La photo de la semaine : La tour
C’est vachement différent, Tristram en plein soleil.
C’est vachement différent, Tristram en plein soleil.
Après Void Stasis, et m’être refait une grosse perf’ de State Azure et de Carbon Based Lifeforms (Interloper reste un des meilleurs albums d’ambient ever, j’ai dit), je suis tombé dans un trou de dark ambient entre les recommandations de YouTube et Apple Music, et pour écrire des scènes pas forcément de marrade ultime, ma bonne découverte récente, c’est Eternal Dystopia (un titre qui respire bon la joie de vivre).
Là, on a totalement quitté les terrains mélodiques de CBL qui s’effritaient déjà beaucoup avec Void Stasis pour arriver dans le drone et les paysages sonores microtonaux, ça n’est pas le banger que vous allez mettre au réveillon (encore que, essayez et venez raconter le résultat), mais pour écrire (ou méditer sur la fin du monde et les abysses, je juge pas), c’est extrêmement efficace sans endormir pour autant. Il y a de quoi faire avec une douzaine d’albums sur les services de streaming, et ça vous changera de ce lo-fi sautillant et solaire, là, au moins, on a des nappes en mineur qui fleurent bon la pluie acide sur le béton, bordel.
Pour la quatrième année (ça en fait un rendez-vous d’importance !), les Inspiriales de l’écriture se tiendront du 14 au 17 février. C’est un séminaire sur la narration intégralement en ligne, avec
C’est un vrai festival littéraire et une formation couvrant des aspects cruciaux de la narration, et en plus, pas besoin de faire ça seul·e ! (Mais vous pouvez aussi faire ça seul·e.)
Plusieurs formules sont disponibles :
Les masterclasses sont en plus disponibles à vie pour toutes les personnes inscrites !
Pour ma part, donc je causerai de correction de manuscrits (un sujet dans lequel je suis un tout petit plongé), et ça me fait bien plaisir, parce que je sais combien ça angoisse (y compris des confirmé·es). Alors que ça n’est pas nécessaire : pour ma part, j’adore les corrections, parce qu’une fois qu’on a pris le coup, c’est purement technique. Ce qui est très rassurant, par rapport au premier jet qui reste toujours aléatoire.
Et l’idée, c’est justement de donner la technique ; que vous repartiez avec une méthode précise, pratique, applicable. On parlera de :
(Oui. Les gros manuscrits, oui.)
Tout le programme en détail avec les deux formules est disponible sur le site des Inspiriales ; allez y jeter un œil, ça couvre un grand territoire des difficultés les plus fréquentes !
➡️ Découvrir le programme et s’inscrire
Mention légale : les liens renvoyant vers l’événement sont affiliés.
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e09 – Devenir professionnel·le de l’écriture (trois récits)« .
Le proverbe dit qu’on ne peut se baigner deux fois dans la même rivière, et chaque parcours d’artiste est unique ; mais dans cet épisode, tout le monde dévoile les coulisses de ses débuts, et notamment les premiers contacts, dans l’espoir peut-être d’inspirer ceux et celles qui suivent. Estelle a le début de carrière peut-être le plus proche de l’époque actuelle, grâce à la présence d’Internet ; elle mentionne l’importance des salons dans son parcours, mais rappelle que ce n’est pas non plus une nécessité. Mélanie parle aussi de l’importance des rencontres, mais qu’elles ne sont pas nécessairement difficiles à entreprendre ; beaucoup de contacts se déroulent naturellement, autour de la passion et des goûts communs. Lionel évoque la tradition perdue du fanzinat, et montre combien saisir la bonne occasion qui est offerte peut infléchir le cours d’une carrière, voire d’une vie.
Références citées
- Le festival Utopiales (et le bar de madame Spock)
- Le festival Imaginales
- Le festival les Galaxiales
- Poppy Z. Brite
- La revue Ténèbres
- Fabrice Bourland et la revue Nouvelle Donne
- Les éditions NestiveQnen
- Les éditions L’oxymore
- Léa Silhol
- Le commandant Cousteau
- Le festival Étonnants Voyageurs
- Mœbius
- Jean-Pierre Dionnet
- Stéphane Manfrédo
- La revue Galaxies
- La revue Bifrost
- (À cette fameuse table ronde d’Étonnants Voyageurs, Lionel se demande avec le recul si la troisième revue présente n’était peut-être pas plutôt Yellow Submarine)
- Stéphanie Nicot
- Jean-Daniel Brèque
- Lucie Chenu
- Les éditions Critic
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Oui, c’est le genre de post qui va dorénavant être autorisé sur Facebook, Instagram et Threads. Ou dire « les gays sont anormaux » ou « les jeunes trans n’existent pas ». Dans un mouvement de trahison opportuniste hélas parfaitement cohérent avec l’absence totale d’éthique de Mark Zuckerberg, Meta vient d’annoncer :
Exactement ce dont on a besoin en ce moment à l’échelon planétaire.
Meta est un putain de cancer sur la civilisation, un réservoir de négativité dont le fonds de commerce est basé la polarisation avec ces foutus algorithmes. C’est un mensonge de prétendre que l’on peut tenir des conversations équilibrées et posées sur ces machins : le COVID nous a montré, en temps réel et pendant deux ans, le bordel que ça a été alors qu’il y avait des politiques en place. La manière dont l’engagement fonctionne promeut mécaniquement la désinformation et le contenu d’extrême-droite. C’est le paradis du sealioning. Lever les restrictions, ça signifie mécaniquement promouvoir le sensationnalisme, la bêtise, la réaction immédiate. C’est la fin de la tempérance.
Je n’ai jamais fait mystère que je n’ai jamais vraiment aimé ces plate-formes, mais j’en reconnais l’intérêt, en particulier en vivant à l’autre bout du monde, les comparant à un salon littéraire permanent. En revanche, je ne participerais en aucun cas audit salon si l’organisateur cautionnait les discours comme « les femmes transgenres n’existent pas, ce sont des hommes pathétiquement perdus » (chacun de mes exemples sont pris verbatim de la revue de presse en fin d’article), ce qui est le cas ici.
Je suis devenu écrivain pour, entre autres, être libre de mon discours et explorer les complexités du monde. C’est beaucoup trop de boulot pour, proportionnellement, une rémunération beaucoup trop modeste pour, en plus, accepter de compromettre avec ce que je crois et, même, écris.
J’avais bêtement cru, en revenant sur Facebook et en tâtant d’Instagram, que Meta avait évolué et peut-être compris son rôle social. Non, Meta est irrécupérable, c’est une entité fondamentalement toxique, opportuniste et toute hygiène mentale devrait l’exclure, au même titre que TikTok.
Je ne jette la pierre à personne de vouloir rester sur ces plate-formes parce qu’il ou elle y percevrait une nécessité d’existence (« toute ma clientèle est là, si je m’en vais, je me coupe de mes revenus »). Je pointerais cependant quelques faits tirés de ma propre expérience :
Après, certes, j’ai eu moins d’échanges et de liens au quotidien, mais c’était beaucoup plus réfléchi, profond, intéressant. Donc, satisfaisant pour tout le monde. Ne vaut-il pas parler réellement à cent personnes que crier à dix mille que ça n’intéresse pas ?
Je pointerais aussi que ces plate-formes n’ont que le pouvoir qu’on leur donne et nous leur en donnons collectivement beaucoup trop. Elles sont très douées pour nous faire croire qu’elles sont indispensables, mais je crois fermement qu’il y a d’autres moyens de constituer nos communautés et, même, de constituer un réseau social. Bluesky est un excellent exemple de ça ; le seul réseau qui trouve réellement grâce à mes yeux et que j’ai plaisir à utiliser parce qu’il n’y a pas d’algorithme. Et les premiers retours sont que : certes, il y a moins de monde, mais proportionnellement, on trouve bien plus de clients (si c’est des clients qu’on cherche).
Se barrer en masse, comme de X (une des meilleures décisions de ma vie récente en termes de rapport énergie / bien-être).
Réfléchir aux alternatives, retrouver le bonheur d’une vie sans algorithmes, et les refuser.
Pour ma part, toutes ces informations seraient suffisantes pour me faire partir, à jamais, de tout ce que Meta touche de près ou de loin (comme j’ai déjà évacué avec succès Google et Microsoft de ma vie). Cependant, John Gruber de Daring Fireball, un analyste que je respecte, pourtant farouchement anti-Trump, décode différemment la situation – et c’est le seul truc qui retient ma réaction furieuse. Il tend à dire que les règlementations internationales (en gros, européennes) rendront impossibles ces changements et qu’il s’agirait ici de brasser beaucoup d’air pour un simple exercice de génuflexion devant l’orange bouffie. Ce qui n’est pas glorieux, mais me fait retarder ma décision de dynamitage ; non pas parce que j’aime Facebook et Instagram (non, je déteste ces machins qui me donnent l’impression de tuer quelques neurones à chaque ouverture) mais par respect envers vous, qui y êtes et m’accordez votre intention et votre fidélité.
Je vous ai déjà fait un numéro de « je m’en vais » (en 2020) pour « je reviens » et je suis très conscient du temps que vous-mêmes passez sur ces plate-formes (avec plaisir même, je ne juge personne). Je vous suis très reconnaissant de vos suivis divers, de vos commentaires, de nos interactions. Il n’est pas question que je fasse la girouette ou la diva, et si je m’en vais de nouveau, ce sera pour de bon, en assumant toutes les conséquences1.
Une chose est sûre, il me semble vital, dans le monde où nous sommes, d’attirer l’attention sur ces situations. Si je n’utilise pas la mienne, de plate-forme, pour parler de tout ça, pour rappeler qu’on se tue le cerveau collectivement en se rendant malheureux avec ça, et peut-être, suivant les déroulements à venir, d’agir en cohérence avec moi-même, pourquoi je fais ce travail, bon dieu ? Pourquoi je passe tant d’heures, parfois au détriment de ma vie personnelle, à façonner au mieux de ma compétence des histoires, des personnages qui se battent pour leur destin et leur actualisation ? Si elle l’avait devant lui, Mériane collerait une énorme gifle à Zuckerberg (et l’enverrait au tapis tellement il est tout fragile).
Nous devons inventer d’autres modes, reprendre le pouvoir de notre communication, de notre lien social. Meta a réalisé un hold-up planétaire sur une activité humaine fondamentale tout en la vidant de sa substance ; combien de temps allons-nous encore tolérer de nous polluer ainsi l’esprit ?
Melbourne se trouve au fond d’une énorme baie d’environ 50 km de diamètre ; par temps clair, sur certaines plages relativement isolées du gros de la ville, on peut voir les tours sur l’eau, ce qui fait un étonnant paysage.
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e08 – Acquérir du recul sur son premier jet« .
La toute première étape des corrections – et peut-être la plus insaisissable – consiste à acquérir le recul sur son manuscrit pour le recevoir tel qu’il a été écrit et non voulu : dans cet épisode, technique et astuces pour hâter ou faciliter ce processus. Lionel rappelle le conseil fondamental : le recul vient du temps ! Et recommande aussi fortement de changer de média et de contexte. Mélanie appuie l’importance des bêta-lecteurs, qui nourrissent à la fois l’impatience et donnent les premiers retours sur l’existence d’un texte hors de l’esprit. Estelle propose des approches techniques pour parvenir à extérioriser le texte et le voir sous un angle se rapprochant de l’objectivité.
Références citées
- Un idéal platonicien
- Edmond Rostand
- Word
- Scrivener
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Excellente année et meilleurs vœux.
J’ai l’habitude, depuis des années, de mettre une petite mention rigolote sur mon image de bonne année en lien avec l’actualité ou mon humeur du moment, et pour 2025, j’avais surtout envie de souhaiter à toutes et tous de : ne jamais laisser sa lumière intérieure s’éteindre.
Mais en ajoutant la mention sur cette image, franchement, j’avais l’impression d’avoir soudain 122 ans avec un calendrier jauni des PTT de petits chiots dans des roses datant de 1972 au mur et d’envoyer l’équivalent d’une composition d’excellent goût du genre suivant
(Je suis étonné du relatif calme visuel qu’a engendré ma recherche purement professionnelle « horrible GIF animé bonne année », d’ailleurs, le signe que les temps et Internet changent)
Bref. Vous savez maintenant le sens de la photo : des vœux d’aubes et de nouveaux horizons ; que vos passions vivent et que votre lumière intérieure soit le meilleur combat – ET VOILÀ J’AI UN CALENDRIER JAUNI DES PTT DE 1972 SUR LE MUR BORDEL.
Et nous y voilà, la menace terrible annuelle se concrétise à nouveau, je vais disparaître de vos réseaux jusqu’au début de l’année prochaine. Je sais, qu’allez-vous faire ? Converser avec cette famille lointaine que vous n’appréciez pas vraiment, et d’ailleurs, comment s’appelle la troisième épouse de tonton Rodrigue, déjà ? Mais siiii, tu vois bieeeen, celle qui n’a pas aimé le clafoutis la dernière fois.
Soyez forts. Prenez soin de vous. Installez Vampire Survivors. Et faites-lui du clafoutis, à cette girafe. Ça lui apprendra à ne pas avoir aimé les dessins de Marie-Cerise.
Bisous et à l’année prochaine.