Des changements dans le podcast Procrastination

Trois saisons, déjà ! Quand nous avons lancé l’émission avec Mélanie Fazi et Laurent Genefort, grâce au soutien logistique d’Elbakin.net, nous l’avions un peu fait aussi à titre d’expérience, pas complètement certains que cela pourrait intéresser du monde. Trois ans plus tard, nous sommes ravis, honorés et même un peu ébaubis, pour tout dire, du succès que rencontre l’émission, et surtout touchés de tous les retours enthousiastes, des partages constructifs qui sont nées autour de ce podcast au nom imprononçable1. Merci !

Il y a un mois, j’annonçais les sujets de la fin de la saison 3 et du début de la saison 4 ; ces émissions sont bien programmées, mais l’ordre va être un peu chamboulé.

Suite à divers changements dans notre organisation à tous compliquant un peu l’enregistrement en présence les uns des autres (un aspect auquel nous tenons), Laurent Genefort, tel le gentleman qu’il est, a proposé de se mettre en retrait de l’émission pour faire la place à une nouvelle voix.

Je tiens vraiment à dire un immense MERCI à Laurent, qui m’a fait confiance quand je suis venu le chercher dans cette aventure – mais surtout pour nous avoir apporté pendant plus de 60 épisodes son regard érudit et son immense expérience de la science-fiction comme de l’écriture et de l’édition. Avec sa gentillesse et son savoir, il forme un pilier qui a contribué à hisser l’émission à un niveau dont nous pouvons être fiers. Par ailleurs, Laurent ne disparaît pas entièrement, heureusement ; nous comptons bien le conserver dans notre puits gravitationnel et le débaucher à nouveau pour profiter de son regard dans de futurs épisodes ! (Mais peut-être plus ponctuels.)

Nous sommes ravis d’accueillir donc une nouvelle voix régulière, avec la photo d’autrice la plus cool de ce côté-ci du Tennessee… (Le saviez-vous ? On se trouve toujours d’un côté du Tennessee.)

Bienvenue dans Procrastination à Estelle Faye !

En plus d’être une autrice hors pair qui navigue aussi bien dans la fantasy que la SF, Estelle écrit aussi bien pour la jeunesse que les adultes, et est également scénariste et ex-comédienne. Nous sommes absolument ravis de la voir rejoindre l’équipe, déjà parce qu’elle va pouvoir nous apprendre plein de trucs qu’on sait pas avec son parcours différent de Mélanie et moi, mais surtout, bien sûr, parce que c’est quelqu’un d’une grande générosité, avec une énergie positive que vous ne pourrez qu’entendre à l’antenne.

L’antenne. Genre, comme si on était en 1970. Ah, mais non. L’antenne 4G, bien sûr. Voulais-je dire. Bientôt la 5G, d’ailleurs. Bref.

Le planning de la saison 3 est donc quelque peu rajusté car nous avions déjà commencé l’enregistrement de la saison 4 avec Laurent. Ces deux premiers épisodes clôtureront la 3 au lieu de débuter la 4, ce qui donne :

  • s03e19, 15 juin : Le personnage comme incarnation de l’auteur
  • s03e20, 1e juillet : Retours des poditeurs 04… le retour
  • s03e21, 15 juillet : Séparations et relations entre littératures générale et de l’imaginaire
  • s03e22, 1e août : Les ateliers d’écriture

La saison 4 commencera quant à elle le 15 octobre (un mois plus tard que d’habitude), le temps pour nous de commencer à travailler avec Estelle, et comptera 18 épisodes, ce qui nous fera retomber pour la saison 5 sur le rythme habituel. Bref, j’ai l’impression de faire très compliqué pour dire un truc assez simple en fait.

Merci à Estelle d’avoir accepté notre invitation ! Nous espérons que vous lui ferez le meilleur accueil, et nous avons hâte de commencer l’enregistrement et de découvrir notre nouvelle dynamique !

  1. Ça, c’est ma faute.
2019-06-08T14:51:16+02:00mardi 11 juin 2019|Technique d'écriture|6 Commentaires

À télécharger : les présentations de la masterclass des Imaginales (mises à jour)

Depuis plusieurs années, le festival Imaginales d’Épinal propose une masterclass que nous avons le plaisir d’animer, Jean-Claude Dunyach et moi : « Corriger son manuscrit et envisager l’édition« . Une journée intense d’échanges et de conférences autour de la narration, de ses particularités dans le cas des littératures de l’imaginaire, des défis de la correction de ses propres écrits et des relations avec le monde éditorial.

Nous nous efforçons, Jean-Claude et moi, d’étoffer chaque année un peu plus notre discours en fonction des retours des années précédentes ; les présentations cuvée 2019 sont maintenant disponibles dans la section « Présentations et diaporamas » :

  • Briques de base pour écrire (JCD)
  • Comment bétonner son histoire ? (LD)
  • Devenir auteur, c’est trouver un éditeur ! (JCD)
  • L’auteur dans la chaîne du livre (LD)

→ À découvrir ici.

2019-06-11T15:43:00+02:00mercredi 5 juin 2019|Technique d'écriture|12 Commentaires

Procrastination podcast S03E18 : « Ponctuer des dialogues »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Ponctuer des dialogues« .

Les dialogues représentent certainement le contenu littéraire le plus difficile à ponctuer correctement, et cet épisode donnera toutes les bases pour se tirer d’affaire ! Mais pour commencer, Mélanie propose en lien avec l’épisode précédent un point de vue différent, plus intuitif sur la ponctuation. Ensuite, Lionel expose sommairement les deux grands types de ponctuation de dialogues (avec ou sans guillemets) et révèle sa vraie nature de grand inquisiteur en la matière. Peut-être devrait-il sortir plus souvent. Laurent, lui, alterne les deux et aborde les avantages et inconvénients des deux normes, avant de récapituler des conseils généraux d’usage sur tous ces petits signes vitaux.

Reférences citées :

– Fleuve Noir

– Bragelonne

– Jason Bourne

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:35+02:00lundi 3 juin 2019|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S03E18 : « Ponctuer des dialogues »

« Créer un monde imaginaire » : atelier à distance avec Les Mots

J’ai eu le plaisir de proposer plusieurs conférences et des stages (intensifs) d’écriture à l’école parisienne Les Mots, principalement autour de la création de monde imaginaire et ma marotte personnelle, le conflit. Mais, dites-moi, comment on fait si on n’habite pas à Paris ? Ou que c’est loin ? Ou que c’est pas les bonnes dates ?

Ma foi, tu as amplement raison, internaute fictif rhétoriquement commode. C’est ainsi que Les Mots pensa à toi, et inventa les ateliers d’écriture à distance.

J’ai ainsi le plaisir de vous proposer un atelier d’écriture à distance fondé sur la création de monde imaginaire.

De la Terre du Milieu du Seigneur des Anneaux à la luxuriance de la planète Pandora dans le film Avatar, la création de nouveaux espaces géographiques, de nouvelles règles du monde, constitue depuis toujours une des caractéristiques définissant les littératures de l’imaginaire (fantasy, science-fiction, fantastique).

À la fois terrain de jeu sans bornes et exercice intellectuel où la rigueur doit organiser et cadrer ce foisonnement, la création de mondes imaginaires constitue peut-être la forme suprême de créativité littéraire, où toutes les libertés sont accessibles, et dont l’héritage remonte aux grandes mythologies. Ces mondes différents entraînent le lecteur dans une évasion sans précédent, tout en l’invitant à s’interroger sur sa propre humanité, sa vision du monde. Véritables paraboles modernes, ils permettent de s’affranchir des a priori culturels et historiques pour aborder d’un œil neuf des problématiques potentiellement graves comme la guerre, l’écologie, le pouvoir, tout en préservant la dimension épique d’une aventure romanesque.

Créer de nouvelles règles du monde selon ses envies profondes ; en dérouler les conséquences naturelles, sociales, technologiques ; ménager l’équilibre entre cohérence et étonnement ; introduire ce contexte puis, enfin, le mettre au service d’une bonne histoire, tels sont les outils auxquels cet atelier se propose de sensibiliser ses stagiaires.
Car, comme le dit G. R. R. Martin, l’auteur célèbre de Game of Thrones : « ce qui m’intéresse dans l’Histoire, ce sont les histoires » ; si le monde représente l’outil central de l’imaginaire, il ne saurait être le seul, et surtout, il ne saurait prendre l’ascendant sur l’impératif de narration indispensable à une lecture agréable.

Les participants de cet atelier seront invités à approcher ces problématiques par une conjonction d’éclairages et de techniques afin de construire les premières briques d’un canevas narratif unique qu’ils pourront par la suite explorer à l’envi, que ce soit en approfondissant ses mécanismes, ou bien en y situant une, ou plusieurs histoires originales. Et, même s’ils choisissent de ne pas poursuivre ce voyage, ils se confronteront à une technique fondamentale de l’écriture : la maîtrise et la mise en scène du temps et de l’espace fictionnels.

Comment cela fonctionne :

Chaque vendredi, vous recevez dans votre boite email un exercice d’écriture autour du thème. L’exercice est à faire de son côté ; il s’agit donc d’un atelier où l’on écrit quand on veut, dans le train, tard la nuit, tôt le matin… mais en solitaire.

Le vendredi suivant, vous envoyez votre texte et je vous propose un retour personnalisé sur les points forts et les points faibles du texte, en vous donnant des conseils pour la suite.

Par ailleurs, à travers une adresse dédiée, vous pourrez partager vos textes avec les autres participants de cet atelier à distance, et lire les leurs, rejoignant ainsi une petite communauté qui se formera autour de l’atelier. (Astuce : c’est un excellent moyen de rencontrer des bêta-lecteurs.)

L’atelier débutera le 23 août et durera deux mois (fin le 25 octobre). Le tarif est fixé à 450 € (payable en trois fois ; réduction de 10% pour les étudiants et personnes au chômage).

Toutes les infos et inscriptions sont disponibles via le site de Les Mots : à voir sur cette page.

2019-07-10T07:38:36+02:00jeudi 30 mai 2019|Technique d'écriture|1 Commentaire

Pourquoi je reviens vers Evernote

Ou bien « Evernote, le revenant », selon les affinités.

Or doncques, jadis, quand le monde était jeune et la 5G à peine un fantasme, je disais tout plein de bien d’Evernote pour prendre et compiler ses notes ; pas mal d’articles par ici pour appréhender la bête. Puis Evernote a pété un câble, la confiance a été rompue, on est tous partis ou presque, à la recherche d’une solution de rechange durable. De lapin.

Auguste lectorat, j’ai fait péleriné trois ans (ça ne veut pas dire que j’ai tenu le rôle d’une cape légère) à la recherche d’un outil semblable, aussi puissant et stable, et qui offrirait de meilleures garanties de vie privée. J’ai tout testé ou presque, j’ai misé un bon moment sur DEVONthink (dont je reparlerai cependant), j’ai tourné avec Apple Notes, j’ai espéré beaucoup de Keep It et de Notion, mais… trois ans plus tard, après le mea culpa de la compagnie et un épluchage pointilleux de sa nouvelle politique, je reviens à Evernote.

Evernote (et ses vertes notes).

Pour faire simple, je désire

  • Déjà, éviter de multiplier les applications dans tous les sens. Donc, un outil aussi puissant que possible pour ne pas en avoir douze (ce qui est le meilleur moyen de paumer une information).
  • La capacité d’envoyer des informations à l’application depuis n’importe où avec une extrême simplicité (sur Mac et iOS). C’est le premier axiome de GTD : la capture.
  • … dont une capture web à l’identique (je veux pouvoir sauver des bouts de page web ou des pages entières pour référence ultérieure et archivage).
  • De classer ces informations selon plusieurs facettes (en gros, avec des tags).
  • Une synchronisation cloud rapide et sans heurt.
  • La possibilité de lier des notes à d’autres, ou même de référencer des notes dans d’autres applications (comme placer un lien vers une checklist externe depuis OmniFocus).
  • Une garantie de vie privée.

Eh bah, à part pour le dernier point où la méfiance reste de mise, rien ne bat Evernote pour l’instant, et pourtant j’ai essayé, parce que j’étais vraiment, vraiment très colère contre lui. (Faut pas énerver un Scorpion. Faut pas.)

Notion est très joli mais son web clipper est à la ramasse. Idem pour Bear. Apple Notes ne sauvegarde que des liens, pas des extraits de pages (et n’a pas de tags). Keep It bugouille. DEVONthink est le concurrent le plus sérieux de tous mais l’application n’est quand même pas taillée pour les notes « légères » (c’est davantage une base de données bibliographique qu’un calepin où tu fourres un peu tout, tes idées comme tes listes de courses).

Evernote, bien qu’il ait à peu près le charisme d’Excel, me rendait de fiers services et a constitué ma base de données bibliographique, mon fourre-tout de trucs à ne pas oublier, mon service de capture de documents sur le terrain, et j’en passe. Son âge est à la fois un avantage comme un inconvénient : le développement est un peu rouillé, l’application est parfois rébarbative, mais elle s’interface avec à peu près tout, le service sous-jacent est solide, et j’y ai développé des habitudes que je n’ai jamais réussi à retrouver ailleurs.

Bref, Evernote, c’est Excel. C’est le même fun, mais aussi la même puissance.

TANT DE FUN C’EST PAS POSSIBLE

Qu’est-ce que je fiche avec Evernote ? Eh bien, à peu près tout qui ne soit pas spécialement sensible (l’administratif, lequel finit dans DEVONthink, j’en reparlerai). La puissance de l’application a toujours été la facilité que l’on a à y fourrer des données (à tel point qu’on le lui reproche parfois : Evernote serait write only, soit, tu balances tout dans ce trou noir pour te donner bonne conscience et tu n’en ressors jamais rien).

Idée d’histoire, de personnage, de cadeau ? Code d’extension de garantie à présenter à un revendeur pour une réparation ? Justificatifs de déplacement à envoyer à qui de droit ? Recommandation de lecture, de film, de whisky ? Notes pour un entretien ? Tout ça finit dans Evernote. L’application est idéalement taillée pour pour rassembler tous les post-its épars et les informations disparates qu’on ne sait pas où classer – et, comme il est de plus en plus d’usage aujourd’hui, savoir où on les a mises compte moins que maîtriser le moteur de recherche pour les en ressortir au bon moment.

Bref, je réutilise Evernote, et mine de rien, j’y retrouve du plaisir et de l’efficacité, et c’est quand même bien tout le but de la manœuvre. Je vous recommande à nouveau, si vous ne l’avez pas fait, d’y jeter un œil (surtout si vous êtes du genre à perdre vos post-its ou que vous organisez des projets complexes – un roman, une thèse, une société d’import-export de bulots). Notamment : à travers le premier test, et pour aller plus loin : des conseils pour organiser ses informations.

Comme toujours, de manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

Je ne prends pas un selfie je suis contente d’avoir archivé le taux de croissance suédois pour le sortir à mon voisin d’ascenseur qui le confond avec celui de la Norvège, rhô lui
2019-05-28T16:50:30+02:00mercredi 29 mai 2019|Lifehacking, Technique d'écriture|8 Commentaires

Procrastination podcast S03E17 : « Conseils de survie pour la ponctuation »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Conseils de survie pour la ponctuation« .

La ponctuation, sujet qui a peut-être traumatisé des générations d’écoliers et qui suscite souvent l’angoisse chez les jeunes auteurs : comment l’apprivoiser et la faire travailler, surtout, pour son texte ? Lionel sépare les intentions de l’auteur, l’usage qu’il ou elle en fait et les règles typographiques strictes ; Laurent modère un peu cette vue en insistant sur la liberté d’expression qu’elle offre – c’est presque l’empreinte digitale d’un écrivain. Mélanie (qu’on entendra davantage sur l’épisode suivant, qui portera plus précisément sur les dialogues) aborde des références anglophones pour situer les différences d’usage et les influences en français.

Références citées :

– Elisabeth Vonarburg

– Rabelais

– Marcel Proust

– Louis-Ferdinand Céline

– Emily Dickinson

– Vincent Ravalec

– La Horde du contrevent, Alain Damasio

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:35+02:00mercredi 15 mai 2019|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S03E17 : « Conseils de survie pour la ponctuation »

Procrastination podcast : les prochains thèmes (saison 3… et 4)

Avec Mélanie Fazi et Laurent Genefort.

Car oui, nous continuons à bien nous amuser (et nous espérons que vous aussi !) et donc, Procrastination connaîtra une saison 4… tandis que nous approchons de la fin de la 3. Merci encore à vous toutes et tous de votre suivi et de votre enthousiasme (et de votre patience avec nous quand nous rencontrons quelques difficultés techniques).

Il y a un mois, nous avons enregistré la fin de la saison, ainsi que le début de la prochaine. Nous continuons à réfléchir de possibles évolutions de l’émission, mais déjà, nous vous proposons de découvrir les prochains thèmes dans les tuyaux !

  • s03e17, 15 mai (demain…) : Conseils de survie pour la ponctuation
  • s03e18, 1e juin : Ponctuer des dialogues
  • s03e19, 15 juin : Le personnage comme incarnation de l’auteur
  • s03e20, 1e juillet : Retours des poditeurs 04… le retour
  • s04e01, 15 septembre : Séparations et relations entre littératures générale et de l’imaginaire
  • s04e02, 1e octobre : Les ateliers d’écriture

Pour mémoire, vous pouvez toujours intervenir sur les fils du forum d’Elbakin.net pour nous proposer vos commentaires, questions, suggestions de thèmes. C’est ici : saison 1, saison 2, saison 3.

2019-05-20T09:18:35+02:00mardi 14 mai 2019|Technique d'écriture|4 Commentaires

Vous devez lire La Guerre de l’Art

Je suis sérieux, et en plus, c’est pas un gros bouquin (190 pages en anglais, version que j’ai lue, soit The War of Art ; je ne sais pas exactement où trouver la VF, qui semble étonnamment rare en ligne, mais bon, vous savez qu’il existe en français).

C’est un bouquin plutôt connu dans le monde anglophone, de Steven Pressfield, largement cité dans cette vidéo que j’ai déjà largement fait circuler, et peut-être l’ai-je lu au bon moment, dans le marathon qui m’amenait à la ligne d’arrivée de La Fureur de la Terre ; toujours est-il que j’aurais voulu le lire bien plus tôt.

Genre, vingt ans plus tôt.

Le texte est court, incisif, simple. Pas de fioritures ni d’effets de manche1. Chaque phrase sert. La thèse est simple : toute tâche d’importance, en particulier un projet créatif, se heurte à un ennemi que Pressfield personnifie résolument, la Résistance. La Résistance est l’ennemie de la réalisation (tout particulièrement artistique) : elle vous emmène vous engueuler sur Facebook au lieu d’écrire, suscite syndrome de l’imposteur et vous paralyse au moment de travailler, nourrit la jalousie envers vos pairs tout en vous glissant à l’oreille que vous êtes un naze. La Résistance, avance Pressfield, est un adversaire retors qu’il faut vaincre résolument, tous les jours, toute sa vie, si l’on souhaite se mettre en contact avec ces forces intangibles qui président à la création authentique.

Pressfield avance carrément que la Résistance est l’une des causes premières du malheur dans le monde, alors que tant de personnes souffrent de succomber à cet ennemi qui les sépare de leurs aspirations véritables, de la vie qu’ils rêvent (quel que soit le rêve, bien sûr ; tout le monde ne veut pas être auteur, ni même artiste – mais la Résistance, elle, se dresse toujours). Et franchement, considérant de plus en plus qu’une personne en colère est souvent une personne qui souffre inconsciemment, j’adhère au discours.

EDIT du 10 mai 2019 : Emporté par l’enthousiasme, j’ai occulté que dans ses premiers chapitres, Pressfield tient un discours que l’on peut juger validiste en considérant les maux comme l’ADHD, etc. comme des fables. Je pense résolument qu’il n’en nie pas la réalité mais pointe du doigt les hypochondriaques qui s’en servent comme excuse (et qui, soit dit en passant, font du mal aux personnes qui souffrent véritablement). (Son discours sur la Seconde Guerre mondiale peut aussi susciter l’ire, et c’est probablement un truc dont Pressfield aurait pu s’abstenir dans son bouquin.) Comme toujours dans un ouvrage, ou dans ce qu’on lit sur Internet, il est salutaire de ne pas se considérer personnellement accusé.e par des mots qui ne s’adressent pas directement à vous (soit l’immense majorité des mots, d’ailleurs), mais d’en tirer ce que l’on peut. Et si, contrairement à ce que le titre de cet article proclame (vous savez que la vérité absolue n’existe pas, hein ?), vous constatez dans votre cas qu’il ne faut pas lire La Guerre de l’Art, tirez-en la bonne leçon – à savoir, ce que cela vous apprend sur votre propre manière de fonctionner et en quoi cela vous fait avancer. Le fond, globalement, est : comme le disait Nietzsche, rien de ce qui important ne vient sans surmonter quelque chose.

(Reprenons.) Pas de techniques ni de stratégies appliquées dans ce bouquin pour la vaincre, juste un discours de sergent instructeur bienveillant. Juste la répétition, encore et encore, que la Résistance est un adversaire terrible qu’il ne faut jamais sous-estimer. Et que, tous, nous l’affrontons. Et que, toutes et tous, nous devons la vaincre pour faire quoi que ce soit qui nous tienne à cœur.

Le syndrome de l’imposteur est un mal largement répandu de nos jours, et La Guerre de l’Art y répond avec brio, non pas d’une tape de commisération dans le dos et d’un bisou sur le front, mais d’un discours à la fois simple et efficace : 1) oui, je sais, c’est dur, je comprends ; 2) bouge ton cul, parce que c’est la seule solution véritable – aiguiser ta volonté. Tel le guerrier de Sun Tzu, fourbis tes armes, traque la Résistance, deviens plus fort qu’elle, et terrasse la Résistance, chaque jour.

Rien qu’en cela, ce serait un ouvrage déjà salutaire, mais il y a plus. Pressfield dit ouvertement en introduction qu’il croit en dieu ; la dernière partie du livre est clairement spiritualiste, mais fait appel à la psychologie de l’inconscient (on retrouve C. G. Jung) et le discours déborde très largement de toute doctrine judéo-chrétienne, et pourra trouver son écho dans les conceptions bouddhistes ou new age. (Vers lesquelles, honnêteté nécessaire, je tends davantage.)

Appelez ces forces mystérieuses qui président parfois à la création l’inspiration, la Muse (comme Pressfield), les anges (comme Pressfield), l’inconscient, ou un parcours chamanique (ce que j’ai tendance à faire). Le « higher self » cher à Jung et qu’on retrouve dans les spiritualités modernes sous le nom générique de « cœur ». Dans ce cas, la Résistance vient de l’ego – au sens là aussi spiritualiste du terme : cette force d’immobilisme en soi, de possession peut-être, qui s’attache au monde extérieur pour valider son existence. La Résistance n’aime pas la création, car la création défriche l’inconnu, par définition. La création bouleverse le statu quo, à commencer par celui de l’individu.

La création est donc dangereuse pour l’ego, et j’arguerais en outre qu’elle n’est jamais aussi bonne que quand l’ego s’en efface, pour laisser librement cours à ce qui veut s’exprimer à travers soi.

Je divague. Bref, il faut lire La Guerre de l’Art. C’est une bouée de sauvetage lancée à tous les créateurs qui doutent (termes parfois synonymes). Et puis il faut le relire, dès qu’on en a besoin. Nous affrontons tous la Résistance dans tous les aspects de nos vies. Et face à elle, nous avons deux choix : lui céder, ou bien tenir bon. Pressfield nous y exhorte, et montre la voie.

  1. Ce qui le rend, soit dit en passant, très accessible en anglais même si votre niveau est hésitant, et que la VF s’avère difficile à trouver.
2019-05-13T16:22:40+02:00jeudi 9 mai 2019|Best Of, Technique d'écriture|6 Commentaires

Procrastination podcast S03E16 : « Savoir dire non »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Savoir dire non« .

Savoir dire non est le grand défi des travailleurs indépendants, et les auteurs ne font pas exception ! Dans cet épisode, il sera davantage question de potentiels refus de corrections éditoriales, mais Mélanie, Laurent et Lionel abordent également l’épineuse question de l’adéquation entre la sensibilité d’un auteur et celle de son directeur d’ouvrage. Laurent rappelle notamment la nature asymétrique de la relation entre auteur et éditeur ; Lionel, après avoir rappelé l’expérience commerciale de ce dernier, soutient toutefois qu’il vaut mieux décliner une offre que l’accepter si elle peut trahir les intentions d’un projet. Mélanie expose la notion centrale de cette négociation artistique : c’est le nom de l’auteur ou du traducteur qui figure sur le livre, et il faut que celui-ci se reconnaisse dans l’œuvre qu’il ou elle présente.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:36+02:00mercredi 1 mai 2019|Procrastination podcast, Technique d'écriture|6 Commentaires

Procrastination podcast S03E15 : « Retours des poditeurs 03 (in space) »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Retours des poditeurs 03 (in space)« .

Pour la troisième fois, Mélanie, Laurent et Lionel ouvrent la boîte aux lettres du podcast et répondent aux questions et commentaires soulevés par les épisodes précédents. Au programme :
– Quand s’arrête-t-on de corriger un texte ?
– Comment se rend-on compte que l’on a acquis son style personnel ?
– De la dénomination des bêta-lecteurs
– Comment publier dans le paysage actuel quand on préfère la nouvelle ?
Questions et commentaires sont toujours les bienvenus dans les fils officiels de l’émission sur le forum d’Elbakin.net :

Références citées
– Un très bon générateur de cartes (merci à Nico Bally) https://watabou.itch.io/medieval-fantasy-city-generator
– Campaign Cartographer https://www.profantasy.com/

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:36+02:00lundi 15 avril 2019|Procrastination podcast, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S03E15 : « Retours des poditeurs 03 (in space) »
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