Space Battleship : l’Ultime espoir

Ou comment faire le titre de SF le plus générique et cliché de l’histoire.

Sorti l’été dernier directement en DVD, ce Space Battleship est l’adaptation en film live de Space Battleship Yamato, manga du célébrissime Leiji Mastumoto, créateur d’Albator et Galaxy Express 999. Il y a donc de quoi s’attendre à quelque chose d’assez graphique et nerveux, et le film ne déçoit pas.

Résumé : c’est bien simple, la Terre est fichue, voilà. Space Battleship dépeint une humanité désespérée, en train de perdre une guerre contre les vicieux Gamilas, et notre planète n’est plus qu’un désert radioactif à la surface inhabitable. Même Battlestar Galactica est plus riant.

Susumu Kodai est une tête brûlée, un ancien pilote qui a quitté l’armée, et se trouve réduit à récupérer divers déchets dans le désert en scaphandre anti-radiations pour gagner sa croûte. Quand une ogive extraterrestre percute la surface juste à côté de lui, endommageant son scaphandre, il croit sa dernière heure arrivée… sauf qu’un miracle se produit. La radioactivité redescend à des niveaux normaux autour de lui. Qui plus est, l’ogive transporte les plans d’un moteur supraluminique et d’une arme nouvelle. Ainsi qu’un message : quelque part dans les étoiles, il y a du secours. Les habitants de la planète Iskandar invitent l’humanité : ils disposent de la technologie nécessaire pour soigner la planète.

La Terre lance alors un ultime effort de guerre pour construire le Yamato, le croiseur de la dernière chance, embarquant cette technologie extraterrestre mal connue afin de rallier Iskandar. Kodai reprend du service, mais il a plus d’un compte à régler, non seulement avec le capitaine du Yamato, mais aussi avec ses anciens équipiers. Talentueux mais indiscipliné, Kodai va devoir assumer son rôle de meneur pour conduire la mission du dernier espoir à bien.

La parenté entre Yamato et Battlestar Galactica est évidente, sans qu’il soit possible de dire qui a influencé qui (le manga et la série originale datant tous deux de 1978). En tout cas, le fan de BSG retrouvera sans mal un ton qu’il affectionne : Kodai ressemble à une Starbuck en plus positive et moins suicidaire, mais avec tout autant de problèmes envers la hiérarchie. Ici aussi, il est question d’avenir de l’espèce humaine, de sacrifices pour le bien commun, de reconstruction. Mais, et c’est très certainement ce qui a rebuté le public français, il y a une épaisse couche d’imagerie manga et de mélodrame à la japonaise par-dessus. Il n’y a pas de place pour la modération dans Yamato : tout le monde est toujours très énervé, très triste, très rancunier ou très discipliné – mais surtout , surtout très énervé, notamment Kodai qui a de gros problèmes de nerfs et va nous claquer un AVC à 50 piges s’il ne lève pas le pied sur la caféine (ou la coke).

Et là, forcément, comme dans nombre d’adaptations de manga (pensons à Crying Freeman), c’est simple : soit on adhère, on rentre dans le trip grandiloquent à la japonais, soit on décroche en refusant de bouger de l’esthétique occidentale. La plupart des spectateurs décrochent (Space Battleship reçoit une note moyenne de 2,1/5 chez Allociné, totalement imméritée à mon avis, même si elle s’explique). Personnellement, j’adhère à fond – VO sous-titrée obligatoire, bien sûr.

Alors oui, l’arme ultime gros canon de la mort du Yamato est manipulée sur la passerelle avec… un flingue et il convient de viser. Oui, les uniformes de vol ont l’air d’une démonstration en vinyle pour une palette Pantone. Oui, ça crie beaucoup, ça en a gros sur la patate, ça brandit le devoir et la patrie (ici, la Terre) dans tous les sens. Mais bon, je ne sais pas vous, mais si j’étais à bord du seul vaisseau à pouvoir sauver la planète traversant la galaxie vers l’inconnu, moi aussi j’aurais besoin d’un câlin.

Bret, tout ça, ça fait partie du truc, c’est le jeu : c’est une adaptation de manga. Et surtout, c’est un blockbuster qui s’assume, une sorte de transposition des grosses productions hollywoodiennes remixées par un oeil japonais.

Et c’est probablement là que réside la meilleure surprise de ce Yamato : c’est du grand spectacle, alors on s’attend à connaître le déroulé de l’intrigue, la fin, les rapports entre personnages. Sauf que non. Ce n’est pas un film américain, ça n’en a que l’emballage. Sans vendre la mèche, les relations, les coups de théâtre appartiennent à une logique narrative légèrement différente de ce dont on a l’habitude, qui s’adapte très bien à cet univers, et c’est grâce à cela que ce film parvient à créer quelques surprises et une impression durable.

En résumé, il faut voir ce Yamato en s’attendant à un film à grand spectacle et en garant à l’esprit qu’il s’agit d’une adaptation moderne d’un manga de la fin des années 70. Dans ce cas, excellent moment garanti, encore plus pour les fans de space op’. Par contre, si vous n’adhérez pas au trip et gloussez bêtement chaque fois que vous entendez une phrase en japonais, faites une faveur à tout le monde, à vous comme aux autres : passez votre chemin. Sérieusement. Et laissez les gens que ça émeut sincèrement en profiter tranquilles.

Non mais.

2012-09-13T11:35:21+02:00jeudi 13 septembre 2012|Fiction|8 Commentaires

“Nuit de visitation” (Léviathan) dans l’anthologie Contrepoint (offerte)

Couv. Roberian Borges

Peut-on écrire des histoires dans lesquelles il n’y aurait ni guerre, ni conflit, ni violence ?

Telle est la quatrième de couverture de cette anthologie – et le défi proposé par Laurent Gidon à ses auteurs, pour un livre qui vient de paraître aux éditions ActuSF, et dont j’ai le plaisir de faire partie. Et le meilleur ? Elle est offerte. Suivez l’article pour savoir dans quelle modalités.

J’ai le plaisir d’y proposer “Nuit de visitation », une nouvelle rattachée à l’univers de Léviathan (La Voie de la Main Gauche), un huis-clos intimiste centré sur Léon, viel homme très malade entouré de ses proches et qui fait le compte des erreurs de sa vie – dont une en particulier qu’il ne s’est jamais pardonné. Mais une visite tenant du miracle va faire basculer sa vision du monde…

L’anthologiste, Laurent Gidon, propose un entretien détaillé sur la genèse du projet chez ActuSF, sur cette page :

Dans une table ronde à Épinal, j’ai été confronté à des auteurs qui justifiaient leur approche narrative très dure par le fait qu’ils représentaient le monde et l’homme tels qu’ils sont. Quand j’ai osé dire que tout n’était pas aussi noir et qu’on pourrait peut-être écrire des histoires autrement, un des auteurs participant m’a toisé avec mépris et a lâché : “Ce sera forcément chiant !” C’est ce qui m’a interpellé. Forcément chiant ? Pour moi, c’est plus une question de talent que de violence ou de noirceur. – Laurent Gidon

Sommaire

  • “Qu’est-ce qu’on se raconte ?” Préface de Laurent Gidon
  • “L’Amour devant la mer en cage” de Timothée Rey
  • “Le Chercheur de vent” de David Bry
  • “Petits arrangements intra-galactiques” de Sylvie Lainé
  • Nuit de visitation” de Lionel Davoust
  • “Tammy tout le temps” de Laurent Queyssi
  • “Avril” de Charlotte Bousquet
  • “Permafrost” de Stéphane Beauverger
  • “Mission océane” de Xavier Bruce
  • “Semaine utopique” de Thomas Day

Et pour se procurer le livre ?

C’est très simple : l’anthologie est offerte (dans la limite des stocks) pour tout achat de deux livres des éditions ActuSF. Il y a de grandes choses au catalogue, de véritables géants de l’imaginaire, alors c’est le moment de vous faire plaisir, et vous recevrez ce petit opus en bénéfice. C’est-y pas du win-win, comme ils disent chez les gens qui savent ?

2012-09-11T11:40:17+02:00mardi 11 septembre 2012|À ne pas manquer|2 Commentaires

Exercices proposés par Pascal

Un mot pour attirer votre attention sur ce commentaire de Pascal dans l’article sur la conclusion des déclencheurs ; il y partage toute une série de situations pour aider à forger un personnage ou juste pour un court exercice d’écriture. Qu’il en soit remercié, que son nom soit à jamais murmuré avec révérence dans les couloirs de bibliothèques, que sa plume trace une voie sûre et vaillante sur la page que c’est tellement agréable ma parole on dirait du Clairefontaine.

2012-09-10T12:12:00+02:00lundi 10 septembre 2012|Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Exercices proposés par Pascal

Léviathan : La Nuit sur Culture Hebdo

Couv. service artistique Seuil Image © Bertrand Desprez / Agence VU

Si le décor antarctique est froid, le récit est brûlant en aventures qui vont de rebondissements en rebondissements. Davoust mène le tout avec une maestria qui force la révérence.

Une brève à lire sur Culture Hebdo.

2012-09-07T18:40:45+02:00dimanche 9 septembre 2012|Revue de presse|1 Commentaire

Des solutions de 1990 pour des défis de 2010

L’idée n’est pas nouvelle, mais sa généralisation l’est : la société Open Garden – qui propose déjà son application au téléchargement – se propose d’ouvrir à tous un accès Internet gratuit où que l’on se trouve dans le monde. Il s’agit simplement pour chaque particulier d’offrir un point d’accès à son réseau, en échange de ceux que lui offriront les autres abonnés à Open Garden, à la manière des accès sans fil dont bénéficient les abonnés à Free en échange de l’ouverture de leur propre Wi-Fi. La différence, c’est qu’ici, la solution est indépendante de l’opérateur.

Pour que cela marche, évidemment, il faut qu’assez d’utilisateurs installent Open Garden pour constituer un réseau suffisamment dense – en d’autres termes, que l’idée décolle et atteigne une masse critique qui la rende véritablement intéressante.

Indépendamment de sa viabilité, difficile de s’empêcher un rapprochement avec la verrue qui orne notre code de la propriété intellectuelle depuis juin 2009 : la loi Hadopi, bien sûr, pour laquelle j’ai un amour sans bornes. À travers une pirouette rhétorique digne du Cirque Pinder cette funeste et ubuesque loi crée le délit de non-sécurisation de l’accès à Internet, afin de s’assurer qu’il n’en soit fait que des usages conformes aux bonnes moeurs.

Mais quid si, en bon hippie aux cheveux gras, j’ouvre volontairement mon réseau aux gens qui passent, parce que – scandale – je suis un mec qui partage ce que je paie, à travers une application comme Open Garden par exemple ? Les données se délocalisent de plus en plus à travers les services du cloud. Si, demain, Internet ne devient qu’une vaste toile sans point d’accès précis, qui doit sécuriser sa ligne ? Contre quoi, comment ?

Encore une fois, la technique devance l’incompréhension du législateur face à une technique qu’il ne comprend que très partiellement, et dont il ignore les vrais usages : la loi du tomahawk et de la bombe atomique. Pendant ce temps, création et édition essaient désespérément de s’en sortir face à l’exploitation non autorisée des oeuvres, le manque à gagner démoralisant qu’il représente et l’inefficacité démagogique d’un arsenal législatif souvent aux antipodes de ses désirs (rappelons par exemple que la SACEM, souvent désignée comme grande méchante par ignorance, réclamait l’interopérabilité des mesures de protection dès la loi DADVSI et préférait que soit tout simplement prélevée une compensation financière sur les abonnements Internet plutôt que le délire psychotique Hadopi). Le consommateur voit ses droits bafoués avec des DRM abusifs. Et le contribuable verse des sommes astronomiques dans des gouffres ineptes et inefficaces.

Alors oui, je critique, mais je n’ai pas d’idée géniale, non, hélas. En revanche, je sais reconnaître une idée idiote – Hadopi – quand j’en vois une, et je sais au moins dire pourquoi. Preuve supplémentaire à l’appui.

2012-09-07T10:09:22+02:00vendredi 7 septembre 2012|Humeurs aqueuses|Commentaires fermés sur Des solutions de 1990 pour des défis de 2010

Quatre images pour la semaine

La reprise de contact avec la civilisation et mon désir de reprendre en main ce blog sur des thématiques plus littéraires et éditoriales me pousse à délaisser photos et journaux d’expédition, ce qui est MAL, car au bout d’un moment, cela sera du réchauffé pour tout le monde.

Vu que je suis actuellement assis sur plusieurs milliers de photos animalières accumulées depuis plus d’un an, j’envisage de me sévèrement coudepiéaucuter pour donner une forme à tout ça. Pour commencer, une nouvelle petite image par semaine en guise de respiration sur ce blog, ça t’intéresserait, auguste lectorat ? (Sinon, je fais ça de mon côté pour moi tout seul. Comme un gros égoïste. De merde.)

En attendant, en voilà quatre nouvelles, trois prises cet été à Mull et une en octobre dernier autour de l’île de la Réunion.

Eat_your_dinner

Puffin_with_sandeels

Ironic_bowrider

Bursting_breath

(Le profil Flickr qui va bien.)

2014-05-28T18:20:13+02:00jeudi 6 septembre 2012|Photo|9 Commentaires

Les déclencheurs, post-mortem

… Parce que “post-mortem” est en latin, et que c’est bien plus classe que “debriefing », et que j’en ai marre de voir de l’anglais partout (« BNP Paribas Real Estate, It’s the Place to Be », sérieux, ça ressemble à quoi ? Surtout que je suis persuadé que pas un seul des marketeux décerébrés ayant pondu un truc pareil ne sait prononcer correctement le “th” anglais autrement que “z », et ils font les malins avec de l’anglais à la con, enfin, bref, pheuque).

C’est la rentrée et l’exercice des déclencheurs est donc terminé. L’aventure a été plutôt suivie, et une petite communauté s’est même formée autour de l’exercice, ce qui est très sympa ! Si vous n’avez pas pris le train à temps, il est toujours temps de vous lancer. Voici un petit récapitulatif de l’ensemble des articles. Et si vous avez joué le jeu mais cherchez un exercice d’écriture rapide, il est aussi toujours possible de tenter avec un déclencheur différent.

La liste complète des déclencheurs par ordre chronologique

L’article des consignes

L’article bottage de cul

J’espère que vous vous êtes rendu compte, après ces neuf semaines, que

  1. Votre écriture est importante. Mais écrire, ça prend du temps. Donc, vous devez réserver ce temps, le désigner comme sacré, et vos proches doivent comprendre que là, vous faites un truc qui compte pour vous, et qu’on doit vous ficher la paix, pas d’exceptions à part enfants qui brûlent et maison qui s’est cassé un bras. Et encore.
  2. Écrire, ça peut se faire dans les interstices. Souvent, avec les priorités du quotidien, il est difficile de se mettre dans l’humeur d’écrire. Sauf que, selon les termes de Robin Hobb (je cite de mémoire), “vous devez comprendre que vous n’aurez jamais plus de temps que maintenant ». Si vous désirez écrire sérieusement, il faut tirer profit de ces moments. Ayez de quoi écrire sur vous. Noter cinq phrases dans un bus chaque matin, ça donne une page à la fin de la semaine. À la fin de l’année, ça donne deux nouvelles. OK, c’est peu, mais entre ça et ne rien faire du tout en vous lamentant de n’avoir pas le temps d’écrire, vous choisissez quoi ?
  3. Vous n’êtes pas forcément bon du premier coup, mais ON S’EN FOUT. Ce qui compte, ce n’est pas d’écrire merveilleusement bien – du moins, la première fois. Ce qui compte, c’est d’écrire. C’est mauvais, vous vous relisez et vous avez envie de vous enfoncer des aiguilles dans les yeux, vous grimacez devant vos lignes de dialogue ? Félicitations, c’est le métier. Tous les auteurs, même et surtout les pros, ont des moments comme ça. Le bonheur, avec l’écriture, c’est qu’on peut – qu’on doit – retravailler. On peut reprendre, encore et encore, jusqu’à ce que ça sonne juste, que ça rende bien, qu’on soit content. Ce qui compte, dans le premier jet, dans l’écriture, c’est de mettre de foutus mots sur le papier ou le clavier. Vous jugerez plus tard. Ensuite, toujours ensuite. Et plus vous écrirez, plus vous pratiquerez, plus vous prendrez de risques. Et plus vous prendrez de risques, meilleurs vous serez.

Alors ? Au boulot, stou !

J’espère que cette série d’exercices vous aura, si vous l’avez suivie sérieusement, décoincé et aidé à montrer que vous pouvez écrire. J’aimerais bien proposer à nouveau ce genre de choses à l’avenir, surtout à voir que, manifestement, cela a répondu à une demande. Du coup, n’hésitez pas à partager votre expérience en commentaires !

  • Comment l’avez-vous vécu ?
  • Aimeriez-vous voir d’autres exercices ? De quel genre ?

“Tu dois écrire” – Première règle de l’écriture de Robert Heinlein.

2018-07-17T14:20:47+02:00mercredi 5 septembre 2012|Technique d'écriture|30 Commentaires

Mise à jour de l’agenda

Le système d’agenda commençait à donner quelques signes de faiblesse mais une petite mise à jour, et tout est reparti en mieux. J’en ai profité pour y entrer les événements de rentrée, que voici – notez-les sur vos tablettes, mais on aura l’occasion d’en reparler !

Le tout est toujours accessible sur la page dédiée.

(suite…)

2012-09-04T10:05:43+02:00mardi 4 septembre 2012|Dernières nouvelles|2 Commentaires

En route pour Le Pouvoir

Auguste lectorat,

C’est aujourd’hui que je me lance pour de bon dans la rédaction de Léviathan : Le Pouvoir, suite et conclusion de la trilogie Léviathan, entamée avec La Chute et La Nuit.

Je dis bien la rédaction ; car, comme j’ai eu plusieurs fois l’occasion de le dire, cette histoire était planifiée en trois actes dès le début et, avant même d’écrire la première ligne de Léviathan : La Chute, je savais comment elle se termine. J’architecture très à l’avance mes livres ; j’ai besoin de connaître ma destination finale avant d’entamer le voyage proprement dit. J’avais, dès le début, au chaud dans mon OneNote, le plan phase par phase des trois volumes.

Après, “aucun plan de bataille ne survit à sa rencontre avec l’ennemi », disait Sun Tzu, et l’écriture révèle souvent des chemins de traverse, des scènes ou des péripéties imprévues qui ajoutent au sel de l’histoire. Parfois, l’évolution des personnages suggère de légères altérations du cap, et c’est bien normal ; cela fait partie du plaisir de la découverte. (Pour l’anecdote, par exemple, dans La Volonté du Dragon, le retour en arrière entre le généralissime Vasteth et le Dragon n’était pas prévu à l’origine.)

Depuis la fin de La Nuit, je me prépare et raffine donc mon plan de bataille en fonction de ce qui s’est réellement passé dans les deux premiers volumes, et je constate que je n’ai pas trop dévié de la direction d’origine. Je retourne avec grand plaisir à l’univers de la Voie de la Main Gauche, vers ces personnages avec qui je cohabite au long cours, Michael, Masha et Andrew, mais aussi les moins fréquentables, Julius, Alukar, Eldred Kyne, et les élements instables, Puck, Felix Mandylion, l’Ombre de Dwayne de Heldadt. Un peu d’appréhension, aussi : vais-je leur faire honneur comme le le voudrais ? Ne vais-je pas tomber sur des difficultés imprévues au fil de l’écriture ? Et surtout, la conclusion de la série – qui, je l’espère et pense pouvoir le dire, devrait comporter une certaine part d’inattendu – remplira-t-elle ses promesses narratives ?

ll n’y a qu’une seule façon de le savoir, se retrousser les manches, écrire, persister même dans les difficultés, puis relire, retravailler, jusqu’à satisfaction.

D’ici la parution – au printemps prochain si tout va bien -, une nouvelle inédite se déroulant dans l’univers de Léviathan sortira très bientôt. Comme les autres (« Regarde vers l’ouest », « La Terre comme témoin » et « La Voie du Serpent »), elle n’aura pas de lien direct avec les livres, mais offrira un point de vue complémentaire, une histoire ponctuelle tempérant la séparation binaire entre Main Gauche et Main Droite.

Et pour les lecteurs de la série qui attendent le volume 3 (merci pour votre enthousiasme et votre impatience, cela fait vraiment chaud au coeur, je n’imaginais pas que cette série pourrait susciter une telle passion !), un petit teaser… Les citations qui se trouveront en exergue dans le livre (deux, comme pour les précédents) :

« La liberté coûte cher, mais on peut en payer le prix. » – Carlos Castaneda, Histoires de pouvoir

« L’oiseau se bat contre l’œuf. L’œuf est le monde, qui veut naître doit d’abord détruire un monde. » – Hermann Hesse, Demian

Veillez sur les ténèbres.

2012-09-01T14:00:05+02:00lundi 3 septembre 2012|Journal|11 Commentaires
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