Dans les détails de la technique d’écriture (republication entretien de 2014 pour DraftQuest)

Au hasard des republications du site sur les réseaux commerciaux, cet article est ressorti et tu m’as fort justement fait remarquer, auguste lectorat, que le site de DraftQuest a déménagé et l’entretien a apparemment disparu au passage. (C’est à ce genre de trucs que je commence à constater que je fais ce métier depuis beaucoup trop longtemps. Ou bien que ce site est beaucoup trop vieux. Moi pas, par contre.) Vous m’exprimâtes des regrets quant à ladite disparition, et comme j’ai un OCD bien ancré, j’ai retrouvé l’entretien dans les entrailles de mon klaowde, afin de pouvoir le reposter ci-dessous dans toute sa splendeur âgée de presque une décennie.

À vos risques et périls, etc.

Dans les détails de la technique d’écriture, avec DraftQuest, entretien avec David Meulemans (2014)

David MEULEMANS: Lionel Davoust, vous avez écrit plusieurs romans. Vous semblez désormais consacrer l’essentiel de votre temps à l’écriture. Pouvez-vous-nous décrire une journée type de Lionel Davoust?

Lionel DAVOUST: C’est effectivement le cas, à l’écriture de fiction, principalement, et parfois un peu de traduction ou d’éditorial. De manière générale, je ne suis pas du matin (le matin est un endroit froid et hostile où le seul réconfort s’appelle café). Du coup, je me réveille doucement en entretenant le lien avec la communauté sur les réseaux sociaux, le site, puis en m’occupant de ce que j’appelle les « affaires courantes » : courrier électronique, et les dizaines de petits à-côtés dont il faut s’occuper quand on est travailleur indépendant (contrats, articles brefs, relations avec presse etc.). Je fais une pause à midi et je coupe toute distraction l’après-midi pour me consacrer pleinement à l’écriture sans interruption, autant que possible, m’interdisant cette fois toute incursion en ligne. En phase de rédaction, je me fixe en général un quota d’écriture, allant de 15 à 20 000 signes en fonction de la sévérité de la date-butoir et de mon énergie. 

C’est mon organisation depuis des années mais j’avoue qu’elle ne me satisfait pas entièrement : le plus important, là-dedans, c’est écrire ; la logique voudrait que je commence donc par là, mais l’expérience me montre que j’ai du mal à me concentrer quand je sais que dix petites choses rapides attendent que je les règle. Je m’en occupe donc d’abord pour avoir l’esprit libre – mais j’évite aussi qu’elles prennent trop d’importance. 

DM: Parallèlement à l’écriture de romans, vous exposez avec beaucoup de franchise et un vrai sens pratique vos méthodes. (Vous êtes notamment un connaisseur de la méthode « Getting Things Done »). Si vous deviez donner quelques conseils de travail à des écrivains en herbe, quels seraient-ils?

LD: En un mot comme en cent : arrêtez de tergiverser et mettez-vous-y. (C’est une version moins diplomate que la première règle de Robert Heinlein, « you must write », tu dois écrire.) Oui, étudier les auteurs qu’on aime, faire des recherches sur son sujet, travailler la technique, réfléchir à l’organisation de son travail aide à se donner confiance et c’est bien. Mais, à un moment, il n’y a pas de méthode magique, d’eurêka où les choses deviennent moins impressionnantes, même avec l’expérience. La méthode, la vérité de l’écriture, c’est à l’auteur lui-même d’aller les chercher, conformément à qui il/elle est. Ce grand livre dont vous rêvez ne s’écrira pas si vous n’allez pas l’écrire, si vous n’allez pas vous confronter à la difficulté, si vous ne descendez pas dans la salle des machines et mettez, kilomètre après kilomètre, phrase après phrase du charbon dans le fourneau. Écrivez. Plantez-vous. Recommencez. Écrivez encore. C’est la meilleure école – et c’est la seule qui vous rapproche du but final : avoir écrit. 

DM: Dans la communauté DraftQuest, nous disons souvent qu’il faut abandonner l’inspiration – et penser davantage en termes d’enthousiasme et de travail. Je crois que c’est une position qui n’est pas éloignée de la vôtre. Mais pouvez-vous nous dire la place de l’inspiration dans votre travail?

LD: Ah, je vais encore me faire des amis… ! Je ne crois pas à l’inspiration – si on la définit comme ce moment de grâce où l’écriture se déroule avec facilité et lumière. C’est-à-dire, oui, elle se produit (heureusement) mais elle n’est pas la règle et il ne faut surtout pas espérer qu’elle le soit. Sinon, on produit trois pages dans une année. Si l’on veut écrire sérieusement, je crois qu’il faut privilégier la discipline, et là, peut-être, peut-on espérer apprivoiser l’inspiration. (Je sais que cette position est castratrice pour certains auteurs, donc je la recommande avec prudence : c’est ma façon de fonctionner, si vous avez besoin comme moi de vous cadrer avec une main de fer pour produire, menez-vous un train d’enfer – mais si vous sentez que c’est contre-productif, prenez de la hauteur.) Je crois pour ma part, très fermement, que l’écriture se travaille, dans tous ses aspects : dans le style, la narration, mais aussi, de façon générale, dans l’attitude, le regard, la façon de penser. Plus que de l’enthousiasme, je pense qu’il s’agit d’envie. Il convient de se sonder soi-même, de traquer sa propre matière, d’observer le monde en ces termes : j’écris, mais pourquoi ? Qu’ai-je à dire, à raconter, qui me fasse envie, où est ma vérité et quelle est-elle ? Quel est mon carburant, la foi qui me motive à coucher ces mots sur le papier, jour après jour ? C’est un travail d’introspection  qui ne s’achève jamais (et c’est un des grands plaisirs du métier… ou une grande torture, pour ceux qui n’aiment pas trop plonger en eux-mêmes) et c’est là qu’on trouve sa voix, son originalité, et la motivation d’écrire, pendant des mois, parfois des années, à plein temps sur un projet. Si l’envie est là, je crois qu’elle attire l’inspiration. Et pour les jours où elle se dérobe, l’envie facilite quand même le travail. 

DM: Il y a une idée qui m’est chère, mais que je peine à faire comprendre. Je pense que l’on devient « écrivain » quand on arrive à sortir de « l’expression de soi » (qui est souvent la raison première des draftquesters pour se lancer dans l’écriture) à « raconter aux autres ». Mais, en même temps, je suis bien conscient qu’il faut parler de soi, ou plutôt, puiser en soi. Comment voyez-vous cette articulation, entre se tourner vers soi, et se tourner vers les autres?

LD: Je crois que cela revient un peu à l’envie mentionnée plus haut. C’est un exercice de funambulisme constant. Toute pratique artistique qui désire sortir de la confidentialité (au sens : être présentée au monde, à un regard autre que le sien et que celui, bienveillant, de son chat et de sa maman) porte en elle, je crois, cette contradiction entre l’élan personnel et l’obligation d’accessibilité. Dans le cadre de la littérature, il s’agit avant tout d’être compris-e. Attention, tout le monde ne place pas l’accessibilité au même niveau – tout le monde n’a pas la même tolérance aux longues descriptions, par exemple – mais, dès lors que l’on n’écrit plus uniquement pour soi, il convient de faciliter l’entrée du lecteur dans son univers, dans son histoire, de le prendre par la main et de le guider, parce qu’il est, bien sûr, fondamentalement extérieur. 

Je divise assez clairement les choses pour ma part : entre fond et forme. Mais avant de préciser comment, un mot sur votre notion « expression de soi » : je ne sais pas exactement comment vous le voyez, mais je voudrais contredire l’adage américain qui préconise « write what you know » (écrivez ce que vous connaissez). Je crois que la clé, c’est « write what you are » (écrivez ce que vous êtes). Écrire permet de vivre mille destins, de traiter mille questions, de rêver même à l’échelle de galaxies entières si l’on va en science-fiction ; il ne faut pas s’en priver et suivre ces mille chemins conformément à ses envies, et le faire avec fierté et joie. Je crois qu’il est absurde de prétendre connaître un auteur à partir des réponses qu’il donne dans sa fiction ; les réponses appartiennent à ses personnages. Par contre… on entrevoit bien mieux ce qu’il est à travers les questions qu’il pose, car il se les pose probablement aussi. 

Ceci étant posé, la différence entre l’expression de soi et le raconter aux autres, donc : pour ma part, je place la division assez simplement entre fond et forme. Le fond, les questions, les personnages, les événements de l’histoire, c’est mon envie, c’est ma matière, c’est la raison pour laquelle j’écris ce livre-là, et ce n’est globalement pas négociable. La forme, c’est mon obligation d’accessibilité, c’est mon devoir d’écrivain de vous faire voir les scènes, de vous emmener dans mon histoire avec facilité (si vous êtes mon type de lecteur et que je suis votre type d’auteur), de maîtriser mon rythme pour que mes effets fonctionnent, bref, de vous conter le récit et de vous emporter. Bien sûr, forme et fond se répondent et se conjuguent, et il s’agit aussi de faire en sorte qu’ils se servent mutuellement. 

Finalement, pour quel lecteur écrit-on ? Pour soi, je crois, pour proposer au monde les livres qui n’existent pas et qu’on aurait aimé trouver. Et il faut savoir appliquer à son propre travail cette lucidité et cet état de critique impitoyable avec laquelle on juge les livres des autres : voilà, je crois, une étape de maturation importante dans le parcours d’un auteur, et c’est là que se conjugue l’envie – personnelle – et le regard extérieur – qui juge. Les deux se déroulent en deux temps séparés : d’abord, l’écriture, égoïste, personnelle, fantasque. Ensuite, et seulement ensuite, juge-t-on au moment des corrections. 

DM: Un débat dans notre communauté, c’est l’écriture sur papier contre l’écriture sur clavier. D’un côté, les écrivains en herbe semblent davantage se lâcher sur le papier. D’un autre côté, écrire sur ordinateur permet de mieux manier le texte. C’est un sujet que vous avez évoqué sur votre blog. Pouvez-vous dire à nos écrivains en herbe comment la place que ces deux supports occupent dans votre écriture?

LD: Avant toute chose, je veux répéter le mantra que je martèle en atelier d’écriture : apprendre à écrire, c’est apprendre à se connaître. Il n’y a pas de méthode idéale autre que celle qui vous convient à vous. Vous aimez écrire sur des cahiers reliés de cuir avec un stylo plume à 200 euros au milieu de la forêt dans le calme absolu ? Si c’est votre truc (et que vous avez les moyens), allez-y. Vous préférez les outils informatiques dernier cri et emporter votre ordinateur et votre clé 3G dans les cafés parisiens et baigner dans l’agitation ? Hé, tant que ça vous fait écrire, tous les moyens sont bons. 

Pour ma part, je travaille au papier et à l’ordinateur, et chaque média correspond à une étape différente de mon avancée. Le papier est réservé aux réflexions les plus libres, où je « malaxe » les idées, les décortique sous tous les angles, jusqu’à parvenir au cœur de l’envie, pour recueillir sans contrainte tout ce que m’inspire mon sujet, mes personnages. Une fois que je sens un début de structure émerger, je passe ensuite à un outil informatique pour mettre tout cela en ordre grâce aux facilités de mise en page, de disposition qu’il offre et structurer davantage mes idées. Et enfin, une fois l’histoire planifiée, je rédige (sur ordinateur). Mais il m’arrive de revenir au papier si nécessaire ; quand j’arrive à une étape de l’histoire que je n’ai finalement pas assez développée et que j’ai besoin de m’aiguiller à nouveau, ou quand je perds le lien avec mon récit et ai besoin d’y réinjecter un peu d’envie et d’énergie, je traque et m’explique, au papier, ce dont j’ai besoin pour progresser. 

DM: Une dernière question – qui est courte, mais dont la réponse peut s’avérer longue. Pouvez-vous nous parler de la genèse d’un de vos romans? Concrètement, par exemple, sur le premier volume du « Mystère Léviathan »: quand avez-vous eu l’idée? combien de temps vous  pris l’écriture du premier jet? une fois le premier jet achevé, est-ce que vous avez beaucoup dévié du projet initial? avez-vous eu des premiers lecteurs à qui vous avez soumis le texte pour avoir des corrections? est-ce que l’éditeur vous a suggéré des corrections? 

LD: Le Mystère Léviathan est un cas un peu particulier parce que le projet remonte à très, très longtemps – plus de quinze ans. De manière générale, je traque donc toujours l’envie, et dans ce cas, lui donner forme a pris un temps certain ! La trilogie n’est pas tellement née d’une idée précise que d’un faisceau de thèmes et de personnalités / personnages que j’avais envie de traiter (l’immortalité, l’initiation, la quête de soi, la fascination pour la mer, la fantasy urbaine, la transcendance du réel), d’où la lente maturation. L’univers s’est construit ainsi, par lente accrétion, et aussi au fil de mes recherches et intérêts personnels, dont la série se nourrit aussi. En revanche, l’écriture en elle-même est allée raisonnablement vite une fois la forme arrêtée. Quand je me suis senti prêt à me jeter à l’eau, pour ainsi dire, la planification et l’écriture du premier volume ont pris une grosse année, puis environ six mois par volume ensuite, tout compris (écriture et corrections), ce qui peut sembler très rapide, surtout pour des livres aussi épais, mais, une fois lancé, je savais précisément où j’allais. Je n’ai pas tellement dévié du projet général de la série, à part dans certains détails de scènes, de personnages, qui ont suivi leur propre cheminement et m’ont permis de présenter les choses de manière plus efficace que je ne le pensais dans mes synopsis. Je fais effectivement appel à des beta-lecteurs pour tous mes textes, des proches qui apprécient mon travail et mes univers tout en étant impitoyables (une combinaison précieuse et idéale ! et j’en profite pour les remercier à nouveau). Bien sûr, l’éditeur suggère toujours des corrections, cela fait partie du processus. Je ne prétends pas rendre un premier jet parfait, et le regard éditorial constitue une étape à mon sens indispensable pour donner au récit – et surtout aux intentions qui l’animent – la forme la plus aboutie possible. Nous en discutons, décidons des corrections (il m’arrive de ne pas être d’accord avec ce qu’on me propose, mais je m’efforce de comprendre ce qui coince et de revenir avec une version différente, qui règle la faiblesse qui a été détectée, mais d’une autre manière qui me convienne). Savoir comprendre et accepter ces retours, retravailler en fonction, mais aussi détecter les rares moments où il convient de dire non pour rester fidèle à l’esprit de son projet, cela aussi fait partie de l’apprentissage. 

2023-03-03T04:35:29+01:00jeudi 9 mars 2023|Best Of, Entretiens, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Dans les détails de la technique d’écriture (republication entretien de 2014 pour DraftQuest)

Procrastination podcast s07e09 – Plier son traitement de texte à son écriture

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e09 – Plier son traitement de texte à son écriture« .

Après un message informatif obligatoire de l’Église Prosélytiste des Guillemets à Chevrons et du Scrivener, cet épisode propose de voir comment exploiter au maximum les traitements de texte grand public (Microsoft Word, LibreOffice) pour l’écriture romanesque. Mélanie apprécie Word pour sa simplicité et son accessibilité immédiate. Estelle également, ainsi que pour l’immédiateté des échanges avec ses bêta-lecteurs, très importants dans sa pratique. Lionel explique pourquoi il déteste écrire sous Word, tout en rappelant sa grande force sur la concurrence – le suivi des modifications pour le travail éditorial.

Références citées

  • Microsoft Word, https://www.microsoft.com/fr-fr/microsoft-365/word
  • LibreOffice, https://www.libreoffice.org
  • Scrivener, https://www.literatureandlatte.com/scrivener/overview
  • Ulysses, https://ulysses.app
  • Stephen King, Écriture
  • BetterTouchTool, https://folivora.ai

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2023-01-29T23:33:35+01:00lundi 16 janvier 2023|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e09 – Plier son traitement de texte à son écriture

Découvrez (presque) tout le programme de la saison 7 du podcast Procrastination

Comme le rappelle souvent Mélanie, Procrastination est le podcast qui porte le plus mal son nom, puisque non seulement nous sommes toujours à l’heure, nous enregistrons même en avance : nous voilà avec presque toute la saison 7 dans la boîte, et heureux et heureuses de pouvoir vous dire à quelle sauce vous allez être mangés.

Demandez le programme, donc ! Avec une partie que vous connaissez déjà (sur l’autoédition, avec Morgan of Glencoe), et la suite en gras :

  • 15 novembre, 705 : Commercialisation et promotion dans l’autoédition, avec Morgan of Glencoe
  • 1e décembre, 706 : L’impératif d’intertextualité
  • 15 décembre, 707 : La quatrième de couverture
  • 2 janvier, 708 : Captiver l’attention du lectorat
  • 15 janvier, 709 : Plier son traitement de texte à son écriture
  • 1e février, 710 : L’autoédition, l’édition traditionnelle ou les deux ? avec Morgan of Glencoe
  • 15 février, 711 : Un héros doit-il avoir un but ?
  • 1e mars, 712 : Faire monter la pression
  • 15 mars, 713 : L’inconscient constructeur
  • 1e avril, 714 : Écrire les batailles
  • 15 avril, 715 : Se mettre dans l’écriture
  • 1e mai, 716 : Le burnout de l’écrivain
  • 15 mai, 717 : Écrire sans ordinateur
  • 1e juin, 718 : L’évolution des méthodes de travail

À bientôt, tous les quinze jours.

2022-11-01T11:47:35+01:00lundi 7 novembre 2022|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Découvrez (presque) tout le programme de la saison 7 du podcast Procrastination

Créer des cadres qui se déplacent avec les notes dans Scapple

Une astuce rapide parce qu’on en a parlé sur Twitter : Scapple est un merveilleux logiciel de concept-mapping qui permet de réfléchir de façon bien plus libre et organique qu’une app de mind-mapping classique. Parmi ses forces, la possibilité de regrouper des idées de manière graphique dans un même cadre, puis de bouger librement ce cadre pour déplacer ce qu’il contient, et ainsi organiser ses idées.

Cliquez pour agrandir

Sauf que dans les faits, bien des utilisateurs se plaignent que leurs cadres se déplacent tout seuls, sans ce qu’ils contiennent. La raison : il y a une option à cocher dans l’inspecteur pour la forme en question emporte son contenu lors du déplacement : la forme doit être « magnétique ».

Et avec ça, tout part avec (et tout fout le camp).

2022-10-24T20:56:29+02:00mercredi 26 octobre 2022|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Créer des cadres qui se déplacent avec les notes dans Scapple

Procrastination podcast s07e03 – Organiser le déroulé de son récit

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e03 – Organiser le déroulé de son récit« .

Après les notes préparatoires et les recherches, il est temps de s’atteler à l’organisation du déroulé de son intrigue (autant qu’il en est besoin). Mélanie planifie, mais surtout mentalement ; elle rassemble principalement des fragments et des chronologies. Estelle travaille beaucoup sur chronologie et rappelle que la méthode de travail dépend du projet, mais loue les avantages d’avoir un synopsis – et donne des techniques pour les équilibrer et les évaluer. Lionel parle des trois éléments minimaux dont il a besoin pour écrire un roman, une nouvelle ou une scène.

Référence citée (et pas en bien)

– John Truby, L’Anatomie du scénario

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Bonne écoute !

2022-10-31T11:07:09+01:00lundi 17 octobre 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e03 – Organiser le déroulé de son récit

Procrastination podcast s07e02 – Organiser ses notes d’écriture

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e02 – Organiser ses notes d’écriture« .

La création est un processus de défrichage, où se mêlent des inspirations, des recherches et des fragments ; l’écriture consiste à évaluer, développer et ordonnancer ces éléments dans l’exécution du récit. Quelles techniques et astuces pour prendre et organiser ses notes dans la construction d’un projet romanesque ? L’approche de Mélanie : ne pas en avoir ! Ou éventuellement seulement des fragments chaotiques qui évoquent atmosphères et ambiances. Estelle adore les notes, et dévoile sa méthode de construction à base de carnets de notes, d’inspirations photographiques, d’annotations dans des livres pour développer ses projets parfois sur plusieurs années. Lionel explique quant à lui la méthode dite du Zettelkasten, la meilleure qu’il ait trouvée pour épouser l’émergence organique présidant aux projets artistiques.

Références cités

– Stellarium, https://stellarium.org/fr/

– Niklas Luhmann et le Zettelkasten, https://zettelkasten.de

– Obsidian, https://obsidian.md

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Bonne écoute !

2022-10-14T22:06:45+02:00lundi 3 octobre 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s07e02 – Organiser ses notes d’écriture

Toute personne sensée devrait se tenir loin de l’appel d’offre de la direction artistique des Imaginales

Résumé des épisodes précédents : le festival Imaginales, pendant vingt ans le grand rendez-vous d’imaginaire de l’Est, a été tué par sa propre mairie en débarquant brutalement Stéphanie Nicot, sa fondatrice et directrice artistique, artisane du succès de sa manifestation. La mairie a mis en ligne un appel à candidatures pour la remplacer.

À présent, la seule réaction sensée de toute personne disposant des compétences requises devrait être de s’en tenir très, très loin. Pourquoi ? L’implacable logique, mon cher Watson, associée aux contraintes organisationnelles d’une telle machine. Jouons-la Power Point style :

Plus de 300 professionnels de l’imaginaire ont exprimé leur colère, dont dix coups de cœur du festival. Une part importante de la profession française a annoncé ne plus souhaiter s’associer aux Imaginales, or, pour faire un festival littéraire, il faut des auteurs. La réputation de l’événement a été poignardée ; qu’ils soutiennent ouvertement Stéphanie ou non, rares sont les professionnels qui voudront s’associer aux manigances iniques de la mairie… 

… ce qui entraînera la désertion des partenaires du festival, dont des éditeurs et des partenaires institutionnels, qui sont beaucoup à soutenir financièrement l’événement. Pour qu’un événement se tienne, il faut de l’argent, des auteurs et du public, les trois se nourrissant mutuellement en un chouette cercle vertueux ; mais cela fonctionne aussi en sens inverse. Quand la réputation d’un événement est dans le caniveau, les auteurs et le public désertent, ce qui entraîne aussi les mécènes, accélérant toujours davantage la plongée. Surtout que… 

Le milieu anglophone (et notamment américain) s’émeut à présent de la situation, comme Robin Hobb, Delia Sherman, Ellen Kushner, Cheryl Morgan. Vingt ans de travail patient pour construire la réputation des Imaginales ont été balayées d’un revers de main ; quand on sait la difficulté que l’on a déjà à faire venir des Américains en France (qui, qu’on le veuille ou non, continuent à représenter les « grosses machines » les plus populaires de l’imaginaire), la prudence leur fera privilégier d’autres événements en France.

La plupart des membres de l’équipe historique des modérateurs et des interprètes ont d’ores et déjà annoncé leur démission. Les Imaginales, c’était aussi la réputation de leurs débats et l’accueil des auteurs étrangers ; sans modérateurs ni interprètes, ça va être un peu plus dur. Je me suis retiré de la masterclass. Je ne sais pas ce que donnera le colloque universitaire. Ce qui nous amène au nœud fondamental du problème :

Les délais de l’appel d’offres rendent toute préparation sereine intenable. En effet, la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 septembre ; supposons une décision rapide, prise en deux semaines (ce qui est très optimiste pour un marché public), puis le temps de reddition des décisions : on arrive à fin septembre. La nouvelle direction va se retrouver à devoir monter de toutes pièces une édition des Imaginales sans auteurs francophones, sans équipe interne, et sans auteurs étrangers car, attention surprise, on ne fait pas venir un auteur de l’étranger sans préparer les choses très en avance, et huit mois de délai, c’est trop tard pour la plupart.

Avec ce calendrier, il faudra presque certainement s’asseoir sur une anthologie officielle en 2023. Les auteurs de renom sont très occupés, il convient de les solliciter pour une nouvelle presque un an à l’avance (je parle d’expérience : j’en ai codirigé trois, des anthologies officielles), et même là, beaucoup doivent décliner. Demander des textes à des pros début octobre ? Bon courage.

Cependant, il existe une possibilité, c’est que la partie soit jouée d’avance, et que le successeur de Stéphanie soit déjà décidé en coulisses… Mais ce serait tout de même l’hypocrisie ultime de la part de la mairie d’Épinal après qu’elle a plaidé une prétendue « professionnalisation » impartiale de l’événement (on appréciera au passage que les vingt ans passés étaient donc manifestement dûs à des incapables). On rappellera que le but d’un appel d’offres et d’un marché public est justement de désigner en toute impartialité les compétences appelées pour le poste, et que commettre un tel truquage serait en directe opposition à la réglementation, sans même parler de l’état d’esprit affiché par la ville d’Épinal pour la succession de Stéphanie.

Ce n’est pas compliqué à lire : à ce stade, la personne qui décrochera l’appel d’offres est idéalement placée pour y laisser sa réputation professionnelle comme sa santé mentale. Elle se retrouva à la barre d’un navire pestiféré, sans équipes, aux financements en berne, sans têtes d’affiche, tout en se trouvant clairement la cible de toutes les critiques, avec des délais amputés de moitié, le tout pour une rémunération qui n’est clairement pas à la hauteur du travail monumental comme du risque encouru. Elle sera le proverbial agneau sacrificiel, s’épuisera à jouer le pompier sur l’incendie allumé par le maire d’Épinal – et une fois les purges accomplies dans le sang et la sueur, allez, je vous lâche un pari comme ça : elle sera débarquée à son tour, afin que quelqu’un à la réputation vierge prenne la suite pour remettre les comptes à zéro en bénéficiant du travail accompli. Visiblement, ça semble le modus operandi.

Le nom des Imaginales est irrémédiablement souillé et sa réputation ne cesse de sombrer de jour en jour – une tendance qui n’ira qu’en s’aggravant, à mesure que personne ne voudra risquer de se trouver associé à l’image désastreuse que le festival vient de prendre, surtout aux USA.

La seule décision sensée que peut à présent prendre Épinal serait de prendre acte du naufrage, de déclarer une année blanche et de remonter quelque chose de nouveau (qui convienne davantage à ses goûts) sous un autre nom, probablement peu en lien avec la littérature (puisque le rapprochement avec le cinéma et le jeu vidéo semble annoncé), probablement plus en lien avec les Imaginales Maçonniques et Ésotériques, tant qu’à faire, histoire de rendre les choses vraiment très claires.

Mais comme il y a eu très peu d’actes sensés dans cette histoire, je ne retiens pas mon souffle.

Pour les personnes intéressées, il y a beaucoup de choses à faire en imaginaire en France et au niveau de l’événementiel. Mais clairement, les Imaginales n’en sont plus le nom. Tenez-vous loin de tout ça, mes chers amis. Sauvez-vous.

2022-08-01T11:23:33+02:00lundi 1 août 2022|Le monde du livre|11 Commentaires

Découvrez le programme de la saison 7 de Procrastination – focus spécial autoédition

Cela nous a été longtemps demandé, nous y voici enfin ! Nous allons parler en profondeur d’autoédition à la saison 7 de Procrastination, avec une invitée exceptionnelle, Morgan of Glencoe.

Morgan est musicienne professionnelle et évidemment autrice, avec un parcours passionnant pour le sujet : elle a commencé sa carrière en autoédition avant d’être publiée par ActuSF, et continue à gérer parallèlement sa carrière selon les deux systèmes. Elle est uniquement placée pour parler sans fard ni idéalisme de chacun d’entre eux, ce qui a donné une conversation passionnante découpée pour cette saison en trois volets pour autant d’épisodes.

Alors, du coup, à quelle sauce allons-nous vous manger pour la saison 7 ? Procrastination reprend comme toujours le 15 septembre, demandez le programme :

  • 15 septembre, 701 : Parcours et compétences de l’autoédition, avec Morgan of Glencoe
  • 1e octobre, 702 : Organiser ses notes d’écriture
  • 15 octobre, 703 : Organiser le déroulé de son histoire
  • 1e novembre, 704 : Sur nos bureaux
  • 15 novembre, 705 : Commercialisation et promotion dans l’autoédition, avec Morgan of Glencoe
  • 1e décembre, 706 : L’impératif d’intertextualité
  • 15 décembre, 707 : La quatrième de couverture
  • 2 janvier, 708 : Captiver l’attention du lectorat
  • 15 janvier, 709 : Plier son traitement de texte à son écriture
  • 1e février, 710 : L’autoédition, l’édition traditionnelle ou les deux ? avec Morgan of Glencoe
2022-09-12T09:08:53+02:00mercredi 6 juillet 2022|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Découvrez le programme de la saison 7 de Procrastination – focus spécial autoédition

Comment j’organise mon classeur Scrivener

C’est compliqué d’organiser ses notes et ses idées quand on écrit de la fiction. C’est normal : les idées viennent dans tous les sens, tapant à tous les moments de la narration, dans des passages écrits (« j’aurais pu faire ça… ») ou pas (« il pourrait se passer ça… »), et même, la plupart du temps, vous ne savez pas si cette image, cette réplique, cette scène que vous imaginez sont pertinentes, s’il faut les suivre, les développer, ou bien s’il s’agit d’un fil narratif complètement annexe qui pourrait plutôt figurer, avec un décor et des personnages différents, dans cet autre projet qui vous ronge l’esprit et que vous brûlez d’écrire plutôt que le manuscrit actuel qui s’enlise et vous sort par les yeux et… 

Bref. C’est compliqué.

Et, si j’en juge par l’intérêt que le sujet soulève, organiser et canaliser cette créativité non seulement d’une manière qui permette de l’exploiter, mais même, qui permette de ne pas l’oublier tout court, est une question centrale. Sur les notes d’écriture, j’avais commencé à parler de Zettelkasten et de pensée en réseau dans la colonne Geekriture ; là, on va parler d’organisation dans Scrivener. Bien sûr, c’est ma façon de faire aujourd’hui, appelée à évoluer, mais comme on me demande de loin en loin comment exactement classer les infos à l’écriture, je me suis dit que ça pourrait peut-être donner quelques idées. Voyez si ça vous nourrit.

Nous allons supposer que j’écris actuellement une saga fleuve d’imaginaire appelée « Les Entités farouches », un exemple évidemment totalement pris au hasard, hein, toute ressemblance et cetera. Supposons également que j’en suis en ce moment au tome 12, sur un total à venir de 15. Bien sûr, si cela devait arriver, nous sommes d’accord qu’il faudrait m’injecter une copieuse dose de sédatif avant de m’envoyer pour un séjour thérapeutique à la plage.

Voilà théoriquement à quoi ressemblerait le classeur Scrivener d’une telle série.

Déjà, première observation : je conserve la plupart des notes de construction globale dans mon Zettelkasten – c’est-à-dire dans mon application de notes (quelle que soit celle que j’utilise à un moment donné, Obsidian, Evernote, Bear, Craft, et autres jouets brillants qui me fascinent). La raison, c’est que je trouve cet environnement beaucoup plus adapté à l’idéation, et surtout à la pensée par liens (Scrivener permet de relier des fichiers entre eux, mais c’est lourdingue). Techniquement, pour moi, Scrivener est purement réservé à l’écriture et à la production : dedans, je mets principalement des signes destinés à la publication ou à l’exploitation.

De manière générale :

J’ai plusieurs dossiers de haut niveau :

  • Le manuscrit en cours (j’y reviens).
  • Un dossier de notes construit au fur et à mesure, d’où la mention « au fil », comportant également les notes de correction accumulées au fil de l’écriture.
  • Un dossier appelé « High level » comportant la vision d’ensemble du manuscrit, ce qui se chevauche avec le Zettelkasten, parfois de manière bordélique. Ce n’est pas parfait, mais justement, c’est l’intérêt d’employer Scrivener : l’application grandit et s’adapte à mon bordel, au lieu de me pousser dans un carcan donné. Et oui, je m’y retrouve. Toujours. Presque. Un peu.
  • Un dossier appelé « Suites » comportant des notes éparses et surtout des brouillons de scènes ultérieures déjà bien vivantes dans ma tête concernant les volumes 13 à 15 de « Les Entités farouches » (et probablement les tomes 16 à 28 puisque je vais déborder par rapport au plan initial).
  • Un dossier contenant un PDF de chaque tome publié, de façon à pouvoir m’y référer si j’ai un doute sur la couleur des cheveux de Là-Bas-Paulo ou la formulation de l’insulte préférée de Chien de Sienne.
  • Un dossier avec les briefings illustration, les croquis préliminaires, les essais de rédaction de quatrièmes de couverture, principalement parce que je ne sais pas où les mettre autrement.
  • Un petit dossier de ressources utiles (inspirations ou éléments de worldbuilding spécifiques relatifs à l’univers plus vaste où se déroule la saga « Les Entités farouches », nommé Panégyrique).

Concernant le manuscrit en cours :

Même si je planifie mes histoires assez précisément, « Les Entités farouches » comporte beaucoup trop de personnages pour qu’il me soit possible de tout structurer avant l’écriture. Les détails des scènes, la dynamique effective de l’action va beaucoup influencer la construction finale, et ça, je ne l’ai qu’en parcourant réellement le chemin de la narration. Du coup :

Il y a ce que je suis en train d’écrire (dans cet exemple, je suis au tout début, dans le chapitre 1 de l’Acte I). Chaque scène mentionne le nom du personnage point de vue (ici M pour Marianne). Je pourrais employer les mots-clés ou les étiquettes de Scrivener, mais je trouve plus simple de le mentionner en toutes lettres. Cela me permet aussi d’expérimenter avec des points de vue plus inhabituels et ponctuels si l’envie me prend sans avoir à me plonger dans de la configuration.

Chaque scène (et parfois le chapitre, voire le fil narratif) comporte systématiquement deux fichiers :

  • Go back file : les notes prises en cours d’écriture sur ce que j’aurais pu faire de mieux à la réflexion, ou bien sur les questions que je me pose. « Ai-je bien rendu le mystère de la belle Zéphyr ? Ne me suis-je pas emmêlé les pinceaux sur la chronologie ? Vérifier si le début n’est pas un peu chiant. » Et ainsi de suite : j’écris rapidement, en doutant le moins possible, et en laissant au recul de la correction le soin de resserrer les boulons, de juger si mes craintes sont fondées. La plupart du temps, non. Mais ça me rassure de me laisser une note à moi-même, la crainte est capturée, et j’avance sans me laisser paralyser.
  • Cutting floor : Quand je coupe, quand je remanie un paragraphe ou que je vire une idée potentielle, j’ai toujours peur de me tromper. Dans 99% des cas, là encore, non, et je n’en aurai jamais plus besoin, mais du coup au lieu de la supprimer, je la colle dans ce fichier, où elle ne sera pas perdue : là encore, ce n’est pas tant un besoin réel qu’une question de tranquillité. Et pour la fois sur cent où je pars la repêcher, ça ne coûte pas cher.

Évidemment, aucun de ces fichiers ne font partie de la compilation finale, ce qui me permet de continuer à estimer correctement la taille de mon manuscrit, quel que soit le volume de notes (il y a une case à décocher dans l’inspecteur pour les fichiers concernés, voir ci-contre). Une fois la scène terminée, go back file et cutting floor passent dans les notes de correction, classés en fonction de l’emplacement de la scène. Quand le manuscrit sera fini, je les reprendrai et les comparerai avec l’effet produit par le premier jet, pour corriger alors si nécessaire.

Enfin, parce qu’à mesure qu’on s’approche d’une scène, les idées se condensent et prennent forme, je note globalement la suite de ma structure, avec les scènes déjà bien calées comme ici la suivante avec le roi Ernest ; ainsi que les chapitres déjà construits mais dont la place n’est pas encore tout à fait claire (comme le « Z » avec ici les personnages Izigoing, Zomig et Martabac), le tout pouvant se déplacer à mesure que le tracé de l’écriture élucide les choses. Pour davantage de clarté, je repère les scènes « à faire » d’une étiquette rouge et les notes pures (hors compilation) d’une étiquette bleue (pour les voir dans le classeur, c’est dans le menu Présentation > Afficher les étiquettes dans > Classeur). Ça m’est spécialement précieux quand je dépasse le million de signes, que j’ai l’équivalents de post-its dans tous les sens et que je choisis d’écrire plusieurs scènes du même fil narratif de suite, créant l’équivalent de trous à remplir dans la structure.

Une fois tous ces passages écrits, les notes afférentes iront elles aussi dans le dossier « au fil ». Il est presque certain que je ne les regarderai plus jamais, mais là aussi, elles sont au chaud, si besoin.

La supériorité absolue de Scrivener (sur, par exemple, Ulysses) est sa flexibilité totale. Rares sont les apps d’écriture à donner à la fois une vision d’ensemble aussi complète de son récit (il est aisé de dérouler et refermer les dossiers dans l’exemple ci-dessus) ainsi qu’une totale ouverture quant à la manière de structurer. Le fait que chaque document puisse avoir des sous-documents est spécialement précieux pour le travail de détail ; la différence dossier / document est finalement purement cosmétique. N’hésitez pas à en user et abuser.

Si je devais écrire une série fleuve comme l’exemple pris ici, je pourrais ainsi vous dire d’expérience que Scrivener gère sans aucun problème un fichier projet de plus d’1 Go, créé six ans plus tôt, incluant plus de 2000 documents pesant 15 millions de signes. Mais bien sûr, tout cela serait purement théorique. Je ne suis pas assez inconscient pour me lancer dans un truc pareil. (« Les Entités farouches » ? RLY ?)

2022-07-01T09:29:30+02:00lundi 4 juillet 2022|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

On parle de l’Ouest Hurlant dans le podcast Spoilers !

Juste à temps avant le festival qui, rappelez-vous bien, a lieu ce week-end à Rennes : Marie Kergoat, du Laboratoire des Imaginaires qui porte l’événement, et moi-même sommes allés parler de l’Ouest Hurlant dans le podcast Spoilers ! Avec une super affiche digne du prochain blockbuster de l’été :

Marie explique en détail la construction d’un tel projet et sa philosophie, je parle liens avec les communautés de l’imaginaire, au carrefour édition / recherche universitaire / grand public. Avec aussi des bouts sur la narration et même la fin de « Game of Thrones », parce que je ne suis pas sortable. Merci à Briac Picart-Hellec et Guillaume Genest pour leur invitation et cet entretien !

➡️ Écouter l’épisode de Spoilers spécial sur L’Ouest Hurlant

2022-04-25T17:43:57+02:00mercredi 27 avril 2022|Entretiens|Commentaires fermés sur On parle de l’Ouest Hurlant dans le podcast Spoilers !
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