Plus que deux jours pour précommander Contes hybrides et le recevoir dédicacé
Hop hop, pour mémoire, le défi du mauvais esprit consiste à m’envoyer chez l’ostéopathe avec un canal carpien à force de devoir signer une montagne d’exemplaires : il vous reste deux jours (jusqu’au 14 septembre) pour précommander Contes hybrides chez les éditions 1115 et recevoir votre exemplaire dédicacé, c’est par ici.
Je compte sur vous pour faire travailler le corps médical.
Procrastination saison 4 : date de diffusion et premiers thèmes
Hier, nous avons bouclé une deuxième session d’enregistrement de la saison 4 de Procrastination. Estelle n’a pas l’air trop malheureuse d’avoir rejoint l’émission. Je pense. Enfin, j’espère. Je vous laisse juger.
Nous avons hâte de vous proposer cette nouvelle saison, et nous remercions grandement Estelle qui lève le rideau avec cœur et sincérité sur sa propre pratique ainsi que bien des aspects de l’écriture qu’on évoque parfois trop peu… Nous comptons sur vous pour lui faire le meilleur accueil !
La saison 4 comptera 18 épisodes (et non 20, pour compenser les deux surnuméraires de la saison 3) et le premier sera donc diffusé le 15 octobre. Voici le programme des douze (oui, douze) premiers épisodes de cette saison :
- s04e01 – S’inspirer des autres médias
- s04e02 – Le rapport signal/bruit des dialogues
- s04e03 – Faire original
- s04e04 – Les clichés
- s04e05 – Retours des poditeurs 05
- s04e06 – Le syndrome de l’imposteur
- s04e07 – Pitcher / faire un synopsis
- s04e08 – Ce qui se passe en festival
- s04e09 – Narrer la non-fiction
- s04e10 – Retours des poditeurs 06
- s04e11 – Les arcs narratifs (partie 1)
- s04e12 – Les arcs narratifs (partie 2)
Fin de la courte expérience “Brèves et liens”
Brève, ta vie l’a été, ô expérience. Au revoir, puisses-tu nous éclairer, mais pas longtemps, forcément, puisque c’était un peu le principe.
Donc : juste parce que j’aime pas faire disparaître des trucs dans la nuit avec quinze kilos de chaînes aux pieds sans rien dire, ayant trouvé un moyen terme convenable sur les réseaux commerciaux, je retire les inventaires à la Prévert “Des brèves et des liens“, entre autres parce que le dernier était composé à 80% de tweets et que ça me fait vraiment bizarre de m’auto-citer sur des conneries comme si c’étaient des perles avec ma tronche toutes les cinq lignes. Alors bon, c’est vrai, convenons-en, j’ai un esprit aussi fulgurant que les poings de Goldorak, mais ça me gêne vous le montrer aussi ostensiblement, alors que vous l’aurez tous évidemment déjà reconnu de vous-mêmes, n’est-ce pas. (Dites rien, s’il vous plaît)
En revanche, je m’aperçois qu’il y a plein de petits sujets sympa qui mériteraient des articles plus courts, que tous les billets ne sont pas censés faire 10 000 signes, et des petits bonbons à se mettre sous la dent un peu plus souvent, ça serait chouette.
Ce week-end, rendez-vous près de Tonnerre ! (Contes hybrides dispo en avant-première)
ET PAS À BREST HEIN VOUS TROMPEZ PAS DE TONNERRE
Donc, ce week-end, c’est le Festival des Imaginaires du Tonnerrois ! À Ravières, pour être précis. J’y serai samedi et dimanche (14 – 15 septembre).
Avec un marché, des expositions, des contes, un escape game, un salon du livre bien sûr, et j’ai même vu qu’il y avait un bar. Ayez toujours un bar, vous ne pouvez pas vous tromper.
Le programme est disponible en direct ici, et j’aurai Contes hybrides en avant-première sur le salon avec les éditions 1115.
Venez en nombre faire la fête ce week-end et me regarder choper une tendinite (car c’est là que je vais signer mes douze milles précommandes de Contes hybrides, MONSTRES, d’ailleurs vous devriez en commander deux ou trois de plus histoire d’être bien sûr)
Demain, Sienar Systems [des brèves et des liens]
Toujours ça que les réseaux commerciaux n’auront pas. Tu te rappelles, auguste lectorat, l’époque où l’on faisait des compilations de liens pour nos blogs MySpace ? C’était mieux avant ? Non, clairement pas, mais il y a un certain nombre de choses qu’il vaut mieux conserver pour sa propre plate-forme. Donc, expérimentation avec un retour sur une forme de compilation de brèves, d’idées aléatoires, de liens rigolos ou pas, mêlée d’une petite compilation des posts des semaines passées.
Deux articles vachement intéressants sur la manière dont nous avons perdu le web ouvert au profit des réseaux commerciaux, et comment peut-être le retrouver : The web we lost et Rebuilding the web we lost.
Et dans le même esprit, la profession de foi du développeur de NetNewsWire, qui revient sur le devant de la scène :
The big social networking sites are damaging society and eroding democracy — and we believe one of the ways out of this is to get our news via the open web rather than from Twitter and Facebook.
“In every age it has been the tyrant, the oppressor and the exploiter who has wrapped himself in the cloak of patriotism or religion or both, to deceive and overawe the people.”
Eugene V. Debs
Vu ça par notre gouvernement :
→ et j’ai un doute, on va fonder Sienar systems ou Incom ?
D’ailleurs :
Les précommandes de Contes hybrides sont ouvertes : faites-moi mal
Et je compte sur vous pour vous ruer sur le livre, et POURQUOI DONC qu’il faudrait faire ça, espèce d’égocentrique ? Ah mais ça n’est pas de l’égocentrisme, au contraire, c’est pour me faire MAL, voyez-vous, c’est parce que, pour mémoire, tout exemplaire commandé chez l’éditeur avant le 14 septembre sera dédicacé.
Je compte donc sur vous pour me faire payer chèrement tous les moments où je vous ai agacé, contredit, où vous avez fermé votre onglet de navigateur de rage ou levé les yeux au ciel, où vous étiez d’accord avec un détracteur en commentaires. Commandez-en, commandez-le pour vous, pour les gens que vous aimez, pour les gens que vous n’aimez pas, pour la médiathèque et la voisine, collez-moi une tendinite au poignet, bon sang, que j’en pleure longtemps après la fermeture du salon de Tonnerre (où je signerai le stock de précommandes).
Détestez-moi, achetez mon livre ici, je l’ai bien cherché, ça m’apprendra, j’en suis sûr.
Promis.
(Et pour en savoir plus sur le livre, rendez-vous ici par exemple. OUI C’EST LE MÊME ENDROIT AHAHA)
Le prix Campbell change de nom (tant mieux)
Je résume rapidement : une controverse a récemment traversé l’édition anglophone, à l’initiative de Jeannette Ng, lauréate du prix John W. Campbell du meilleur nouvel auteur. Cela s’est passé il y a quelques semaines à peine, à la Worldcon de Dublin.
John W. Campbell était un éditeur absolument fondamental de la science-fiction américaine, mais il se trouve aussi qu’il était carrément raciste et pro-esclavage, une vérité inconfortable que Jeannette Ng a clairement rappelée à une assistance quelque peu gênée (lire ici son bref discours d’acceptation).
Félicitations, donc, aux magazines Dell, qui ont réagi extrêmement vite à la situation en renommant le prix “Astounding“, du nom de la revue dirigée par Campbell pendant une grande partie de sa vie. Astounding est une pierre angulaire de l’histoire du genre (et de son âge d’or), car Campbell, aussi détestable soit-il, était également (et c’est pour ça que la situation est compliquée) un excellent éditeur de littérature.
Donner au prix le nom de la revue semble une solution idéale, rendant hommage à l’héritage immense de celle-ci dans l’histoire de la science-fiction, sans légitimer plus longtemps un personnage aux propos déjà inacceptables dans les années 1950.
Apprends la magie de jeter 100 pages avec la méthode Marie Kondo
Donc, comme beaucoup de gens qui aiment les bouquins, les jeux vidéo, la musique, la culture geek, les trucs et les machins, qui habitent depuis longtemps au même endroit et donc l’âge commence à monter en dizaines, j’ai comme qui dirait un léger problème de bordel. (Oui maman, je sais, j’ai toujours eu un problème de bordel. Sors de cet artifice rhétorique qui servira juste à me dédouaner si jamais tu tombes là-dessus, steuplaaaaît.) J’ai en plus une propension à l’accumulation, du genre, hé, si ça peut servir, faut garder, non ? J’ai une grande cave. Ça sert à ça.
Alors donc voilà, j’ai lu le bouquin à la mode, La Magie du rangement1, de Marie Kondo, énorme vente internationale, et maintenant une série Netflix.
Le principe fondamental de la méthode Marie Kondo est globalement connu : “conserve ce qui te donne de la joie“. Mais plus intéressant, elle recommande, quand tu jettes / donnes / supprimes un objet de ton environnement, de le remercier pour le plaisir qu’il t’a donné, et je trouve ça plutôt chouette. Ça ne mange pas de pain, et si l’on considère que les possessions sont d’une certaine manière un reflet de l’individu ou même une projection, cela revient à se remercier soi-même avant de clore le (micro) chapitre de sa vie que représente l’objet. Pourquoi pas ?
Là où ça devient intéressant, c’est qu’elle libère aussi l’individu de la culpabilité des achats impulsifs2… ou du rejet des cadeaux moches. Tu as acheté un pull en promo dont tu aimais vraiment la couleur mais tu te rends compte avec le recul que, franchement, il ne te va pas et ne t’ira jamais, eh bien tu t’en débarrasses, mais tu le remercies du plaisir qu’il t’a donné sur le moment quand tu pensais vraiment que c’était une bonne affaire. De ce point de vue, il a rempli son office sur le moment. Idem pour le pot de chambre de mariage3 qu’on t’a offert et qui, franchement, fait un peu désordre dans ton 350m2 de Bali cinquante ans plus tard. Tu peux t’en débarrasser, Marie t’en donne le droit, non sans le remercier pour l’intention avec laquelle il t’a été offert et le plaisir qu’il t’a donné. Il a, encore une fois, rempli son office.
Le rapport avec l’écriture ?
Aimer le processus et le chemin davantage que la destination.
Une des causes de la procrastination dans le domaine créatif (lire : les sept causes de la procrastination et comment y remédier) touche à la complexité du travail, ce qui le rend intimidant (et donc, on se trouve d’un coup pris d’une irrésistible passion pour la vaisselle). Je tâtonne, j’explore, et parfois, je me plante.
Sauf que c’est déjà assez dur comme ça, alors j’ai pas envie de me planter. Que de temps perdu ! Que de frustration ! Non ?
Quand j’avais vingt ans et que je commençais, j’écrivais assez lentement parce que j’essayais de faire bien du premier coup. J’étais concentré sur le rendu autant que sur le contenu, ce qui est l’équivalent discursif de réfléchir à une réponse avant même d’avoir trouvé comment formuler la question. Ça fait bobo la tête. Alors, à force, ça marchait, mais j’ai vite découvert que travailler le rendu, la forme, l’efficacité, c’était plutôt le rôle des corrections. Comme disait Terry Pratchett, “le premier jet n’est là que pour s’expliquer l’histoire”.
À trente ans, avec davantage d’expérience, j’ai fini par accepter (avec réticence) le fait qu’écrire des trucs “pour rien”, des pages entières qu’on jette (j’élague entre 10 et 30% de mes premiers jets de manuscrits), ce n’est pas du travail inutile. Tâtonner dans une direction dont on se rend compte a posteriori qu’elle n’était pas adaptée au projet n’est pas du temps perdu, c’est écrire ce qu’il ne fallait pas pour pouvoir mieux découvrir ce qu’il fallait. Après, quand t’es à la bourre sur ta date de rendu, la consolation est un peu maigre, et t’aimerais bien tomber juste du premier coup, ça pourrait pas marcher un peu plus comme ça ?
Aujourd’hui, je me suis aperçu d’un seul coup (avec le confort que donne un peu de recul et une date de rendu un peu plus relax, quand même) que je m’en tape d’écrire 100 pages pour rien si je me suis amusé à les faire, ou si, du moins, j’y ai trouvé du sens. Au contraire, presque. Si elles m’ont apporté quelque chose dans l’exploration, si j’y ai trouvé une forme de compte, quelle importance qu’elles ne servent pas le projet ? L’acte est sa propre récompense – le reste forme à mon sens des illusions dangereuses.
Telle Marie Kondo, je remercie alors ces pages pour le plaisir et le sens qu’elles m’ont apporté sur le moment. Et je les supprime sans une once de regret. Car elles ont rempli leur office.
Et le plus merveilleux, c’est qu’en général… elles restent. Car, écrites dans la joie et la vérité, ce sont souvent les plus intéressantes. Mais pour ça… il faut être sincèrement prêt à les bazarder. On ne peut pas faire semblant de lâcher-prise.
- Je m’aperçois à cet instant que j’ai une abréviation TextExpander pour le mot « rangement », ça ressemble à un appel désespéré de mon inconscient. ↩
- Ok, oui, faire des achats impulsifs c’est pas terrible d’un point de vue environnemental, et même financier, donc autant éviter, mais que celui ou celle qui n’a jamais acheté un truc qu’il a regretté ensuite me jette la première paire d’escarpins qui font mal aux pieds. ↩
- Ça existe. Je vous laisse chercher. ↩