Expansion de texte : article invité sur le blog de Typinator, app sans abonnement

Je vous le dis, je vous le redirai, l’expansion de texte, ça n’a l’air de rien et ça paraît stupide az feuque mais c’est prodigieux, c’est génial, c’est rigolo et en plus ça permet de taper rapidement des emojis partout dans ses notes quand on s’en sert comme signifiants genre ⚠️ ❓💡 🗒 👤.

J’ai depuis longtemps cessé de recommander TextExpander (sur abonnement et lent à l’usage) au profit de Typinator (achat unique, d’une rapidité confondante sur Mac). Aujourd’hui, la compagnie qui produit l’app, Ergonis, m’a invité à en dire du bien sur leur blog officiel, et je vous y explique donc pourquoi expansion de texte implique mathématiquement margaritas.

➡️ L’article sur le blog d’Ergonis.

2025-09-27T09:24:28+02:00lundi 29 septembre 2025|Lifehacking|1 Commentaire

Plus de social et moins de social

Non, il ne s’agit pas d’un discours de l’actuel gouvernement, mais d’une prolongation du globiboulga (le blé préféré des dauphins pilotes) de la semaine dernière, avec deux-trois réflexions à ciel ouvert sur cet endroit (qui, non, ne va pas fermer, comme on m’en a adressé la crainte en PM. Je me repose la question de sa pertinence tous les trois-quatre ans, c’est un cycle normal et plutôt sain, et de toute façon, si je devais un jour cesser de l’alimenter, je promets céans que ses archives resteront disponibles).

La problématique des échanges en ligne de nos jours est bien connue : un petit groupe d’entreprises a fait préemption sur l’espace public et la notion même de communauté, ce qui, cela me semble évident, nous appauvrit collectivement. Par raisons éthiques, j’ai envoyé X et Meta aux gémonies et me suis centré exclusivement ici et sur Bluesky. Ce qui est chouette (savez-vous combien la vie sans shitstorm, avec des conversations posées, est agréable pour la pression artérielle ?) mais, de fait, me coupe de l’aspect « salon littéraire permanent » du métier, ce qui est moins chouette.

Or, comme je le disais jeudi dernier, par ailleurs, ça fait 17 ans que cet endroit existe, et j’ai vu quantité d’espaces apparaître et disparaître (vous vous rappelez Google+? lol). Et si, depuis l’époque de php-nuke, j’ai bien compris un truc auquel j’encourage tou·tes les créateur·ices à réfléchir, c’est le suivant :

Vous devez être en possession de vos archives.

Être présent·e sur un réseau, certes ; y échanger, bien sûr ; mais y construire sa communauté, pour que ledit réseau puisse ensuite vous enfermer (et vous soutirer des pièces d’or) est un piège qui se reproduit encore, encore et encore. (Cf tou·tess mes camarades qui se trouvent prisonnier·es d’Instagram malgré leurs convictions politiques parce qu’en disparaître, m’affirme-t-on, les mettrait en sérieux danger ; la même chose s’était produite avec Facebook – cet article a… 13 ans). Les réseaux sont des têtes de pont, des lieux qu’on visite ; mais il faut une maison virtuelle, un lieu qui vous appartient, dont vous détenez l’intégralité du contrôle : un site et/ou blog. Invitez les gens, ramenez-les chez vous, montrez-leur comment c’est chouette. Libérons-nous collectivement des machines à engagement.

Bien sûr, c’est bien plus difficile que de poster des photos immédiatement sur Insta et de recevoir des retours. (C’est l’une des raisons pour lesquelles je déteste Insta.) Surtout, et ça, c’est structurel, on perd l’immédiateté de l’échange. Un post bref, un statut, une photo rapide, ça se prête à bien à Bluesky ou Instagram ; demander aux gens de cliquer pour venir lire quelque chose exige mécaniquement davantage que « regardez mes fantastiques gaufres ». Sortir de l’environnement nécessite, en filigrane, la promesse d’une substance. C’est pourquoi les « blogs », initialement des journaux personnels (« web-log ») sont progressivement devenus des outils de marketing ciblés et/ou des encyclopédies savantes (dont il existe de super exemples).

Je n’ai rien contre le côté encyclopédie savante (ce n’est pas comme si je ne m’adonnais jamais à l’exercice), mais encore une fois, je trouve qu’on a perdu un truc en confiant aux réseaux de « microblogging » l’aspect spontané de nos photos de chats. Ce site tourne sous WordPress, et Jetpack, l’un des plugins commerciaux du développeur, a introduit les « Social Notes » (les miennes sont ici) qui, en théorie, sont la réponse qu’on cherchait : des posts courts, spontanés, hébergés par son propre site mais partagés sur les réseaux comme des posts natifs.

Dans les faits, l’implémentation laisse à désirer. Les images n’apparaissent pas sur Bluesky ; ces notes sont extrêmement difficiles à intégrer dans le reste du site ; il manque un outil de rédaction rapide et convivial sur mobile comme l’offrent tous les réseaux commerciaux, ce qui tue l’aspect spontané.

Ce qu’il faudrait, c’est pouvoir faire apparaître ces notes dans le flux même du reste du blog ; qu’elles soient récupérées et envoyées automatiquement chaque jour par les plugins de newsletters (pour que les personnes qui ont raté la conversation puissent s’y joindre) ; bref, qu’elles forment des posts à part entière, mais dont l’aspect immédiat et transitoire soit tout de suite compréhensible, et déborde vers la possibilité d’une communication plus asynchrone.

Je serais étonné que ça n’existe pas déjà sous une forme ou une autre, avec des possibles plugins tiers. Je suis même prêt à payer un peu pour ça (si ça n’est pas gratuit, ça n’est pas moi le produit). Donc, si tu te demandes, auguste lectorat, quel est l’avenir de ce lieu de perdition, voici ce que j’aimerais réussir à atteindre, et ce à quoi la partie bidouilleuse de ma psyché va consacrer son attention.

2025-07-20T07:01:09+02:00lundi 28 juillet 2025|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur Plus de social et moins de social

Les réseaux sociaux ont tué les communautés, les blogs sont morts, ChatGPT remplace le contact et rien n’est réel de toute façon

Je suis un vieux blogueur. Les premières entrées de ces pages datent de 2008. DIX-SEPT ANS, bientôt ce blog pourra voter ; en 2008, l’iPhone venait tout juste de sortir, George W. Bush était encore président du monde et j’étais encore sur MySpace. (Si j’ai un blog, d’ailleurs, c’est la faute à, ou grâce à Léa Silhol, à qui je rends céans grâce et hommage : elle m’a encouragé / poussé très fort dans le dos, et comme je ne sais pas arrêter les trucs que je commence, dix-sept ans plus tard, je donne des cheveux blancs à mon hébergeur avec une base WordPress beaucoup trop grande pour son bien.)

À intervalles réguliers, je me demande : qu’est-ce qu’un blog aujourd’hui ? Où est sa place ? Le paysage a changé beaucoup plus vite que moi – je reste attaché à l’aspect bloc-notes bordélique du blog version 2005, comme cette entrée l’est assurément ; un peu de tout et n’importe quoi, un aspect expérimental, un point d’étape, un partage d’un truc rigolo. Les réseaux, hélas, ont cannibalisé cet aspect ; avec toute l’animosité qu’on doit vouer à Elon Musk si l’on est normalement constitué, il n’avait pas tort quand il traitait Twitter de « place du village ». Ce qui n’est pas réservé qu’à Twitter, notez bien ; Instagram, jadis Facebook, sont autant de places du village, d’agora modernes (agoræ ? agori ? chats angoras ?), en supposant que le tenancier vous rackette à l’entrée en vous demandant où vous étiez hier soir et vous balance en pleine face des pubs destinées à vous faire pourrir le cerveau – MAIS BON.

Aujourd’hui, un blog – je le vois chez nombre de mes camarades – se soit d’avoir un angle, une ligne éditoriale, et c’est sans doute l’approche intelligente ; je ne jette certes pas la pierre à mes camarades. Un auteur parle de livres, de narration, peut-être un peu de cinéma, il cible son propos, construit ainsi son lectorat, son public, sa communauté, ce qui augmente sa visibilité, et c’est normal – être vu, c’est aussi vendre, et il faut manger.

Mais moi, je vais vous dire : j’aime les blogs à la John Scalzisa fille poste ses arrangements de charcuterie en long, large et en travers parce que pourquoi pas. Okay, CERTES, je suis le public cible pour des arrangements de charcuterie, mais quand même. Et pourtant, je peine fortement à parler de moi, je considère que les livres doivent parler d’eux-mêmes ; j’ai perdu de longue date le goût des polémiques en ligne ; je lâche quelques jeux de mots à la con sur Bluesky, des réflexions plus à chaud, mais donc : suis-je bloqué dans un paradoxe stupide avec un média fondé sur le partage alors que je suis fondamentalement bloqué sur l’idée de partage en ligne ?

Est-ce que je n’écris pas un peu toutes ces réflexions juste parce que j’ai un fucking tome 5 à finir et que chaque fois que j’alimente ce blog, je sens que je devrais employer de l’énergie créative à écrire au lieu de, heu, écrire ?

2025-07-19T08:45:24+02:00mercredi 23 juillet 2025|Expériences en temps réel|6 Commentaires

Feuille de route 2022

Oh, mais c’est que le temps passe quand on est off, et qu’il devient urgent de partager ce que prépare cette année, parce que sinon, on va faire la roadmap en mars, et que ça deviendrait un peu ridicule. Sauvons l’honneur et faisons-le avant fin janvier : alors, qu’est-ce qui se mijote comme projets en 2022 ?

Bon, commençons par la mauvaise nouvelle.

La publication de La Succession des Âges (« Les Dieux sauvages » V)

La Succession des Âges est donc le dernier tome de la saga « Les Dieux sauvages », sur lequel j’ai travaillé l’intégralité de l’année 2021, en vue d’une publication en 2022. Ce que j’avais promis avec la meilleure foi du monde, et, si l’on parle de volume pur, j’ai 1,5 millions de signes dans la boîte, ce qui correspond déjà à un roman de taille très respectable (la taille de La Fureur de la Terre, à titre de comparaison). Sauf que, eh bien, l’histoire a encore beaucoup de choses à couvrir. Ce roman est le dernier de la série, il y a une myriade de fils narratifs à résoudre (« payer ») convenablement, c’est la suite et la culmination des trois mille pages (à la louche) qui précèdent et c’est sans nul doute l’ouvrage à la fois le plus ambitieux et le plus complexe de la série (et de tout ce que j’ai fait jusqu’ici). Même en ayant passé une année entière à plein temps dessus, je constate que j’ai tout juste dépassé la moitié du travail requis. Il me faut donc, c’est mathématique, une année de plus, et ce sera celle-ci.

Je suis terriblement navré de devoir repousser la sortie du roman. Mais c’est nécessaire pour donner à « Les Dieux sauvages » la conclusion que j’ambitionne de lui donner depuis le début. Je pense que c’est largement préférable à proposer un boulot bâclé, ce qui serait en plus vraiment tragique après cinq ans de travail quasiment interrompu sur ce projet. La publication est donc repoussée à 2023 – pour le printemps, en principe. Toutes mes excuses.

En outre, j’avouerai aussi sans honte que l’année dernière, les effets de la pandémie se sont aussi peu à peu infiltrés dans ma psyché. J’ai passé l’année 2020 à travailler 60-70h par semaine pour L’Héritage de l’Empire et, si je suis très fier au final de ce roman, personne ne peut tenir un rythme pareil à long terme sans commencer à questionner de travers ses choix de vie, et j’ai constaté l’impossibilité mentale de refaire la même chose en 2021, a fortiori en 2022. En plus, sans trop entrer dans le personnel (vous savez que ce n’est pas mon truc), les conditions internationales actuelles ont des conséquences très directes sur ma vie et disons qu’au bout d’un moment, j’ai beau avoir la volonté en titane de carbone, ça finit par user la personne derrière le clavier, et contrairement à cette insupportable vision populaire, un auteur qui n’est pas dans son assiette, ça travaille mal. (Lisez Big Magic.) Bref, on arrête les violons, mais ça me semble important à pointer aussi, notamment pour les jeunes auteurs et autrices qui passent par là : pratiquer votre art peut vous donner une bouffée d’air frais dans une vie difficile, mais l’art est aussi un travail qui nécessite quiétude et santé mentale pour être maintenu à plein temps.

Revenons au roman : question pratique, ce sera donc indubitablement un gros bouquin, mais pas non plus de trois mille pages : avec une telle envergure narrative, le manuscrit subira sans doute possible un important resserrement aux corrections, de 15 à 30% – c’est toujours le cas.

Adressons la question qui flotte forcément dans l’air : si c’est si vaste, pourquoi ne pas faire six tomes ? Certes, il y a des impératifs commerciaux (on ne peut maintenir l’élan d’une saga de cette envergure qu’un temps déterminé dans l’esprit du grand public et sur les étals des libraires), mais Critic et moi n’avons jamais laissé ces considérations prendre le pas sur les exigences esthétiques et artistiques d’un projet. Et la situation ici, c’est que, narrativement, je ne peux pas couper La Succession des Âges en deux. Même si le roman a plusieurs temps distincts (comme tous les volumes de « Les Dieux sauvages »), il y a derrière tout un cheminement pour une grande part des personnages qui les traverse d’un seul tenant et qu’il serait vraiment dommageable de briser. Donc, on ne le brisera pas, et ça fera un chouette gros bouquin.

Rendez-vous en 2023 pour la conclusion de « Les Dieux sauvages », donc, avec mes excuses renouvelées, et mes remerciements pour votre patience.

Couv. Georges Clarenko

L’Héritage de l’Empire (« Les Dieux sauvages » IV) ressort chez Folio

Mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura rien à se mettre sous la dent pour la saga en 2022 : elle poursuit son chemin en réédition chez Gallimard – Folio SF. L’Héritage de l’Empire ressortira en poche cette année, dans une édition en deux volumes.

Souvent, les éditions en deux tomes ont mauvaise presse, mais on n’a pas le choix : c’est ici imposé par la taille du roman en grand format (les reliures ont des limites imposées par la physique des matériaux). Cependant, toute l’équipe de Folio et l’illustrateur, Georges Clarenko, ont fait un travail formidable pour transmuter cette limitation en quelque chose de vraiment chouette. Je ne peux pas en dire plus, mais il y a un petit quelque chose dans cette édition qui lui donne un petit côté collector vraiment hyper, hyper cool et qui donne presque un sens à part entière au fait d’avoir dû faire deux sous-volumes. L’avant-projet est génial, et j’ai hâte de pouvoir le partager ; ça justifie presque un rachat même si vous possédez déjà le grand format, parce qu’au fond, on est tous comme ça dans le métier, on veut votre argent.

Deux nouvelles de science-fiction

Deux textes courts aussi à annoncer pour cette année, et on change cette fois de paysage pour aller dans la science-fiction pure (… mais en sera-ce vraiment ? Ha). Je ne peux pas révéler les détails pour l’instant, mais ce sont deux nouvelles d’assez bonne taille supposées apparaître dans deux anthologies thématiques distinctes. Évidemment, c’est sous réserve d’acceptation par les directeurs·rices d’ouvrage (un texte est confirmé, je finis l’autre en ce moment même).

Un recueil de Bruce Holland Rogers à paraître aux éditions Gephyre

Cela, j’en ai déjà parlé cette semaine et j’ai déjà dit tout le bien que je pense du travail de Bruce : rendez-vous ici si vous avez raté l’annonce. (J’ai un autre projet éditorial qui me tient super à cœur dans les cartons, mais il devra encore attendre un moment, La Succession des Âges oblige.)

Ateliers et masterclasses

La seule date annoncée pour l’instant (j’en reparlerai) est la Masterclass des Imaginales, que nous animons avec Jean-Claude Dunyach, sur un jour et demi ; il y aura certainement d’autres choses organisées avec Les Mots (l’atelier sur les techniques avancées de création de mondes imaginaires a rencontré un succès auquel je ne m’attendais pas, c’était super à animer, donc je vais m’efforcer de proposer de nouvelles dates). Il y a aussi un super projet collectif auquel j’ai participé en 2021 qui doit sortir cette année, surveillez donc cet espace !

Procrastination

Procrastination continue évidemment sa route ! Nous avons quasiment toute la saison 6 dans la boîte, et nous avons déjà eu l’accord de principe d’un·e invité·e pour la saison 7 qui viendra nous parler d’un sujet qu’on nous demande fréquemment. Ça promet d’être assez génial, surtout que ça risque de briser quelques idées reçues, et c’est bien.

Blog et présence en ligne

Là aussi, pas de changement, cet endroit de perdition continue d’exister, et je ne cesse de réfléchir aux manières de le rendre plus accueillant et sympa. Et je vais vous faire un aveu : même si Twitter est une poubelle en feu et que je conserve de profondes cicatrices des influenceur·ses à deux balles qui cherchent à générer du follow par du bashing gratuit, tous les bons moments avec vous qui êtes ici, la facilité de la conversation, des échanges, me manquent vraiment beaucoup.

2022-02-18T18:25:44+01:00jeudi 27 janvier 2022|À ne pas manquer|6 Commentaires

Vous pouvez à nouveau recevoir des notifications par mail pour les articles du blog

C’est l’une des premières choses à être ressorties de la discussion sur la newsletter : en plus de l’envoi mensuel, la possibilité de recevoir une notification par courriel dès la publication d’un article. C’est à nouveau possible : si vous le souhaitez, tous les jours vers midi, Lucien (le robot de la newsletter) vous enverra un message proposant l’article du jour (s’il y en a un).

Pour cela, il vous suffit de vous inscrire sur la page « Suivre et s’abonner au site« , ou bien de simplement mettre à jour votre inscription ci-dessous en cochant la ou les cases correspondant à ce que vous souhaitez recevoir :

Rejoignez les 505 abonnés à ce site : pour ne manquer aucune information, entrez votre
Veuillez choisir ce que vous désirez recevoir :
Vous affirmez avez pris connaissance de la politique de confidentialité du site. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment à l’aide des liens contenus dans chaque message.

J’avais l’impression qu’une notification quotidienne était souhaitée, je suis donc parti là-dessus. Mais si c’est trop fréquent, je peux moduler pour une fréquence hebdomadaire, par exemple. N’hésitez surtout pas à signaler vos souhaits en commentaires !

2020-12-15T10:08:11+01:00jeudi 17 décembre 2020|À ne pas manquer|4 Commentaires

Réduction des activités à l’essentiel pour cause de blessure

Auguste lectorat, ce message ira droit à l’essentiel car je le tape d’une seule main (mes excuses). Je suis blessé à la main gauche à la suite d’un accident aussi débile que sérieux (entaille profonde à cause d’un Tupperware en verre qui était déjà cassé sur les rayonnages d’un grand magasin, ce que je ne pouvais pas voir), nécessitant entre autres chirurgie orthopédique et plastique (le nerf digital ayant été sectionné sur le coup, et nécessitant d’être reconnecté – ce qui impliquera une perte définitive de sensation). Je vous épargne la photo du bandage, métaphore :

Lymantria [CC BY-SA]

Je suis donc fondamentalement limité dans mon moyen d’expression principal (le clavier). Ce que cela signifie :

  • Ma priorité va aux engagements pris, en tête de liste : les livres prévus. Je vais tout faire pour tenir les délais promis et faire en sorte que cela ne recule rien dans les calendriers.
  • Si je vous dois des infos pro ou un entretien, je vais m’efforcer d’y répondre, en vous proposant le cas échéant un rendez-vous téléphonique en remplacement (désolé).
  • La production de Procrastination continuera (je peux le faire à la souris, plus lentement, mais je peux).
  • En revanche, tout ce qui est correspondance, blog et échanges sur les réseaux commerciaux sera suspendu jusqu’à ce que je retrouve un semblant de mobilité main gauche. Je ne vous snobe évidemment pas, mais tout me prend deux fois plus de temps, et dans ces conditions il me faut me replier sur mes engagements fondamentaux.

On m’a suggéré la dictée : c’est une bonne idée sur le principe mais il est très difficile de « penser écrit », spécialement pour la narration romanesque (et quand on est habitué à formuler ses pensées avec ses mains depuis vingt ans). Je vais quand même plus vite à taper, même d’une main (merci TextExpander).

Là, je vous avoue que je prends quand même quelques jours pour me recentrer et me remettre de mes émotions (ça fait quand même quelque chose de voir un geyser de sang jaillir de vous-même quand on a enlevé le bandage de compression).

More news as they come.

2020-03-11T08:39:50+01:00mardi 4 février 2020|À ne pas manquer|14 Commentaires

Fin de la courte expérience « Brèves et liens »

Brève, ta vie l’a été, ô expérience. Au revoir, puisses-tu nous éclairer, mais pas longtemps, forcément, puisque c’était un peu le principe.

Donc : juste parce que j’aime pas faire disparaître des trucs dans la nuit avec quinze kilos de chaînes aux pieds sans rien dire, ayant trouvé un moyen terme convenable sur les réseaux commerciaux, je retire les inventaires à la Prévert « Des brèves et des liens« , entre autres parce que le dernier était composé à 80% de tweets et que ça me fait vraiment bizarre de m’auto-citer sur des conneries comme si c’étaient des perles avec ma tronche toutes les cinq lignes. Alors bon, c’est vrai, convenons-en, j’ai un esprit aussi fulgurant que les poings de Goldorak, mais ça me gêne vous le montrer aussi ostensiblement, alors que vous l’aurez tous évidemment déjà reconnu de vous-mêmes, n’est-ce pas. (Dites rien, s’il vous plaît)

En revanche, je m’aperçois qu’il y a plein de petits sujets sympa qui mériteraient des articles plus courts, que tous les billets ne sont pas censés faire 10 000 signes, et des petits bonbons à se mettre sous la dent un peu plus souvent, ça serait chouette.

2019-09-06T23:31:19+02:00mardi 10 septembre 2019|Dernières nouvelles|3 Commentaires

Toujours présent en ligne, mais différemment : voici comment

D’abord.

Encore d’immenses, immenses mercis pour vos messages, emojis, GIFs, photos marines envoyées par centaines (not kidding) hier. Vous êtes juste… incroyables. Merci pour votre bonté, le temps que vous avez pris pour m’envoyer votre soutien, pour trouver des images rigolotes ou juste belles. Tout cela me remonte plus que jamais à continuer à contribuer auprès de vous, parce que vous êtes d’une gentillesse et d’un soutien simplement incroyables. Je suis vraiment, sincèrement ému (et renversé)… 

Merci. ????

Et maintenant, le but va être de vous proposer des belles choses !

Donc. J’ai pu lire un peu de regret et d’inquiétude sur le fait que je quittais les réseaux commerciaux : je voudrais clarifier un peu plus précisément ce qui va se passer, et ce qui va changer.

Les profils restent là où il sont et je serai toujours aussi joignable qu’avant dessus1, pour répondre aux questions, commentaires, me réjouir des photos de vos chats. Ce qui change prioritairement, c’est que je n’initierai plus de discussion sur aucune plate-forme. Afin d’arrêter de prêter le flanc aux trouble-fête.

Photo Nareeta Marin

À la place, tout revient ici, loin a) des abrutis et b) du modèle économique des réseaux commerciaux. J’y relaierai donc bien plus souvent le contenu du site (ainsi que les chroniques et belles actualités des amis, comme je l’ai dit) pour qu’il demeure visible, et parce que c’est ici que tout va se passer. Je sais que les discussions se déroulent cependant beaucoup sur les réseaux : comme je l’ai dit, je n’en disparais pas. Mais, pour voir ce qui génère les échanges, il faudra commencer par cliquer pour voir ici ce dont il s’agit. (Ou utiliser un outil type lecteur RSS pour se tenir au jus – sujet sur lequel je veux revenir depuis longtemps en détail.) Ça devrait suffire à tenir les fâcheux à l’écart, qui ne font jamais l’effort de s’informer.

En effet, j’ai déjà fait quelques sondages informels depuis quelques années (tandis que j’étais travaillé par la possibilité de s’éloigner de ces plate-formes) et il apparaît que vous êtes en grande majorité encore présents dessus. Soyons clairs, je propose tout ce contenu aussi pour qu’il puisse servir, et peut-être aussi pour qu’un jour, vous vous disiez : « tiens, je me demande ce que ce type écrit comme fiction ? » Ça toujours été transparent, et sans obligation d’achat. Et moi, ça m’amuse à faire.

D’ailleurs, depuis que j’ai pris cette décision, je ressens à nouveau une étonnante liberté d’expression, beaucoup d’envie de partager des choses, de manière peut-être même facétieuse (ce qu’il n’est plus possible de faire chez les fous). Je prendrai grand soin que cet environnement reste civil en commentaires (comme ailleurs). Mais c’est la théorie classique de l’hydraulique : moins de canaux, plus d’énergie, c’est mécanique, c’est automatique, pas comme les antibiotiques.

Quelles évolutions à prévoir ? Je suis ravi que tu poses la question, artifice rhétorique. Donc :

  • Des articles plus fouillés, parfois plus techniques, sur les outils technologiques, la narration.
  • Des articles beaucoup plus courts également, qu’on pourrait apparenter à un long statut ou un court thread Twitter, probablement plus personnels, voire philosophico-ésotérico-débiles (ça m’avait été suggéré à l’époque de Léviathan, j’en ai toujours eu envie, je n’avais pas trouvé de forme adéquate).
  • Des commentaires idiots et aléatoires en lien avec l’imaginaire. (J’ai un article qui arrive sur le bruit des voitures électriques. DU BRUIT, ça va faire, ou pas.)
  • Des articles intitulés, genre, « ce sera toujours ça que les réseaux n’auront pas » – compilation de liens, instantanés, jeux de mots laids, bref les choses que j’aurais habituellement postées sur Twitter ou Facebook, et où l’on pourra, en plus, s’amuser de façon moins éphémère.

Depuis des années, je relayais également la revue de presse mardi et jeudi. Comme le blog est appelé à retrouver davantage de contenu, elle passera dans le flux habituel des réseaux commerciaux (ce qui voudra dire moins de retard accumulé de mon côté, aussi…)

Après avoir fait l’expérience dévorante du jeu en ligne, cela fait longtemps que je réfléchis à l’idée du web lent, à la réappropriation des outils numériques et à leur utilisation mûrie, au lieu d’en être esclave. Je pense résolument que c’est possible, mais que cela nécessite de la volonté et de l’apprentissage. C’est aussi, certainement, un thème dont je parlerai : il ne s’agit pas de vivre en ermite, mais d’arrêter d’alimenter la machine à folie. Et de se réapproprier le sens qu’on trouve dans la temporalité et la concentration.

  1. Certains, secondaires, vont disparaître, mais je n’y avais jamais été vraiment actif.
2019-07-10T08:53:55+02:00mercredi 10 juillet 2019|Dernières nouvelles|18 Commentaires

Internet, cette économie du scandale

On est bien, là ? À la fraîche. Décontracté de la gonade. Moi, ça va bien, l’écriture de La Fureur de la Terre a dépassé peu ou prou le premier cinquième de la taille envisagée, je sens poindre une forme de sérénité liée à une organisation toujours plus GTD et détendue, mais dans, enfin, cette impression d’arriver à enfin escalader la montagne, je constate un truc :

 

Pour des raisons que je ne m’explique pas vraiment-vraiment, après un an et demi à plus de 10 000 lectures uniques par mois, la fréquentation du site est en train de se casser doucement la gueule.

Alors soyons clairs : les chiffres dans ce domaine ne m’ont jamais vraiment préoccupé. J’ai toujours dit que le site était mon dada, ma façon de payer ma dette karmique (ou de partager les trucs qui m’amusent, ou de me lâcher parfois), mais aussi, quand même, j’essaie un tant soit peu de recouper ce que j’ai envie de raconter avec ce que tu as envie de lire, auguste lectorat, parce que, eh bien, c’est un peu le cœur de mon métier. Un auteur est comme un DJ : tu cherches cette zone où tu fais ce que tu aimes, et où les gens aiment ce que tu fais.

Je disais que je ne me l’expliquais pas vraiment-vraiment, mais j’ai quelques pistes : c’est l’été et c’était la Coupe du monde ; l’ambiance est un peu tendue dans le milieu littéraire en ce moment et il y a d’autres chats à fouetter (pourquoi les chats ?) ; dans mon cas personnel, le passage d’un profil personnel à une page Facebook a entraîné une érosion claire des lectures et des partages des articles ; et peut-être emploie-je un ton un peu moins primesautier et empli de gros mots qu’auparavant (bite, alors).

Pourtant, les retours positifs sur le blog sont toujours présents (et merci à vous), que ce soit de visu, en privé ou en commentaires ; alors keuwah ? On ne saurait mettre en doute la qualité du contenu ici proposé (non, on ne saurait pas).

Le « problème », la réflexion un peu aléatoire à laquelle je songe en ce moment, c’est qu’un article informatif sur l’écriture, ou la productivité, aussi rigolo soit-il, ne génère pas tellement de débat (ou alors, plutôt du débat un peu stérile). Je fonde cela sur pas mal de retours que j’ai eus en privé : « je ne commente pas parce que je n’ai rien à dire, mais je fais partie du lectorat silencieux – et carrément auguste ». Hey, aucun problème. Moi-même, j’ai tendance à participer de moins en moins aux débats et discussions sur les réseaux, parce que ça part souvent en gonade (on y revient), et puis, j’avoue que pour un introverti comme moi, la tendance du tout social, du tout partage, me court un brin sur le haricot – surtout que je hais de plus en plus Facebook, Cambridge Analytica toussa, et que j’ai dansé sur la table l’autre soir en apprenant que l’action avait perdu 20% de sa valeur (bien fait, bordel) (« bordel », c’est pour remonter mes stats de lecture, on est d’accord). Donc, aucun problème, sauf que :

Heu non, pas ça.

Pour décider de la viralité d’un article, les réseaux sociaux prennent en compte le nombre de commentaires, de likes, de partages : plus l’on parle de quelque chose, plus il y a de chances qu’on vous le mette sous le nez, donc que vous en parliez, faisant boule de neige. (Principe un peu abordé ici.) Corollaire : ce qui est susceptible d’être partagé – on le sait – c’est donc ce qui suscite la réaction à chaud, l’instinct, la colère, le scandale, l’outrage. C’est ce qui vous court-circuite les neurones pour faire jaillir vos tripes et vous donne envie, là tout de suite, de prendre les armes contre le maire de Plan-de-Cuques qui menace d’interdire le loto tous les dimanches pendant la messe. Il n’y a plus de gradation : on est tout de suite « choqué », « scandalisé », avec « envie de vomir », etc.

Alors attention, il y a des causes légitimes qui suscitent bel et bien des réactions émétiques, je ne dis pas. Moi-même, je ne suis pas exempt de l’exercice du coup de gueule, du billet éditorialiste, parce que je m’énerve aussi, faut pas croire, je ne suis pas énergie pure, et puis j’ai forcément raison de le faire quand je le fais, puisque vous êtes ici et que vous lisez tout ça et que donc j’ai raison (c’est imparable). Mais aussi, après coup, je ne prétends pas avoir toujours forcément eu raison, justement, sur le fond, la forme ou les deux. Et du coup, une question plus vaste se profile au-dessus de ma tête, qui se rattache à tout ça : que veux-je offrir au monde ici, sur cet espace de liberté ? Ai-je envie de participer à cette économie du choc, à m’impliquer dans le débat, comme on dit, à continuer à m’engueuler avec des inconnus (ou connus) sur Twitter, à redresser des torts ?

Je découvre que, de plus en plus, la réponse est un gros « pfouah non alors ». Cela a surtout à voir avec ce que j’ai envie de proposer au monde, en fait, à ma contribution au grand inconscient collectif, à l’impression que je laisse à chaque personne qui peut passer par ici lire des trucs. Je ne dis pas que je vais me censurer, je dis que je suis un peu las (comme depuis un moment, à dire vrai) des débats dans des verres d’eau, des « gueux qui travestissent les paroles pour exciter des sots » (paraphrasant, mal, un des plus grands vers de la poésie, ever). On a un vrai problème de nos jours (et je ne suis assurément pas le premier à le pointer), c’est que ce qui obtient la parole n’est pas ce qui est le plus intelligent, ni même ce qui crie le plus fort, MAIS ce qui suscite le plus de polémique. Donald Trump l’a parfaitement pigé (c’est peut-être le seul truc qu’il a pigé).

Ce qui est quand même super fatigant. À tous les sens du terme : je ne compte les plus fois où, par le passé, j’ai flingué une matinée d’écriture parce que je me suis enlisé dans un conflit idiot sur un mur social quelconque qui n’a pas fait changer grand-chose et dont la conséquence la plus visible a été : moi, énervé, n’ayant rien branlé.

Je vis merveilleusement bien depuis que je consulte plus les réseaux et les mails qu’une unique fois par jour. (Article là-dessus à venir, en lien avec le teaser de la semaine dernière.) Je suis bien plus concentré sur ce que je dois faire, mon cœur de métier : écrire les meilleurs bouquins possibles. Je suis pris d’une haine de plus en plus profonde envers les réseaux sociaux dont l’économie, au bout du compte, consiste à accaparer l’attention de l’utilisateur le plus longtemps possible pour lui fourguer de la pub. Tout le monde s’y trouve, donc mon boulot nécessite que j’y reste, si je veux pouvoir le faire connaître aux gens chouettes qui y sont (et il y en a, plein). Et quand même, on partage de belles choses tous ensemble là-dessus, et merci ; mais bon, sans ça, et si j’étais un utilisateur lambda, je crois que j’aurais suivi le mouvement #deletefacebook. En fait, on n’a pas besoin de ces trucs-là. Régulièrement, un gourou technologique quelconque émerge et crie avoir vu la lumière en scandant : « JE ME SUIS DÉCONNECTÉ DE FACEBOOK UNE SEMAINE ET J’AI SURVÉCU » mais c’est une claire vérité. Malgré le XXIe siècle, malgré ces outils dans nos poches, on peut en faire des trucs bien mieux que les consulter compulsivement. On peut lire. On peut construire sa propre veille informative, soi-même. On peut jouer à un jeu qui ne nous demandera pas de regarder une pub et de cracher 1,99 € pour gagner 500 turbopièces pour jouer trois tours de plus.

Alain Damasio disait aux Utopiales, lors d’une conférence publique, que les outils technologiques diminuent notre puissance. Je n’ai jamais été d’accord avec cette affirmation : tout outil augmente la puissance de l’utilisateur, au contraire, dès lors qu’il n’en est pas esclave. La question n’a jamais été, de toute l’histoire humaine, dans la nature de l’outil mais dans l’usage qu’on en fait. Le truc, c’est que peu de gens ont seulement conscience qu’une utilisation responsable du smartphone est possible (et par responsable, j’entends : qui n’interfère pas avec des buts individuels dont l’ambition dépasse un tant soit peu le douzième check d’Instagram). Et donc, qu’elle peut être toxique.

Quelle valeur veut-on offrir le monde ? La postérité concerne tout le monde et personne : la postérité, c’est tout ce qu’on a fait aujourd’hui et qui restera avec les gens demain.

Bon, je suis parti un peu loin, mais je m’en fous, il n’y a plus de lecteurs, de toute manière. N’est-ce pas ?

(SEE WHAT I DID THERE?)

2018-07-30T09:47:30+02:00lundi 30 juillet 2018|Humeurs aqueuses|35 Commentaires

Annonce de service : vos données et la transparence (GPDR)

Or doncques, le Règlement général sur la protection des données vit le jour, et les Internets virent que cela était pas trop mal. Surtout avec Facebook qui sait ce qu’on veut manger au petit-déjeuner après-demain. (Rappel : Comment rester informé sans les réseaux sociaux.)

Du coup, dans l’intérêt de la transparence et probablement aussi parce que je me ferai manger si je ne le fais pas, la page des mentions légales a été mise à jour, principalement avec des mentions sur l’utilisation et la collecte des adresses courriel dans les commentaires et sur la liste de diffusion. En un mot comme en cent : je n’en fais rien, et vous pouvez les faire supprimer sur simple demande.

Et bonne journée, ouala.

 

2018-04-17T20:50:17+02:00mercredi 18 avril 2018|Dernières nouvelles|5 Commentaires
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