Faire un site, faire un blog, réponse : WordPress (la boîte à outils de l’écrivain, mais pas que)

Autre question que je vois tout le temps passer, qu’on me pose de loin en loin, que je vois agiter les réseaux sociaux comme la grand-mère du pote de mon oncle qui veut poster ses récits de vacances à Malibu : quel outil utilisé-je, que diantre, pour construire mon propre petit coin de paradis sur Internet ? 

Tu veux faire un blog pour raconter ton semestre d’études à l’étranger à tes copains et ta famille ? WordPress.

Tu es prof et tu veux mettre en ligne des récits collaboratifs autour de projets scolaires avec tes élèves ? WordPress.

Tu veux construire un portfolio photo pour montrer un peu ton travail sur les natures mortes à travers trente clichés de pneus ? WordPress.

Tu as une petite (ou grosse) entreprise et tu veux établir un site un peu chiadé qui puisse même faire de la vente en ligne ? WordPress.

Tu es auteur et tu veux construire ton point d’eau pour garder contact avec tes lecteurs et parler de tes livres ? (Toute ressemblance avec des personnages ayant existé serait purement fortuite.) WordPress.

Ce qu’est WordPress

WordPress est né à la base comme un moteur de création de blogs, mais au fil du temps, il est devenu bien, bien plus, au point que l’outil fait aujourd’hui tourner plus du quart du web mondial (en toute simplicité).  Il est devenu ce que l’on appelle aujourd’hui un CMS, Content Management System, système de gestion de contenu. En gros, c’est un atelier de publication pour le web ; un moteur pour faire tourner des sites. L’intérêt, c’est qu’un CMS propose un canevas de publication qui évite d’avoir à taper la moindre ligne de code. On gagne donc beaucoup en efficacité, en convivialité, donc en simplicité et en rapidité.

Un CMS fonctionne selon un principe très simple : c’est un site web dynamique dont les pages sont construites à la volée selon un ensemble de personnalisations extrêmement poussées. En clair, ça veut dire que :

  • Le contenu (articles, photos…) est stocké dans une base de données en ligne sur le serveur web. Cette base dit en substance : ceci est le texte de l’article de mercredi dernier, ceci est les photos qui vont avec, tout ça de manière « brute ».
  • Quand l’utilisateur vient sur le site et requiert une page web (je veux voir l’article de mercredi dernier), le logiciel (WordPress, donc) construit la page à la volée, de manière transparente, en allant piocher les bons morceaux où il faut dans la base de données (voilà le texte, voilà les images, elles vont, ici, là et là), compose l’ensemble et le fournit au visiteur avec un délai d’attente minimal.

Donc, dans un CMS, et dans WordPress en particulier, le contenu est entièrement séparé de l’apparence du contenu (de la mise en page). En quoi c’est intéressant ? Trois intérêts principaux :

  • Une fois que l’on a décidé de l’apparence de son site, il suffit de rentrer simplement le contenu qui va aux bons endroits sans se taper toute la mise en page (et donc le code qui irait avec). C’est donc très simple d’emploi.
  • Faire évoluer un site au fil des besoins est très facile ; on peut bouger les cases, en rajouter d’autres (c’est de cette manière que le présent site, arrivé à sa version 7, propose toujours des entrées de blog âgées de dix ans)
  • WordPress étant bien pensé, il est extrêmement flexible et extensible à l’infini, à l’aide de plug-ins allant du très simple (intégrer un bouton allant vers sa page Facebook) au très complexe (proposer tout une boutique en ligne avec système de commande, de gestion de stocks et de facturation1). Dans les faits, on peut tout faire avec WordPress, un site ultra-simple comme une plate-forme professionnelle puissante avec espace client privé – tout dépend du temps qu’on y investit et de la quantité de modules supplémentaires qu’on lui rajoute.
Le présent site aux alentours de 2010 – déjà du WordPress.

OK, mais pourquoi utiliser WordPress ?

Parce que c’est celui que j’utilise et que c’est moi qui rédige ce site, donc j’ai raison.

Okayyyy plus sérieusement. Il existe pas mal de concurrents : Drupal, Joomla, Spip et autres, mais il se trouve que WordPress est le plus populaire et donc, les chances de trouver un module ou un thème qui correspondent à vos envies sont plus importantes. D’autre part, WordPress est très, très utilisé, ce qui veut dire une forte communauté, donc de meilleures chances de se faire dépanner. Et WordPress est open source : même si toute l’équipe responsable devait laisser tomber le projet d’un coup, il est très improbable que ses utilisateurs se retrouvent abandonnés le bec dans l’eau.

Enfin, WordPress a très bien réfléchi son écosystème, le rendant accessible aux clients les plus occasionnels comme aux professionnels ayant de lourds besoins – j’y reviendrai.

D’accord, comment on fait un site avec WordPress ?

Rappelons-nous la distinction, plus haut, entre contenu et apparence. Dans les faits, « faire un site WordPress », ça ne veut pas dire mettre le contenu dedans (encore que c’est évidemment important), ça signifie commencer par expliquer à WordPress où il doit mettre les trucs et selon quelle forme.

Ça veut donc dire réfléchir à ce qu’on veut faire avec son site au lieu de commencer à bricoler direct. On peut, mais l’expérience prouve que c’est une façon idéale de tourner en rond en perdant son temps. Toute ma vie, mes profs d’informatique m’ont ordonné de lâcher le clavier et de réfléchir d’abord avec un papier et un crayon avant d’agir sur la machine, alors si c’est bon quand on programme, ça l’est d’autant plus quand on n’est pas très à l’aise avec les outils informatiques.

En termes techniques, dans WordPress, il y a :

  • La base (de données), qui contient tout le… contenu (textes, photos…)
  • Le thème, qui est, disons, une sorte de module enfichable (plug-in) particulier. Il contient une longue série d’instructions (du code) dictant dans le détail à WordPress où il doit mettre quoi où (le texte a cette apparence, il va là sur la page, les photos d’illustration ont cette taille, les menus de navigation vont ici, les mentions légales là, etc.)

Ceci explique la grande flexibilité (et le succès) de WordPress : avec un même moteur, on peut créer une infinité de sites (avec autant de thèmes convenant à autant d’usages).

Commencer simple, aller au compliqué

WordPress se décline en deux offres, selon le niveau de compétence et les besoins de l’utilisateur :

Sur WordPress.com2, la compagnie qui porte le projet (Automattic) propose des hébergements clé en main avec un WordPress entièrement fonctionnel, maintenu et mis à jour, dans l’esprit de ce que font Blogger, Over-blog et autres. C’est entièrement gratuit (et financé par la publicité sur les sites à grosse fréquentation). Il est impossible d’aller bricoler dans le code à proprement parler et les options de personnalisation ne sont pas toutes disponibles mais on peut arguer que c’est un avantage : il est impossible de casser quoi que ce soit et l’on se concentre sur la production à proprement parler. Des paliers payants permettent de lier un nom de domaine à son site, pour donner totalement l’illusion d’un site commercial pro si on le souhaite. Recommandé pour les débutants et les utilisateurs aux besoins simples et/ou modestes. 

Sur WordPress.org, c’est le grand bain. On télécharge le logiciel, on l’installe sur son propre serveur web (chez un hébergeur tiers qu’on paie, donc), on configure sa base de données (ce qui reste simple à faire) et là, l’univers entier s’ouvre à soi. Aucune limite dans les personnalisations, les plug-ins – aucun filet non plus si on casse quelque chose, évidemment. C’est la solution la plus puissante, mais qui exige déjà un petit niveau de compétence – et un niveau bien supérieur si on commence à trafiquer des trucs précis en vue d’un résultat non-standard. Ce qui est tout à fait possible, mais prend du temps. Recommandé pour les geeks, spécialistes, passionnés et professionnels. (Le présent site tourne sur un WordPress auto-hébergé et maintenu par mes blanches mains, ce qui explique pourquoi de temps en temps y a quand même un peu des trucs qui grincent.)

Le pied à l’étrier

Dans les faits, quand on entre dans l’administration de WordPress, on voit ça :

Cliquez pour agrandir

Tous les sites WordPress ressemblent à ça « en coulisses ». Là, on intervient sur la base de données directement ; la présentation du contenu, côté visiteur, est prise en charge par le thème. Construire un thème est encore quelque chose qui nécessite des connaissances en code (mais ça promet de changer, et il y a déjà des astuces pour pousser très loin la customisation sans écrire une ligne de code3).

Dans la base, côté administration, il y a trois « types » de données importantes à connaître :

  • Les articles sont du contenu censément dynamique – typiquement, du contenu lié à un moment dans le temps ; dans les faits, c’est un blog, ou des nouvelles au sens large. (Sur le présent site, c’est le blog proprement dit – je vais prendre des exemples tirés de ce lieu de perdition, non pas par pour me la raconter mais parce que je sais évidemment ce qui s’y trouve et comment ça marche)
  • Les pages sont du contenu statique, qui évolue peu ou pas. (Par exemple, la biographie ou la page sur Procrastination.)
  • Les extensions ne sont pas du contenu à proprement parler mais, justement, les plug-ins. WordPress est incroyablement extensible – c’est sa force. (Exemples ici : l’agenda est entièrement piloté par une grosse extension, les colonnes en bas de la page d’accueil, avec les réseaux sociaux, sont à chaque fois gérés par une extension – une pour Facebook, une pour Twitter, etc.)

Aller plus loin pour les feignants

Avec sa popularité, WordPress a généré tout un écosystème de développeurs qui programment des thèmes et des extensions pour gagner leur vie (le plus grand marché étant probablement Envato4). On trouve des tacs de trucs en gratuit, bien sûr, mais on peut aussi acheter des thèmes et des extensions de qualité professionnelle, dans des tarifs qui restent abordables – ça dépasse rarement 50$ pour un thème, 15$ pour une extension. Ceci donne à un site une apparence unique, des fonctionnalités puissantes allant au-delà du jeu de base et, surtout, promet une forme de support technique (c’est évidemment réservé aux sites auto-hébergés). Tout cela est un mélange, évidemment ; chacun construit sa sauce à la carte en fonction de ses désirs.

La marche à suivre

Construire un site web simple est aujourd’hui à la portée de tout le monde. Mais pour cela, m’est avis qu’il faut réfléchir un peu, je le rappelle :

  • D’abord établir ses ambitions / envies sur son projet, y réfléchir énormément à l’avance. Que me faut-il absolument ? Qu’est-ce qui serait chouette, mais dont je peux me passer ? Se lancer la fleur au fusil sans savoir ce qu’on veut est une manière royale de perdre son temps à errer sans but sur les sites et à bidouiller en vain.
  • Une fois que c’est fait, choisir la formule gratuite en ligne gérée par WordPress (wordpress.com) ou bien sauter dans le grand bain et s’installer la version auto-hébergée (wordpress.org). Et là, aller éplucher les vendeurs de thème et plugins commerciaux pour voir ce qui pourrait correspondre à ses envies. Dans beaucoup de cas (notamment chez Envato), on peut voir les thèmes en démo, discuter avec les développeurs avant d’acheter pour savoir si ce qu’on envisage fait bien ce qu’on veut.

Ne pas sous-estimer la phase de réflexion… Si ce site en est à sa v7, c’est aussi parce que j’en ai un peu trop fait l’économie il y a quelques années. C’est très amusant de construire un site web… mais il ne faut pas oublier que c’est un outil, et non une fin en soi !

Et maintenant, vous savez quoi répondre à la question « avec quoi faire un site ? » Question suivante : la faim dans le monde, d’ici vendredi. (Ou pas.)

  1. Oui, je parle de Woocommerce.
  2. Lien affilié, voir ici.
  3. Page builders type Visual Composer ou Divi. Je sais, Visual Composer est une abomination, mais qu’est-ce que c’est pratique quand ça marche.
  4. Lien affilié, voir ici.
2024-03-19T02:07:53+01:00mardi 20 février 2018|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Faire un site, faire un blog, réponse : WordPress (la boîte à outils de l’écrivain, mais pas que)

Expériences en temps réel, bilan 2017

Oooh, un article de bilan, voilà longtemps qu’il n’y en avait pas eu. Mais il me semble que ce pourrait être utile, surtout qu’un blog et un site sont appelés à constamment évoluer avec les usages, avec les envies, avec les demandes, aussi. Et, tout les deux ou trois ans au moins, je pense qu’il est judicieux de regarder un peu le chemin parcouru, ce qui semble s’ouvrir devant soi pour éventuellement infléchir une trajectoire. Et puis aussi ouvrir la discussion avec toi, auguste lectorat, pour voir si on se rejoint à peu près.

Résumé des épisodes précédents

Ce blog existe depuis la fin de l’année 2009 (soit l’ère secondaire en termes Internet) ; le site en lui-même est plus ancien, mais ne présentait guère d’intérêt. Faisons-nous donc peur en voyant comment ouh, c’était moche :

Comment ouh, c’était moche.

Le blog est passé par MySpace (eh ouais) puis Over-blog avant de finir définitivement ici et se joindre au site proprement dit. En 2012, pendant mon volontariat dans les Hébrides, je décide de tenter l’expérience de proposer quelque chose de nouveau (article, interview, chronique) chaque jour ouvrable et, à l’exception des périodes de déconnexion pendant les fêtes et d’une poignée de jours, j’ai tenu parole.

La fréquentation a augmenté régulièrement au fil de ces neuf années, pour arriver actuellement à une moyenne de 10 000 visites par mois, pour 136 000 visites en 2017.

Ces stats ne sont pas là pour me gargariser (on pourrait parler des humbles débuts ou des semi-échecs d’autres expériences que j’ai pu tenter), mais pour cerner un objectif qui a toujours été important pour moi : me faire plaisir sur cette plate-forme mais quand même offrir du contenu susceptible d’intéresser du monde – c’est la métaphore du bar. Je suis content de voir que j’y arrive à peu près, et surtout de manière stable, au lieu de faire du clickbait pour justifier ma présence. Merci à vous toutes et tous de votre fidélité, de vos interactions, de vos retours !

Au fil des ans, j’ai évidemment beaucoup appris, mais la plus importante leçon, je crois, a consisté à trouver comment m’exprimer dans un tel espace. Une expérience qui était partie à la base pour être purement ludique s’est transformée (à ma grande surprise) en un média important pour communiquer tous ensemble, et comme toutes les belles histoires, il y a là une part de coïncidences. Il m’a fallu trouver des ajustements, il y a certains articles dans les archives dont je ne suis pas entièrement fier avec le recul, mais on change en bientôt dix ans, comme écrivain bien sûr, comme être humain aussi, et je n’ai jamais prétendu offrir au monde une façade lisse et parfaite. Un des trucs que j’ai pigé, c’est qu’on n’est ni lisse, ni parfait, jamais, que c’est épuisant d’essayer – que le seul objectif consiste à apprendre pour s’efforcer d’être meilleur demain qu’hier, mais on peut aussi avoir de la tendresse pour hier, car on ne savait pas ce qu’on sait aujourd’hui. Certaines conneries que j’ai pu dire avec le recul figurent toujours dans les archives, elles sont le reflet d’une époque, je ne vais pas réécrire l’histoire; je me suis efforcé de faire amende honorable le cas échéant (et souvent c’est en commentaires).

J’ai aussi pas mal recentré le blog vers les questions d’écriture, de productivité, de technique. À la fois parce que ce sont les sujets qui m’occupent vraiment beaucoup en ce moment, donc mécaniquement cela se reflète ici, mais aussi parce que j’en ai un peu saturé de descendre dans l’arène d’Internet et de me prêter à l’exercice du billet d’humeur. Il y en a et y en aura toujours (j’aurai toujours un côté rageux et j’assume, je l’aime, mon côté rageux), mais ces temps-ci, je voudrais porter une parole plus « positive », en création et dans l’optique d’ajouter de la valeur, plutôt qu’en contradiction et en révolte. Attention, la contradiction et la révolte ont éminemment leur place, et elles sont nécessaires dans le monde ; je dis juste que, pour ma part, j’en ai eu à un moment ras-le-bol de voir mes paroles « travesties par des gueux pour exciter des sots » (gloire à Rudyard Kipling pour cette parole des plus sages). Je me sens moins dans la confrontation et davantage dans la construction – mais, encore une fois, c’est mon rapport au monde à ce moment-là ; peut-être qu’à soixante-dix ans, je braquerai des lances à incendies sur ces sales jeunes qui viendront fumer de l’herbe sur ma pelouse.

Parfois, on se demande où un photographe a eu l’idée d’une photo.

Bon, alors déjà, ça suppose qu’un jour, j’aurai une pelouse.

Les limites actuelles et là où l’on va aller

On grandit, en neuf ans, on évolue comme auteur, et je suis très heureux, touché et reconnaissant de voir les livres trouver leur public, certaines initiatives s’installer dans la durée. Merci ! 

Forcément, cela implique quelques changements de fonctionnement. Notamment, il y a dans le site et le blog actuels des trucs qui commencent à coincer voire à être ridicules, dont j’ai conscience, et qu’il va falloir changer – ce sur quoi je n’ai pas toujours des idées très arrêtées, mais discutons, justement.

La revue de presse. C’est probablement le truc le plus absurde à l’heure actuelle. J’ai toujours tenu à relayer, au moins sur les réseaux sociaux, les articles intéressants sur mon boulot qui parviennent à ma connaissance, mais j’ai toujours pris soin de ne pas non plus submerger le monde avec ; un blog / réseau social, c’est comme une pizza, faut un subtil équilibre des saveurs. Clairement, la formule actuelle est devenue ridicule – j’ai toujours douze (vraiment douze) articles de retard dont certains remontent à six mois. Il faut que je sois plus réactif là-dessus. Action : Cela veut dire que ces informations doivent sortir du programme de publication du blog, ce qui m’amène à…

Périodicité et sujets du blog. L’approche ici est tellement poussiéreuse que j’ai une crise d’éternuements chaque fois que je m’en approche : la liste des thèmes est vieille comme mes robes, et ne reflète plus l’équilibre du contenu (sans parler qu’elle est un peu absconse). Surtout, l’idée de proposer quelque chose de nouveau chaque jour ouvrable a probablement atteint ses limites (voir la revue de presse ci-dessus). Cela me jette depuis quelque temps dans l’impératif de proposer quelque chose à tout prix et je peine à mêler les articles sur l’actualité des bouquins (car il faut bien les relayer un peu aussi, c’est mon boulot) de manière harmonieuse avec les articles plus didactiques sur l’écriture. Action : je vais probablement m’astreindre à un, deux articles de qualité dans la semaine (pas forcément sur l’écriture, mais souvent, bien sûr), et le reste à l’avenant en fonction de l’actualité du moment. Cela signifiera qu’il pourra peut-être y avoir un ou deux jours ouvrables dans la semaine sans rien… mais ce sera déporté sur les réseaux sociaux. C’est surtout là que j’ai besoin de ton retour, auguste lectorat : est-ce une haute trahison passible de pendaison ? Tu me dis. 

La newsletter. Là aussi, c’est pas terrible. Une liste pour les infos, une liste pour le blog, on peut être sur l’une et pas l’autre, mais pas l’inverse… Sur ce point, j’ai des idées assez abouties. En gros, faut simplifier tout ça dans les grandes largeurs. J’en reparlerai dès que j’aurai trois secondes pour mettre les idées à plat et les proposer dans un article à part.

Le site actuel et ses problèmes. Nous sommes à la v8 de ce site et j’aimerais qu’il tienne jusqu’à la fin de « Les Dieux sauvages », mais je crains que ça ne soit pas possible. La base technique sur laquelle je l’ai construite est un peu bancale et plus le temps passe, plus il fait vieillot par rapport aux standards actuels du web. Je n’aime pas ces énormes bannières qui bouffent tout l’espace, mais je crains qu’il faille y passer, surtout en une ère de navigation principalement mobile – c’est pour l’intérêt de la clarté, et c’est bien, la clarté. Il y a de petits bugs dans tous les coins qui montrent les limites de ce que j’ai voulu faire, les portails sur les univers sont repoussés depuis une éternité, bref – ça a besoin d’un vraie période de travaux de fond. Un site d’auteur en 2018 avec plusieurs livres, deux univers, une grosse bibliothèque d’articles sur l’écriture n’a rien à voir avec un site de nouvelliste en 2009, et je paie le prix de l’existant ; si je veux continuer à proposer une information qui soit pertinente, et utile à ceux et celles qui me font le plaisir de venir se balader ici, à un moment, va falloir fermer le bar et péter un ou deux murs. Action : C’est en cours de réflexion, j’ai une jolie carte heuristique qui s’étoffe peu à peu, mais pour l’instant, je n’ai pas le temps1. Mais ceci explique pourquoi certains petits bugs ne sont pas corrigés depuis longtemps – ça ne sert à rien de refaire le dessus du comptoir si on refait tout dans six mois de toute manière.

N’hésitez pas à donner votre avis

En général, écrire cette phrase est un moyen très sûr de voir deux commentaires se battre en duel et de passer pour un gros égocentrique qui est persuadé d’avoir intéressé du monde, mais peu importe, la démarche est sincère : à mesure que je réfléchis à comment amener cet endroit d’une manière qui intéresse tout le monde (vous et moi), autant que j’essaie un peu de savoir ce que je peux faire de mieux. J’ai toujours dit que le blog est aussi pour moi une manière de payer ma dette karmique et de partager, d’expérimenter sur ce que j’ai pu apprendre, mais si je paie cette dette en emprunts russes parce que le média qui la porte est mal fichu, c’est un brin idiot.

Donc, s’il y a des choses que vous voulez voir changer, mieux fichues, des protestations ou des envies sur la manière dont ça (ne) marche (pas), c’est totalement bienvenu. (Ne vous ennuyez juste pas avec les bugs ponctuels du site actuel, puisqu’il va certainement évoluer.)

Merci !

  1. J’avoue que je temporise un peu aussi jusqu’à la release de Gutenberg dans WordPress 4, ça risque de changer pas mal de choses. Si vous n’avez pas compris cette phrase, rassurez-vous, c’est pour ça qu’elle était en note de bas de page.
2018-01-21T23:41:18+01:00lundi 22 janvier 2018|Journal|13 Commentaires

Là où la critique s’arrête

La critique (littéraire ou autre) a toujours visé plusieurs finalités : la plus fondamentale, elle permet de partager simplement son enthousiasme (ou manque d’icelui), ce qui peut la faire déborder sur un potentiel outil de recommandation. Plus développée et érudite, elle peut servir d’outil d’analyse pointu (les chroniques de la Faquinade, par exemple, viennent aussitôt à l’esprit). Mais son histoire est également jalonnée de conflits de personnalités homériques, de diatribes acerbes voire amères, parfois alimentées par des intérêts ultérieurs (l’auteur qu’on éreinte travaille pour un éditeur adverse, par exemple, ce qui incite à le démolir).

Internet a libéré la parole, ce qui est très bien. Internet a également libéré la critique littéraire, ce qui est excellent aussi, et elle s’est, dans une large mesure, déplacée sur les blogs (surtout pour les niches de genre, comme la nôtre, l’imaginaire, ou d’autres tout aussi structurées en communautés passionnées, comme le métal). Par nature, les diverses facettes ci-dessus s’y retrouvent aussi.

La différence, la bénédiction de la libération de la parole, c’est que n’importe qui peut offrir sa voix au monde ; la malédiction, c’est que n’importe qui peut se poser comme autorité. Loin de moi de souhaiter le retour à une parole centralisée par les organes de communication traditionnels (presse, TV) – mais ceux-ci présentaient toutefois un avantage : celui d’une parole sanctionnée. Le locuteur présenté comme autorité avait une  chance raisonnable de l’être – il était difficile à s’arroger la parole autrement. Il existe de nombreux contre-exemples, bien sûr – et la farce tragicomique du gouvernement Trump avec ses « alternative facts » en offre un exemple tristement saillant. Néanmoins, sur Internet, pour reprendre l’adage, « personne ne sait que vous êtes un chien ».

Le rapport avec la critique littéraire ?

Il est motivé par une réflexion de fond, que, visiblement, je ne suis pas le seul à conduire. La semaine dernière, deux statuts / articles parus sur Facebook, par Estelle Faye et Megan Lindholm, mettent la question en avant :

Capture réalisée avec l’accord de l’autrice. Post d’origine

« C’était une excellente salade de patates, mais ç’aurait dû être une salade de fruits. Ne serait-ce pas un avis étrange sur un plat ? Mais je vois constamment des messages Facebook et Twitter, ainsi que des chroniques sur Goodreads et Amazon, qui déplorent ce qu’un livre ou un film ‘aurait dû être’ ou sur ce qu’ils ‘n’incluaient pas’. Dites-moi ce que c’était, pas ce que ça n’était pas ! Parlez de ce que fait l’œuvre : l’a-t-elle bien accompli ? Voilà ce que je veux savoir. »

J’aime les blogueurs et les critiques, je crois (et j’espère) qu’ils le savent, je relaie un maximum d’articles, parce qu’à la base, nous sommes tous sur Internet, et que j’ai connu autrefois l’utopie libertaire qu’était cet endroit ; que je blogue autant que mon voisin, et que ma parole ne vaut que ce qu’elle vaut, ni plus, ni moins. J’ai rencontré des tas de gens merveilleux parmi la grande famille des blogueurs de l’imaginaire, qui sont devenus pour certains des copains ; d’autres m’impressionnent par leur érudition ; certains encore par leur finesse d’analyse – ils me font parfois sortir en entretien des choses que je n’ai dites nulle part et dont, peut-être, je n’avais qu’à moitié conscience. Je pense donc (et j’espère) qu’ils comprendront que ce qui suit ne représente pas une charge contre eux, mais plutôt un état des lieux à mesure que la sphère se « professionnalise » et se pérennise (ce qui est, je le répète, une excellente chose). 

Les remerciements de Port d’Âmes.

Je crois qu’il est fondamental, pour un chroniqueur, de savoir humblement se placer sur le spectre du goût Vs. l’analyse, qui sont les deux grandes tendances de l’exercice. Spectre qui n’est pas, d’ailleurs, une échelle hiérarchique : l’un n’a pas davantage de valeur que l’autre. En revanche, il s’agit, probablement, d’un spectre de conscience de soi et, surtout, de sa compétence.

L’extrémité du goût, du jugement de valeur personnel, est la plus valide de tous. Chacun a des opinions, des goûts ; chacun a le droit de les exprimer comme il lui sied, et publiquement si ça lui chante. « J’aurais aimé voir x ou y dans cette œuvre » est un jugement éminemment valide, puisqu’il met en avant la personnalité du locuteur. « Je + aimer. » Ce qui me plaît, me sied, est absent de cette œuvre, et elle m’a déplu à cause de ça / m’a plu malgré ça ; j’ai aimé un peu / beaucoup / pas du tout à cause de ça. Chaque créateur sait (ou apprend à la dure) qu’il ne peut pas plaire à tout le monde ; plus tard, il s’en réjouit (du moins, c’est mon cas) car ne pas plaire à tout le monde signifie qu’on a eu un discours signifiant avec lequel il peut valoir la peine d’être en désaccord. On a pris des risques, on a pris position avec ses personnages, son histoire ; et n’est-ce pas là l’essence de toute création ? Dieu abhorre les tièdes.

Au milieu, on trouve l’analyse descriptive. Situer une œuvre dans un courant, juger de ses apports à celui-ci, de son degré d’accessibilité, par exemple ; ce qui permet de cerner le public à qui l’ensemble peut s’adresser, en fonction, mettons, de sa connaissance d’un genre et de ses codes, voire de la qualité d’exécution. (C’est souvent ce qui définit un classique – innovant et accessible, voire universel, à la fois ; et bien exécuté.) À mon humble avis, c’est là que la critique fait le travail le plus utile : elle guide le lecteur putatif vers les œuvres qui peuvent lui correspondre, tout en lui proposant des découvertes, en l’ouvrant à d’autres courants, contribuant à la grande discussion de la littérature.

L’autre extrémité, celle de l’analyse critique, est autrement plus périlleuse. Parce que pouvoir analyser un projet intelligemment signifie avant toute chose de comprendre le projet dont il est question afin de le juger sur ses mérites intrinsèques et sur l’adéquation entre l’intention et l’exécution (sinon, on retombe dans le travers pointé par Megan Lindholm : regrette-t-on qu’un roman classique manque de zombies, en dehors de celui-ci ?) Là-dessus, auguste lectorat, je te ramène à ces deux articles ici publiés. Cela implique donc trois choses : a) une hauteur de vision, b) une culture dépassant l’œuvre seule, c) une certaine science opérante de la création.

Or, se prononcer sur ce que « devrait être une œuvre » (et qu’elle n’est donc pas) désigne en général deux métiers, et ce n’est pas celui de critique littéraire. Ce sont celui d’auteur (qui décide) et d’éditeur (qui propulse). Quand je lis d’une œuvre qu’ « il aurait fallu faire x ou y« , d’autant plus quand on n’en a pas identifié les enjeux, le projet dont il est question, je vais emprunter les mots d’Estelle hors contexte : « ça me gave ». Ces phrases lancées ne posent en rien leur auteur comme une autorité ; ou alors, il faut s’attendre à ce qu’on soit jugé sur les mêmes modalités, c’est-à-dire celles d’un critique professionnel, d’un éditeur, d’un auteur – et, dans ce cas, il convient de pouvoir argumenter de sa compétence. Sinon, il ne s’agit que de gesticulations destinées à se donner de l’importance ; et qui peuvent même être carrément nuisibles, car ce manque d’humilité, cette posture d’autorité, peut influencer à son tour, et sans fondement, un lectorat de bonne foi en quête d’opinions avisées. (Et puis ça peut miner le moral d’un auteur, aussi, qui se dit bien qu’il devrait être au-dessus de tout ça – mais devinez quoi, secret professionnel : après six mois, un ou dix ans passés à plancher sur une œuvre, la voir défoncée par le premier pisse-froid venu qui se prétend le fils spirituel de D’Alembert, eh bah, ça le fait quand même un tout petit peu chier. Même s’il ne l’avouera jamais.)

Auguste lectorat, à titre de démonstration par l’exemple, je vais te raconter une petite histoire qui m’accompagnera à jamais (on pourra dire que c’est ce genre d’anecdote qui forge le caractère d’un auteur). Quand j’étais beaucoup plus jeune (j’avais encore des cheveux, c’est dire) et que je venais de sortir mon premier roman, La Volonté du Dragon, quelqu’un est venu me voir à ma table de dédicaces et m’a dit : « Je l’ai lu. Mouais. Je me suis dit, j’aurais pu l’écrire. »

J’étais jeune, plus tendre qu’aujourd’hui, et je suis resté – vraiment – comme un con. J’ai dû vaguement faire « ah ».

Ce que j’aurais dû répondre, et cela se rattache au sujet qui nous intéresse, c’est : « Très bien. Vas-y, montre-moi, je te regarde. » ou bien : « D’accord, et toi, tu écris quoi ? » La Volonté du Dragon peut avoir des défauts, ne pas convenir à des lecteurs (certains l’ont aimé pour l’absence de manichéisme, d’autres non pour exactement la même raison – ce qui ramène à l’aspect jugement de la chronique) ; mais il a quand même terminé finaliste de trois prix (je ne veux pas dire par là que c’est forcément un grand livre – ce n’est pas à moi d’en juger – mais simplement que quelques personnes extérieures, en réelle position d’autorité, là, ont jugé qu’il pouvait être au moins un tantinet recommandable).

Quand un chroniqueur dit « j’ai détesté », on le regrette toujours, mais ce sont les risques du métier. Quand Gromovar – dont j’estime beaucoup le travail par ailleurs – explique pourquoi il n’a pas aimé La Volonté du Dragon, je l’en remercie, parce que son article est circonstancié, argumenté, en lien clair avec ses présupposés : en un mot, son article est intelligent, et recevoir une chronique négative comme celle-là, c’est un honneur. Mais quand des chroniques se transforment en prétendus cours d’écriture sur ce qu’une œuvre « doit » ou « ne doit pas » être, en pamphlets paternalistes (car ce sont souvent des hommes qui sont coupables de ce travers, curieusement), il faut s’attendre à se voir jugé en retour sur le même plan : « Qu’as-tu fait, toi, pour asseoir cette position ? As-tu sué comme nous, au long cours, avec ce curieux mélange de foi et d’angoisse au ventre, pour proposer ce que tu avais de meilleur au monde ? Ou bien es-tu juste venu t’acheter un peu d’ego à moindres frais ? »

SI la réponse est non, pour ma part, face à de tels propos et en l’absence de réalisations permettant d’asseoir ce point de vue, ma réponse penchera dorénavant toujours, ouvertement, vers l’expectative. Vas-y, fais. Montre-moi. Je te regarde. Et peut-être y parviendras-tu ; peut-être as-tu bel et bien des leçons à donner ! Mais pour l’instant – et c’est bien toute la question – tu n’as rien fait qui te permette de parler sur ce ton-là. Donne ton avis personnel : bien sûr ! Décris, situe si tu le souhaites. Mais dire ce qu’il « faut » faire, te poser comme une autorité… Non. S’il te plaît, remets – simplement – ta propre importance à sa place.

2020-02-20T00:25:38+01:00mercredi 22 mars 2017|Le monde du livre|17 Commentaires

Sous la construction

Howdy ! Un petit mot de maintenance pour expliquer un peu ce qui se trame autour du site. Je faisais un bilan en fin d’année, mais comme j’occupe dorénavant la fin d’année à me déconnecter (par exemple pour aller en Islande), ça laisse un peu dans les choux ce genre d’information.

J’ai avec le site le merveilleux travers de l’obsession productive : dans ma quête pour que tout fonctionne au mieux et me fasse gagner du temps, je passe en réalité un temps déraisonnable à tout verrouiller au micropixel. Comme je finis insatisfait, je balaie tout et repars de zéro une fois tous les deux ans. J’ai ainsi laissé entendre un changement de version majeur à venir.

Eh bien, pas cette fois.

Une étude plus réfléchie des nécessités montre que je peux accomplir presque l’intégralité avec la version actuelle (qui était quand même bien plus réfléchie que les précédentes). Ça nécessite de fignoler et de tester un certain nombre de choses, mais ça sera plus rapide, au final, que de tout péter.

Le problème principal est représenté par la page d’accueil du site, qui était un test à développer et qui, au final, ne l’a jamais été. Elle n’est pas praticable, pas claire, et pas facile à mettre à jour. Tout pour plaire. Or, avec la sortie de Port d’Âmes en poche et l’arrivée très prochaine de La Messagère du Ciel, j’ai besoin de pouvoir communiquer clairement.

J’ai donc en coulisses un nouveau design, dont le numéro de version est « exploite déjà ce que tu as au lieu d’ajouter des nouveaux trucs » (troisième règle de Brandon Sanderson). Quelques petits effets sont déjà visibles (et produisent quelques bizarreries ici et là, en cours de réparation).

Le blog

La page (toute pétée depuis un moment) propose à nouveau le texte complet des derniers articles, avec un petit changement : les dernières actualités importantes (jamais plus de trois) sont mises en avant en tête de page.

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L’accueil

Toujours en cours, donc, et n’hésite pas, auguste lectorat, à dire ce que tu en penses.

Le carousel d’accueil avec les livres (qui ne fonctionne déjà pas sur tous les navigateurs) passe à la trappe pour une version plus sobre mais plus informative : actus importantes du moment (les mêmes que celles mises en avant sur le blog), dernières nouvelles, événements à venir. Chaque couverture est interactive : passer la souris dessus la fait se retourner, donnant des informations utiles et un lien direct vers la page du livre.

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Un des principes fondamentaux du webdesign est de faire appel autant que possible à l’image et à éviter le texte. Ce qui, comme on peut s’en douter, m’est extrêmement difficile, vu que je communique avant tout par ce biais. (Il faudra que je prenne un vrai webdesigner un jour.) Mais j’ai fait un gros effort, maîtresse. L’espace dédié au blog sur la page d’accueil supprime tout texte (qui n’apparaît, là aussi, qu’en passant sur la dalle). (Oui, c’est pas fini à droite)

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Meilleure intégration avec les réseaux sociaux aussi, avec enfin les widgets officiels consacrés (qui sont un peu moches, mais faire tourner autre chose nécessite de sauter dans des tas de cerceaux auprès des services concernés et on n’a aucune assurance que ça ne va pas casser dans six mois, donc j’abandonne) :

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Wishlist ?

Voilà donc ce qui se prépare (et que j’espérais déployer aujourd’hui, mais j’ai plus urgent sur le feu). Si l’urgence m’est tombée dessus, c’est qu’un certain nombre d’informations sur La Messagère du Ciel vont arriver très, très vite. (je dis ça pour vous remercier d’avoir lu jusque là !)

Un projet de longue date (et sur lequel il va convenir d’activer aussi) toujours en cours, ce sont les portails sur les univers. Si ça tarde tellement, très honnêtement, c’est que je n’ai toujours pas trouvé une forme qui me semble pertinente, autre que me faire plaisir à l’ego, ce que je me refuse à faire. J’ai même pensé à proposer un wiki éditable par la communauté hébergé ici.

Je vais probablement finir par ouvrir un sondage.

2017-03-08T09:50:51+01:00mercredi 8 mars 2017|Dernières nouvelles|8 Commentaires

Usé par les réseaux

je-trolle-chez-toiLa capture d’écran de droite n’est qu’un exemple parmi beaucoup trop d’autres que je reçois en ce moment. (J’aurais pu laisser le nom en clair, vu que mon profil Facebook est public, mais je ne suis pas du genre à lancer des chasses aux sorcières. On appréciera quand même le mec qui vient troller chez toi sans te connaître, puis, quand tu le rappelles à l’ordre – parce que tu es quand même chez toi -, te bloque en se drapant dans sa dignité blessée.)

Auguste lectorat, tu auras peut-être remarqué un léger changement de ton en ces lieux depuis un ou deux mois. Peut-être un peu plus distant, formel. Ce n’est pas un hasard : je fatigue. L’ambiance sur les réseaux sociaux ces temps-ci me semble fréquemment, disons, regrettable ; la tendance au commérage de l’être humain s’y trouve tristement magnifiée, certains derrière des écrans se sentent pousser des ailes d’audace qu’ils n’auraient jamais face à face. Heureusement, il y a aussi des moments de grâce, parce que, auguste lectorat, tu es beau ; et des tas de jolies choses, de gentillesses pour lesquelles je te remercie profondément, vraiment – espérant être à la hauteur.

Qui ne veut pas être brûlé n’a qu’à pas jouer avec le feu ; j’en ai bien conscience, et si certains articles suscitent l’ire, c’est aussi qu’ils sont sujet à de hautes controverses. Normal. Néanmoins, depuis un an, la proportion de commentaires haineux et insultants que je me retrouve à modérer sur les réseaux sociaux dépasse la mesure de ce que je suis prêt à tolérer dans l’exercice naturel de mes fonctions (c’est-à-dire, en n’étant pas payé pour ça). Le blog ne pose aucun problème : maître de mes lieux, je supprime à tour de bras sans état d’âme.

Je pourrais me consoler en me disant que cela reflète d’autant l’accroissement d’un potentiel auditoire, mais je ne me flatte pas d’une telle importance – les statistiques de lecture affirment le contraire, puisque notre époque est faite de buzz, de communications virales, de réactions instinctives à chaud sur le titre d’un article, il ne s’agit pas d’auditoire mais de passages épisodiques qui parasitent sans rien apporter à personne ; d’ailleurs, certains commentaires extérieurs à la communauté habituelle prouvent de plus en plus fréquemment que leurs auteurs n’ont pas lu ce qu’ils commentent. Je constate également que les actualités sur les parutions suscitent peu d’intérêt et de partages, et que les articles fouillés, comme le diptyque (1, 2) sur la gestion des mails de la semaine dernière, font fréquemment des bides. Que cela n’intéresse personne n’est pas grave en soi – ce qui l’est, c’est le temps que je passe à les écrire en me trompant visiblement d’auditoire. Je m’interroge aussi sur ma communication relative à mon actualité – ça ne soulève guère l’enthousiasme. Veux-tu bien m’aider, auguste lectorat, et me dire ce que tu aimerais voir ? Comment rendre ces informations plus intéressantes ?

J’ai toujours dit que j’arrêterais ce blog s’il ne m’amusait plus, et, sous sa forme actuelle, je commence à me lasser de ne pouvoir aborder un sujet un tant soit peu sensible sans devoir faire ensuite de la modération chirurgicale, en particulier sur Facebook. (Les commentaires étant jumelés entre le site et Facebook, où se déroule le gros des conversations de nos jours, mon profil est obligatoirement public pour respecter, paradoxalement, la vie privée de tous – il est manifeste que les posts sont publics, et donc qu’on doit faire attention à sa parole ; hélas, ça attire tout un éventail d’abrutis, comme le spécimen pointé plus haut.)

Il est donc possible que des choses évoluent par ici. Je tiens à ce mode d’interaction avec tout le monde, je tiens à l’habitude, tenue depuis quatre ans presque sans interruption, de proposer du nouveau chaque jour ouvrable ou presque. Je refuse de laisser une poignée de mal-comprenants me pourrir la vie, mais les choses atteignent un stade où il faut trouver de nouveaux modes de fonctionnement pour ne pas perdre joie, bonheur et lolcats. Pour l’instant, donc, le ton devient un peu plus distancié et se tient sciemment à l’écart de tout terrain miné, le temps que j’aie réfléchi à la question. Qu’est-ce que j’offre ici ? Pourquoi ? Pour quel auditoire ? Le temps est probablement venu de structurer un peu le côté auberge espagnole des débuts (qui remontent à MySpace, olol).

Il est probable que je passe mon profil personnel Facebook en « page officielle » sous peu. J’y ai toujours rechigné, parce que j’aime la proximité que procure un profil personnel, et l’aspect « page officielle » comme « site officiel » pourrait laisser entendre que certains voudraient en ouvrir des non-officiels, ce qui, quand même, nous ferait tous bien marrer. Mais Facebook a retiré les outils qui permettaient d’ouvrir l’audience à tous tout en fermant les commentaires aux extérieurs. Je crains qu’il ne me faille faire comme beaucoup de mes camarades l’ont déjà fait (et je les comprends), à savoir une page publique et un profil personnel réduit, pour clarifier les intentions. Cela n’empêchera pas la page publique de conserver le même ton qu’ici, et de vivre autant que mon profil actuel.

En tout cas, si cette crainte devait se soulever : non, je ne cesserai pas de proposer du contenu relatif à l’écriture. Ce sera peut-être appelé à muter, toutefois. Il y a, avec deux camarades pour qui j’ai beaucoup d’estime et d’amitié, un super projet dans les cartons à ce sujet. Sortie prévue en septembre – mais nous en dirons davantage quand nous aurons accumulé assez de matériel. Surprise !

2016-05-31T18:36:27+02:00mercredi 27 avril 2016|Journal|130 Commentaires

Des nimages sur Facebook

lolcat-alignHo yeah. J’ai enfin contourné un bug qui me gonflait depuis un moment : quand j’envoyais des articles vers Facebook, aucune image ne sortait, or il est scientifiquement prouvé qu’un article présentant une image est deux fois dix puissance quinze fois de pour cent plus attirant, et qui ne voudrait pas être deux fois dix puissance quinze fois de pour cent plus attirant, hein, sérieusement.

Avec une extension toute nouvelle (Thumbnails par l’excellent Satollo) et un peu de magie CSS (display: none), je fais croire à Facebook que j’ai des images d’en-tête pour chaque article, qu’il montre, mais elles n’apparaissent pas sur le site même, ce qui ne casse pas ma mise en page.

À ce stade, je me rends compte que j’ai perdu tout le monde. Allô ? Allô ? Revenez, regardez, j’ai posté des petits chats ! =>

2016-01-20T15:39:03+01:00lundi 25 janvier 2016|Journal|11 Commentaires

L’auteur, cette personne censément modèle

desproges-parler-a-un-conOn sait que Desproges disait « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde »; à l’heure des réseaux sociaux, où l’on s’adresse potentiellement à tout le monde, il vient qu’on ne peut plus rire de rien avec personne. Ni rien dire.

Heureusement que Bukowski n’avait pas Facebook ; je me demande combien de commentaires outrés il aurait reçus sur la tenue de la bonne morale.

L’article sur le piratage de lundi dernier – que j’ai trouvé pourtant modéré, je me suis connu plus vindicatif, tu t’en rappelleras, auguste lectorat – et celui sur l’abstentionnisme de l’année dernière ont généré tous les deux plus ou moins le même phénomène : massivement partagés (ça a donc parlé à du monde, c’est toujours rassurant) mais générant également un flux de nouveaux commentaires , positifs et constructifs pour beaucoup, même s’ils étaient en ferme désaccord avec le propos : merci et bravo pour l’intelligence.

Et puis aussi une charretée de bêtises, parfois longues, parfois clairement insultantes, que je t’ai épargnées : j’ai la grande facilité du bouton Supprimer.

Je m’interroge de plus en plus sur le rôle lisse qu’un auteur, ou artiste, est censé adopter. Qu’attend-on exactement ? La mésaventure de Maxime Chattam me vient en tête : en résumé, celui-ci n’a jamais trop aimé le cirque, mais il y va un soir, passe un excellent moment et poste sur Facebook à ce sujet. Que ne vient-il pas de faire : tonnerre de commentaires scandalisés sur la variation « puisque vous soutenez l’esclavage animal, monsieur Chattam, je ne lirai plus jamais vos livres ». Il a fallu qu’il se fende d’une explication disant en substance « ça va, merci, je sais qu’un tigre ça vit en liberté et d’ailleurs la guerre c’est mal, on peut aussi ne pas être d’accord sur tout, vous voulez bien arrêter de partir en vrille s’il vous plaît ? »

WTF ? Faut-il, pour lire et apprécier un livre d’un auteur, qu’il se conforme aussi pleinement aux idées du lecteur ? Histoire d’être sûr de ne jamais être « choqué », « outré », « scandalisé », voire de ne pas « avoir envie de vomir », tous ces termes si viscéraux, capitalisant tout l’afflux émotionnel d’une population – vous, moi, nous1 – qui réagit avant tout par l’immédiat, l’instinctif, d’un like, d’un pouce vert, et qui symbolise toute la révolte confortable de hurler à la face du monde : « ceci est mal, je le proclame, donc j’existe ! » Quels fantasmes vient-on là projeter ?

Un auteur, c’est un être humain, et, comme tout être humain, il est différent de soi. Je suis d’accord – et le premier à dire – qu’un métier public implique une certaine vigilance dans l’emploi de la parole dont on dispose, afin d’en faire un usage, sinon constructif, au moins pas destructeur. Qu’on se doit à celui ou celle qui vient vous voir et vous parler, a fortiori pour les métiers de scène – on n’a pas à savoir que votre chien est mort la veille quand vous jouez le soir dans une pièce comique. Quelqu’un qui bénéficie d’un peu plus d’audience que le voisin doit faire proportionnellement plus attention à ce qu’il raconte (à tout le moins, ne pas propager d’erreurs tant que possible). Mais il est impossible d’espérer une parfaite adéquation entre le sentiment inspiré par une oeuvre et la personne qui l’a créée, pour la bonne raison qu’une part du plaisir inspiré par une oeuvre est une projection de soi ; espérer qu’une personne s’y conforme revient ainsi à espérer qu’elle corresponde à cette projection, ce qui est rigoureusement impossible.

La sécurité, dans ce cas, consisterait à surtout la fermer et ne jamais donner son avis sur rien. Existant seulement par son oeuvre, le créateur ne prend plus aucun risque : s’il ne dit rien, il ne froissera personne. Cela peut fonctionner. Pour ma part, je prends le risque, mais ça me fait réfléchir, à la longue, sur l’attitude de l’humanité. (En tant qu’auteur, tout me fait réfléchir sur l’attitude de l’humanité, c’est ça qui est cool. Quand je prends le métro avec la B.O. de Broadchurch dans les oreilles, j’ai l’impression d’être dans un drame existentialiste. Je me raconte ainsi que je réfléchis là aussi sur l’attitude de l’humanité alors qu’en fait, je vais chercher un burger à emporter. C’est mon excuse à tout faire. « Tu viens au match ? » « Ah ouais, super, ça me permettra de réfléchir à l’attitude de l’humanité. »)

Bien sûr qu’il existe des idées délétères, sinon je ne les interdirais pas dans la charte de commentaires, mais flûtasse, il n’y a pas, genre, un léger intervalle entre aller au cirque et le négationnisme, par exemple ? C’est quoi, la suite : se garder de poster des photos de steaks sur Instagram pour éviter la colère des végétariens ? Chattam le dit en conclusion de son intervention ça s’appelle de l’intégrisme. Je suis d’accord que l’action sur les réseaux sociaux peut contribuer à changer les mentalités, donc le monde ; sinon je ne déborderais pas sur des sujets chers à mon cœur en ces lieux. Mais est-il bien nécessaire de faire parler les tripes à tout bout de champ ? (Ce doit être bigrement fatigant.) Où sont les moyens termes ? Tout n’est-il qu’étendard ? Ne faut-il pas choisir ses combats ? Fromage ou dessert ?

Voilà qui me rappelle deux choses.

D’abord cette citation d’une grande intelligence d’Orson Scott Card, justement (je cite de mémoire) : « Tout le monde a une religion. Pour la découvrir, discutez avec quelqu’un jusqu’à trouver le sujet sur lequel il s’énerve : voilà sa religion. » Corollaire : je trouve toujours utile (quand j’y arrive) de me demander pourquoi je m’énerve – taperait-on sur ma religion ?

Ensuite, je me remémore constamment les paroles de ce mien professeur d’écologie halieutique : « les opinions publiques ne comprennent pas le compliqué ». Violent, mais ô combien réaliste, et pas que dans le domaine de l’écologie. L’espèce humaine veut des simplifications, du prêt à digérer, savoir ce qu’il faut penser pour ne pas avoir l’air stupide auprès de ses congénères – ce que les réseaux sociaux magnifient à l’extrême. Corollaire : face à une situation, je trouve toujours utile (quand j’y arrive) de me demander s’il n’y a pas une couche de compliqué supplémentaire qui me manque (laquelle arrive souvent ici même via les commentaires – que les intéressé-e-s soient de nouveau remercié-e-s, parce qu’en plus tout le monde en bénéficie).

Alors je sais, je suis utopiste, j’attends – j’espère – d’une population2 des réactions intelligentes. Je suis un ouf gueudin. Mais peut-être que là aussi, on peut contribuer à changer les mentalités en commençant par se changer soi-même. Avant de réagir et de s’emporter, peut-on prendre un instant pour, déjà, ne pas se sentir personnellement visé ?

Je dévie. Quand quelqu’un vous fait part de ses réflexions personnelles, on court le risque d’un désaccord. Pourquoi en serait-il autrement sur les réseaux, avec un musicien, un auteur ? Mais surtout, quand quelqu’un – auteur, musicien, ma grand-mère3 – publie quelque chose, pourquoi se sent-on la nécessité de lui expliquer combien il a tort ? Quand on publie quelque chose, nul n’est forcé de lire. Réagir, en revanche, est une démarche entièrement volontaire. Faut-il donc que chacun s’exprime mais que tout le monde soit d’accord ? En plus, l’auteur et l’oeuvre sont souvent bien différents : j’ai longtemps haï le blog d’Orson Scott Card (qui défendait des opinions néoconservatrices qui me révoltaient – aujourd’hui, je n’en sais rien, je n’y vais plus depuis pfouuh au moins tout ça) mais c’est un auteur majeur de la science-fiction et je recommande constamment ses romans sans hésiter une seule seconde.

Prenons un instant pour méditer à nouveau la Sainte Parole du Grand XKCD.

Après les réactions sur l’article sur le piratage et quand j’ai vu à nouveau le torrent de stupidité auquel je pouvais être confronté (tu ne l’as pas vu, auguste lectorat), pour la première fois en des années, je me suis demandé : putain, est-ce qu’endiguer ça, ça m’amuse ? Est-ce que j’ai envie d’être lisse, constructif, quand mon réflexe premier est de hausser le ton et de traiter une certaine frange de pauvres cons ? Et si j’ai cette réaction, est-ce qu’il ne serait pas temps d’arrêter, avant de partir en vrille à mon tour (et je serais absolument en tort) ? Mais surtout, comment font les blogueurs à dix fois plus de visites que moi ? Ils y arrivent, j’ai probablement donc une leçon à prendre ici. Nommément, gérer ça d’une façon qui ne m’évoque pas aussitôt la célèbre prière : « Dieu, donne-moi le pouvoir de gifler les gens à travers le protocole TCP/IP ».

Je n’ai pas envie d’insulter l’intelligence de qui que ce soit en lui faisant croire que je suis lisse et parfait, parce que je ne le suis pas et que je ne vous ferai pas croire le contraire ; surtout parce que je crois par défaut à l’intelligence de mon interlocuteur (et c’est pourquoi l’espèce humaine me déçoit quotidiennement). Holly Lisle a eu une démarche intéressante en publiant les caractéristiques de « son lecteur » ; elle ne cherche pas à plaire à tout le monde, et résumé à qui elle s’adresse. J’aurais plutôt tendance à dire à qui je ne m’adresse pas :

Si tu n’as pas d’humour, si tu n’as pas de recul sur les mots, si tu lis en diagonale puis es persuadé que tu as raison, si tu penses qu’une seule explication résout toujours tout, si tu préfères la certitude au doute, si tu n’aimes pas être gentiment chahuté, si tu ne comprends pas l’ironie et le second degré, il y a de fortes chances que ce blog te hérisse et que tes commentaires ne passent jamais le filtre de la modération, alors épargne-toi du mal. En revanche, si tu es prêt à disconvenir de façon constructive, mieux : que tu as les preuves que je raconte nawak et que tu me les apportes, fichtre ! Dans mes bras, je t’offre une bière (ou un diabolo grenadine), accepte de rester ici, s’il te plaît, tu m’honores (c’est ainsi que s’est formée ici cette belle communauté au fil des ans).

Je peux être rêche, rugueux, acerbe, parce que je déteste les harmonies molles ; parce que je pense que les progrès naissent dans les frontières et les questionnements ; et, donc, parce que je m’efforce de ne pas insulter ton intelligence. Je ne suis pas ta mère ni ton curé. Je ne cherche pas à te plaire (sinon je me tairais scrupuleusement). J’essaie de construire / lancer une discussion. Si tu crois que les deux sont équivalents, fuis. 

  1. Je mets « moi » parce qu’après, certains mal-comprenants vont encore imaginer que je me place au-dessus de la mêlée – tu vois à quoi j’en suis réduit ?
  2. Dont moi , oui oui, cher visiteur mal-comprenant.
  3. Cher mal-comprenant, elle n’est ni auteur ni musicienne, hein, tu as saisi, c’est pour l’exemple ?
2016-01-27T10:23:45+01:00jeudi 21 janvier 2016|Humeurs aqueuses|49 Commentaires

Annonce de service : de l’extension du domaine des liens directs

Auguste lectorat, tu as exprimé ta voix ! Devant la popularité des liens directs vers la revue de presse (autrefois, les chroniques étaient relayées via un article de blog, qui vous renvoyait ensuite vers la page en question, ajoutant un intermédiaire inutile et fastidieux ; aujourd’hui, je peux relayer directement la page sur mes réseaux sociaux tout en proposant un article de blog), je me suis rendu compte qu’il fallait évidemment généraliser le procédé à tous les contenus relayés par le blog si l’article, en soi, n’ajoute rien.

Roulement de trompettes, sonnerie de tambour : c’est donc maintenant le cas également pour les entretiens / captations d’interventions et les photos – de manière générale, tout contenu hébergé ailleurs qu’ici. Plus de clics fastidieux qui vous emmènent d’un réseau social au blog, puis du blog à la page demandée (ce qui, je m’en rends bien compte, gave tout le monde, et que donc personne ne fait). Je suis donc totalement 2015 norme ISO 92000truc. Ces articles restent relayés dans la newsletter et le flux RSS, en revanche.

Merci de votre attention, alors pour terminer cet article pas forcément passionnant et que vous ne soyez pas venu-e pour rien, voici potentiellement la meilleure vidéo de chat du monde.

https://twitter.com/MarieMJS/status/563127389736423426

2015-02-09T18:26:02+01:00lundi 9 février 2015|Journal|2 Commentaires

Léger changement quant à la revue de presse

jesus_for_lease

Tout à fait, cette image n’a aucun rapport.

Toujours en mouvement est l’avenir, et toujours en mouvement est un site web : les chroniques des livres tombent toujours régulièrement (merci encore à vous, chroniqueurs, critiques, blogueurs, pour votre suivi fidèle et votre enthousiasme !) et je tiens à les relayer ; le problème (que je vois sur les statistiques de la newsletter, notamment), c’est que ça peut vite virer à l’ego-spam (« regarde comme je suis trop fort, deux fois par semaine : maintenant achète mes livres, gros naze »), ce qui est un tout petit peu aux antipodes de l’atmosphère souhaitée et de mes intentions.

Changement donc de régime (si j’ai correctement injecté la faille XSS dans la clé primaire de la jonction SQL du noyau Windows Media) :

  • La revue de presse disparaît de la newsletter (car je suppose que ce n’est pas prioritairement pour ça que les gens suivent le blog) ;
  • Relai direct des articles sur les réseaux sociaux (au lieu de renvoyer vers l’entrefilet du blog, qui renvoie ensuite vers la chronique) ;
  • Rien ne change dans le flux RSS (à la fois parce que c’est plus compliqué à faire, mais aussi parce qu’un flux RSS se survole plus facilement).

Mieux, moins bien ? Tu t’en balances, auguste lectorat ? Dis-moi tout en commentaires (et le premier qui poste « tout » sera fusillé d’un regard noir doublé d’un discret pouffement).

Ah, et sinon, le moment est peut-être bien choisi pour dire que j’envisage tout doucement une version 6 de cette plate-forme, notamment avec un meilleur support des mobiles et (tadam !) une boutique centralisée pour commander les livres chez ceux qui les vendent, notamment en numérique (car… du numérique va commencer à arriver en 2015) – et peut-être bien d’autres trucs (j’ai quelques idées qui me semblent intéressantes car utiles et un peu différentes de ce qu’on voit d’habitude). Dans l’ensemble, toutefois, cette version 5 ayant, me semble-t-il, fait ses preuves, la refonte sera moins drastique que pour les versions précédentes et l’organisation restera globalement la même. (Pour mesurer le chemin parcouru, j’ai gardé des captures d’écran des vieilles versions du site, notamment de la première de 2007, et OMG que c’était moche à l’époque.)

2015-01-21T10:55:02+01:00jeudi 22 janvier 2015|Dernières nouvelles|7 Commentaires

Out avant de burn (une forme de bilan)

Lol-cats-successAuguste lectorat,

Je fais un truc fou que je n’ai pas réellement fait depuis si longtemps que je n’ose pas y penser : je pars en vacances. Pour de vrai. Je coupe tout. Ne cherche pas : je n’y suis pas.

En principe, à l’époque des fêtes, je me livre à tout un tas de bilans plus ou moins intéressants, c’est l’occasion de jouer avec les statistiques du site, de repêcher des articles au passage. Je me creuse la tête pour trouver quelque chose à dire pour Noël (étant plutôt solstice d’hiver que Noël, si tu vois ce que je veux dire). Je tiens mon bar en sachant que la plupart des clients ne sont pas là, mais la maison reste ouverte.

Cela fait deux ans que je tiens mon engagement de bloguer tous les jours ouvrables (ne serait-ce qu’un renvoi vers une chronique), un défi de discipline personnelle qui m’a beaucoup plu et apporté (et bientôt huit ans que ce blog existe sous ses différentes incarnations, fichtre). Même lors de mes voyages ou volontariats, j’ai toujours réussi à fournir.

Mais le fait est que je fatigue, et surtout, que je crois aujourd’hui que ce défi a fait son temps.

Cette année, s’il faut faire un bilan, a été une drôle de combinaison. Parfaite sur le plan personnel (à part quelques soucis d’épaule en voie de rétablissement près), réjouissante sur le plan professionnel (avec notamment la sortie de Bardes et Sirènes et de La Route de la Conquête, dont les chroniques ne cessent de m’enchanter – merci à tou-te-s !), mais carrément ardue sur le plan de la profession dans son ensemble, ce qui s’est senti dans le « milieu » en cette fin d’année, je crois. La validation de ReLIRE nous a à tous laissés un goût amer, les soucis économiques du métier dans lesquels nous baignons et, plus récemment, la controverse autour de Rêver 2074 qui m’a, personnellement, laissé pantois, surtout dans sa violence et son absurdité. Je pourrais te faire la litanie des insultes que tu n’as pas forcément vu passer, mais le but de cet article n’est pas de me faire plaindre, parce que, globalement, ça va, il ne faut pas s’inquiéter.

Je ne rechigne jamais à descendre dans l’arène (notamment pour défendre le droit d’auteur et parler de féminisme, deux sujets qui me tiennent à coeur et qui sont souvent mal compris), mais je ne suis pas entièrement sûr, cette année, d’être toujours descendu dans l’arène de la meilleure manière qui soit. Quand bien même déclarer que quelqu’un est un abruti finit par tenir davantage de la démonstration scientifique que du jugement de valeur (notamment quand, en guise d’argument, votre interlocuteur aborde le sujet de votre sexualité et du genre de légumes que vous pourriez mettre à des endroits qui n’ont qu’un rapport lointain avec l’agronomie, hormis peut-être pour la fertilisation), qu’identifier des gros cons s’avère parfois sans appel, c’est aussi la déclaration finale de l’inaptitude de l’interlocuteur à comprendre et, dans ce cas, il vaut mieux gracieusement s’incliner et prendre congé, reconnaissant, peut-être, les limites de sa propre aptitude dialectique. Jean-Daniel Brèque disait un jour sur Facebook : « dorénavant, je considérerai que j’ai le dernier mot quand je serai l’avant-dernier à parler » – ce qui est frappé au coin du bon sens.

Surtout, au-delà de toute controverse, cela peut aussi contribuer à rappeler l’effet déformant des réseaux sociaux, et qu’un régime quotidien, voire à plusieurs fois par jour de cette culture, entraîne dans une spirale où l’on devient soi-même prompt à la réaction, prompt au bon mot, prompt à l’instinct. Si je regarde l’année qui vient de s’écouler, il y a probablement quelques moments que j’aurais préféré réfléchir davantage ; pas sur le fond, mais dans la forme, dans un détail d’approche, quelques détails d’échanges et de conversations, parce que je suis au four et au moulin, que j’ai trop d’engagements, dont certains auquel il va falloir que je mette un terme. Nul n’est impeccable, mais cela n’empêche que j’ai toujours exercé une certaine distance qui me semble de bon aloi sur les événements, et que la fatigue semble m’avoir incité à me rapprocher un peu trop. Hey, cela fait seulement un an que j’ai séjourné dans un temple bouddhiste, il me faut du temps pour assimiler tout ça.

J’ai toujours dit que je tenais cet endroit par plaisir et amusement et que, le jour où ça ne m’amuserait plus, j’arrêterais. Alors pas de crainte, je ne ferme pas – je voudrais remercier tous ceux qui m’ont dit, en ligne ou de visu, qu’ils suivaient et appréciaient beaucoup cet endroit ; cela me motive beaucoup de savoir qu’il peut être utile et remplit son rôle ; il ne va nulle part – mais je change les horaires d’ouverture. Le fait de chercher tous les jours un article, un contenu à partager, est un bon exercice d’agilité mentale, mais je sens qu’il a fait son temps, parce que mon temps, justement, tend de plus en plus à s’organiser autour des réseaux, de leur maintien, de la crainte de la prochaine controverse, de la surveillance que la maison ne brûle pas en mon absence. Cela va précisément à l’encontre du Slow Web, mouvement où je me reconnais de plus en plus.

J’ai parfaitement conscience qu’il s’agit d’une discipline personnelle ET d’une pression que je me colle tout seul : loin de moi l’idée de blâmer qui que ce soit (et d’ailleurs cet article me semble un peu misérabiliste, mais gageons que ce sera le dernier du genre), à part faire un constat, m’en expliquer et, peut-être et comme toujours, qu’il puisse résonner avec celui ou celle qui le lira. « Bisous à celui qui le lit. » L’exercice amusant et la fascination technologique de pouvoir communiquer du bout du monde est un vrai plaisir, qui s’apparente à celui de produire une revue régulière, et j’ai adoré relever ce défi ; toutefois, je sens aujourd’hui que mes priorités s’inversent entre mon vrai métier – produire des livres, de la musique – et les à-côtés rigolos : jouer aux billes dans la cour de récré avec mes copains.

Et ça, il faut que ça cesse ; non pas les réseaux ni le blog, mais cette attitude qui commence à s’enraciner chez moi et qui me fait m’organiser autour de la gestion du site. Or, j’y tiens, et je n’ai pas envie de m’arrêter : il convient donc, non pas de s’arrêter, mais de changer d’attitude. Donc, pour commencer : sevrage brutal pendant la période des fêtes. Pas de réseaux, pas de mises à jour, pas de blog, pas de Twitter ni de Facebook, pas de courriel, silence radio. J’en ressens fortement le besoin. Je suis navré si vous attendez quelque chose de moi, vraiment, mais j’en arrive à l’urgence, et je vous promets que vous n’êtes pas oublié-e-s, mais, comme les bureaux des entreprises, je suis fermé jusqu’au lundi 5 janvier, où vous aurez rapidement des réponses. De toute façon, c’est les fêtes. Si vous bossez pendant les fêtes, je voudrais vous inciter à vous poser les mêmes questions que moi en ce moment : investis-je bien mon énergie là où elle est le mieux employée ?

À mon retour, j’entame un nouveau régime, qui est : pas d’obligation de publier tous les jours à heure fixe. Le but est aussi de retrouver une attitude naturelle, de jeu vis-à-vis de l’outil et donc, je l’espère, d’améliorer un peu la qualité qui, je trouve et l’avoue, s’est un peu dégradée ces derniers mois, en raison de la fatigue et de l’impératif de trouver tous les jours quelque chose à dire. Je préfère vous proposer un seul bon article, substantiel, par semaine que cinq petits lol « LES QUINZE RÈGLES QUI FERONT DE VOUS UN AUTEUR PRO – LA 5e VA VRAIMENT VOUS ÉTONNER » (abattez-moi si j’en arrive là au premier degré, par pitié). Je ne m’interdis pas de publier tous les jours, bien entendu, si j’ai des choses pertinentes à dire, à partager, mais il convient que je me recentre.

D’ici là, auguste lectorat, j’ai simplement envie de te dire merci pour ton suivi, ta fidélité et, comme toujours, ta grande modération et ta constructivité même dans les sujets chatouilleux. Je n’ai pas besoin de craindre que la maison brûle en mon absence : tu es grand et même si tu sais où sont les allumettes, tu m’as plus d’une fois prouvé que tu t’en servais juste pour préparer du thé aux copains. Ici, ce n’est pas comme ailleurs sur Internet, et c’est grâce à toi ; si je peux être fier d’avoir bâti le bar, ce sont les clients qui font l’ambiance, alors merci.

Très joyeuses fêtes, tout le monde, et rendez-vous en 2015 pour toujours plus de fond sous couvert de bêtise, à moins que ce ne soit l’inverse ! 

Source

Je sais, c’est insupportable de kawaitude, mais j’ai une réputation de choupi de la SF à tenir, moi. Source

 

2015-01-12T23:11:21+01:00mardi 23 décembre 2014|Journal|23 Commentaires
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