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Une émission de radio à suivre la semaine prochaine autour de La Messagère du Ciel

Couv. Alain Brion

Pas de photo cette semaine, car une information de diffusion qui vient de m’arriver à l’instant (enfin presque, hier) : la radio Fréquence 8, qui émet dans le bassin rennais, m’a fait l’honneur d’un long entretien autour de la fantasy, de l’imaginaire en littérature, et plus précisément, bien sûr de La Messagère du Ciel dans le cadre de l’émission « Il était une fois un livre ». Chaque échange est ponctué d’une lecture d’extraits du roman.

Je remercie « Il était une fois un livre » pour avoir ouvert ses ondes à l’imaginaire et tout particulièrement à la fantasy – et donc à la diversité : une démarche grandement appréciée ! Nous avons pas mal discuté de la nature des genres, des possibilités narratives qu’elles ouvraient et, bien sûr, entrouvert Évanégyre à l’époque de Âges Sombres pour le lecteur ou lectrice curieux de s’y aventurer.

Cet entretien sera diffusé la semaine prochaine :

  • Du lundi 26 juin au vendredi 30 ;
  • Le matin à 8h35, avec une rediffusion à 17h10 ;
  • Fréquence 90.5.
2017-06-22T22:22:52+02:00vendredi 23 juin 2017|Entretiens|Commentaires fermés sur Une émission de radio à suivre la semaine prochaine autour de La Messagère du Ciel

Un petit retard, avec mes excuses

Bon, c’est un article difficile à écrire, le genre qu’on n’aimerait ne jamais devoir écrire – et c’est pourquoi, d’ailleurs, j’ai longtemps conservé un secret quasi-obsessionnel et maladif sur mes activités. Mais ce n’est pas jouable non plus. Or, malheureusement, je reste humain (trop humain) et il arrive, dans des domaines aussi chaotiques que la création, qu’on rencontre des difficultés. Alors j’espère arriver à faire amende honorable, et expliquer ce qui s’est passé, histoire que la mésaventure puisse au moins servir de leçon.

D’abord, l’aveu désagréable : La Fureur de la Terre (« Les Dieux sauvages » volume 2) aura un peu de retard par rapport à la date prévue. (Et, par voie de conséquence, L’Héritage de l’Empire aussi.) Alors, rien de bien drastique :  ce sera quelques mois, mais le livre ne sortira pas à l’automne comme je l’espérais initialement. Ce sera néanmoins moins d’un an après la sortie de La Messagère du Ciel. Je me suis engagé à une sortie rapide des suites – je suis lecteur aussi, je râle aussi quand un auteur est en retard sur sa série – et je le ferai. Mais là, si je veux survivre à l’écriture, il faut que je lâche un peu de lest, notamment pour finir le volume 3 dans de bonnes conditions (lequel sortira donc un peu plus tard lui aussi, mais lui aussi moins d’un an après le volume 2, c’est promis juré).

Je vous présente toutes mes excuses pour mon ambition un peu trop prononcée. Ce n’est pas que l’histoire n’est pas prévue, je sais parfaitement où cela va jusqu’à la fin, mais, justement, la série prend une ampleur que je n’avais pas forcément soupçonnée au début.

Donc, parlons des raisons.

La première, la plus évidente, donc, c’est que cette série ne cesse de prendre de l’envergure et de l’ampleurLa Messagère du Ciel fait 1,2 million de signes, je crains que La Fureur de la Terre ne soit encore plus gros pour me permettre de tout aborder, aller partout où il faut, enquêter sur les secrets de l’univers et dévoiler ce qui se trame en coulisses (mais on verra, c’est difficile à dire parce que j’ai des tas de notes mêlées au manuscrit). J’ai laissé la Rhovelle dans une situation pour le moins compliquée à la fin de La Messagère du Ciel et il y a beaucoup à faire. Or, même si j’écris raisonnablement vite, il y a un temps incompressible pour parcourir le chemin.

La seconde, la plus retorse, c’est qu’il arrive qu’on parte sur les chapeaux de roue pour terminer dans un mur. J’ai traduit le deuxième volume de Magie Ex Libris – avec beaucoup de plaisir, notez – après le rendu de La Messagère du Ciel et j’ai sous-estimé le temps qu’il m’a fallu pour reprendre contact avec mon propre univers. J’ai écrit un certain nombre de chapitres, un gros Acte I complet, mais un fil narratif partait complètement de travers, avec une ambiance que j’en suis venu à détester, qui ne sonnait absolument pas juste et qui ne rendait pas justice aux personnages ni à ce qui me faisait justement plaisir dans le livre précédent. J’ai remis à plat ce fil, l’ai réécrit de fond en comble pour remettre le livre sur les rails, mais cela m’a pris du temps pour retrouver, à force, l’élan que je désirais. (C’est en partie de cette réflexion qu’est née mon habitude de toucher mon histoire tous les jours, même au milieu d’autres projets.) Ce n’était pas une question de scénario, mais d’attitude, d’ambiance, de volonté – de cœur, en un mot. Et réécrire, rajuster des passages déjà écrits, en soupesant chaque choix de mot pour s’assurer qu’il convienne bel et bien à ce qu’on souhaite est un travail à peu près aussi agréable que s’arracher de la plante des pieds les épines du chardon sur lequel on vient de marcher : ça prend un temps dingue, c’est moche, ça fait mal, mais qu’est-ce qu’on se sent mieux quand c’est fini.

Et c’est le cas.

Donc, l’élan du livre est reparti sur les rails, et je me remets à avancer avec la même résolution que j’avais pour La Messagère du Ciel, ce qui me fait bien plaisir (et me rassure, je peux vous le dire). Le prix à payer pour moi, hélas, et encore une fois, j’en suis sincèrement désolé, c’est que le livre soit retardé de quelques mois, soit une sortie prévue pour le printemps prochain. Même si nous pensons probablement tous qu’à tout prendre, il vaut mieux un livre dont on est satisfait qu’un livre qui sort à l’heure, je tire habituellement une grande fierté de mon respect des dates que je me fixe ; aussi ne vis-je pas très bien ce retard, pour être très honnête, et tenais-je donc à vous tenir au courant très clairement et à assumer la pleine responsabilité de cet incident de parcours.

Je tiens aussi à dire un grand merci à toute l’équipe des éditions Critic pour sa compréhension. Je veux vraiment que ce volume 2 soit dans la continuité du 1, et cela va nécessiter davantage de travail que je ne l’estimais quand j’ai établi le planning initial voilà plus d’un an. Je vous remercie grandement pour votre enthousiasme sur La Messagère du Ciel, qui m’a vraiment beaucoup touché et donné énormément d’allant. J’aimerais donc vous demander, si vous le voulez bien, votre indulgence, et quelques mois supplémentaires de patience… Le volume 2 arrive, je vous le promets ! Il y aura juste un peu plus à attendre – mais pas beaucoup. Je n’ose dire je m’y engage, mais je travaille d’arrache-pied, croyez-moi, et je compte bien honorer votre confiance.

Encore toutes mes excuses, et merci pour votre fidélité !

2017-06-20T15:25:26+02:00mercredi 21 juin 2017|Journal|17 Commentaires

« Le mois de » chez Book en Stock (3) : religions, organisation, musique des mots…

Le troisième volet de ce « Mois de » est en ligne chez Book en Stock ! Pour mémoire, il s’agit d’un mois entier de discussion à bâtons rompus sur les livres, l’écriture, et n’importe quoi d’autre, et tout le monde peut intervenir et participer (il suffit de poser sa ou ses questions en commentaires).

Dans ce troisième volet, on parle de :

  • Religions et leur traitement dans La Messagère du Ciel
  • Organisation des journées de travail, comment les méthodes de productivité me permettent de garder le cap
  • Musique des mots
  • Poésie
  • La mer dans Léviathan
  • Inspirations chez certains grands noms…

C’est à cette adresse, et n’hésitez pas à rejoindre la discussion !

2017-06-15T18:45:40+02:00lundi 19 juin 2017|Entretiens|Commentaires fermés sur « Le mois de » chez Book en Stock (3) : religions, organisation, musique des mots…

Procrastination podcast ép. 19 : « Pourquoi un éditeur »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Pourquoi un éditeur« .

Avec les évolutions du marché du livre, l’échelon de l’éditeur n’est plus nécessaire pour être publié, ce qui amène un certain nombre de mutations. Dans cet épisode, Mélanie Fazi, Laurent Genefort et Lionel Davoust se penchent sur les rôles traditionnels de l’éditeur en tant que chef d’orchestre du livre. À quoi sert un éditeur (et pourquoi en ont-ils tous un, voire plusieurs) ? Qu’attendre de lui concernant les versants artistiques et économiques de la production d’un livre ?

Références citées
– John Scalzi, What Publishing Is, http://whatever.scalzi.com/2005/03/18/what-publishing-is/

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:47:15+02:00jeudi 15 juin 2017|Procrastination podcast, Technique d'écriture|3 Commentaires

Doutez de tout, y compris de ce que je vous dis

Celle-là, je l’ai évidemment piquée à Bouddha, hein. (Elle a longtemps été accrochée dans mon bureau.)

Petit article de mise au point général sur le blog et notamment ce qui s’y trouve concernant la technique d’écriture, afin de clarifier, voire répondre à certaines critiques qui peuvent revenir à mes oreilles. Ces articles sont toujours plus fréquentés, ce qui signifie que de nouveaux visiteurs découvrent toujours davantage l’endroit, ce qui me fait grand plaisir (bienvenue). En revanche, le problème d’un blog, c’est que la discussion se déroule sur la durée (en l’occurrence, depuis des années), et que le ton peut parfois surprendre les nouveaux arrivants, ou, tout simplement, les visiteurs occasionnels peuvent se méprendre sur le discours.

Cet endroit serait un livre, une introduction en clarifierait les présupposés, mais comme on est sur le web, je ne peux guère que consigner tout ça dans un article et m’efforcer de le rendre visible au maximum. Et je me suis rendu compte à ma grande surprise que je ne l’avais jamais vraiment fait ici.

L’approche technique de l’écriture

Ce blog parle entre autres de la technique de l’écriture. Ces articles sont écrits dans une seule optique, qui s’enracine dans leur genèse.

Quand j’aspirais à faire mes premières armes professionnelles, autour de l’an 2000, je ne savais absolument pas par quel bout prendre le travail titanesque que représente un roman. Je pensais qu’il devait bien y avoir des bases techniques qu’il était possible d’acquérir (comme les principes de la perspective pour le dessin, ou de l’harmonie pour la musique, par exemple), et j’en ai trouvé, mais presque tout se trouvait en langue anglaise, rédigé par des Américains. J’ai ruminé, testé cette matière, qui a structuré mes idées, m’a guidé dans certaines voies plus ou moins fécondes, mais j’en ai toujours retiré des leçons (ne serait-ce que : ça ne marche pas pour moi, et j’ai compris pourquoi).  Selon le principe que dans les métiers de création, on ne peut que rarement renvoyer l’ascenseur à ceux qui vous ont mis le pied à l’étrier (car ils restent toujours plus expérimentés que vous), on ne peut payer sa « dette karmique » qu’en s’efforçant de hisser ceux qui viennent après nous. (« You can never pay back, only pay forward. »)

Je m’efforce donc de proposer ici ce que j’aurais aimé trouver quand j’ai commencé. 

Cependant, j’écris nécessairement de mon propre point de vue, et si je crois à une approche plutôt opérante de l’écriture (étant en cela orienté par mes propres présupposés d’écrivain structurel), elle n’est en aucune manière la seule. Le seul principe gouvernant la recherche de l’écriture, par lequel je commence toujours toute intervention, c’est : apprendre à écrire, c’est apprendre à se connaître. Il vaut mieux travailler dans le sens qui nous convient qu’à rebrousse-poil (duh). Sachant par ailleurs que cette cible – se connaître – est nécessairement mouvante ; avec le temps, avec les situations, avec les parcours personnels. La façon de travailler, ce que l’on souhaite aborder, traiter, suivre, les thèmes qui émergent, le rythme, tout cela est gouverné par un seul but : faites ce que vous voulez tant que vous obtenez un livre dont vous soyez content.

La technique ne fera pas de vous un bon écrivain, mais elle peut éventuellement vous garder d’être mauvais. La technique, à force de persévérance, pourra peut-être vous permettre de terminer une histoire ; en débordant sur le développement personnel et la psychologie, elle pourra peut-être vous aider à appréhender ce qu’il y a en vous pour faire apparaître vos motivations au grand jour ; elle peut peut-être simplement constituer un parcours d’introspection constant (c’est mon cas) ; mais elle ne garantit en rien que votre travail soit intéressant ni publiable d’entrée, et je ne vous fais certainement pas cette promesse. En revanche, elle peut peut-être vous éviter un certain nombre de pièges « connus », vous permettre de décoder les conventions acquises par des siècles d’évolution littéraire, prendre de la hauteur, et vous mettre le pied à l’étrier ne serait-ce qu’en vous proposant une direction à essayer, ce qui constitue une amélioration par rapport à pas de direction du tout. (Je reprends ici pas mal ce que j’ai déjà dit dans le tout premier épisode de Procrastination.)

Ce site est un blog

Ce site n’est pas un livre, un manuel, des tablettes gravées dans le marbre où Ma Parole A Force De Loi. C’est un blog, où je ne fais que proposer, diffuser, des réflexions parfois bien abouties (jusqu’à ce qu’elles changent), parfois moins. Parfois, c’est écrit un peu vite parce que je me suis promis de publier un article et je ne les relis pas autant qu’un roman ou une nouvelle (la création de fiction restant mon travail principal). Parfois, je suis au taquet, ravi d’une découverte ou d’un mécanisme que j’ai fini par élucider, et je meurs d’envie de partager mon enthousiasme avec le vaste monde. Cela peut sembler péremptoire. Je le répète : c’est un blog. C’est parfois émotionnel. Je n’écris pas un roman ni un manuel, je lance des os à ronger. Rongez-les – ou pas. Tout ce que je dis est écrit de mon point de vue, et le but, c’est de stimuler la réflexion chez les auteurs, notamment ceux qui se forment (parce que les pros ont déjà leurs outils, même si nous apprenons tous, je crois, toute notre vie).

Derrière toute affirmation, gardez à l’esprit que c’est toujours écrit par une personne avec une approche donnée, en construction perpétuelle comme l’est toujours la création, que les outils d’hier peuvent être dépassés demain (tout comme vous ne vous récitez pas l’alphabet en lisant ceci ; vous avez intégré l’écrit au point de devenir un réflexe), et qu’il serait juste un peu ridicule d’écrire à chaque fois « à mon avis personnel de moi-même et écrit simplement de mon point de vue dont voici l’historique [insérez ici cinquante pages biographiques] ». Je m’efforce de rester dans la proposition et non le finalisme, mais je compte bien conserver une grande liberté de ton (c’est une des raisons pour lesquelles, après environ dix ans de blogging, ça continue à m’amuser), et donc, ayez l’amabilité de faire la part des choses, le cas échéant, en vous rappelant l’esprit dans lequel c’est écrit, et gagnons du temps ensemble.

Rapport de transparence

Il m’est revenu que ce blog, en filigrane, n’était qu’une plate-forme pour me permettre de refourguer des activités commerciales, notamment des interventions. J’avoue que je le prends très mal. Je consacre beaucoup d’énergie à essayer de trouver des solutions équitables, win-win en bon langage de marketeux, qui permettent de proposer du contenu de qualité, tout en rentabilisant un peu l’endroit, sans conflit d’intérêt, sans entacher la confiance que nous avons établie. Car je pourrais consigner tous les jours, auguste lectorat, le temps que je passe ici au lieu de faire des choses qui me rapportent vraiment de l’argent, mais je ne vais pas entrer là-dedans ; sache simplement que c’est : trop.

Dans l’intérêt de la transparence, je vais donc dévoiler totalement ce que je retire, de près ou de loin, de ces articles et du blog en général.

Du plaisir et du karma. Alors déjà, oui, j’aime bien faire mumuse sur Internet. Et surtout, il y a l’aspect dette karmique cité plus haut : je n’ai pas le temps de lire les textes des jeunes auteurs, par exemple. Alors je m’efforce plutôt de proposer des choses, publiquement et librement, qui puissent toucher le plus grand nombre.

Une forme de fidélité. Ce n’est pas nouveau : c’est en toutes lettres dans la charte des commentaires. L’idée, c’est que si vous aimez ce que vous lisez ici, peut-être aurez-vous envie d’essayer un bouquin un jour, et ça me permet de continuer à faire tourner la boutique. Mais rien n’est obligatoire, je ne place aucun contenu derrière une inscription obligatoire à une liste de diffusion, un paywall ou toutes les pratiques modernes d’Internet. Je ne crois pas vous noyer de « hé j’ai sorti un nouveau livre RT plz plz plz » : je pars du principe que si je propose des trucs intéressants, qu’il m’intéresse aussi de traiter, vous resterez, et on sera tous contents (win-win). Je ne retiens personne, je n’oblige personne à venir lire ou commenter. J’observe une grande liberté de parole ici et ça comporte un double tranchant : vous pouvez aussi trouver que je suis un gros connard et jurer de ne jamais me lire. C’est la vie. Au moins, je m’efforce d’être sincère, y compris dans mes erreurs, et d’admettre quand j’ai tort, voire de m’en excuser (c’est arrivé plusieurs fois et ça se reproduira)1.

Le cas des interventions / du coaching etc. Je n’ai aucune structure pour réaliser des ateliers d’écriture, des interventions, des masterclasses. Je ne démarche pas pour cela, et je mets presque un point d’honneur à ne pas le faire, justement parce que je ne souhaite pas que le blog devienne une forme de « produit d’appel ». Pour cette raison, j’en fais moins d’une demi-douzaine par an. Ce n’est donc pas une source principale de revenu (même si elle existe et que je ne crache pas dessus). La façon dont le marché de ces interventions fonctionne, auguste lectorat, est le suivant : je pourrais très largement mieux gagner ma vie en laissant tomber le blog et en animant des ateliers dans ma ville. Je pourrais faire du coaching littéraire – certains collègues le font et gagnent leur vie avec (et très bien pour eux) – pour ma part, ainsi que je l’ai  annoncé, je ne le fais pas, malgré des demandes régulières. Parce que je considère – mais c’est ma réponse, pas celle du voisin – que mon métier reste de créer. Je crois qu’on me demande des interventions parce que, tout simplement, je peux avoir une pensée construite sur l’écriture, et que cela intéresse des gens qui se trouvent être des commanditaires. Mais ça n’est en aucun cas calculé. Je te parle à toi, auguste lectorat, pas à des commanditaires.

Les liens affiliés. À travers la boîte à outils de l’écrivain, je touche une commission sur certaines commandes de logiciels recommandés. Je m’en suis longuement expliqué ici, mais le raisonnement est le suivant : j’écris de toute façon des tests de logiciels qui m’aident dans le boulot, donc, si vous êtes convaincu.e, autant que je touche quelques dollars au passage, ce qui ne vous coûte rien de plus, et qui, moi, m’aide à payer l’hébergement et à continuer à traiter ces outils en profondeur avec des trucs, astuces, cas d’usage et à légitimer un tant soit peu le temps déraisonnable que je passe ici. Win-win. 

J’ai un site depuis plus de dix ans et il n’y JAMAIS eu de bouton « donation », JAMAIS eu de pubs (et là aussi, des offres, j’en reçois). Je voudrais monétiser cet endroit, oh, je pourrais parfaitement le faire, surtout à plus de 10 000 lectures uniques par mois. Mais ça n’est pas l’esprit du lieu, je ne veux pas que ça le devienne, ce n’est pas ce que je veux créer et c’est pour ça que globalement, on s’y sent tous à peu près bien, enfin, je crois.

Je ne vous retiens pas

Ce n’est pas dit de manière agressive. Je l’ai dit, je le répète, tout ceci est subjectif, et lisez toujours les articles, tout particulièrement sur la technique littéraire, avec le grain of salt – la mesure de prudence – qu’il est, de toute façon, toujours de bon aloi d’observer dans ce genre de situation. La majorité de ceux qui vous disent qu’il y a une seule et unique manière de faire veulent vous vendre quelque chose. Qu’il soit dit ici et une fois pour toutes que s’il y a « une » manière de faire, c’est pour moi seulement (et encore, ça évolue avec le temps) ; que je pense qu’un certain nombre de conseils peuvent bénéficier à un grand nombre, mais il y a toujours le contre-exemple, et c’est peut-être vous. Très bien. À vous de voir, vous êtes vous, j’en sais rien, moi.

Tout ce que vous devez faire, c’est : tester, essayer, garder une attitude proactive vis-à-vis de votre pratique créatrice. N’importe quoi tant qu’il y a un résultat dont vous êtes content. C’est la seule chose à faire. Ou pas de résultat, même, si vous ne voulez pas de résultat, vous faites ce que vous voulez, hein.

Bref, le reste n’est que des moyens. Les moyens ne sont que des indications, envers lesquels il s’agit de conserver le juste mélange, propre à chacun, d’assurance (« non, ça ne me va pas, à moi ») et d’humilité (« je ne sais pas, alors je vais écouter avant de juger »).

Le stylo est, et a toujours été, dans votre camp.

Bonne écriture ! 

  1. Il y a certains articles notamment politiques, avec le recul des années, dont je regrette la forme. Ils sont toujours dans les archives, parce que je ne vais pas vous raconter combien je suis lisse et parfait, né hier soir, avec tout le passif et les leçons données par l’existence.
2019-06-04T20:32:59+02:00mardi 13 juin 2017|Technique d'écriture|14 Commentaires

« Le mois de » chez Book en Stock (2) : Port d’Âmes, géographie et chronologie d’Évanégyre, orques… 

Le deuxième volet de ce « Mois de » est en ligne chez Book en Stock ! Pour mémoire, il s’agit d’un mois entier de discussion à bâtons rompus sur les livres, l’écriture, et n’importe quoi d’autre, et tout le monde peut intervenir et participer (il suffit de poser sa ou ses questions en commentaires).

Dans ce deuxième volet, on parle de

  • La genèse de Port d’Âmes
  • La géographie d’Évanégyre (en très grand détail) et l’évolution des graphies
  • La chronologie d’Évanégyre et des récits publiés
  • De poésie et d’éventuelles influences en la matière
  • D’orques et de pourquoi c’est le meilleur animal de la vie du monde
  • De dureté scénaristique

C’est à cette adresse, et n’hésitez pas à rejoindre la discussion !

2017-06-06T08:51:34+02:00lundi 12 juin 2017|Entretiens|Commentaires fermés sur « Le mois de » chez Book en Stock (2) : Port d’Âmes, géographie et chronologie d’Évanégyre, orques… 

La photo de la semaine : Crépuscule à l’iPhone

Donc, l’iPhone est un super appareil photo, mais faut pas trop non plus compter dessus pour des trucs avancés, genre recomposition HDR en basse lumière : la tentative prise ce soir-là s’est avérée un échec, alors c’est un traitement différent d’un cliché unique.

iPhone sunset

Cliquez pour agrandir

2017-06-08T10:06:53+02:00vendredi 9 juin 2017|Photo, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Crépuscule à l’iPhone

La seule habitude indispensable de toute pratique créative

On entend régulièrement dire que l’écriture est un muscle qui se travaille. On entend toujours dire qu’il est difficile de trouver du temps pour s’y consacrer avec les impératifs du quotidien. Il semble que la plus grande difficulté pour une majorité d’auteurs, quel que soit leur niveau d’expérience, leur habitude, leur facilité, reste toujours de rassembler la volonté d’affronter ce qui, par nature, est anxiogène : une page où il n’y a rien, un parcours inconnu et incréé, où il faut tracer un chemin unique, imparfait, qui sera appelé en plus à quantité de corrections ultérieures. (On a parlé récemment de l’angoisse de la page blanche dans Procrastination, d’ailleurs.)

Je veux dire, y a de quoi déprimer. Et pourtant, quelle joie dans les moments de fulgurance, et même hors de cela, quel sentiment de nécessité et de justesse une fois une scène, un chapitre, un livre achevés au mieux de ses efforts.

Il est temps pour un aveu (que je ne suis pas le premier à faire) : c’est une situation contre laquelle j’ai toujours lutté, et qui n’a d’ailleurs fait qu’empirer au fil du temps, à mesure que les enjeux s’accentuaient (ce dont je suis immensément reconnaissant, bien sûr !). Bien qu’étant à plein temps sur les métiers de création, l’écriture en tête, j’ai longtemps ressenti cette appréhension désagréable le matin au moment de me replonger dans un manuscrit, plus encore après une coupure de quelques jours (pour un festival ou même, bêtement, pour un week-end). Que vais-je y trouver que j’aie pu oublier ? À quel point vais-je tout devoir refaire parce que les idées d’hier qui semblaient géniales apparaîtront en fait pourries trois jours après ? (J’étais en général plutôt positivement surpris, mais la seule appréhension de poser les yeux sur le travail de la veille pouvait me faire tomber dans des stratégies élaborées de procrastination.) Je finissais toujours par avancer, par remplir mon quota de signes, et je lisais partout que je n’étais pas seul dans cette galère – quantité d’auteurs, les pros en particulier, décrivent ce mécanisme. Dans les mots de William Gibson : « I very much enjoy the state of having written« .

C’était donc, me disais-je, une composante du métier, un mal nécessaire avec lequel s’arranger, pour lequel – très important – il ne me fallait ressentir aucune culpabilité, aucun syndrome de l’imposteur. Difficile quand on est seul face à son manuscrit pendant des mois, plus difficile encore quand on voit, de loin en loin, des auteurs quasiment qualifiés de graphomanes, qui professent n’éprouver aucune difficulté à attaquer leur manuscrit, qui volent le moindre instant pour écrire ne serait-ce que deux lignes. J’ai vu Brandon Sanderson dans un court voyage en train dégainer son ultraportable et se mettre à écrire avec abandon. J’ai vu des auteurs américains aux Utopiales profiter d’un trou dans leur emploi du temps pour retourner écrire à l’hôtel. J’ai entendu dire qu’Isaac Asimov s’était fait fabriquer une paire de bretelles spéciales pour transporter sa machine à écrire dans les voyages en voiture et ne pas perdre ce temps d’écriture-là. Quels héros ! Quelle chance ! Différence de constitution, me disais-je. Je professe toujours qu’apprendre à écrire, c’est apprendre à se connaître : moi, j’éprouve cette angoisse existentielle à chaque manuscrit, c’est comme ça, l’écriture me sera toujours partiellement douloureuse, embrasse la douleur, mec, apprends à l’aimer mode G.I, crie « oh oui, livre, fais-moi du mal » et avance avec un sourire un peu halluciné, la sueur au front. Tant pis ; c’est comme ça.

Ma petite voix obsédée par la productivité et l’optimisation ne pouvait s’empêcher de se dire : il doit exister un meilleur moyenTu as publié plus de trente nouvelles, tu vas approcher de la barre des dix bouquins, donc tu dois commencer à savoir un minimum où tu vas, alors : trouves-tu normal d’avoir l’impression de labourer un champ de cailloux avec ton cerveau tous les matins ? Peux-tu conserver l’exigence et la méthode tout en abaissant le seuil de l’anxiété ? Est-il possible de pouvoir se mettre à écrire dans la moindre fenêtre de temps libre sans avoir besoin de deux heures pour entrer en état de flow ? Au-delà de ça : est-il bien professionnel de vivre cette tension au quotidien quand tes facultés, ta créativité, sont tes outils de production principaux (au sens très basique de la manufacture industrielle) ?

Non, évidemment.

Il doit exister un meilleur moyen. 

Il y en a un, évidemment, sinon je ne raconterais pas tout ça, et attention, je n’ai inventé ni l’eau tiédasse ni le fil à couper le beurre fondu : c’est un conseil ancestral qui est régulièrement donné de loin en loin, mais qui me paraît mal exprimé, et surtout mal démontré ; il a seulement l’air d’une formation à l’état d’esprit, un tremplin pour les auteurs faisant leurs premières armes. Mais il est excellent, si on prend le soin de se l’approprier et d’y ajouter rien qu’une composante pourtant évidente.

Voici le raisonnement. Attendu que l’écriture est un muscle, ce qui concerne :

  • La pratique de l’écriture pure (la narration, le style, formuler simplement des phrases les unes après les autres) – la simple technique de l’artisan ;
  • L’immersion dans un projet : l’élan de l’histoire, la connaissance intime des personnages, le maintien délicat des équilibres, la préfiguration de ce qui vient.

Il faut travailler le muscle tous les jours. Duh.

Il faut écrire tous les jours, mais attention : pas n’importe quoi, et pas dans n’importe quelle condition. L’idée m’a été inspirée par Kourosh Dini dans Creating Flow with OmniFocus (on a parlé d’OmniFocus ici) qui évoque son prof de piano, lequel lui donnait une seule et unique recommandation à ne jamais briser : touche le clavier tous les jours. C’est-à-dire, fais la démarche d’aller devant le piano, de ne jouer peut-être que trente secondes, mais fais-le. Cela envoie un signal fort à ta psyché :

  • Ceci est une priorité absolue de ton existence à laquelle tu ne déroges jamais ;
  • Le seul effort sur lequel tu te concentres, c’est créer le contexte de ta pratique ;
  • Tu n’as aucune obligation de résultat, seulement une obligation de moyens : te mettre devant le clavier.

En conséquence, ce principe transposé à l’écriture devient :

Touche ton histoire tous les jours. 

Parce qu’il ne s’agit pas d’écrire n’importe quoi – et c’est là que l’idée d’écrire tous les jours est incomplète. On peut procrastiner sur l’écriture d’un récit en écrivant simplement autre chose. Non : il s’agit de toucher son manuscrit, et là, peu importe la tâche : construire une scène, en corriger une précédente, et évidemment progresser dans l’histoire. Pour ma part, je me fixe en déplacement, tout particulièrement en festival (où, en général, je n’ai pas une seule seconde pour souffler) une règle très simple : écrire une phrase par jour.

Une phrase par jour, c’est une poignée de secondes. Je peux bien trouver une poignée de secondes, non ? Eh, toi, là, derrière ton écran, ne me dis pas que tu ne peux pas trouver une poignée de secondes. Je ne déroge jamais à cette règle, et aussi simpliste que ça paraisse, cela a des effets prodigieux sur mon état d’esprit, ma disponibilité, ma capacité à progresser. Toute l’idée n’est pas dans cette phrase rédigée, mais dans la démarche mentale de conserver, toujours, un lien avec mon projet, quelle que soit ma surcharge de travail, y compris et notamment dans les déplacements. Et quelle que soit l’heure. (En Islande, bien que tombant de sommeil un soir, j’ai allumé le MacBook à 23h30 dans mon lit, allumé Scrivener, écrit ma phrase, et l’ai éteint. J’étais content. Rentré à deux heures du matin de Saint-Malo samedi soir, j’ai néanmoins lancé Scrivener et travaillé dix minutes.)

La preuve ? Quand nous avons donné la masterclass des Imaginales avec Jean-Claude Dunyach cette année, nous avons proposé aux stagiaires quelques petits exercices d’écriture d’une dizaine de minutes. Dans ces dix minutes, j’ai dégainé mon iPad et écrit (suscitant la fascination des stagiaires). Il y a quelques semaines, pendant une séance de dédicaces un peu molle, lors d’une accalmie du public, j’ai dégainé mon iPad et écrit (suscitant la stupéfaction de mes collègues). Je peux rentrer ainsi 5 000 signes sans les voir passer. La barrière d’entrée s’est prodigieusement abaissée parce que je ne perds plus jamais le contact avec mon projet, ce qui était le cas quand je ne pouvais pas écrire pendant quelques jours (lors des salons, dédicaces, ou simplement parce que les tâches administratives s’imposaient pendant un jour ou deux) et rendait la remise au boulot difficile. Un train, un avion – même une course en ascenseur – je peux sortir mon iPad, mon iPhone, écrire une phrase.

C’est très étrange : je suis devenu l’un de ces auteurs graphomanes que j’admirais et enviais secrètement, et je comprends à présent le mécanisme fondamental de cette graphomanie – on ne le fait pas parce qu’on est graphomane, on le fait parce qu’on a peur de ne plus pouvoir l’être si on s’arrête. Voilà le secret, auguste lectorat.

Si tu dois changer une seule chose dans tes habitudes, si tu dois suivre un seul, un unique de mes conseils sur ce site, crois-moi, je t’en prie, fais cette expérience transformative – je me sens tellement stupide de ne pas avoir essayé plus tôt, j’ai presque honte de l’écrire, mais je me dois de le partager tant c’est fondamental : touche ton histoire tous les jours.

Aucune, AUCUNE dérogation.

Cela changera ton approche de l’écriture et la joie de ta pratique. Je te le promets.

2019-11-28T22:02:41+01:00jeudi 8 juin 2017|Best Of, Technique d'écriture|39 Commentaires

La bande-originale de Léviathan s’enrichit d’un quatrième volet

Ce n’est pas une trilogie, ce sera une tétralogie : Jérôme Marie, compositeur de talent qui m’a fait l’immense honneur et le plaisir de compter une bande-originale inspirée de Léviathan, vient de sortir le quatrième volet de ce projet ambitieux, atmosphérique et mélodique, où le symphonique évoque ce qui se terre dans les profondeurs. Au menu de celui-ci, des ambiances plus exotiques avec un voyage au sud du Chili, mais toujours, l’attirance des profondeurs et des glaces de l’Antarctique…

Ce quatrième EP est disponible sur toutes les plate-formes de téléchargement et de streaming – voir ici pour choisir la vôtre ! Je vous invite fortement à aller y jeter une oreille et à vous laisser emporter à votre tour.

2017-07-11T09:35:48+02:00mercredi 7 juin 2017|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La bande-originale de Léviathan s’enrichit d’un quatrième volet
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