Bulletin de santé numérique et digital (4 mars)

(Rappel des épisodes précédents.)

Encore merci à toutes et tous pour vos bons vœux de rétablissement au fil du temps ! C’est simplement incroyable de voir tant de suivi et de prévenance quand, parfois, on ne s’est rencontrés en vrai que deux ou trois fois (mais qu’on communique largement en ligne – et c’est, vraiment, l’aspect positif des réseaux commerciaux, que j’ai pu retrouver ces derniers temps :).

Merci.

Je refais un peu surface, aussi me disais-je qu’il était grand temps de donner des nouvelles.

La situation est maintenant, en fait assez simple car stabilisée et… longue. J’ai clairement franchi le pire : les médecins sont contents de ma jolie cicatrice en forme de Z à la Harry Potter sur toute la longueur du doigt (et qui me permettra probablement de sentir la présence de Voldemort). L’opération s’est déroulée aussi bien que possible, les points sont enlevés, bref, ça suit son cours.

Sauf que maintenant, le cours est long. Déjà, ça reste diablement pas pratique au quotidien : le doigt est quand même raide comme une brindille toute sèche, mais surtout, le fait d’avoir un nerf sectionné vous rend donc toute la zone insensible, comme une anesthésie qui refuserait de passer. Sauf que c’est sur le côté du doigt, donc toute l’autre zone reste normale – et à la confluence entre les deux, c’est le bordel. Exercer une pression (genre, sur une touche de clavier) envoie toute une foule de signaux d’alerte hyper contradictoires : « cerveau, cerveau, c’est pas normal, on est en train de se brûler / se retourner l’ongle / se couper / ah en fait probablement pas mais steuplaît arrête de faire ce que t’es en train de faire plz plz parce que c’est chelou. » Sans parler du fait qu’il est difficile de jauger de la juste pression dans un effort aussi simple que de lever son verre de whisky pour oublier tout ça, et que parfois, tu te rends compte que tu touches un truc depuis trente secondes avant de t’en rendre compte. Et évidemment, il y a comme un programme en tâche de fond qui s’est installé dans ta tête contre ton gré et qui te rend empoté parce que qu’il te dit : « jamais plus tu ne devras utiliser ta main pour faire quoi que ce soit de plus dangereux qu’un coucou à distance flegmatique façon Elizabeth II ».

Bref : ça se passe aussi bien que possible, mais c’est diablement chiant. Pour vaincre le diablement chiant, il n’y aura d’autre solution que

  • Se faire violence (j’ai mentionné dans un article précédent une embûche psychique au long cours, donc il se trouve que ça je sais à peu près faire, j’y arriverai)
  • Attendre, pour voir à quel point le câblage nerveux se retisse (avec un horizon de 6 à 12 mois), pour voir quelle mesure de sensibilité reviendra.

Ce que cela signifie pour les projets en cours

J’ai donc perdu du temps avec ces conneries, entre autres parce que, eh bah, ça m’a un chtipeu chamboulé quand même, pour tout avouer, et avec le recul, j’ai mis une dizaine de jours à m’en rendre compte et à pouvoir me secouer ensuite. Cependant, selon toute logique, les projets planifiés (principalement L’Impassible armada et L’Héritage de l’Empire) sortiront aux dates prévues (juin et automne, respectivement), même si on a dû un peu jongler avec les calendriers en interne.

Je reviens timidement sur les réseaux commerciaux et espère pouvoir reprendre une activité plus fournie sur le blog sous peu. Cependant, cette absence forcée a eu un effet bénéfique : comme je ne pouvais alimenter ni l’un ni l’autre, j’ai pris de la distance et me suis donc reconcentré sur les activités de réflexion et production. Ce qui, ô attention surprise et révélation que personne n’a jamais eue avant moi, m’a finalement libéré pour penser à l’écriture, à l’organisation, et me remettre à envisager des choses que je repoussais toujours parce que, eh bien, 168h par semaine.

Cette capacité de concentration a drôlement bon goût, pour tout avouer. Et pour tout avouer, je n’ai pas envie de la perdre. Je préfère prendre deux heures pour produire un épisode de Procrastination, réfléchir à une nouvelle, que de m’écharper en ligne avec des imbéciles qui ont de toute façon décidé qu’ils ne seraient pas d’accord juste pour faire monter leur e-réputation. Encore une fois, merci, Captain Obvious !

Quelque part, j’ai suivi le régime sec technologique recommandé par Cal Newport dans Digital Minimalism, et je suis à présent en situation de réintroduire, petit à petit, les choses dont j’ai été forcé de m’éloigner. Honnêtement, je jette bien moins la pierre aux réseaux commerciaux, qui m’ont offert ce mois-ci les plus belles interactions que j’avais pu avoir dessus depuis belle lurette – merci encore. Par contre, une chose est certaine, je ne reprendrai probablement pas le même niveau d’engagement que j’avais auparavant, parce que, eh bien, les tweets s’envolent, les bouquins restent, et encore une fois, 168h par semaine : où les investissons-nous ? Dans des projets qui nous tiennent à cœur et des interactions de qualité, là voilà la réponse, duuuuh.

(Était-ce la leçon violente que mon corps voulait me donner avec cette blessure, constatant mon incapacité à lâcher-prise, cf l’embûche mentale plus haut citée ? J’évite de faire du finalisme ou de croire à un grand plan ; en revanche, je m’efforce de transformer les pépins en occasions et en leçons qu’ils offrent.)

Ce qui va donc se produire :

Le blog va doucettement reprendre un peu de publication en-dehors des actualités strictes, à commencer par les photos (ça demande moins de doigts en état de marche). En revanche, je ne vise plus, à terme, un article par jour. J’ai lancé ça en 2012, je n’y ai quasiment jamais dérogé, c’était une expérience amusante, et cela m’a permis de constituer un corpus qui pourrait certainement composer trois-quatre bouquins sur l’écriture. Mais il faut savoir évoluer, et j’ai trop de projets en stand-by qui me font envie, qui pourraient toucher un plus vaste public que même un blog en accès libre, pour continuer à m’astreindre à un tel rythme. Le blog ne va nulle part. Mais je vais me réduire à peut-être un article réellement construit et fouillé par semaine, et autrement me décaler davantage vers des choses plus éphémères, parler de processus en cours, peut-être plus adaptées au format du blog proprement dit. L’énergie récupérée partira dans des projets plus construits, davantage de fiction ou même d’ateliers et de cours. Peut-être adopterai-je ici un ton plus intimiste et personnel qu’avant (au sens : utiliser le « je », ce que je m’étais toujours plus ou moins interdit de faire).

Concernant les réseaux commerciaux. Cela fait un moment que je traite Facebook comme un mail – c’est-à-dire, j’y vais deux fois par jour, je réponds, je poste, j’interagis strictement avec les bonnes nouvelles ou pour répondre à des questions si ça peut aider, et c’est fini jusqu’au soir. Je lève maintenant le pied sur Twitter de la même manière. Je ne vais nulle part, mais, malgré ce que ces compagnies essaient très très fort de nous faire croire, le côté « social » du réseau n’implique nullement une disponibilité en temps réel. Je sais que je sors la même rengaine tous les six mois1, mais j’ai, comme vaguement évoqué plus haut, un petit souci avec l’investissement de mon attention2. En résumé : je reste disponible, présent, mais bien moins impliqué. Je disais précédemment que j’avais un nombre limité de mots à ma disposition par jour depuis l’accident ; j’ai aussi un nombre limité de mots à ma disposition dans ma vie tout court – comme nous tous. Ce n’est pas que je snobe le monde – je serai toujours dispo pour discuter avec plaisir et longueur, hors de question que ça change, et pour aider quand je peux – mais il faut choisir ses batailles, et le gros des miennes consiste à raconter des histoires, pas à avoir des histoires, see what I mean.

Gros bisous / hugs / coucous d’Elizabeth II selon notre degré de connaissance / proximité / consentement,

Prenez comme toujours soin de vous, pour de vrai,

Et à très vite pour la sortie progressive de l’ermitage, en vous remerciant comme toujours pour votre patience et votre soutien !

  1. Pssst, tous les dix jours.
  2. Ce n’est pas l’ADHD.
2020-03-04T01:54:40+01:00mercredi 4 mars 2020|Journal|15 Commentaires

Procrastination podcast S04e10 – Retour des poditeurs 06

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « S04e10 – Retour des poditeurs 06« .

Sixième rendez-vous avec les commentaires, questions, retours des poditeurs de Procrastination. Comme toujours, le meilleur endroit où les proposer est sur le fil correspondant du forum d’Elbakin.net, qui diffuse l’émission : http://www.elbakin.net/forum/viewtopic.php?id=9594
Au programme cette fois-ci :
– Le cas particulier de la réussite (ou de l’échec) du héros chez Tolkien
– Pourquoi certains épisodes s’appellent « conseils de survie pour » ?
– D’où vient l’existence de romans de SF publiés en littérature générale ? Qui choisit le classement ?

Références citées
– Le Seigneur des Anneaux, J. R. R. Tolkien
– Joseph Campbell
– Bernard Werber
– Tristan Garcia (et son roman 7)
– Jean-Yves Tadié
– Xavier Mauméjean
– Cassandra O’Donnell

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:20+02:00lundi 2 mars 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S04e10 – Retour des poditeurs 06

Inscrivez-vous à la Masterclass 2020 des Imaginales : « Du manuscrit à la publication »

[Activité toujours limitée sur le blog pour cette raison.]

En raison de l’épidémie de Covid-19, les Imaginales sont hélas annulées, et la Masterclass également. Rendez-vous l’an prochain !

Cette année encore, les Imaginales reconduisent la Masterclass, journée de formation animée par Jean-Claude Dunyach et moi-même, autour de la complétion d’un manuscrit, sa correction et révision, et les relations avec le milieu éditorial :

Démarche novatrice initiée par les Imaginales, cette journée de formation à l’écriture vous offre l’occasion de porter votre travail d’auteur à un niveau professionnel. Encadrés par deux écrivains de Fantasy et de SF confirmés, Lionel Davoust et Jean-Claude Dunyach, vous découvrirez en quoi l’écriture est un métier et acquerrez méthodes et techniques pour vous guider dans l’évaluation et l’amélioration de votre propre manuscrit.

Affiche Armel Gaulme

VOUS AIDER À FRANCHIR L’ÉCHELON PROFESSIONNEL DANS L’ÉCRITURE

Ces journées d’échanges et d’enseignement visent arment les jeunes auteurs pour la transition de l’écriture vers la publication : comment passe-t-on de l’envie d’écrire au métier d’écrivain ?

Au cours des dix dernières années, sites, livres et forums d’aide à l’écriture se sont multipliés. Il est aujourd’hui plus facile que jamais de travailler sur un livre. Mais comment achever son manuscrit, puis le faire évoluer meilleur niveau de qualité possible ? Comment se corriger, s’améliorer ? Comment et pourquoi le présenter à un éditeur ? Quels sont les rouages de la fameuse « filière livre » ?

Passer du statut d’amateur passionné à celui de jeune professionnel de l’écriture, voilà l’ambition de cette journée de formation, à travers des thèmes tels que :

– envisager l’écriture en songeant au public, sans sacrifier le cœur de son histoire ;

– savoir se lire avec recul pour parfaire son manuscrit ;

– les relations avec le monde éditorial,  de l’auto publication à la publication à compte d’éditeur ;

– droits et devoirs de l’auteur, comment vivre de sa plume ?

Ces journées de formation sont destinées à ceux qui se sont lancés dans la rédaction d’un livre, voire l’ont terminée, et pensent à l’étape suivante, la publication professionnelle ; mais aussi à ceux qui ont envie d’écrire des histoires et désirent acquérir une vision panoramique du monde de l’édition.

Les journées s’articulent autour de présentations sur un sujet donné (l’attitude professionnelle, les corrections, les relations avec le monde éditorial…), suivies de temps de discussion et de débats autour des difficultés rencontrées par les stagiaires dans leur propre travail. Sans oublier les nombreux exercices d’écritures, qui seront l’occasion pour chacun d’essayer de mettre en pratique certaines idées proposées.

INSCRIVEZ-VOUS AU PLUS VITE À CETTE JOURNÉE DE FORMATION AUX PLACES LIMITÉES. 

UNE CHANCE UNIQUE PROPOSÉE PAR LES IMAGINALES DE PROPULSER VOTRE ENVIE DE RACONTER À UN NIVEAU SUPÉRIEUR !

Deux nouveautés cette année !

  • la Masterclass a été étendue d’une demie-journée, pour entrer plus en détail dans ce qui sous-tend l’architecture d’un récit et aborder les relations avec l’édition professionnelle ;
  • Les petits-déjeuners sont offert ainsi que le repas du mercredi midi, pour gagner du temps.

En contrepartie, les frais d’inscription augmentent (sachant qu’ils n’avaient jamais augmenté depuis le début de cette formation, et qu’ils restent très compétitifs, car le festival soutient grandement cette initiative). Pour cette journée et demi de formation, ils sont fixés cette année à 120 euros.

La formation se déroule juste en amont du festival :

  • Mercredi 13 mai, toute la journée,
  • Jeudi 14 mai, le matin.

Pour en savoir plus et s’inscrire, veuillez télécharger le dossier de présentation, où se trouvent le bon d’inscription et les coordonnées du festival. Ne tardez pas, car les places sont limitées !

Au plaisir de vous y voir et de discuter écriture, édition, et avant tout, plaisir !

2020-03-21T09:55:31+01:00mardi 25 février 2020|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Inscrivez-vous à la Masterclass 2020 des Imaginales : « Du manuscrit à la publication »

Nouveau stage intensif aux Mots : Écrire une scène d’action !

[Pour mémoire, activité toujours réduite sur le blog pour cette raison.]

Beaucoup de choses à annoncer autour d’ateliers et de formations sur l’écriture dans les semaines à venir, et commençons par celle-ci : le week-end du 18-19 avril, à Paris, j’aurai le plaisir de proposer une toute nouvelle formation à l’école d’écriture Les Mots :

Écrire une scène d’action

L’action dans la narration est directement reliée à la notion de tension : qu’elle soit physique ou psychologique, elle place directement les personnages face à des enjeux immédiats et intenses qu’ils doivent résoudre d’urgence. Son dénouement entraîne des répercussions d’envergure – parfois irréversibles – sur la suite du récit. 

Mais retranscrire l’action par des mots seuls dans notre monde actuel saturé d’images représente un véritable défi. Il faut communiquer le danger, maintenir le suspense, faire partager au lecteur la nervosité des personnages, le tout avec une clarté et une concision plus marquées que dans tout autre volet du récit. Une scène d’action réussie constituera un moment fort dont le lecteur se rappellera longtemps – quand son échec entraînera l’effondrement de toute une histoire pourtant bien construite. 

Par la confrontation avec divers archétypes célèbres de l’action romanesque, cet atelier conduira les stagiaires à prendre conscience de toutes les facettes étroitement imbriquées dans l’écriture de telles scènes, et comment rythme et tension peuvent être induits dans la texture même du texte. L’idéal : découvrir comment susciter chez le lecteur des sensations approchant le vertige cinématographique. 

Cet atelier est idéal pour vous si : 

  • Vous cherchez une approche structurante avec des notions théoriques qui vont vous apporter un cadre
  • Vous avez envie de sortir de votre zone de confort et aimez l’inattendu ! 

Méthodologie : 

  • Cet atelier propose des exercices différents à chaque séance pour s’entraîner et découvrir !
  • Cet atelier ne requiert pas d’arriver avec une histoire en tête ou des éléments narratifs déjà construits.

L’atelier s’organisera autour de principes théoriques et de six exercices réalisés en groupe et commentés par la suite. Une occasion parfaite de rencontrer d’autres auteurs, de recevoir des retours sur son travail, et de se frotter à cette technique fondamentale de la littérature populaire.

Horaires et inscriptions

2020-04-18T08:54:04+02:00mercredi 19 février 2020|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Nouveau stage intensif aux Mots : Écrire une scène d’action !

Procrastination podcast s04e09 – Narrer la non-fiction

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s04e09 – Narrer la non-fiction« .

Un épisode un peu différent cette quinzaine, pour sortir des sentiers de la fiction et aborder le domaine de la non-fiction, de l’essai, occasion fournie par le livre de Mélanie (Nous qui n’existons pas, éd. Dystopia Workshop). Mélanie, justement, partage son expérience d’écriture en commençant par cerner davantage la notion de témoignage, où le réel rencontre le métier d’écrivain. Lionel déplore le cloisonnement qui existe dans les genres, entre plusieurs séries d’un même auteur : le fossé n’en est que plus grand quand il s’agit de sortir de la fiction pour aborder la non-fiction. Estelle met en avant la réaction alchimique qui peut s’opérer en France entre écriture de soi et écriture des genres, notamment en fantasy.

Références citées
– Truman Capote, De sang froid
– Nancy Huston
– Mathieu Gaborit, Les Chroniques des Crépusculaires
– Francis Berthelot, Le Cycle du Démiurge
– Stephen King, Écriture
– Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit
– Orson Scott Card
– Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée
– Annie Ernaux, La Place
– Jack London, Martin Eden

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:20+02:00lundi 17 février 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s04e09 – Narrer la non-fiction

La Fureur de la Terre dans le top de la rédaction d’Elbakin.net !

Après La Messagère du Ciel lauréat du prix Elbakin.net, Le Verrou du Fleuve qui apparaissait dans le top 10 de l’année dernière, je suis vraiment enchanté de voir La Fureur de la Terre apparaître à nouveau dans le classement du site de référence français sur la fantasy, aux côtés de Steven Erickson, de mon camarade Christian Léourier ou encore – même – de la série Netflix The Witcher !

C’est un honneur et une grande joie, bien sûr, et j’aime à y voir tout spécialement le signe que la qualité de la série se maintient d’un tome à l’autre, ce qui est un objectif capital pour moi. Bien sûr, selon l’évolution de l’histoire, les volumes parleront plus ou moins aux différentes sensibilités, mais m’assurer de servir la saga au mieux, qu’elle tienne globalement ses promesses, me tient à cœur. (C’est aussi pour cela que je suis passé de trois à cinq tomes, pour m’assurer de boucler au mieux tous les fils en suspens.)

Merci, Elbakin.net, pour votre suivi et votre enthousiasme !

Le top 10 de la rédaction

Couv. Alain Brion
2020-06-06T09:04:46+02:00jeudi 13 février 2020|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La Fureur de la Terre dans le top de la rédaction d’Elbakin.net !

Bulletin de santé digital et numérique (10 février)

(Si au moins ma mésaventure permet d’illustrer la différence entre les deux termes…)

Merci. Merci infiniment pour votre déluge de commentaires, courriels, tweets, messages concernant ma blessure signalée la semaine dernière. C’est fou ! Merci pour vos bons vœux, vos idées, suggestions. Je suis toujours « empeiné » comme on dit en Charente-Maritime, donc toujours incapable de faire plus que m’efforcer de tenir les engagements minimaux pris, mais l’urgence du moment étant passée, voici un message global pour expliquer ce dont il est question de manière plus détaillée (je récapitule aussi par rapport à la semaine dernière).

Il y a dix jours, donc, nous étions partis pour acheter, entre autre choses, des boîtes alimentaires en verre dans une grande surface (communément appelées Tupperwares dans la langue de Boris Johnson). Les dites boîtes étaient rangées hors de vue dans le rayonnage, et l’une d’elle était, sans que je puisse le voir, brisée en deux.

[Attention, explication légèrement graphique à suivre – mais toujours moins grave que ce que pouvez lire dans La Messagère du Ciel…]

Au moment où je l’ai prise, l’étiquette apposée sur le fond a agi comme un levier et la partie brisée est venue frapper de tout son poids mon annulaire gauche, suscitant a) douleur b) terreur c) repeignant au passage le rayonnage en couleurs chaudes à tous les sens du terme.

Bon, alors, vous savez les jets d’hémoglobine qu’on voit parfois dans les films, genre la scène du chevalier noir dans Sacré Graal ? Ils existent, j’en ai rencontré un, quand l’opératrice radio a enlevé le bandage de compression pour s’assurer que je n’avais pas de bouts de verre coincés dans la plaie (occasionnant de ma part le plus gros « OH FUCK » que j’aie jamais gueulé de ma vie, parce que, eh bien, ça vous fait un truc quand même). Verdict :

Bonne nouvelle : les tendons ne sont pas touchés. Je peux toujours (théoriquement, parce qu’en ce moment c’est pas mon activité favorite favorite) plier le doigt, au moins un peu.

Mauvaise nouvelle : le nerf a donc été coupé net. Il a fallu une opération de microchirurgie pour le recoudre (j’ai maintenant une découpe qui fait tout le côté du doigt de la forme de la cicatrice d’Harry Potter). Le saviez-vous ? Nous avons deux nerfs le long de chaque côté responsables de la sensibilité de nos doigts. Je n’en ai plus qu’un et demi – en gros – puisque celui qui a été coupé risque de ne jamais retrouver sa pleine sensibilité, et encore, sous 6 à 12 mois maximum. Je vous avoue que c’est pas trop le fun neuronal dans mon annulaire qui ne comprend actuellement rien à ce qui lui arrive : le moindre contact sur la partie lésée est à la fois insupportable et étouffé, comme si toute la zone avait été brûlée vive. Je découvre chaque jour des mouvements à éviter parce que sinon c’est comme quand tu te cognes le coude dans le rebord de ta table mais puissance cent – il s’avère qu’un nerf recousu n’aime pas trop qu’on le dérange. Fun times. Retrouver une part fondamentale de cette sensibilité est cependant indispensable, notamment pour chaud et froid, histoire que, si je me brûle précisément à cet endroit, je m’en rende compte avant de me demander pourquoi ça sent le cochon grillé en plein hiver. Avouez que ça serait ballot.

Suite des événements

Déjà, ma participation aux événements et salons n’est pas, pour l’heure, remise en cause ; ne comptez juste pas sur moi pour faire un Jungle Speed. Mais comme je le disais plus haut, mon temps de frappe est donc grandement réduit (parce que tout prend au quotidien des plombes à faire, et notamment qu’écrire avec une seule main est beaucoup plus long). Cela implique de faire des choix : le blog est donc suspendu pour un à deux mois à l’exception des actualités, le temps de réévaluer ma situation, tout comme les publications et participations sur les réseaux commerciaux (qui se résumeront au mieux à des likes et des RT, désolé). Je m’efforcerai quand même de donner des nouvelles ici de l’avancée des choses. Ma correspondance devra se limiter aux engagements professionnels, ce n’est pas que je vous snobe, encore une fois, c’est que le clavier est littéralement mon mode d’expression principal à longueur de journée et que je n’ai qu’un nombre de mots de fini (et réduit) à ma disposition par jour, et que je vais devoir les réserver en priorité aux bouquins (en espérant arriver à tenir les délais). Et en plus il se trouve, curieusement, que réfléchir clairement avec un nerf en court-circuit est vachement plus difficile qu’il n’y paraît, dites-donc.

Vous avez été très nombreux.ses à me suggérer la dictée et je vous en remercie, mais je dois insister sur le fait que ce n’est pas applicable dans mon cas (j’avais hélas dû un peu faire l’expérience il y a cinq ans). Je ne peux pas écrire comme je parle et inversement. Mon écriture (surtout romanesque) s’apparente davantage à de la sculpture qu’à une formulation finale de la moindre idée : j’écris un bout de phrase, un autre, comprends comment le paragraphe va peut-être s’orchestrer, m’aperçois qu’il faut une information à mettre avant, je mets des mots en ordre de marche jusqu’à trouver le bon, etc. Je réfléchis autant que je rédige quand je tape, jusqu’à parvenir à ce qui sera le premier jet. (D’aucun.es disent que je parle aussi comme ça. C’est vrai. Bref, à moins qu’il existe Dragon Unnaturally Speaking In Riddles, le clavier et ce bon vieux TextExpander restent mes meilleurs alliés.)

Vous avez aussi été plusieurs à remarquer que la responsabilité du magasin était engagée. Un peu, mon neveu, à 200% (on récapitule : j’ai mal, peur, un doigt en mousse qui restera probablement en éponge, je suis handicapé dans mon activité professionnelle et ma vie quotidienne). Les contacts ont été pris, les preuves sont irréfutables, les diagnostics en noir sur blanc, mais on va d’abord commencer par discuter de manière civile, parce que je trouve qu’il faut toujours commencer par discuter de manière civile et on va essayer de s’arranger entre grandes personnes.

Quelques mots pour conclure :

  • Si vous avez la chance d’être entièrement valide, prenez un instant pour le savourer. Même si on le sait intellectuellement, on ne comprend pas viscéralement le nombre de petits privilèges dont on bénéficie à chaque instant quand tout va bien, ni à quel point le monde est conçu pour des gens avec deux mains en ordre de marche (je prends mon cas) avant de les perdre. L’accessibilité, c’est bien, et ça concerne tout le monde.
  • Mon respect renouvelé à tou.tes ceux et celles qui luttent contre des affections chroniques, quelle qu’en soit la nature. Je suis amoché, c’est hyper chiant au quotidien et il est possible que j’en garde des traces indélébiles, mais ça aurait pu être bien pire et j’en ai tout à fait conscience : j’aurais pu perdre un pouce entier. Compassion, chaleur et, je le répète, mon immense respect à vous toutes et tous qui gérez avec bien plus compliqué : vous êtes des gachte de héros et d’héroïnes.
  • Le prochain jeune (ou moins jeune) auteur qui me dit la gueule enfarinée qu’il ou elle ne peut pas trouver du temps pour écrire risque peut-être bien de se prendre, avec bienveillance et amitié, une gifle. Si vous voulez écrire, vous le faites. Parmi les héros et héroïnes sus-citées, il y en a beaucoup dans le monde de l’imaginaire, qui construisent leur œuvre malgré les embûches du corps et de l’esprit1. Si vous avez la chance d’être en parfaite santé, faites le choix de faire les choses qui comptent. Et cela peut commencer par : reconnaître la peur au lieu de la fuir, pour chercher à l’apprivoiser, pour l’empêcher de vous retenir dans l’accomplissement de vos rêves. Mais faites-le aujourd’hui, pas demain. Car tant qu’on n’aura pas vendu notre âme à Google X, tous nos jours restent comptés.
  1. Et à ce sujet, j’ai aussi une embûche de l’esprit – je n’en ai jamais parlé parce que c’est mon problème et que je le gère avec moi-même, mais je débats de plus en plus de la possibilité d’en parler, non pas pour moi, mais parce que ça peut peut-être aider du monde. Et au cas où ça ne serait pas clair, je ne me considère nullement comme les héros sus-citées – je suis juste un mec qui fait son truc dans son coin.
2020-02-10T09:43:30+01:00lundi 10 février 2020|Journal|12 Commentaires

Réduction des activités à l’essentiel pour cause de blessure

Auguste lectorat, ce message ira droit à l’essentiel car je le tape d’une seule main (mes excuses). Je suis blessé à la main gauche à la suite d’un accident aussi débile que sérieux (entaille profonde à cause d’un Tupperware en verre qui était déjà cassé sur les rayonnages d’un grand magasin, ce que je ne pouvais pas voir), nécessitant entre autres chirurgie orthopédique et plastique (le nerf digital ayant été sectionné sur le coup, et nécessitant d’être reconnecté – ce qui impliquera une perte définitive de sensation). Je vous épargne la photo du bandage, métaphore :

Lymantria [CC BY-SA]

Je suis donc fondamentalement limité dans mon moyen d’expression principal (le clavier). Ce que cela signifie :

  • Ma priorité va aux engagements pris, en tête de liste : les livres prévus. Je vais tout faire pour tenir les délais promis et faire en sorte que cela ne recule rien dans les calendriers.
  • Si je vous dois des infos pro ou un entretien, je vais m’efforcer d’y répondre, en vous proposant le cas échéant un rendez-vous téléphonique en remplacement (désolé).
  • La production de Procrastination continuera (je peux le faire à la souris, plus lentement, mais je peux).
  • En revanche, tout ce qui est correspondance, blog et échanges sur les réseaux commerciaux sera suspendu jusqu’à ce que je retrouve un semblant de mobilité main gauche. Je ne vous snobe évidemment pas, mais tout me prend deux fois plus de temps, et dans ces conditions il me faut me replier sur mes engagements fondamentaux.

On m’a suggéré la dictée : c’est une bonne idée sur le principe mais il est très difficile de « penser écrit », spécialement pour la narration romanesque (et quand on est habitué à formuler ses pensées avec ses mains depuis vingt ans). Je vais quand même plus vite à taper, même d’une main (merci TextExpander).

Là, je vous avoue que je prends quand même quelques jours pour me recentrer et me remettre de mes émotions (ça fait quand même quelque chose de voir un geyser de sang jaillir de vous-même quand on a enlevé le bandage de compression).

More news as they come.

2020-03-11T08:39:50+01:00mardi 4 février 2020|À ne pas manquer|14 Commentaires

Procrastination podcast s04e08 – Ce qui se passe en festival

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s04e08 – Ce qui se passe en festival« .

Cette semaine, lever de rideau sur les coulisses des événements littéraires : que se passe-t-il de l’autre côté de la table, et quels en sont les atouts professionnels (… mais pas seulement) ?
Mélanie invite d’abord à réfléchir sur la distinction salon / festival, puis parle des publics des salons spécialisés et généralistes. Lionel insiste sur le rôle de découverte joués par les festivals auprès du grand public, surtout pour les genres de l’imaginaire au sens large. Estelle insiste sur la curiosité très forte dans ces milieux, ainsi que sur la passion et l’ouverture qui y sont sensibles, qu’il s’agisse des auteurs, éditeurs, blogueurs, et surtout lecteurs.

Références citées
– Convention française de science-fiction (site de l’édition 2020 : https://orleonautes-47-sf.blogspot.com (https://orleonautes-47-sf.blogspot.com))
– Festival Imaginales : http://www.imaginales.fr (et n’oublions pas les Utopiales, http://www.utopiales.org)
– Game of Thrones
– Roland C. Wagner

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:21+02:00lundi 3 février 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s04e08 – Ce qui se passe en festival
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