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De l’usage des tirets d’incise comme marque de rythme

Tout récemment reçu ceci, ce qui fait extrêmement plaisir, pas seulement pour les bouquins mais parce que quelqu’un s’en est rendu compte, et aime :

En lisant Port d’âmes (que j’ai adoré!) et Comment écrire de la fiction (un vrai phare dans la purée de pois de l’écriture de mon roman) j’ai remarqué que tu utilises régulièrement des tirets en fin de phrase – un peu comme pour préciser la pensée mais sans faire une autre phrase. C’est la première fois que je remarque cette façon de procéder et elle me plaît beaucoup. Seulement, j’ai quelque difficulté à tirer de mes observations une règle claire d’utilisation (même si j’imagine qu’il n’existe pas de règle précise à ce sujet).

A l’occasion d’un article de blog, pourrais-tu expliquer comment tu procèdes? Comment fais-tu le choix de mettre, ou pas, des tirets en fin de phrase? D’où tires-tu cet usage?

Absolument. (Au cas où, pour voir ce dont il est question, voici un petit bout de Port d’Âmes).

Effectivement, il ne me semble pas que ce soit tellement courant en français. Pour ma part, très clairement : j’ai piqué ça à l’anglais, où c’est très répandu. En anglais, l’usage du point-virgule en narration est un petit peu plus rare qu’en français ; on tend à employer à la place un tiret, ce qui déborde sur un effet plus vaste de coupure. Ce genre de truc est ultra fréquent :

He turned around – and there she was.

Or, en français, on utilise le tiret principalement pour l’incise. Juste au-dessus du passage précédent, on trouve ça :

Qui est là l’usage “strict” du tiret d’incise en français, fonctionnant par paires, un peu comme des parenthèses, et formant une proposition isolée du reste du texte1.

Sauf que ça se complique. En français, le deuxième tiret d’incise est omis s’il se trouve en fin de phrase ou de proposition ; pour être clair, on l’omet s’il est suivi d’un point-virgule, point d’exclamation ou d’interrogation. En toute rigueur (et nonobstant les erreurs typographiques que ça représente), les extraits précédents pourraient s’écrire de la sorte :

On ne venait pas à la Cité franche sans raison – fût-ce seulement le souhait de se perdre –.

Une femme seule – en fuite, peut-être ? –.

C’est absolument faux mais vous voyez l’idée. La phrase se termine-t-elle parce que le second tiret est absorbé par le point ? Ou bien s’agit-il d’une rupture à l’anglaise ?

Aha. Qui sait ? Ce n’est pas à moi de vous le dire. Et c’est une grande partie du truc.

Je joue volontairement sur un mélange entre les conventions des deux langues dans mon propre travail. En français, le tiret marque conventionnellement une rupture forte – presque davantage que le point-virgule. (See ? I did it again.) Mais en l’employant avec la libéralité de l’anglais, je m’arroge un marqueur de rythme supplémentaire et différent ; l’effet d’un changement soudain de direction, et pourtant dans la continuité de ce qui précède (le tiret d’incise marque à la fois une précision et une coupure puisqu’on insère autre chose dans le flux linéaire de la phrase). Je m’offre littéralement un signe typographique supplémentaire aux règles relativement floues (puisque partiellement importées d’ailleurs), m’octroyant donc de la liberté, qui peut tantôt marquer une coupure sémantique plus nette que le point-virgule, une rupture pour un effet de théâtre – et bim ! –, tantôt au contraire une précision finalement douce dans le flux du texte – un peu comme ici en revanche.

Ça a en plus un intérêt fondamental dans ce métier : l’effet repose partiellement sur l’interprétation du lecteur·ice, ce qui le pousse à l’investir et donc à s’approprier / habite le récit. Ce qui est le cœur de toute narration.

Et surtout, et c’est ma raison première d’en faire usage, cela crée une illusion de superposition, de recoupement. Je cause dans Comment écrire de la fiction ? du problème que représente le tesseract de la fiction (en deux mots, la littérature est une forme strictement linéaire – on lit toujours phrase à phrase – alors que le théâtre de la fiction est multidimensionnel – sensorium, action – et une des grandes difficultés de notre art consiste à “compresser” cette multidimensionnalité dans la linéarité du langage). Le tiret me permet une “tricherie” – une illusion, certes, mais on en retire l’impression d’une bousculade, que les parties de la phrase se superposent en partie parce que le tiret induit en principe une retenue pour une respiration.

Reprenez l’exemple anglais :

He turned around – and there she was.

Il se retourne, avec une intention initiale – quand soudain, tiret ! Changement. Préparation subtile d’une microseconde, retenue du souffle, on sait qu’autre chose se prépare mais pas encore quoi ; le personnage le sent peut-être déjà intuitivement, du coin du regard, mais pas encore, et d’un coup – il la voit. (Remarquez comme je l’ai refait ici, en plus étalé.) Surprise, glissement, mais le souffle peut reprendre ; cet espace génère (à ma sensibilité en tout cas) une superposition mentale des deux parties de la phrase et contribue énormément à déployer la multidimensionnalité du théâtre mental de la littérature.

Un peu cet effet-là si on essayait de se la jouer Maison des feuilles.

En tout cas, c’est mon ressenti, alors c’est ce que je fais.

Y a-t-il des règles ? Pas vraiment que je sache. À partir du moment où l’on fait bien la part des choses entre le véritable tiret d’incise français et cette espèce de tiret de rythme, auquel cas pour ma part j’importe les règles de l’anglais, où cela se comporte plus ou moins comme un gros point-virgule2. Je plaisante souvent en disant que les auteur·ices ne font pas de faute de français, ils font progresser la langue ; le premier qui refuse qu’on s’octroie d’être un peu créatif avec la typo d’une manière non-intrusive pour se donner un outil supplémentaire puissant et évocateur, je l’assomme avec l’intégrale de Danielewski.

Et il est donc très important de préciser qu’on est d’accord que je ne prétends pas avoir inventé ça, ni avoir été le premier à l’importer ainsi. On trouve des citations qui en font usage partout dans la littérature française. Mais je trouve intéressant qu’une brève recherche ne fasse pas du tout apparaître cet usage dans les sites grand public du français en France, alors qu’il est cité systématiquement dans tous les sites québécois (lequel est au contact quotidien de l’anglais), y compris les moins techniques. (Voici par exemple ici, et .) (Faudrait que je fouille dans mon Grévisse, mais il est actuellement dans un carton à 17000 km.)

Il faudrait enfin parler du tiret de fin de phrase ou de paragraphe, qui représente clairement un emprunt visuel à une typographie très moderne, dans le but de marquer une rupture immédiate, une destruction de phrase pour marquer la surprise, l’ébahissement ou l’horreur – quand le point d’exclamation ne suffit pas, parce qu’il permet de terminer la pensée ! Alors que là… ça monte… que va-t-il se passer ? Et, d’un coup – 

Je repose mon cas.

  1. Et d’ailleurs, dans le premier extrait, a-t-on affaire à deux phrases interrompues ou à une seule grosse incise ? À vous de voir.
  2. Sachant que la typographie anglaise n’impose pas d’espace avant les signes doubles au contraire du français – words flow like this; as, they do, here –, je me demande si cet usage du tiret n’a pas émergé d’un besoin de marquer une coupure visuelle plus nette par rapport à la virgule, alors qu’en français, l’espace insécable marque plus clairement la différence ; on le constate juste ici.
2024-04-20T10:08:12+02:00mercredi 24 avril 2024|Best Of, Technique d'écriture|0 commentaire

Ce qu’on fera pendant l’atelier “Techniques avancées de création de mondes imaginaires”

Les toutes dernières places restent à prendre pour l’atelier qui se déroulera en présence à Paris ou à distance s’évaporent rapidement ; pour vous hyper un brin, voici un petit mot avec Axel des Mots (il en a donc davantage) concernant la sauce à laquelle tout le monde sera mangé pendant ce stage intensif.

2024-04-20T09:59:22+02:00lundi 22 avril 2024|Entretiens, Technique d'écriture|0 commentaire

La création se nourrit aussi de silence

Réflexion aléatoire parce qu’on en a parlé lors de la table ronde à Sirennes sur “Vivre de son écriture”, ainsi, un peu plus avant, dans l’épisode de Procrastination sur le burn-out – à de très rares exceptions de constitution près, le cerveau se nourrit d’activité mais aussi de repos. Notre société ultra productiviste qui pousse à voir les êtres humains comme des machines – et donc à considérer la créativité comme un processus industrialisable – y laisse peu de place, mais : créer se nourrit de temps, d’attention, de mûrissement et de vagabondage.

Cela n’exclut pas l’application de la discipline, de prendre soin de toucher son manuscrit tous les jours, de s’efforcer de raffiner son approche pour créer plus facilement. Si l’on n’investit pas le temps qualifié en anglais de BICHOK – butt in chair, hands on keyboard (le cul sur la chaise, les mains sur le clavier), il ne se passe rien, et c’est là que bloquent 95% des aspirateurs écrivain·es. Mais il y a une raison pour laquelle le slogan de Getting Things Done est “la productivité sans stress” : s’organiser réduit le stress, ce qui permet de travailler plus facilement donc de façon plus productive, mais c’est une conséquence et non le but. Le but devrait toujours être un art de vivre qui permet de se rapprocher toujours davantage de ses vœux – en l’occurrence, écrire des récits dont l’on est content et avec le moins de difficulté possible. Produire des pages à la chaîne est très impressionnant, mais, si on y arrive, c’est une conséquence d’un épanouissement dont, je crois, la source est ailleurs (comme la vérité).

Le processus de création de la bande originale de Psycho Starship Rampage a été l’un des plus doux que j’aie connus, parce qu’un jeu vidéo, ça prend des années à se faire, alors qu’une production sonore, beaucoup moins. J’ai pu accompagner de loin en loin le développement et fournir des sons par étapes successives, permettant d’alterner les phases d’incubation / réflexion / fredonnements ridicules dans l’enregistreur de mon téléphone et de production concentrée devant Ableton. Quand j’ouvrais l’application, je savais parfaitement ce que j’allais faire, comment, ce qui m’a permis d’être comparativement très rapide dans l’exécution, mais cette vitesse n’a aucun sens : elle existait justement parce que, de loin en loin, j’avais réfléchi des semaines.

Il y a un moment où l’on a besoin de laisser reposer, et un moment où l’on a besoin de mettre un coup de collier et de s’autocoudepiéaucuter. On met souvent l’accent sur le second car il est, évidemment, plus difficile. L’action est infiniment (au sens très strictement mathématique) plus difficile que l’inaction. Mais l’inaction a sa valeur, au même titre que l’on insiste sur show, don’t tell, mais le tell a aussi sa valeur. Il est juste beaucoup plus facile, donc on met constamment l’accent sur le show.

Comment décider au moment où l’on passe de l’un à l’autre ? Ma foi, vous êtes de grandes personnes ; au final, celui ou celle qui crée, c’est vous ; celui ou celle qui sait ce dont il ou elle a besoin, c’est vous. Une part de la maturité de la création consiste à reconnaître le mode dont on a besoin à un moment donné. Et le professionnalisme à s’astreindre à observer celui que les obligations du moment dictent alors qu’on pencherait vers l’autre.

Tant que cela ne devient justement pas une habitude.

2024-04-14T15:50:14+02:00mercredi 17 avril 2024|Technique d'écriture|0 commentaire

Procrastination podcast s08e15 – Le travail éditorial des manuscrits chez les éditions Critic, avec Éric Marcelin

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e15 – Le travail éditorial des manuscrits chez les éditions Critic, avec Éric Marcelin“.

Suite de cette conversation au long cours qui accompagnera toute la saison 8 de Procrastination avec Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements. Suite des échanges sur le versant éditorial dans ce troisième épisode : Éric explique en détail comment se déroule le retravail des manuscrits chez Critic, le but visé, le processus, et propose quelques conseils pour réussir au mieux la soumission de son projet. Il aborde ensuite l’évolution du marché de l’imaginaire en France et ses vœux pour l’avenir.
Retrouvez la librairie et les éditions Critic en ligne et sur les réseaux :

  • https://www.librairie-critic.fr et https://editions.critic.fr
  • https://twitter.com/_CRITIC
  • https://www.facebook.com/librairie.CRITIC et https://www.facebook.com/editionscritic
  • https://www.instagram.com/librairiecritic/ et https://www.instagram.com/editionscritic/

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-04-14T15:49:26+02:00lundi 15 avril 2024|Procrastination podcast|0 commentaire

Displaperture arrondit les coins de votre écran de Mac, comme dieu l’a voulu

C’est doux. C’est beau. C’est feutré. Nous sommes en chaussons.

Avec macOS 11 (Big Sur) il y a trois ans, le système a reçu un petit coup d’harmonisation esthétique avec iOS, soit l’aération des éléments de l’interface et la généralisation des coins de fenêtres joliment arrondis (à l’opposé du brutalisme soviétiques des angles de Windows 10, c’est mon avis et je le partage).

Sauf qu’un affront graphique subsiste. Une grossièreté insoutenable à l’œil de l’utilisateur·ice appréciant l’uniformité d’une interface graphique voulue par dieu Apple.

LES COINS VOTRE ÉCRAN SONT CARRÉS ET C’EST PAS RACCORD

Vous conviendrez avec moi que c’est absolument insupportable, une incohérence outrageante propre à faire péricliter votre productivité, l’explication unique à votre incapacité à travailler convenablement.

Heureusement, l’utilitaire Displaperture (gratuit sur l’App Store) résout cette faute de goût majeure en appliquant un subtil effet d’arrondi aux angles de votre écran, rendant à toute votre interface la cohérence qui lui manquait, et l’harmonisant avec l’iPhone et l’iPad que vous ne manquez pas de posséder car vous versez votre obole à Apple dieu.

Enfin, tout est à sa place. L’interface est raffinée. L’ordre a été rétabli. Une douce joie chaleureuse vous envahit. Plus rien ne peut vous empêcher d’écrire un chef-d’œuvre. Car cela ne tient exclusivement qu’à ça.

➡️ Télécharger Displaperture (gratuit)

2024-04-07T20:10:06+02:00mercredi 10 avril 2024|Geekeries|2 Commentaires

Vous ne verrez jamais les scènes coupées

Excellente question qui revient de loin en loin, et récemment à l’annonce que j’ai tronçonné sauvagement l’équivalent en longueur de La Volonté du Dragon dans le manuscrit de La Succession des Âges : est-ce qu’on verra un jour les scènes coupées en mode bonus ?

Eh bien : mes excuses, mais non.

Deux raisons à cela : déjà, je ne coupe en réalité quasiment jamais de scènes à proprement parler, je remanie, je réécris, je condense, je réorganise, ce qui conduit parfois à dégraisser la moitié du matériel, mais les réelles coupes franches sont devenues très rares. Je n’ai pas de scènes supprimées, donc, à montrer… Il m’arrive en revanche de les réécrire de zéro quand je suis totalement passé à côté de leur angle (c’est justement le cas en ce moment où la v1 de la scène sur laquelle je travaille semblait tout droit sortie de Kaamelott – après un long moment très lourd dans l’histoire, je crois que j’avais besoin de légèreté, mais c’est totalement hors propos dans « Les Dieux sauvages »…), mais la fonction dans l’histoire reste. Je dois juste entièrement réécrire avec une mise en scène, un discours, une couleur différentes.

Ensuite, si ça a dégagé, c’est qu’il y a une raison. C’est que ça n’avait pas d’intérêt pour l’histoire, et, au final, c’est cela que je vise. On attribue à Bismarck que, pour continuer à respecter la loi et les saucisses, il ne faut pas voir comment on les fabrique ; je crois qu’on peut dire la même chose des romans… Si c’était pertinent, ça serait resté dans le bouquin. Comme ça ne l’est pas, je ne crois pas que ça le soit davantage en-dehors, et je trouve l’exercice, pour tout dire, un peu vain.

La seule exception que je ferais à cette règle serait pédagogique. Il pourrait y avoir de la valeur à montrer d’où l’on part et où l’on arrive, en étudiant presque phrase par phrase le raisonnement et les choix conduisant au résultat.

Mais en-dehors de ça, donc, je crains de devoir garder pour moi la scène à la Kaamelott des fromages bénis de Korig le fermier.

2024-04-07T20:09:03+02:00lundi 8 avril 2024|Journal, Technique d'écriture|0 commentaire

300 000 signes dégraissés de La Succession des Âges

De deux choses l’une : soit ce marqueur est la preuve que, ma foi, j’ai parcouru un mètre ou deux en une quinzaine d’années, soit c’est le début de la fin et il faut que j’arrête tout.

Le manuscrit de La Succession des Âges vient de franchir une étape importante dans mon retravail : j’ai dégraissé 300 000 signes espaces comprises sur 1, 5 millions en correction personnelle, soit l’équivalent… de la masse complète de mon premier roman, La Volonté du Dragon.

Comme on dit en anglais, sobering thought (pensée qui rend sobre ? l’état de base de l’anglophone étant donc l’ivresse ? de l’existence ? c’est beau). Plus sobering encore, c’est un tout petit peu moins que la moitié du volume déjà écrit (3,2 millions) et un gros tiers du volume restant à écrire (environ 800 000 signes). On avance, mais on n’est pas encore arrivé.

Ai-je fait des coupes drastiques pour en arriver là ? Fichtre, même pas. Du tout. Au contraire : j’ai rajouté deux scènes entièrement nouvelles par rapport au premier jet (dont une assez grosse), et je suis quand même largement en-deçà du volume d’origine.

L’écriture implique toujours un minimum d'”échafaudages de construction” – ces moments où tu cernes un peu toi-même les détails d’une scène, l’état d’esprit des personnages, son organisation, malgré la meilleure clarté d’esprit possible : tu racontes, mais tu découvres aussi forcément un peu. Dans un roman choral, le phénomène est multiplié par le nombre de points de vue ; dans un monstre du type de La Succession des Âges, il y a énormément de choses à suivre ; et en plus, c’est une conclusion de saga, dictant de ficeler définitivement un bon paquet d’éléments. Au final, ces échafaudages n’ont pas plus leur place dans le produit fini qu’on ne s’attend à voir les échafaudages devant un monument dévoilé un public : ça vire. Et ça vire, en large partie, dans le tissu même de la narration – je n’ai rien coupé en termes de structure, seulement dynamisé un grand coup l’ensemble en virant le gras, en ébarbant des détours narratifs sans importance, en simplifiant un certain nombre de fils ou considérations tertiaires (il y a déjà bien assez de trucs à suivre comme ça), en réécrivant plus ou moins, donc. C’est un exemple typique où l’écriture et la réflexion prolongée conduisent en définitive à faire moins, parce qu’après être parti un peu dans tous les sens, on cerne ce que l’histoire veut être, et on ne garde que ça (plus ou un deux jolis détours quand même, parce qu’on n’est pas des brutes). Certaines scènes ont perdu 20, 30, 50% de leur masse en pure élégance. Et c’est BIEN.

Le rythme va ralentir un peu pendant mon séjour en France, forcément (hé ! on se voit à Grésimaginaire ce week-end, hein), mais j’ai le plus gros Acte du livre avec moi qui doit dégraisser d’autant plus.

Onwards.

Dédicace de House of Hades de Rick Riordan :
“À mes merveilleux lecteurs,
désolé pour le cliffhanger précédent.
Enfin, non, pas vraiment. HAHAHAHA.
Mais, sérieusement, je vous aime.”
2024-03-31T16:02:11+02:00jeudi 4 avril 2024|Journal|0 commentaire

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