Quelle est la meilleure application de notes ? (Spoiler : aucune n’est parfaite)

Photo by Julia Joppien on Unsplash

Knowledge worker! (ça sonne beaucoup comme une harangue d’Arlette Laguiller.) Knowledge workers, knowledge workeuses, ou bien travailleur.ses du savoir, selon la définition popularisée par Getting Things Done, l’application de notes est le cœur, le nœud de notre système de productivité digital numérique (bordel).

À la fois base de données de connaissances, rappel d’informations nécessaires à garder sous la main, petit calepin Moleskine cossu et boîte à idées, l’application de notes, devenue ubiquitaire grâce au smartphone, est la clé de voûte de la gestion de son travail personnel. C’est d’autant plus vrai pour les créatifs, évidemment, et les auteurs en particulier, qui, après tout, gèrent et produisent en premier lieu du texte. Il y a véritablement une avalanche de séminaires / formations / chaînes YouTube vous expliquant en long en large et en travers comment organiser Evernote / Notion / pourquoi en fait vive le minimalisme et SimpleNote ça suffit.

Auguste lectorat, je suis parti dans une quête spirituelle à la recherche de l’application ultime et parfaite. Celle-ci, idéalement, offrirait toutes les fonctionnalités dont on rêve de manière à n’utiliser plus qu’un seul outil, une seule approche, merci beaucoup, prenez mon argent et laissez-moi travailler – mais je peux te l’annoncer tout de suite : elle n’existe pas. Cependant, mon polygone de contraintes est probablement différent du tien, alors histoire que tout ce temps passer à procrastiner rechercher le système de productivité parfait ne soit pas perdu, viens : tel le père Castor, je vais te parler d’applications de référence, et si avec ça tu t’endors pas, ben zut.

Qu’est-ce qu’on cherche au juste ?

Commençons par définir à mon sens ce qui constitue(rait) l’application de notes parfaite.

Réellement ubiquitaire. Soit : fonctionne sur toutes les plate-formes (pour moi : iOS et macOS). Mais aussi : propose les mêmes fonctionnalités sur chacune (ou peu s’en faut) ; et aussi, permet de stocker les données en local sur l’appareil (histoire d’avoir accès à ton billet d’avion dans la zone internationale de Plan-de-Cuques). Et avec une synchronisation au poil, cela va sans dire.

Gère tous les types de données. On peut lui envoyer ce qu’on veut, quelle que soit la taille, quelle que soit la donnée, l’application la reçoit, la digère, la synchronise, et dit merci.

Permet de formater correctement ses notes. « Correctement » est subjectif, mais l’idée est quand même d’avoir quelques styles de texte à se mettre sous la dent pour ne pas réduire chaque note à un mur de texte monotone et déprimant.

Facilite la capture. L’idée d’une application de prise de notes consiste à pouvoir saisir une information au vol : si la capturer est ne serait-ce qu’un peu compliqué, on laissera vite tomber.

Permet d’organiser les données avec simplicité et fluidité. Parce que je veux pouvoir retrouver et comprendre mes notes en 2035.

Respecte la vie privée. Parce que mes notes personnelles, c’est… heu… oui, voilà.

Agréable d’emploi. C’est subjectif, mais c’est important : c’est l’équivalent d’avoir un joli stylo et un carnet sympa. Ça donne envie de s’en servir.

Permet de lier les notes les unes aux autres. Ça a l’air très facultatif mais à mon sens, c’est indispensable. Pouvoir lier les notes ouvre deux possibilités : 1. Réaliser un wiki personnel autour de n’importe quoi, et 2. Référencer les notes depuis l’extérieur (comme depuis son gestionnaire de tâches).

Possède un vrai web clipper. La majorité des informations viennent du Net aujourd’hui. Il me paraît indispensable de pouvoir facilement piocher une information sur une page et la mettre de côté, avec son formatage respecté, dans ses notes pour référence ultérieure.

Automatisable. Prolongement de ce qui précède : une tâche répétitive doit pouvoir être automatisée dans son application de notes. C’est le rôle même d’un ordinateur, à la base.

Le verdict

Attention attention, j’utilise pour la première fois un tableau sur ce site, merci WordPress 5, je décline toute responsabilité en cas de fracture du CSS, mais pour tout compiler, ça sera plus simple. Et je n’entre pas dans les détails, parce que sinon j’en aurais pour quinze pages (… maiiiis si tu le souhaites, auguste lectorat, je pourrais, dans des articles dédiés).

Comment lire ce chose :

On va faire simple, chaque application est évaluée selon quatre emojis (parce que c’est bientôt 2020) :

  • ✅ : oui, très bien, parfait, même mieux que ça, j’en demandais pas tant.
  • ❌ : non, ne le fait pas, ou pas bien, ou prétend le faire mais c’est insuffisant.
  • 🆗 : fait le minimum syndical, n’en demandez pas trop mais c’est là et ça passe, okay.
  • 🤷‍♂️ : désolé, j’ai pas testé jusque là, parce que je suis tombé sur un dealbreaker avant.

Les applications en lice sont :

Evernote (indépendant)
http://evernote.com/
Mac, iOS, Android, Windows, Web, Linux
OneNote (Microsoft)
http://onenote.com/
Mac, iOS, Android, Windows, Web
Bear (indépendant)
https://bear.app
Mac, iOS
Simplenote (indépendant et open source)
https://simplenote.com
Mac, iOS, Android, Windows, Web, Linux
Notes (Apple)
https://support.apple.com/en-us/HT205773
Mac, iOS
DEVONthink (indépendant)
https://www.devontechnologies.com
Mac, iOS
Notion (indépendant)
https://www.notion.so
Mac, iOS, Android, Windows, Web
Roam (indépendant)
https://roamresearch.com
Web
Keep (Google)
https://keep.google.com/
Android, iOS, Web
Parité, ubiquité, offline🆗🆗🆗🆗🆗
Gère tout🆗🆗🆗🆗
Formatage🆗🆗🆗🆗🆗
Capture🆗🆗🤷‍♂️🆗🆗🤷‍♂️
Orga🆗🆗🆗🆗
Vie privée🆗🆗🆗🆗🆗🆗🆗🆗
Agréable🆗🆗🆗🆗🆗
Liens🆗🆗🆗🤷‍♂️
Web clipper🤷‍♂️🆗
Automa-
tisable
🆗🤷‍♂️🤷‍♂️🆗🤷‍♂️🤷‍♂️

Quelques explications sur ce qui précède :

  • De manière générale, un ✅ pour la vie privée signifie que les données sont chiffrées avec une clé personnelle inconnue du service en question (zero knowledge). La plupart de ces applications utilisant leur cloud personnel ou bien ceux de Google ou Apple, les données restent théoriquement lisibles par des tiers. Il est bien possible de chiffrer ponctuellement du texte (Bear, OneNote et Evernote) mais on voudrait voir la capacité de chiffrer des fichiers entiers et/ou des portions entières de l’arborescence. Voire, que tout soit illisible par défaut. Donc, 🆗 signifie l’usage d’un service de cloud classique – avec les mises en garde dont on a maintenant l’habitude aujourd’hui.
  • OneNote obtient un ❌ pour la parité parce que la synchronisation reste lourdingue sur mobile.
  • Bear et Notion prétendent posséder un web clipper mais ils se contentent de récupérer le texte brut et/ou l’adresse du site d’origine. À ce stade, autant copier-coller. Celui de OneNote ne vaut pas beaucoup mieux (il propose en sus… un screenshot du site). Celui d’Appel Notes colle juste un signet. Donc, pour tous : ❌
  • DEVONthink possède bien une application iOS (DEVONthink To Go) mais elle est très limitée par rapport à la version Mac et surtout, il est quasiment impossible d’y formater correctement du texte. La force de DEVONthink est sa capacité à se soustraire au système de fichiers et à employer l’intelligence artificielle pour rapprocher des éléments entre notes ou même, carrément, des documents entiers. On est, pour être honnête, à l’extrême limite de la définition d’une application de notes.
  • Roam est un cas particulier qui mise sur l’hypertexte, et l’application est encore très jeune. Elle est exclusivement web. Mais si vous aimez son paradigme réellement fascinant, vous vous ficherez de toutes ses limitations.
  • Je n’ai pas mentionné Keep It (Mac et iOS) parce que l’application n’a pas arrêté de buguer et planter tout le temps où j’ai voulu m’en servir.

Un choix : Evernote

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs au-feux. La seule qui n’écope pas d’un ❌ quelque part à mon sens reste Evernote. L’application conserve encore une interface d’un autre âge, certaines parts en sont désagréablement lourdes, on voudrait la capacité de mieux chiffrer ses données, mais si l’on cherche un couteau suisse où il demeure possible de coller à peu près toutes ses idées et de les organiser simplement (ce qui est quand même le but à la base), avec en plus le meilleur web clipper du marché, cette application reste le ténor incontesté. Surtout que la nouvelle direction a travaillé dur sur un réel rajeunissement du service dont on devrait voir les fruits d’ici quelques mois. Pour vous (re)familiariser avec le service, passez par exemple par ici. Tout ce que j’aimerais d’Evernote, en 2020, ce serait un réel chiffrement zero knowledge pour y coller tout mon administratif personnel (comme la santé) et un rafraichissement de son API pour une meilleure automatisation, mais en-dehors de ça, moyenne partout, excellente nulle part (sauf pour le web clipper), cette application est comme la vieille 2CV de tatie Plectrude : elle a vécu, elle n’a aucun des gadgets modernes à la mode, mais bon dieu, elle fait le taf qu’on lui demande et elle est indestructible. (La 2CV, pas tatie Plectrude. Quoique.)

Et sinon ?

Vos goûts et vos besoins ne sont pas forcément les miens, alors voici quelques autres recommandations d’applications de qualité (à mon sens) pour des usages légèrement différents. Si vous… 

  • Êtes sous Apple et n’avez pas besoin d’un web clipper : Apple Notes.
  • Êtes sous Apple et cherchez avant tout une belle expérience textuelle : Bear.
  • Cherchez à organiser clairement un grand nombre d’informations (wiki), pour un usage éventuellement collaboratif : Notion.
  • Mettez avant tout l’accent sur la vie privée : DEVONthink (j’avais initialement placé Simplenote, mais on me signale que les notes ne sont pas chiffrées sur les serveurs d’Automattic).
  • Cherchez un outil de réflexion et d’organisation puissant avant tout : Roam.
  • Cherchez un outil de gestion et de classement d’une vraie bibliothèque dématérialisée : DEVONthink.

Et voilà. Pfiou. Comme disait l’autre, je ferais pas ça tous les jours, mais j’espère que ça vous servira.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2024-01-20T01:03:25+01:00jeudi 12 décembre 2019|Lifehacking|6 Commentaires

De l’expansion de texte à la macro de texte

Auguste lectorat, il y a quelques mois, je t’avais proposé de gagner quelques licences de TextExpander via la liste de diffusion. L’accueil autour de cet outil me semble tristement tiède ; mais je comprends, il y a plusieurs années, quand j’ai croisé un logiciel semblable sous Windows, je n’en avais pas vu le plein potentiel. (Pour relire le test d’origine, voir ici.)

Alors que bon :

Je ne sais plus quand j’ai remis le compteur à zéro. Mais bon. Presque 700 000 signes, c’est l’équivalent d’un roman entier
Sauf des Dieux sauvages
Je sais

Si son métier consiste un tant soit peu à rentrer du texte, on se doit, à mon sens, d’avoir un logiciel d’expansion de texte (et TextExpander est pour moi le meilleur de sa catégorie). Et pour aller plus loin, auguste lectorat, laisse-moi te parler d’un truc qui me fait gagner un temps fou : les macros de texte.

Parce que bon, étendre du texte, c’est déjà bien (surtout quand tu as la bonne idée d’intituler un texte « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », taper juste « fiz », ça aide), mais aller à l’étape suivante : constituer des sortes de véritables mini-programmes autour du texte, c’est encore plus rigolo et efficace.

TextExpander comporte la possibilité de personnaliser ses extraits de texte à la volée. Par exemple…

Un message-type peut être personnalisé avec le nom du destinataire (utile pour décliner des demandes fréquentes autour d’un même sujet, ou pour personnaliser un message d’information qui n’appelle pas nécessairement de réponse).

Une tâche à effectuer peut être personnalisée en fonction du contexte. Par exemple, je me refuse catégoriquement à utiliser Facebook comme un système de messagerie instantanée mais toujours comme un courriel (et encore, franchement, le moins possible), du coup, une macro toute bête que j’utilise fréquemment pour stockage dans ma liste de tâches (OmniFocus) est :

(… mais s’il vous plaît, ne m’écrivez pas sur Facebook Messenger autant que possible, du moins pas si vous voulez une réponse avant l’an prochain. Je suis déjà mauvais à suivre ma correspondance, alors avec Facebook que je désapprouve fermement…)

Mais même, de véritables articles entiers peuvent être paramétrés à la volée avec le contenu du presse-papiers sur la base d’un modèle. Je m’en sers tous les quinze jours pour annoncer les épisodes de Procrastination, par exemple1, puisque c’est à chaque fois la même annonce, la seule chose qui change est le contenu de l’émission :

J’ai pas envie de taper tout ça à chaque fois (avec en plus le formatage qui va bien).

Plus fort encore, une de mes fonctions favorites, TextExpander permet également d’insérer automatiquement date et heure dans un extrait, et de réaliser des opérations mathématiques dessus. Dans les faits, cela signifie par exemple :

… que je peux me laisser une note future pour me rappeler à qui j’ai demandé quelque chose et quand, pour savoir à qui m’adresser, le cas échéant, pour suivre un dossier. (On remarquera que TextExpander me propose même de replacer mon curseur où je veux pour continuer à taper sans m’interrompre) :

… que je peux me rappeler de faire quelque chose, ou de relancer quelqu’un sans réponse, par exemple d’ici dix jours (un délai standard qui me paraît civilisé quand on n’est pas soi-même un foudre de la correspondance) :

Je l’ai dit plus haut, il me paraît impensable d’avoir une activité textuelle (avec un T, bande de dégueulasses) sans logiciel d’expansion de texte. Les écrivains en bénéficient forcément mais là où, finalement, TextExpander accélère le plus mon travail, c’est dans les tâches annexes : correspondance, commercialisation, communication. J’ai un extrait pour les titres et les liens sur le site de tous mes bouquins ; pour le numéro de ma carte week-end, pour ma date de naissance – des informations fréquemment demandées pour le défraiement des déplacements en festival –, pour mon numéro de téléphone, pour les formules de politesse administratives type « Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées » (ça va plus vite de taper « saldis » et la CAF ne le saura jamais), et j’en passe.

Je recommande vraiment d’essayer de se mettre la tête dedans et de rentrer un certain nombre d’extraits. Pour ma part, je ne peux plus utiliser une application iOS qui n’a pas d’intégration à TextExpander, et un Mac qui n’a pas mes raccourcis installés me semble cassé. (Mais l’application existe aussi sous Windows.) Si vous me croyez pour Scrivener, croyez-moi pour TextExpander.

Découvrir TextExpander et ouvrir un compte d’essai

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! (Et oui, ça aussi, c’est un message-type qui figure dans mon TextExpander.)

  1. Pour info, rien que dans cette phrase, j’ai déjà utilisé trois extraits – « prc » donne Procrastination, « p.ex » donne « par exemple » et j’insère le lien de la page de l’émission via le raccourci personnel « lprcsite »
2019-11-25T18:36:09+01:00mardi 26 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|Commentaires fermés sur De l’expansion de texte à la macro de texte

Mise à jour majeure du seul autre manuel de productivité nécessaire après GTD

Il y a deux, je n’hésitais carrément pas à me jeter les pieds dans l’eau du bain en qualifiant Creating Flow with OmniFocus, de Kourosh Dini, comme « le seul autre manuel de productivité nécessaire après Getting Things Done« . Cet épais volume de 1000 pages, abondamment fourni en captures d’écran, transformait les conseils parfois peu orientés sur la pratique de l’opus de David Allen en les appliquant à OmniFocus (le Photoshop de la productivité personnelle). Bien plus qu’une prise en main détaillée de l’application, non seulement Creating Flow jetait les bases d’un véritable système opérant de productivité fondé sur OmniFocus, mais Dini, psychiatre, couplait ses propositions à sa connaissance de l’esprit humain pour expliquer en quoi cela fonctionne, les pièges à éviter, et à des techniques pour déjouer l’anxiété et la procrastination liées aux tâches complexes.

Entre temps, OmniFocus a évolué vers une nouvelle version majeure (3), apportant une foule de nouveautés comme des tags multiples remplaçant les contextes (enfin !), des outils de création de perspective incroyablement raffinés, une version pour le web, et j’en passe.

Dini a donc sorti une troisième édition de son manuel, adaptée à OmniFocus 3 et développée sur la base de sa pratique et des commentaires reçus autour des éditions précédentes. Et cette édition 3, fichtre, vaut très, très amplement la dépense.

Il ne s’agit pas d’une simple version étoffée et remise au goût du jour avec les nouveautés d’OmniFocus : c’est carrément une refonte en profondeur, un nouveau livre repensé de bas en haut, conservant les forces de l’édition précédente, c’est-à-dire une prise en main douce de cette application extrêmement complexe à travers des cas précis, mais qui fait apparaître de manière sous-jacente une véritable méthodologie de productivité personnelle allant du plus simple vers le plus détaillé. (Ci-contre, un certain nombre de perspectives en cours de reconstruction dans mon propre système, fondées sur les propositions du livre.)

Je regrettais un peu dans l’édition précédente que certaines techniques, destinées aux vies les plus complexes aux rôles les plus divers (comme l’idée d’un projet de haut niveau, « Land & Sea », servant de plate-forme de lancement vers des espaces de travail dédiés à certaines activités) ne soient pas plus développées (je me sentais un brin concerné). Dini a précisément répondu à ces commentaires en détaillant pas à pas un panorama de techniques entièrement fonctionnelles permettant :

  • De réduire chaque jour la charge de travail à une liste de taille humaine,
  • Capable de prendre en compte les projets de toute complexité (allant de « faire une lessive » à « progresser sur mon super roman »),
  • Sans rien perdre au passage.

Rien qu’en commençant à installer une poignée de ses idées, j’ai eu la sensation de déblayer des mois de vase accumulée dans les canaux de productivité de mon système et à sentir l’énergie couler à nouveau. Ces propositions étaient déjà présentes dans la v2 du livre ; mais ici, Dini y a accordé un soin presque maniaque pour s’assurer que déjà, l’on pouvait prendre et laisser des parties de ses propositions en fonction de la complexité requise, et surtout, que c’était parfaitement clair en pratique, sans oublier d’y apporter les raffinements acquis au fil des ans.

C’est clairement l’énorme bénéfice de cette mise à jour (qui démontre aussi, au passage, pourquoi OmniFocus reste inégalé malgré les sirènes des concurrents qui se prétendent tout aussi puissants – je vous regarde, Things et Todoist). Bien sûr, OmniFocus présente toujours la même exigence : une vie complexe et multiple nécessite une réflexion poussée sur la manière dont on veut la gérer sainement, et l’application ne fait que renvoyer l’utilisateur à ce besoin (au lieu de le leurrer dans un faux sentiment de clarté, comme les concurrents). Creating Flow with OmniFocus établit une passerelle tant dans les usages que dans la réflexion jusqu’à transformer l’application en véritable centre de contrôle personnel adapté à chacun.

J’ai trouvé un usage dorénavant indispensable à ma montre connectée : OmniFocus me tient compagnie tout au long d’une journée de travail, me rappelant gentiment au programme que j’ai décidé. (Si vous vous demandez ce qu’est un McKenzie, c’est un exercice pour le dos.)

On y retrouve évidemment, développés là aussi, les réflexions du psychiatre sur le flow, les causes du stress et de la procrastination, l’intérêt de la régularité et de la routine pour des projets de long terme, et comment GTD et OmniFocus aident à installer davantage de sérénité. En bon psy, Dini ne vous prend pas par la main, mais pointe précisément où sont les questions difficiles à se poser, et vous place devant vos responsabilités en mettant ces outils formidables à votre portée. À vous de voir, ensuite, ce que vous comptez en faire.

Bref, Creating Flow with OmniFocus maintient sans mal dans mon esprit son titre de meilleur manuel de productivité après GTD, et je remercie encore son auteur de l’avoir écrit : depuis que je l’ai fini, il y a seulement deux semaines, les subtils déblocages causés par sa lecture m’ont rendu déjà plus serein… et surtout plus créatif. Ce qui reste toujours, au bout du compte, ce que je demande à ces techniques : qu’elles gèrent à la place de mon cerveau ce dont il n’a pas besoin de se souvenir, afin de me laisser un maximum de bande passante mentale pour créer des trucs.

Creating Flow with OmniFocus est disponible directement auprès de son auteur ici.

(Full disclosure : Je suis un des affiliés de Dini, et j’en suis fier – c’est après avoir lu la qualité de son travail que je lui en ai fait la demande. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil, ou l’un des autres présentés sur ce site, vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !)

2019-11-15T00:05:56+01:00mardi 19 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|2 Commentaires

Que faire avant de mettre à jour son ordinateur (ne passez pas à macOS Catalina de suite)

Non c’est pas moi

Panique à bord, le « it just works » est un peu cassé : plusieurs camarades auteurs et autrices ont vu leurs Macs chéris bien-aimés un petit poil déconner fort après le passage à la nouvelle mise à jour, macOS Catalina. Si vous ne l’avez pas encore fait, il est urgent de répandre cette annonce d’intérêt public, en gros caractères :

Il est toujours bon d’attendre avant de mettre à jour une machine dont l’on dépend pour travailler, surtout en cours de projet,

Que ce soit sous Windows ou Mac, mais là, c’est encore plus vrai pour macOS Catalina.

Une mise à jour de système majeure (comme les annelles de macOS) entraîne toujours des changements de profondeur dans les architectures (des choses dont le consommateur ne se préoccupe pas), afin de préparer les évolutions technologiques futures (car toujours en mouvement est la technologie, disait Yoda). Malgré les programmes de test étendus des systèmes, il arrive que les sorties soient un peu mal démoulées, ça arrive chez Microsoft mais aussi chez Apple.

Le problème spécifique de Catalina

Catalina apporte en profondeur une évolution majeure : c’est la première architecture système à être exclusivement 64-bit au lieu de 32, soit le modèle ancien. (Si vous n’y connaissez rien, sachez juste ceci : c’est mieux.) Ce que cela signifie pour l’utilisateur : une application comportant encore des composants en 32-bit ne fonctionne pas sous Catalina. Du tout. Les développeurs ont eu plus de cinq ans pour s’adapter, mais comme souvent, ce n’est qu’une fois le couteau sous la gorge qu’ils se sont mis à effectuer la transition. Résultat : en plus de bugs (franchement un peu honteux pour Apple) dans le système lui-même, beaucoup d’applications ne fonctionnent pas encore sous Catalina (même si ça progresse) et certaines, abandonnées, ne fonctionneront simplement jamais. Pour déterminer si vous en avez sur votre ordinateur et les identifier, St. Clair Software (les géniaux développeurs de Default Folder X, que je recommande vivement par ailleurs) mettent à disposition un utilitaire gratuit intitulé Go64.

Que faire avant de mettre son Mac à jour

De manière générale, il est urgent d’attendre. Avant de mettre à jour un Mac dont on dépend professionnellement, il vaut mieux guetter au minimum la sortie de la première mise à jour mineure (si Catalina est 10.15, la 10.15.1, mettons), le temps que les choses se tassent. Mais il faut cependant mettre à jour au bout d’un moment, car, donc, la technologie avance, et avec elle viennent : des exigences de plus en plus modernes des programmes courants, et, surtout, des mises à jour de sécurité.

Avant de mettre à jour, vérifiez toujours si les programmes sont vous dépendez pour vivre sont officiellement estampillés compatibles. Tout particulièrement si vous utilisez du matériel un peu spécifique, dont les pilotes ne sont pas forcément disponibles le jour même de la sortie du nouveau système (matériel son et autre). Rendez-vous sur le site du constructeur, du développeur, et si ça ne dit rien, attendez, ou joignez-les sur un réseau commercial quelconque pour savoir ce qu’il en est.

Une fois la mise à jour faite, mettez aussitôt à jour toutes vos applications1. Via l’App Store ou par une recherche manuelle dans chaque application, afin d’être sûr d’avoir la dernière version censément compatible.

Et iOS / iPadOS ?

Le conseil reste le même : vérifiez si vos apps sont compatibles avec la nouvelle version du système. Cependant, la transition vers le 64-bit a déjà été consommée depuis deux ans et la base iOS étant moins ouverte, les systèmes sont moins enclins aux problèmes que traversent les systèmes de bureau comme macOS ou Windows. En général, je mets à jour mon iPhone et mon iPad dès le jour de la sortie de la mise à jour, mais j’attends 3 à 6 mois pour mon Mac. Cependant, sachez quand même que depuis iOS 13, la synchronisation Dropbox avec Scrivener iOS est cassée chez beaucoup d’utilisateurs… Donc, si vous écrivez beaucoup en mobilité, ne mettez pas à jour. (On attend toujours des nouvelles depuis plus d’un mois, ce qui n’est pas très carré de la part des développeurs, il faut le dire, et la grogne commence à monter.)

  1. Dans le cas de Catalina, cela peut signifier même désinstaller l’ancienne version pour télécharger la plus récente et faire une nouvelle installation – je te regarde, Steam
2019-10-28T01:27:06+01:00mardi 29 octobre 2019|Lifehacking|8 Commentaires

Les modes sombres nuisent à la productivité – essayez le solarisé à la place

Ouuuuh so dark.

Le mode sombre est arrivé sous iOS, après macOS l’année précédente

C’est très à la mode : le… euh, mode sombre. En gros, pendant des décennies d’informatique, on s’est escrimé à recréer la métaphore du papier et du crayon : une écriture sombre sur une feuille, et croyez-moi, ça en nécessitait, de la puissance de calcul.

De ça (Apple ][)… (source)
À ça (Macintosh, système 1) (source)

Or maintenant, c’est ultra tendance d’évacuer cette métaphore d’un autre âge pour préférer un bon blanc sur fond noir, un mode inversé, un mode sombre.

Windows 10 dans toute sa gloire brutaliste.

Les avantage du mode sombre, mis en avant par les innombrables utilisateurs qui le réclament, sont multiples :

  • Plus doux pour les yeux (moins lumineux, évite la grande feuille blanche qui te poignarde la rétine, surtout sur nos gros écrans modernes)
  • Moins de lumière, signifie moins de lumière bleue, donc censément meilleur pour le sommeil
  • Si l’on lit à côté de quelqu’un qui dort, cela génère moins de lumière ambiante, id est, paix des ménages
  • Sur les écrans OLED (smartphones de dernière génération), le mode sombre économise la batterie (car les pixels noirs ne sont pas allumés)

… après moi, j’avoue que si ça nous rapproche de ça…

… je suis carrément pour, hein.

(— Dis Siri, lance les torpilles à photons sur le croiseur Klingon. — Très bien, je commande sur Amazon un carton de Calgon. — MAIS BORD*#!§)

TOUTEFOIS

Après avoir tenté trois jours le mode sombre sur macOS à sa sortie l’année dernière, je l’ai bien vite supprimé, car je vivais une expérience troublante : je ne pigeais plus rien à ce qui se passait sur mon écran.

Houlà, hein, quoi, qui êtes-vous ? (Source)

J’ai mis ça sur le compte que j’était vieux et idiot, incapable dorénavant de swiper à gauche ou à droite pour exprimer mon approbation sur des sujets d’actualité, mais je suis tombé sur cet article extrêmement fouillé et nourri en sources expliquant, en un mot comme en cent, que le mode sombre tue la productivité.

Tout va bien, je ne suis ni vieux ni idiot. Hah.

La raison, en résumé, est très simple : l’humain est une espèce globalement diurne (sauf pour les plus étudiants parmi nous) et son œil, et le cerveau qu’il y a derrière, ont évolué pour détecter des machins sombres sur fond clair. Pas l’inverse. Donc, il est plus difficile de lire du texte en mode sombre qu’en mode clair, parce qu’on n’est pas trop trop câblés pour. (L’article de TidBITS propose des comparaisons d’image éloquentes à ce titre.) Et donc, on serait moins productif en mode sombre qu’en mode clair. (Starfleet devrait se poser des questions.)

Cependant, le mode sombre conserve un avantage fondamental : ne pas assassiner les yeux. Du coup, que peut-on faire ? Ne rien y voir et être ralenti, ou y voir super bien, mais finalement pas aussi longtemps au regard des années ? (J’avoue qu’après des journées entières passées sous Scrivener avec la feuille blanche qui me hurle à la rétine, je ne suis pas contre un peu de douceur oculaire.)

C’est là qu’entre un mode beaucoup moins connu, mais qui rassemble à mon sens (presque) le meilleur des deux mondes : le solarisé, solarized dans la langue d’Ed Sheeran. Conçue par le designer Ethan Schoonover depuis 2010, cette palette de couleurs (qui existe en clair et en sombre) évacue le blanc pur pour une sorte de sépia beaucoup plus doux à l’œil, mais qui permet de conserver malgré tout un contraste élevé avec le texte.

Solarized en clair et sombre, illustration Ethan Schoonover

Or, si l’on cherche bien, on trouve ce mode, ou une version approchante, dans beaucoup d’applications de lecture et d’écriture : Instapaper, Apple Books, l’application Kindle, jusqu’à Ulysses.

Instapaper en mode sépia (pas exactement solarisé, mais approchant)

Et sinon, il n’est pas difficile de configurer son application d’écriture préférée pour changer le fond blanc contre quelque chose de plus doux :

Scrivener en solarisé « maison » (texte plus sombre que la palette de base, parce que je préfère)

Bien sûr, le solarisé n’économise pas plus la batterie que le mode clair classique, mais si ce n’est pas un problème, alors cela peut nettement diminuer la fatigue de la personne au clavier.

Si configurer vos espaces de travail relativement à ces couleurs vous intéresse, toutes les ressources se trouvent sur le site d’Ethan Schoonover, ainsi que sur Wikipédia. Et comme je vous aime, voici, directement récupérée de la page idoine, la récapitulation des valeurs de couleurs, fonds et accents :

À vous d’expérimenter et de décider où se trouve votre préférence (dark side ou solarized side), mais je recommanderais de coller un peu de solarisé là où c’est possible pendant quelques jours et de voir comment vous le sentez. Mais en ce qui me concerne, à part pour quelques usages bien précis (notamment pour les migraineux, ou pour les applications de montage photo et traitement vidéo), le mode sombre me paraît une fausse bonne idée.

2019-10-02T08:51:09+02:00mercredi 2 octobre 2019|Best Of, Lifehacking|9 Commentaires

Pourquoi je reviens vers Evernote

Ou bien « Evernote, le revenant », selon les affinités.

Or doncques, jadis, quand le monde était jeune et la 5G à peine un fantasme, je disais tout plein de bien d’Evernote pour prendre et compiler ses notes ; pas mal d’articles par ici pour appréhender la bête. Puis Evernote a pété un câble, la confiance a été rompue, on est tous partis ou presque, à la recherche d’une solution de rechange durable. De lapin.

Auguste lectorat, j’ai fait péleriné trois ans (ça ne veut pas dire que j’ai tenu le rôle d’une cape légère) à la recherche d’un outil semblable, aussi puissant et stable, et qui offrirait de meilleures garanties de vie privée. J’ai tout testé ou presque, j’ai misé un bon moment sur DEVONthink (dont je reparlerai cependant), j’ai tourné avec Apple Notes, j’ai espéré beaucoup de Keep It et de Notion, mais… trois ans plus tard, après le mea culpa de la compagnie et un épluchage pointilleux de sa nouvelle politique, je reviens à Evernote.

Evernote (et ses vertes notes).

Pour faire simple, je désire

  • Déjà, éviter de multiplier les applications dans tous les sens. Donc, un outil aussi puissant que possible pour ne pas en avoir douze (ce qui est le meilleur moyen de paumer une information).
  • La capacité d’envoyer des informations à l’application depuis n’importe où avec une extrême simplicité (sur Mac et iOS). C’est le premier axiome de GTD : la capture.
  • … dont une capture web à l’identique (je veux pouvoir sauver des bouts de page web ou des pages entières pour référence ultérieure et archivage).
  • De classer ces informations selon plusieurs facettes (en gros, avec des tags).
  • Une synchronisation cloud rapide et sans heurt.
  • La possibilité de lier des notes à d’autres, ou même de référencer des notes dans d’autres applications (comme placer un lien vers une checklist externe depuis OmniFocus).
  • Une garantie de vie privée.

Eh bah, à part pour le dernier point où la méfiance reste de mise, rien ne bat Evernote pour l’instant, et pourtant j’ai essayé, parce que j’étais vraiment, vraiment très colère contre lui. (Faut pas énerver un Scorpion. Faut pas.)

Notion est très joli mais son web clipper est à la ramasse. Idem pour Bear. Apple Notes ne sauvegarde que des liens, pas des extraits de pages (et n’a pas de tags). Keep It bugouille. DEVONthink est le concurrent le plus sérieux de tous mais l’application n’est quand même pas taillée pour les notes « légères » (c’est davantage une base de données bibliographique qu’un calepin où tu fourres un peu tout, tes idées comme tes listes de courses).

Evernote, bien qu’il ait à peu près le charisme d’Excel, me rendait de fiers services et a constitué ma base de données bibliographique, mon fourre-tout de trucs à ne pas oublier, mon service de capture de documents sur le terrain, et j’en passe. Son âge est à la fois un avantage comme un inconvénient : le développement est un peu rouillé, l’application est parfois rébarbative, mais elle s’interface avec à peu près tout, le service sous-jacent est solide, et j’y ai développé des habitudes que je n’ai jamais réussi à retrouver ailleurs.

Bref, Evernote, c’est Excel. C’est le même fun, mais aussi la même puissance.

TANT DE FUN C’EST PAS POSSIBLE

Qu’est-ce que je fiche avec Evernote ? Eh bien, à peu près tout qui ne soit pas spécialement sensible (l’administratif, lequel finit dans DEVONthink, j’en reparlerai). La puissance de l’application a toujours été la facilité que l’on a à y fourrer des données (à tel point qu’on le lui reproche parfois : Evernote serait write only, soit, tu balances tout dans ce trou noir pour te donner bonne conscience et tu n’en ressors jamais rien).

Idée d’histoire, de personnage, de cadeau ? Code d’extension de garantie à présenter à un revendeur pour une réparation ? Justificatifs de déplacement à envoyer à qui de droit ? Recommandation de lecture, de film, de whisky ? Notes pour un entretien ? Tout ça finit dans Evernote. L’application est idéalement taillée pour pour rassembler tous les post-its épars et les informations disparates qu’on ne sait pas où classer – et, comme il est de plus en plus d’usage aujourd’hui, savoir où on les a mises compte moins que maîtriser le moteur de recherche pour les en ressortir au bon moment.

Bref, je réutilise Evernote, et mine de rien, j’y retrouve du plaisir et de l’efficacité, et c’est quand même bien tout le but de la manœuvre. Je vous recommande à nouveau, si vous ne l’avez pas fait, d’y jeter un œil (surtout si vous êtes du genre à perdre vos post-its ou que vous organisez des projets complexes – un roman, une thèse, une société d’import-export de bulots). Notamment : à travers le premier test, et pour aller plus loin : des conseils pour organiser ses informations.

Comme toujours, de manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

Je ne prends pas un selfie je suis contente d’avoir archivé le taux de croissance suédois pour le sortir à mon voisin d’ascenseur qui le confond avec celui de la Norvège, rhô lui
2019-05-28T16:50:30+02:00mercredi 29 mai 2019|Lifehacking, Technique d'écriture|8 Commentaires

Focus, une meilleure application pour faire des pomodoros (mais chère) [la boîte à outils de l’écrivain]

Quand j’ai ouvert la boîte à outils de l’écrivain, auguste lectorat, j’avais promis-juré de ne promouvoir que des applications que j’utilise réellement, entre autres parce que parfois, je touche une commission si vous achetez lesdits outils en passant par mes liens (ce qui m’aide à payer l’hébergement et m’encourage à continuer à proposer ce genre d’article, ce qui me prend du temps). Le moment est venu ! (insérer ici musique funeste)

Alors c’est pas mal de bruit pour finalement pas grand-chose. J’ai parlé amplement de la méthode pomodoro et de l’aide qu’elle m’apporte pour écrire, surtout dans ces moments où ton roman veut te manger et que tu irais bien mettre la tête dans le sable (ou une baignoire remplie de piranhas, fonction de la gravité de la situation). Jusqu’ici, j’utilisais et recommandais BeFocused Pro, pratique et fonctionnel, et franchement, pour 99% des gens, cette application reste un excellent outil.

Seulement voilà : je travaille beaucoup en déplacement, et j’écris, donc, aussi, notamment sur iPad. Pour employer le même système, c’est-à-dire faire mes pomodoros, il me faut un outil qui fonctionne parfaitement sous iOS, et notamment – parce que j’en ai une depuis plus de deux ans, je proposais d’ailleurs un retour d’expérience iciil me faut quelque chose qui fonctionne sur Apple Watch.

Or doncques voilà, BeFocused Pro ne propose pas la rigueur qu’on est en droit d’attendre sur montre connectée : fréquemment, le chronomètre se perd, oublie de sonner, etc. Après quelques recherches, je suis donc passé sur l’application Focus. Et là, c’est parfait : la montre vibre bien à l’échéance du pomodoro grâce à une synchronisation sans faille entre le Mac (ou l’iPad) et celle-ci, du moins tant que l’on a Internet. C’est très pratique même devant un ordinateur de bureau : on peut couper les notifications sur celui-ci, mais autoriser la montre à vibrer seulement à échéance du pomodoro, ce qui permet de minimiser les distractions. Et au pire, on peut simplement lancer les périodes de travail directement sur la montre.

Super, hein ? D’accord, tu veux le côté ridicule, auguste lectorat ? Focus est payant (ça, d’accord)… sur abonnement. Soyons clairs : est-ce que c’est complètement con de payer un abonnement pour un chronomètre glorifié ? Assurément, surtout à quarante balles par an (presque autant qu’Ulysses, bordel !). C’est pour ça que je suis bien embêté pour le recommander sans ambages. Alors oui, c’est la meilleure application de sa catégorie, on est d’accord, mais bon, ça reste un fucking chronomètre, quoi.

C’est beau mais c’est cher.

Donc, difficile de recommander Focus sans se prendre un peu la tête dans les mains en se disant « mon dieu, mon dieu, tant de sous pour ça, c’est absolument grotesque » – mais si :

  • Tu vis pomodoro, tu respires pomodoro, ta vie est le pomodoro et sans lui, ta productivité s’effondre en 48 heures
  • Tu as une Apple Watch dont tu te sers pour de vrai

Alors, selon l’adage qu’il ne faut pas lésiner sur les réels professionnels qui nous rendent réellement productifs, Focus vaut le prix qu’il demande, comme on paiera pour une licence d’Antidote dès lors qu’on en fera un réel usage.

Mais si l’un des deux points précédents ne s’applique pas, franchement, non. BeFocused Pro fait très bien le job (lire le test ici).

Maintenant, laissez-moi vivre dans la honte, s’il vous plaît.

2019-06-01T14:36:04+02:00mercredi 5 décembre 2018|Best Of, Lifehacking|1 Commentaire

Accéder à Facebook en mobilité… sans l’app Facebook (qui est le Mal)

Facebook, c’est probablement ce qui s’approche le plus d’un des cavaliers de l’Apocalypse, un autre étant Donald Trump, et… non, en fait, plus j’y réfléchis et plus a) c’est pas cool pour les cavaliers de l’Apocalypse et b) ils ne sont que quatre et y a largement trop de candidats aux postes par les temps qui courent.

Donc : parmi les comportements déloyaux et insupportables du réseau bleu, il y a celui de son application. L’application Facebook bouffe ta batterie (et tes enfants), pourrait bien écouter ton smartphone pour te « rendre service » (probablement le même raisonnement qui consiste à dire que la pub est « utile »), a longtemps joué un son inaudible en fond pour que l’app reste active (et donc collecte des données)… Facebook, c’est vraiment le mal, on a tout intérêt à revenir au bon vieux RSS pour organiser sa veille, mais bon, on n’a pas forcément le choix d’être dessus, pour diverses raisons. Prenons moi, par exemple, parce que je trouve que c’est un bon exemple, je ne suis pas du tout partial : s’il ne tenait qu’à moi, j’aurais #deletefacebook depuis au moins trois baux (pluriel d’un bail, on est d’accord) MAIS, auguste lectorat, tu t’y trouves, et je ne veux pas te laisser tout seul (ou, plus sérieusement, me couper de cet important canal d’échange où les conversations – chouettes par ailleurs ! – ont lieu).

Mais alors ? Comment s’affranchir, tel un beau timbre, de cette application démoniaque ? J’en parle, parce que c’est une astuce finalement assez mal connue, constaté-je, et donc, faisons-la connaître.

La version la plus simple : Facebook offre un site web mobile qui présente quasiment toutes les fonctionnalités de l’app… sans l’app. Il est donc entièrement possible de virer manu militari l’app de son téléphone, et d’accéder uniquement au réseau via son navigateur. (On peut, dans la foulée, virer cet étron de Messenger avec, dès lors qu’on ne veut pas avoir les notifications – et vous devriez les avoir désactivées depuis toujours, donc ça n’a pas d’importance – parce que le site mobile offre aussi accès à Messenger.) Pour un raffinement d’esthète, tous les navigateurs mobiles dignes de ce nom proposent d’ajouter un lien direct vers le site en page d’accueil : ça simule l’apparence d’une app, sauf que ! Non ! Haha ! Sous Safari, c’est dans la feuille de partage (capture d’écran par ici ou par là).

Raffinement supplémentaire : pour éviter les manipulations agaçantes et ajouter quelques fonctionnalités pratiques, il existe des apps qui se proposent d’encapsuler le site mobile de Facebook dans une app à part entière… mais qui n’est pas Facebook non plus. Sur iOS, j’utilise Friendly (lien d’affiliation) qui existe en version gratuite financée par la pub, ou sans contre un achat intégré modique (aussitôt acheté, parce que le but, c’est justement de s’affranchir de la pub). Pour info, Friendly propose aussi la même chose pour Twitter, ce qui permet de tout rassembler au même endroit. J’ai moins de griefs contre l’application mobile de Twitter, mais si jamais ça vient, je saurai quoi faire. Je suis sûr qu’il existe des tas d’autres applications similaires tout aussi bonnes, ainsi que sur Android, à vous de voir.

Un mot d’avertissement quand même : le générateur de code Facebook est associé à l’application mobile. Plus d’app, plus de générateur de code, ce qui peut compliquer votre connexion à de nouveaux appareils quand le réseau voudra bien s’assurer que vous êtes bien vous et pas un hacker qui dira à tout le monde comment il a gagné un Samsung Galaxy S-trente-douze en envoyant POUTINE au 7 20 20. En gros, il faudra demander tous ses codes de validation par SMS et non plus avec le générateur. Mais pour moi, ce petit désagrément (présent uniquement à la première connexion sur un nouvel appareil) en vaut très, très largement la chandelle.

2019-06-01T14:36:15+02:00mardi 20 novembre 2018|Best Of, Lifehacking|6 Commentaires

Le time-blocking, ou comment j’ai rendu de la sérénité à ma vie un peu dingue

Tout le monde le fait, Oprah Winfrey, David Allen, Steve Jobs, ta mère, mais pas toi ni moi. De quoi je cause ? Non, pas lever le soir en boîte, et encore, pour les trois premiers j’en suis pas sûr, et là, je parle pas de lever en boîte, mais de la pratique que la Terre entière des winners observe et promeut, sauf, pour des raisons qui m’échappent encore, moi jusqu’à il y a quelques mois, et sérieux, j’aurais dû commencer bien avant, comme passer sous Mac, bref, I give you :

Le time blocking. Ou l’hyperscheduling. Ou juste, vivre sa vie avec son calendrier.

Acte I. Le problème : ta vie est dingue (et tu la trouves donc un peu pourrie, ou du moins stressante). Tu as mille choses à faire, à te rappeler, et idéalement tu voudrais aussi pouvoir écrire, mais t’as pas rangé le carton de pizza de l’autre soir et tes potes viennent à la maison demain, et puis Zelda : Breath of the Wild t’appelle, mais si tu joues, tu vas te sentir coupable, et tu ne vas pas en profiter, mais bordel, t’as vraiment besoin d’une pause d’une heure, là, et les phrases de ce blog deviennent longues, c’est moi ou bien ? Conséquence : tu restes dans l’entre deux eaux de l’inaction coupable, id est : tu te réfugies sur YouTube / Facebook sans profiter de rien, bientôt il est 23h, tu as l’impression d’avoir perdu ton temps et vendu ton cerveau à Mark Zuckerberg, tu n’as été ni reposé ni productif, et le cycle recommence demain, en pire (parce que tu avais vraiment besoin d’une pause).

Acte II. L’action : Bordel ! te dis-tu. Ou fichtre, parce que ta maman t’a appris à être poli, y compris dans ta tête. « Je ne vais point me laisser faire ainsi, tudieu ; je découvre le lifehacking, Getting Things Done, j’entame un vrai régime de productivité. » Et ça marche : tu mets de l’ordre dans tes intrants, tu tombes 3-4 fois du wagon GTD, mais ça avance, et tu récupères bel et bien du temps, de l’ordre, et tu es content.

Acte III. On recommence en pire : … sauf que cet ordre ne te dit pas véritablement quoi faire à chaque instant, surtout si tu as des projets de long terme (écrire un bouquin, ou douze, et terminer Breath of the Wild, et continuer quelque part à gagner ta vie si tu ne la passes pas à écrire – pas forcément le meilleur plan pour la gagner d’ailleurs, bref). Je fais quoi, maintenant ? Je ne peux pas passer ma vie à bosser, j’ai besoin de souffler. Ou bien : on me propose des tas de trucs d’enfer, je ne peux pas dire oui à tout – mais je dis oui à quoi ? Ce serait super s’il y avait une technique toute conne que la Terre entière emploierait déjà pour répondre à cette question, genre Oprah Winfrey, David Allen, Steve Jobs et ma mère, mais en fait eux c’est probablement pas vrai, c’était juste pour l’introduction putassière de l’article.

La réponse et la technique – le time-blocking –, c’est, en fait, super simple. (C’est même « tout con ».) Le temps est une ressource finie. Tu veux faire un truc ? Tu le mets sur ton calendrier. Et tu t’y tiens.

Point barre.

C’est donc bel et bien tout con, mais j’ai essayé plusieurs fois de le faire, et à chaque fois, j’ai dérivé. C’est seulement en suivant les conseils de David « MacSparky » Sparks (développés sur trois articles : 1, the experiment ; 2, the mechanics ; 3, the feedback) que j’ai réussi à prendre cette habitude et à la faire fonctionner pour moi, et à en retirer des bénéfices prodigieux. Ce qui m’a manqué était une combinaison de plusieurs choses :

Ma recette à moi de mon succès là-dedans

La détermination à faire fonctionner ce système. Sparks recommande de s’offrir un journal de bord et de noter le plan de la journée. Ça a l’air de rien, mais c’est capital à mon sens. Je planifie ma journée dans Fantastical (c’est facile de bouger des blocs de temps – Mac, iOS) mais une fois satisfait, je recopie tout à la main dans un gros cahier de bord Moleskine. Cet acte revient à « sceller » ce contrat avec moi-même. Et si je ne le tiens pas, je suis une grosse merde. Cela entraîne une autre conséquence fondamentale pour faire marcher ce système… être réaliste sur le temps à sa disposition. Sinon, déprime.

Planifier tout ce qui compte. Évidemment, la technique intéressera prioritairement les indépendants qui sont maîtres de leur temps (et donc de leur procrastination, de leur désœuvrement et de leurs névroses, hein) mais elle permet aussi de protéger le temps hors horaires de bureau. Donc : de réserver du temps pour écrire, ou… de réserver du temps pour faire ses impôts, son ménage, ou jouer à Breath of the Wild. Il y a deux avantages à réserver un créneau horaire : cela le protège (quand ce qu’on veut faire est important) et cela le borne (quand on doit faire ses impôts). On retrouve les mêmes avantages qu’avec la méthode Pomodoro : on découpe en tranches digestes un projet trop vaste et/ou trop barbant.

Ne pas planifier trois ans à l’avance. La vie, c’est l’impermanence. Les situations changent. Des urgences se produisent. Avoir des objectifs pour le lendemain, les prévoir – et se plonger dedans, c’est bien. Décider ce qu’on va faire vendredi prochain quand on est lundi me parait irréaliste. Le plan doit certainement être révisé du jour pour le lendemain, au minimum. D’où l’intérêt de recopier le planning décidé pour le graver dans le marbre (ou, du moins, la boue un peu sèche).

Accepter une certaine flexibilité. Voir point précédent. Si votre fils/fille s’est ouvert le crâne à son jardin d’enfant ninja, a) allez le chercher, ne venez pas râler parce que je vous ai dit de respecter le planning décidé, les urgences se produisent et b) votre vie a l’air trop cool, je peux devenir ninja moi aussi ? Par contre, ne pas écrire parce qu’un nouvel épisode d’Iron Fist est sorti ne constitue pas une raison valable (d’aucuns me murmurent qu’un nouvel épisode d’Iron Fist ne représente aucunement une raison valable de quoi que ce soit dans aucun univers connu – alors que bon, je trouve ça pas plus mal foutu que le reste des séries Marvel Netflix, en fait, Jessica Jones mis à part, qui est vraiment bien, enfin bref).

Ne pas « micro-manager » non plus. Sparks recommande de ne pas réserver de créneau en-desous d’une heure, je pense qu’il a raison. Plus court, ça devient difficile à respecter et à maintenir. Vous avez besoin de faire plein de petites choses qui durent toutes dix minutes ? Réservez un créneau d’une heure appelé « plein de petites choses qui durent toutes dix minutes ». Reprenant l’idée de Sparks, j’ai un créneau appelé « CTF » pour Capture the Flag, capture de drapeau, correspondant à des tâches unitaires dans mon OmniFocus marquées d’un drapeau.

Quels sont les bénéfices ?

Construction sous Fantastical.

Éclatants. Multiples. Incroyables. Tellement que je me demande comment j’ai pu faire quoi que ce soit avant d’adopter cette technique. Sans rire, j’ai augmenté ma productivité de moitié, j’ai récupéré du temps que j’ignorais posséder, j’ai commencé à reprendre le dessus sur certains dossiers en jachère, bref : je ne vis plus jamais sans. Vivre sans revient à travailler comme avant et c’est maintenant synonyme pour moi de : confusion et panique.

Le bénéfice pour moi le plus important est le suivant :

Je ne consulte plus mails et réseaux sociaux qu’une fois par jour. Rien que ça, mes amis, ça revient à arrêter la drogue (enfin, j’imagine que ça fait comme ça, vu que la seule drogue dure que j’aie jamais consommée était World of Warcraft). Ce qui veut dire qu’au lieu de me sortir douze fois la tête de ce que je suis en train de faire parce que, oh tiens, et s’il se passait quelque chose en mon absence que j’ignore ? je reste focus comme un laser de télémétrie sur ce que je fais – ça ne veut pas dire que j’ai parfois la flemme, que ce que je fais est difficile et que j’aimerais être un peu ailleurs, mais là, j’ai pas d’excuse facile : oui, d’autres questions seront gérées, mais plus tard. À l’heure dite.

Mais ce n’est pas tout :

Ma concentration sur le moment est totale. Alors oui, bien sûr, encore une fois, j’écris parfois un truc drôlement compliqué sans savoir où je vais, parce que je sais, je sais que je suis en train de le découvrir en écrivant, et ça, auguste lectorat, je déteste, je préfère de loin avoir la scène dans ma tête avant de la rédiger, mais certaines scènes ne fonctionnent pas comme ça – et donc, je préférerais largement faire à peu près n’importe quoi d’autre – mais je sais aussi que c’est nécessaire, et je n’ai aucune échappatoire, aucun prétexte, encore une fois, comme dit plus haut, et puis je sais que je vais y arriver. J’ai déjà hiérarchisé ma journée. Je fais déjà ce qui est important. Mettre des mots sur la page. Même si je saignerai des oreilles à la fin de la session.

Je suis tranquille. Corollaire de ce qui précède : tout ce qui doit absolument avancer dans la journée a déjà été mis dans le budget temps. Notamment, l’écriture. Tout s’articule autour, parce que c’est mon boulot principal, et que j’ai trop d’ADN de petit chaton mignon facilement distrait par tout ce qui brille pour me faire confiance et savoir me discipliner, si je ne me dis pas, comme à un bon petit chaton mignon, non Médor, on écrit à ce moment-là, on regarde les mails à celui-ci, et on pisse là-bas, et celle-là, tu l’as vue ? Quoi, c’est trop le kif d’appeler un chat Médor, non ?

J’acquiers un véritable sens du temps à ma disposition. J’ai un problème récurrent, que je partage avec beaucoup d’indépendants – je ne sais pas dire non, parce que beaucoup de trucs m’intéressent, et je n’aime pas refuser les choses. Mais c’est une compétence capitale à posséder pour, au hasard, ne pas se fâcher avec les gens à qui on promet des choses, pour ne pas se tuer à la tâche, pour rendre les travaux à l’heure sans mourir au passage. Encore une fois, je ne prétends pas devenir automagiquement parfait – certains parmi vous lisent ça et savent que je vous dois un mail depuis un mois ou six, mes plates et profondes (à la fois) excuses, mais tout cela devrait améliorer la situation sur le long terme –, et bon, si ça ne répare pas miraculeusement le passé, ça peut au moins aider l’avenir.

Donc

Faites-le. Pardon : essayez. (Faut que je dise « essayez », parce que sinon des ayatollahs vont encore me dire que j’impose ma vue sans nuance, alors que bon, c’est de l’enthousiasme, ça se voit, nan ?) Ça ne coûte tellement pas cher à mettre en place – Sparks dit que ça lui prend vingt minutes par soir, ça m’en prend deux fois moins, et les bénéfices que j’en retire sont huge. Tellement qu’il faut un mot américain pour le dire, parce que chez les Américains, tout est plus vaste, il paraît. J’établis ça dans une petite routine du soir, avec d’autres petites choses sympa, dont je parlerai probablement sous peu.

Amusez-vous !

2019-06-01T14:37:38+02:00lundi 27 août 2018|Best Of, Lifehacking|12 Commentaires

Trois applis et flux de travail que j’expérimente en ce moment

Okay, j’ai des articles en gestation là-dessus, mais je ne me sens pas encore assez compétent pour l’instant, cependant j’ai envie d’en causer un peu, pour te dire, auguste lectorat, avec quoi je joue en ce moment (en plus d’écrire, bien évidemment, La Fureur de la Terre), et ce que tu peux peut-être attendre dans les semaines / mois à venir.

Atteindre le Graal sur la gestion des courriels ?

J’ai un problème chronique avec mes mails. Je n’essaie même plus de m’en cacher, je suis toujours tragiquement à la bourre sur ma correspondance, malgré deux articles sur le sujet qui sont planqués quelque part dans les archives et que je n’ose pas ressortir parce que c’est un peu comme voir un fumeur invétéré vous expliquer qu’il faut vivre à la campagne pour la qualité de l’air. J’ai suivi des formations, des séminaires sur le sujet (je ne plaisante pas) pour arriver à ramener ce réel problème sous contrôle. Je connais les réflexes, les usages, mais je n’y arrive paaaaas.

Cependant, après avoir repris le problème à bras-le-corps pour la quinzième fois, il se pourrait que je commence à entrevoir, réellement et sincèrement, le bout du tunnel. En m’appuyant sur un mélange de trois choses : a) les bonnes pratiques apprises en formation b) un nouveau fournisseur de messagerie et c) deux outils supplémentaires qui agissent au niveau du serveur pour donner un coup de pouce à l’utilisateur harassé par toutes ces révélations de secrets qui feront de lui un millionaire en restant chez lui. (On constate l’évolution des priorités : il y a dix ans, on voulait s’envoyer en l’air toute la nuit, aujourd’hui, c’est devenir riche depuis chez soi). Je teste encore tout ça un moment et si le cas échée, je vous expliquerai que la ville, c’est le mal, déménagez à Plan-de-Cuques.

Traiter ses photos en déplacement

Le dernier bastion de tâches que je devais réaliser devant mon iMac, c’était traiter mes photos avec Lightroom (la dernière version sans abonnement parce que faut pas déconner). Il se trouve qu’Adobe a ajouté tout récemment la possibilité de synchroniser les préréglages photo dans le cloud, rendant enfin Lightroom CC (la version jouet disponible sur toutes les plate-formes) vaguement intéressante, surtout quand on traite beaucoup ses photos par ce biais. Je teste ça et s’il y a encore des blocages, mais ça semble viable, et ça donne surtout accès à tous ses négatifs de n’importe où, et ça, c’est cool : j’ai toujours voulu être libre géographiquement de mon lieu de travail, mais c’est à présent une priorité qui m’est spécialement importante.

La découverte : le time blocking

Wow fichtre. Alors ça, c’est la GROSSE claque dans ma tête. J’avais récemment évoqué, en reparlant de la méthode Pomodoro, une manière complémentaire de gérer son temps qui semblait miraculeuse. Ça ne sera pas une découverte pour tout le monde, loin de là – planifier ses journées par blocs est une technique de gestion du temps plutôt ancienne, éprouvée et approuvée par les indépendants –, mais pour moi, c’est la première fois que je m’y attelle VRAIMENT et les résultats sont simplement époustouflants. Je suis plus productif et détendu dans mes journées que je ne l’ai été depuis très longtemps. Il fallait juste que je découvre la bonne approche. Je continue à expérimenter, pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’un simple feu de paille et d’un effet qui s’évaporera une fois la nouveauté dissipée, mais pour l’instant, je suis joie.

Donc, restez en ligne (we’re too close!), j’y reviendrai.

2018-07-19T17:01:06+02:00jeudi 19 juillet 2018|Lifehacking|3 Commentaires
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