À propos de LD

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De la condition des auteurs (et de celui-ci en particulier) : Plumorama

Le chouette site What About a Dragon ? (avec une des meilleures taglines du monde : « existence in progress ») s’est lancé dans un projet un peu fou : réaliser une cinquantaine d’entretiens d’auteurs sur leurs conditions de travail, leur approche du métier, leurs doutes, difficultés éventuelles…

Les conclusions de ce travail se trouvent ici avec des liens vers les entretiens individuels ; si vous lisez un tant soit peu d’imaginaire francophone, votre favori s’y trouve probablement.

Je remercie Eacide de m’avoir proposé d’intervenir également, et je suis très fier de l’avoir fait « pouffer de manière incontrôlable » (parce que c’est ça, le professionnalisme, coco).

WAAD : Récemment, on entend beaucoup parler du syndrome de l’imposteur. Pour résumer, il s’agit du sentiment d’illégitimité que peut avoir un artiste vis-à-vis de ses pairs et de son art lui-même. Est-ce que ça vous parle ?

LD : Grave.

Pour lire mon humble entretien, c’est ici.

2018-01-26T10:16:03+01:00lundi 29 janvier 2018|Entretiens|10 Commentaires

Un nouvelliste d’exception disponible en français : L’Opéra des serrures, par Bruce Holland Rogers

Toujours un peu difficile de vanter ainsi un ouvrage dont on a fait la traduction, mais je le pense – c’est d’ailleurs pour cela que je me suis retrouvé à piloter ce projet (c’est donc que j’y crois). Bruce Holland Rogers est un nouvelliste d’exception, souvent à la frontière entre le réel et l’imaginaire, dans une mouvance rappelant les grands maîtres du réalisme magique, et surtout, il est capable d’évoquer dans des textes de quelques pages la force d’un haiku, d’une chanson et d’un coup de poing. Il y a quelques années, je m’occupais de traduire ses nouvelles pour un service d’abonnement (qu’honnêtement, je n’ai jamais réussi à vraiment faire décoller en France) ; il était vraiment dommage que ces textes disparaissent dans l’oubli, et L’Opéra des serrures les rassemble ainsi qu’un bon nombre d’inédits. Si vous êtes venu.e à une représentation des Deep Ones, le texte « Traverser la frontière », dont on me demande souvent la référence, est de Bruce1.

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L’Opéra des serrures, c’est quarante textes dont beaucoup sont des « shorts shorts » soit des nouvelles très courtes, quelques pages au plus, qui couvrent l’imaginaire, mais aussi la littérature générale, l’étrange, toujours avec une capacité unique à établir un lien avec le lecteur à travers la communauté de l’expérience humaine. Avec en plus deux copieuses préfaces et un entretien réalisé par votre humble serviteur où se trouve, pour moi, la meilleure définition du métier d’écrivain que j’aie lue, donnée par Bruce :

La technique artistique relève d’une connaissance suffisante de l’histoire pour […] se concentrer sur le lecteur et manipuler adroitement son esprit.

Je remercie également les éditions Rivière Blanche d’avoir accepté de porter un projet un peu dingue et pour la direction littéraire ; le livre est actuellement disponible chez tous les bons libraires, ainsi qu’en ligne, directement sur le site de l’éditeur, ici, là.

  1. Il ne figure cependant pas dans le livre qui est une traduction du recueil américain Keyhole Opera.
2018-08-23T09:42:44+02:00jeudi 25 janvier 2018|À ne pas manquer|6 Commentaires

Comment se choisit une couverture de livre ?

C’est une petite question en passant sur l’édition qu’on m’a posée, et qui revient finalement assez souvent. Comment se choisit une couverture de roman, l’auteur a-t-il son mot à dire, dans quelle mesure ? Qui a le dernier mot (Jean-Pierre) ?

De manière générale – à travers tous les contrats que j’ai lus et toutes les expériences que j’ai pu avoir – c’est l’éditeur qui a le dernier mot, c’est même inscrit dans un contrat standard : l’éditeur choisit les éléments de commercialisation (prix, format, grammage du papier, et cela va jusqu’à la couverture). C’est logique. La couverture est bien sûr un élément artistique, mais c’est aussi un élément de communication et donc de commercialisation – et s’il connaît bien son métier, il sait comment présenter (ou, plus exactement, confier à un illustrateur et/ou un graphiste) le livre de manière à susciter l’intérêt du lectorat visé (lequel, dans ton cas, est auguste, c’est établi de longue date). Et, notamment, il le sait mieux que l’auteur (dont ce n’est pas le métier). L’expérience tend à prouver par ailleurs qu’un auteur n’est pas toujours le meilleur ambassadeur de son projet, et ce qu’il a voulu y mettre ne correspond pas nécessairement à ce qu’il est le plus pertinent de mettre en valeur, voire, ce qu’il n’est possible de mettre en valeur tout court (« J’aimerais bien que ma couverture mette en avant une profonde tristesse née du mal de vivre. » « Ça se met pas en page, ça, monsieur Baudelaire, vous êtes un peu chiant. »)

Après, ça, c’est la théorie, dans les faits, l’auteur est très fréquemment consulté, voire fortement sollicité pour la construction de l’ambiance graphique. Logique aussi, c’est quand même lui qui connaît son univers, et évidemment, tout le monde a intérêt à ce que l’illustration colle au plus près des intentions de l’auteur et que tout le monde soit content (je le dis fréquemment et je le répète, contrairement à la légende, les relations dans l’édition ne sont pas nécessairement emprises de rapports de force, du moins pas quand on travaille en bonne intelligence). Il arrive très fréquemment qu’on lui transmette des croquis préparatoires pour savoir si la direction convient à l’ambiance, à ce qu’il imagine, s’il y un détail ou deux à ajuster, et c’est là qu’il doit aussi faire preuve de professionnalisme – il ne s’agit pas de représenter à la lettre l’univers ou le récit mais de les magnifier pour parler à l’imagination d’un possible lecteur que le livre intéresserait. C’est, en un sens, la première adaptation du roman, et je considère, pour ma part, qu’il faut grandement laisser l’artiste s’exprimer – c’est son métier de faire de belles images et je lui fais confiance. Il m’arrive de signaler parfois un ou deux détails de forme pour que cela colle mieux à l’univers (de mémoire, par exemple, j’ai demandé à ce qu’on retire les canons de chasse – à l’avant – sur les cuirassés impériaux de La Volonté du Dragon car, pour des raisons qui seront assez vite mises en valeur, c’est une mauvaise idée).

Couv. Alain Brion

Ce qui arrive fréquemment et que j’ai toujours fait pour mes romans, c’est que l’éditeur demande à l’auteur un petit dossier d’inspirations et de passages signifiants à remettre à l’illustrateur pour l’aider à cerner dans quelle direction partir. Les illustrateurs ont rarement le loisir de lire les livres ; ils sont extrêmement sollicités et travaillent bien plus vite que les écrivains, donc il convient de leur faciliter la vie. Par exemple, de mémoire récente, j’ai transmis à Critic pour Alain Brion (qui illustre magnifiquement « Les Dieux sauvages ») un descriptif assez détaillé de Loered dans Le Verrou du Fleuve, avec quelques plans, ambiances et références géographiques et architecturales (que j’ai de toute façon dans mes notes), ce qui a abouti au splendide résultat ci-contre.

Donc, c’est un travail de collaboration, où l’auteur agit comme consultant estimé – il fournit la matière à l’illustrateur, mais en cas de litige, c’est l’éditeur qui a le dernier mot. Pour ma part, je trouve cela très bien : à chacun son métier. Et j’ai toujours été magnifiquement gâté par mes illustrateurs, qui semblent à chaque fois ouvrir ma tête et en sortir les images que je m’efforce de décrire avec de seuls mots, et je les en remercie à nouveau !

2019-06-04T20:21:00+02:00mercredi 24 janvier 2018|Best Of, Le monde du livre|5 Commentaires

Expériences en temps réel, bilan 2017

Oooh, un article de bilan, voilà longtemps qu’il n’y en avait pas eu. Mais il me semble que ce pourrait être utile, surtout qu’un blog et un site sont appelés à constamment évoluer avec les usages, avec les envies, avec les demandes, aussi. Et, tout les deux ou trois ans au moins, je pense qu’il est judicieux de regarder un peu le chemin parcouru, ce qui semble s’ouvrir devant soi pour éventuellement infléchir une trajectoire. Et puis aussi ouvrir la discussion avec toi, auguste lectorat, pour voir si on se rejoint à peu près.

Résumé des épisodes précédents

Ce blog existe depuis la fin de l’année 2009 (soit l’ère secondaire en termes Internet) ; le site en lui-même est plus ancien, mais ne présentait guère d’intérêt. Faisons-nous donc peur en voyant comment ouh, c’était moche :

Comment ouh, c’était moche.

Le blog est passé par MySpace (eh ouais) puis Over-blog avant de finir définitivement ici et se joindre au site proprement dit. En 2012, pendant mon volontariat dans les Hébrides, je décide de tenter l’expérience de proposer quelque chose de nouveau (article, interview, chronique) chaque jour ouvrable et, à l’exception des périodes de déconnexion pendant les fêtes et d’une poignée de jours, j’ai tenu parole.

La fréquentation a augmenté régulièrement au fil de ces neuf années, pour arriver actuellement à une moyenne de 10 000 visites par mois, pour 136 000 visites en 2017.

Ces stats ne sont pas là pour me gargariser (on pourrait parler des humbles débuts ou des semi-échecs d’autres expériences que j’ai pu tenter), mais pour cerner un objectif qui a toujours été important pour moi : me faire plaisir sur cette plate-forme mais quand même offrir du contenu susceptible d’intéresser du monde – c’est la métaphore du bar. Je suis content de voir que j’y arrive à peu près, et surtout de manière stable, au lieu de faire du clickbait pour justifier ma présence. Merci à vous toutes et tous de votre fidélité, de vos interactions, de vos retours !

Au fil des ans, j’ai évidemment beaucoup appris, mais la plus importante leçon, je crois, a consisté à trouver comment m’exprimer dans un tel espace. Une expérience qui était partie à la base pour être purement ludique s’est transformée (à ma grande surprise) en un média important pour communiquer tous ensemble, et comme toutes les belles histoires, il y a là une part de coïncidences. Il m’a fallu trouver des ajustements, il y a certains articles dans les archives dont je ne suis pas entièrement fier avec le recul, mais on change en bientôt dix ans, comme écrivain bien sûr, comme être humain aussi, et je n’ai jamais prétendu offrir au monde une façade lisse et parfaite. Un des trucs que j’ai pigé, c’est qu’on n’est ni lisse, ni parfait, jamais, que c’est épuisant d’essayer – que le seul objectif consiste à apprendre pour s’efforcer d’être meilleur demain qu’hier, mais on peut aussi avoir de la tendresse pour hier, car on ne savait pas ce qu’on sait aujourd’hui. Certaines conneries que j’ai pu dire avec le recul figurent toujours dans les archives, elles sont le reflet d’une époque, je ne vais pas réécrire l’histoire; je me suis efforcé de faire amende honorable le cas échéant (et souvent c’est en commentaires).

J’ai aussi pas mal recentré le blog vers les questions d’écriture, de productivité, de technique. À la fois parce que ce sont les sujets qui m’occupent vraiment beaucoup en ce moment, donc mécaniquement cela se reflète ici, mais aussi parce que j’en ai un peu saturé de descendre dans l’arène d’Internet et de me prêter à l’exercice du billet d’humeur. Il y en a et y en aura toujours (j’aurai toujours un côté rageux et j’assume, je l’aime, mon côté rageux), mais ces temps-ci, je voudrais porter une parole plus « positive », en création et dans l’optique d’ajouter de la valeur, plutôt qu’en contradiction et en révolte. Attention, la contradiction et la révolte ont éminemment leur place, et elles sont nécessaires dans le monde ; je dis juste que, pour ma part, j’en ai eu à un moment ras-le-bol de voir mes paroles « travesties par des gueux pour exciter des sots » (gloire à Rudyard Kipling pour cette parole des plus sages). Je me sens moins dans la confrontation et davantage dans la construction – mais, encore une fois, c’est mon rapport au monde à ce moment-là ; peut-être qu’à soixante-dix ans, je braquerai des lances à incendies sur ces sales jeunes qui viendront fumer de l’herbe sur ma pelouse.

Parfois, on se demande où un photographe a eu l’idée d’une photo.

Bon, alors déjà, ça suppose qu’un jour, j’aurai une pelouse.

Les limites actuelles et là où l’on va aller

On grandit, en neuf ans, on évolue comme auteur, et je suis très heureux, touché et reconnaissant de voir les livres trouver leur public, certaines initiatives s’installer dans la durée. Merci ! 

Forcément, cela implique quelques changements de fonctionnement. Notamment, il y a dans le site et le blog actuels des trucs qui commencent à coincer voire à être ridicules, dont j’ai conscience, et qu’il va falloir changer – ce sur quoi je n’ai pas toujours des idées très arrêtées, mais discutons, justement.

La revue de presse. C’est probablement le truc le plus absurde à l’heure actuelle. J’ai toujours tenu à relayer, au moins sur les réseaux sociaux, les articles intéressants sur mon boulot qui parviennent à ma connaissance, mais j’ai toujours pris soin de ne pas non plus submerger le monde avec ; un blog / réseau social, c’est comme une pizza, faut un subtil équilibre des saveurs. Clairement, la formule actuelle est devenue ridicule – j’ai toujours douze (vraiment douze) articles de retard dont certains remontent à six mois. Il faut que je sois plus réactif là-dessus. Action : Cela veut dire que ces informations doivent sortir du programme de publication du blog, ce qui m’amène à…

Périodicité et sujets du blog. L’approche ici est tellement poussiéreuse que j’ai une crise d’éternuements chaque fois que je m’en approche : la liste des thèmes est vieille comme mes robes, et ne reflète plus l’équilibre du contenu (sans parler qu’elle est un peu absconse). Surtout, l’idée de proposer quelque chose de nouveau chaque jour ouvrable a probablement atteint ses limites (voir la revue de presse ci-dessus). Cela me jette depuis quelque temps dans l’impératif de proposer quelque chose à tout prix et je peine à mêler les articles sur l’actualité des bouquins (car il faut bien les relayer un peu aussi, c’est mon boulot) de manière harmonieuse avec les articles plus didactiques sur l’écriture. Action : je vais probablement m’astreindre à un, deux articles de qualité dans la semaine (pas forcément sur l’écriture, mais souvent, bien sûr), et le reste à l’avenant en fonction de l’actualité du moment. Cela signifiera qu’il pourra peut-être y avoir un ou deux jours ouvrables dans la semaine sans rien… mais ce sera déporté sur les réseaux sociaux. C’est surtout là que j’ai besoin de ton retour, auguste lectorat : est-ce une haute trahison passible de pendaison ? Tu me dis. 

La newsletter. Là aussi, c’est pas terrible. Une liste pour les infos, une liste pour le blog, on peut être sur l’une et pas l’autre, mais pas l’inverse… Sur ce point, j’ai des idées assez abouties. En gros, faut simplifier tout ça dans les grandes largeurs. J’en reparlerai dès que j’aurai trois secondes pour mettre les idées à plat et les proposer dans un article à part.

Le site actuel et ses problèmes. Nous sommes à la v8 de ce site et j’aimerais qu’il tienne jusqu’à la fin de « Les Dieux sauvages », mais je crains que ça ne soit pas possible. La base technique sur laquelle je l’ai construite est un peu bancale et plus le temps passe, plus il fait vieillot par rapport aux standards actuels du web. Je n’aime pas ces énormes bannières qui bouffent tout l’espace, mais je crains qu’il faille y passer, surtout en une ère de navigation principalement mobile – c’est pour l’intérêt de la clarté, et c’est bien, la clarté. Il y a de petits bugs dans tous les coins qui montrent les limites de ce que j’ai voulu faire, les portails sur les univers sont repoussés depuis une éternité, bref – ça a besoin d’un vraie période de travaux de fond. Un site d’auteur en 2018 avec plusieurs livres, deux univers, une grosse bibliothèque d’articles sur l’écriture n’a rien à voir avec un site de nouvelliste en 2009, et je paie le prix de l’existant ; si je veux continuer à proposer une information qui soit pertinente, et utile à ceux et celles qui me font le plaisir de venir se balader ici, à un moment, va falloir fermer le bar et péter un ou deux murs. Action : C’est en cours de réflexion, j’ai une jolie carte heuristique qui s’étoffe peu à peu, mais pour l’instant, je n’ai pas le temps1. Mais ceci explique pourquoi certains petits bugs ne sont pas corrigés depuis longtemps – ça ne sert à rien de refaire le dessus du comptoir si on refait tout dans six mois de toute manière.

N’hésitez pas à donner votre avis

En général, écrire cette phrase est un moyen très sûr de voir deux commentaires se battre en duel et de passer pour un gros égocentrique qui est persuadé d’avoir intéressé du monde, mais peu importe, la démarche est sincère : à mesure que je réfléchis à comment amener cet endroit d’une manière qui intéresse tout le monde (vous et moi), autant que j’essaie un peu de savoir ce que je peux faire de mieux. J’ai toujours dit que le blog est aussi pour moi une manière de payer ma dette karmique et de partager, d’expérimenter sur ce que j’ai pu apprendre, mais si je paie cette dette en emprunts russes parce que le média qui la porte est mal fichu, c’est un brin idiot.

Donc, s’il y a des choses que vous voulez voir changer, mieux fichues, des protestations ou des envies sur la manière dont ça (ne) marche (pas), c’est totalement bienvenu. (Ne vous ennuyez juste pas avec les bugs ponctuels du site actuel, puisqu’il va certainement évoluer.)

Merci !

  1. J’avoue que je temporise un peu aussi jusqu’à la release de Gutenberg dans WordPress 4, ça risque de changer pas mal de choses. Si vous n’avez pas compris cette phrase, rassurez-vous, c’est pour ça qu’elle était en note de bas de page.
2018-01-21T23:41:18+01:00lundi 22 janvier 2018|Journal|13 Commentaires

« La Fin de l’histoire », nouvelle d’Évanégyre, en podcast gratuit sur Coliopod

Les adaptations et déclinaisons de textes et d’univers sont toujours pour moi une expérience fascinante et empreinte d’humilité : c’est à la fois un ravissement et un honneur de voir comment d’autres artistes peuvent s’emparer d’un univers ou d’une nouvelle.

Et j’ai été immensément gâté par les voix d’Aurore Jecker et Cédric Simon, qui ont magnifiquement donné vie à « La Fin de l’histoire », et que je remercie ! Cette nouvelle originellement parue dans le premier numéro de l’hélas défunte revue Mythologica et reprise dans La Route de la Conquête est en effet disponible à présent en podcast (ou baladodiffusion), grâce à Coliopod, Cédric Jeanneret et tous ses soutiens, que je remercie également.

« La Fin de l’histoire » se déroule dans l’univers d’Évanégyre; un monde de Fantasy mâtiné de Steampunk que Lionel Davoust construit récits après récits et dont l’histoire d’étant sur plusieurs grandes époques. La nouvelle ici présentée se déroule durant l’époque impériale où un puissant Empire, utilisant la magie comme technologie, tente de réunifier, par la conquête et/ou l’assimilation, l’ensemble du monde. La rencontre avec d’autres civilisations ne se passe évidement pas toujours comme le souhaite ou l’espère l’Empire….

Ce texte est entièrement indépendant des autres récits se déroulant dans cet univers. Cependant, j’attire tout particulièrement votre attention dessus si vous l’avez découvert avec La Messagère du Ciel ou Port d’Âmes : il se déroule à l’époque de l’Empire d’Asreth(ia) et relate ce qui se passait à travers les yeux de ceux qui l’ont vécue.

Rendez-vous sur cette page, ou votre agrégateur de podcasts préféré, pour retrouver le texte. J’espère que vous serez transporté comme je l’ai été par les comédiens, et bonne écoute !

 

2018-03-13T16:19:08+01:00jeudi 18 janvier 2018|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur « La Fin de l’histoire », nouvelle d’Évanégyre, en podcast gratuit sur Coliopod

Le Verrou du Fleuve sort le 15 mars ! Découvrez l’illustration et la quatrième de couverture

C’est la bonne ! Encore merci, auguste lectorat, pour cette patience et cette bienveillance (voire cet enthousiasme !) en 2017 tandis que j’annonçais que « Les Dieux sauvages » prenaient un livre de plus, et que le tome 2 allait prendre quelques mois de retard.

Mais nous y sommes : Le Verrou du Fleuve sortira le 15 mars, et je suis absolument enchanté de pouvoir partager la sublime couverture du livre, de nouveau réalisée par Alain Brion.

Couv. Alain Brion

Elle est splendide !

Quatrième de couverture

« Les démons avaient déferlé sur la Rhovelle, et il n’y avait rien que quiconque puisse faire pour la sauver. Au soir, chaque homme, femme et enfant connut le désespoir. »

L’armée démoniaque, mi-chair mi-machine, du dieu Aska est aux portes de Loered, la ville sur laquelle repose la défense et la stabilité du royaume – le Verrou du Fleuve.
Le Verrou doit tenir, ou la Rhovelle est perdue. Mériane, à la tête de maigres renforts, compte bien honorer sa propre prophétie et libérer la ville. Mais quand les hommes se mêlent de contrarier les Dieux, elle en est réduite à limiter les dégâts.
Face au désespoir qui s’installe, elle incarne le seul espoir du peuple, et l’instinct de survie fait taire, pour un temps, les dissensions. Pour autant, les manigances politiques se poursuivent en coulisses, et la guerre commence à peine que certains préparent déjà l’après.
Mais sur la route du Verrou du Fleuve, son mythe s’écrira avant tout dans le sang, la terreur et la peine.

Ce livre a été une longue aventure qui m’aura pris, au final, onze mois de travail à plein temps (voire davantage, si l’on compte quelques nuits brèves vers la fin…). Mais je suis heureux d’avoir pris ce temps, car cela lui a permis de se construire dans de bonnes conditions. J’avoue être très, très impatient de le voir sortir et de pouvoir proposer la suite des aventures de Mériane et de l’épopée des Dieux sauvages, qui sera appelée à changer le visage d’Évanégyre à tout jamais.

Tandis que la saison des festivals se dessine, j’aurai le plaisir de venir à plusieurs événements pour en parler et vous le présenter ; comme toujours, n’hésitez pas à suivre cet espace pour suivre les dates quand je pourrai les annoncer, ou à consulter l’agenda !

Et encore merci pour votre fidélité et votre enthousiasme pour cette série, qui a dépassé de très loin mon imagination et qui me touche énormément, et dans laquelle j’investis toutes mes forces ! 

2018-03-13T16:19:20+01:00mardi 16 janvier 2018|À ne pas manquer|21 Commentaires

Procrastination podcast S02E09 : « Les personnages en groupe »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Les personnages en groupe« .

Les personnages peuvent être complexes à manipuler au long cours, mais les dynamiques narratives se multiplient exponentiellement dès qu’on les réunit en groupes. Mélanie, Laurent et Lionel explorent ce mécanisme, reflet du monde et de la société, et leur écriture. Laurent rappelle d’abord le double rôle, simple individu et instance d’une vision du monde, d’un personnage dans une telle situation et met en garde contre leur multiplication pour conserver énergie et clarté à l’intrigue. Mélanie met en garde contre l’utilitarisme des personnages, et s’appuie en profondeur sur Buffy contre les Vampires pour explorer la thématique des interactions. Lionel met l’accent sur le conflit, dramatisation des tensions et exemplification des personnages, mode de narration très efficace permis par le groupe.

Références citées :
– L’Arme Fatale
– Buffy contre les Vampires
– Kelley Armstrong, « Femmes de l’Autremonde » (série)

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:47:10+02:00lundi 15 janvier 2018|Procrastination podcast, Technique d'écriture|2 Commentaires

La Messagère du Ciel présélectionné pour le prix littéraire de l’imaginaire Booktubersapp

77 blogueurs et booktubers se sont lancé dans l’aventure de la création d’un prix littéraire autour de l’application Booktubersapp, et une importante présélection (plus de cent titres) a été réalisée en fin d’année dernière. J’ai eu le grand plaisir de voir La Messagère du Ciel dans cette première moisson de titres, merci beaucoup au jury ! Toute la présélection peut être consultée sur ce fichier, avec des fiches détaillées sur chaque livre.

Sept titres seront finalistes et cette sélection sera connue à partir du mois de mars. Le prix propose un groupe Facebook, où tous les lecteurs peuvent discuter de leurs opinions (nul besoin d’être membre du jury).

2018-01-10T22:04:51+01:00jeudi 11 janvier 2018|À ne pas manquer|3 Commentaires

Pourquoi je détruis mes manuscrits achevés (… car Le Verrou du Fleuve est achevé)

Oui, c’est une façon un peu oblique de l’annoncer, mais d’ores et déjà, je suis ravi (et soulagé, j’avoue) d’annoncer que Le Verrou du Fleuve est terminé et se trouve chez Critic pour les étapes de fabrication. Merci à vous d’avoir patienté avec bienveillance ces quelques mois de retard, et d’avoir accueilli avec autant d’enthousiasme la nouvelle que, de trois livres, on passait à quatre ! Comme promis, Le Verrou du Fleuve est un beau bestiau juste en-dessous du million de signes, ce qui le rend un petit peu plus court que La Messagère du Ciel, mais pas de beaucoup. Et même si j’ai d’abord un certain nombre de choses à boucler que j’ai laissées en plan jusqu’ici, je m’applique ma propre recommandation : je touche mon manuscrit tous les jours, et l’écriture de La Fureur de la Terre a débuté – même si, pour l’instant, à un rythme très réduit.

J’ai un rituel que j’annonce innocemment sur Facebook à chaque bouclage de manuscrit, qui se trouve illustré ci-contre en partie (il y en a eu deux fois plus avant que je pense à faire la photo…), et c’est détruire mon tirage papier annoté pour les corrections. C’est pour moi libératoire, mais cela suscite à chaque fois des réactions assez stupéfaites (voire inquiètes), ce que je trouve très intéressant (et flatteur, d’ailleurs), aussi me disais-je que je pourrais développer pourquoi je fais ce truc qui paraît sacrilège à certains yeux.

Déjà, je travaille presque exclusivement de manière numérique : je réfléchis de manière manuscrite sur iPad Pro, je rédige avec Scrivener, épaulé par quelques logiciels annexes comme Aeon Timeline. Quand le premier jet est terminé, j’en réalise un tirage pour effectuer mes corrections et c’est à peu près la seule étape du travail pour laquelle je passe délibérément sur le papier, pour me donner un regard complètement différent et extérieur sur le livre. Ce tirage, je l’annote sauvagement (il y a quelques photos marrantes sur Instagram), parfois avec une violence, euh, exigence envers moi-même que je ne peux montrer à personne (je réalise des comparaisons peu flatteuses et péremptoires qu’on n’ose faire qu’avec ses amis proches et 2g de sang par litre de whisky). C’est un document de travail pur, éminemment personnel, destiné par nature à être transitoire pour amener le livre à être soumis à l’éditeur (et aux bêta-lecteurs), à partir de quoi les corrections éditoriales pourront être réalisées.

C’est une chrysalide, en un sens, un échafaudage, voire, plus exactement, un slip sale. C’est destiné à disparaître (ou à être lavé dans le cas du slip, heiiiin) – ce qui compte est l’édifice final, le livre publié.

Je suis, de manière générale, extrêmement méfiant envers le fétichisme de l’auteur ou de son processus de travail. On m’oppose souvent que des bibliothèques aimeraient collecter ce genre de documents. Non. C’est un slip sale. Y a des limites. Un livre achevé est derrière moi, et ce qui compte est le suivant, avec les leçons apprises, comment aller ailleurs, autrement, plus loin. Et la postérité, me propose-t-on ? Écoute-moi bien, auguste lectorat : je m’en tape ou, plus exactement, j’ai résolu cette question depuis longtemps – je ne me fais aucune illusion sur une éventuelle postérité ; c’est l’histoire qui choisit, pas soi-même, de toute façon ; alors ? Je ne travaille pas pour elle, je travaille pour le vivant, l’expérience du parcours, et le partage du parcours de mon vivant avec toi. La littérature, c’est un truc qui vit, bordel, c’est pas un portrait de Victor Hugo poussiéreux et une édition qui sent le moisi ; c’est – est-ce que ça me parle ? Non ? Eh bah, pas grave, va lire un truc qui te parle ! Cf les droits du lecteur de Pennac.

https://www.instagram.com/p/BZLMsFBFEXI/?taken-by=wildphinn

Est-ce à dire que je m’en fiche d’être oublié, alors ? Non, mais la question est rhétorique de toute manière, et donc autant lâcher-prise tranquillou bilou : soit il n’y a rien après la fin et donc, ça n’aura guère d’importance, à part pour mes proches, mais leur influence là-dessus sera assez limitée aussi donc bon ; soit je serai devenu énergie pure, et l’idée même de postérité me suscitera un sourire ultraviolet sur mes lèvres supernova de grand gluon de Bételgeuse. Pour quoi travaille-t-on ? La postérité m’a toujours paru une idée mortifère ; ce n’est pas ce qui vient après qui compte, c’est la célébration du vivant, ce que l’on apporte, ce que l’on ouvre, ce que l’on suscite et, idéalement, ce que l’on suscite en soi en le faisant, comment l’on avance, le partage, le rapporte aux siens ; comme disait l’autre, le changement, c’est maintenant. L’écriture a un côté chamanisme (ça fait classe en cocktail). De plus, glorifier le processus de l’auteur, comme je l’ai dit régulièrement ici et là, me paraît terriblement dangereux pour une profession qui montre déjà des egos surdimensionnés (ça fait partie du descriptif de poste) donc ce n’est pas une faveur que de le nourrir davantage.

En tout cas, ce sont mes réponses, elles n’engagent que moi, bien entendu. J’ai des camarades que j’estime beaucoup qui ont donné des carnets, des notes aux bibliothèques et j’avoue que j’ai adoré les découvrir en exposition et j’en ai rempli chaque pixel de mes yeux avec avidité.

Mais pour ma part, j’ai choisi de documenter mon processus de travail ici, sur le blog et en conférence, et ces archives, plus les billets d’humeur, plus mes notes privées sur les univers et l’ensemble fourniront amplement de quoi s’éclater à des bibliothécaires et largement assez de sources de honte à mon incarnation de grand gluon de Bételgeuse quand on ressortira mes posts naïfs sur SFFranco datant de 1998. Mais je tiens à faire cela de manière vivante, à travers une conversation, non pas pour documenter la postérité, encore une fois (et sérieusement, faut arrêter ; si un auteur de fantasy français accède un jour à la postérité… eh bah je serai dégoûté d’être mort, parce que le monde sera vraiment devenu trop cool, et j’aurai trop la rage d’avoir canné). Pour parler à des gens, tendre la main aux auteurs moins expérimentés que moi, pour être éventuellement remis en cause, d’ailleurs ! Tout cela est un processus constant ! Et le blog montre bien que parfois, je me plante. Travailler pour la postérité, c’est pratique, parce que l’avenir lointain ne peut pas vous demander de comptes. Les carnets et notes ci-dessus mentionnés, c’est bien qu’un bibliothécaire ait pensé à les sortir ; gloire lui soit rendu.e ; mais du coup ici, c’est open bar et pourquoi pas ? Comme le disait Dave Calvo il y a des années à propos de son flux Twitter : « Je creuse ma tombe. »

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Donc, voilà pourquoi je déchiquète mes manuscrits. C’est une manière pour moi de laisser le livre prendre son envol, de clore ce volet de ma vie, de laisser les lecteurs se l’approprier à présent, et de conserver le résultat final, ainsi que les intentions d’origine, clairement séparés dans ma tête et dans mon cœur, pour aborder le prochain projet renouvelé. Et si l’on veut, dans deux cents ans, documenter mon processus de travail, ce billet me paraîtra bien plus intéressant qu’un kilo de feuilles raturées avec des vannes cryptiques et de toute façon, biographe putatif de dans deux siècles, j’ai un truc à te dire : tu te trompes. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais je te regarde depuis l’espace infini des trames innombrables et je le sais. Lol.

2018-01-05T23:06:30+01:00mardi 9 janvier 2018|Technique d'écriture|26 Commentaires
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