Recommandations pour acheter une machine à écrire Freewrite
Beaucoup d’intérêt sur Twitter (j’y suis retourné, hé, tavu ?) autour des machines à écrire Freewrite évoquées en début de semaine, forcément, hein, moi aussi ça me fait envie de tripler ma vitesse d’écriture, et SI J’AVAIS SU JE L’AURAIS ACHETÉE UN AN PLUS TÔT, sauf que non, j’ai bien fait, et on va voir pourquoi : avant d’acheter une Freewrite, si vous êtes motivé·e, il y a un certain nombre de choses à prendre en considération, et du coup, cet article doit apparaître rapidement avant que vous cassiez votre PEL, ça tombe bien, c’est maintenant, donc.
Il existe deux principaux modèles de Freewrite
La Freewrite dont je parlais lundi est la Freewrite « tout court », le premier modèle à avoir été conçu par Astrohaus, qui ressemble à une machine à écrire toute bête, voir à une Dictée magique brutaliste :
(Il en existe des éditions limitées encore plus chères, plutôt classes, ou pas, mais restons raisonnables.)
Il existe d’autre part un modèle de voyage, la Freewrite Traveler, qui conserve l’écran à encre électronique (quoique sans éclairage), le principe de fonctionnement ultra limité, mais dans une coque pliante beaucoup plus légère :
(Le tout restant bien cher, mais vous savez dans quoi vous mettez les pieds le cas échéant.)
Le choix ne se limite pas qu’au facteur de forme
La Freewrite de base est bâtie comme un tank, avec un bon gros clavier mécanique (Cherry MX Brown) qui fait clac clac, et le fait qu’elle soit munie d’une poignée ne suffit pas à la rendre magiquement portable dans vos pérégrinations (même si elle se trimballe parfaitement d’une pièce à une autre), simplement parce qu’elle est volumineuse.
La Traveler est conçue, elle, pour être glissée dans un sac et emportée partout ; elle est par ailleurs munie d’un clavier à membranes (comme sur les ordinateurs portables) dont le relatif silence permet de conserver des relations plus harmonieuses avec son entourage au Starbucks.
Il faut savoir que toutes les Freewrite sont livrées avec un clavier QWERTY, mais il est possible de changer la disposition des touches dans les réglages (dont le français classique utilisé sous Windows et le français belge utilisé sur les Macs, qui, au passage, est une configuration beaucoup plus sensée) : liste des configurations possibles.
À présent, si vous voulez également que vos touches ressemblent physiquement à votre disposition logicielle (qu’il y ait donc marqué AZERTY et pas QWERTY, quoi) :
- Il est possible de changer les touches très facilement sur la Freewrite. Astrohaus vend un jeu de touches françaises (que j’ai installé sur la mienne, si vous regardez la photo ci-dessus), mais je suppose (sans être certain, je ne suis pas un geek des claviers mécaniques) qu’on peut aussi installer à peu près n’importe quelles touches compatibles Cherry. Ça se fait en quinze minutes sans aucune compétence technique autre qu’avoir monté un Lego dans sa vie.
- Il n’est pas possible de les changer physiquement sur la Traveler. (Ou en tout cas, c’est à vos risques et périls.) Du coup, là, il faut avoir recours à des autocollants si vous voulez que l’AZERTY logiciel se reflète physiquement sur la machine. Si ça vous défrise, sachez-le.
(Bien évidemment, vous pouvez aussi mettre des autocollants sur la Freewrite normale, et vous économiser cinquante balles de plastique.)
Les Freewrite antérieures à la version actuelle (Gen3) sont plus limitées
La Traveler, comme la Freewrite de dernière génération, bénéficie au niveau logiciel de deux améliorations pratiques :
- Un véritable gestionnaire de documents intégré à la machine (sinon, c’est trois documents de travail actifs à la fois, point barre)
- La possibilité de déplacer le curseur pour revenir dans son texte et insérer une phrase ou un mot. C’est juste assez chiant pour vous décourager le faire (il faut maintenir la touche New + W A S D pour haut bas gauche droite), ce qui est le but, mais c’est possible si, vraiment, ça vous démange. Sur les Traveler Gen1 et 2, votre seul outil d’édition est la touche Effacement. Ça devient carrément hardcore, pour insérer une phrase trois paragraphes plus haut.
Il faut également savoir que les Gen1 et 2 ne seront plus mises à jour par logiciel (même si tout le but d’un outil aussi limité est d’avoir le moins de mises à jour possibles). Du coup, à moins d’une bonne affaire, préférez une Gen3 (Astrohaus ne vend actuellement que cela, mais il peut y avoir des Gen2 reconditionnées en vente de temps en temps, caveat emptor).
Sachez aussi que les Gen1 et 2 existent avec deux dispositions de clavier, une disposition purement américaine (ANSI) et une internationale (ISO). La différence de taille est la présence d’une touche Alt à droite du clavier, et pour nous qui avons des caractères accentués et des guillemets à chevrons (car vous utilisez bien les guillemets à chevrons, HEIN ?), même si on ne fait pas de la mise en page raffinée là-dessus, c’est à mon sens quasi-indispensable. Faites bien attention à prendre la disposition internationale.
Oui, les touches vendues par Astrohaus sont compatibles Gen3
Le site officiel affirme que les jeux de touches étrangers ne sont pas compatibles avec le dernier modèle, mais c’est faux : j’ai fait l’installation sur la mienne sans aucun problème. En revanche, comme la disposition des touches est légèrement différente (c’est une disposition américaine, donc avec la touche entrée en simple hauteur), cela implique quelques compromis (à mon avis sans importance). Cela signifie très exactement que :
- La touche <> est absente (mais vous vous en servez souvent dans vos romans, vous ?)
- La touche £` va se retrouver à une place inhabituelle (mais… pareil ?), au-dessus de la touche entrée, et n’aura pas la largeur qu’elle est censée avoir, ce qui est légèrement disgracieux, mais franchement, on s’en tape. Ça ressemble à ça :
Ensuite. Bon. Si vraiment vous voulez y aller à fond, j’ai entendu dire sur Discord que les éditions limitées Hemingwrite vendues actuellement sont des Gen3 (et les photos d’utilisateurs que j’ai vues montrent effectivement la touche Alt), ce qui contredit les photos officielles des produits (mais ils sont pas très réactifs en com chez Astrohaus). Il serait donc possible qu’elles conviennent à notre usage français ; si vous êtes motivé·e à ce point pour claquer deux cents balles de plus pour l’édition argent / kaki, faites bien vos recherches pour le confirmer, mais voilà, l’espoir existe pour vous. (Pas pour la Sea Blue, en revanche, qui est, à ma connaissance, une Gen2.)
Je crois que c’est tout ce qu’il faut savoir. Si vous avez des questions, envoyez en commentaires !