute présente en revanche l’histoire principale, faisant paraître les grandes figures et les événements bouleversant cet univers occulte, qui n’est ni plus ni moins que le nôtre où des puissances ténébreuses rôdent sous la surface – et où certains savent en tirer parti. Rien que de très authentique là-dedans, donc, n’est-ce pas… ?

La forme de la trilogie et planning de publication

Léviathan est une trilogie à suivre. Heureusement, il n’y aura pas trop de temps à attendre pour lire la suite ; en effet

  • Léviathan : La Chute sort en septembre ;
  • Le volume II, Léviathan : La Nuit sortira au printemps 2012 ;
  • Le volume III, Léviathan : Le Pouvoir sortira en 2013.

L’ensemble sera publié aux éditions Don Quichotte, qui est une marque du Seuil, en rayon littérature générale ou thriller. Pensez donc à surveiller vos rayonnages hors imaginaire.

La Chute est un bon pavé de 400 pages, d’ailleurs déjà disponible en précommande sur Amazon. Je suis particulièrement enthousiaste de voir ce projet enfin éclore depuis les années que je le mûris et que j’attends d’avoir assez d’expérience pour m’y atteler. J’espère très sincèrement que vous apprécierez cette aventure à la jonction entre le thriller et le roman initiatique, et que vous vibrerez dans cette aventure aux côtés de Michael et de Masha.

2011-06-27T16:42:33+02:00lundi 27 juin 2011|Actu|21 Commentaires

S’il le dit c’est que j’ai raison

… et s’il ne le dit pas c’est qu’il a tort.

Non, OK, mais tu comprends, ô auguste lectorat, dans le petit manuel du successful blogger, il est dit qu’il faut créer des titres intrigants, alors j’essaie.

La petite nouvelle qui fait le tour du Net en ce moment c’est cette interview de Jeff Bezos, PDG d’Amazon, donnée au Nouvel Observateur. Indépendamment de l’idéalisme teintant l’article (« Amazon est l’une des plus belles success stories du Net » – il faut se rappeler, ceux qui ont vécu l’éclatement de la bulle Internet en direct s’en souviendront, que l’entreprise n’est bénéficiaire que depuis sept ans pour une fondation en 1995), des multiples coups de com’ au passage (« Chez Amazon, on est obsédés par nos clients… pas par nos compétiteurs. »), quand Jeff Bezos cause, on l’écoute en tremblant, parce qu’Amazon, c’est le Kindle, le Marketplace, une politique tarifaire agressive et le meurtrier présumé de l’édition traditionnelle.

Et, selon Jeff, « le livre papier sera marginalisé ». Évidemment, stupeur et tremblements, mais il suffit d’avoir utilisé une liseuse et le confort qu’elle apporte pour songer qu’il n’a probablement pas tort (en tout cas pour la consommation de masse). Cependant, il me semble aujourd’hui qu’une des grandes résistances aux supports dématérialisés concerne la facilité d’accès aux contenus : dois-je brancher ma liseuse pour la recharger en données, où puis-je acheter du contenu et suis-je sûr de le posséder toujours ? Avec la généralisation du nuage (le cloud), nos données seront accessibles d’à peu près partout, ce qui simplifie encore l’achat, le stockage et l’accès. Ces opérations jadis un peu techniques deviendront – on l’espère – de plus en plus transparentes. Malheureusement, cela promet d’être le fait des distributeurs, qui sont ceux qui détiennent le savoir-faire technique et la culture nécessaire (on en avait parlé là), alors que les éditeurs traditionnels de contenu pataugent encore souvent (les FAIL stories sont courantes, à commencer par tout ce qui contient l’expression « DRM »).

Il y a quelques mois encore, j’aurais été un peu abattu de lire cela à cause du phénomène incontrôlable que sont les échanges en ligne – et qui représentent un manque à gagner véritable pour un créateur, quoi qu’on en dise. Bien sûr, être copié permet d’être connu, mais être connu ne permet pas d’acheter des pâtes, même Eco+. Aujourd’hui, auguste lectorat, toi qui connais mon scepticisme de bon aloi concernant l’engouement de l’électronique, je serais plutôt guilleret. En effet, cette absurdité qu’on appelle la riposte graduée – dont découle le monstrueux FAIL qu’est la loi Hadopi – connaît des revers de plus en plus fréquents un peu partout en Europe1. Le calcul est simple : la riposte graduée fait des lecteurs / auditeurs / spectateurs des ennemis tout en ne dégageant pas un seul centime pour la création, coûtant au contraire des centaines de milliers d’euros en loyers somptueux, en études absurdes et publicités grotesques (bravo, la révélation française qui chante en anglais) pour un résultat proche du zéro. Or, le PS vient d’annoncer qu’en cas d’éléction, il abrogerait les lois aberrantes Hadopi et Loppsi pour préférer une rémunération proche de la contribution créative (une taxe prélevée sur l’abonnement Internet), ce qui, d’ailleurs, est la solution que réclame depuis dix ans la SACEM.

Je ne fais pas de politique politicienne, auguste lectorat, je me tiens hors de ces sphères qui éclaboussent plus souvent qu’elles ne lavent, même si tu auras compris depuis quelques années le peu d’affection que j’ai pour le gouvernement actuel ; si je le signale, c’est pour prendre un peu de recul et constater que l’idée fait enfin son chemin dans les esprits, comme l’absurdité des DRM le fait aussi. Donc, on pourrait espérer des lendemains meilleurs. Mais un gouvernement PS, le cas échéant, tiendrait-il cette promesse en cas d’élection ? Fort probable. Ce serait une décision extrêmement populaire pour un coût minime, assurée d’apporter des voix. C’est une décision stratégique saine doublée d’un avantage pour la création : une situation gagnant-gagnant comme on n’en voit plus très souvent en cette ère post-moderne, mon bon monsieur.

Jeff Bezos ajoute un truc qu’il me fait bien plaisir de lire : « Je serais très surpris si la manière dont nous lisons des textes longs – romans, histoire, biographies – était transformée. » Je me sens moins seul : je fais l’impression d’un dinosaure, mais je ne crois pas non plus au livre dit « enrichi » – en tout cas plus que maginalement – ni à de « nouvelles formes de narration » comme on nous en rebat les oreilles ces temps-ci.

Et donc, s’il le dit, c’est que j’ai raison.

Jolie nimage de lolz trouvée sur Le Journal du Mac.

  1. Suivre @Hadopinsiders sur Twitter.
2018-07-17T14:26:19+02:00vendredi 24 juin 2011|Le monde du livre|3 Commentaires

C’est pas facile tous les jours

La princesse Eucalyptus soupirait à la fenêtre, les yeux sur le ciel gris, le menton sur la main, le coude sur le rebord et un gros soupir dans la voix.

« Je m’ennuie ! »

Esquimaude, sa dame de compagnie, leva la tête de la broderie qu’elle piquait patiemment sur ses genoux. Elle représentait un motif abstrait qui ressemblait, selon l’angle, soit à un panier de fraises écrasées, soit au dessin des ruines d’un château incendié exécuté par un enfant particulièrement psychopathe et particulièrement peu doué. Dame Eucalyptus, elle, cherchait simplement à représenter le verger du palais, un timide bosquet d’arbres battu par le vent qui soufflait des plaines désolées entourant la solide bâtisse, où personne ne passait jamais. Mais elle avait toujours éprouvé des difficultés avec les lois de la perspective.

« Venez broder, princesse, dit Esquimaude d’un ton éminemment raisonnable.

— C’est justement parce que je brode que je m’ennuie.

— Vous avez arrêté de broder il y a un quart d’heure, princesse.

— Parce que je m’ennuyais encore plus ! Il se passe jamais rien dans ce château. Rien. » Elle libéra encore un soupir vers le ciel nuageux et morne et se tourna vers sa dame de compagnie. « Toutes les princesses de mon âge ont déjà vécu des tas d’aventures. Frénégonde m’a raconté que son père, le roi Durand, avait organisé un tournoi pour sa main. Un tournoi, tu te rends compte ? Des beaux chevaliers en armure argentée sont venus de tous les coins du pays pour se disputer son honneur. Ils se sont entretués pour elle, Esquimaude ! » La princesse Eucalyptus battit des cils, rêveuse, le regard lointain. « L’un d’eux est venu vers elle, couvert des entrailles de ses concurrents et de son propre sang. Il a eu le temps de lui prononcer son amour éternel avant de s’effondrer, terrassé. Son dernier adversaire lui avait sectionné l’artère fémorale .

— Un amour éternel déclaré dans ces conditions ne représente guère un engagement d’envergure, princesse », dit Esquimaude d’un ton égal avant de se remettre à piquer.

Eucalyptus souffla. « Il faut toujours que tu retires le charme à tout ce qui se passe d’excitant. Regarde, tiens, la princesse Séquoia. Elle voulait à tout prix trouver un prince charmant. Alors, elle a demandé à ses gens de ratisser les marais pour lui rapporter tous les crapauds. Elle les a pris un à un, leur a sommé de se transformer en beau jeune homme après les avoir embrassés, sinon, elle les balançait au feu », déclara-t-elle d’un ton obstiné.

Esquimaude réfréna un soupir. Elle avait déjà entendu ces histoires cent fois, mais elle savait qu’il fallait jouer le jeu quand Eucalyptus partait dans ses rêveries sanguinaires. « Et a-t-elle trouvé un prince, ma princesse ?

— Non, répliqua la jeune femme. Mais ils dorment beaucoup mieux la nuit sans tous les coassements de ces affreux batraciens. »

La porte s’ouvrit tout à coup et dame Cravache, la reine mère, entra dans la pièce. Elle était engoncée dans une robe crème si serrée autour de sa silhouette efflanquée qu’elle donnait même l’impression de lisser ses rides. Non pas qu’elle en ait beaucoup ; dame Cravache avait toujours observé dans sa vie le principe de ne jamais sourire.

« Eucalyptus, change-toi, ordonna la reine d’une voix aussi aride que le veut qui soulevait la poussière autour du château. C’est l’heure du cours de maintien.

— Mais nan ! rétorqua la jeune femme. Ça sert à rien, c’est nul, jamais ça va me servir à trouver un prince. Quand il me verra, il tombera amoureux de moi au premier regard, on partira sur son cheval blanc, et il m’aimera comme je suis. Je refuse.

— Tu refuses ? »

Eucalpytus fut surprise de la facilité de cette victoire. « Je… Je refuse ! »

Dame Cravache soupira puis tourna les talons sans rien dire. Elle sortit de la chambre en fermant doucement derrière elle et en levant les yeux au ciel. Dans le grand couloir, les portraits des illustres prédécesseurs de sa dynastie semblaient poser sur elle un regard désapprobateur.

« Je n’y arriverai pas. Trop superficielle. Sa réputation est connue à travers tous les royaumes voisins. Personne n’en veut. Personne ne veut mourir pour une fille aussi stupide. Je voudrais juste qu’elle s’en aille. Et il ne viendra peut-être jamais personne. »

Contrainte : Écrire un texte qui se termine par la phrase « Et il ne viendra peut-être jamais personne ». Temps : 30 minutes.

2011-06-23T12:15:29+02:00mercredi 22 juin 2011|Expériences en temps réel|7 Commentaires

Brandon Sanderson sur Fantasy Tavern

Une brève pour vous signaler l’émission de Fantasy Tavern dédiée à Brandon Sanderson, tournée il y a deux semaines à Paris dans les locaux de Fantasy.fr ; j’ai eu le plaisir d’en réaliser la traduction, et je vous la signale en particulier parce que Brandon est un grand de la fantasy moderne, quelqu’un d’adorable, de très pro et qui dévoile beaucoup de détails sur sa carrière et sa vie d’auteur dans cette émission. J’en avais parlé l’année dernière, j’insiste : il est un modèle de persévérance et de ténacité, à des années-lumières de cette procrastination et cette tergiversation qui peuvent parfois étreindre les auteurs, et tout jeune auteur (et même tout auteur un peu moins jeune) peut tirer grand profit de l’écouter – sans compter du plaisir de découvrir son excellente oeuvre, si ce n’est déjà fait.

Voir l’émission

2011-06-21T14:26:17+02:00mardi 21 juin 2011|Le monde du livre|7 Commentaires

Speed expo

Le week-end, c’est merveilleux, on peut aller dans des musées et faire ensuite des articles de blog dessus, comme ça on a l’air cultivé. Quelques avis rapides, donc :

Vu l’exposition de photographies La Dérivée Mexicaine au Musée des Beaux-Arts de Rennes. Très intrigant, des images sombres à fort contraste, qui mêlent vie et déchéance, donc le sens global n’apparaît qu’au fur et à mesure, créant une curieuse atmosphère de lutte pour l’existence opposée à une décrépitude constante. Très fort une fois qu’on situe l’ensemble dans le contexte mexicain actuel. À essayer de voir. Par contre, question collections permanentes, ce musée arbore toujours les légendes parmi les plus inutiles qu’il m’ait été donné de voir : le département antique nécessite de se trimbaler avec Wikipédia sur un smartphone pour comprendre ce qu’on voit (où sont les repères chronologiques, l’explication des termes ?) et les légendes de l’art moderne sont carrément ineptes (« un carré rouge est entouré d’un carré noir lui-même entouré de deux autres carrés », sérieux, tu crois que je ne suis pas capable de le voir ?).

KillerWhale to CnC, ready to scramble.

Enfin vu – sur le fil et après tout le monde – l’exposition Science et Fiction à la Villette. Les excellentes critiques que j’en avais entendu ne sont aucunement usurpées : les espaces sont passionnants, avec le juste dosage de pédagogie et de divertissement, replacent la SF dans le contexte du développement scientifique et montrent en quoi les deux se nourrissent mutuellement. Une expo dont l’ensemble fait bien plus que la somme de ses parties, en éveillant le rêve propre au genre, en avertissant le visiteur sur les dangers encourus par nos sociétés, en familiarisant le novice avec les forces et l’importance du genre. Et puis le fan ne peut que pousser de petits couinements de bonheur en découvrant les costumes authentiques des Star Trek, de L’Âge de Cristal, un superbe Viper de Battlestar Galactica taille réelle, une salle reproduisant le code de la matrice de Matrix… Pour le fan, l’expo vaut un déplacement sur la capitale, mais dépêchez-vous, elle ne durera que jusqu’en juillet.

Vu à la Villette également l’expo Océan, Climat et nous. Petite déception sur ce créneau qui est pourtant l’une de mes passions, l’océan. Voilà une exposition qui ne sait pas choisir son public, soit extrêmement pointue (qui se passionne pour la population de foraminifères dans une carotte de fond marin, à part un spécialiste ?) soit vraiment très (trop) basique, avec des installations souvent hors service, Océan, Climat et nous est une exposition riche en faits scientifiques mais qui manque tristement de fun et de rêve pour un espace destiné au grand public. J’en suis sorti en me disant que Science et Fiction en faisait davantage, en définitive, pour sensibiliser le visiteur à l’avenir de la planète.

2012-04-27T22:28:11+02:00lundi 20 juin 2011|Journal|3 Commentaires
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