Buffer est enfin compatible Bluesky

Bluesky, c’est génial, mais le problème, comme avec tous les réseaux jeunes, et son manque d’intégrations et d’outils pratiques pour partager par exemple les articles de son blog ou – si l’on souhaite – poster la même info sur plusieurs réseaux à la fois.

Enfin, les équipes de Buffer se sont retroussé les manches et proposent à présent Bluesky parmi les canaux compatibles. C’est-à-dire que : avec Buffer, on peut programmer un message qui partira avec un délai (utile quand on n’a pas envie d’être vissé à son téléphone et/ou si l’on habite à l’envers du reste du monde), et l’envoyer sur plusieurs réseaux en même temps (Facebook, Instagram, Bluesky, etc.)

Buffer est gratuit pour un maximum de trois canaux et dix messages programmés, ce qui est largement suffisant pour toute personne qui préférerait risquer une visite chez le dentiste plutôt que de se définir comme influenceuse. (Comment se mettre nonchalamment à dos deux populations dangereuses d’un coup : suivez-moi pour davantage de conseils en société.)

Ce qui est très intéressant, c’est que Buffer présente lui-même pas mal d’intégrations, permettant de brancher ses réseaux à d’autres sources par son intermédiaire. Notons notamment instamment de façon notoire le plugin WordPress WP-to-Buffer, qui permet de relayer ses nouveaux articles à Buffer et donc à tous les réseaux qui vont avec (il faut payer pour certains), ce qui évite de payer le prix délirant que demande Jetpack, la solution officielle de WordPress.

En résumé :

  • Ouvrez un compte Buffer, connectez vos réseaux, vous voilà avec la possibilité d’envoyer le même message partout d’un coup, et retardé dans le temps si besoin
  • Connectez votre site WordPress à Buffer via le plugin sus-nommé et vous pouvez aussi envoyer vos articles à tous vos réseaux sans rien faire.
2024-07-28T02:21:29+02:00lundi 29 juillet 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Buffer est enfin compatible Bluesky

La réduction de bruit environnant, la meilleure amie de l’auteur·ice qui bouge (ou pas, d’ailleurs)

J’écris ces quelques lignes en exil pour la journée dans mon deuxième bureau, l’Apple Store, eu égard à une tempête venue d’Antarctique qui s’étire en ce moment de la Tasmanie à Sydney, et qui a probablement fait tomber un arbre (ou une armée d’opossums) sur notre ligne électrique. Et ça me fait penser à quel point, si vous n’avez pas encore un casque à réduction de bruit active, c’est un des meilleurs investissements que j’aie pu faire ces dix dernières années, et je ne sors plus jamais sans une version ou une autre de ces machins. Y a en ce moment un type qui fait une démo de l’app Photos à deux mètres de ma tronche et c’est à peine si je capte son existence (faut dire que je me pompe du envy dans les tympans en même temps).

Oui, ça coûte cher, mais la bulle de son privée / l’isolation sensorielle que cela génère vous le rend mille fois en termes de concentration mais même, surtout, de sérénité. Pour mémoire, la réduction de bruit active fonctionne en analysant l’environnement en semi-temps réel pour générer dans vos écouteurs une onde sonore inverse, ce qui a pour effet de faire disparaître (ou en tout cas atténuer prodigieusement) la rumeur ambiante. Mettez-vous donc un petit filet de Beethoven (ou bien Crystallize) par-dessus et le monde autour de vous s’évanouit : ça m’a sauvé la vie dans quantité de trains animés, dans des avions bruyants, et je me balade systématiquement avec dans les centres commerciaux et transports en commun. Si vous en avez, vous savez. Si vous n’en avez pas, vous n’imaginez pas à quel point ça marche bien à l’heure actuelle et, pour peu que vous ayez une légère (ou forte) sensibilité sensorielle (ce qui accompagne souvent OCD, ASD, ADHD et j’en passe), je vous jure que ça change l’existence. Il m’arrive même parfois de les mettre à domicile, parce que c’est un de ces jours de stress où le seul cliquetis de mon clavier me surcharge la bande passante, et le fait de taper comme une machine (à écrire, hu) sans entendre le moindre bruit est une expérience de suavité soyeuse que je recommande à tout le monde (surtout les fans des claviers mécaniques, JE NE VOUS COMPRENDRAI JAMAIS).

À moins d’être un·e audiophile de l’extrême, pas besoin de prendre un truc ultra fancy : dégotez-vous un modèle d’il y a quelques années en promo et ça fera déjà un boulot fantastique pour la moitié du prix du modèle actuel. Personnellement, j’utilise deux modèles au quotidien, et ce sont devenus de réels outils de travail :

En vadrouille : AirPods Pro (2e génération)

Alors forcément, ça marche mieux quand on est dans l’écosystème Apple, et je ne peux pas vous parler des solutions des autres marques, mais c’est absolument phénoménal l’isolation sonore que ces petits machins de rien du tout peuvent créer. La première génération était déjà très efficace, je les ai usés jusqu’à la corde, la seconde marque un net saut qualitatif tant en termes d’isolation que de son. Si vous n’en avez pas, la première est déjà très bien, mais si vous avez les moyens, ça vaut le coup d’investir dans la seconde. Je suis tout nu quand je ne les ai pas. Ce sont mes amis.

Mes AirPotes.

(preux)

AHAHAHA.

À domicile : les Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze

Car oui, c’est absolument le nom du modèle. Non. Ils portent le nom le moins sexy et le moins facile à se rappeler de la Terre entière, il faut que j’aille voir sur un revendeur – attendez – voilà – Sony – merde j’ai déjà oublié – j’y retourne – Sony WH-1000-XMx, où le x en fin de numéro représente l’itération (de WH-1000-XM à XM5 pour le dernier modèle à l’heure actuelle). Mais leur nom officiel sera donc Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze parce qu’on n’a pas que ça à foutre. Techniquement, je possède une paire de Bidule-Quatre, achetés en promo il y a deux ans, et l’isolation de bruit est juste FAYNOMAYNALE. J’ai dans mon studio de travail un onduleur industriel (la faute aux coupures de courant sus-nommées, si vous suivez) qui produit constamment un léger bruit de soufflerie que les Sony Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze font totalement DISPARAÎTRE. L. sait qu’elle doit venir dans mon bureau et se signaler (très) gestuellement si elle veut que je me rende compte qu’elle veut me causer. Un tigre du Bengale peut entrer dans la maison et me rugir son défi, d’un prédateur alpha à l’autre, vous comprenez, et rentrer chez sa mère les moustaches pendantes parce qu’il aura été terrassé par ma superbe ignorance alors qu’en vrai, je n’aurai strictement rien entendu à rien. Je m’en sers presque tous les jours depuis deux ans, ils se rechargent par USB-C, la batterie dure (toujours) longtemps, on peut les brancher en jack même s’ils sont à plat (mais sans réduction de bruit), ils sont compatibles Alexa mais ça tout le monde s’en bat les steaks.

Bref, les Sony WH-Prrrttttftt-Bidule-Douze sont une valeur sûre, et vous pouvez sans aucun problème acheter un vieux modèle en déstockage pour une bouchée de pain, parce que ça sera déjà de l’excellente came. Reconnus comme ayant peut-être la meilleure isolation de bruit du marché, et c’est pour ça qu’on est là. Après, oui, ça joue de la musique aussi.

2024-07-20T09:20:33+02:00lundi 22 juillet 2024|Geekeries|8 Commentaires

La boîte à outils de l’écrivain : Typinator, l’expansion de texte à la vitesse de la lumière

Okay, je vous ai fait l’article avec TextExpander pendant des années, et donc chanté les louanges de l’expansion de texte : tout ce qui permet de taper du texte plus vite est une bénédiction, surtout quand on écrit, mais pas seulement. Nous passons nos vies à écrire ne serait-ce que des mails, nos claviers sont un mode d’interaction majeure de nos vies modernes, donc gagner du temps et de l’efficacité, c’est bien. J’ai longtemps promu TextExpander, mais ses performances de plus en plus mauvaises + sa formule absurde sur abonnement m’ont incité à chercher une autre solution.

Et celle-ci existe : elle est non seulement extrêmement rapide (beaucoup plus que TextExpander), mais ne requiert pas d’abonnement (MIRACLE), et c’est Typinator (sur Mac uniquement).

C’est pas sexy, hein ? C’est parce qu’il faut que je vous en cause.

En deux mots (enfin, un peu plus, sauf si vous utilisez l’expansion de texte), l’expansion de texte permet de taper une courte abréviation qui devient étendue en une expression au choix : par exemple, mon propre catalogue transforme ci-précédemment la chaîne « p.ex » en « par exemple ».

Avec l’expansion de texte, on peut1… 

Taper rapidement les mots fréquents :

  • jms → jamais
  • tps → temps
  • zk → Zettelkasten
  • prc → procrastination
  • dc → dranaclase…

Taper ses titres de livres et nouvelles qui reviennent tout le temps, surtout si on a la bonne idée d’en faire à rallonge :

Insérer d’un coup les liens qu’on emploie tout le temps :

Taper les formules de politesse courantes :

  • bcdt → Bien cordialement
  • vdisp → je reste à votre disposition
  • saldis → Veuillez agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées…

Taper simplement des caractères spéciaux et symboles pratiques :

  • -> donne →
  • => donne ⇒
  • et ça marche aussi avec les émojis : ee:) donne 🙂
  • eeid donne 💡
  • ee? donne ❓…

Insérer rapidement des macros comme la date et l’heure :

  • sdd insère la date au format année-mois-jour (2024-07-14)
  • hhh insère l’heure au format heure:minutes (13h39)
  • !z insère un timestamp pour repérer un document de manière unique au format date + heure-minutes (202407141349) (capital dans certaines approches du Zettelkasten)

Gérer la typographie des applications qui ne connaissent pas les règles françaises :

  • " donne « » (guillemets à chevrons prêts à l’emploi)
  • !! donne espace insécable + ! (conformément aux règles)
  • -- donne – (tiret semi-cadratin)…

Faciliter l’entrée du balisage Markdown :

  • mkl donne []()
  • mkfn crée [^] (lien vers une note de bas de page, fn pour « footnote »)
  • mkcd crée un bloc de code prêt à l’emploi, sauts de ligne inclus…

Créer des macros pour automatiser la création de texte : Il est très simple de créer des textes à trous pour des messages-type où l’on va remplir les champs à la volée (par exemple « cher Monsieur / chère Madame ») et taper automatiquement la touche tabulation pour changer de champ à la volée, permettant par exemple de pré-remplir un mail standard.

Attends, mais on ne peut pas déjà faire ça avec les remplacements de texte du système ? Non. En tout cas, pas aussi bien. Les macros sont impossibles, mais surtout, il est impossible de forcer l’outil système à différencier l’emploi des majuscules et minuscules, ce qui est capital pour moi si j’écris vdf pour désigner le Verrou du Fleuve, la ville de Loered, dans le cours d’une narration, ou bien Vdf, Le Verrou du Fleuve, le titre de livre, tome 2 de la saga « Les Dieux sauvages ».

La beauté de la chose par comparaison avec les outils du type intégrés, par exemple, à Word, c’est que c’est un outil qui fonctionne partout sur le système, donc ça marche aussi dans Scrivener, Slack, Mail, Obsidian… et qu’il est possible très simplement de synchroniser son répertoire d’abréviations entre machines en plaçant le fichier dans un répertoire cloud quelconque. En gros, on détermine ses abréviations une fois pour toutes. C’est un outil tellement puissant et utile qu’il m’empêche de voir l’iPad comme une machine sérieuse, car cette intégration profonde est impossible sous iOS et me ralentit clairement quand elle est absente.

Typinator est le meilleur outil du genre que j’ai pu tester (c’est le plus rapide, de très loin) avec un modèle économique donc respectueux de l’utilisateur (un achat une fois pour toutes, avec des mises à jour majeures payantes). Et c’est pour cela qu’il rejoint la boîte à outils de l’écrivain.

➡️ Découvrir Typinator (démo gratuite, lien affilié)

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

  1. Tous les exemples viennent de mon propre catalogue.
2024-07-14T06:57:54+02:00lundi 15 juillet 2024|Best Of, Technique d'écriture|3 Commentaires

La création se nourrit aussi de silence

Réflexion aléatoire parce qu’on en a parlé lors de la table ronde à Sirennes sur « Vivre de son écriture », ainsi, un peu plus avant, dans l’épisode de Procrastination sur le burn-out – à de très rares exceptions de constitution près, le cerveau se nourrit d’activité mais aussi de repos. Notre société ultra productiviste qui pousse à voir les êtres humains comme des machines – et donc à considérer la créativité comme un processus industrialisable – y laisse peu de place, mais : créer se nourrit de temps, d’attention, de mûrissement et de vagabondage.

Cela n’exclut pas l’application de la discipline, de prendre soin de toucher son manuscrit tous les jours, de s’efforcer de raffiner son approche pour créer plus facilement. Si l’on n’investit pas le temps qualifié en anglais de BICHOK – butt in chair, hands on keyboard (le cul sur la chaise, les mains sur le clavier), il ne se passe rien, et c’est là que bloquent 95% des aspirateurs écrivain·es. Mais il y a une raison pour laquelle le slogan de Getting Things Done est « la productivité sans stress » : s’organiser réduit le stress, ce qui permet de travailler plus facilement donc de façon plus productive, mais c’est une conséquence et non le but. Le but devrait toujours être un art de vivre qui permet de se rapprocher toujours davantage de ses vœux – en l’occurrence, écrire des récits dont l’on est content et avec le moins de difficulté possible. Produire des pages à la chaîne est très impressionnant, mais, si on y arrive, c’est une conséquence d’un épanouissement dont, je crois, la source est ailleurs (comme la vérité).

Le processus de création de la bande originale de Psycho Starship Rampage a été l’un des plus doux que j’aie connus, parce qu’un jeu vidéo, ça prend des années à se faire, alors qu’une production sonore, beaucoup moins. J’ai pu accompagner de loin en loin le développement et fournir des sons par étapes successives, permettant d’alterner les phases d’incubation / réflexion / fredonnements ridicules dans l’enregistreur de mon téléphone et de production concentrée devant Ableton. Quand j’ouvrais l’application, je savais parfaitement ce que j’allais faire, comment, ce qui m’a permis d’être comparativement très rapide dans l’exécution, mais cette vitesse n’a aucun sens : elle existait justement parce que, de loin en loin, j’avais réfléchi des semaines.

Il y a un moment où l’on a besoin de laisser reposer, et un moment où l’on a besoin de mettre un coup de collier et de s’autocoudepiéaucuter. On met souvent l’accent sur le second car il est, évidemment, plus difficile. L’action est infiniment (au sens très strictement mathématique) plus difficile que l’inaction. Mais l’inaction a sa valeur, au même titre que l’on insiste sur show, don’t tell, mais le tell a aussi sa valeur. Il est juste beaucoup plus facile, donc on met constamment l’accent sur le show.

Comment décider au moment où l’on passe de l’un à l’autre ? Ma foi, vous êtes de grandes personnes ; au final, celui ou celle qui crée, c’est vous ; celui ou celle qui sait ce dont il ou elle a besoin, c’est vous. Une part de la maturité de la création consiste à reconnaître le mode dont on a besoin à un moment donné. Et le professionnalisme à s’astreindre à observer celui que les obligations du moment dictent alors qu’on pencherait vers l’autre.

Tant que cela ne devient justement pas une habitude.

2024-04-14T15:50:14+02:00mercredi 17 avril 2024|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La création se nourrit aussi de silence

Écrire en musique : State Azure

Écrire en musique ou pas est un sujet propre à déchaîner les passions du métier, juste après le fait de compter la longueur des textes en signes ou en mots (c’est en signes. Arrêtez de débattre là-dessus). Trouver la bonne ambiance est difficile – juste assez pour porter le flow, pas trop intrusive ni hors de propos pour l’étrangler (pas sûr qu’on puisse écrire une tendre scène romantique au son de Who’s that Chick).

À la liste des possibilités, je soumets à la sagesse collective State Azure, artiste d’ambient intéressante, c’est-à-dire qui trouve l’équilibre délicat entre texture et évolution – pour le dire autrement, il se passe assez de choses pour ne pas qu’on s’emm s’endorme. Sa chaîne YouTube propose des tas de mixes durant plusieurs heures très joliment filmés, les services de streaming et son Bandcamp comportent des tas d’albums, et il a un goût extrêmement sûr, comme en témoignent les reprises qu’il réalise, dont cette version de Ricochet. Je suis encore en train de tout explorer, parce que je déguste. (Dans le bon sens du terme…)

2024-01-29T01:20:48+01:00mercredi 31 janvier 2024|Décibels|Commentaires fermés sur Écrire en musique : State Azure

Changez de police de caractères en fonction du mode de travail

Dans la série « ça ne mange pas de pain, mais ça ne fait pas de mal », un petit truc à la fois sympa et qui, personnellement, aide mon cerveau à passer d’un mode de travail à l’autre consiste à configurer de façon cohérente son environnement selon la tâche. Et là-dedans, quand on travaille sur du texte, l’un des repères les plus évidents et les plus agréables pour les esthètes du mode numérique que nous sommes concerne la police de caractères.

C’est certainement couillon, mais je trouve qu’employer une police de texte jolie, qui fait « texte final », imprimé dans mes notes tend à ralentir ma réflexion, parce qu’inconsciemment, je cherche à me rapprocher d’un produit final. Or, les notes ont justement le but inverse : l’exploration, la réflexion, l’essai-erreur (qu’on retrouve bien sûr aussi dans le premier jet, mais c’est une phase ultérieure, en principe plus raffinée, du travail). Il y a en gros trois grandes étapes :

Idée aléatoire (capture) → Décantation et réflexion (notes) → Rédaction (production)

Ce qui correspond dans mon environnement à trois apps actuellement : Drafts → Obsidian (dont je dois longuement parler) → Scrivener.

Drafts, pour la capture, utilise iA Writer Duospace, l’une des polices gratuites conçues par les développeurs de iA Writer :

Obsidian, pour la réflexion, utilise Atkinson Hyperlegible, police gratuite conçue par l’institut Braille pour optimiser la lecture des malvoyants :

(Si c’est bon pour les yeux des malvoyants, c’est forcément bon pour ma vision de Schtroumpf à lunettes, et j’aime le fait que cette police soit à mi-chemin entre la première et la dernière.)

Scrivener, pour la production, utilise Valkyrie, une police commerciale (des gens achètent des tonnes de jolis carnets, moi j’achète des fontes commerciales) conçue par le génial Matthew Butterick, et l’une des polices à serif les plus belles qu’il m’ait été donné de voir :

Ça n’a l’air de rien, mais à force, mon cerveau se prépare déjà, rien qu’en voyant la page sous ses yeux, à passer dans le mode de travail correspondant. Et puis c’est joli, et si on peut dépenser des fortunes dans des carnets à paillettes et des stylos plume, on peut bien configurer ses apps de la façon qu’on souhaite, à la manière d’une paire de chaussons troués parfaitement confortables car adaptés à nos cals de pied, cette comparaison sonnait plus élégante dans ma tête, okay bref.

2023-03-27T05:56:30+02:00mercredi 22 mars 2023|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Changez de police de caractères en fonction du mode de travail

Procrastination podcast s07e04 – Sur nos bureaux

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s07e04 – Sur nos bureaux« .

Un épisode beaucoup plus personnel et léger, où il vous est proposé d’entrer dans les bureaux de l’équipe de Procrastination – et d’entrevoir le décor dans lequel chacun et chacune travaille. (Et de voir quelles bonnes idées piquer peut-être pour votre créativité !)
Mélanie travaillait beaucoup dans des cafés, ce qui est moins le cas. Elle met l’accent sur l’importance de l’ergonomie, et la différence vitale à établir entre espace de travail et de détente quand on travaille chez soi.
Lionel approuve complètement, et parle de son setup de geek, en plus de prévenir des désavantages du mode sombre.
Estelle parle de l’ambiance et de quelle manière la personnalisation d’un espace peut être source d’inspiration – tout en rappelant aussi que varier les environnements permet de stimuler la créativité.

Références citées

– Les problèmes du mode sombre https://tidbits.com/2019/05/31/the-dark-side-of-dark-mode/

– Le mode « solarized » https://ethanschoonover.com/solarized/

– Virgina Woolfe

– Gilles Dumay

– Stephen King, Écriture

– Stéphane Perger

– Ikki, chevalier du Phénix

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-11-14T08:23:32+01:00mardi 1 novembre 2022|Procrastination podcast|4 Commentaires

Procrastination podcast s06e11 – Volume et vitesse d’écriture

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s06e11 – Volume et vitesse d’écriture« .

Comme toujours dans Procrastination, pas de normes, le moins possible de prescriptions, mais une interrogation sur la tendance à la compétition sociale pour écrire le plus, ou le plus vite possible : quel effet annoncer votre wordcount sur Twitter peut-il avoir sur votre cerveau ?
Mélanie reconnaît l’effet d’émulation chez certains auteurs, mais ne s’est jamais sentie à l’aise avec cette pratique, qui peut donner à ceux et celles dont le rythme est différent une impression d’inaptitude. Certains projets et certaines façons de travailler peuvent nécessiter un temps de maturation incompressible.
Estelle loue l’entourage virtuel et le soutien communautaire que l’on peut tirer d’une telle communication quand on ne bénéficie pas d’un milieu qui partage ses passions ; mais avertit qu’un mot écrit n’est pas forcément un mot qui reste dans un manuscrit.
Pour Lionel, le rythme varie énormément au cours d’une journée de travail, de l’écriture d’une scène ou d’un livre, et la moyenne horaire est une métrique trompeuse, surtout que « rentrer du signe » n’est pas l’intégralité du métier. Il avance toutefois les vertus qu’il trouve au fait de s’astreindre à un certain rythme soutenu.

Reférences citées

– Le NaNoWriMo, https://nanowrimo.org

– Stephen King, Écriture

– Terry Pratchett

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-04-03T08:56:25+02:00mardi 15 février 2022|Procrastination podcast|3 Commentaires

Création produit > identité de marque

Histoire d’être plus rigolo et parce que cela rejoint ce dont on a déjà parlé sur le mythe des réseaux pour se faire connaître où j’ai pu constater des opinions divergentes, je vais commencer par vous en raconter une (d’histoire).

C’est (donc) l’histoire (ben oui, suivez) de quatre-cinq gugusses (et à un moment, une gugussette) de 20 ans fraîchement inaugurés qui se mettent dans la tronche qu’ils vont devenir le nouveau Nightwish / Dream Theater / Cradle of Filth / Muse (il y a un intrus dans cette liste, sauras-tu le retrouver ?) selon leurs fantasmes personnels (et on voit tout de suite que ça va déconner, mais un peu de clémence, les gugusse·ette·s – orthographe inclusive FTW – n’avaient donc que 20 ans tout mouillés, donc). Donc ils font des répétitions, commencent à composer, à un moment quand même boivent plus de bière au bar que composer, mais ils sont des pros, tu comprends, donc ils savent ce qu’ils font – ouais, c’est l’équivalent métal du type à cheveux longs qui glande au Starbucks avec un MacBook Air couvert d’autocollants qui va écrire le prochain grand roman social, promis juré, mais demain.

Bon, alors, avant que ça râle, au cas où ça n’aurait pas suivi, j’étais évidemment un des gugusses en question, hein, avec mes cheveux longs et mes doigts gras sur mes synthétiseurs (sachant qu’il aurait parfois mieux valu que je laisse jouer les arpégiateurs, c’est pas par hasard que je produis depuis en différé), et j’étais pas le dernier quand il s’agissait d’imaginer les concerts de cent mille personnes où même le tout-Paris s’étonne en pensant qu’il existait une alchimie secrète convertissant la bière en bonne musique. (Résistance, quand tu nous tiens.) Donc, je dis ça avec la tendresse qu’il faut avoir envers les ambitions qu’on a à vingt piges (à cet âge-là, j’ai aussi fantasmé un monde imaginaire qui se déclinerait en nouvelles et sagas sur des années de création avec un énorme plan maître et on va dire que ça s’est beaucoup mieux passé, donc bon, faut surtout pas avoir peur de rêver). (Incidemment, tout ça pour dire : être wannabe, je sais ce que c’est, j’en rigole ou cringe selon les jours et quand je parle de la quantité de boulot à investir dans son art, c’est pas pour emmerder le monde, c’est que je sais beaucoup trop bien.)

Tout ça pour en arriver à une certaine anecdote saillante (c’est de saison, l’escalade sportive était aux JO) résumant tout le bouzin : à un moment, lesdits gugusses + gugussette se sont dits, avec probablement une compo et demie dans l’escarcelle à ce stade : « hé, les gens, il faut absolument qu’on fasse un logo, et un site web pour se promouvoir ». (Il est très possible que je sois moi-même le responsable de cette connerie.)

Bon. Eh ben non, hein ? On continue à bosser, peut-être, d’abord.

Je parle de ça parce que ça m’est revenu après quelques écoutes de podcasts disparates sur l’écriture et les réseaux, et que certaines stratégies employées par des jeunes auteurs m’ont frappé comme étant, eh bien, l’équivalent 2021 du groupe des gentils couillons pensant au management avant le cœur du métier. Qui est : créer des choses de qualité, donc apprendre et améliorer son art, le travailler diligemment (et il y a fichtre de choses à apprendre, toute sa vie mais encore plus au début, forcément). Au lieu de cela, j’entends parler de « stratégies contenu » entre blog, newsletter, formations qu’on donne, comptes Instagram, communautés Discord, tweets, pages Facebook et évidemment, tout ça en parallèle12.

Bon. Heu. À ce stade, j’ai juste envie de poser une question, gentiment hein, mais le cœur du métier, c’est community manager ou écrivain·e ? Sérieusement, où diable trouvez-vous le temps d’écrire ? (J’écris à plein temps depuis plusieurs années et je n’en ai déjà fucking pas assez ! J’ai plutôt fait l’inverse : j’ai quitté tous les réseaux et tout récemment, la majorité des forums que je fréquentais aussi parce que, qui a le temps et la bande passante mentale pour ça ?)

Encore une fois, comme me le disait un de mes MJ de Donjons et Dragons dans une incarnation immortelle de tous les aubergistes du monde qui n’ont pas envie de répondre aux questions des joueurs : « chacun fait ce qu’il veut » mais j’interroge, juste, la pertinence de développer la stratégie média de la Lyonnaise des Eaux quand on n’a peut-être que quelques nouvelles publiées ici et là (ce qui est bien, hein ! on parle des à-côtés).

Ce n’est pas votre présence en ligne qui vous fera connaître, ce sont de bons textes. Mireille Rivalland l’a dit dans Procrastination, spoiler : Pascal Godbillon le dira aussi à la saison 6, et je vous invite, pour l’exercice, à aller regarder exactement combien d’auteurs et d’autrices découvert·es ou qui publient de premiers romans chez de grandes maisons ont une présence en ligne d’envergure sur les cinq dernières années. Personnellement, j’ai plutôt l’impression de constater (au doigt mouillé) une relation proportionnelle inverse entre les démarrages de carrières prometteuses et le plan média personnel de ces auteurs. Évidemment, un canal, un point d’eau (disons un site, peut-être un blog et/ou une newsletter), c’est nécessaire aujourd’hui ne serait-ce que pour qu’on sache où vous trouver et créer du lien avec votre communauté naissante (ce qui est chouette !), mais je pense que l’idée d’une galaxie média est une vache de fausse route quand on en est encore à faire ses gammes…

Alors, comme toujours, si ça vous amuse, c’est cool, et c’est autre chose. Il peut y avoir un plaisir sincère à rester sur Twitter (j’ai joué hardcore à WoW, qui suis-je pour juger des addictions des autres ?), et il y a un réel bénéfice à l’entraide des communautés en ligne. Et puis même, fantasmer sur le logo de son groupe qu’on aura en grand derrière soi sur la scène du Zénith, ce n’est pas interdit, ça fait rêver, et les rêves, c’est chouette, les accomplissements commencent toujours par là.

Mais on est d’accord, hein ? Ce n’est pas du boulot. Le boulot, c’est la création, la production. C’est là qu’on apprend et c’est là qu’on crée des choses à montrer et qu’on progresse. Le groupe de métal devra se soucier de son logo et de son site, bien sûr, mais ça vient quand on a déjà 10-15 compositions qu’on peut jouer sans pain de façon fiable et régulière (et ça n’est pas donné à tout le monde) (et non, effectivement, on n’est jamais arrivé à ce stade, vous l’aviez deviné, hein ?).

Et c’est là-dessus qu’il faut bosser, le reste viendra quand il devra venir. That’s all I’m sayin’.

  1. Je laisse de côté l’autoédition, que je connais beaucoup trop mal et qui peut nécessiter ce genre de chose, mais cela me semble ajouter à une charge de travail déjà considérable, ce qui constitue un solide argument en faveur de l’édition traditionnelle.
  2. Je laisse aussi de côté les gens qui ont des équipes pour les épauler et gérer ça pour eux.
2021-08-08T11:03:24+02:00mardi 10 août 2021|Best Of, Technique d'écriture|9 Commentaires

Approche systématique et productivité dans l’écriture de fiction (podcast « Assez parlé ! »)

Si vous ne le saviez pas, ajoutez-le à votre liste : l’école d’écriture Les Mots a un podcast, intitulé Assez parlé ! et où les auteurs reviennent sur leur parcours et, surtout, leur approche et ce qui leur tient à cœur dans celle-ci.

J’ai eu le grand plaisir de me soumettre à la question pour l’épisode 16, autour notamment des approches du flow, des liens entre productivité et créativité, de l’organisation personnelle, le tout lié évidemment à l’écriture de textes de fiction dont on soit content avec le moins de douleur possible. C’est aussi l’occasion de lever un peu le voile sur Comment écrire de la fiction ? ! (Ce titre est rigolo, il me permet d’écrire en toute impunité des phrases avec des ponctuations improbables.)

Un immense merci à Lauren Malka qui crée et réalise l’émission pour son travail proprement colossal de production et pour avoir extrait d’un entretien de plus d’une heure une substantifique moelle. (Et je mesure l’envergure de la tâche, je sais combien je peux divaguer. Vous ne savez pas dans Procrastination combien je m’auto-insulte parfois quand je produis ma voix en me priant d’arriver au fait, par pitié.)

Lionel Davoust raconte la première fois qu’il a été fasciné par le pouvoir magique de l’écriture. Il revient sur toutes les embûches et surtout, il partage avec nous quelques uns des outils, découverts au fil de ses recherches et rencontres, qui lui ont permis de renouer avec cette passion et d’en faire son métier. 

Comment un biologiste marin, spécialiste des cétacés, devient-il écrivain à temps (archi-)plein ? Par quel virage à 180 degrés un jeune homme d’une vingtaine d’années décide-t-il d’abandonner une prometteuse carrière de chercheur scientifique pour se consacrer entièrement à l’invention de mondes futuristes dans le genre littéraire qu’on appelle “l’imaginaire” ? Lionel Davoust, auteur d’une trentaine de nouvelles, de près de dix livres de science fiction (dont trois sagas !) et lauréat du prix Imaginales en 2009 (avec “L’Île close”) n’est pas devenu écrivain du jour au lendemain. En bon biologiste, il a calculé sa trajectoire, étudié les plans, mesuré les risques avant de « plonger ».

Dans cet épisode, il raconte la première fois qu’il a été fasciné par le pouvoir magique de l’écriture. Il revient sur toutes les embûches qui, adolescent, l’ont empêché de retrouver ce super-pouvoir auquel il avait goûté dans l’enfance. Et surtout, il partage avec nous quelques uns des outils, découverts au fil de ses recherches et rencontres, qui lui ont permis de renouer avec cette passion et d’en faire son métier. Grand lecteur d’essais théoriques signés par des écrivains, chercheurs, psychiatres américains, hongrois, canadiens… sur la productivité, le développement de la créativité et sur l’apprentissage technique de l’écriture, Lionel Davoust livre ici des conseils précis pour s’organiser, mener à terme ses projets mais aussi pour libérer la partie du cerveau qui doit se consacrer au “flow” de l’écriture.

Quelques références à noter :

– “Flow” (En anglais : « Flow : The Psychology of Optimal Experience ».dans lequel Mihaly Csikszentmihalyi, psychologue hongrois (dont nous écorchons le nom dans l’épisode !) décrit l’état psychologique de grand bonheur dans lequel on se trouve lorsque l’on plonge entièrement dans une activité (Editions Harper and Row, New York)

– «S’organiser pour réussir” (“Getting things done”) sous titré “L’art de l’efficacité sans stress” de David Allen (théoricien américain de la productivité) qui délivre des conseils pour accomplir ses missions, s’acquitter de sa charge de travail sans se laisser déborder par elle (Leduc S. éditions)

– “Ecriture. Mémoire d’un métier”, livre incontournable de Stephen King sur l’art d’écrire

Les mois qui viennent, Lionel Davoust publiera deux livres auxquels il tient beaucoup : le cinquième et dernier tome de sa série de fantasy épique intitulée “Les Dieux sauvages” (éditions Critic). Et un essai réunissant ses conseils d’écriture : “Comment écrire de la fiction ?”, à paraître aux éditions Argyll en mai 2021.

A la fin de l’épisode, Lionel Davoust vous lance un défi et vous propose un rendez-vous (à ne pas louper) !

2021-04-15T11:15:06+02:00lundi 19 avril 2021|Entretiens, Technique d'écriture|2 Commentaires
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