J’aime pas la SF

Titre accrocheur, hein ?

C’est probablement aussi ce que ce sont dit les organisateurs de la soirée du même nom, qui aura lieu demain soir à Nantes. (Donc, non, ce n’est pas un post à troll, désolé, hah.)

Au programme : un débat sur le genre (avec Norbert Merjagnan, auteur des Tours de Samarante, Marie Masson, coordinatrice générale du festival Utopiales et Denis Savine, traducteur de Metro 2033 et Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky à l’Atalante), un concert, des lectures, des jeux… pour répondre à ceux qui disent “j’aime pas la SF !” – alors qu’il n’en ont, la plupart du temps, jamais lu une ligne.

Toutes les infos se trouvent sur le blog de l’événement : http://jaimepaslasf.blogspot.com/

D’autre part, à l’occasion des Utopiales, les organisateurs ont interrogé un nombre impressionnant d’auteurs, éditeurs, traducteurs pour connaître leur réponse à une simple question : “Que diriez-vous à quelqu’un qui n’aime pas la SF ?” Avec les réponses de Roland C. Wagner, Norman Spinrad, Jeanne-A Debats… Tout est disponible sur cette page – si vous cherchez des arguments pour convaincre vos proches que si, vous lisez / écrivez de la vraie littérature, il y a peut-être des choses à piquer.

Votre humble serviteur s’est prêté à l’exercice, entretien écoutable ci-dessous ou sur cette page :

2011-11-30T16:39:05+01:00mercredi 30 novembre 2011|Actu|11 Commentaires

Podcast Elbakin spécial Utopiales

De retour du festival nantais, le site de référence Elbakin.net est revenu avec moult entretiens et photos dans ses bagages ; il en a résulté entre autres un podcast (le onzième numéro) sur la thématique de l’Histoire, thème central de ces Utopiales. Je suis soumis à la Question vers les deux tiers du débat, mais je ne peux que vous encourager à écouter l’ensemble puisqu’on retrouve également Pierre Bordage, Jean-Claude Dunyach, Mathieu Gaborit, Laurent Genefort, Justine Niogret, Pierre Pevel et bien d’autres !

Pour plus d’informations sur cette émission, n’hésitez pas à consulter la page correspondante chez Elbakin ou même l’intégralité des archives du podcast.

2011-11-27T19:19:26+01:00dimanche 27 novembre 2011|Actu|2 Commentaires

La contagion ne prend pas

Contagion. Un casting de malade : Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne, Jude Law, Gwyneth Paltrow, Kate Winslet. Steven Soderbergh aux commandes. La menace d’un virus qui décime la planète, la promesse d’une tourmente humaine, de sentiments forts, de désespoir, de fraternité, peut-être d’une rédemption. Panique, angoisse. La perspective de se faire peur, d’être ému, choqué, bref de vibrer au premier degré de façon très assumée, et peut-être au second si le film le permet.

Sauf que non.

Contagion, c’est simple. C’est l’histoire de types, y a un virus, et puis ils meurent.

Et on s’en fout.

Le scénario tente le pari des récits croisés, chacun explorant un fil de la confrontation face à un fléau médical d’une rare violence, qu’il s’agisse du médecin confronté à sa propre déchéance, de l’OMS s’efforçant de réagir au plus vite, du père de famille mystérieusement épargné par la maladie qui décime les siens, du blogueur activiste un peu ripou sur les bords qui oppose à la voix des spécialistes celle de la multitude désinformée d’Internet. Chacun réagit à sa manière face à la menace, à la peur, à la désagrégation de la société confrontée à sa possible extinction. Le lecteur de bon goût est ramené par exemple à Spin de Robert Charles Wilson dans le traitement de cette thématique. Et Contagion propose des points de vue intéressants et d’une modernité plutôt bien trouvée, sans compter que – pour une fois – l’aspect scientifique est traité plutôt correctement.

Sauf que jamais, la mayonnaise ne prend, ne restant qu’un empilement de fils narratifs à peine ébauchés, où l’investissement ne naît jamais, où les problématiques pourtant prometteuses demeurent égratignées, et où les tentatives de tirer sur les cordes émotionnelles du spectateur résonnent à vide. Kate Winslet est evoyée évaluer la maladie sur le terrain, on la suit dans ses déplacements, et puis à un moment, elle tombe malade. Elle a très très peur, et on la comprend. Mais on s’en balance total. Marion Cotillard, autre experte, est prise en otage pour que l’acheminement d’un possible remède devienne prioritaire vers un village de la campagne chinoise. Elle s’attache aux villageois. D’otage, elle devient pilier de la communauté. Mais on n’en voit rien, on n’en sait rien, et le verdict devient en conséquence le même : on s’en balance. Comme de ses villageois, probablement très sympathiques, mais inconnus au bataillon scénaristique. Pourquoi, demande-t-on à la narration, dois-je me soucier de tout cela ? Parce qu’ils sont en danger ? Ça ne suffit pas. Les personnages sont en carton-pâte, sans attaches – ou éventuellement stéréotypées – ce qui suscite rarement plus qu’un “ah ben c’est quand même moche” quand les victimes commencent à s’entasser.

En fait, à son corps défendant, Contagion est une parfaite démonstration d’un travers honteux mais réel de la nature humaine, exprimé avec une clairvoyance d’une cruauté glaciale par Staline : un mort, c’est une tragédie, un million, c’est une statistique. C’est scandaleux, c’est détestable, mais c’est vrai. Et la fiction porte des drames, pas des statistiques. Sans personnages, sans discours, sans fils narratifs forts, Contagion échoue là où un film comme Collision réussit magnifiquement avec une envergure bien moindre dans les enjeux. Le récit de Soderbergh aurait mérité une ou deux trames narratives de moins, un parti pris clair sur les thèmes à traiter, un choix, pour sensibiliser le lecteur au propos qu’il voudrait tenir. Si seulement il en avait un.

Mais à vouloir être partout, Contagion n’est nulle part. On n’en ressort pas scandalisé, mais pas ravi non plus. On se dit qu’on a vu un récit sans âme, pas tellement creux, mais pas tellement consistant quand même. Contagion, finalement, c’est ça : pas tellement grand-chose.

2011-11-23T12:13:35+01:00mercredi 23 novembre 2011|Fiction|Commentaires fermés sur La contagion ne prend pas

Prends garde, Paris !

Prends garde, Paris, car le petit orque breton monte à ton assaut, il remonte la Seine, s’empêtre à demi dans ses algues mutantes, acquiert trois lésions cutanées à cause de nappes de produits toxiques, mais c’est pas grave, ça le rendra plus facile à photoidentifier, et débarque ce samedi dans une de tes plus grandes librairies. En clair : je serai en dédicace ce samedi 26 novembre à partir de 15h chez Gibert Joseph, en compagnie de David Khara et Stéphane Ghreener (26 bd Saint-Michel, Paris 5e).

D’autre part, autour de Léviathan : La Chute, le site de référence ActuSF propose un mini-dossier avec un entretien à cette adresse, ainsi qu’une chronique du roman ici.

Et en parlant de chroniques, je vous propose de découvrir les suivantes :

  • Par Sandrine Brugot-Maillard, sur le blog Mes Imaginaires ;
  • Par Allan chez Fantastinet ;
  • Par Clara Keunt chez Livres à Lire ;
  • Enfin, dans le dernier numéro de La Tête en Noir, périodique critique où participe l’illustre Jean-Hugues Villacampa : une excellente lecture pour choisir le prochain roman qui vous accompagnera, disponible gratuitement en ligne ici (PDF).

Très grand merci à tous les critiques !

 

 

2011-11-24T10:11:09+01:00lundi 21 novembre 2011|Actu|16 Commentaires

En vidéo : interview et débats

D’après le bilan officiel, ces Utopiales ont été une superbe réussite : 46 000 visiteurs et une hausse du 20 % du chiffre d’affaires de la librairie ! C’était clairement visible avec une file d’attente impressionante à l’entrée et beaucoup de public dans les allées. De quoi se réjouir si l’on souhaite le prendre – et c’est mon cas – comme un signe de la vitalité des genres !

Le site de référence ActuSF a, comme souvent, fixé l’événement en filmant nombre de cafés littéraires (voir ce fil du forum pour l’intégralité des archives). J’ai également eu le plaisir d’être interviewé par Chloé Chamouton pour le site. Voici les vidéos me concernant.

Interview pour ActuSF

Table ronde : SF Vs. Histoire

Avec (de gauche à droite sur l’image) Thierry di Rollo, votre humble serviteur, Vincent Gessler (modérateur), Anne Larue, Jean-Claude Dunyach et Stéphane Poulin.

Table ronde : la fantasy face à l’histoire

Avec (de gauche à droite sur l’image) votre très humble serviteur, Pierre Pevel, Mathieu Gaborit, Laurent Kloetzer, Stéphane Manfrédo (modérateur).

2011-11-15T20:13:15+01:00mardi 15 novembre 2011|Actu|Commentaires fermés sur En vidéo : interview et débats

De belles histoires

Ces Utopiales 2011 sont terminées et, comme toujours, je suis bien ennuyé pour essayer de transmettre l’expérience, ne serait-ce que parce que ces festivals sont toujours quatre jours intenses de rencontres, de retrouvailles et d’interventions. Encore davantage cette année puisqu’en plus de mes propres interventions, j’ai dépanné un peu en traduction, ce qui m’a permis de rencontrer Ian McDonald, Glen Cook et Greg Broadmore (l’excellent illustrateur du festival et créateur de l’univers steampunk du Dr. Grordbort, qui a donné lieu à une exposition totalement délirante), et de revoir James Morrow, qui est aussi intéressant et charmant que ses livres.

Le Dr. Grordbort et son assistante, prêts à pourchasser le fléau vénusien

Le thème de ces Utopiales était « Histoires », ce qui a fait souvent tourner les tables rondes autour des relations que les genres de l’imaginaire entretiennent avec l’histoire réelle, grande ou petite, ainsi que sur les thèmes de la prospective avec les réseaux. Je suis assez content d’avoir eu l’occasion de parler d’un certain nombre d’idées auxquelles je réfléchis en ce moment. Notamment dans le cadre d’un débat sur les conspirations avec Lauric Guillaud et Roland C. Wagner (vainqueur du prix européen des Utopiales pour Rêves de Gloire ; bravo, camarade !), il s’agissait double rôle que joue l’histoire dans la narration, à la fois comme terrain de jeu mais aussi comme contrainte de vraisemblance, ce qui a donné lieu à quelques discussions fort intéressantes avec quelques lecteurs sur l’exigence de cohérence d’un récit et les attentes inconscientes que suscite un cadre. Je ne crains de ne pas avoir été bien clair, en revanche, dans le débat sur la fantasy et l’histoire, où je tenais à insister sur le côté “cool” et “fun” des éléments que l’on intègre dans un roman, parce qu’au-delà du thème que l’on veut traiter, parfois de façon sérieuse et profonde, il y a aussi l’envie, les éléments qui amusent, et que l’on veut placer, simplement parce que, eh bien, ça fait tripper. Pourquoi l’Empire d’Asreth (La Volonté du Dragon) emploie-t-il des armures personnelles lourdes ? Parce qu’avant toute chose, les méchas, j’ai grandi avec, et je trouve ça cool. J’assume totalement. Ensuite, j’exploite le potentiel narratif de cet élément, je le justifie, je bâtis autour, je l’intègre, je réfléchis à ce que cela implique culturellement, etc. Mais, à l’origine, il y a une envie. Et je pense que c’est très important dans la création.

J’appréhendais un peu les deux débats autour du web 2.0 et du web participatif parce que je craignais de ne pas très bien savoir où me placer, mais je pense que ce sont ceux qui se sont le mieux déroulés. J’ai réussi à mentionner ce qui me tient à coeur en ce moment, l’usage de l’esprit critique face à l’information, l’attitude créatrice du soi derrière un avatar ou une identité numérique (dont nous avons parlé ici), la neutralité du Net ou encore la loi du tomahawk et de la bombe atomique.

J’ai été également très surpris et touché par l’engouement qui commence à se former autour de Léviathan : La Chute, que ce soit de la part des lecteurs, des journalistes, des habitués du milieu, des blogueurs… Je ne citerai personne par peur d’oublier du monde, mais je veux donc vous dire, comme souvent, un très grand merci pour votre intérêt et pour être entrés dans le jeu de la trilogie !

2011-12-14T18:13:47+01:00lundi 14 novembre 2011|Carnets de voyage|10 Commentaires

À lire chez Jeanne-A Debats

À propos de l’augmentation de la TVA sur le livre à 7 %, ce billet, auquel il n’y a pas grand-chose à rajouter.

À part peut-être le fait que la culture n’est pas un réel luxe, mais au contraire le signe d’une société en bonne santé. Et que cela ne surpendra hélas guère que ce gouvernement démagogue poursuive son entreprise méthodique de destruction de l’esprit critique en s’attaquant à son plus haut symbole, le livre.

2011-12-14T10:24:10+01:00mercredi 9 novembre 2011|Le monde du livre|20 Commentaires

Mon programme des Utopiales

Illus. Greg Broadmore

Les Utopiales, l’une des grand-messes de l’imaginaire qu’il ne faut pas rater – avoir sa résidence principale sur Pluton ou Mu étant les seules raisons à peu près acceptables -, c’est cette semaine et c’est à Nantes ! Très exactement, de mercredi soir (9 novembre) à dimanche soir (13 novembre). Soit quatre jours centrés autour de la science-fiction, la fantasy, le fantastique, dans tous les médias possibles : littérature, cinéma, jeu, illustration… Le copieux programme (conférences, cinéma…) est disponible en PDF ici.

Pour ma part, en plus des dédicaces, j’interviendrai dans quatre cafés littéraires :

Vendredi 11 novembre

  • 15h00 / Bar de Madame Spock. SF Vs. Histoire. En inventant de nouveaux mondes, de nouvelles sociétés ou de nouvelles cités, quelle est la posture de la science-fiction face à l’histoire : un refus, une fuite, une dénonciation… ? Avec : T. Di Rollo, A. Larue, J-C. Dunyach, L. Davoust, S. Poulin.

Samedi 12 novembre

  • 11h00 / Espace Shayol. La révolution 2.0 ? Tunisie,  Lybie, Syrie… Suffi t-il d’un twitt, d’un SMS ou d’un commentaire sur Facebook pour lancer un mouvement, voire une révolution ? Les réseaux sociaux peuvent-ils faire basculer l’Histoire ? Avec : D. Calvo, L. Davoust, N. Spinrad, I. Mc Donald, S. Lainé.

Dimanche 13 novembre

  • 10h30 / Bar de Mme Spock. La fantasy face à l’Histoire. En imaginant des mondes merveilleux, la fantasy construit-elle un refuge face à la réalité historique ? Avec : L. Davoust, L. Kloetzer, M. Gaborit, G. Cook, P. Pevel.
  • 12h30 / Espace Shayol. Wikipedia, wikileaks… Quelles influences sur l’Histoire ? À l’heure du web participatif, que devient l’identité de l’information diffusée sur la toile ? Quelle(s) Histoire(s), quels repères et quelle mémoire laisserons-nous aux générations futures ? De plus, les révélations de Wikileaks peuvent-elles changer l’Histoire ? Avec : L. Davoust, D. Calvo, L. Shepard,  I. McDonald.

Venez me dire que j’ai tort ! 😉

2011-11-07T18:20:08+01:00lundi 7 novembre 2011|Actu|13 Commentaires
Aller en haut