Dans le giron du château

lesenchanteurs-chateaugiron-2015jpg
Un bref mot pour saluer très, très bas l’équipe d’organisation et tout le salon, les bénévoles du salon les Enchanteurs, qui porte bien son nom, puisqu’il a réellement enchanté : entre le cadre sublime du château de Châteaugiron, les nombreux costumes, stands, activités, le public sincèrement intéressé par les livres et toute l’équipe d’une prévenance et d’un rigueur rares, c’était un vrai succès et un plaisir. Merci à Bernard pour la modération de la table ronde, tous les bénévoles, bibliothécaires, animateurs, et à toi, auguste lectorat, pour être venu si nombreux (et parfois de loin : chapeau, Marine !)

Auguste lectorat, si tu étais en région rennaise ce week-end et que tu n’es pas du tout venu faire un petit tour, tu as raté quelque chose ! La prochaine édition, si je ne me trompe pas, aura lieu en 2017.

2015-11-23T17:52:40+01:00mercredi 25 novembre 2015|Carnets de voyage|Commentaires fermés sur Dans le giron du château

La littérature, le plus important et le plus futile à la fois

Photo la Faquinade

Photo la Faquinade

J’étais donc à Lyon ce week-end, où le jury du prix Exégète (et le public) m’ont fait l’honneur et le plaisir de me décerner la distinction pour La Route de la Conquête. Je disais sur place que cela me touchait particulièrement, parce que le prix vise à récompenser « l’excellence du fond » en rapport avec la narration ; en gros, une bonne histoire avec de la substance. Sachant que c’est toujours ce que j’aspire à faire… Je ne peux qu’être heureux.

Heureux également parce que vous, toi, auguste lectorat, tu es venu en masse, faisant parfois pas mal de route pour te joindre à la fête samedi à l’excellente et sublimissime librairie / boutique de jeu Trollune, un endroit qu’il est tellement bien qu’on voudrait vivre dedans. Sérieusement, retrouver tant de visages connus, parfois pas revus depuis longtemps, m’a vraiment ému. Je ne vais pas faire une liste de trois lignes et j’aurais peur d’oublier du monde, mais trinquer avec tant de gens qu’on sait être des gens bien, c’est plus que du plaisir, c’est de la vraie chaleur, ça permet de se dire qu’on a peut-être réussi à faire un truc vaguement correct dans sa vie. Samedi, je l’ai dit, je me sentais surtout à une fête avec des copains, et tu sais quoi, ben c’est merveilleux.

En plus, les partenaires du prix l’ont doté, et ça, c’était une très belle surprise aussi. Merci à Jean-Philippe, le papa de la Faquinade, pour le prix splendide ; à la Mandragore, à Jocade, à Ciel Rouge, à l’Antre II Mondes et au Tiki Vinyl Store. Le Comptoir de l’Ecureuil a les photos sur Facebook.

Merci à vous tous pour cet amour, les amis. J’espère que vous avez passé un aussi beau moment que moi, surtout au lendemain de vendredi, malgré l’ambiance assez particulière. C’est un truc que je ramène parfois sur le tapis : parfois, quand on écrit, surtout de la sous-littérature (n’est-ce pas), et que le monde réel vous rattrape, on se dit : « Mes histoires, c’est bien cool, c’est bien sympa, mais la fiction, face à la réalité, ne pèse pas bien lourd. » (Je disais samedi qu’une autre fois, j’avais été invité à un salon au lendemain du tsunami de Fukushima. Quand je suis allé à la Réunion, le piton de la Fournaise est entré en éruption DEUX FOIS. Faites-moi déplacer à vos risques et périls.)

Et puis on se rappelle que la réalité commence par des idées. Que la fiction stimule l’imagination et que l’imagination, c’est le premier pas de la réflexion, laquelle façonne, en permanence, le monde. La littérature est le truc le plus futile du monde, et peut-être le plus important aussi, pour cette raison. C’est l’imagination et la volonté qui sculptent le monde, et non la fatalité, non les circonstances extérieures et surtout pas les dieux.

Ne cessons jamais de lire, de réfléchir, d’observer et de questionner. C’était un peu le sens de cet édito censuré par Facebook réalisé pour la Faquinade, justement. Nous avons plus de cerveau que les terroristes fous furieux qui brûlent des saxophones (ça doit bien brûler, tiens) parce que c’est l’instrument du diable ou qui interdit l’élevage des pigeons parce qu’on voit sous leur jupe quand ils volent (sérieusement, quel genre de pervers mate des pigeons ?).

Merci donc au prix, au jury, au public et à tous les partenaires pour cette belle journée. Et pour avoir jugé que La Route de la Conquête se préoccupe du sens et du fond ; cela signifie beaucoup pour moi. 

2015-11-16T11:19:30+01:00lundi 16 novembre 2015|Journal|14 Commentaires

Windows Teigne

Pas de photo de la semaine aujourd’hui car une réinstallation de Windows me force à reconstruire tout un tas de chaînes de traitement, tant en photo qu’en musique. J’espère avoir réglé ça la semaine prochaine. En attendant, un peu de stand-up comedy :

Apple-Siri-Jealous-Microsoft-Cortana

2015-10-30T11:34:01+01:00vendredi 30 octobre 2015|Juste parce que c'est cool|Commentaires fermés sur Windows Teigne

Ayerdhal

Putain, 2015.

Un grand monsieur, un grand écrivain, nous a quitté hier, et il m’engueulerait copieusement pour le traiter de « grand », et c’est justement aussi pour ça qu’il l’était ; un grand auteur, c’est souvent une personne grande qu’il y a derrière. Et dans son cas, quel panache, mêlé de quel altruisme ; quelle puissance intellectuelle, et quelle simplicité à la fois.

Photo Pascale Doré, ActuSF

Photo Pascale Doré, ActuSF

Sous le choc, je ne sais absolument pas quoi dire. Raconter des anecdotes sur sa gentillesse, sa force de volonté, sa droiture dans l’espoir maladroit d’invoquer sa mémoire et son immense humanité me donnerait l’effet absolument intolérable de vouloir m’arroger un peu de sa grandeur. Alors, silence et respect. Adresser mes pensées à ses proches, sa compagne. Boire un verre à lui. Et puis plein d’autres, parce que vraiment, vraiment, fait putain de chier.

Auguste lectorat, si tu ne le sais pas déjà, sache que nous avons perdu hier un bonhomme absolument majeur de la SF française, un pilier de sa littérature et aussi de la défense des auteurs, surtout des petits et des débutants, qui n’a jamais compté son énergie pour aider les autres, toujours disponible, à la fois gentil et franc. Un être humain splendide et fort. La meilleure façon de rendre hommage à un écrivain, dit-on, c’est de le lire, et tu dois lire Ayerdhal, vraiment, parce qu’il était le seul de son espèce, à la fois révolté et mû par un profond amour pour l’humanité et ce qu’elle pouvait devenir de meilleur, offrant des livres passionnants, forts, jamais démonstratifs mais toujours intelligents. Vois sa bibliographie ici, et pioche dedans à l’envi et avec la joie de lire un auteur majeur. Si tu ne le fais pas, tu passeras à côté d’un des grands plaisirs de ta vie, et tu te coucheras aussi bête qu’avant. Alors lis-le. Éclate-toi. Réfléchis.

Vraiment, fais-le, s’il te plaît. 

Lire son interview la plus récente.

L’hommage d’ActuSF.

Celui d’Actualitté.

2015-10-27T18:52:38+01:00mardi 27 octobre 2015|Humeurs aqueuses|9 Commentaires

Annonce de service temporaire : veuillez rester en attente

picard-morningBon, bien, après un rapide passage en revue de ma liste de choses à faire, des mails en attente, des messages Facebook, et le fait que ça s’étale sur plusieurs écrans, il faut faire un constat : je suis proche de l’implosion.

Auguste lectorat, je ne vais pas tourner autour du potimarron, je dois m’occuper de beaucoup de choses en ce moment sur toute une variété de plans. Donc, je ne disparais pas, mais si tu attends de mes nouvelles, je vais devoir te demander un poil de patience, si tu veux bien, le temps que j’arrive à reprendre le dessus, ce qui est en cours. (J’ai déjà fait un grand ménage chez moi, suite à mes deux mois d’absence ; j’ai l’impression d’avoir déménagé tellement c’est différent.) (On ne se moque pas de ma propension à l’entropie.)

Donc, j’arrive. Please wait while Lionel Davoust is loading. 

2015-10-26T10:36:40+01:00lundi 26 octobre 2015|Journal|3 Commentaires

Se faire un cadeau

Un pli curieusement plat arrivé au courrier en fin de semaine :

VAST-la

Il y a quelques mois, Jon Crosby, le maître d’oeuvre du groupe indépendant VAST proposait un financement participatif pour son nouvel album, avec quelques récompenses spéciales, dont l’enregistrement personnalisé acoustique d’une chanson au choix. J’ai cassé ma tirelire pour cette version de I Woke up L.A., dont la version d’origine m’a accompagné pendant une bonne part de l’écriture de la trilogie Léviathan (et qui se trouve même citée en exergue de La Nuit) – s’il devait y avoir une bande-originale, je ferais mes yeux de chat potté pour qu’elle y soit incluse :

I woke up L.A.

To sound the siren song

Everything is great

And everything is wrong

Une forme de conclusion avec retard, ou une manière de relier avec cet univers, qui commence, lentement mais sûrement à me chatouiller ; il reste beaucoup d’histoires à y raconter (mais ce ne sera pas avant quelques années, au bas mot).

La version d’origine :

2015-10-12T10:40:21+02:00mardi 13 octobre 2015|Journal|5 Commentaires

Le meilleur fil de commentaires, le retour

Pendant ce temps, sur Facebook.

L’autre fil de commentaires ultime était celui-là. Il y a maintenant deux fils de commentaires ultimes. Va falloir vivre avec.

(Information si cela préoccupe quelqu’un, mon profil Facebook est public par défaut, donc aucune vie privée n’a été blessée pendant le tournage.)

(Sinon, oui, j’ai maintenant un compte Storify. Les discussions se délocalisant de plus en plus sur les réseaux et ne tenant pas à leur laisser l’exclusivité de nos données ni à perdre de beaux moments, je compte m’en servir de temps en temps.)

2015-09-15T11:44:47+02:00mercredi 16 septembre 2015|Expériences en temps réel|2 Commentaires

Ce qu’il advient d’un manuscrit terminé

Auguste lectorat, je te présente le manuscrit de Port d’Âmes :

manuspda

Yep, 500 pages passées à la déchiqueteuse, ça prend un poil plus de place que sous forme plane (mais ça paraît étonnamment moins lourd).

Je détruis systématiquement mes propres versions annotées à fins de correction de mes propres manuscrits (mais pas celles annotées par les beta-lecteurs, qui rassemblent leurs impressions de lecture, ce qui est précieux à conserver, et aussi par respect pour leur travail). Le livre est sorti, fini, il représente un moment dans le temps et un projet achevé. J’aime couper cet ultime pont avec le récit qui se trouve en librairie ; il est à présent dans la nature, et vit sa vie dans l’esprit de ses lecteurs. Pour moi, il est temps d’avancer, de passer à autre chose, de prolonger éventuellement l’univers dont il est question – mais cette histoire, placée sur le papier, lancée un peu comme une bouteille à la mer, a été fixée, comme une photographie. Il y a, dans ma tête comme sur un cliché, un avant et un après ; mais ceux-là, par définition, restent changeants, en flux, tant qu’ils n’auront pas été fixés à leur tour – et il n’y a généralement pas de raison de le faire ; l’histoire intéressante n’était pas là.

C’est tout l’inverse d’une destruction, contrairement aux apparences. C’est la reconnaissance qu’un livre est terminé, que j’ai fait tout ce que j’avais à, ou pouvais, faire dessus. Il existe et est diffusé. Il est temps d’en accompagner la vie, comme des autres et, dans le laboratoire, d’envisager de nouvelles choses. N’est pas mort ce qui à jamais est publié, et au long des rentrées littéraires étranges, même la mort peut mourir. Tout ça tout ça. 

2015-09-13T16:07:16+02:00lundi 14 septembre 2015|Journal|37 Commentaires
Aller en haut