À propos de LD

Cet auteur n'a pas encore renseigné de détails.
Jusqu'à présent LD a créé 3180 entrées de blog.

Question : comment apprendre à se corriger ?

Classique, mais toujours de circonstance.

Entre le présent site et Procrastination, il semble que la correction des textes achevés soit l’un des sujets qui pose le plus de problèmes : c’est la question qui revient le plus fréquemment. Comme celle-ci :

Je me demandais si tu avais élaboré quelque part l’acquisition des techniques de correction, au-delà du powerpoint et de ta magistrale MasterClass1 ? Comment recommandes-tu de s’y prendre ? D’abord sur des nouvelles, des petits textes ? En atelier ? … Il me semble que pour apprendre mieux, au début, il est essentiel d’avoir un regard expérimenté qui « corrige la correction » si tu vois ce que je veux dire. Cela me semble essentiel comme « feedback » pour s’améliorer.

Alors, avant toute chose, nous avons un premier épisode de Procrastination qui arrive bientôt là-dessus, et c’est évidemment une question sur laquelle nous reviendrons en détail par la suite. Du coup, ce que je vais dire ici est un peu moins technique, mais me semble tout aussi important (sinon je ne le dirais pas) (j’espère).

On a parlé la semaine dernière d’une hypothèse (intensément débattue en commentaires) sur les difficultés de l’apprentissage de l’écriture, qui peut déjà apporter un élément de réponse, mais au cœur de l’apprentissage de la correction, je pense que réside finalement un jugement esthétique intensément personnel. Écrire et de manière générale créer, c’est trouver le meilleur équilibre possible entre désir personnel et accessibilité – c’est-à-dire, exprimer ce que je souhaite, d’une façon qui puisse être comprise. On voit donc bien que c’est là que les ennuis commencent : « meilleur » devient intensément subjectif, entre l’expression et celui ou celle qui me recevra. À qui m’adressé-je ?

Eh bien, c’est en cela que la réponse, à mon sens, relève d’un jugement esthétique. À savoir : il ne s’agit pas de s’adresser à quelque lecteur idéalisé ou défini précisément selon classe socio-professionnelle et signe astrologique, mais de se fonder en priorité, avec sévérité, sur ses propres exigences. Tout auteur est (on l’espère) un lecteur et il ou elle a des goûts, des sensations littéraires, un parcours (de vie) dans son rapport à la narration qui définit ce qu’il ou elle cherche à faire et qui se trouve appelé, de toute façon, à évoluer. Toute la difficulté, dès lors et dans les premières étapes, consiste à intérioriser ces aspirations de manière à pouvoir juger d’un potentiel écart entre elles (l’idéal, ce que j’ai voulu faire) et le travail réalisé (le manuscrit que je viens de terminer). Je crois qu’il est plus difficile dans l’apprentissage de la correction de cerner et découvrir les problèmes que de les résoudre : en gros, comme souvent dans le domaine créatif, il est plus difficile de comprendre quelle est la question qu’on s’efforce de poser que de la résoudre.

Tout ça c’est bien beau, Davoust, tu mets des mots compliqués et des tas de subordonnées relatives, mais on fait comment ?

En gros, il s’agit d’arriver à creuser suffisamment de distance avec son texte pour se lire soi-même avec un regard neuf capable d’aimer ou pas ce qu’il découvre avec le meilleur recul.

Fort bien, mais justement, ça, on fait comment ?

Aaah, c’est difficile à dire car chaque auteur a un parcours différent. Mais j’ai quelques pistes à proposer et à évaluer (et si ça ne vous plaît pas, pas la peine de venir râler en commentaires, considérez que c’est une leçon intéressante et un point de départ pour trouver ce qui pourra vous plaire, et ça, par contre, venez le partager en commentaires pour les copains qui fonctionnent comme vous).

Laisser travailler le temps. Écrire s’inscrit dans la durée, je le répète tellement ici qu’on pourrait me croire impatient (et on n’aurait pas tellement tort), et donc il me paraît vital de respecter et intégrer la dimension temporelle. À savoir : laisser reposer un travail fini pour arriver à le reprendre avec un regard neuf ne peut se faire qu’en l’oubliant un peu. Mais aussi : accepter qu’un regard d’auteur-lecteur, cela se construit à l’usage, avec le temps, tandis qu’on le forge et qu’on continue à lire avec un éclairage différent, informé par sa propre pratique de l’écriture et son rapport avec elle. En d’autres termes : la correction est une technique qui s’apprend, comme beaucoup de choses dans ce domaine, avec de la persévérance.

Faire des retours sur le travail d’autrui. Le travail de correction, en son cœur, consiste à 1) amener à la conscience un ressenti positif ou négatif sur sa production et 2) verbaliser et en rationaliser la nature de manière à identifier un problème à résoudre. En d’autres termes, se dire : « cette scène est naze parce qu’elle manque de tension narrative ». (À noter, ça n’est pas « je vais corriger le manque de tension narrative de cette scène en rajoutant une attaque de ninjas », car il s’agit d’un troisième temps, de la réponse à la question « que faire pour régler le problème que j’ai identifié » – et probablement le moins intéressant du processus, car le moins difficile au final.) Si le problème consiste à acquérir le recul nécessaire sur sa propre production pour en comprendre les forces et les faiblesses, il vient qu’on peut s’y entraîner plus facilement sur les textes des autres. D’où l’intérêt des cercles de bêta-lecture, par exemple, et la recommandation systématique (mais rarement suivie, tristitude) aux participants d’un atelier d’écriture de conserver le contact et de s’entraider. En apprenant à verbaliser le ressenti sur le texte de quelqu’un d’autre et à le faire avec bienveillance, on peut acquérir du recul pour le faire chez soi. Bien des auteurs ont ainsi occupé des fonctions éditoriales plus ou moins poussées (ne serait-ce que dans le fanzinat) qui, je pense, ne peut qu’avoir servi leur travail de création, même si ça n’était pas du tout le but. (En même temps, tout dans la vie sert le travail de création. Sauf Facebook.)

Trouver un ange gardien qui aide à vous dessiller les yeux. Pour répondre précisément à une formule de la question posée, « corriger la correction » ne me paraît pas nécessairement pertinent (on corrige ce qu’on sent, et on sent tous des choses différentes), cependant, avoir un (ou plusieurs) bêta-lecteurs, peut-être des auteurs un peu plus expérimentés que soi2, prêts à entrer dans le détail de la mécanique d’un paragraphe, d’une intrigue, et surtout, surtout à expliquer en détail les raisons de leur ressenti, sont des alliés précieux pour acquérir ce recul soi-même. En pointant des problèmes, ils indiquent – c’est capital – là où il y a un écart entre l’intention et la réalisation. Peu importent, en général, les solutions qu’ils proposent : ce que l’on veut, c’est comprendre là où l’on n’a pas été compris, où l’on s’est montré maladroit, ennuyeux, etc. Il me faut mettre l’accent sur le fait qu’un regard extérieur n’a pas nécessairement raison, et c’est pour cela qu’il est vital au bêta-lecteur de détailler le pourquoi de son ressenti, et de le ou la connaître pour juger de la validité du retour proposé. Si un lecteur féru d’action s’ennuie en lisant une scène sentimentale, ce n’est pas forcément qu’elle est ratée, ce peut être ses goûts ; en revanche, le même lecteur qui se trouverait happé par le même passage représente un indicateur assez certain qu’on a réussi son coup.

On en reparlera dans l’épisode correspondant de Procrastination, mais je voudrais insister sur un point : la correction, bien davantage que l’écriture en soi, est une technique, un savoir-faire qui s’acquiert et que l’on cerne à peu près au bout d’un temps. La création, le débroussaillage de l’espace vierge de la page (ou de la partition, ou de la toile) comporte toujours une part d’aléatoire (c’est bien pour cela que c’est de la création), alors qu’un regard se forme et se renforce avec le temps (même s’il évolue). La correction représente peut-être une part impressionnante du travail, mais c’est une part qui se maîtrise bien plus aisément que le reste. Courage, donc : à force d’en faire, viendra un moment où la vision s’affinera, je le crois beaucoup.

  1. Je jure qu’évidemment ce n’est pas moi qui le dis – mais merci, et pour en juger, ledit PowerPoint est disponible ici.
  2. Avant que la question ne soit posée, je suis navré mais je dois rappeler que je ne peux pas occuper ce rôle.
2019-06-04T20:21:36+02:00mardi 13 février 2018|Best Of, Technique d'écriture|11 Commentaires

La Messagère du Ciel sur le podium du top 10 2017 d’Elbakin.net !

Je suis vraiment très heureux et honoré de l’attention que reçoit La Messagère du Ciel : après, notamment, le prix Elbakin.net 2017 en catégorie roman francophone, le livre se trouve cité de nouveau parmi le top 10 des rédacteurs sur l’année – et ce qui pour moi est simplement incroyable, c’est qu’il se trouve juste derrière… la saison 7 de Game of Thrones. Rien que ça. Un grand merci renouvellé, Elbakin.net, de prêter votre attention à mon travail !  

Pour découvrir le palmarès global ainsi que les choix de chaque rédacteur et rédactrice, rendez-vous sur cette page ; il y a des dizaines de choses fantastiques à découvrir dans le genre ! 

2018-02-08T06:11:57+01:00lundi 12 février 2018|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La Messagère du Ciel sur le podium du top 10 2017 d’Elbakin.net !

Réalités augmentées, lectures interactives, diffusion numérique… le livre de demain ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Autre café littéraire que je n’avais pas eu la possibilité de proposer, sur un thème voisin de mardi dernier, cette fois sur les réalités et livres augmentés, la diffusion à travers le numérique… Ce débat des Imaginales 2017 a été animé par Sylvie Miller, avec Jean-Claude Dunyach et moi-même.

Il est disponible librement sur le site d’ActuSF, en écoute dans le navigateur ou téléchargeable sur cette page.

2018-01-28T15:33:36+01:00jeudi 8 février 2018|Entretiens|Commentaires fermés sur Réalités augmentées, lectures interactives, diffusion numérique… le livre de demain ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Blogueurs, twittos, fans de réseaux sociaux : Parler des livres autrement ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Ainsi que j’en ai parlé quant à la petite réorganisation du blog, j’ai déporté les chroniques sur les réseaux sociaux seuls et cela me laisse donc le loisir de rattraper des choses que je dois poster depuis des mois… et parmi celles-ci, il y a quelques entretiens et cafés littéraires captés en festival. Notamment celui-ci où, ça tombe bien, on parle de réseaux sociaux dans le cadre des livres aux Imaginales 2017, avec Samantha Bailly, animé par Christophe de Jerphanion.

La captation est réalisée par ActuSF, et le débat peut être écouté ou téléchargé librement sur cette page.

2018-01-28T15:18:57+01:00mardi 6 février 2018|Entretiens|1 Commentaire

Pourquoi l’apprentissage de l’écriture est-il si long ?

Car quoi de mieux que travailler à flanc de rocher avec une torsion lombaire. (Par Matthew Payne)

Juste une petite réflexion aléatoire que je me suis faite lors d’un atelier d’écriture : l’apprentissage de l’écriture m’a toujours paru plus long, peut-être plus laborieux même, que celui d’autres arts – le dessin par exemple et, pour ce que je connais le mieux, la musique. Il est raisonnablement facile de mesurer les progrès dans la découverte d’un instrument, par exemple, des premiers pains à la compétence suffisante pour, mettons, jouer avec des copains dans un bar et que ça tienne la route (sans devenir Motörhead pour autant, on est d’accord). L’écriture n’a pas réellement, me semble-t-il, cette gradation facile à suivre – des premières envies aux premières publications professionnelles, qui conduiront à suffisamment de maîtrise pour publier régulièrement et devenir Motörhead. (Owi.)

Alors bien sûr, on ne peut comparer les grammaires narratives et quand on s’y risque, cela nécessite la plus grande prudence. Certaines difficultés ou lenteurs dans l’apprentissage de l’écriture sont liées tout bêtement à la forme de l’art : la pratique de l’écriture est davantage inscrite dans la durée que pour toute autre, dans ses dimension de création ou comme de réception. Mais, et c’est là où je voulais en venir, il me semble que les difficultés fondamentales inhérentes à l’écriture sont doubles :

Il est difficile d’acquérir le recul nécessaire à l’autocritique. Quand on apprend la musique, il est assez facile de s’entendre jouer faux ou hors rythme, ou de s’enregistrer pour s’en rendre compte a posteriori ; en d’autres termes, la différence entre la référence et l’exécution est assez transparente. (Peut-être moins pour la composition originale, mais il est a minima – c’est la journée des locutions latines – aisé d’évaluer la qualité de l’exécution.) Dans l’écriture, cela me paraît beaucoup plus difficile. Il y a ce que l’on veut dire, ce que l’on a dit, et juger d’un potentiel écart entre l’idéal et l’exécution est évidemment possible (c’est ce que font tous les pros quand ils se relisent), mais c’est l’apprentissage d’un recul et d’une critique d’un texte qui n’est pas nécessairement immédiate (alors qu’entendre un pain, ça fait tout de suite grimacer la majorité des gens, à commencer par l’exécutant). Mais surtout :

Il est difficile de découper en compétences distinctes la pratique de la narration, contrairement aux autres arts. Si je veux apprendre la musique, je peux travailler les gammes, l’harmonie, entraîner mon oreille, répéter un passage difficile jusqu’à la perfection, ce qui m’aidera pour d’autres passages difficiles, etc. De même pour un art pictural – je peux travailler l’architecture, l’anatomie, le paysage par croquis. Dans l’écriture, c’est beaucoup plus difficile. Parce qu’un récit narratif me semble un tel entremêlement de compétences difficiles séparables : une bonne scène va faire intervenir l’adéquation du style, le sens du rythme, les dialogues, l’inventivité scénaristique, la mise en scène des personnages, la description… Et que, si l’on peut dresser un croquis convaincant de monument à titre d’exercice, il me paraît plus difficile de travailler en isolation le dialogue sans personnages, le sens du rythme sans scène pour le porter, la description sans contexte narratif qui lui donne son utilité, etc. Je ne dis pas que c’est impossible, juste que c’est beaucoup moins intuitif d’y parvenir, et que cela me paraît bien plus artificiel que le travail des gammes ou des croquis qui sont, eux, des parts naturelles de la musique et du dessin.

C’est évidemment possible de parvenir à cet apprentissage, mais cela me semble nécessiter une patience et une introspection peut-être plus prononcées que dans les autres pratiques, et c’est aussi, peut-être, ce qui peut rendre cet apprentissage un peu ingrat, et expliquer pourquoi, pendant longtemps, on peut avoir la sensation de ne pas avancer – ou ne pas comprendre pourquoi les magazines et anthologies refusent les textes que l’on envoie les uns après les autres. Cela cache peut-être aussi pourquoi le conseil premier que donnent la plupart des écrivains revient à une variation sur la persévérance (voir la règle première de Robert Heinlein) ; et pourquoi certains, à l’extrémité du spectre, soutiennent qu’au fond, ça ne s’enseigne pas. Il y a indéniablement une part d’alchimie personnelle, comme dans toute pratique créatrice, qui consiste à ce que chacun unisse ces différentes compétences au service de son projet et de son sens de l’esthétique ; mais ces parts peuvent évidemment être enseignées. En revanche, leur intégration est beaucoup plus personnelle et moins facile à baliser qu’ailleurs, et je pense parfois que c’est cette capacité à intégrer ces parties d’une manière individuelle au service d’un projet et d’une vision que l’on appelle, faute de meilleur terme, le « talent ». Mais, si on le définit sous cette forme, on pourrait arguer qu’il s’enseigne aussi.

Ce qui entraîne bien trop loin pour un article qui devait à la base tenir plutôt de la réflexion notée sur un coin de table.

2019-06-04T20:21:28+02:00lundi 5 février 2018|Best Of, Technique d'écriture|23 Commentaires

Procrastination podcast S02E10 : « Motifs et reprises »

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Motifs et reprises« .

La culture du « remix » concerne-t-elle la littérature alors que quantité de figures connues des genres (zombie, vampire…) se trouvent réutilisés sous des approches différentes ? Comment être original dans ce cas de figure ? Mélanie propose l’hypothèse que tout a peut-être été écrit, tandis que Laurent sépare à ce titre le contenu purement narratif du contenu mythique et psychologique. Lionel rapproche cela de la différence entre thème et traitement (et s’obstine aussi à employer dans cet épisode un mot qui n’existe pas en français, commonalité).

Références citées :
– Crash !, J. G. Ballard
– « Neige, verre et pommes », Neil Gaiman
– Kaamelott, série télévisée
– Les Cygnes sauvages, Hans Christian Andersen
– Ginger Snaps, film
– Dans les veines, Je suis ton ombre, Morgane Cassarieu

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:47:10+02:00jeudi 1 février 2018|Procrastination podcast, Technique d'écriture|8 Commentaires

Un jeu de game jam en accès gratuit et de la musique d’ascenseur

Le week-end dernier se tenait la Global Game Jam : une game jam, c’est de la confiture de jeu, c’est-à-dire que c’est un défi visant à créer, par équipes, un jeu vidéo en 48h sur thème imposé. Et celle-ci était globale, signifiant que le monde entier y participait – des centaines d’équipes planchant ensemble à travers les fuseaux horaires pour expérimenter avec des concepts un peu fous dans une fenêtre de temps extrêmement réduite. Le thème cette année était : transmission.

C’est là que j’étais ce week-end, pour ma part à faire du sound design et de la musique d’ascenseur pour une équipe où figuraient entre autres copains les deux développeurs de Ballistic Frogs (avec qui nous avons créé Psycho Starship Rampage), et il en est sorti ça :

PneuMadness vous plonge dans le merveilleux monde des bureaux des années 50, où le courriel n’existait pas et l’on s’envoyait des messages et documents par réseau pneumatique. Les employés viennent travailler peu à peu et leurs bureaux s’allument en conséquence, et le joueur doit les relier avec des pièces imposées par l’administration avant que trop de messages ne soient perdus.

J’ai ainsi pu m’essayer au monde merveilleux de la musique d’ascenseur et il en est sorti, heu, cette chose, construite en 1h30 maximum, entièrement conçue pour sonner horrible et vous rentrer dans la tête, comme toute bonne musique d’ascenseur :

Le jeu est téléchargeable entièrement gratuitement, « en l’état » – c’est-à-dire avec son niveau de difficulté particulièrement relevé, on n’a pas eu le temps de l’équilibrer, mais ça nous semble rigolo quand même pour une petite pause – sur cette page

2018-01-30T08:38:27+01:00mercredi 31 janvier 2018|Alias Wildphinn|2 Commentaires

Scrivener sur iOS : on vit quand même une époque chouette

Scrivener, c’est le pape des logiciels d’écriture, le (Lionel) messie systématiquement recommandé outre-Atlantique qui a changé la vie de plus d’un auteur, y compris ton humble serviteur, auguste lectorat ; si j’arrive à écrire « Les Dieux sauvages » à la vitesse où je le fais, c’est en grande partie parce que Scrivener me donne une vision de haut niveau sur mon travail et mes intentions, ce que je n’aurais pas en déroulant mon récit dans les tranchées de Microsoft Word. Si tu traînes depuis longtemps dans ce lieu de perdition, tu sais le bien que j’en pense, mais je n’ai pas parlé d’une de ses déclinaisons encore plus magique : son existence mobile, sur iOS (iPhone et iPad).

Pour faire simple, si, des années plus tôt, l’existence de Scrivener sur Mac uniquement valait pour beaucoup d’auteurs une fidélité inconditionnelle à la plate-forme d’Apple, à nouveau, son exclusivité actuelle au système mobile de celle-ci1 représente à mon sens pour un auteur un fort argument pour l’adoption de l’écosystème (et pas seulement pour aller frimer au Starbucks).

Scrivener sur iOS est, pour le dire simplement, un tour de force. J’avais quelques méfiances au début car la synchronisation avec le nuage ne me semblait pas fonctionner correctement mais les bugs ont été lissés depuis longtemps et je m’en sers aujourd’hui sans méfiance aucune sur l’ensemble de « Les Dieux sauvages » – soit un projet pesant un demi-Go à vue de nez. Et ce, sur mon téléphone et mon iPad, de manière transparente dès lors que j’ai eu une goutte de réseau à un moment pour faire une synchronisation (laquelle prend une ou deux minutes au maximum). Il y a quelque chose de vraiment magique, je trouve, à pouvoir sortir son terminal ultra-léger et retrouver l’ensemble de son épaisse série, sans avoir besoin de démarrer un ordinateur (même un petit MacBook léger) et d’avoir la place de le poser.

Scrivener sur iOS est un portage quasiment identique de la version bureau – et c’est ça qui est vraiment fort. L’interface a vraiment été pensée pour un terminal mobile et il est étonnamment facile de se déplacer dans un projet complexe, de naviguer dans ses notes, et bien sûr d’écrire – le cloisonnement entre apps sous iOS se prête particulièrement bien à l’écriture sans distraction. Ajoutez à cela l’existence d’Antidote sous iOS également et un iPad, même un iPhone, devient un véritable studio d’écriture professionnel disponible à tout moment. J’ai expliqué que je touche mon manuscrit tous les jours – il m’est arrivé, lors d’un festival particulièrement intense, de le faire dans un trajet d’ascenseur, qui m’a suffi à noter une phrase : l’objectif que je m’étais fixé était rempli. Pour ce qui est des outils, je trouve que c’est quand même une époque de rêve pour être auteur.

C’est simple, la seule fonctionnalité que j’emploie beaucoup de la version de bureau qui me manque est les instantanés (snapshots) – je n’ai rien vu d’autre qui manque réellement à l’appel. Bien sûr, le support de TextExpander me manque aussi, et le Smart Keyboard de l’iPad Pro ne vaut pas un bon clavier de bureau (ni même celui des nouveaux MacBook Pro, faisant partie des rares cinglés à adorer ce clavier), on ne peut pas avoir deux documents côte à côte mais Literature and Latte – les éditeurs – ont pris beaucoup de temps pour sortir cette version et on peut être certain qu’ils suivront l’application et continueront à la développer. Surtout avec la sortie récente de Scrivener 3, que je n’ai honnêtement pas encore eu le temps de fouiller en profondeur.

Bref, si vous avez un mode de vie un peu mobile (et par là, j’entends plus de 30 minutes de transports quotidiens ou des déplacements réguliers), un terminal iOS et la volonté de rentabiliser ce temps potentiellement perdu, je pense que cette version peut déverrouiller la créativité et des fenêtres d’écriture au moment où l’envie frappe. Et si vous êtes un auteur assidu qui passez votre temps en déplacement ou entre plusieurs sites, cela peut totalement valoir le coup de s’acheter un iPad (on peut synchroniser les projets entre iOS, Windows et macOS) pour écrire avec un maximum de liberté.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

  1. Il existe toutefois des moyens de synchroniser Scrivener avec Android.
2019-06-04T20:21:15+02:00mardi 30 janvier 2018|Best Of, Technique d'écriture|1 Commentaire
Aller en haut