Écrire, être publié, ou les deux ?

Repost d’un fil sur Twitter sur un sujet qui me gratte depuis un moment, inspiré par des années (maintenant) d’observation des milieux éditoriaux, de discussions avec les jeunes auteurs, de lectures de messages sur les réseaux. Parce, quand je vois certaines frustrations relatives à la publication, ses règles, ses « contraintes », je ressens une dichotomie dommageable entre écrire et publier.

Écrire est la base. Raffiner sa pratique, de manière à étendre la palette de son expression pour arriver à cerner au plus juste le cœur de ce que l’on a à dire est le processus. Notez bien qu’il n’est nulle part ici question de publication. La publication est un bonheur, l’occasion de partager avec le monde, et peut-être même l’occasion de (wouah) gagner des sous. Mais :

La publication n’est pas la fin en soi ni – et je lis parfois ça dans la frustration de jeunes auteurs – la validation de vos efforts ni de votre personne. La validation de vos efforts, ce sont vos efforts en eux-mêmes. Vous écrivez. Ce « trajet de raffinement », comme le dit Léa Silhol.

Il est évident pour tout le monde que si tu veux faire The Voice ou que tu veux faire du concept art pour Hollywood, ça demande un boulot de malade mental. Ce n’est pas parce que tu chantes sous ta douche ou que tu griffonnes que tu as le niveau. Notez bien : CE N’EST PAS GRAVE. Cela n’invalide en rien votre création. L’acte de créer et l’acte de faire The Voice sont deux choses entièrement différentes.

Le métier du créateur consiste à raffiner sa pratique par amour de celle-ci.

Dis Siri, écris-moi une super histoire

Donc, de grâce, si c’est votre cas, cessez d’équivaloir au plus vite création et validation. Soyez dans l’amour et la disponibilité de ce qui vous a choisi pour exister ; soyez dans le travail pour lui donner la meilleure forme possible. C’est, réellement, tout ce qu’il y a.

Ne prenez donc pas une merveilleuse conséquence pour le but à atteindre. Si vous créez avec sérieux et dévouement, vous faites déjà ce qu’il faut.

Le reste n’est que :

  • travail, qui vous appartient
  • et au-delà, c’est hors de vos mains ; alors arrêtez de vous faire du mal et surtout, ne confondez pas voyage et destination.

2020-05-29T20:37:15+02:00mardi 2 juin 2020|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Écrire, être publié, ou les deux ?

Du processus de construction de « Les Dieux sauvages »

Il m’arrive de recevoir des questions, tant sur l’écriture qu’en réaction à ce que je peux dire ici ou là, et c’est un plaisir, et je me dis souvent : « ah, ça nécessite une réponse un peu fouillée, pour rendre à la personne de la substance, afin de la remercier de l’attention qu’elle a prêté à ce que je peux écrire ou dire » – et puis, life happens, genre une main temporairement invalide, et je termine comme un gros naze à ne pas l’avoir fait.

Qu’il soit donc pris ici une résolution de nouvelle année en mai (ben quoi ? Si on n’avait pas introduit les années bissextiles, je suis sûr qu’on serait le 31 décembre quelque part, en tout cas ça l’est dans l’univers) : m’efforcer d’être bien meilleur là-dessus et donner à tes questions, auguste lectorat, la plus haute priorité ici. (Ceci ressemble dangereusement à une promesse électorale, mais comme vous n’avez pas à voter pour moi, on est en sécurité)

Couv. Alain Brion

Avanti. Pour commencer, un retour et des interrogations sur le processus de construction de « Les Dieux sauvages »1. Le tout garanti sans divulgâchage (donc en restant plutôt autour du tome 1).

Merci pour cette lecture et ces questions.

Dans quelle mesure tu avais prévu quels personnages seraient des personnages points de vue à l’avance et quels personnage le sont devenu au fil de l’écriture?

En gros, dans la manière dont j’approche les choses, il y a d’une part la trame de l’histoire (les événements) et de l’autre la manière de la raconter (le découpage scénique et les points de vue). La première concerne plutôt ce qui se passe, la seconde la façon de le faire vivre au lecteur de la façon la plus intéressante et efficace possible (et amusante à écrire, aussi !).

Du coup, il y a globalement dans « Les Dieux sauvages » deux types de personnages à la construction : ceux dont il était évident qu’ils ou elles seraient point de vue (Mériane, Erwel, Luhac, Ganner, plus tard Maragal…) parce qu’ils se trouvent au centre du maelström, et ceux qui se sont présentés sur la scène en disant « je figure dans cette histoire, et ça serait vachement plus intéressant que tu la racontes à travers moi » (Juhel, Izara, même Leopol…). C’est sans lien aucun avec la densité de chaque fil scénaristique, d’ailleurs. La preuve en est le cas de Chunsène, qui a failli ne jamais apparaître dans la série du tout. Mais elle m’a tiré la manche, tellement fort que j’ai dit « okay, on va faire un bout d’essai » et… elle s’est révélée l’un des personnages les plus importants et les plus intéressants de la saga.

La morale de ça ? La pensée consciente, c’est bien, mais toujours faire très, très attention à ses tripes et aux personnages qui s’imposent à vous.

Quand tu as écrit La Messagère du Ciel, dans quelle mesure ton histoire était proche des personnages, par rapport a une approche par événements ? En gros est ce que t’as travaillé l’histoire de Mériane, puis entremêlé celle de Juhel puis celle de Chunsène… ou alors tu as défini les événements majeurs de l’histoire (et l’implication des personnages dans ceux-ci) puis ajouté le liant pour que les personnages aient chacun des arcs intéressants ?

Un peu des deux. Comme je disais plus haut, il y a les grands événements, les grands temps de l’histoire (sachant que je sais très exactement où je vais et quel est le fin mot de tout ça). J’ai donc une vision « macro » de l’histoire, mais cela revient à préparer une rando pour un groupe en étudiant une carte. Tu te dis que tu vas passer par là, que tu vas t’arrêter pour la nuit ici, que tu vas montrer tel paysage à ton groupe, etc.

Et puis tu pars sur le terrain, et là y a un de tes touristes qui finalement n’a pas pu venir, remplacé par un autre ; le chemin que tu voulais prendre s’avère beaucoup plus escarpé parce que tu as mal lu les courbes de niveau ; tel camp a été ravagé par une inondation et tu ne peux pas t’arrêter là ; le paysage que tu voulais montrer à ton groupe (tes personnages) est finalement naze parce qu’il y a de la brume par contre tel autre champ de fleurs s’avère magnifique par total hasard et tu décides de rester plutôt là pour la journée… 

Il y a les intentions, la direction, le cap, l’impulsion, et il y a la réalité de ce que vivent les personnages et ce qu’ils vont vivre, désirer, accomplir dans la réalité de l’écriture, d’une phrase à l’autre. Et à un moment, quelle que soit ta préparation, tu dois descendre sur le terrain aux côtés des personnages et découvrir le voyage. Il est vital, à mon sens, de savoir les accompagner là dans ce qu’ils te servent, parce que c’est là que se trouve la vie, l’inconscient, le mystère créatif. (C’est comme ça qu’une trilogie devient une pentalogie, aussi…)

Donc : dans la grande trame, j’avais forcément l’histoire de Mériane autour de qui tout tourne, celle de Ganner, les coulisses politiques donc Juhel, Luhac, Izara, mais chacun.e m’a aussi apporté sa vision, en particulier Juhel. Chunsène a fait son truc, rencontré des gens intéressants (ahem), et m’a montré tout ce qu’elle était. Dans pas mal de cas, dans ma vision macro, j’ai le « quoi » (il se passe tel événement, par exemple le premier chapitre de La Fureur de la Terre a toujours été prévu de très longue date) mais pas forcément le « comment ». Mon boulot consiste beaucoup à voir ce que l’inconscient / la Muse / le mystère m’a « servi » comme images, comme visions, comme impulsions, et à comprendre consciemment comment les pièces sont déjà en place et comment elles s’emboîtent vraiment (Chunsène et tout ce qu’elle vit s’est avéré absolument fondamental à l’équilibre de la série – je ne sais pas comment j’aurais fait sans elle – mais il se serait peut-être passé autre chose). Tout Évanégyre est comme ça, d’ailleurs : une recherche archéologique pour révéler ce qui veut exister.

Alors parfois, effectivement, il faut creuser un peu plus un arc narratif pour comprendre comment le personnage se rattache individuellement à la grande histoire, et cela veut dire l’étudier, mais souvent, cela revient toujours à la question « okay, où en es-tu, et qu’est-ce que tu veux maintenant et comment vas-tu t’y prendre ? »

Et après, mais c’est plus une discussion qu’une question, je conseille souvent « Les Dieux sauvages » avec beaucoup d’entrain, et les gens sont heurtés par le premier chapitre de La Messagère du Ciel. Moi j’ai trouvé ça très cohérent avec ce qu’il s’y passe, mais ya des gens que ça rebute assez fortement et je les pousse à lire la suite parce que c’est génial. Moi dans ce premier chapitre j’ai vu un parlé divin, qui était du coup onirique et supérieur dans le ton, parce que c’est des dieux et que c’est normal, ça me parait opportun et juste comme style pour ce chapitre. Je suppose que des gens ont déjà dû te parler de ce premier chapitre, et je me demandais comment tu les a reçu, ce que tu a pu en tirer comme conclusions, et quelle avait été ton intention réelle sur ce départ.

Aha.

D’abord, merci beaucoup pour ta recommandation et ton enthousiasme pour la série. Et content que tu aies marché.

On a un peu discuté de ce premier chapitre (pour mémoire : deux pages et demi un peu ésotériques et conceptuelles de débat entre deux divinités) avec Critic, et la question m’a été posée : « tu es sûr que tu veux commencer comme ça ? » J’ai dit « oui » – et le débat s’est arrêté là, parce que chez Critic, ils sont super, ils me font confiance.

Sur le moment : je le sentais absolument comme ça. Parce que je voulais que dès la toute première page de cette saga, les réponses soient déjà présentes, dissimulées, mais capables de prendre tout leur sens quand tu as enfin trouvé les clés en faisant le voyage avec les personnages. C’est pour moi un plaisir de lecteur de voir tout ce qu’un auteur a semé sur son chemin et de voir la signification me sauter au visage quand je sais enfin, alors forcément, c’est une chose que j’aime faire aussi.

Après, oui, ce passage est un peu nébuleux – mais c’est le jeu. Je suis toujours le premier à dire que notre travail doit être accessible – qu’il doit emporter le lecteur dans l’histoire. Je suis aussi le premier à critiquer l’interminable prologue de Tolkien dans Le Seigneur des anneaux. Mais « le lecteur » n’est pas un absolu. « Les Dieux sauvages » est une saga complexe, avec beaucoup de personnages (six à huit points de vue par tome), de la stratégie militaire, de la politique, des alliances, dans un univers sombre et dur. (Et beaucoup de révolte contre celui-ci, du coup.) Il y a de l’humour, mais c’est un humour plutôt noir, celui avec lequel on se défend face à une opposition qui semble irrépressible à première vue.

Et donc ce que je vais dire est une analyse a posteriori, mais : ces premières pages forment aussi une sorte de promesse narrative, d’avertissement. En gros, ça dit : ça va être complexe, il va falloir faire un peu gaffe, et surtout, je vous invite à faire gaffe, justement, parce qu’il y a des miettes dans tous les coins, et si vous voulez jouer à essayer de piger le fin mot de l’histoire, ça promet d’être rigolo, parce que je vais quelque part. Voilà peut-être la promesse narrative importante des chapitres « Ailleurs » dans La Messagère du Ciel : accrochez-vous à votre siège, parce qu’on va quelque part. Il y a une vraie fin qui viendra justifier tout le voyage (et qui est, pour moi, la raison d’être de cette saga). Je pense que le pari était le bon, parce que par la suite, aucun lecteur n’a critiqué ces pages en me disant qu’elles étaient superfétatoires ; on les a trouvé parfois complexes, c’est vrai, mais toujours intrigantes, ce qui est le but.

Maintenant, note bien que quand on m’a proposé de publier le premier chapitre en ligne pour donner envie, j’ai expressément dit de ne pas commencer par les premières pages mais de démarrer directement sur le « vrai » chapitre 1, où l’on découvre Mériane dans la forêt relevant ses collets et se confrontant aux dangers de la zone instable – la narration plus classique. Les premières pages n’ont de sens que si tu as acheté le livre et donc décidé, au moins pour un temps, de faire l’effort de t’investir dans la saga. Donc, s’il s’agit de donner envie rapidement entre deux portes, ignorer ces premières pages n’est pas une mauvaise idée. Par contre, si l’on fait le choix de faire ce voyage, de s’y investir, alors elles prennent tout leur sens.

Et puis, franchement, ce n’est que deux pages et demie. Je sais que nous vivons dans une époque d’immédiateté absolue, mais justement, j’ai envie d’espérer qu’on peut encore survivre à seulement deux pages et demi un peu nébuleuses, qui suscitent le mystère, sans avoir la moindre réponse servie prémâchée tout de suite, surtout si elles servent une finalité narrative !

Merci pour tes questions et ta lecture !

  1. Par défaut, je conserve l’anonymat de ceux et celles qui s’interrogent, ce n’est pas un oubli
2020-05-08T10:56:19+02:00jeudi 7 mai 2020|Best Of, Entretiens, Technique d'écriture|2 Commentaires

Turning Pro, avec Steven Pressfield

J’avais, la bave aux lèvres, hurlé tout l’immense bien que je pensais de La Guerre de l’Art – comment Pressfield, avec un mélange de bienveillance et de secouage de puces, pousse créateurs et créatrices à ne pas céder à la Résistance, cette force nocive qui nous retient d’accomplir le travail (et l’œuvre) de notre vie. Pressfield a décliné ses idées en une série de bouquins après La Guerre de l’Art, qui, me semble-t-il, ne sont pas traduits :

  • Turning Pro
  • Do the Work
  • Nobody wants to read your sh*t

À lire dans cet ordre, d’après Pressfield, sauf le troisième qui peut être lu n’importe quand. Donc, comme j’apprécie qu’on me rappelle qu’un jour je ne serai plus là et qu’il me faut donc accomplir chaque jour mon meilleur travail sans attendre, il fallait forcément embrayer sur Turning Pro à un moment.

Qu’est-ce qu’un ou une pro ?

L’amateur tweete. Le pro travaille.

– Steven Pressfield

Merci, voilà, salut.

Un ou une pro est quelqu’un qui ne cède pas à la Résistance. Quelqu’un qui cesse de se raconter des histoires et de se trouver des excuses ou des raisons extérieures (ce que Pressfield appelle dans ce contexte un amateur) pour affronter l’œuvre de sa vie mais qui l’accomplit, quel qu’en soit le prix, quelle que soit la difficulté. Il ne s’agit pas de nier cette difficulté, ni cette terreur, au contraire ; il s’agit de les reconnaître avec respect – mais quand même de les affronter face à face. Bien sûr, il place « l’œuvre » dans un contexte artistique, mais stipule bien que c’est applicable à n’importe quelle réalisation à laquelle nous nous sentons appelé·es.

Pressfield établit certains parallèles entre la dépendance (quelle que soit la substance ou le dérivatif) et la vie créatrice ; les deux visant à la transcendance et à l’accomplissement, mais la première conduit à la destruction, quand la seconde élève l’être ; il s’agit dans les deux côtés d’un appel puissant de l’inconscient. Je ne connais pas suffisamment les questions de dépendance mais j’imagine que cette vue sera critiquable. En revanche, ce qui est intéressant, c’est quand il débouche sur l’idée plus vaste des shadow lives, des « vies d’illusion » que l’on peut se construire comme dérivatif par terreur d’affronter la réelle création qui nous appelle. Combien la distraction, l’argent, l’échec, les problèmes que l’on se crée tout seul, le sexe, la gratification instantanée, le besoin de validation et j’en passe peuvent accaparer l’attention et former, là encore, de puissants dérivatifs au véritable accomplissement du soi. (*tousse* les réseaux commerciaux *tousse*)

Pressfield ne nie jamais la terreur d’affronter l’abysse, le néant sans forme, et d’en extraire ordre et création. Il met toute la différence sur les raisons de le faire et le processus. Le pro le fait parce que c’est son appel, c’est sa raison, qui se nourrit d’elle-même (je renvoie, ici, à Comment savoir ce pour quoi l’on est fait (comme écrire)). Il ou elle le fait car c’est l’appel supérieur de son être. Le processus du pro ne se relâche jamais et reste un combat constant contre la Résistance, renouvelé chaque jour. Il y a clairement dans cette approche de la philosophie stoïciste voire spartiate, mais moi, j’adhère : le talent est une grandeur inconnue et donc fumeuse ; la seule variable d’ajustement dont nous disposons est notre persistance dans le travail, alors, travaillons (voir aussi Procrastination S02E20 – Talent Vs. Travail).

Ce qui se rattache à cette citation de Frank Conroy :

Commit yourself to the process, NOT the project. Don’t be afraid to write badly, everyone does. Invest yourself in the lifestyle … NOT in the particular piece of work.

Frank Conroy

Soyons clairs : Turning Pro n’est en rien la baffe monumentale et concentrée qu’était La Guerre de l’Art. Si vous n’avez pas adhéré au premier, Turning Pro ne vous convaincra pas davantage (et certainement moins). Turning Pro développe et raffine les idées de La Guerre de l’Art, avec pas mal d’anecdotes tirées de la vie de Pressfield ; il y retrace beaucoup le même chemin, quoique avec des éclairages différents. À moins d’avoir trouvé une révélation dans La Guerre de l’Art, Turning Pro me paraît dispensable. Mais si vous adhérez au discours, vous aurez plaisir à le retrouver sous d’autres angles d’approche. Par contre, si La Guerre de l’Art me semble être un livre de chevet à lire et relire pendant une vie d’artiste entière, je ne crois pas que Turning Pro ait le même impact (mais c’était probablement une attente peu réaliste).

2020-05-17T21:07:00+02:00lundi 27 avril 2020|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Où l’auteur gagne-t-il le plus en numérique ?

Une question toute simple qui a été posée sur Twitter, mais qui mérite bien qu’on s’y attarde juste un peu. En ces temps étranges et pénétrants, beaucoup de lecteurs et lectrices commandent en numérique, et plusieurs désirent réserver la meilleure marge à l’auteur – joie et salutation, merci à vous.

Du coup : où l’auteur gagne-t-il le mieux sa vie en numérique ?

Par ordre décroissant, et en règle générale :

  • Via les liens directs que l’auteur peut éventuellement proposer sur son site, qui sont fréquemment des liens d’affiliation (psst heyyyy psst) (fonctionne aussi pour le papier, d’ailleurs) ;
  • Via l’éditeur directement s’il possède une boutique en ligne (la distribution directe, que ce soit en numérique ou papier, réserve toujours une meilleur marge à l’éditeur, souvent répercutée vers l’auteur en numérique) ;
  • Partout ailleurs (directement sur les plate-formes, donc).

2020-04-18T18:23:19+02:00mercredi 22 avril 2020|Best Of, Le monde du livre|Commentaires fermés sur Où l’auteur gagne-t-il le plus en numérique ?

Nous avons besoin d’un cerveau externe (et les outils existent déjà)

En début d’année, auguste lectorat, je t’avais invité à un voyage : celui d’étudier la question de la prise de notes et de la gestion de la connaissance. Et puis bon, life happened, et la volonté de partager des expérimentations tout au long de cette année est un peu tombée à l’eau.

Mais l’avantage d’avoir une main en vrac, c’est d’avoir le temps de réfléchir et de lire et finalement, ma réflexion est allée beaucoup plus vite que mon partage d’icelle. Après l’organisation de la productivité personnelle (la mouvance Getting Things Done), mon but suivant était l’organisation, cette fois, de la connaissance. GTD organise l’action mais reste assez évasif sur le savoir, la réflexion, les idées (tout ce qui est « référence ») – et c’est normal, ce n’est pas le sujet.

Cependant, tout particulièrement dans le domaine des « knowledge workers« , nos « notes » au sens large – c’est-à-dire les informations dont nous avons besoin – représentent une masse à la fois de plus en plus importante et de plus en plus cruciale. Si nous vivons dans une économie du savoir et de l’information, alors capturer, organiser et retrouver ces informations de manière efficace est une compétence cruciale (et peut faire une énorme différence dans le fonctionnement d’une organisation – nous avons tous des exemples de dysfonctionnements en tête, y compris personnels).

En exclusivité mondiale, une IRM de mon cerveau (Photo by Hans-Peter Gauster on Unsplash)

David Allen, dans Getting Things Done, mentionne le terme de « cognition externe » (ou distribuée). Pour simplifier, noter une chose à faire sur une liste (externaliser le processus de souvenance) offre presque le même soulagement que d’avoir fait la chose (dès lors que l’on résout de revenir à cette liste pour la faire vraiment, sinon le cerveau est pas con, il voit l’embrouille). Nous utilisons déjà à peu près tous un système de cognition externe évident et simple… un agenda.

Ordonner cela est d’autant plus important dans le cadre de la gestion du savoir – et ce « savoir » couvre absolument toutes les informations de référence, les « notes » sus-citées, dont l’on peut avoir besoin : du manuel de son four à micro-ondes parce qu’on sait jamais comment régler l’heure à chaque changement de saison bordel, jusqu’à l’immensité des informations, recherches, idées que l’on rassemble pour son Grand Projet de Roman.

Plus je réfléchis à la question pour mon propre usage et plus je pense qu’un système de gestion de savoir personnel – un PKM, pour Personal Knowledge Management, s’organise de manière éminemment individuelle, en fonction des usages que l’on en a. De la même manière que si vous avez une vie compliquée avec des tas de facettes et de casquettes, OmniFocus est votre ami, mais pour la plupart des gens normalement constitués, un bullet journal suffira pour s’organiser, par exemple.

Il semble cependant que, comme les cinq grands axes de GTD, il y ait quelques axes fondamentaux dans l’organisation d’un PKM, et c’est une réflexion en cours, mais voici à quoi j’en arrive. (Je proposerai des sources dans des articles à venir, là, je pose juste des bases appelées à être développées dans les semaines / mois à venir.)

Stockage, découverte et ordonnancement

  • Un PKM nécessite une friction nulle à la capture. Il doit pouvoir absorber des informations de toutes les sources possibles, en particulier venant d’Internet (source majeure d’information aujourd’hui). Il doit pouvoir permettre un classement rapide et sans effort de l’information.
  • Un PKM doit permettre de retrouver aisément l’information cherchée. Beaucoup de personnes décrivent Evernote comme étant « write-only » – c’est-à-dire qu’il est très facile d’y stocker des trucs, mais il est facile d’en faire un trou noir d’où l’on ne ressort jamais rien. Il faut qu’on puisse en sortir aisément ce qu’on y a mis, sinon, quel intérêt ?
  • Un PKM doit faciliter la découverte et la mise en rapport d’informations de façon dynamique. La créativité repose aussi sur les étincelles qui jaillissent quand on fait se rencontrer des choses qui ne se croisent que peu ou jamais (la question en « et si… ? »). Il doit également être possible de rassembler plusieurs informations autour d’un même projet pour le développer.

Substance du PKM

  • L’aspect le plus évident d’une note est son contenu. L’information qu’il y a dedans. Mais c’est la face visible de l’iceberg, car d’autres aspects apparaissent très importants dans l’assimilation de la connaissance et la stimulation de la créativité :
  • La pensée est une activité qui s’écrit. Je parlerai en longs détails amoureux de l’ouvrage How to Take Smart Notes de Sönke Ahrens et du Zettelkästen (teasing, baby), mais dès lors, convenons d’une notion simple : si je veux retenir ou réfléchir à une idée, c’est plus efficace de me forcer à formuler mes idées par écrit pour les ruminer et les évaluer que d’y réfléchir à moitié le nez en l’air entre deux posts Facebook.
  • La valeur est dans les liens autant que dans le contenu. L’esprit est un réseau, la connaissance se met en action autant au-travers d’elle-même que des relations qu’elle établit avec d’autres domaines (c’est spécialement criant dans l’activité artistique et l’écriture romanesque, où il faut des recherches parfois abracadabrantes pour écrire juste un paragraphe ou, encore une fois, mettre en contact des choses précédemment séparées pour en faire émerger du nouveau).

Comment faire tout ça ? N’aie crainte, auguste lectorat, je me suis aventuré une fois de plus avec ma Maglite aux frontières du réel et j’en rapporte des tas d’idées pratiques dont je pourrais, honnêtement, faire un bouquin (et ça viendra peut-être), mais que je vais commencer par exposer et tester auprès de toi. Et j’ai tellement lutté pour y arriver, pendant des années, que ça me fait super plaisir.

2020-04-12T16:05:40+02:00lundi 13 avril 2020|Best Of, Lifehacking|3 Commentaires

Intentions derrière « Les Dieux sauvages » et leur place en fantasy [entretien]

Couv. Alain Brion

Marc : Pourquoi avoir choisi de raconter l’histoire de cet univers sur plusieurs siècles ? Comment est né l’univers d’Évanégyre ? Avais-tu prévu de le développer à ce point dès La Volonté du dragon ? 

LD : Alors, déjà, autorise-moi un petit aparté à présent que nous entamons les questions sur la fiction. Quand j’ai reçu tes questions, dans le domaine des romans, j’ai constaté qu’elles commençaient beaucoup par « pourquoi ». Je voudrais en profiter – en toute amitié, hein ! – pour peut-être désamorcer une idée qui me semble assez fréquente dans l’analyse littéraire : « pourquoi » suppose une raison, un calcul, un discours. Mais le travail créatif est beaucoup plus chaotique que cela, et la raison, pour ma part, est souvent « parce que j’avais envie » ou, plus profondément, « parce que ça me semblait juste pour cet univers / personnages / histoire ». 

Lire l’entretien complet

Les Chroniques du Chroniqueur me proposent une LONGUE interview autour de « Les Dieux sauvages », la fantasy, l’évolution du genre. Merci à Marc de faire de La Fureur de la Terre une des œuvres de son programme de recherche littéraire !

Lire l’entretien sur Les Chroniques du Chroniqueur.

2020-03-15T10:46:05+01:00mardi 17 mars 2020|Best Of, Entretiens|6 Commentaires

Pourquoi la fantasy est un genre contemporain et non antique

Ce week-end, j’ai eu le plaisir de donner un de mes ateliers préférés à l’école parisienne Les Mots : comment écrire une histoire grâce au conflit. (Je pense résolument qu’histoire et conflit narratif sont indissociables. Mais c’est une autre… histoire. Ou un autre conflit) Un moment très agréable (merci aux stagiaires qui se sont prêtés sans broncher à mes consignes rudes !), et qui a donné naissance à plusieurs débats passionnants et enjoués, dont, forcément, les définitions de l’imaginaire. Et parmi celles-ci, celle de la fantasy et surtout, son ascendance.

Couv. Jean-Jacques Chaubin

Or il y a un argument qui revient souvent et qu’il me paraît intéressant de traiter. On le retrouve notamment, de mémoire, dans la postface de l’anthologie Fantasy parue en 1998 chez Fleuve Noir dirigée par Alain Névant et Henri Lœvenbruck : la fantasy met en jeu une pensée magique héritée du conte et du mythe, un réenchantement du monde. La fantasy est une continuation directe de ces œuvres fondamentales de l’humanité, dont la tradition remonte jusqu’à Gilgamesh. En conclusion, Gilgamesh et les légendes, c’est de la fantasy.

Sauf qu’en fait, non. Tout va bien dans ce raisonnement jusqu’à la dernière étape. Pendant des années, j’ai adhéré au raisonnement sus-cité : après tout, pour un genre longtemps décrié et ignoré par l’establishment, aller englober Gilgamesh et les contes dans le corpus, ça le fait. Ha, que me parlez-vous du Nouveau Roman : moi, j’écris dans le même genre que Dante, bitch.

Sauf que toute l’expression est là : « une continuation directe ». Implication n’est pas équivalence. J’ai mis un temps à comprendre (peut-être surtout à accepter) que la fantasy est un genre résolument moderne, qui naît au tournant du XXe siècle. Et que c’est anachronique de qualifier L’Odyssée de fantasy.

Pourquoi ? Si la fantasy descend du conte et du mythe, pourquoi le conte et le mythe ne sont pas de la fantasy ?

Parce que, pour réenchanter quelque chose, il faut que la chose en question ait été désenchantée, n’est-ce pas ? (Mylène Farmer approuve ce message.)

La fantasy moderne apparaît un peu dans un état d’esprit semblable à celui qui fait naître la science-fiction : face au développement d’une société industrielle, le désir de questionner le cours que suit le monde, et surtout d’y retrouver une forme de poésie et d’émerveillement. Mode de pensée voisin du préraphaélisme.

Par conséquent, la fantasy ne peut s’envisager, comme genre littéraire, que sur la base d’un dialogue, d’une dialectique entre la sensibilité moderne, post-moderne, contemporaine, et l’univers magique présenté. « Game of Thrones » ne peut exister qu’à la fin du XXe siècle par le décalage qu’il présente entre ce Moyen-Âge âpre et notre société technologique, par, pourtant, le voisinage des thèmes sociaux et politiques entre l’univers imaginaire et le nôtre, par, aussi, la persistance de craintes ancestrales (« The night is dark and full of terrors ») et l’émerveillement ancien, presque atavique, suscité par des figures mythiques comme le dragon. Clément VII aurait offert sans sourciller une « corne de licorne » à François Ier parce que, eh bien, la créature était considérée comme bel et bien réelle. La distance entre le mythe et le quotidien ne peut s’opérer que si distance il y a (duh) et c’est de celle-ci que naît le vertige et l’émerveillement suscités par la fantasy, qui sont d’un nature distincte de ceux éprouvés par un roi du XVIe siècle recevant la corne d’un animal fabuleux présentée comme vraie.

C’est aussi de là que peut venir sa valeur métaphorique. À ce niveau, elle opère strictement sur le même plan que le conte ou le mythe. Mais elle s’adresse à une sensibilité différente qui la place résolument dans un paysage différent et, surtout, elle fait naître des réactions et sensations différentes par une confrontation presque méta avec l’univers narratif situé en décalage. Ce n’est pas à dire que ces sensations ne sont pas intemporelles – au contraire, peut-être que la fantasy, en s’adressant aux racines les plus profondes de l’humain, est le genre le plus intemporel de tous (voir cet excellent article de Léa Silhol sur sa force) – mais son existence est, donc, résolument contemporaine.

2019-12-16T16:25:29+01:00mardi 17 décembre 2019|Best Of, Le monde du livre|3 Commentaires

Un thème solarisé personnalisé pour l’écriture

Petit retour sur les thèmes solarisés pour les longues sessions d’écriture (rappel : les thèmes sombres sont mauvais pour l’attention, du coup le solarisé représente un bon compromis entre fatigue oculaire et contraste). Il m’apparaît de plus en plus à l’usage, à mon humble avis, que le solarisé est quand même conçu pour les terminaux et le code ; c’est-à-dire, des applications nécessitant des couleurs différentes de texte pour mettre en valeur différentes parties de la syntaxe (highlighting).

Ulysses en solarisé (thème Solar Cobalt Dark)

C’est valide quand on écrit en Markdown, par exemple avec Ulysses, mais si l’on utilise un éditeur de texte riche type Scrivener1, ces couleurs différentes perdent de leur usage, appelant un contraste plus fort, notamment, à mon goût, en mode composition (plein écran).

Plusieurs applications proposent des modes solarisés à leur propre sauce. Par exemple, le mode solarisé de Drafts est assez différent du canon fixé par Ethan Schoonover, concepteur de Solarized, mais propose une couleur de sélection de texte plus visible (et moins choquante à l’écran que le bleu standard) :

En conséquence de quoi, voici ce que je propose pour un mode solarisé plus contrasté sous Scrivener, avec les codes correspondants :

  • Fond de page : Comme Solarized ($base3, soit #FDF6E3). Soit, dans Scrivener : couleur « Éditeur » de l’éditeur principal, et en mode Composition : couleur « Éditeur » et couleur « Arrière plan de l’écran » (ce qui mime le mode plein écran d’Ulysses au passage) ;
  • Texte : Noir pur (#000000), pour un contraste maximal ;
  • Sélection de texte : Comme Drafts (#DECCBA) ;
  • Surlignage de la ligne actuelle : Comme Solarized ($base2, soit #EEE8D5)2.

Ce qui donne quelque chose d’assez confortable et harmonieux à mon goût, qui n’attire pas l’œil sur le formatage de la page mais reste malgré tout utilisable sans peiner à repérer la sélection :

De cette manière, on arrive à émuler avec Scrivener le principal intérêt d’Ulysses qui est son minimalisme. Et du coup, en bonus, trois raccourcis clavier indispensables pour dégager son espace de travail de l’interface quand on n’en a pas besoin – soit toujours « commande-majuscule-quelquechose » :

  • Commande-majuscule-F : passer en / sortir du mode composition (F comme « focus »)
  • Commande-majuscule-I : afficher / masquer l’inspecteur (I comme « inspecteur » – duh)
  • Commande-majuscule-B : afficher / masquer le classeur (B comme « binder »).

Maintenant, plus de prétexte pour jouer avec les couleurs : écrivez !

  1. Scrivener gère le Markdown, mais ce n’est quand même pas l’usage le plus courant.
  2. Personnellement, je ne m’en sers pas, cela me déconcentre plus qu’autre chose ; j’ai tendance à sculpter les paragraphes comme un ensemble plutôt que phrase à phrase.
2019-12-02T22:10:48+01:00mardi 10 décembre 2019|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Un thème solarisé personnalisé pour l’écriture

De l’expansion de texte à la macro de texte

Auguste lectorat, il y a quelques mois, je t’avais proposé de gagner quelques licences de TextExpander via la liste de diffusion. L’accueil autour de cet outil me semble tristement tiède ; mais je comprends, il y a plusieurs années, quand j’ai croisé un logiciel semblable sous Windows, je n’en avais pas vu le plein potentiel. (Pour relire le test d’origine, voir ici.)

Alors que bon :

Je ne sais plus quand j’ai remis le compteur à zéro. Mais bon. Presque 700 000 signes, c’est l’équivalent d’un roman entier
Sauf des Dieux sauvages
Je sais

Si son métier consiste un tant soit peu à rentrer du texte, on se doit, à mon sens, d’avoir un logiciel d’expansion de texte (et TextExpander est pour moi le meilleur de sa catégorie). Et pour aller plus loin, auguste lectorat, laisse-moi te parler d’un truc qui me fait gagner un temps fou : les macros de texte.

Parce que bon, étendre du texte, c’est déjà bien (surtout quand tu as la bonne idée d’intituler un texte « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », taper juste « fiz », ça aide), mais aller à l’étape suivante : constituer des sortes de véritables mini-programmes autour du texte, c’est encore plus rigolo et efficace.

TextExpander comporte la possibilité de personnaliser ses extraits de texte à la volée. Par exemple…

Un message-type peut être personnalisé avec le nom du destinataire (utile pour décliner des demandes fréquentes autour d’un même sujet, ou pour personnaliser un message d’information qui n’appelle pas nécessairement de réponse).

Une tâche à effectuer peut être personnalisée en fonction du contexte. Par exemple, je me refuse catégoriquement à utiliser Facebook comme un système de messagerie instantanée mais toujours comme un courriel (et encore, franchement, le moins possible), du coup, une macro toute bête que j’utilise fréquemment pour stockage dans ma liste de tâches (OmniFocus) est :

(… mais s’il vous plaît, ne m’écrivez pas sur Facebook Messenger autant que possible, du moins pas si vous voulez une réponse avant l’an prochain. Je suis déjà mauvais à suivre ma correspondance, alors avec Facebook que je désapprouve fermement…)

Mais même, de véritables articles entiers peuvent être paramétrés à la volée avec le contenu du presse-papiers sur la base d’un modèle. Je m’en sers tous les quinze jours pour annoncer les épisodes de Procrastination, par exemple1, puisque c’est à chaque fois la même annonce, la seule chose qui change est le contenu de l’émission :

J’ai pas envie de taper tout ça à chaque fois (avec en plus le formatage qui va bien).

Plus fort encore, une de mes fonctions favorites, TextExpander permet également d’insérer automatiquement date et heure dans un extrait, et de réaliser des opérations mathématiques dessus. Dans les faits, cela signifie par exemple :

… que je peux me laisser une note future pour me rappeler à qui j’ai demandé quelque chose et quand, pour savoir à qui m’adresser, le cas échéant, pour suivre un dossier. (On remarquera que TextExpander me propose même de replacer mon curseur où je veux pour continuer à taper sans m’interrompre) :

… que je peux me rappeler de faire quelque chose, ou de relancer quelqu’un sans réponse, par exemple d’ici dix jours (un délai standard qui me paraît civilisé quand on n’est pas soi-même un foudre de la correspondance) :

Je l’ai dit plus haut, il me paraît impensable d’avoir une activité textuelle (avec un T, bande de dégueulasses) sans logiciel d’expansion de texte. Les écrivains en bénéficient forcément mais là où, finalement, TextExpander accélère le plus mon travail, c’est dans les tâches annexes : correspondance, commercialisation, communication. J’ai un extrait pour les titres et les liens sur le site de tous mes bouquins ; pour le numéro de ma carte week-end, pour ma date de naissance – des informations fréquemment demandées pour le défraiement des déplacements en festival –, pour mon numéro de téléphone, pour les formules de politesse administratives type « Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées » (ça va plus vite de taper « saldis » et la CAF ne le saura jamais), et j’en passe.

Je recommande vraiment d’essayer de se mettre la tête dedans et de rentrer un certain nombre d’extraits. Pour ma part, je ne peux plus utiliser une application iOS qui n’a pas d’intégration à TextExpander, et un Mac qui n’a pas mes raccourcis installés me semble cassé. (Mais l’application existe aussi sous Windows.) Si vous me croyez pour Scrivener, croyez-moi pour TextExpander.

Découvrir TextExpander et ouvrir un compte d’essai

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! (Et oui, ça aussi, c’est un message-type qui figure dans mon TextExpander.)

  1. Pour info, rien que dans cette phrase, j’ai déjà utilisé trois extraits – « prc » donne Procrastination, « p.ex » donne « par exemple » et j’insère le lien de la page de l’émission via le raccourci personnel « lprcsite »
2019-11-25T18:36:09+01:00mardi 26 novembre 2019|Best Of, Lifehacking|Commentaires fermés sur De l’expansion de texte à la macro de texte
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