Procrastination podcast s10e01 Considérations générales sur l’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche

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C’est la rentrée, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s10e01 Considérations générales sur l’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche« .

Passer ses journées, ses semaines, ses années devant un clavier projeté dans son imaginaire peut entraîner des conséquences très tangibles sur la personne de l’auteur·ice et notamment son corps : mal de dos, de main, d’épaule… Pour sa dixième saison, le podcast Procrastination est enchanté et honoré de s’entretenir avec Karima Amarouche, ergonome à France Travail, membre du département ergonomie et analyse des activités et spécialiste de la prévention des risques professionnels, afin de créer le meilleur – et le plus durable – environnement d’écriture possible !

Pour ce premier volet de cette conversation au long cours, il sera question d’introduire la science de l’ergonomie et ses recommandations générales. S’agit-il seulement d’une science du corps ? Quels risques court-on si l’on néglige sa santé au travail ? Quels sont les signaux d’alarme à surveiller, physiques mais aussi cognitifs ? Quelles recommandations globales peut-on faire à tout un chacun ?

Références citées

Karima Amarouche recommande également ce site de ressources sur la santé au travail et l’ergonomie : https://www.ekas-box.ch/fr/#!/home/trailer

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2025-09-12T10:26:20+02:00lundi 15 septembre 2025|Procrastination podcast|0 commentaire

Procrastination revient le 15 septembre ! Découvrez le programme de la saison 10

Procrastination, quinze minutes tous les quinze jours sur les métiers de l’écriture et de la narration, revient le 15 septembre pour sa saison 10 ! Incroyable de se dire que cela fait déjà dix ans (ou plutôt, techniquement, que le podcast entre dans sa dixième année).

Pour cette dixième saison, nous sommes extrêmement heureux et honorés d’avoir eu la chance de tenir une conversation au long cours avec Karima Amarouche, ergonome chez France Travail et spécialiste entre autres de l’installation du poste de travail informatique. La plupart d’entre nous, auteur·ices et au-delà, passent un temps considérable devant un clavier et un écran, et il est très facile de s’abîmer bêtement (je peux en témoigner). Tout au long de cette saison, nous allons passer en grand détail les meilleures pratiques à observer pour disposer d’un environnement confortable et sain ! Et, le reste du temps bien entendu, nous continuerons à parler narration, usages du métier, personnages, action et autres.

Encore merci de votre suivi au long cours depuis ces dix années et, comme toujours, si le podcast vous intéresse et/ou vous aide dans votre pratique, n’hésitez pas à le noter favorablement dans votre agrégateur pour aider d’autres à le trouver. Si, en revanche, vous ne l’aimez pas, envoyez-le à votre pire ennemi, ça lui fera les pieds.

Voici à quoi vous attendre dans les premiers mois de cette saison 10 :

  • 10.01, 15 sep : L’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche (1)
  • 10.02, 1 oct : 10 ans de podcast, nos apprentissages personnels sur une décennie
  • 10.03, 15 oct : Les thèmes dans la fiction
  • 10.04, 1 nov : Le sensitivity reading (1)
  • 10.05, 15 nov : Le sensitivity reading (2)
  • 10.06, 1 déc : L’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche (2)
  • 10.07, 15 déc : Les limites du worldbuilding
  • 10.08, 2 jan : Sortir de son genre
  • 10.09, 15 jan : Les alpha-lecteurs
  • 10.10, 1 fév : L’ergonomie du poste de travail, avec Karima Amarouche (3)
  • 10.11, 15 fév : Manies et traits mémorables des personnages

Disponible comme toujours sur les plate-formes habituelles :

Et comme toujours, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, retours, questions sur le forum Elbakin.net ou sur Bluesky : nous revenons sur vos remarques dès que nous avons de quoi faire un épisode entier avec, et nous efforçons de répondre à toutes les interrogations.

2025-10-08T08:24:13+02:00lundi 1 septembre 2025|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Procrastination revient le 15 septembre ! Découvrez le programme de la saison 10

Procrastination podcast s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4« .

Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une ! Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !

À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.

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2025-05-15T14:05:24+02:00mardi 15 avril 2025|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4

Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Je suis hyper hypé (c’est vous dire) à la perspective de proposer une toute nouvelle retraite créative / stage intensif sur une semaine en 2025, sur un sujet que je ne crois pas avoir beaucoup vu enseigné en France, et pas du tout dans la sphère littéraire : organiser de A à Z son système créatif, mêlant idées, savoir, construction et production.

« Comment organiser mes idées ? Par quel bout prendre mon histoire ? Comment capturer tous les projets que je voudrais faire sans me noyer ? »

Ces questions animent quantité d’auteur·ices à tous niveaux d’expérience. L’esprit est une formidable machine à imaginer, mais mettre en ordre ses idées pour les concrétiser est beaucoup plus anxiogène. Heureusement, il existe des outils et des méthodes pour cela : le découvrir, les apprivoiser et, surtout, se les approprier forment l’objet de cette retraite, et ce sur la base des projets de chacun·e.

En gros, c’est la mise en pratique de tout ce que j’accumule sur ce sujet depuis cinq ans, partant de méthodes anciennes et analogiques comme le Zettelkasten, transformées et appliquées aux besoins de la création, et confiant aux outils modernes la plupart de la maintenance. L’idée, c’est de proposer des approches pratiques et simples pour, en un mot comme en cent, vaincre l’angoisse de la page blanche, gérer des projets de toute taille, et donner à ses envies créatives le maximum de liberté d’expression. On peut tout porter avec ces méthodes, de la courte nouvelle à la saga de la complexité de « Les Dieux sauvages » et d’Évanégyre au sens large. (Testé et raffiné au quotidien.)

Mais, contrairement à l’énorme complexité qu’on peut porter avec ces approches, la retraite et les méthodes proposées sont extrêmement simples : pas d’angoisse là-dessus. Je ne vous donnerai pas « la » parole et « la » façon de faire pendant cette retraite, mais les raisons pour lesquelles on peut se noyer dans sa création, au point de la fuir avec angoisse (been here, done that) et comment on peut y remédier avec des approches simples à la puissance décuplée par l’ère numérique. C’est leur application systématique et la mise en commun de toute idée ou notion dans le même environnement qui en débloque la force. Et si je vous proposerai des outils pour commencer, le but est que vous partiez de la retraire avec des principes, personnalisables pour vous, avec les outils que vous souhaitez.

Pour le dire autrement :

  • Je ne vais ❗️PAS❗️ vous vendre une vault Obsidian compliquée reposant sur cinquante requêtes Dataview et la nécessité d’apprendre le CSS et MySQL. Faut arrêter avec ça.
  • Je vais vous exposer un tas d’idées simples, qu’on va mettre en pratique certes à l’ordinateur parce que c’est plus pratique, mais que vous pouvez appliquer avec des carnets et un crayon sans jamais toucher un clavier1.

Et cela se déroulera dans un cadre fantastique, chez Parenthèse Tiny House, en forêt d’Orléans, au vert et au calme, pour une semaine à consacrer exclusivement à son art (bon, et à aller donner à manger aux moutons aussi parfois, si on veut) dans une tiny house rien que pour soi. Les journées se dérouleront de la façon suivante :

  • Un matin avec présentations des notions et méthodes et/ou travaux pratiques en commun
  • Une après-midi avec un exercice long de mise en pratique et de réflexion
  • Un temps de débriefing le soir sur les leçons de la journée.

Et plus en détail :

Attention, la retraite est strictement limitée à dix places. Ne tardez pas pour vous inscrire : il nous a fallu refuser du monde sur toutes les retraites précédentes…

➡️ Le programme détaillé avec les infos logistiques

➡️ En savoir plus sur Parenthèse Tiny House

  1. Alors oui, on utilisera Obsidian, mais pas tous les jours et uniquement dans sa version de base, pour deux raisons pratiques qui n’ont rien à avoir avec l’app : pour que tout le monde utilise le même environnement pendant la retraite, et parce que c’est gratuit.
2025-04-07T11:56:17+02:00mercredi 20 novembre 2024|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

La Succession des Âges continue d’approcher… mais pas tout à fait encore – point d’étape

Bon, hélas, j’ai (encore) une mauvaise nouvelle, mais je crains que La Succession des Âges ne puisse pas encore tout à fait sortir au printemps 2025. J’ai arrêté de promettre mes grands dieux – « cette fois, c’est sûr, ça sortira à l’automne 2024 ! » – parce que l’envergure de l’engin dépasse tout ce que j’ai pu faire / imaginer. Je constate, avec recul, que je suis en train de faire le boulot d’une trilogie à part entière dans un seul roman. Et en termes de taille, je suis incapable de vous expliquer la forme physique que ça prendra. À ce stade, je suis obligé de me détacher de toute considération de fabrication ou de calibrage pour tenir sur la durée et : réaliser cette histoire de la meilleure façon possible, telle que je crois qu’elle doive exister.

On verra ensuite ce qu’on peut faire, et j’ai la chance immense d’avoir une maison d’édition formidable qui m’accompagne dans mes délires. (Le fait que vous aimiez et attendiez cette série en masse aide énormément aussi – ça nous aide à avoir un peu de marge de manœuvre pour tenter des trucs un peu fous. Merci.)

Parce que. Bon. Voilà.

Plutôt que vous faire encore des promesses, je vous propose qu’on fasse le point sur ce qui se passe en toute transparence. Note en passant : je travaille à plein temps sur ce bouquin, mais ma vie perso a exigé régulièrement plusieurs mois d’une attention soutenue pour : me marier, réaliser les démarches complexes de mon émigration en Australie, organiser et réaliser le tri des affaires d’une vie pour les envoyer là-bas, et m’établir ici. On ne soupçonne pas la quantité de choses qu’on peut pour acquises quand on est installé dans sa vie, du genre : avoir le bon câble de charge pour tel appareil (l’Australie utilise les prises de courant chinoises…), savoir comment l’on réalise telle démarche administrative, etc. Le bouquin a subi des retards à cause de ça aussi, mais à un moment, malgré mes meilleurs vœux, je ne suis pas énergie pure, et la vie doit vivre.

Donc, sous vos yeux ébahis, voici un aperçu du classeur Scrivener de « Les Dieux sauvages ».

La réalisation d’un texte de cette envergure passe environ par trois grandes étapes :

  1. La production du texte à proprement parler (duh), ce qui passe par l’idéation (on fait quoi ?), la construction (on le fait comment ?) et évidemment la rédaction.
  2. Les corrections personnelles : je reprends et évalue ce que j’ai fait, et lui donne une forme aussi finale que possible, avec intégration des retours des bêta-lecteurs.
  3. La correction éditoriale : j’ai accompli le meilleur effort possible, je passe maintenant ça à ma fantastique directrice d’ouvrage, Florence Bury, avec qui nous porterons le tout plus haut encore ensemble.

La Succession des Âges comporte 8 gros actes projetés. Pour pouvoir commencer à alimenter Florence en amont en raison de l’envergure invraisemblable du travail, j’ai fait une pause dans la rédaction à la fin de l’Acte VI pour effectuer mes corrections personnelles et terminer la rédaction en parallèle du retravail éditorial (ça paraît de la haute voltige comme ça, mais on l’a fait sur tous les tomes à partir du 2. C’est plus efficace comme ça). J’en suis là :

Les Actes I à V ont été rédigé et corrigés (étapes 1 et 2). Dans ce processus, le manuscrit a perdu près de 500 000 signes, soit l’équivalent de la moitié du tome 2, alors que j’ai rajouté des scènes… Un colossal travail de dégraissage, de concision, d’efficacité, de recentrage de l’énergie de l’intrigue. J’avoue que je ne suis pas peu fier d’avoir réussi ça.

L’Acte VI est rédigé, je dois le corriger (étape 2 en cours). C’est l’un des plus gros du bouquin à ce stade, et je sais qu’il a besoin de coupes et de recentrages sur les enjeux. Je sais aussi globalement où, donc y a pu qu’à.

Les Actes VI, VIII et les épilogues doivent encore être rédigés (étape 1). Sachant que, bien évidemment, je sais ce que je vais y faire… J’arrive à la fin que j’avais envisagée dès mes premières réflexions sur cette saga en… 2016. La majeure partie des fils possède déjà son architecture de détail, je sais l’ambiance que je vise, il reste des points de logistique à organiser, mais globalement, je vais surtout avoir affaire à une longue phase de rédaction finale (puis de correction personnelle).

Souvenirs, souvenirs.

Je sens aujourd’hui très clairement ce que j’appelle « l’appel d’air de la fin ». C’est-à-dire : la majeure partie des choses sont à présent décidées et figées ; la rédaction a depuis longtemps franchi le point de bascule où elle s’entraîne avec son propre élan. À l’échelle d’un projet aussi dingue, ça n’est pas aussi simple que laisser filer l’écriture – I wish – mais assurément, la dynamique du projet est dans sa phase de descente et d’atterrissage. La ligne d’arrivée, bien que lointaine, est en vue ; la complexité s’est suffisamment réduite pour pouvoir commencer à habiter tout entière dans ma mémoire de travail. Et, après le travail invraisemblable de ce livre et l’épuisement qu’il a déclenché en 2021, je vous avoue un immense soulagement.

Et donc, on continue.

Le manuscrit des cinq premiers actes annoté (en recto) et à présent corrigé (l’écart de ma main fait exactement 20 cm)…
… et l’Acte VI imprimé et annoté, prêt à la correction (imprimé en recto verso, par contre)
2024-11-14T04:24:27+01:00lundi 11 novembre 2024|À ne pas manquer, Journal|6 Commentaires

Tempête de cerveau

Mardi dernier, le risque de feu de forêt a atteint le seuil où le bon sens dicte de ne pas rester à la maison pour des raisons de sécurité (la question méritera un article à part entière), et je me suis donc délocalisé pour la journée à mon deuxième bureau… l’Apple Store, ha.

Sauf que.

ABC News, Simon Winter

Pendant que de graves feux de brousse se déclenchaient à l’ouest de l’État, une tempête a balayé tout l’est de Melbourne, déclenchée par l’inversion des fronts de température. Victoria est sujet à l’influence des vents du désert (auquel cas il fait chaud et beau) ou de l’Antarctique (auquel cas il fait froid et moche), et quand le système s’inverse, ce qui arrive à peu près tous les 5-7 jours, on a souvent droit à du vent et des orages, mais là, quelqu’un a oublié de coller un limiteur sur la table de mixage.

Dans le sillage d’une tempête qui a duré quelques heures, 500 000 maisons étaient sans électricité (dont la nôtre) et le problème d’habiter dans un joli endroit au milieu de la nature, c’est que tu es le premier à perdre le courant et le dernier à le retrouver. On n’a rien sans rien, ma bonne dame. À l’heure actuelle, la situation devrait se restaurer mercredi (soit une semaine plus tard…). La situation pourrait être pire : on est en été, la dernière tempête de cette importance il y a quelques années a laissé notre coin SEPT SEMAINES sans énergie, nous n’avons subi aucun dégât et la pizzeria du bled d’à-côté a un four à bois.

Je reste toujours étonné de la différence de réaction à ces aléas climatiques entre la France et l’Australie. Ici, grands espaces obligent, tout le monde met la main à la pâte – si tu as une tronçonneuse et que tu sais t’en servir, tu sors couper les arbres dans ton coin, tu installes une circulation alternée dans ta rue, etc. Tout cela est normal et fait partie de la vie, peut-être un reliquat de l’esprit pionnier du pays, en tout cas une belle démonstration de la culture globalement accueillante et fraternelle de l’Australie.

Dans l’intervalle, par contre, forcément le boulot créatif doit ralentir un brin, mais je n’ai jamais été autant à jour sur mes mails… 

Pour en savoir davantage :

2024-02-16T05:43:14+01:00lundi 19 février 2024|Journal|Commentaires fermés sur Tempête de cerveau

Procrastination podcast s08e08 – Écrire sous deadline

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e08 – Écrire sous deadline« .

La meilleure manière de ne pas être coincé avec une date butoir serrée, c’est de ne pas en prendre, mais les impératifs de l’existence ne le permettent pas toujours. Comment survivre face à un délai de production court et une cadence peut-être infernale ?
Mélanie différencie déjà les sprints et les marathons, qui n’exigent pas la même approche, mais surtout : ne pas accepter ce qu’on ne peut pas tenir ! Et pour cela, une clé importante consiste à se rappeler qu’on ne peut pas travailler à 100% tout le temps.
Lionel rappelle que la deadline est fréquente dans une vie créatrice, mais n’est pourtant pas l’état naturel de la création, même si elle peut donner en structure. Quoi qu’il arrive, l’important dans une période de tension, paradoxalement, ce sont les pauses, la marge de respiration à conserver.
Estelle rappelle qu’un auteur en mauvais état écrit mal, ce qui est contreproductif ! Et il est important de connaître son rapport à la pression temporelle, car il est possible d’écrire avec, mais aussi sans. Elle donne quelques astuces pour calibrer intelligemment ses dates butoir notamment quand on commence…

Références citées

  • Douglas Adams

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Bonne écoute !

2024-01-15T08:17:09+01:00mardi 2 janvier 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e08 – Écrire sous deadline

Building a Second Brain / The PARA Method : j’ai une tour Eiffel à vous vendre, et ça transformera votre vie

Parlons de Tiago Forte.

Tiago Forte écrit des livres, donne des conférences, et possède depuis des années un cabinet de consulting florissant sur la productivité et le knowledge management, cette discipline en pleine explosion avec laquelle je vous ai forcément bassiné de loin en loin (et même ailleurs) où il s’agit, non plus d’organiser ses tâches et ses actions (la révolution GTD a bientôt 25 ans) mais de gérer l’autre versant, la connaissance. Si vous vous intéressez un peu au domaine, c’est impossible de ne pas avoir entendu parler de Tiago Forte, conférencier, YouTuber, vendu comme expert mondial et très suivi par (en général) des cadres moyens à supérieurs désespérés de donner un peu d’ordre à leur vie dingue.

Hélas, pour ma part, j’ai des choses méchantes à dire sur Tiago Forte, et notamment ses deux livres, Building a Second Brain et The PARA Method. D’habitude, j’évite de dire des choses méchantes. Mais Forte est tellement connu et, surtout, je vois tellement de gens essayer de suivre ses principes pour ordonnancer leur vie qu’il faut donc parler de lui, et autrement que dans la chambre d’écho considérable qui s’est construite autour de ses enseignements.

Parce que, si votre travail est un tant soit peu créatif (et c’est de ça dont on parle ici), vous ne devez pas lire ni écouter Tiago Forte.

Building a Second Brain

Building a Second Brain se propose d’être le GTD de la connaissance, un livre avec autant d’écho que cet auguste précurseur (d’après son interview avec Nick Milo dans How I Think) ; il promet une méthode « prouvée » pour parvenir à organiser ses notes et débloquer sa créativité.

Sur ce point, le livre remplit sa promesse : il y a bien une méthode. Sauf que c’est, à mon humble avis, la pire des choses à faire pour stimuler sa créativité, laquelle passe avant tout, attention roulement de tambour, par la pensée.

Forte organise principalement sa méthode autour de deux axes :

  1. Surlignez tout ce qui vous intéresse, puis passez vos notes en revue si elles sont pertinentes, jusqu’à les distiller en vos propres mots. Sinon, ça n’est pas grave, les outils numériques vous permettront de retrouver l’info, même si elle a été oubliée / perdue.
  2. Pensez en termes de livrables (c’est-à-dire, en termes de produits à fournir).

Le premier axe part d’une bonne intention (on pourrait croire, superficiellement, à une application du Zettelkasten), mais prône en réalité des habitudes qui sont mortelles pour l’intelligence et la compréhension. Forte ne met pas l’emphase sur la distillation active de ses propres notes, mais sur la capture et la récupération du contenu. J’explique : tout processus d’idéation s’enracine dans une réflexion active potentiellement appuyée par du matériel extérieur. Mettons qu’on souhaite écrire une histoire : que le processus soit conscientisé (architectes) ou non (jardiniers), l’on va prendre une succession de décisions narratives personnelles formant autant de reflets du monde, mêlant le vécu personnel à une possible recherche documentaire.

Forte semble prêcher la même chose avec son acronyme « CODE » (Capture, Organize, Distill, Express) mais place une emphase absolue sur la capture de matériel extérieur à l’exclusion de l’esprit critique. Pour le dire plus clairement, la méthode Forte est la suivante : capturez toutes les infos qui vous intéressent ou peuvent se relier à vos projets, une fois dans vos notes, vous les aurez sous la main pour les ressortir au moment opportun. Forte ne le dit pas en ces termes, mais cela à revient à, en gros : vous aurez du matos, lequel, on s’en fout. Garbage in, garbage out.

Cette approche favorise tout ce qui va mal avec l’inconscient collectif de nos jours tel qu’incarné par les réseaux. Elle met l’emphase :

  • Sur l’anecdotique, le « factoïde » marquant, la citation qui rend bien ;
  • La capture sans évaluation et l’absence de recul.

Ça donne des démos très impressionnantes sur YouTube où quelqu’un peut produire un rapport qui semble en surface extrêmement documenté en s’appuyant sur ses « notes », mais pioche des informations sans discrimination un peu partout pour donner une apparence d’argumentaire. En gros, Building a Second Brain vous apprend à faire un travail de super-perroquet pour un public ignare.

Il est cependant capital de noter une chose : dans une atmosphère de grande entreprise saturée de rapports à rendre, d’indices à suivre, de paperasse et de réunions à la con, il est effectivement souvent demandé par des ignares un travail de perroquet. Si vous êtes un super-perroquet, vous vous facilitez grandement la vie, plus encore si tout ce que vous demande est « un rapport », pas « un bon rapport » pour cocher quelque case mystérieuse dans quelque logiciel lovecraftien de gestion de projet. Automatiser dans ce cas les tâches idiotes n’est pas une mauvaise idée pour se libérer du temps pour des vraies tâches intelligentes. Mais on est d’accord que ça n’est pas une fin en soi.

Et surtout, on est d’accord que tout véritable travail artistique insuffle l’unicité du regard individuel au monde, comme proposé plus haut, et que cela passe par la case méditation / rumination / distillation sur laquelle Forte passe un temps criminellement bref (alors que ce devrait être l’essence du travail – le reste, franchement, représente une structure secondaire). Un temps, pour tout dire, qui semble ajouté à la hâte dans l’ouvrage pour répondre précisément aux critiques telles que celle-ci, et pour coller un vague vernis de Zettelkasten en mode « vous avez vu, j’en ai parlé », mais clairement, ça ne l’intéresse pas.

Le second axe, penser en termes de livrables, trouve davantage de bien-fondé (en particulier dans le domaine de l’entreprise), mais représente une pente glissante dans le domaine artistique. Même si je suis fan du « Real artists ship » de Steve Jobs, il existe une différence fondamentale (et vitale) entre intention et finalité dans un projet artistique. L’artisan·e se soucie de processus et de cheminement avant de résultat. Je le rabâche dans Procrastination, comme le dit la Bhagavad-Gita en substance, « on peut prétendre au labeur, pas aux fruits du labeur ». Bien sûr que l’on crée en vue d’obtenir quelque chose, mais la finalité est le produit du cheminement, lequel émerge au cours de sa propre découverte et dicte ses propre règles. Dans le domaine artistique, le cheminement est la fin, et par cette approche, on engendre un livrable – mais pas l’inverse.

Penser en termes de finalité est un sûr moyen de penser en termes de réception, de succès, de renommée, des concepts sur lesquels 1) Aucun de nous n’a de prise et 2) Ne devraient en aucun cas influencer le processus créatif. Par essence, un·e créatif·ve se nourrit de l’inattendu, de la promenade dans des espaces imprévus, qui font naître l’envie ; fondamentalement, donc, en-dehors du livrable. Forte en parle, mais ça n’est clairement pas son focus. Sauf que pour quelqu’un qui crée, c’est une part cruciale de la respiration.

En définitive, Building a Second Brain ne devrait intéresser que les personnes dont les entreprises n’ont pas encore découvert ChatGPT et qui n’ont pas découvert ChatGPT elles-mêmes non plus. Ce livre n’est ni GTD, ni Deep Work, n’en déplaise aux grandes aspirations de son auteur. C’est un ensemble de principes déjà daté qui pouvait faire sensation en 2010 et qui peuvent seulement encore fonctionner des rouages corporate encrassés de longue date.

Ça ne vous apprendra pas à organiser vos notes pour écrire. Ça vous donnera au contraire de mauvais réflexes.

The PARA Method

Building a Second Brain peut avoir ses usages, et si j’en dis beaucoup de mal, le livre est honnête : il promet une méthode spécifique, certes à mon avis délétère, mais l’ouvrage couvre son sujet généreusement et avec exhaustivité.

Par comparaison, The PARA Method est une putain de honte. Voici tout le contenu du livre : faites quatre dossiers (Projects, Areas of Responsibility, Resources, Archives) pour vos données numériques et placez les contenus dans ces sous-dossiers en fonction ; conservez la même organisation partout.

Voilàààààà.

C’est un post de blog (en libre accès) étiré jusqu’à la déraison, bourré d’autopersuasion (imaginez que vous être sur un nuage de sucre candi où la méthode elle est trop bien. Alors, vous avez vu comme la méthode elle est trop bien ?) et qui se débine en une absurdité qui vous donne envie de bouffer votre liseuse (alors en fait, P.A.R.A. c’est bien, mais vous pouvez prendre n’importe quelle autre organisation au final avec les lettres que vous voulez, c’est à vous de voir et c’est ça qui est fantastique. OK, mais est-ce que tu te foutrais pas un peu de ma gueule ?)

Et bien sûr, par son orientation systémique vers le livrable, The PARA Method pose le même problème que présenté plus haut pour une vie créative.

Que lire à la place ?

Forte est un exemple emblématique de son propre travail : à coups de citations bien calibrées, de références prestigieuses, de marketing auto-entretenu et sur la base d’une bonne observation du problème auquel il s’efforce de répondre, il a élaboré un produit dont un examen superficiel conclut à la pertinence, mais qui n’a strictement rien de l’universalité prétendue et nuit à l’esprit critique comme à la créativité. Je suis très virulent envers lui parce que je vois constamment, sur les forums en lien avec le PKM, ceux d’Obsidian, etc. de pauvres hères qui appellent à l’aide pour implémenter les « outils » de Forte genre PARA comme si passer du temps à implémenter ces couillonnades allait magiquement se traduire en clarté.

Non. Tu vas juste bouger des trucs dans des dossiers, et ça ne marchera éventuellement que si tu es toi-même consultant, comme Forte.

Ma voix dissidente ne fera guère de mal à son business model, mais si vous, ici, vous pouvez éviter d’en passer par là, vous gagnerez du temps si vous cherchez un cadre pour écrire. Hélas, seul un travail diligent, un effort appliqué, vous permettra d’acquérir la clarté dont vous avez besoin. Il n’y a pas de raccourci pour ça, et de toute façon, si vous en voulez un et que vous imaginez que ChatGPT pourra écrire vos romans à votre place, vous manquez tout l’intérêt et, justement, la vraie finalité de l’écriture. Je répète : c’est le processus qui est engendre la finalité.

Du coup, que lire et que suivre ? Déjà, j’insiste, se rappeler qu’il n’y a pas de raccourci pour la pensée et que même, c’est tout le but du truc. La compréhension et l’originalité se construisent sur la durée et par la diligence ; surligner trois phrases vous donnera peut-être l’illusion d’être intelligent et si vous le faites plus vite que le voisin, il vous croira plus intelligent que lui, mais un super-perroquet reste un perroquet (voir à ce sujet The Collector’s Fallacy).

Si l’on veut construire et étayer sa compréhension sur la durée, et générer par l’absorption et la rumination du monde une pensée réellement personnelle et créative, on aura tout intérêt à plutôt lire / suivre / regarder :

  • Nick Milo, dont la formation Linking your Thinking (payante) et les vidéos (gratuites) sont excellentes et grand public. Point de départ recommandé.
  • How to Take Smart Notes, de Sönke Ahrens. Le bouquin est un peu fouillis, un peu délayé, et les conseils techniques sont maigres, mais l’état d’esprit qu’il prône est cent fois meilleur que celui de Forte.
  • Le fantastique site Zettelkasten.de, qui représente probablement la vision la plus « orthodoxe » (et universitaire) de l’approche par notes reliées.
  • Curtis McHale, notamment ses vidéos et sa newsletter (dont un numéro récent a d’ailleurs inspiré cet article, en voyant que je n’étais finalement pas le seul à ne pas adhérer au travail de Forte. McHale est en revanche beaucoup plus diplomate que moi, mais il a des enfants, lui, donc il ne peut pas dire putain dans un article).
  • Les vidéos et articles de Bryan Jenks, qui sont toutefois très techniques.
  • Et mon humble série Geekriture sur ActuSF, si je puis.
2023-12-11T05:18:13+01:00lundi 11 décembre 2023|Best Of, Lifehacking|Commentaires fermés sur Building a Second Brain / The PARA Method : j’ai une tour Eiffel à vous vendre, et ça transformera votre vie

L’écriture se poursuit pendant les travaux (de correction)

Un petit point rapide sur où j’en suis de La Succession des Âges, car peut-être bien que les barres de progrès peuvent vous poser question. À l’heure actuelle, elles disent :

Heu, quoi, le mec il a pas fini d’écrire, mais il corrige ?

Effectivement. Comme l’annonce la vidéo de news d’il y a quinze jours (y a tout dedans, le point de situation et de jolies images, allez-y donc voir), je suis dans les dernières longueurs de mon déménagement vers l’Australie et, pour tout vous dire, ma compagne et moi allons aussi prendre cette année quelques pauses bien méritées pour fêter notre mariage, en plus de passer du temps avec nos familles respectives et nos amis (surtout après deux ans de Covid empêchant ce genre de réjouissances). (Accessoirement, attendez-vous à quelques pauses sur le blog et les réseaux cet été.)

La sortie de La Succession des Âges étant prévue à l’automne 2024, et le volume de la bête étant considérable, il me faut m’organiser très en amont pour que ma directrice d’ouvrage (qui estime le travail éditorial à plusieurs trimestres), la génialissime Florence Bury, ait le temps de passer en profondeur sur l’intégralité du roman. Ce qui implique, pour mes corrections personnelles, de commencer dès maintenant à amorcer mon propre travail éditorial sur ce que je possède (85% du premier jet, donc) afin de le lui proposer.

Est-ce que c’est pratique ? Honnêtement, je préfère procéder par phases successives (rédaction, puis corrections, puis retravail éditorial) plutôt que les mener de front, mais l’envergure de « Les Dieux sauvages » ne rend pas la chose très praticable. Est-ce un problème ? Absolument pas. J’ai rencontré la même situation sur tous les volumes de la série à l’exception du premier. J’ai donc déjà travaillé trois fois de la sorte, je connais le terrain, ça se gère ; c’est juste qu’ici, le volume du livre étant singulier, il faut que je m’y prenne d’autant plus à l’avance.

Je suis donc en train de relire / annoter le manuscrit pour attaquer mes corrections, l’envoi aux bêta-lecteurs, pour reprendre l’écriture vers la fin de l’année. Florence et moi nous rejoindrons au fil de cette phase, comme sur les livres précédents.

Je ne vais cependant pas donner l’impression du contraire, il reste un boulot proprement considérable à abattre. La Succession des Âges est un monstre. Je voudrais encore un an de plus pour me sentir à peu près à l’aise avec. Mais en vérité, je ne le serai jamais vraiment, donc j’entre dans cette phase où il faut livrer son meilleur effort, de toutes ses forces et de son honnêteté, afin de le libérer enfin, et de conclure cette saga.

2023-05-16T22:51:02+02:00mercredi 17 mai 2023|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur L’écriture se poursuit pendant les travaux (de correction)

Procrastination podcast s07e14 – Écrire les batailles

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e14 – Écrire les batailles« .

Après l’intimité de la scène d’action sur quelques personnages, Procrastination fait les choses en grand et explore les batailles rangées à plusieurs centaines, voire dizaines de milliers de belligérants. Mélanie n’aime pas ça ! Elle n’en écrit pas et n’aime pas en lire non plus. Mais Estelle adore ça, au contraire, et met avant tout l’accent sur la lisibilité de l’action, ce qui vient former un pôle de tension avec la confusion inhérente à la situation. Pour Lionel, la fonction narrative de la bataille, son possible discours seront intimement liés aux choix de narration et point de vue. Un travail d’explicitation pourra être nécessaire pour rendre l’action accessible en fonction des attentes inconscientes d’un lectorat d’une époque. (Il est par ailleurs désolé pour le léger changement de sa prise de son en cours d’épisode, dû à des contraintes techniques indépendantes sa volonté.)

Références citées

  • Henry V, film de Kenneth Brannagh
  • Le Seigneur des Anneaux, la trilogie des films de Peter Jackson
  • 1917, film de Sam Mendes
  • Braveheart, film de Mel Gibson
  • David Gemmell, notamment Légende et sa série sur Alexandre le Grand (Le Lion de Macédoine et ses suites)
  • Star Wars, licence fondée par George Lucas
  • The Expanse, série fondée sur les romans de James S. A. Corey
  • Game of Thrones, série fondée sur les romans de G. R. R. Martin
  • Le Musée de l’armée aux Invalides et sa librairie
  • Les éditions Osprey
  • La série des jeux vidéo Total War
  • Actuel Moyen Âge sur Twitter, https://twitter.com/AgeMoyen
  • Shadiversity sur YouTube, https://www.youtube.com/@shadiversity
  • Skallagrim sur YouTube, https://www.youtube.com/@Skallagrim
  • Napoléon Bonaparte (fallait bien qu’il arrive sur le tapis)
  • K. J. Parker, la trilogie Loredan

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2023-04-14T08:49:01+02:00lundi 3 avril 2023|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e14 – Écrire les batailles
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