Toute personne sensée devrait se tenir loin de l’appel d’offre de la direction artistique des Imaginales

Résumé des épisodes précédents : le festival Imaginales, pendant vingt ans le grand rendez-vous d’imaginaire de l’Est, a été tué par sa propre mairie en débarquant brutalement Stéphanie Nicot, sa fondatrice et directrice artistique, artisane du succès de sa manifestation. La mairie a mis en ligne un appel à candidatures pour la remplacer.

À présent, la seule réaction sensée de toute personne disposant des compétences requises devrait être de s’en tenir très, très loin. Pourquoi ? L’implacable logique, mon cher Watson, associée aux contraintes organisationnelles d’une telle machine. Jouons-la Power Point style :

Plus de 300 professionnels de l’imaginaire ont exprimé leur colère, dont dix coups de cœur du festival. Une part importante de la profession française a annoncé ne plus souhaiter s’associer aux Imaginales, or, pour faire un festival littéraire, il faut des auteurs. La réputation de l’événement a été poignardée ; qu’ils soutiennent ouvertement Stéphanie ou non, rares sont les professionnels qui voudront s’associer aux manigances iniques de la mairie… 

… ce qui entraînera la désertion des partenaires du festival, dont des éditeurs et des partenaires institutionnels, qui sont beaucoup à soutenir financièrement l’événement. Pour qu’un événement se tienne, il faut de l’argent, des auteurs et du public, les trois se nourrissant mutuellement en un chouette cercle vertueux ; mais cela fonctionne aussi en sens inverse. Quand la réputation d’un événement est dans le caniveau, les auteurs et le public désertent, ce qui entraîne aussi les mécènes, accélérant toujours davantage la plongée. Surtout que… 

Le milieu anglophone (et notamment américain) s’émeut à présent de la situation, comme Robin Hobb, Delia Sherman, Ellen Kushner, Cheryl Morgan. Vingt ans de travail patient pour construire la réputation des Imaginales ont été balayées d’un revers de main ; quand on sait la difficulté que l’on a déjà à faire venir des Américains en France (qui, qu’on le veuille ou non, continuent à représenter les “grosses machines” les plus populaires de l’imaginaire), la prudence leur fera privilégier d’autres événements en France.

La plupart des membres de l’équipe historique des modérateurs et des interprètes ont d’ores et déjà annoncé leur démission. Les Imaginales, c’était aussi la réputation de leurs débats et l’accueil des auteurs étrangers ; sans modérateurs ni interprètes, ça va être un peu plus dur. Je me suis retiré de la masterclass. Je ne sais pas ce que donnera le colloque universitaire. Ce qui nous amène au nœud fondamental du problème :

Les délais de l’appel d’offres rendent toute préparation sereine intenable. En effet, la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 septembre ; supposons une décision rapide, prise en deux semaines (ce qui est très optimiste pour un marché public), puis le temps de reddition des décisions : on arrive à fin septembre. La nouvelle direction va se retrouver à devoir monter de toutes pièces une édition des Imaginales sans auteurs francophones, sans équipe interne, et sans auteurs étrangers car, attention surprise, on ne fait pas venir un auteur de l’étranger sans préparer les choses très en avance, et huit mois de délai, c’est trop tard pour la plupart.

Avec ce calendrier, il faudra presque certainement s’asseoir sur une anthologie officielle en 2023. Les auteurs de renom sont très occupés, il convient de les solliciter pour une nouvelle presque un an à l’avance (je parle d’expérience : j’en ai codirigé trois, des anthologies officielles), et même là, beaucoup doivent décliner. Demander des textes à des pros début octobre ? Bon courage.

Cependant, il existe une possibilité, c’est que la partie soit jouée d’avance, et que le successeur de Stéphanie soit déjà décidé en coulisses… Mais ce serait tout de même l’hypocrisie ultime de la part de la mairie d’Épinal après qu’elle a plaidé une prétendue “professionnalisation” impartiale de l’événement (on appréciera au passage que les vingt ans passés étaient donc manifestement dûs à des incapables). On rappellera que le but d’un appel d’offres et d’un marché public est justement de désigner en toute impartialité les compétences appelées pour le poste, et que commettre un tel truquage serait en directe opposition à la réglementation, sans même parler de l’état d’esprit affiché par la ville d’Épinal pour la succession de Stéphanie.

Ce n’est pas compliqué à lire : à ce stade, la personne qui décrochera l’appel d’offres est idéalement placée pour y laisser sa réputation professionnelle comme sa santé mentale. Elle se retrouva à la barre d’un navire pestiféré, sans équipes, aux financements en berne, sans têtes d’affiche, tout en se trouvant clairement la cible de toutes les critiques, avec des délais amputés de moitié, le tout pour une rémunération qui n’est clairement pas à la hauteur du travail monumental comme du risque encouru. Elle sera le proverbial agneau sacrificiel, s’épuisera à jouer le pompier sur l’incendie allumé par le maire d’Épinal – et une fois les purges accomplies dans le sang et la sueur, allez, je vous lâche un pari comme ça : elle sera débarquée à son tour, afin que quelqu’un à la réputation vierge prenne la suite pour remettre les comptes à zéro en bénéficiant du travail accompli. Visiblement, ça semble le modus operandi.

Le nom des Imaginales est irrémédiablement souillé et sa réputation ne cesse de sombrer de jour en jour – une tendance qui n’ira qu’en s’aggravant, à mesure que personne ne voudra risquer de se trouver associé à l’image désastreuse que le festival vient de prendre, surtout aux USA.

La seule décision sensée que peut à présent prendre Épinal serait de prendre acte du naufrage, de déclarer une année blanche et de remonter quelque chose de nouveau (qui convienne davantage à ses goûts) sous un autre nom, probablement peu en lien avec la littérature (puisque le rapprochement avec le cinéma et le jeu vidéo semble annoncé), probablement plus en lien avec les Imaginales Maçonniques et Ésotériques, tant qu’à faire, histoire de rendre les choses vraiment très claires.

Mais comme il y a eu très peu d’actes sensés dans cette histoire, je ne retiens pas mon souffle.

Pour les personnes intéressées, il y a beaucoup de choses à faire en imaginaire en France et au niveau de l’événementiel. Mais clairement, les Imaginales n’en sont plus le nom. Tenez-vous loin de tout ça, mes chers amis. Sauvez-vous.

2022-08-01T11:23:33+02:00lundi 1 août 2022|Le monde du livre|11 Commentaires

Les Imaginales ont été tuées par leur mairie

Difficile de retransmettre l’indignation et la tristesse que je ressens en ce moment, comme d’arriver à vous faire comprendre la gravité – et le gâchis – de la situation. À tout décor, il existe forcément un envers, dont on ne parle pas pour diverses raisons : d’une, comme au spectacle, la scène est réservée au public, les coulisses concernent ceux qui y travaillent, c’est ainsi que la magie opère ; de deux, en cas de difficulté ou de problème, on règle ça dans les coulisses tant qu’on le peut, justement, car cela ne concerne pas le public – on lave son linge sale tant qu’on peut derrière des portes closes ; de trois, on ne parle pas avant les personnes concernées. Tout cela s’appelle le professionnalisme.

Mais à présent que les paroles sortent, je vais m’efforcer de résumer ce qui se passe de manière juste et concise. Je suis dans les coulisses des Imaginales à Épinal depuis plus de vingt ans. J’étais là, alors jeune fan chevelu et timide quand, dans une room party des Utopiales (ça devait être en 2000 ?), Stéphanie Nicot a confié à ses proches collaborateurs de l’époque : “je suis en train de monter un festival d’imaginaire dans une ville de l’Est ; je vous en donne le nom sous le sceau du secret – Imaginales”.

Aujourd’hui, depuis vingt ans, je suis ou j’ai été :

  • Secrétaire du prix Imaginales à sa création (j’en ai même rédigé les statuts)
  • Coup de cœur du festival 2012
  • Coanimateur (avec Jean-Claude Dunyach) de sa Masterclass
  • Codirecteur (avec Sylvie Miller) de trois des anthologies officielles du festival
  • Interprète en direct et accompagnateur des invités anglophones depuis le début

Je connais donc un peu le dossier et à quoi ressemblent les coulisses.

Je sais donc que Stéphanie Nicot a été, depuis le début, l’âme du festival. Elle allie deux qualités fondamentales pour occuper un poste de directrice artistique d’événement : d’une part la connaissance des genres et de ceux et celles qui les font (création, mais aussi édition et communication), mais cela ne suffit pas. Il faut aussi une personnalité rassembleuse, capable de converser avec tout le monde, de mettre à la même table des gens qui ne se sont jamais parlé, voire qui se trouvent en désaccord – et réussir à faire aller tout le monde de l’avant. Stéphanie a cette finesse, qui est bien plus rare que la compétence livresque ; on ne fait pas un festival seul, on le fait en collaboration, parfois aussi avec des gens qui ne sont pas vos meilleurs amis ; mais on essaie de trouver un terrain commun pour travailler. C’est ainsi que les choses se font, et grandissent.

Stéphanie a toujours occupé ces deux rôles dans les Imaginales, et c’est grâce à ces deux versants que le festival est devenu l’un des rendez-vous majeurs de l’imaginaire en France en vingt ans – pour atteindre le record absolu des ventes et de la fréquentation cette année, en 2022.

Que fait maintenant la mairie d’Épinal, en toute logique ?

Évincer sa directrice artistique, la personne ressource qui a apporté le projet, l’a construit et a fédéré équipes comme partenaires institutionnels et économiques, et ce quasiment par voie de presse !

C’est une décision indigne et un non-sens stratégique absolu, dont les circonstances, en outre, sont honteuses. Alors que la ville d’Épinal affirmait le 24 mai dans Télérama, concernant le limogeage de Stéphanie, qu’« il n’est rien”, elle a présenté, il y a seulement quelques semaines “un projet d’évolution” auquel Stéphanie n’est pas associée, ouvrant la direction artistique à un appel d’offres.

Stéphanie a dévoilé en détail sur ActuSF les circonstances des mauvais traitements (y compris relatifs au droit du travail) qu’elle a subis de la part de la municipalité d’Épinal, en chiffres et en faits. Parmi les éléments qui ont pu faire surface, visibles du public (et suivis sur les réseaux), citons

  • L’apparition de conférences ouvertement islamophobes, comme “Islam radical ou radicalité de l’Islam ?”, qui n’ont strictement rien à voir avec l’imaginaire1… 
  • … témoignant d’une main-mise sur l’événement des Imaginales Maçonniques et Ésotériques en totale roue libre, qui ne se soucient même plus de s’inscrire dans le programme du réel événement public, mais poursuivent leurs propres priorités, profitant du rayonnement des vraies Imaginales – et donc des institutions publiques qui le financent (!).

Bref. Je ne vais pas récapituler l’entretien de Stéphanie, allez le lire.

À présent : la profession affirme à Stéphanie son soutien en masse (plus de 300 auteurs, éditeurs… dans une liste qui s’allonge tous les jours sur les réseaux) dont Bernard Visse (ancien directeur du festival et de l’événementiel de la ville sous le maire précédent) ou Robin Hobb (excusez du peu), qui était la marraine de cœur de l’événement :

Début juin, nous avons été par ailleurs dix coups de cœur des Imaginales, correspondant à dix années de programmation, à envoyer à la mairie une lettre nous inquiétant de la direction prise par le festival et exprimant notre soutien à Stéphanie, courrier rendu public par ActuSF la semaine dernière.

Nos mots, hélas, sont restés lettre morte.

Pour ma part, j’ai annoncé à la direction du festival que, dans ce contexte, je ne pouvais continuer à occuper aucun des rôles que je remplissais jusqu’ici avec joie.

Stéphanie était l’âme de cet événement, elle en était la compétence et la finesse relationnelle. Et même si, animé par un puissant bénéfice du doute, on tient vraiment à supposer que la ville souhaitait changer de cap pour des raisons qui ne sont pas influencées par le contexte politique actuellement désastreux pour la famille politique de la mairie d’Épinal, le professionnalisme, là encore, dicte que l’on prépare harmonieusement les transitions, surtout pour une si grosse machine. On ne signe pas le contrat de sa directrice artistique deux mois avant un événement, tout comme on ne commence pas à la payer après le début dudit événement !

Parce que je vais vous révéler une chose. Voyez-vous, je sais de source sûre, car Stéphanie me l’a dit de longue date, qu’elle ne comptait pas diriger les Imaginales sa vie entière. Cela fait plus de dix ans qu’elle me l’a confié ; soucieuse de son travail et de son héritage, elle a toujours pensé à sa succession, et elle a même évoqué la possibilité avec quelques noms pour tâter leur intérêt2. Épinal n’avait nul besoin de la flanquer dehors : elle comptait partir d’elle-même à court terme.

La mairie d’Épinal a tué la poule aux œufs d’or ; elle avait entre les mains un édifice solide et patiemment construit sur la durée, avec toute une confiance acquise de haute lutte auprès des acteurs étrangers, une grande réputation, et en a dynamité les fondations en imaginant que ça allait tenir, et tout ça pour quelles raisons ? Pour quel bénéfice ? Par calcul politique court-termiste ? Je n’arrive pas à le comprendre. C’est juste une décision déplorable, humainement, mais aussi stratégiquement.

Si jamais le nom des Imaginales se poursuit, je ne vois pas comment, privées de ce qui faisait leur ciment et de leur âme, elles pourraient s’inscrire dans la continuité de ce qui a fait leur ascension, leur convivialité et donc leur succès. Mais à présent, faisons comme Stéphanie, célébrons les bons moments, et regardons dignement vers l’avenir. Car cette convivialité continuera à exister partout où nous célébrerons l’imaginaire vivant, celui qui n’a pas peur d’interroger le monde, de défricher des terrains inconnus, et qui sait que l’expérimentation et la diversité sont le terreau même qui le nourrit.

  1. En plus, une personne qui y était m’a dit que le contenu de la conférence était bien loin de l’intitulé putassier. Dès lors, on est en droit de s’interroger : pourquoi spécialement un tel intitulé, surtout pour une confrérie pour qui “dire” a l’importance qu’on sait… ?
  2. Complète transparence : oui, j’en faisais partie, c’est pour ça que je le sais, mais j’ai très vite répondu qu’avec tout l’honneur que cela représentait, je n’aspirais pas à ce genre de tâche, mais à me concentrer sur la création.
2022-07-25T07:28:12+02:00lundi 25 juillet 2022|Le monde du livre|7 Commentaires

Financez l’Astrolabe, la librairie collaborative portée par les éditions Argyll ! (ateliers et conférences dans les contreparties)

L’astrolabe est la première coopérative du livre française ! 

Basée à Rennes, elle est structurée en 3 pôles : une maison d’édition engagée, envers ses auteurs comme dans ses publications, une librairie coopérative et un incubateur qui a pour but d’aider à une meilleure diffusion du livre sur le territoire.

1. Une maison d’édition engagée […]

2. Une librairie coopérative

Ouverte à toutes et tous, cette librairie semi-généraliste conciliera aussi bien les goûts de ses libraires que celles de ses sociétaires. Elle proposera un espace de coworking ainsi qu’un espace de convivialité avec thé, café et boissons fraîches. L’ouverture de la librairie aura lieu en deux temps :

– 16 avril 2022 : ouverture d’une librairie éphémère au Timbre de Maurepas ;

– 12 novembre 2022 : ouverture de la librairie dans ses locaux définitifs, 20 place Lucie et Raymond Aubrac.

3. Un incubateur de projets liés au livre

Un nom excellent pour une librairie qui aura évidemment des accointances avec l’imaginaire vu le cursus des fondateurs (la même équipe que les éditions Argyll), mais pas seulement ; il s’agira d’inviter les sociétaires du lieu à s’approprier programmation et commercialisation pour faire connaître, pourquoi pas, des œuvres fétiches et méconnues. Le projet s’est lancé sur la base d’un financement participatif qui, à l’heure où j’écris, a financé son premier palier alors qu’il reste plus d’un mois à courir ; mais que cela ne vous empêche pas de contribuer ! Car, en plus de la satisfaction de participer à un projet intégré et novateur, il y a de nouveaux paliers à débloquer comme la réalisation d’un espace de coworking (pouvoir aller bosser dans une librairie, c’est quand même la grosse classe). Et il y a quantité de contreparties uniques à la clé pour vos généreuses contributions :

  • Boissons à vie dans la librairie ! (ouais)
  • Des livres Argyll, voire l’intégrale jusqu’à maintenant !
  • Et surtout, toute une sélection d’ateliers d’écriture et de conférences proposées par Xavier Dollo, Estelle Faye, Camille Leboulanger, David Meulemans… 

… et mon humble pomme, sur l’organisation en solitaire pour les projets créatifs. Lesquels ont inévitablement deux versants : l’opérationnel, qui a été beaucoup étudié avec entres autres toute la mouvance Getting Things Done, mais aussi la gestion de la connaissance, beaucoup plus difficile à systématiser dans le domaine créatif, mais pour lequel le Zettelkasten donne quantité de clés. Comment se donner un peu de logique et de sérénité mentale quand on jongle avec quantité de rôles de vie différents, et réussir à avancer sur les œuvres qui nous tiennent à cœur sans avoir l’impression de repartir de zéro à chaque session : j’explore ça au quotidien littéralement pour survivre depuis plus de vingt ans et arriver à être moi-même productif à travers les difficultés inhérentes aux métiers de création, les blessures à la main, les pandémies et j’en passe.

La conférence durera deux heures et demie, entre présentation et conversation à bâtons rompus, pour un maximum de 25 places.

➡️ Allez consulter la page de l’Astrolabe, explorer tous les ateliers proposés, et réservez vos places avant que toutes les contreparties ne disparaissent !

2022-04-07T00:19:04+02:00mercredi 6 avril 2022|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Financez l’Astrolabe, la librairie collaborative portée par les éditions Argyll ! (ateliers et conférences dans les contreparties)

L’affiche des Imaginales 2022 dévoilée

C’est l’odeur du printemps : les fleurs qui éclosent, la tiédeur humide de l’air, la colle toute neuve sur les affiches des festivals à venir. Enfin, nous sommes partis pour avoir à nouveau une saison normale, et après l’Ouest Hurlant, ce sont les Imaginales qui dévoilent leur affiche :

J’y serai toute la durée du festival, ainsi que pour la Masterclass (qui est, nous sommes encore désolés, complète).

2022-03-08T11:41:15+01:00jeudi 17 mars 2022|Le monde du livre|Commentaires fermés sur L’affiche des Imaginales 2022 dévoilée

Une affiche et des infos pour le festival L’Ouest à Hurlant à Rennes ! (fin avril)

Oooooh, pretty !

Affiche Solenn Deléon

Pour mémoire, L’Ouest Hurlant est donc le nouveau chouette et grand festival d’imaginaire qui se tiendra à Rennes du 30 avril au 1e mai (avec l’excellent érudit, auteur, libraire, éditeur, essayiste Xavier Dollo alias Thomas Geha à la direction artistique). Les infos commencent à se dévoiler, à commencer donc par l’affiche, mais aussi plein d’infos données par Xavier lui-même dans ce fil Twitter :

J’y serai pour ma part, avec l’honneur de le co-parrainer avec Estelle Faye. Ne manquez pas ce rendez-vous qui s’annonce d’ores et déjà majeur !

➡️ Le site officiel du festival (en cours de dévoilement à l’heure où j’écris)

2022-03-04T17:27:42+01:00mercredi 9 mars 2022|Le monde du livre|2 Commentaires

La librairie Critic s’agrandit !

Une très chouette nouvelle à annoncer : la librairie / éditions Critic pousse les murs ! Une deuxième adresse va apparaître, juste à une porte de distance de l’enseigne actuelle. Je suis ravi de voir la maison s’agrandir, félicitations à toute l’équipe et bravo pour ce projet ! (21 ans d’existence, quand même, la librairie a maintenant le droit de boire de l’alcool aux États-Unis)

Le communiqué :

Arrêtez tout ! Grosse nouvelle à partager largement en ce début de mois : Critic pousse les murs!

Nous sommes heureux de vous annoncer qu’apès avoir créé la librairie Critic il y a 21 ans au 19 rue Hoche à Rennes et développé une enseigne renommée dans les domaines de la bande dessinée et des littératures de l’Imaginaire, après avoir lancé une maison d’édition spécialisée dans les littératures de l’Imaginaire il y a 12 ans et lié une collaboration avec les éditions Les Humanoïdes Associés pour publier de la Bande dessinée il y a 5 ans, nous reprenons une autre enseigne qui a durablement marqué les esprits en son temps. Nous sommes fiers de pouvoir offrir une nouvelle vie à la librairie Les Nourritures Terrestres, également située 19 rue Hoche, et de redonner à ce lieu qui fut un temps une sandwicherie sa vocation de librairie. Début juin ce seront donc 2 enseignes Critic et Critict2, toutes deux portant le n°19 de la rue Hoche mais espacées de deux portes, qui vous accueilleront avec le savoir-faire habituel, sourire, chaleur et conseils avisés.

Critic… continuera de vous proposer un large choix en Bande dessinée et Comics adultes, et
l’un des plus larges choix en Bretagne de littératures adultes dites de l’Imaginaire : science-
fiction, fantasy, fantastique.

Critic#2… vous proposera un vaste choix en manga adulte et jeunesse, en Bande dessinée et
comics jeunesse et en littératures dites de l’Imaginaire à destination de la jeunesse.
Un showroom de la maison d’édition sera également installé dans ce nouveau lieu.

Depuis 22 ans, nous avons répondu à des centaines de clients poussant la porte de Critic que
non, ils n’étaient pas à la librairie Les Nourritures Terrestres. Nous allons enfin pouvoir dire :
oui, c’est bien ici, quelle que soit la porte poussée ou presque 😉

(Source : newsletter)

➡️ La librairie Critic en ligne

2022-04-11T09:56:33+02:00mardi 8 mars 2022|Le monde du livre|Commentaires fermés sur La librairie Critic s’agrandit !

Accueillir, écouter, protéger, en finir avec le sexisme dans l’édition ! [Table ronde aux Imaginales 2021]

ActuSF a réalisé la captation de cette table ronde sur le sexisme et le harcèlement dans l’édition – dans le sillage évidemment de l’affaire Stéphane M., mais dans le contexte plus large de l’inclusivité dans l’édition professionnelle – et je vous invite fermement à la regarder, et si vous n’en avez pas la possibilité, à aller a minima lire la déclaration de Silène Edgar reproduite sur la page correspondante.

➡️ Voir la captation de la table ronde et lire la déclaration de Silène Edgar

(Article volontairement bref car, ici comme dans la table ronde, je ne veux pas accaparer la parole mais la laisser aux concernées : encore une fois, allez regarder / lire.)

2021-10-23T15:58:22+02:00lundi 25 octobre 2021|Entretiens, Le monde du livre|4 Commentaires

Octobre est à nouveau le mois de l’imaginaire

Petite piqûre de rappel (c’est de saison…) : à présent que nous pouvons recommencer à sortir, octobre est à nouveau le mois de l’imaginaire. N’hésitez pas à vous rapprocher de vos acteurs locaux (notamment les librairies) : il y a probablement des tas d’événements, dédicaces, publications attendues grandes et petites qui se déroulent dans votre région. Et évidemment, cette année, les Imaginales se déroulent du 14 au 17 octobre.

Quel retour faire sur cette initiative quatre ans après son lancement (2017) ? Je n’ai évidemment pas de chiffres et je ne vois les choses que de mon petit bout de lorgnette (même pas par le petit bout, c’est dire) mais le mois de l’imaginaire me semble bien implanté à présent dans le rythme de l’année. Est-ce que c’est le miracle qui a d’un coup rendu les genres visibles sur l’intégralité des cartes intellectuelles, jusqu’aux plus hautes instances des plateaux télé ? Évidemment que non, mais cette attente était un brin déraisonnable. La visibilité et la reconnaissance d’un courant se construisent sur la durée et sur une constellation d’initiatives de ce type (même si l’imaginaire représente par ailleurs la première culture mondiale, une réalité qui n’a pas attendu qu’on la constate). Le mois de l’imaginaire célèbre les genres pour tout notre public – ce qui en fait déjà une belle fête – et il donne un rendez-vous clairement identifié aux médias généralistes (qui n’en connaissent pas toujours les spécificités) ainsi qu’aux grandes institutions. Et tous les ans, il remet le couvert. C’est un effort de fond, comme celui qu’accomplissent les festivals, les libraires, les associations, les blogs, les passionné·es. C’est tout le but, et ce sont les efforts de fond qui font progresser les choses.

2021-09-26T11:30:08+02:00mercredi 29 septembre 2021|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Octobre est à nouveau le mois de l’imaginaire

L’Ouest Hurlant, nouveau festival d’imaginaire rennais au printemps 2022

Du 28 avril au 1e mai, pour être exact, et c’est vraiment très chouette qu’une nouvelle manifestation d’envergure se monte autour de l’imaginaire, et tout particulièrement à Rennes, où la communauté est particulièrement active. Je suis tout spécialement honoré de parrainer le festival aux côtés d’Estelle Faye, sous la direction artistique de Xavier Dollo pour qui le poste est idéalement taillé car il connaît à peu près tout, tant sur l’imaginaire lui-même que ses métiers, puisqu’il a tout fait et fait tout, de l’écriture à la direction d’ouvrage en passant par l’édition et la librairie. Sa passion et la totalité de son expérience en font absolument l’une des personnes les mieux placées en France pour une telle mission, et à titre purement personnel, je suis juste enchanté qu’elle lui soit confiée, tant pour lui qu’égoïstement pour nous toutes et tous, parce que ça va juste être trop bien.

L’une des nombreuses qualités amenées par Xavier dans cette manifestation est un accent super enthousiasmant sur la transdisciplinarité : tant au niveau des rencontres entre le public, le milieu professionnel et la recherche universitaire, que de la pluralité des médias, fiction, jeu, illustration, essais… On parle pas mal en ce moment de s’efforcer de faire tomber les murailles et les frontières qui isolent les cultures de l’imaginaire, et avec une grande et belle manifestation comme celle-ci qui s’annonce, c’est sûr qu’on va pouvoir se rencontrer et converser, et que ça va être hyper cool.

Vous l’aurez compris, je suis très, très sérieusement hypé, et ravi de me trouver associé à cette initiative, parce que ça ne pourra être que super convivial et extrêmement riche. Ce long article récapitule l’approche et la profession de foi du festival, et donc, rendez-vous au printemps prochain en Bretagne, ce sera the place to be !

➡️ Lire l’article annonçant l’Ouest Hurlant

2021-07-28T16:21:48+02:00jeudi 5 août 2021|Le monde du livre|4 Commentaires

Camille Leboulanger sur Alain Damasio et le privilège de la création

J’avais raté cet article de Camille Leboulanger et c’est bien dommage car il est à la fois d’une concision et d’une pertinence parfaites :

Dans une interview parue 02 avril dernier dans la revue Livres Hebdo, Alain Damasio, questionné à propos de ses relations aux « difficultés rencontrées par des auteurs », donnait la réponse suivante :

« Je ne me sens pas touché en raison du corporatisme que cela représente. D’abord, il y a tellement d’autres secteurs dans la merde et qu’il faut mieux aider. En second, je pense que nous produisons trop. Certains écrivent sans avoir la nécessité vitale de le faire. À un moment donné, même si on est très brillant, on ne se renouvelle pas assez. Je n’ai pas envie de défendre tout ça, ce n’est pas prioritaire. Pouvoir créer est un privilège. » […]

Alain Damasio, dans cette intervention, paraît donc considérer son travail comme essentiellement différent de celui de la majorité des autres auteurs, comme de tous les autres travailleurs. Ce faisant, il personnalise, incarne (involontairement, on le souhaite, à défaut de l’espérer vraiment) le mythe libéral du créateur mystique, hors des choses matérielles de ce monde, rentier que pousse une inspiration mystique.

Alors, pouvoir créer est-il un privilège ? Les auteurs légitimes sont-ils des êtres essentiellement différents des autres êtres humains ? Cette position, en tout cas, semble bien peu compatible avec les valeurs humanistes qu’Alain Damasio se targue de représenter.

Graissage de mon fait, car c’est exactement ce qui, pour le dire poliment, me fait fumer les narines dans les interventions récentes d’Alain Damasio1.

Tout l’article vaut votre lecture (encore une fois, il est rapide) ; la démonstration est brillante et limpide. Et elle est calme et civile, ce dont, en toute honnêteté, je n’aurais pas forcément été capable.

  1. En fait, pas si récentes, puisque je râlais déjà il y a trois ans.
2021-06-21T09:14:29+02:00jeudi 17 juin 2021|Juste parce que c'est cool, Le monde du livre|2 Commentaires

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