La photo de la semaine : Rainbow road

Vous l’avez ? *Wink wink nudge nudge*

Rainbow road

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2016-11-10T18:36:48+01:00vendredi 11 novembre 2016|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Rainbow road

« Les Dieux sauvages », inspiration musicale : Soundcritters – Beyond the Veil

Donc, alors que j’attaque les corrections de La Messagère du Ciel pour le rendu à Critic, je commence à reconstituer ici et là les inspirations musicales qui ont aidé à m’évoquer l’univers au fil de l’écriture. J’avais fait ça pour Léviathan – c’est une page qui a disparu depuis et que je voudrais remettre sur le site.

Du coup, pour se mettre dans l’ambiance du tout premier chapitre, avec la découverte de Mériane dans les forêts enneigées de Rhovelle…

2016-11-09T09:56:22+01:00jeudi 10 novembre 2016|Journal|Commentaires fermés sur « Les Dieux sauvages », inspiration musicale : Soundcritters – Beyond the Veil

Il y a un problème avec la démocratie

Donc voilà, tout le monde s’est réveillé avec un “c’est pas vrai ?” en voyant le résultat de l’élection du président du monde. Un homme que l’écrasante majorité de la presse et des dirigeants des grandes compagnies américains ont refusé de soutenir. Il est des élections qui semblent tellement évidentes, tellement jouées d’avance – “ils ne vont pas élire ce fou furieux, lui donner les codes de l’arme nucléaire alors que son propre QG de campagne lui retire l’accès à son propre compte Twitter ?” – que le résultat donne l’impression de s’être réveillé dans un monde parallèle.

La même chose s’est produite au moment du Brexit : un référendum dangereux, mais qui semblait si évident, dont le résultat ne pouvait pas décemment insulter la raison, mais qui, bien évidemment, s’est soldé en une catastrophe dont on peut douter que le pays se relève un jour.

Donald Trump a remporté sa victoire sur la base de la haine, de la démagogie et d’une forme institutionnelle d’ignorance (et, dans une moindre mesure, c’est vrai, de l’abus d’assurance joint à l’incompétence crainte de sa rivale). C’est le triomphe de l’Amérique suprémaciste et obscurantiste, celle qui nie le changement climatique, qui croit qu’on peut arrêter l’immigration mexicaine en construisant un mur géant façon rideau de fer à la frontière, etc. Le Brexit, quant à lui, a été décidé sur la base de mensonges éhontés – irréfutablement démontés depuis…

Dans les deux cas, la consultation générale, démocratique, du peuple a engendré un résultat aberrant, allant à l’encontre de la raison même. Voire, de la réalité. Dans les deux cas, il est plutôt facile de pointer les causes principales : les mensonges éhontés des politiques (le Brexit, mais aussi Trump) et le tragique déficit d’éducation des électeurs, conduisant à des réactions absurdes nées de la peur et du malaise ambiant (Trump, mais aussi le Brexit).

L’économie et la démocratie ont ceci de commun qu’elles sont fondamentalement basées sur une hypothèse impossible : elles postulent une décision rationnelle qui s’appuie sur une information parfaite de l’acteur individuel. Ce n’est plus possible, sur tous les sujets, en 2016. La démocratie est “la pire forme de régime à l’exclusion de tous les autres”, pour citer Churchill, mais là, un problème sévère se pose. Parce qu’entre autres causes, une certaine forme d’obscurantisme intellectuel (religieux, mais pas que ; Chomsky pointe à juste titre que l’élite d’un régime démocratique n’a aucun intérêt à avoir des électeurs informés et instruits) crée un peuple crédule, ignorant, manipulable à l’envi, et que la voix de la raison se fait toujours plus faible avec le temps dans la cacophonie. C’est ainsi que le Royaume-Uni se retrouve à quitter l’union européenne et que les États-Unis élisent Trump.

Dans les circonstances actuelles, la démocratie façon XXe siècle a vécu – comme tout système, elle est en train d’atteindre ses limites dans un monde qui a changé ; ses failles – rares et subtiles, mais présentes malgré tout – ont été trouvées et exploitées par des politiciens qui savent s’appuyer sur le viscéral au lieu de la raison, sur l’instantané au lieu du long terme – et les réseaux sociaux, stimulant l’appétence pour le contenu viral, fort, émotionnel, n’y sont pas étrangers, car ils sont conçus pour stimuler ce qu’il y a de plus bas dans l’espèce humaine.

Que faire alors ? Fichtre, je n’en ai aucune idée. Je ne suis absolument pas en train de dire qu’il faut exclure des citoyens de la consultation, ni revenir à une forme de gouvernement plus centralisé encore, ce qui ne conduirait qu’à davantage d’abus. La solution serait bien évidemment de renforcer l’éducation dans toutes les strates de la société, mais, à ce stade, en tout cas à court terme, cela semble tenir de l’utopie – car il faut la volonté politique et les moyens, sans compter qu’une spirale descendante d’ignorance semble s’amorcer, à mesure que les incultes et les menteurs se retrouvent au pouvoir, et promeuvent davantage ces mêmes phénomènes qui les ont vu élire. Je suppose qu’il existe déjà quantité de réflexions sur des modes de consultation ou de gouvernance alternatifs fondés entre autres sur Internet – si vous avez votre favori à recommander, n’hésitez pas à le faire en commentaires, qu’on puisse éventuellement changer cette farce tragique en réflexion sur l’avenir, dusse-t-elle dépasser notre propre espérance de vie (mais restez courtois, il s’agit d’être constructif). Par exemple, à titre personnel, ces temps-ci, je m’interroge sur le suffrage universel : j’ai de vagues notions d’économie, mais je ne suis pas économiste – il me paraît curieux que ma voix, sur un dossier économique par exemple, ait le même poids qu’un spécialiste, vu que je suis, à peu de choses près, incompétent. Bien sûr que je souhaite faire usage de la possibilité de m’exprimer, mais je ne vais pas non plus prétendre lutter à armes égales avec un chercheur en la matière qui a des années d’étude et d’expérience derrière lui. Le grand nombre, c’est risquer le triomphe de l’ignorance ; mais le petit nombre, c’est risquer la confiscation du pouvoir (et la féodalité). What then? 

À ce stade, je me prends à trouver un attrait certain pour le tirage au sort hérité des Grecs – ces jours-ci, ça nous donnerait au moins une chance de tomber sur le bon choix… Si je me souviens bien, dans Chants d’une Terre lointaine, Arthur C. Clarke plaisante même en disant que c’est la seule chance pour un peuple d’avoir un dirigeant un tant soit peu correct, car qui n’aurait surtout pas envie de se retrouver à ce poste – et que ce devrait être le premier critère de compétence.

George Bernhard Shaw affirmait que la démocratie est le régime qui assure qu’un peuple n’est jamais gouverné par mieux que ce qu’il mérite. Le problème, c’est que les peuples sont multiples, et que beaucoup vont souffrir des quatre ans à venir. (Heureusement que ce n’est “que” quatre ans.)

À nous d’être intelligents chez nous l’année prochaine…

2016-11-09T10:24:47+01:00mercredi 9 novembre 2016|Humeurs aqueuses|12 Commentaires

Calibrer son document et se fixer des objectifs avec Scrivener

La Messagère du Ciel, premier jet terminé.
La Messagère du Ciel, premier jet terminé.

Les petites captures d’écran que j’ai partagé de loin en loin lors de la rédaction des Dieux sauvages (voir ci-contre) ont suscité quelques réactions : quel est ce logiciel ? Comment ça marche ? Comment me fixer des objectifs ?

Je pense que se fixer des objectifs d’écriture est un mécanisme utile pour avancer ses projets. Les objectifs varient bien sûr en fonction du temps disponible, de l’expérience, de la complexité du récit, mais l’expérience montre qu’il vaut mieux toucher un peu son projet tous les jours que beaucoup à intervalles irréguliers (on en a parlé ici à l’occasion du commentaire des règles sur l’écriture de Robert Heinlein). Entre autres parce que l’écriture s’apparente beaucoup à un muscle et qu’un muscle, ça travaille mieux régulièrement qu’un grand coup de temps en temps. Le travail régulier permet de conserver la motivation ainsi qu’une bonne mémoire de son projet, au lieu de devoir tout réapprendre à chaque fois.

Plus prosaïquement parce que l’expérience prouve que les longues périodes de temps disponible sont rares. Et que les attendre revient à risquer de ne jamais faire aucun progrès.

Étant conçu pour des auteurs, Scrivener (fortement recommandé dans la boîte à outils de l’écrivain, ici) propose donc des fonctionnalités intégrées rusées et puissantes pour le maintien de ces objectifs.

Le calibrage du document

Tout d’abord, Scrivener propose un calibrage automatique du manuscrit en cours – la partie « Draft » ou « Manuscrit » – c’est-à-dire, ce qui finira dans la compilation. Les notes, recherches et autres documents de référence qui figurent à côté ne sont pas comptés (logique et rassurant).

Plus précisément, chaque document de la partie Manuscrit peut être intégré ou non dans la compilation manuellement. Ce qui permet de conserver, parfois, des notes à côté d’un chapitre quand cela s’impose. Ici, deux dossiers du projet de Port d’Âmes, contenant côte à côte le chapitre 3 finalisé et les notes correspondantes au moment de mes propres corrections.

Il suffit pour cela de cocher ou non la case de l’inspecteur « Inclure dans la compilation » :

(On la retrouve en mode plan dans les diverses colonnes personnalisables.)

Se fixer des objectifs

Commande (ou Control) – majuscule – T donne la fenêtre des calibrages et objectifs :

Un clic sur le bouton en bas à droite (Modifier) donne accès à la personnalisation des objectifs d’écriture, que ce soit pour le manuscrit en cours ou pour les quotas quotidiens. Comme nous calibrons des documents à la française, on préférera les caractères espaces comprises, qui sont l’unité de référence dans l’édition chez nous.

Les options offrent tout un tas de subtilités pour paramétrer au mieux son expérience (sous Mac, au moins, je ne sais pas où en est la version Windows) :

scriv-options-objectis

À vous de voir la rigueur que vous voulez vous imposer : autoriser les chiffres négatifs (quand on corrige, par exemple) peut déprimer… Ou pas si l’on cherche justement à faire maigrir un manuscrit. Je recommande d’activer la notification quand l’objectif est atteint ; c’est une belle récompense, et permet de s’affranchir d’une consultation compulsive du compteur à chaque paragraphe (ce qui nuit un tout petit peu à la concentration).

Il faut se rappeler que Scrivener calcule ses cibles sur les documents signalés comme étant dans la compilation uniquement (sauf si on lui dit le contraire dans les options ci-dessus). Cela signifie que si vous écrivez 5000 signes de fiche de personnage dans la section Référence, il ne le comptera pas, par exemple. Plus subtil, si vous écrivez 5000 signes dans un document du Manuscrit mais que vous décochez ensuite l’inclusion dans la compilation, ces signes seront comptabilisés dans le quota quotidien. Mais au contraire, si vous écrivez 5000 signes dans un document puis que vous l’incluez à la compilation par la suite, Scrivener ne gardera pas trace du calibrage écrit. De même, rédiger des notes dans un document inclus à la compilation est une bonne manière de faire monter artificiellement le quota du jour… Mais un piège qu’on se tend à soi-même quand il s’agit de les supprimer (car le quota s’en ressent d’autant). (Bien sûr que c’est du vécu.) Bref, ayez conscience de votre paramétrage pour ne pas vous laisser piéger par l’automatisation. (Conseil de survie de base au XXIe siècle.)

Vous voilà parés pour tenir vos objectifs quotidiens – et ça tombe bien, car nous sommes en plein NaNoWriMo, le mois de l’écriture ! (Et si vous êtes en manque de motivation, pour mémoire, j’avais contribué un petit pep talk en 2013 archivé ici.)

Pour plus de ressources sur Scrivener et peut-être franchir le pas, si ce n’est pas déjà fait, rendez-vous sur cette page.

2019-06-07T22:41:27+02:00mardi 8 novembre 2016|Best Of, Technique d'écriture|8 Commentaires

La Route de la Conquête disponible en numérique !

Couv. François Baranger

Couv. François Baranger

Nous y sommes ! Après quelques tribulations (merci de votre patience), La Route de la Conquête est à présent disponible en numérique chez tous les distributeurs. Pour mémoire, ce livre contient un court roman (éponyme) et cinq nouvelles, ce qui en fait une excellente porte d’entrée dans l’univers d’Évanégyre (où se déroulent, parfaitement indépendants, La Volonté du Dragon et Port d’Âmes).

Je pourrais vous dire que c’est vachement bien, mais je suis comme qui dirait un peu partial, alors je peux vous dire, de la part de gens pas partiaux, que le livre a reçu le prix Exégète en 2015, et qu’il a été finaliste des prix Elbakin, Imaginales et Mythologica, coup de cœur du magazine SciFi Now, des libraires de la Fnac de Lyon, et je vais arrêter parce que ça suffit, quand même – mais un très grand merci, à nouveau, à tous les critiques et libraires qui ont apprécié et soutenu ce livre.

À tous les lecteurs qui aiment une fantasy un peu différente, qui joue avec quelques codes de la science-fiction comme les problématiques de premier contact, de marche des empires, de poids de l’histoire, ou juste qui veulent des exosquelettes à vapeur, des grosses épées et des dragons (parce que y a ça aussi), je pense que le livre peut faire passer un bon moment. Et en plus, il contient la nouvelle « Quelques grammes d’oubli sur la neige », qui formera une introduction intéressante (mais non indispensable, bien sûr) à la trilogie « Les Dieux sauvages » en préparation, dont le premier volume sortira en mai prochain (et dont j’ai fini le volume 1 la semaine dernière).

En numérique, le livre est disponible au prix raisonnable de 11, 99 euros, par exemple chez :

Et bien sûr, pour en savoir plus, la page correspondant au livre sur le présent site est à votre disposition, avec des liens vers chaque texte pour savoir plus avant de quoi il retourne.

Merci à vous !

2016-11-04T17:56:55+01:00lundi 7 novembre 2016|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La Route de la Conquête disponible en numérique !

124% (une forme de photo de la semaine)

Okay, quand je suis énervé et que je me donne une to-do list avec comme objectif en béton armé de terminer le roman AUJOURD’HUI (enfin, hier), on ne joue plus.

mdc-final

39 000 signes en une journée, ce n’est pas mon record (qui doit être, de mémoire, de 60 000 signes en finissant à 4h du matin), mais ça reste pas mal. Ainsi se termine pour moi le premier jet de La Messagère du Ciel, premier tome de « Les Dieux sauvages ». Avec un dépassement de signes finalement encore assez raisonnable, surtout que je sais, d’expérience, que mes premiers jets tendent à maigrir aux corrections. (Léviathan : la Nuit avait perdu ainsi environ 20% du volume de son premier jet, même si ce chiffre se réduit de livre en livre, à mesure que je deviens plus précis pour atteindre la cible que je me fixe au préalable.) Il reste une ou deux bricoles à ajouter / rafistoler sur le gros œuvre, mais je peux dire, à toutes fins utiles, que le roman est terminé. Yay ! (En espérant, comme toujours, qu’il en vaille la peine, etc, etc.)

… Du moins jusqu’à ses corrections. Mais c’est une étape beaucoup plus technique sur laquelle je sais que je progresse rapidement. Dans cette phase, je change totalement de casquette : du rôle d’auteur passant d’un chapitre à l’autre et découvrant l’histoire en compagnie des personnages à travers les grandes étapes préétablies du plan, je deviens, en un sens, mon propre ghostwriter. Ma situation est la suivante : je viens de recevoir ce manuscrit sur mon bureau d’un auteur un peu foufou, avec des problèmes à régler, un style à polir, une cohérence à surveiller ; à présent, mon rôle consiste à le rendre présentable tout en sachant qu’on ne me créditera jamais pour ce travail, mais que ce sera “l’autre” qui en retirera les lauriers.

Non, non, ce n’est pas du tout un métier bizarre.

https://www.instagram.com/p/BMWAJ-vgpM9/

2016-11-03T23:00:36+01:00vendredi 4 novembre 2016|Journal|7 Commentaires

Une interview de Rhapsody… de 2005

dark-secretOr doncques, comme je le disais dans l’article précédent du même tonneau, fut un temps lointain, où la revue Khimaira sortait en kiosque, j’ai réalisé (sous la direction de Denis Labbé, qui s’occupait de la musique) exactement deux entretiens pour la revue. C’était il y a plus de dix ans, donc l’actualité n’est plus tout à fait brûlante, mais je regrette que ça ne soit plus disponible, et je sais que pour les vrais fans, l’âge ne compte pas. Du coup, histoire que ça soit disponible quelque part, voici la seconde, cette fois du groupe Rhapsody avant qu’il ne rajoute le “Of Fire”, et faite en collaboration avec Denis, justement. Si cela peut amuser / intéresser des historiens du genre, walah. Et sinon, ça sera au moins présent quelque part. C’était peu avant la sortie de The Dark Secret, où le regretté Christopher Lee apparaissait pour la première fois.

(Merci à l’équipe de Khimaira, Denis Labbé et, si mes souvenirs sont bons, l’équipe de Garmonbozia qui a rendu cet entretien possible. Et soit dit en passant, si cela dérange quelqu’un que ce soit ressorti du carton, qu’il ou elle me le signale.)

Khimaira : Avec The Dark Secret et votre album à venir, vous reprenez The Saga of the Emerald Sword. Pour quelle raison, puisqu’elle s’est achevée dans l’album précédent ?  

Alex Staropoli : À vrai dire, nous ne reprenons pas réellement The Saga of the Emerald Sword ; nous commençons une toute nouvelle histoire. Il y a quelques éléments communs avec la saga précédente, comme des personnages et des lieux, mais cette chronique est entièrement nouvelle. Elle se déroule des années après la fin de The Emerald Sword, dans un monde beaucoup plus vaste ; cela nous offre davantage de possibilités pour développer le récit dans des directions très diverses.  

Khi. : Connaissez-vous déjà la fin de la saga ?

A.S. : Non, pas encore. Tout va se construire au fur et à mesure ; nos sagas sont toujours en cours d’élaboration.  

Khi. : Quels sont les films et les livres de fantasy qui vous inspirent l’écriture de telles histoires ?

A.S. : Immédiatement : Le Seigneur des Anneaux. Bon, à vrai dire, nous baignons dans une atmosphère globale composée de films et de livres, mais ceux qui nous intéressent réellement ne sont pas tout récents (Conan, par exemple). En réalité, ce qui nous inspire, ce ne sont pas des éléments clairement identifiables d’une histoire mais plutôt des ambiances, comme celles qu’on peut retirer d’un film. Nous composons beaucoup également en plein air : dans les collines ou les montagnes pour nous rapprocher de la nature et nous mettre dans une atmosphère donnée. De la même manière, dans Le Seigneur des Anneaux, ce sont vraiment les paysages qui nous ont le plus inspirés ; tout ce qui touche à la nature, aux situations.

Pour composer, nous fondons tout sur notre saga. Chaque chanson est différente, mais reste liée à l’histoire : nous nous concentrons sur l’émotion et l’ambiance.

Khi. : Votre premier objectif avec ces sagas est probablement de raconter une bonne histoire – mais avez-vous d’autres buts, en particulier, cherchez-vous à communiquer certains types de messages ?

A.S. : Mm… Nos messages sont fondamentaux à tous points de vue, en ce sens qu’ils sont positifs. Il s’agit de respect, de fierté, de combattre pour le bien. La saga à venir sera peut-être plus complexe, mais nous resterons fidèles à notre approche de valeurs positives. 

Khi. : Christopher Lee apparaît sur The Dark Secret ; que représente cet acteur pour vous ? Qu’a-t-il apporté à votre univers ?

A.S. : Ah, rencontrer Christopher Lee a été un moment absolument fantastique. C’était un vrai rêve, un rêve devenu réalité grâce à l’équipe qui nous soutient. Nous l’appréciions déjà beaucoup avant de le rencontrer, et maintenant encore davantage ! C’est quelqu’un d’extraordinaire. On l’a vu deux ou trois jours… (soupir) Je ne peux pas vous décrire l’intensité de cette rencontre, c’est une chose qu’il faut vivre. Il est fascinant. Il est d’une gentillesse incroyable et il sait tout. On peut discuter de tout avec lui. C’était vraiment un rêve devenu réalité.

Khi. : Comment avez-vous choisi la pochette de The Dark Secret où apparaît justement Christopher Lee ?

A.S. : Le choix s’est fait plus ou moins naturellement. Cette pochette a une ambiance médiévale, ce qui compte beaucoup pour nous ; nous l’aimons beaucoup. En fait, un jour nouveau s’est levé pour nous : nous pouvons réaliser de grandes productions et tous nos rêves se concrétisent.

De toute évidence, Christopher Lee va représenter la saga. Comme The Dark Secret est une sorte de mise en bouche de cette toute nouvelle histoire, il nous semblait juste de mettre M. Lee bien en valeur.  

Khi. : Et à quoi ressemblera la pochette de l’album ?  

A.S. : Je ne peux pas encore en parler, mais… ce sera très impressionnant !  

Khi. : Vous venez de travailler avec un orchestre symphonique. Qu’est-ce que cela a changé dans votre méthode de travail pour la composition ou l’enregistrement ?

A.S. : Le feeling. Luca et moi composons de la même manière mais, cette fois, c’était différent puisque tout devait être rejoué par l’orchestre. Disons que… fondamentalement, nous avons composé de la même manière, à ce niveau-là les choses n’ont pas vraiment changé, en revanche, il y avait des arrangements bien plus complexes, plus « profonds » à écrire, ce qui a pris plus de temps que d’habitude. Et c’était fantastique de suivre les enregistrements. Encore un rêve qui est devenu réalité.

Khi. : Combien de temps dure la composition et l’enregistrement d’un tel album ?

A.S. : Pour la composition, c’est difficile à dire, parce que nous ne travaillons pas sur une période de temps donnée. Nous composons en permanence, en fait. Disons que l’album est le fruit des trois dernières années de compositions.

Pour l’enregistrement, nous commençons par la batterie. Le travail de production avec Fabio s’est déroulé en octobre 2003… L’enregistrement de l’orchestre a pris de novembre à décembre… Le mixage en studio s’est fait en janvier. En février, il y a eu un peu d’enregistrements complémentaires. Disons donc que cela a pris cinq mois, mais avec pas mal de pauses.  

Khi. : Pensez-vous avoir atteint un nouveau palier dans votre projet de lier le métal et la musique de film ?

A.S. : Oh oui, complètement ! Nous en sommes très fiers ! Quand nous avons entendu les premiers mixes des chansons, nous sommes tombés à la renverse. L’orchestre a un son fabuleux. C’est vrai qu’on peut faire pas mal de choses avec des samples, mais cela ne peut quand même pas remplacer la chaleur d’un orchestre. C’est très chouette. En fait, le son nous impressionnait déjà avant que les chansons ne soient mixées…

Khi. : Vous avez atteint un succès énorme. Quel regard portez-vous à l’heure actuelle sur l’évolution de votre carrière ?

A.S. : Un regard très positif. Pour chaque album, nous pouvons dire que vous avons fait de notre mieux et que chaque album est le meilleur que nous puissions faire à l’époque. Je n’ai pas peur de dire que je suis vraiment fier ; c’est assez rare, finalement, d’entendre des artistes dire que quand ils examinent leur carrière, ils aiment tout ce qu’ils ont fait. Nous savons que nous avons beaucoup de chance et nous savons que c’est précieux.

Les bonnes critiques nous font aussi toujours plaisir, évidemment ! Mais nous savons aussi que nous aurons toujours une marge de progression dans l’avenir, ce qui est évident quand on regarde le chemin parcouru entre notre dernier album et le nouveau. Nous rêvions de donner corps a une certaine « essence » du métal ; avec cette nouvelle production, nous avons donné corps à ce rêve.  

Khi. : Quelle est votre vision du succès tout nouveau – et colossal – du nu-métal ? Pensez-vous qu’il puisse y avoir une synergie avec les groupes plus classiques ? [Note de 2016 : c’est là qu’on voit que les genres et étiquettes évoluent sans cesse, cette question est terriblement datée…]

A.S. : Voilà une question difficile. Pour un groupe établi, les choses sont toujours plus faciles. Pour tout avouer, je travaille tellement que je n’ai presque plus le temps d’écouter de métal… Pour ce qui est des nouveaux groupes en général, il y a quelques années, on aimait bien ce que faisait Sonata Arctica. Nous sommes plutôt conservateurs, en fait. Personnellement, j’aime beaucoup de groupes plus anciens. Je ne me tiens pas vraiment au courant de l’actualité du genre.

Khi. : Depuis plusieurs années, de nombreux groupes italiens apparaissent dans des styles différents (DGM, Eldritch, Lacuna Coil, Icycore, Labyrinth…). Pourquoi l’Italie peut-elle nous proposer autant de groupes de qualité ? Disposez-vous de structures spécifiques pour le développement du métal ?

A.S. : Je ne sais pas vraiment. Je trouve que nous avons énormément de musiciens de qualité qui parfois arrivent à monter des groupes pros. Mais, pour ce que je connais du milieu métal sur les dernières années, cela n’arrive pas si souvent. Je ne sais pas trop comment les choses ont évolué : je passe ma vie assis, à composer tout le temps… En tout cas, je connais beaucoup de musiciens qui ne veulent pas se lancer. Quand ils doivent se bouger, quitter leur travail, cela leur fait peur et ils ne se jettent pas à l’eau. Mais je ne saurais vraiment dire : nous passons notre temps à travailler, nous ne suivons pas vraiment ce qui se passe.

Khi. : Avec quels groupes aimeriez-vous tourner ?

A.S. : Je ne sais pas. Nous aimons beaucoup de groupes, mais tourner avec, ce n’est pas la même chose. J’ai fait un live avec Manowar, pour des sets acoustiques. Il y avait une bonne ambiance, c’était vraiment cool. 

Khi. : Partez-vous en tournée ?

A.S. : Rien n’est encore prévu, il faut qu’on en discute. Nous voulons faire une grande tournée dans le monde entier ! Je pense que c’est ce qu’il nous faut, maintenant. On nous accepte plutôt bien à l’heure actuelle, et il y a beaucoup d’endroits où nous aimerions aller ! 

Khi. : Un dernier mot pour vos fans français ?

A.S. : C’est une belle journée à Paris ! Je me souviens de notre dernier concert ici : tout le monde n’avait pas pu rentrer. Alors, j’espère que la prochaine fois, nous aurons une salle plus grande, et je suis impatient de revenir jouer ici, pas seulement à Paris mais dans toute la France. J’espère que nous pourrons revenir avec un spectacle encore plus grand : nous voulons offrir le meilleur concert possible, à tous les niveaux, visuels et autres !

Propos recueillis par Lionel Davoust et Denis Labbé. 

2016-11-02T17:40:53+01:00jeudi 3 novembre 2016|Décibels|4 Commentaires

Quelques notes de continuité sur « Les Dieux sauvages »

Presque fini. Presque.

Presque fini. Presque.

Alors que le premier jet de La Messagère du Ciel (le premier tome des « Dieux sauvages », la GROSSE trilogie de fantasy post-apocalyptique sur laquelle je travaille et dont le premier volume sortira en mai prochain) s’approche de la fin, je dois me rappeler qu’il pourrait être intéressant d’en parler ! Du coup, si vous suivez l’univers avec les autres livres – je le répète, cela n’a rien de nécessaire pour apprécier la trilogie des « Dieux sauvages », cela forme juste une forme de “bonus” – peut-être que les points de continuité suivants pourront vous intéresser :

  • La trilogie se situe dans le royaume de Rhovelle – soit l’ancien Rhovel mentionné dans Port d’Âmes. Plus de 550 ans séparent les deux récits, mais des noms, ou des parties de ceux-ci, devraient être familiers au lecteur attentif ;
  • Toujours en lien avec Port d’Âmes, Mériane, dont le nom est régulièrement invoqué comme une sorte de figure tutélaire, forme un personnage central de La Messagère du Ciel. (Mais qui est-ce donc ? La réponse dans « Les Dieux sauvages ».)
  • Comme je l’ai dit plus haut, la religion weriste de « Quelques grammes d’oubli sur la neige » se trouve développée en grand détail dans « Les Dieux sauvages », avec son histoire et son influence. Une petite partie du récit se déroule d’ailleurs en Mandre. (Cent soixante ans plus tard. Des choses ont, ahem, changé.)
  • Quelques jouets artech impériaux présentés dans La Volonté du Dragon et La Route de la Conquête font évidemment quelques apparitions. Mais ils ont bien changé, eux aussi. La faute à l’Apocalypse, vous comprenez…

Je répète et j’insiste, « Les Dieux sauvages » forment un ensemble narratif parfaitement indépendant comme toujours dans le cas d’Évanégyre. Des petites passerelles se dissimulent juste ici ou là pour le lecteur attentif, qui pourra reconstituer un tableau plus vaste. Mais « Les Dieux sauvages » formera un très bon point d’entrée initial dans l’univers, au même titre que tous les autres récits, livres ou nouvelles ; les passerelles s’étendent dans les deux sens. (La Messagère du Ciel mentionne d’ailleurs deux ou trois petites choses sur Évanégyre qui n’ont encore été mentionnées nulle part pour l’instant…)

2016-11-02T09:31:12+01:00mercredi 2 novembre 2016|À ne pas manquer|4 Commentaires

Procrastination podcast ép. 4 : “C’est pas la taille qui compte”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “C’est pas la taille qui compte“.

Aujourd’hui, Mélanie Fazi, Laurent Genefort et Lionel Davoust parlent de l’aspect le plus visible d’un texte : sa taille ! Quels sont les étalons et catégories professionnels de la longueur d’un récit ? L’édition, et le lectorat, ont-ils des exigences dans ce domaine auxquelles il convient de se conformer ? Quels sont les facteurs dictant la taille d’un texte ?

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:48:41+02:00mardi 1 novembre 2016|Procrastination podcast, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Procrastination podcast ép. 4 : “C’est pas la taille qui compte”

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