Ce nouveau dictionnaire de fantasy donne la parole aux érudits, aux fans et aux auteurs

Je suis un peu désolé pour le titre en mode Buzzfeed (“Huit manières de tuer un Seigneur du Mal avec un trombone et du lembas, la #8 va vous étonner”) mais avec la chute totalement libre de l’audience en provenance de Facebook, je tente des trucs pour voir si le problème vient de moi (je ne crois pas) ou de Facebook (qu’il faudrait pouvoir tuer avec un trombone et du lembas).

Donc : aujourd’hui sort le Dictionnaire de la Fantasy, dirigé par Anne Besson aux éditions Vendémiaire. “Un dictionnaire de la fantasy ? Pour quoi faire ?” vous direz-vous peut-être, et si vous ne vous le dites pas, veuillez tolérer l’artifice rhétorique pour que je vous en parle, parce que celui-là a moult arguments à faire valoir, et je pense que c’est un ouvrage qui fera date.

Déjà, il est récent (duh), et cela signifie qu’il a suivi l’explosion du genre depuis les années 2000, qui a été porté à la connaissance du grand public par les adaptations ciné / télé de la Sainte Trinité (Seigneur des AnneauxHarry PotterGame of Thrones), mais aussi qu’il peut commencer à exprimer un recul sur le phénomène.

Ensuite, c’est un dictionnaire, mais presque davantage une encyclopédie en un seul volume : au lieu de composer une longue liste de noms et d’auteurs, la directrice d’ouvrage, Anne Besson, a pris la décision à mon sens excellente de se concentrer plutôt sur les thèmes, les approches, les tropes, plutôt que sur une ribambelle de noms dont l’obscurité va forcément grandissante avec leur nombre. On y trouve J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, C. S. Lewis, mais pas Fritz Leiber ni Roger Zelazny (cités néanmoins dans le corps des entrées et dans une liste d’œuvres de référence à explorer en fin d’ouvrage), par exemple. En résumé, on y décrit la fantasy, on l’aborde par sa substance et son histoire, plutôt que par une longue et assommante liste de titres où l’on se perdra dès la sixième référence. Et ça, c’est le Bien.

Je continue : c’est un dictionnaire en français, donc qui évoque en belle place toute la vivacité de la francophonie dans le genre. On y parle de Joseph Campbell et Robert Jordan, mais aussi d’Estelle Faye, Jean-Philippe Jaworski, Charlotte Bousquet, Aurélie Wellenstein, Alain Damasio, Mélanie Fazi, Pen of Chaos, Mathieu Gaborit, Léa Silhol (j’en passe, hein, pardon), jusqu’à Théophile Gautier.

Et puisque je parle des noms, Anne Besson, qui représente donc une des références majeures du genre aujourd’hui en France, n’a pas dirigé uniquement un ouvrage érudit à la destination des érudits : elle a composé son équipe autour d’une décision forte que je salue là aussi profondément, et c’est de rassembler des profils de tous horizons, comprenant bien entendu des spécialistes universitaires, mais aussi des spécialistes du fandom (l’équipe du site de référence Elbakin.net a apporté une forte contribution à l’ouvrage), et… des auteurs. Non seulement ce Dictionnaire de la Fantasy propose-t-il des analyses et des monographies de haute volée, mais il s’insère dans un matériau théoriquement indissociable des genres, leur communauté, ainsi que leurs artisans. Ce qui offre des témoignages à mon sens trop rares sur l’esprit d’une littérature, à travers ceux qui la vivent, qui en vivent, et pas seulement ceux qui l’étudient (même si, nous sommes bien d’accord, hein, une telle somme de connaissances sur un domaine doit absolument commencer par eux).

Alors oui, bon, j’en parle, j’y ai participé, donc je vous en dis du bien, mais c’est pas difficile, dès les premières étapes, cet esprit transparaissait et c’était pour moi autant un honneur qu’un véritable plaisir d’apporter une toute petite pierre à l’ouvrage. J’ai eu l’occasion de parler dans cet ouvrage de certains thèmes qui ne devraient pas être entièrement surprenants si vous êtes tombé un jour sur un de mes bouquins (sans vous faire mal) : la mer, la religion, l’empire, la guerre, la loi et le chaos… Mais aussi le jeu vidéo, la traduction, la critique littéraire, etc. ce qui m’a donné l’occasion d’établir enfin de manière rigoureuse et dans un cadre un peu plus pérenne ce que je pouvais avoir humblement découvert et compris sur certains de ces domaines à force de les pratiquer / côtoyer / étudier.

Un très grand et humble merci à Anne Besson, donc, pour son appel à participer à cette belle et impressionnante entreprise collective, et pour m’avoir laissé gamberger sur mes marottes. C’est un sentiment étrange, parce que j’ai l’impression que s’il doit rester un jour un truc de ce que j’ai pu raconter et vaguement entrevoir lors de mon bref séjour dans cette réalité de son et lumière, il y aura ça, et peut-être juste ça, mais hé, ça serait déjà pas si mal, j’ai profondément conscience que tout le monde n’a pas cette chance, et bon sang, je suis honoré, je vous l’ai dit ? Donc, merci, et je l’ai déjà dit aussi, bref, je la ferme, allez là-bas :

La page de l’ouvrage sur le site des éditions Vendémiaire.

2018-12-10T18:46:38+01:00jeudi 4 octobre 2018|À ne pas manquer|2 Commentaires

L’atelier de ce week-end sur la création d’un monde imaginaire est complet

Je n’en ai pas parlé ici, je suis vraiment désolé (la faute, franchement, au déphasage de l’été, à la dernière ligne droite de La Fureur de la Terre, au retour en France) – heureusement, les organisateurs ont fait une promotion du tonnerre de leur côté, et j’espère que l’information vous sera revenue par d’autres biais, car le stage intensif que je donne à Paris ce week-end, autour de la création de monde imaginaire à l’école d’écriture Les Mots est complet.

Toutes mes excuses très, très plates si vous étiez intéressé.e et que vous êtes tombé.e dessus trop tard. Cependant, ça n’est pas la première fois que je viens aux Mots pour ce genre de week-end, l’équipe et le lieu sont super – il est donc probable qu’on reconduira ce genre d’expériences en 2019. Et surtout, merci pour votre enthousiasme !

2018-09-27T19:58:24+02:00mardi 2 octobre 2018|Dernières nouvelles|4 Commentaires

Rendez-vous ce week-end aux Aventuriales, près de Clermont-Ferrand !

Affiche Sandrine Gestin

Ménétrol, c’est quand même un super nom de village pour installer un festival d’imaginaire. Je veux dire, c’est comme un troll ménestrel. Une grosse bête magique sympa comme tout avec un luth. Ou une mandoline. Enfin bref.

Ce week-end, je ferai la grosse bête (pas vraiment) magique et (c’est le but) sympa : à Ménétrol se tiennent les Aventuriales, samedi et dimanche 29 et 30 septembre. Un chouette festival avec une ambiance hyper conviviale, dans un joli cadre, et dans une région où il n’y pas tant d’événements dédiés à l’imaginaire que ça : si vous ne venez pas alors que vous êtes dans le coin, vous avez intérêt à produire un sacré mot d’excuse, et attention, je saurai reconnaître si vous avez imité la signature de vos parents.

Je proposerai aussi une conférence sur la procrastination et la motivation des auteurs. On va s’avouer qu’on a parfois du mal, on va se taper sur l’épaule en se disant que ça arrive aux meilleurs, et surtout, on va étudier pourquoi ça arrive, et ce qu’on peut faire contre (avec plein de stratégies tirées de mon humble expérience personnelle de type qui a parfois tendance à fuir le clavier en criant AAAAAAH parce que ça fait peur).

Regardez, y a même une vidéo pour vous dire coucou, certifiée avec le soleil dans la tronche™.

Toutes les informations sur le site idoine (j’aime ce mot, idoine, on dirait un truc qui se mange, genre les flacons idoines). (Bon, je crois vraiment qu’il faut que j’arrête de parler.)

2018-10-01T10:35:28+02:00lundi 24 septembre 2018|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Rendez-vous ce week-end aux Aventuriales, près de Clermont-Ferrand !

Thomas Geha et moi en entretien sur RCF Alpha aujourd’hui et samedi

Hey ! Ho ! Arnaud Wassmer, l’excellent et enthousiaste animateur de Regards Culture, sur RCF Alpha, nous a fait le plaisir à Thomas Geha et moi de nous recevoir une nouvelle fois pour parler de nos actualités. Thomas Geha est venu parler de Des Sorciers et des Hommes, son excellent roman de sword and sorcery paru chez Critic au printemps ; pour ma part, je revenais discuter des Dieux sauvages et notamment du  Verrou du Fleuve. Ce fut pour nous l’occasion de parler de l’importance de l’imaginaire pour le monde, du poids des histoires et de leur lien avec l’Histoire…

L’émission passe aujourd’hui jeudi à 11h et 19h30 et repassera samedi à 17h30. Pour écouter RCF Alpha en ligne ou trouver la fréquence dans votre région, rendez-vous sur le site.

2018-09-25T17:47:30+02:00jeudi 20 septembre 2018|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Thomas Geha et moi en entretien sur RCF Alpha aujourd’hui et samedi

Long entretien et lectures du Verrou du Fleuve cette semaine en radio

Dernière (et première) minute : cette semaine, à partir d’aujourd’hui, sera diffusé un long entretien avec lectures d’extraits du Verrou du Fleuve (« Les Dieux sauvages » II) sur la radio Fréquence 8 (90.5 en région rennaise, sinon en ligne), à 8h30 chaque matin avec rediffusion à 17h10.

On parle de création d’univers, de l’inspiration de l’histoire dans la fantasy, des genres de manière générale et évidemment de la série. Merci à Natalie Ramage de m’avoir reçu une deuxième fois dans son émission après le sujet réalisé sur La Messagère du Ciel l’année dernière, d’ouvrir les portes de son antenne aux littératures de l’imaginaire, et de travailler à les faire découvrir !

Attention, à ma connaissance l’émission n’est pas podcastée, donc si le sujet vous intéresse, ne ratez pas les directs !

2018-10-07T14:54:20+02:00lundi 10 septembre 2018|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Long entretien et lectures du Verrou du Fleuve cette semaine en radio

Parlons de femmes guerrières dans la fantasy (et dans « Les Dieux sauvages »)

Couv. Alain Brion

(Rappel : je suis hors ligne cette semaine en train de batifoler avec les dingos et les wallabys.) 

Un des grands honneurs de ce métier et que des gens semblent se soucier des raisons pour lesquelles vous faites et écrivez des trucs, et vont jusqu’à vous demander votre avis là-dessus. Là, vous priez pour en avoir un, d’avis, et qu’il ne soit pas trop bête, parce que c’est dans ces moments-là que vous levez la tête du guidon et que vous vous dites : fichtre, je participe à ma modeste échelle à une culture, et cette culture m’accueille avec amitié. Alors déjà : merci. C’est une sensation assez vertigineuse et, ben, on espère y contribuer, au final, des choses positives, malgré toute sa terrible imperfection humaine.

Angélique Salaun est actuellement en deuxième année de thèse. Elle dit :

Je travaille sur la figure de la femme guerrière/femme en guerre dans la fantasy épique francophone et anglophone. Afin de nourrir mon étude je souhaite recueillir les témoignages des auteurs et autrices composant mon corpus d’étude.

Avec sa permission, je retranscris ici ses questions et mes réponses sur le thème de la femme guerrière en fantasy, notamment dans le contexte de la série « Les Dieux sauvages ». Je l’en remercie grandement, tout comme je la remercie d’avoir voulu se pencher sur mon travail (et sur ce que je pouvais avoir à raconter dessus).

Dans au moins un de vos romans de fantasy vous avez choisi de mettre en scène comme personnage principal une femme guerrière. Pouvez-vous m’en dire davantage sur ce choix ?

En fait, en toute honnêteté… Difficilement. Je sais bien que c’est une figure assez rare ou inhabituelle dans la fiction, mais, pour ma part, ce choix ne s’est pas fait avec cette notion présente à l’esprit. Il s’est simplement présenté naturellement. La série « Les Dieux sauvages » s’inspire en filigrane de l’épopée de Jeanne d’Arc donc j’étais forcémentobligé d’avoir au moins une femme guerrière, mais au-delà de cela, la présence de Nehyr ou même de Chunsène, que l’on peut également considérer comme des femmes guerrières, n’est pas spécialement née de considérations sur leur genre. Ce sont des personnes avec des objectifs, des buts, un passé plus ou moins trouble ou difficile, des méthodes particulières pour parvenir à leurs fins, et il se trouve, simplement, que ce sont des femmes. Certes, cela va informer leur vision du monde et parfois leurs méthodes d’action dans la société patriarcale où elles évoluent, mais c’est une facette de leur humanité – qu’elles vivent, en plus, toutes différemment.

Votre personnage de femme guerrière est-elle inspirée d’autres figures de combattantes ?

L’épopée de Mériane dans « Les Dieux sauvages » reprend certains grands motifs de celle de Jeanne d’Arc, et surtout des mythes auxquels elle a donné naissance, en effet. Pour Nehyr et Chunsène, il n’en est rien (en tout cas, rien de conscient).

Dans le cas d’une réécriture de l’histoire d’une guerrière préexistante, pouvez-vous expliquer le choix de cette figure plutôt qu’une autre ?

Jeanne d’Arc représente un paradoxe qui m’a toujours semblé ironiquement savoureux. Nous avons là une jeune femme qui se présente comme envoyée de Dieu, sauveuse de son monde ; ce à quoi elle parvient. En conséquence de quoi, elle finit brûlée sur le bûcher par l’Église représentant ce même Dieu. (Oui, elle est rapidement réhabilitée, mais post-mortem.) Il me semblait là y avoir un terreau extrêmement riche à explorer sur la place des femmes dans les sociétés médiévales, sur le trajet d’une figure qui devient une légende plus ou moins malgré elle, ainsi que sur le traitement réservé aux femmes par les religions dogmatiques.

On dit souvent que la fantasy est affaire de garçons. Qu’en pensez-vous ?

Les expressions à l’emporte-pièce disant que x ou y est affaire de garçons / filles tombent directement dans mon filtre anti-spam mental. Les généralisations de ce genre n’expriment pour moi qu’une chose : l’insécurité de celui / celle qui les prononce, et qui cherche désespérément à catégoriser un monde dont l’infinie et splendide subtilité lui échappe.

Le lectorat est aujourd’hui majoritairement féminin, et la fantasy ne s’est jamais aussi bien portée. Il suffit de se rendre dans n’importe quel festival ou événement relatif à l’imaginaire pour constater que les femmes aiment et s’investissent dans la fantasy comme les hommes.

Il me faut cependant être juste et mentionner que le genre n’a pas toujours convenablement traité les femmes – on pourra se souvenir de couvertures dénudées qui n’avaient rien à voir avec le contenu des livres, ou de certaines « œuvres » qui ne voyaient les femmes que comme des faire-valoir ou des récompenses dans la chambre pour de preux tueurs de dragon. La fantasy n’est néanmoins pas la seule coupable, tous les genres ont été plus ou moins touchés par ces stéréotypes – et les mœurs progressent avec les années, bien heureusement.

Comment envisagez-vous la création d’une femme guerrière comme personnage principal ?

Une femme guerrière est un être humain qui se trouve être une femme et un guerrier. Je n’envisage absolument pas ce genre de personnage différemment des hommes ou de tout autre archétype. Ce personnage a des caractéristiques et des origines qui vont influencer ses modes d’action et son rapport aux autres notamment à travers la société qui l’a formé, mais le fait d’être une femme n’est pas obligatoirement plus déterminant que d’être guerrier, ou religieux, ou grand, ou timide, ou séduisant, ou révolté, etc. Tout le monde vit ses convictions, ses origines, son apparence, son genre, son passé, ses aspirations différemment et, en outre, avec plus ou moins d’intensité. Tout cela forme un tout unique qui compose l’alchimie d’un être humain donné avec ce qu’il ou elle est, ses relations, sa sensibilité, ses aspirations, ses révoltes, ce qui tracera son voyage, son histoire, ses rêves, ses réussites et ses tragédies.

Pour vous quelle est la représentation la plus juste d’une guerrière en fantasy ?

Les seuls personnages qui m’intéressent sont les êtres humains et, pour moi, la représentation juste d’un être humain est simplement celle qui s’efforcera de le montrer dans toute l’envergure de ce qu’il ou elle est. Encore une fois, que ce soit une femme guerrière n’est qu’un épiphénomène. On parle d’un être humain dans toute sa complexité et le traitement du personnage doit simplement bénéficier du même soin que tous les autres (modulo leur importance narrative).

En créant votre femme guerrière vous êtes-vous posé la question de la vraisemblance ?

Par rapport à quoi ? Écrivant de la fantasy, je conçois en grande partie mon monde, mon univers, pour servir de décor aux histoires que je désire raconter. C’est cela qui dicte la vraisemblance : la cohérence narrative interne. La seule loi de vraisemblance en fiction consiste à maintenir son lecteur dans le flux du récit. Dans « Les Dieux sauvages », j’ai des femmes guerrières dans une société patriarcale, et cette société considère qu’une femme guerrière, ce n’est pas très vraisemblable. C’est un jeu avec le lecteur, un questionnement sur nos a priori. Pendant ce temps, mes personnages de femmes guerrières s’en tapent royalement que la société ne soit pas d’accord avec elles. Elles sont là. Ce monde va devoir faire avec.

Si oui sur quels types de documents avez-vous pu vous appuyer pour vos recherches ?

Je ne me documente pas tant sur le fond historique que sur les légendes et les mythes qu’il engendre – c’est le terreau qui m’intéresse principalement. Me documentant sur Jeanne d’Arc (articles en ligne, quelques livres), je n’ai pas tant cherché le détail historique et sa vraisemblance dans l’épopée que j’allais raconter, mais ce qui a enflammé l’histoire et les imaginations, à commencer par la mienne. J’écris de la fantasy et je considère qu’à ce titre, mon substrat n’est pas l’histoire, mais l’imagination enflammée par l’histoire. Bien sûr, quand je décris un siège dans un contexte médiéval, par exemple, je dois m’assurer que les techniques présentées soient cohérentes et logiques ; mais le déroulé des événements plus vaste sera dicté par le monde que j’ai mis en place et par les trajectoires que mes personnages désirent, plutôt que par mes recherches. Tant que mon histoire conserve une cohérence interne, et que je m’efforce à mon tour de m’adresser aux imaginations des lecteurs et lectrices, ma mission est accomplie. Le reste ne m’appartient pas.

Avez-vous noté des réactions de vos lecteurs par rapport à vos personnages de femmes guerrières ? Si oui, lesquelles ?

Elles ont été bien reçues, ce qui me fait très plaisir et m’honore énormément, car je suis un homme dépeignant certains personnages d’un point de vue que je ne peux connaître intimement, et si je m’efforce de le faire avec toute l’empathie dont je suis capable, les intentions ne garantissent pas la réussite !

Propos recueillis par Angélique Salaun. 

2018-08-30T09:31:58+02:00mercredi 5 septembre 2018|Entretiens|1 Commentaire

Les premières pages de Port d’Âmes en lecture audio (+ chronique)

Anouchka, chroniqueuse de l’imaginaire et également talentueuse lectrice, propose un certain nombre d’extraits audio pour faire découvrir les livres qu’elle a aimés, avec l’accord des auteurs et éditeurs. On peut découvrir sur son profil Soundcloud beaucoup de belles pages (Karim Berrouka, Léo Henry, Michael Roch) !

Elle a également eu envie d’enregistrer le début du prologue de Port d’Âmes, et je la remercie grandement d’avoir retenu le livre dans sa sélection ! C’est toujours fascinant d’entendre l’interprétation d’autrui pour des pages que l’on a écrites soi-même, des scènes que l’on a visualisées et imaginées mentalement. Elle a parfaitement su rendre justice au côté tragique de ces premières pages, à l’impuissance et à la candeur de Rhuys dans son idéalisme (à tel point que je me suis moi-même dit, en découvrant l’extrait, “wow, la vache, c’est que ça rigole pas, en fait”) :

La lecture accompagne une chronique sur eMaginarock, lisible ici – merci également pour ce bel article ! Le webzine republie également ici l’interview que Thomas Riquet m’avait proposé à la sortie du roman.

2018-08-31T08:54:50+02:00mardi 4 septembre 2018|À ne pas manquer|5 Commentaires

Soyez sages pendant ma brève absence

BOOM

Howdy hey, auguste lectorat, je pars dans le bush Australien cette semaine, là où les Mad Max furent tournés : à Broken Hill. (Le saviez-vous ? Ferme ta bush est une insulte australienne courante visant à enjoindre son voisin de ceindre sa propriété de quelques clôtures.) Ça veut dire que même le réseau EDGE (alias : tu crois avoir Internet, mais en fait non) ne sera qu’un lointain souvenir : adieu Cambridge Analytica ! Adieu pistage par Google ! À moi les promenades nu avec les dingos et les wallabys.

Dans l’intervalle, les réseaux sociaux et le blog sont en pilotage automatique, peuplés de plein de belles (et stupides) choses prévues, comme toujours, mais je serai incapable de répondre avant mon retour, donc sache, auguste lectorat, que je ne te boude pas ni ne me suis pas subitement mis à mettre des lunettes noires de millionnaire hautain : je serai probablement en train de bercer mes coups de soleil, car se promener nu dans le désert avec les dingos et les wallabys, même en hiver, ça n’est pas conseillé, surtout sous le trou de la couche d’ozone.

Bref, soyez sympas avec vos prochains comme avec vos précédents (y a pas de raison, paraît que les derniers seront les premiers, et d’ailleurs le propriétaire de la Mercedes grise garée en double file est prié de bien vouloir déplacer son véhicule).

2018-10-10T17:44:36+02:00lundi 3 septembre 2018|Dernières nouvelles|8 Commentaires

“Sur épreuves” (Magie Ex Libris vol.3) maintenant disponible (nouveau volume du “Bibliomancien”)

Il était attendu (vous m’en avez beaucoup parlé, héhé, et c’est super chouette) : Sur Épreuves, le troisième volume de la série “Magie Ex Libris” (entamée avec Le Bibliomancien) vient tout juste de sortir aux éditions l’Atalante, sous une superbe couverture réalisée une fois encore par Nicolas Fructus :

Couv. Nicolas Fructus

Franchement, je me suis encore une fois éclaté à traduire ce volume qui va encore plus loin que les deux précédents tant dans l’aventure que le n’importe-quoi réjouissant. On a quitté Isaac en bien mauvaise posture à l’issue de Lecteurs Nés, et les moyens auxquels il va recourir sont raccord avec son attitude habituelle : dangereux, imprudents et créatifs. On retrouve dans Sur Épreuves un grand nombre des questions posées dès Le Bibliomancien sur ce qui se trame réellement en coulisses de la société secrète les Gardiens, sur les luttes magiques qui ont façonné le monde tel que nous le connaissons… et les réponses seront nombreuses. Ainsi que la dose syndicale de jeux de mots idiots et de jeux référentiels à l’imaginaire.

Quatrième de couverture

Isaac Vainio est furieux, frustré, blessé au plus profond de son âme : à l’issue de Lecteurs nés, il se voit privé de sa magie et exclu de Die Zwelf Portenære, l’organisation secrète dirigée par Johannes Gutenberg.  L’adolescente qui était sous sa garde, Jeneta Aboderin, une bibliomancienne extrêmement talentueuse, a été enlevée et se retrouve sous l’emprise d’une force maléfique ancienne qui cherche à orchestrer le retour de l’armée des Spectres.
Isaac ne peut rester sur la touche, mais dans sa situation il faut être prêt à tout… ce qui pourrait bien être son genre.
Séance d’hypnose avec une thérapeute sirène, compromission avec un mage de sang, communication avec un pape de l’an mille dans une basilique romaine, cambriolage d’une banque sanguine possédée par des vampires… en orbite : il ne s’épargne rien et met sans vergogne son entourage en danger jusqu’à ce que Les Gardiens des Portes n’aient d’autre choix que de travailler de nouveau avec leur bibliomancien rebelle.
Car le plus grand affrontement de sorciers que le monde ait connu s’annonce, et, l’existence de la magie commençant à filtrer auprès du public, la face du monde risquerait d’en être à jamais changée.

La série « Magie ex libris » est intelligente, loufoque et terriblement sérieuse. Des livres sur l’amour des livres, qui pourrait bien être les meilleurs romans de Jim C. Hines. – The New York Times

Le livre est d’ores et déjà disponible chez tous les bons libraires (ou sur commande), en papier et numérique. C’est toujours difficile de promouvoir un livre dont on a réalisé la traduction, mais j’ai vraiment envie de vous le dire : si vous avez aimé les précédents, foncez, celui-là est une apothéose ! 

Voir chez L’Atalante. 

2018-08-29T08:05:11+02:00mercredi 29 août 2018|À ne pas manquer|6 Commentaires

Dimension Technosciences @venir : précommandes, dates de parution, 4e de couverture

Couv. Grillon

Youpi, les choses avancent fort sur le front de Dimension Technosciences @venir (où paraîtra “Changelin“, avec plein de beaux textes tant de fiction que d’articles érudits de mes estimés camarades auteurs et chercheurs) : plein de nouvelles choses à annoncer. Déjà, pour mémoire, voir cet article pour savoir ce dont il est question. N’hésitez pas à y aller, je vous attends. Même, un petit commande-clic pour l’ouvrir dans un nouvel onglet.

Ça y est, de retour ? C’était bien, hein. Ouais, je sais. Super. Alors :

On peut déjà précommander en numérique

Et ça c’est trop bien. Ne mettez pas la date dans votre inbox de Getting Things Done, vous pouvez déjà acheter le livre tout de suite. Comment ça, je pousse au crime ? Hé, faut bien que je paye l’électricité. Ou mon hébergeur web. Ou mon saucisson.

Donc :

L’anthologie est d’ores et déjà disponible à la précommande en numérique. *voix de Pierre Bellemare* 6,99 euros seulement ! Rendez-vous sur votre fournisseur préféré (pour aller plus vite : iBooks, Amazon – elle est encore en cours de distribution ailleurs). Vous recevrez votre beau livre tout frais tout prêt le 1e septembre.

La version papier sera quant à elle en vente le 1e octobre. Elle sera notamment présente aux Utopiales et à Scientilivre (où j’ai le plaisir de participer cette année).

La quatrième de couverture

Car il faut totalement présenter un ouvrage collectif, et la voici (la présentation), par nos éminents anthologistes, avec un rappel du sommaire, histoire de bien :

Les technologies de l’information renforceront-elles le pouvoir des multinationales au détriment des libertés individuelles ? Quelles voies s’ouvrent devant les biotechnologies : le transhumanisme, l’accès universel à la santé ? Les neurotechnologies engendreront-elles une humanité augmentée, mais finalement déshumanisée ? Les développements de la robotique sont-ils les prémices de la guerre de l’homme contre la machine ? Les agro-industries permettront-elles de relancer les capacités de production de la planète malgré le réchauffement climatique ? La conquête spatiale va-t-elle ouvrir une nouvelle ère de colonisation pour l’humanité ?

Tous les contributeurs de cette anthologie, nouvellistes de science-fiction ou chercheurs es sciences, nous invitent à nous poser ces questions afin d’anticiper le monde que les technosciences mettront en place pour les générations futures.

Textes recueillis par Thierry Bosch & Jean-Claude Dunyach, présentés par le LAAS-CNRS

Textes de Pierre Bordage, Lionel Davoust, Sylvie Denis, Catherine Dufour, Silène Edgar, Raphaël Granier de Cassagnac, Xavier Mauméjean, Olivier Paquet et Jean-Louis Trudel

Article érudit de Francis Saint-Martin et postface de Roland Lehoucq

Illustrations intérieures de Barbara Quissolle

De la chouette SF d’actualité, qui s’efforce de ne pas tomber dans le pessimisme systématique, mais qui veut parler réellement de la science et de ses perspectives ; je serais vous, j’en achèterais quinze, histoire de caler un meuble, et comme c’est du numérique, impossible de caler un meuble avec, ce qui vous en ferait, donc, théoriquement, en acheter une infinité, mais bon, je suis pas chien, on va rester sur quinze, ça vous va comme ça ?

Joie ! 

2018-10-14T16:47:16+02:00jeudi 23 août 2018|À ne pas manquer|1 Commentaire
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