Que faire avant de mettre à jour son ordinateur (ne passez pas à macOS Catalina de suite)

Non c’est pas moi

Panique à bord, le « it just works » est un peu cassé : plusieurs camarades auteurs et autrices ont vu leurs Macs chéris bien-aimés un petit poil déconner fort après le passage à la nouvelle mise à jour, macOS Catalina. Si vous ne l’avez pas encore fait, il est urgent de répandre cette annonce d’intérêt public, en gros caractères :

Il est toujours bon d’attendre avant de mettre à jour une machine dont l’on dépend pour travailler, surtout en cours de projet,

Que ce soit sous Windows ou Mac, mais là, c’est encore plus vrai pour macOS Catalina.

Une mise à jour de système majeure (comme les annelles de macOS) entraîne toujours des changements de profondeur dans les architectures (des choses dont le consommateur ne se préoccupe pas), afin de préparer les évolutions technologiques futures (car toujours en mouvement est la technologie, disait Yoda). Malgré les programmes de test étendus des systèmes, il arrive que les sorties soient un peu mal démoulées, ça arrive chez Microsoft mais aussi chez Apple.

Le problème spécifique de Catalina

Catalina apporte en profondeur une évolution majeure : c’est la première architecture système à être exclusivement 64-bit au lieu de 32, soit le modèle ancien. (Si vous n’y connaissez rien, sachez juste ceci : c’est mieux.) Ce que cela signifie pour l’utilisateur : une application comportant encore des composants en 32-bit ne fonctionne pas sous Catalina. Du tout. Les développeurs ont eu plus de cinq ans pour s’adapter, mais comme souvent, ce n’est qu’une fois le couteau sous la gorge qu’ils se sont mis à effectuer la transition. Résultat : en plus de bugs (franchement un peu honteux pour Apple) dans le système lui-même, beaucoup d’applications ne fonctionnent pas encore sous Catalina (même si ça progresse) et certaines, abandonnées, ne fonctionneront simplement jamais. Pour déterminer si vous en avez sur votre ordinateur et les identifier, St. Clair Software (les géniaux développeurs de Default Folder X, que je recommande vivement par ailleurs) mettent à disposition un utilitaire gratuit intitulé Go64.

Que faire avant de mettre son Mac à jour

De manière générale, il est urgent d’attendre. Avant de mettre à jour un Mac dont on dépend professionnellement, il vaut mieux guetter au minimum la sortie de la première mise à jour mineure (si Catalina est 10.15, la 10.15.1, mettons), le temps que les choses se tassent. Mais il faut cependant mettre à jour au bout d’un moment, car, donc, la technologie avance, et avec elle viennent : des exigences de plus en plus modernes des programmes courants, et, surtout, des mises à jour de sécurité.

Avant de mettre à jour, vérifiez toujours si les programmes sont vous dépendez pour vivre sont officiellement estampillés compatibles. Tout particulièrement si vous utilisez du matériel un peu spécifique, dont les pilotes ne sont pas forcément disponibles le jour même de la sortie du nouveau système (matériel son et autre). Rendez-vous sur le site du constructeur, du développeur, et si ça ne dit rien, attendez, ou joignez-les sur un réseau commercial quelconque pour savoir ce qu’il en est.

Une fois la mise à jour faite, mettez aussitôt à jour toutes vos applications1. Via l’App Store ou par une recherche manuelle dans chaque application, afin d’être sûr d’avoir la dernière version censément compatible.

Et iOS / iPadOS ?

Le conseil reste le même : vérifiez si vos apps sont compatibles avec la nouvelle version du système. Cependant, la transition vers le 64-bit a déjà été consommée depuis deux ans et la base iOS étant moins ouverte, les systèmes sont moins enclins aux problèmes que traversent les systèmes de bureau comme macOS ou Windows. En général, je mets à jour mon iPhone et mon iPad dès le jour de la sortie de la mise à jour, mais j’attends 3 à 6 mois pour mon Mac. Cependant, sachez quand même que depuis iOS 13, la synchronisation Dropbox avec Scrivener iOS est cassée chez beaucoup d’utilisateurs… Donc, si vous écrivez beaucoup en mobilité, ne mettez pas à jour. (On attend toujours des nouvelles depuis plus d’un mois, ce qui n’est pas très carré de la part des développeurs, il faut le dire, et la grogne commence à monter.)

  1. Dans le cas de Catalina, cela peut signifier même désinstaller l’ancienne version pour télécharger la plus récente et faire une nouvelle installation – je te regarde, Steam
2019-10-28T01:27:06+01:00mardi 29 octobre 2019|Lifehacking|8 Commentaires

Les modes sombres nuisent à la productivité – essayez le solarisé à la place

Ouuuuh so dark.

Le mode sombre est arrivé sous iOS, après macOS l’année précédente

C’est très à la mode : le… euh, mode sombre. En gros, pendant des décennies d’informatique, on s’est escrimé à recréer la métaphore du papier et du crayon : une écriture sombre sur une feuille, et croyez-moi, ça en nécessitait, de la puissance de calcul.

De ça (Apple ][)… (source)
À ça (Macintosh, système 1) (source)

Or maintenant, c’est ultra tendance d’évacuer cette métaphore d’un autre âge pour préférer un bon blanc sur fond noir, un mode inversé, un mode sombre.

Windows 10 dans toute sa gloire brutaliste.

Les avantage du mode sombre, mis en avant par les innombrables utilisateurs qui le réclament, sont multiples :

  • Plus doux pour les yeux (moins lumineux, évite la grande feuille blanche qui te poignarde la rétine, surtout sur nos gros écrans modernes)
  • Moins de lumière, signifie moins de lumière bleue, donc censément meilleur pour le sommeil
  • Si l’on lit à côté de quelqu’un qui dort, cela génère moins de lumière ambiante, id est, paix des ménages
  • Sur les écrans OLED (smartphones de dernière génération), le mode sombre économise la batterie (car les pixels noirs ne sont pas allumés)

… après moi, j’avoue que si ça nous rapproche de ça…

… je suis carrément pour, hein.

(— Dis Siri, lance les torpilles à photons sur le croiseur Klingon. — Très bien, je commande sur Amazon un carton de Calgon. — MAIS BORD*#!§)

TOUTEFOIS

Après avoir tenté trois jours le mode sombre sur macOS à sa sortie l’année dernière, je l’ai bien vite supprimé, car je vivais une expérience troublante : je ne pigeais plus rien à ce qui se passait sur mon écran.

Houlà, hein, quoi, qui êtes-vous ? (Source)

J’ai mis ça sur le compte que j’était vieux et idiot, incapable dorénavant de swiper à gauche ou à droite pour exprimer mon approbation sur des sujets d’actualité, mais je suis tombé sur cet article extrêmement fouillé et nourri en sources expliquant, en un mot comme en cent, que le mode sombre tue la productivité.

Tout va bien, je ne suis ni vieux ni idiot. Hah.

La raison, en résumé, est très simple : l’humain est une espèce globalement diurne (sauf pour les plus étudiants parmi nous) et son œil, et le cerveau qu’il y a derrière, ont évolué pour détecter des machins sombres sur fond clair. Pas l’inverse. Donc, il est plus difficile de lire du texte en mode sombre qu’en mode clair, parce qu’on n’est pas trop trop câblés pour. (L’article de TidBITS propose des comparaisons d’image éloquentes à ce titre.) Et donc, on serait moins productif en mode sombre qu’en mode clair. (Starfleet devrait se poser des questions.)

Cependant, le mode sombre conserve un avantage fondamental : ne pas assassiner les yeux. Du coup, que peut-on faire ? Ne rien y voir et être ralenti, ou y voir super bien, mais finalement pas aussi longtemps au regard des années ? (J’avoue qu’après des journées entières passées sous Scrivener avec la feuille blanche qui me hurle à la rétine, je ne suis pas contre un peu de douceur oculaire.)

C’est là qu’entre un mode beaucoup moins connu, mais qui rassemble à mon sens (presque) le meilleur des deux mondes : le solarisé, solarized dans la langue d’Ed Sheeran. Conçue par le designer Ethan Schoonover depuis 2010, cette palette de couleurs (qui existe en clair et en sombre) évacue le blanc pur pour une sorte de sépia beaucoup plus doux à l’œil, mais qui permet de conserver malgré tout un contraste élevé avec le texte.

Solarized en clair et sombre, illustration Ethan Schoonover

Or, si l’on cherche bien, on trouve ce mode, ou une version approchante, dans beaucoup d’applications de lecture et d’écriture : Instapaper, Apple Books, l’application Kindle, jusqu’à Ulysses.

Instapaper en mode sépia (pas exactement solarisé, mais approchant)

Et sinon, il n’est pas difficile de configurer son application d’écriture préférée pour changer le fond blanc contre quelque chose de plus doux :

Scrivener en solarisé « maison » (texte plus sombre que la palette de base, parce que je préfère)

Bien sûr, le solarisé n’économise pas plus la batterie que le mode clair classique, mais si ce n’est pas un problème, alors cela peut nettement diminuer la fatigue de la personne au clavier.

Si configurer vos espaces de travail relativement à ces couleurs vous intéresse, toutes les ressources se trouvent sur le site d’Ethan Schoonover, ainsi que sur Wikipédia. Et comme je vous aime, voici, directement récupérée de la page idoine, la récapitulation des valeurs de couleurs, fonds et accents :

À vous d’expérimenter et de décider où se trouve votre préférence (dark side ou solarized side), mais je recommanderais de coller un peu de solarisé là où c’est possible pendant quelques jours et de voir comment vous le sentez. Mais en ce qui me concerne, à part pour quelques usages bien précis (notamment pour les migraineux, ou pour les applications de montage photo et traitement vidéo), le mode sombre me paraît une fausse bonne idée.

2019-10-02T08:51:09+02:00mercredi 2 octobre 2019|Best Of, Lifehacking|9 Commentaires

Pourquoi je reviens vers Evernote

Ou bien « Evernote, le revenant », selon les affinités.

Or doncques, jadis, quand le monde était jeune et la 5G à peine un fantasme, je disais tout plein de bien d’Evernote pour prendre et compiler ses notes ; pas mal d’articles par ici pour appréhender la bête. Puis Evernote a pété un câble, la confiance a été rompue, on est tous partis ou presque, à la recherche d’une solution de rechange durable. De lapin.

Auguste lectorat, j’ai fait péleriné trois ans (ça ne veut pas dire que j’ai tenu le rôle d’une cape légère) à la recherche d’un outil semblable, aussi puissant et stable, et qui offrirait de meilleures garanties de vie privée. J’ai tout testé ou presque, j’ai misé un bon moment sur DEVONthink (dont je reparlerai cependant), j’ai tourné avec Apple Notes, j’ai espéré beaucoup de Keep It et de Notion, mais… trois ans plus tard, après le mea culpa de la compagnie et un épluchage pointilleux de sa nouvelle politique, je reviens à Evernote.

Evernote (et ses vertes notes).

Pour faire simple, je désire

  • Déjà, éviter de multiplier les applications dans tous les sens. Donc, un outil aussi puissant que possible pour ne pas en avoir douze (ce qui est le meilleur moyen de paumer une information).
  • La capacité d’envoyer des informations à l’application depuis n’importe où avec une extrême simplicité (sur Mac et iOS). C’est le premier axiome de GTD : la capture.
  • … dont une capture web à l’identique (je veux pouvoir sauver des bouts de page web ou des pages entières pour référence ultérieure et archivage).
  • De classer ces informations selon plusieurs facettes (en gros, avec des tags).
  • Une synchronisation cloud rapide et sans heurt.
  • La possibilité de lier des notes à d’autres, ou même de référencer des notes dans d’autres applications (comme placer un lien vers une checklist externe depuis OmniFocus).
  • Une garantie de vie privée.

Eh bah, à part pour le dernier point où la méfiance reste de mise, rien ne bat Evernote pour l’instant, et pourtant j’ai essayé, parce que j’étais vraiment, vraiment très colère contre lui. (Faut pas énerver un Scorpion. Faut pas.)

Notion est très joli mais son web clipper est à la ramasse. Idem pour Bear. Apple Notes ne sauvegarde que des liens, pas des extraits de pages (et n’a pas de tags). Keep It bugouille. DEVONthink est le concurrent le plus sérieux de tous mais l’application n’est quand même pas taillée pour les notes « légères » (c’est davantage une base de données bibliographique qu’un calepin où tu fourres un peu tout, tes idées comme tes listes de courses).

Evernote, bien qu’il ait à peu près le charisme d’Excel, me rendait de fiers services et a constitué ma base de données bibliographique, mon fourre-tout de trucs à ne pas oublier, mon service de capture de documents sur le terrain, et j’en passe. Son âge est à la fois un avantage comme un inconvénient : le développement est un peu rouillé, l’application est parfois rébarbative, mais elle s’interface avec à peu près tout, le service sous-jacent est solide, et j’y ai développé des habitudes que je n’ai jamais réussi à retrouver ailleurs.

Bref, Evernote, c’est Excel. C’est le même fun, mais aussi la même puissance.

TANT DE FUN C’EST PAS POSSIBLE

Qu’est-ce que je fiche avec Evernote ? Eh bien, à peu près tout qui ne soit pas spécialement sensible (l’administratif, lequel finit dans DEVONthink, j’en reparlerai). La puissance de l’application a toujours été la facilité que l’on a à y fourrer des données (à tel point qu’on le lui reproche parfois : Evernote serait write only, soit, tu balances tout dans ce trou noir pour te donner bonne conscience et tu n’en ressors jamais rien).

Idée d’histoire, de personnage, de cadeau ? Code d’extension de garantie à présenter à un revendeur pour une réparation ? Justificatifs de déplacement à envoyer à qui de droit ? Recommandation de lecture, de film, de whisky ? Notes pour un entretien ? Tout ça finit dans Evernote. L’application est idéalement taillée pour pour rassembler tous les post-its épars et les informations disparates qu’on ne sait pas où classer – et, comme il est de plus en plus d’usage aujourd’hui, savoir où on les a mises compte moins que maîtriser le moteur de recherche pour les en ressortir au bon moment.

Bref, je réutilise Evernote, et mine de rien, j’y retrouve du plaisir et de l’efficacité, et c’est quand même bien tout le but de la manœuvre. Je vous recommande à nouveau, si vous ne l’avez pas fait, d’y jeter un œil (surtout si vous êtes du genre à perdre vos post-its ou que vous organisez des projets complexes – un roman, une thèse, une société d’import-export de bulots). Notamment : à travers le premier test, et pour aller plus loin : des conseils pour organiser ses informations.

Comme toujours, de manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

Je ne prends pas un selfie je suis contente d’avoir archivé le taux de croissance suédois pour le sortir à mon voisin d’ascenseur qui le confond avec celui de la Norvège, rhô lui
2019-05-28T16:50:30+02:00mercredi 29 mai 2019|Lifehacking, Technique d'écriture|8 Commentaires

Focus, une meilleure application pour faire des pomodoros (mais chère) [la boîte à outils de l’écrivain]

Quand j’ai ouvert la boîte à outils de l’écrivain, auguste lectorat, j’avais promis-juré de ne promouvoir que des applications que j’utilise réellement, entre autres parce que parfois, je touche une commission si vous achetez lesdits outils en passant par mes liens (ce qui m’aide à payer l’hébergement et m’encourage à continuer à proposer ce genre d’article, ce qui me prend du temps). Le moment est venu ! (insérer ici musique funeste)

Alors c’est pas mal de bruit pour finalement pas grand-chose. J’ai parlé amplement de la méthode pomodoro et de l’aide qu’elle m’apporte pour écrire, surtout dans ces moments où ton roman veut te manger et que tu irais bien mettre la tête dans le sable (ou une baignoire remplie de piranhas, fonction de la gravité de la situation). Jusqu’ici, j’utilisais et recommandais BeFocused Pro, pratique et fonctionnel, et franchement, pour 99% des gens, cette application reste un excellent outil.

Seulement voilà : je travaille beaucoup en déplacement, et j’écris, donc, aussi, notamment sur iPad. Pour employer le même système, c’est-à-dire faire mes pomodoros, il me faut un outil qui fonctionne parfaitement sous iOS, et notamment – parce que j’en ai une depuis plus de deux ans, je proposais d’ailleurs un retour d’expérience iciil me faut quelque chose qui fonctionne sur Apple Watch.

Or doncques voilà, BeFocused Pro ne propose pas la rigueur qu’on est en droit d’attendre sur montre connectée : fréquemment, le chronomètre se perd, oublie de sonner, etc. Après quelques recherches, je suis donc passé sur l’application Focus. Et là, c’est parfait : la montre vibre bien à l’échéance du pomodoro grâce à une synchronisation sans faille entre le Mac (ou l’iPad) et celle-ci, du moins tant que l’on a Internet. C’est très pratique même devant un ordinateur de bureau : on peut couper les notifications sur celui-ci, mais autoriser la montre à vibrer seulement à échéance du pomodoro, ce qui permet de minimiser les distractions. Et au pire, on peut simplement lancer les périodes de travail directement sur la montre.

Super, hein ? D’accord, tu veux le côté ridicule, auguste lectorat ? Focus est payant (ça, d’accord)… sur abonnement. Soyons clairs : est-ce que c’est complètement con de payer un abonnement pour un chronomètre glorifié ? Assurément, surtout à quarante balles par an (presque autant qu’Ulysses, bordel !). C’est pour ça que je suis bien embêté pour le recommander sans ambages. Alors oui, c’est la meilleure application de sa catégorie, on est d’accord, mais bon, ça reste un fucking chronomètre, quoi.

C’est beau mais c’est cher.

Donc, difficile de recommander Focus sans se prendre un peu la tête dans les mains en se disant « mon dieu, mon dieu, tant de sous pour ça, c’est absolument grotesque » – mais si :

  • Tu vis pomodoro, tu respires pomodoro, ta vie est le pomodoro et sans lui, ta productivité s’effondre en 48 heures
  • Tu as une Apple Watch dont tu te sers pour de vrai

Alors, selon l’adage qu’il ne faut pas lésiner sur les réels professionnels qui nous rendent réellement productifs, Focus vaut le prix qu’il demande, comme on paiera pour une licence d’Antidote dès lors qu’on en fera un réel usage.

Mais si l’un des deux points précédents ne s’applique pas, franchement, non. BeFocused Pro fait très bien le job (lire le test ici).

Maintenant, laissez-moi vivre dans la honte, s’il vous plaît.

2019-06-01T14:36:04+02:00mercredi 5 décembre 2018|Best Of, Lifehacking|1 Commentaire

Accéder à Facebook en mobilité… sans l’app Facebook (qui est le Mal)

Facebook, c’est probablement ce qui s’approche le plus d’un des cavaliers de l’Apocalypse, un autre étant Donald Trump, et… non, en fait, plus j’y réfléchis et plus a) c’est pas cool pour les cavaliers de l’Apocalypse et b) ils ne sont que quatre et y a largement trop de candidats aux postes par les temps qui courent.

Donc : parmi les comportements déloyaux et insupportables du réseau bleu, il y a celui de son application. L’application Facebook bouffe ta batterie (et tes enfants), pourrait bien écouter ton smartphone pour te « rendre service » (probablement le même raisonnement qui consiste à dire que la pub est « utile »), a longtemps joué un son inaudible en fond pour que l’app reste active (et donc collecte des données)… Facebook, c’est vraiment le mal, on a tout intérêt à revenir au bon vieux RSS pour organiser sa veille, mais bon, on n’a pas forcément le choix d’être dessus, pour diverses raisons. Prenons moi, par exemple, parce que je trouve que c’est un bon exemple, je ne suis pas du tout partial : s’il ne tenait qu’à moi, j’aurais #deletefacebook depuis au moins trois baux (pluriel d’un bail, on est d’accord) MAIS, auguste lectorat, tu t’y trouves, et je ne veux pas te laisser tout seul (ou, plus sérieusement, me couper de cet important canal d’échange où les conversations – chouettes par ailleurs ! – ont lieu).

Mais alors ? Comment s’affranchir, tel un beau timbre, de cette application démoniaque ? J’en parle, parce que c’est une astuce finalement assez mal connue, constaté-je, et donc, faisons-la connaître.

La version la plus simple : Facebook offre un site web mobile qui présente quasiment toutes les fonctionnalités de l’app… sans l’app. Il est donc entièrement possible de virer manu militari l’app de son téléphone, et d’accéder uniquement au réseau via son navigateur. (On peut, dans la foulée, virer cet étron de Messenger avec, dès lors qu’on ne veut pas avoir les notifications – et vous devriez les avoir désactivées depuis toujours, donc ça n’a pas d’importance – parce que le site mobile offre aussi accès à Messenger.) Pour un raffinement d’esthète, tous les navigateurs mobiles dignes de ce nom proposent d’ajouter un lien direct vers le site en page d’accueil : ça simule l’apparence d’une app, sauf que ! Non ! Haha ! Sous Safari, c’est dans la feuille de partage (capture d’écran par ici ou par là).

Raffinement supplémentaire : pour éviter les manipulations agaçantes et ajouter quelques fonctionnalités pratiques, il existe des apps qui se proposent d’encapsuler le site mobile de Facebook dans une app à part entière… mais qui n’est pas Facebook non plus. Sur iOS, j’utilise Friendly (lien d’affiliation) qui existe en version gratuite financée par la pub, ou sans contre un achat intégré modique (aussitôt acheté, parce que le but, c’est justement de s’affranchir de la pub). Pour info, Friendly propose aussi la même chose pour Twitter, ce qui permet de tout rassembler au même endroit. J’ai moins de griefs contre l’application mobile de Twitter, mais si jamais ça vient, je saurai quoi faire. Je suis sûr qu’il existe des tas d’autres applications similaires tout aussi bonnes, ainsi que sur Android, à vous de voir.

Un mot d’avertissement quand même : le générateur de code Facebook est associé à l’application mobile. Plus d’app, plus de générateur de code, ce qui peut compliquer votre connexion à de nouveaux appareils quand le réseau voudra bien s’assurer que vous êtes bien vous et pas un hacker qui dira à tout le monde comment il a gagné un Samsung Galaxy S-trente-douze en envoyant POUTINE au 7 20 20. En gros, il faudra demander tous ses codes de validation par SMS et non plus avec le générateur. Mais pour moi, ce petit désagrément (présent uniquement à la première connexion sur un nouvel appareil) en vaut très, très largement la chandelle.

2019-06-01T14:36:15+02:00mardi 20 novembre 2018|Best Of, Lifehacking|6 Commentaires

Le time-blocking, ou comment j’ai rendu de la sérénité à ma vie un peu dingue

Tout le monde le fait, Oprah Winfrey, David Allen, Steve Jobs, ta mère, mais pas toi ni moi. De quoi je cause ? Non, pas lever le soir en boîte, et encore, pour les trois premiers j’en suis pas sûr, et là, je parle pas de lever en boîte, mais de la pratique que la Terre entière des winners observe et promeut, sauf, pour des raisons qui m’échappent encore, moi jusqu’à il y a quelques mois, et sérieux, j’aurais dû commencer bien avant, comme passer sous Mac, bref, I give you :

Le time blocking. Ou l’hyperscheduling. Ou juste, vivre sa vie avec son calendrier.

Acte I. Le problème : ta vie est dingue (et tu la trouves donc un peu pourrie, ou du moins stressante). Tu as mille choses à faire, à te rappeler, et idéalement tu voudrais aussi pouvoir écrire, mais t’as pas rangé le carton de pizza de l’autre soir et tes potes viennent à la maison demain, et puis Zelda : Breath of the Wild t’appelle, mais si tu joues, tu vas te sentir coupable, et tu ne vas pas en profiter, mais bordel, t’as vraiment besoin d’une pause d’une heure, là, et les phrases de ce blog deviennent longues, c’est moi ou bien ? Conséquence : tu restes dans l’entre deux eaux de l’inaction coupable, id est : tu te réfugies sur YouTube / Facebook sans profiter de rien, bientôt il est 23h, tu as l’impression d’avoir perdu ton temps et vendu ton cerveau à Mark Zuckerberg, tu n’as été ni reposé ni productif, et le cycle recommence demain, en pire (parce que tu avais vraiment besoin d’une pause).

Acte II. L’action : Bordel ! te dis-tu. Ou fichtre, parce que ta maman t’a appris à être poli, y compris dans ta tête. « Je ne vais point me laisser faire ainsi, tudieu ; je découvre le lifehacking, Getting Things Done, j’entame un vrai régime de productivité. » Et ça marche : tu mets de l’ordre dans tes intrants, tu tombes 3-4 fois du wagon GTD, mais ça avance, et tu récupères bel et bien du temps, de l’ordre, et tu es content.

Acte III. On recommence en pire : … sauf que cet ordre ne te dit pas véritablement quoi faire à chaque instant, surtout si tu as des projets de long terme (écrire un bouquin, ou douze, et terminer Breath of the Wild, et continuer quelque part à gagner ta vie si tu ne la passes pas à écrire – pas forcément le meilleur plan pour la gagner d’ailleurs, bref). Je fais quoi, maintenant ? Je ne peux pas passer ma vie à bosser, j’ai besoin de souffler. Ou bien : on me propose des tas de trucs d’enfer, je ne peux pas dire oui à tout – mais je dis oui à quoi ? Ce serait super s’il y avait une technique toute conne que la Terre entière emploierait déjà pour répondre à cette question, genre Oprah Winfrey, David Allen, Steve Jobs et ma mère, mais en fait eux c’est probablement pas vrai, c’était juste pour l’introduction putassière de l’article.

La réponse et la technique – le time-blocking –, c’est, en fait, super simple. (C’est même « tout con ».) Le temps est une ressource finie. Tu veux faire un truc ? Tu le mets sur ton calendrier. Et tu t’y tiens.

Point barre.

C’est donc bel et bien tout con, mais j’ai essayé plusieurs fois de le faire, et à chaque fois, j’ai dérivé. C’est seulement en suivant les conseils de David « MacSparky » Sparks (développés sur trois articles : 1, the experiment ; 2, the mechanics ; 3, the feedback) que j’ai réussi à prendre cette habitude et à la faire fonctionner pour moi, et à en retirer des bénéfices prodigieux. Ce qui m’a manqué était une combinaison de plusieurs choses :

Ma recette à moi de mon succès là-dedans

La détermination à faire fonctionner ce système. Sparks recommande de s’offrir un journal de bord et de noter le plan de la journée. Ça a l’air de rien, mais c’est capital à mon sens. Je planifie ma journée dans Fantastical (c’est facile de bouger des blocs de temps – Mac, iOS) mais une fois satisfait, je recopie tout à la main dans un gros cahier de bord Moleskine. Cet acte revient à « sceller » ce contrat avec moi-même. Et si je ne le tiens pas, je suis une grosse merde. Cela entraîne une autre conséquence fondamentale pour faire marcher ce système… être réaliste sur le temps à sa disposition. Sinon, déprime.

Planifier tout ce qui compte. Évidemment, la technique intéressera prioritairement les indépendants qui sont maîtres de leur temps (et donc de leur procrastination, de leur désœuvrement et de leurs névroses, hein) mais elle permet aussi de protéger le temps hors horaires de bureau. Donc : de réserver du temps pour écrire, ou… de réserver du temps pour faire ses impôts, son ménage, ou jouer à Breath of the Wild. Il y a deux avantages à réserver un créneau horaire : cela le protège (quand ce qu’on veut faire est important) et cela le borne (quand on doit faire ses impôts). On retrouve les mêmes avantages qu’avec la méthode Pomodoro : on découpe en tranches digestes un projet trop vaste et/ou trop barbant.

Ne pas planifier trois ans à l’avance. La vie, c’est l’impermanence. Les situations changent. Des urgences se produisent. Avoir des objectifs pour le lendemain, les prévoir – et se plonger dedans, c’est bien. Décider ce qu’on va faire vendredi prochain quand on est lundi me parait irréaliste. Le plan doit certainement être révisé du jour pour le lendemain, au minimum. D’où l’intérêt de recopier le planning décidé pour le graver dans le marbre (ou, du moins, la boue un peu sèche).

Accepter une certaine flexibilité. Voir point précédent. Si votre fils/fille s’est ouvert le crâne à son jardin d’enfant ninja, a) allez le chercher, ne venez pas râler parce que je vous ai dit de respecter le planning décidé, les urgences se produisent et b) votre vie a l’air trop cool, je peux devenir ninja moi aussi ? Par contre, ne pas écrire parce qu’un nouvel épisode d’Iron Fist est sorti ne constitue pas une raison valable (d’aucuns me murmurent qu’un nouvel épisode d’Iron Fist ne représente aucunement une raison valable de quoi que ce soit dans aucun univers connu – alors que bon, je trouve ça pas plus mal foutu que le reste des séries Marvel Netflix, en fait, Jessica Jones mis à part, qui est vraiment bien, enfin bref).

Ne pas « micro-manager » non plus. Sparks recommande de ne pas réserver de créneau en-desous d’une heure, je pense qu’il a raison. Plus court, ça devient difficile à respecter et à maintenir. Vous avez besoin de faire plein de petites choses qui durent toutes dix minutes ? Réservez un créneau d’une heure appelé « plein de petites choses qui durent toutes dix minutes ». Reprenant l’idée de Sparks, j’ai un créneau appelé « CTF » pour Capture the Flag, capture de drapeau, correspondant à des tâches unitaires dans mon OmniFocus marquées d’un drapeau.

Quels sont les bénéfices ?

Construction sous Fantastical.

Éclatants. Multiples. Incroyables. Tellement que je me demande comment j’ai pu faire quoi que ce soit avant d’adopter cette technique. Sans rire, j’ai augmenté ma productivité de moitié, j’ai récupéré du temps que j’ignorais posséder, j’ai commencé à reprendre le dessus sur certains dossiers en jachère, bref : je ne vis plus jamais sans. Vivre sans revient à travailler comme avant et c’est maintenant synonyme pour moi de : confusion et panique.

Le bénéfice pour moi le plus important est le suivant :

Je ne consulte plus mails et réseaux sociaux qu’une fois par jour. Rien que ça, mes amis, ça revient à arrêter la drogue (enfin, j’imagine que ça fait comme ça, vu que la seule drogue dure que j’aie jamais consommée était World of Warcraft). Ce qui veut dire qu’au lieu de me sortir douze fois la tête de ce que je suis en train de faire parce que, oh tiens, et s’il se passait quelque chose en mon absence que j’ignore ? je reste focus comme un laser de télémétrie sur ce que je fais – ça ne veut pas dire que j’ai parfois la flemme, que ce que je fais est difficile et que j’aimerais être un peu ailleurs, mais là, j’ai pas d’excuse facile : oui, d’autres questions seront gérées, mais plus tard. À l’heure dite.

Mais ce n’est pas tout :

Ma concentration sur le moment est totale. Alors oui, bien sûr, encore une fois, j’écris parfois un truc drôlement compliqué sans savoir où je vais, parce que je sais, je sais que je suis en train de le découvrir en écrivant, et ça, auguste lectorat, je déteste, je préfère de loin avoir la scène dans ma tête avant de la rédiger, mais certaines scènes ne fonctionnent pas comme ça – et donc, je préférerais largement faire à peu près n’importe quoi d’autre – mais je sais aussi que c’est nécessaire, et je n’ai aucune échappatoire, aucun prétexte, encore une fois, comme dit plus haut, et puis je sais que je vais y arriver. J’ai déjà hiérarchisé ma journée. Je fais déjà ce qui est important. Mettre des mots sur la page. Même si je saignerai des oreilles à la fin de la session.

Je suis tranquille. Corollaire de ce qui précède : tout ce qui doit absolument avancer dans la journée a déjà été mis dans le budget temps. Notamment, l’écriture. Tout s’articule autour, parce que c’est mon boulot principal, et que j’ai trop d’ADN de petit chaton mignon facilement distrait par tout ce qui brille pour me faire confiance et savoir me discipliner, si je ne me dis pas, comme à un bon petit chaton mignon, non Médor, on écrit à ce moment-là, on regarde les mails à celui-ci, et on pisse là-bas, et celle-là, tu l’as vue ? Quoi, c’est trop le kif d’appeler un chat Médor, non ?

J’acquiers un véritable sens du temps à ma disposition. J’ai un problème récurrent, que je partage avec beaucoup d’indépendants – je ne sais pas dire non, parce que beaucoup de trucs m’intéressent, et je n’aime pas refuser les choses. Mais c’est une compétence capitale à posséder pour, au hasard, ne pas se fâcher avec les gens à qui on promet des choses, pour ne pas se tuer à la tâche, pour rendre les travaux à l’heure sans mourir au passage. Encore une fois, je ne prétends pas devenir automagiquement parfait – certains parmi vous lisent ça et savent que je vous dois un mail depuis un mois ou six, mes plates et profondes (à la fois) excuses, mais tout cela devrait améliorer la situation sur le long terme –, et bon, si ça ne répare pas miraculeusement le passé, ça peut au moins aider l’avenir.

Donc

Faites-le. Pardon : essayez. (Faut que je dise « essayez », parce que sinon des ayatollahs vont encore me dire que j’impose ma vue sans nuance, alors que bon, c’est de l’enthousiasme, ça se voit, nan ?) Ça ne coûte tellement pas cher à mettre en place – Sparks dit que ça lui prend vingt minutes par soir, ça m’en prend deux fois moins, et les bénéfices que j’en retire sont huge. Tellement qu’il faut un mot américain pour le dire, parce que chez les Américains, tout est plus vaste, il paraît. J’établis ça dans une petite routine du soir, avec d’autres petites choses sympa, dont je parlerai probablement sous peu.

Amusez-vous !

2019-06-01T14:37:38+02:00lundi 27 août 2018|Best Of, Lifehacking|12 Commentaires

Trois applis et flux de travail que j’expérimente en ce moment

Okay, j’ai des articles en gestation là-dessus, mais je ne me sens pas encore assez compétent pour l’instant, cependant j’ai envie d’en causer un peu, pour te dire, auguste lectorat, avec quoi je joue en ce moment (en plus d’écrire, bien évidemment, La Fureur de la Terre), et ce que tu peux peut-être attendre dans les semaines / mois à venir.

Atteindre le Graal sur la gestion des courriels ?

J’ai un problème chronique avec mes mails. Je n’essaie même plus de m’en cacher, je suis toujours tragiquement à la bourre sur ma correspondance, malgré deux articles sur le sujet qui sont planqués quelque part dans les archives et que je n’ose pas ressortir parce que c’est un peu comme voir un fumeur invétéré vous expliquer qu’il faut vivre à la campagne pour la qualité de l’air. J’ai suivi des formations, des séminaires sur le sujet (je ne plaisante pas) pour arriver à ramener ce réel problème sous contrôle. Je connais les réflexes, les usages, mais je n’y arrive paaaaas.

Cependant, après avoir repris le problème à bras-le-corps pour la quinzième fois, il se pourrait que je commence à entrevoir, réellement et sincèrement, le bout du tunnel. En m’appuyant sur un mélange de trois choses : a) les bonnes pratiques apprises en formation b) un nouveau fournisseur de messagerie et c) deux outils supplémentaires qui agissent au niveau du serveur pour donner un coup de pouce à l’utilisateur harassé par toutes ces révélations de secrets qui feront de lui un millionaire en restant chez lui. (On constate l’évolution des priorités : il y a dix ans, on voulait s’envoyer en l’air toute la nuit, aujourd’hui, c’est devenir riche depuis chez soi). Je teste encore tout ça un moment et si le cas échée, je vous expliquerai que la ville, c’est le mal, déménagez à Plan-de-Cuques.

Traiter ses photos en déplacement

Le dernier bastion de tâches que je devais réaliser devant mon iMac, c’était traiter mes photos avec Lightroom (la dernière version sans abonnement parce que faut pas déconner). Il se trouve qu’Adobe a ajouté tout récemment la possibilité de synchroniser les préréglages photo dans le cloud, rendant enfin Lightroom CC (la version jouet disponible sur toutes les plate-formes) vaguement intéressante, surtout quand on traite beaucoup ses photos par ce biais. Je teste ça et s’il y a encore des blocages, mais ça semble viable, et ça donne surtout accès à tous ses négatifs de n’importe où, et ça, c’est cool : j’ai toujours voulu être libre géographiquement de mon lieu de travail, mais c’est à présent une priorité qui m’est spécialement importante.

La découverte : le time blocking

Wow fichtre. Alors ça, c’est la GROSSE claque dans ma tête. J’avais récemment évoqué, en reparlant de la méthode Pomodoro, une manière complémentaire de gérer son temps qui semblait miraculeuse. Ça ne sera pas une découverte pour tout le monde, loin de là – planifier ses journées par blocs est une technique de gestion du temps plutôt ancienne, éprouvée et approuvée par les indépendants –, mais pour moi, c’est la première fois que je m’y attelle VRAIMENT et les résultats sont simplement époustouflants. Je suis plus productif et détendu dans mes journées que je ne l’ai été depuis très longtemps. Il fallait juste que je découvre la bonne approche. Je continue à expérimenter, pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’un simple feu de paille et d’un effet qui s’évaporera une fois la nouveauté dissipée, mais pour l’instant, je suis joie.

Donc, restez en ligne (we’re too close!), j’y reviendrai.

2018-07-19T17:01:06+02:00jeudi 19 juillet 2018|Lifehacking|3 Commentaires

Une solution originale pour consigner son temps

J’ai financé certains projets Kickstarter qui ont abouti, si si, je vous assure. (Désolé, j’ai été un peu échaudé par une succession d’échecs, et David Sparks propose de très bonnes lignes directrices pour éviter ça.) Parmi celles-ci, le ZEI°, un petit machin marrant qui peut s’acheter à présent sur le site idoine.

Consigner l’usage qu’on fait de son temps est important pour toutes sortes de professions, tout particulièrement les indépendants, pour la facturation ou tout simplement pour s’assurer qu’on ne passe pas trop de temps à s’engueuler sur Twitter (version moderne des correspondances épiques de Flaubert, en moins long et avec plus de mèmes tirés de 9GAG). J’ai testé plusieurs applications, notamment Toggl, mais je n’ai pas besoin d’une solution ultra développée, juste d’un truc qui me permette de surveiller, grosso modo, le ratio entre l’écriture et l’administratif (à la louche).

Il y a quantité de solutions simples pour ce faire, mais j’avais commandé donc ce petit bidule mignon et j’avoue que je l’ai adopté sans effort à la réception :

Le principe est simple : un dé à huit faces lesté, gros comme mon poing, couplé en Bluetooth à une application sur mon Mac. À chaque instant, l’application surveille la face qui se trouve vers le haut, et sa signification est entièrement paramétrable avec un feutre effaçable ou des autocollants (le cas sur ma photo). L’application accomplit un peu le service minimum et n’a pas l’ergonomie la plus fouillée du monde, mais elle marche, et s’inscrit dans la démarche de simplicité de l’appareil, en proposant quand même des rapports et intégrations logicielles (notamment avec Toggl, justement). On est très loin de Timing, mais c’est un peu le but :

Cliquez pour agrandir

Ce que je trouve chouette avec le ZEI°, c’est d’avoir un objet physique plutôt rigolo à manipuler quand il s’agit d’attaquer une plage de travail, ou de changer de mode. Je me suis aperçu que j’ai pris l’habitude de le faire basculer avec un claquement sonore d’une face à l’autre, comme pour signifier à mon cerveau la clôture d’un projet au fil de la journée pour attaquer le suivant. Et puis, avoir une petite aide « matérielle », analogique, dans un monde de plus en plus dématérialisé ne fait pas de mal, je trouve, c’est ludique, c’est sympa.

Alors oui, c’est tout sauf indispensable, surtout si vous avez déjà une solution qui marche, mais pour moi, le ZEI° se trouve à la jonction idéale entre simplicité (huit faces, huit « modes » de travail sont largement suffisants pour garder trace de mon temps) et puissance (on peut personnaliser bien davantage le nom des projets et des clients, ce que je n’ai pas besoin de faire). Quand on travaille seul, je pense résolument qu’on peut bien s’offrir de petits jouets, et j’aime beaucoup mon ZEI°, qui donne un côté physique, tangible, à la gestion de mon temps (notre ressource la plus précieuse) tout en simplifiant grandement cette tâche rébarbative.

Timeular (les fabricants du ZEI°) proposent en ce moment une offre spéciale de Noël si vous vous sentez curieux.se.

2019-09-12T15:40:35+02:00mardi 28 novembre 2017|Best Of, Lifehacking|4 Commentaires

Creating Flow with OmniFocus : le seul autre manuel de productivité nécessaire

La productivité, le lifehacking, c’est mon dada, mon plaisir coupable. Je suis toujours convaincu qu’il existe de meilleures manières de travailler, plus efficaces et plus agréables, et que les outils modernes permettent de supprimer au maximum les obstacles à la créativité, en donnant – faute d’interfaces neuronales, peut-être un jour – à l’esprit le moyen le plus direct d’exprimer ce qu’il a en tête. Je pourrais en parler à longueur d’articles ici, mais je sais bien que ça n’intéresse qu’une partie de toi, auguste lectorat, et je ne veux pas me transformer en consultant productivité à 100%. Ce n’est pas plus mal, cela me force à mûrir au maximum les notions et les flux de travail avant d’en parler.

Et donc, aujourd’hui, je veux te parler de l’autre livre qui m’a fait voir la lumière en terme d’organisation et de travail, Creating Flow with OmniFocus. Ne fuis pas, ce n’est pas parce que tu n’utilises pas OmniFocus que tu ne peux rien en retirer – même si, forcément, cela aide pour l’implémentation. Mais je dirai, sans hésiter, que CFwOF est le seul autre livre, à part Getting Things Done (rien que ça) qui a eu un tel impact sur ma façon de m’organiser pour arriver à jongler avec toutes mes casquettes.

CFwOF est rédigé par Kourosh Dini, psychiatre et musicien, qui s’est fait une spécialité d’étudier les mécanismes de la créativité sous l’angle pratique. Très influencé par le zen, il aspire, notamment à travers cet ouvrage, à étudier puis supprimer au maximum les barrières à l’état de flow – cet état de créativité maximal où le temps passe sans qu’on s’en aperçoive, où l’on avance semble-t-il sans effort, où le défi est merveilleusement accordé à la réalisation. Et pour cela, il s’appuie sur OmniFocus, qu’il définit comme le meilleur gestionnaire de productivité personnel – et je suis d’accord.

CFwOF peut se lire comme un manuel pour OmniFocus, un didacticiel qui part des bases les plus élémentaires pour aborder les fonctions les plus pointues qu’offre le logiciel dans ses recoins les plus cachés (subtilités sur les perspectives, automatisation, liens internes, etc.). Rien qu’à travers cela, il serait déjà très intéressant, car OmniFocus offre une quantité ahurissante de subtilités qui en font véritablement le Photoshop de la productivité, mais les cache à l’utilisateur débutant pour ne les révéler que si on les lui demande – un peu à la manière de Scrivener. Mais – et c’est là que le livre a été, pour moi, une révélation – Dini partage ses années d’expérience avec le logiciel et entre dans le plus grand détail dans son flux de travail, proposant des dizaines d’utilisations intelligentes et passionnantes du logiciel, le tout en situation.

Car, ainsi qu’on l’a vu en parlant d’OmniFocus, savoir utiliser son outil de gestion de projet n’est que la moitié du travail. L’autre moitié consiste à réfléchir à sa façon de travailler, à la cerner, puis à réussir à l’implémenter dans l’outil qu’on s’est choisi. Et c’est là que le livre s’avère une véritable bible pour le fidèle de GTD qui veut se construire un vrai système englobant sa vie entière. Débordant régulièrement sur des notions de psychologie, Dini explique pas à pas ses choix et ses propositions d’usage, jusqu’aux plus avancées, le faisant même fonctionner dans les derniers chapitres en coordination des outils comme TextExpander et Keyboard Maestro. Le livre est très, très abondamment illustré (il dépasse les mille pages) et accompagne l’utilisateur dans la structuration de ses espaces de travail jusqu’à atteindre le moment béni où son système commence à travailler pour lui au lieu de l’inverse.

© Kourosh Dini

Je crois avoir relu et fouillé Creating Flow with OmniFocus davantage encore que Getting Things Done, car c’est un livre pratique avant tout. En implémentant certaines de ses suggestions, en utilisant intelligemment les forces d’OmniFocus, j’ai clairement débloqué certaines zones de ma vie qui, avant, me causaient du stress.

Quelques exemples, parce que je sens bien que ça tourne à l’argumentaire commercial :

Terre et Mer. Parmi les usages avancés d’OmniFocus, Dini propose de réaliser un projet intitulé « Land & Sea » qui vise à inventorier, avec davantage de hauteur, tous les projets en cours, et de les placer dans des « canaux de travail » à répartir dans la journée. Ainsi, au lieu de se trouver noyé sous des dizaines, voire des centaines de tâches dépareillées, Terre et Mer permet de rassembler les projets globaux et d’articuler des espaces de travail dédiés, tout en acceptant – et c’est là que c’est beau – qu’il n’est pas nécessaire de tout toucher un jour donné ; il suffit d’y revenir régulièrement. Par exemple, mon Terre et Mer personnel contient seulement deux canaux ; l’un ne contient qu’un seul projet, mes corrections de Le Verrou du Fleuve – car c’est l’urgence du moment, et j’y travaille chaque jour –, l’autre contient en rotation : m’occuper du blog, gérer mes courriels, préparer mes prochaines masterclasses, produire Procrastination, etc. Des choses que je n’ai pas besoin de voir chaque jour, et je tourne au fil de la semaine et du besoin. Pour en savoir davantage sur cette idée, Dini développe sur son blog.

Passe et Classe. Vous voyez ces petites tâches administratives qui vous occupent l’esprit mais qu’il faut bien faire, comme préparer une courte lettre aux impôts, racheter des timbres, envoyer un mail urgent, imprimer un rapport pour un collègue ? Les mettre dans un gestionnaire de tâches aide déjà à se débarrasser la tête, mais ce qui devient agaçant, c’est qu’elles se retrouvent au même niveau que « écrire roman » et « nourrir blog » quand ce sont de petites choses. Or, quand j’ai du temps devant moi, je veux voir mes gros projets, pas « acheter timbres », qui m’accapare et me pollue. Eh bien, pourquoi ne pas basculer toutes ces tâches simples dans un seul contexte – « File & Flow » en anglais – et se noter simplement de le visiter tous les jours, et de voir ce qu’il est possible de faire, par exemple en fin de journée, quand le cerveau commence à couler par les oreilles ? Savoir qu’on verra chaque jour cet ensemble de tâches… et qu’on pourra choisir de l’envoyer balader si on le souhaite procure une grande sérénité.

De riches idées de ce genre, couplées à leur implémentation dans OmniFocus, il y en a donc des dizaines dans Creating Flow with OmniFocus. Ce sont à la fois des astuces futées qui s’ancrent dans la psychologie et des systèmes pour assurer, conformément à la promesse du logiciel, que l’utilisateur ne voie jamais sous les yeux que les tâches qu’il souhaite à un moment donné. Dini aborde toutes les embûches classiques de la vie moderne, notamment la gestion des communications et tout particulièrement des mails… Un sujet qui me tient à cœur car je rame toujours à rester à jour, même si, depuis mon application de GTD et mon passage dans l’écosystème Apple, je n’ai plus, à un moment donné, qu’une dizaine de courriers en souffrance (qui datent parfois, hélas, mais ce n’est rien en comparaison de la centaine que j’avais régulièrement voilà quelques années). L’ouvrage guide cette fameuse réflexion à laquelle OmniFocus présente l’utilisateur sans crier gare, le confrontant à l’angoisse existentielle de se dire : que veux-je faire exactement, et comment ?

À titre d’exemple – et pour bien montrer que j’applique ce que je prêche –, sur la droite se trouvent mes perspectives telles que conçues après ces lectures assidues de CFwOF, et qui m’aident à guider ma vie au quotidien (entre parenthèses, les noms d’origine de l’ouvrage, parfois poétiques, mais que j’ai traduites, parce qu’on ne se refait pas) :

  • Focus (Dashboard) : le tableau de bord central d’où je lance tout. C’est ma perspective de pilotage (synchronisée avec mon Apple Watch) où figure tout ce que je dois faire un jour donné, ainsi que les échéances proches. Idéalement, je dois pouvoir réduire le nombre de tâches à zéro chaque soir. Pas toujours facile ou faisable, mais j’en approche assez souvent.
  • Rester à flot (Treading water) : une perspective de sécurité pour m’assurer que je n’ai pas laissé passer des tâches que j’aurais aimé voir mais que j’ai pu louper parce que, pour une raison ou une autre (genre, parce que c’est le week-end !) je n’ai pas assidûment consulté OmniFocus pendant quelque temps.
  • Vite fait : des tâches à la durée inférieure à 15′, pour ne pas gâcher les petites fenêtres de temps qui apparaissent parfois entre deux portes ou rendez-vous, ou parce que l’on a fini son travail un peu plus tôt et que l’on veut rentabiliser le temps qui reste avant de passer à autre chose.
  • On retrouve également Terre et Mer (Land & Sea), Passe et Classe (File & Flow), et quelques perspectives personnalisées comme la planification du blog, mon projet personnel de revue hebdomadaire, j’en ai une plus bas pour la production de Procrastination, etc.

CFwOF est un ouvrage assurément spécialisé, qui intéressera avant tout celles et ceux qui ont déjà un bon pied dans la méthode GTD, qui en ont assimilé les principes de base et se heurtent à présent à l’implémentation de leurs envies dans un système intégré. Je n’hésite pas à considérer le livre de Dini comme un « GTD advanced« , qui met l’accent sur la libération de l’esprit pour les tâches créatives – un sujet qui touche forcément, mais qui concerne tous les knowledge workers. Bien sûr, cela aide d’utiliser OmniFocus, mais si vous êtes dans l’écosystème Apple, ce livre peut totalement justifier de basculer vers cet outil, car il vous montrera – comme aucun autre – comment en tirer le maximum, et pourquoi il demeure bel et bien le meilleur.

Et si vous n’êtes pas sous OmniFocus ni Apple… ça vous montrera tout ce que vous pourriez faire du côté en aluminium brossé de la force… et vous donnera envie. (Viendez. On fait tellement plus de trucs.)

L’ouvrage n’est disponible qu’en anglais et est diffusé de manière indépendante par Kourosh Dini à cette adresse (lien affilié, en savoir plus).

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2019-11-14T00:24:21+01:00jeudi 28 septembre 2017|Lifehacking|Commentaires fermés sur Creating Flow with OmniFocus : le seul autre manuel de productivité nécessaire

GTO (Getting Things in Order)

Aucun lien avec le manga du même titre. Juste pour partager un petit bout d’organisation que je me suis installé il y a plusieurs mois et dont, avec le recul, je suis assez satisfait : en début d’année, je m’étais fixé comme objectif de respecter à la lettre la méthode GTD, ne serait-ce que pour la tester en détail et regarder ce qui me convient ou non. D’ici la fin 2016, j’aurai un retour d’expérience à proposer, avec un détail des outils, mais, pour l’heure, le système qui semble le plus facultatif et le plus lourdingue à installer est aussi l’un de ceux qui s’avère le plus amusant à employer et qui offre le meilleur rapport temps passé / utilité : l’échéancier, ou tickler file. 

tickler-file

Le principe est tout bête : 43 dossiers, 12 pour les mois, 31 pour les jours. Le dossier le plus proche de soi correspond à la date du jour, et ainsi de suite jusqu’à la fin du mois, puis les mois eux-mêmes suivent. Chaque matin, on ouvre la chemise du jour et l’on traite ce qui s’y trouve. C’est un ingénieux système de « remise à plus tard » absolument sûr, tant que l’on prend l’habitude de le consulter chaque matin (et de prendre de l’avance en cas d’absence). Reçu des billets de train pour un trajet qui aura lieu dans deux mois ? Il suffit de les mettre dans la chemise correspondant à deux mois plus tard. Pas certain d’être disponible pour un événement, mais besoin d’un rappel pour vérifier un peu plus tard ? Un post-it déposé dans quinze jours permet de s’en libérer l’esprit, tout ayant l’assurance d’y revenir. J’ai passé trois heures à étiqueter tout ce machin et j’avoue qu’avec la disparition progressive du papier, il ne sert pas quotidiennement, mais il me rend régulièrement de fiers services : c’est le système le plus pratique pour se débarrasser d’un document jusqu’au moment où l’on en aura besoin.

2016-08-23T17:25:16+02:00mercredi 24 août 2016|Lifehacking|Commentaires fermés sur GTO (Getting Things in Order)
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